Forum ouvrier

20 décembre 2018

Le gouvernement de l'Alberta limite la production de pétrole

La nécessité d'un nouveau
point de référence


PDF

La supercherie au sujet des 80 millions de dollars
La réduction de la production de pétrole et la prétention de sauver des emplois - K.C. Adams
La tendance de moins de travailleurs produisant plus de bitume
La productivité du travail et l'avenir du travail dans les sables bitumineux

À titre d'information
Données sur l'économie et la population active de Terre-Neuve-et-Labrador 


Note aux lecteurs de Forum ouvrier



Le gouvernement de l'Alberta limite la production de pétrole

La nécessité d'un nouveau point de référence

La première ministre de l'Alberta, Rachel Notley, a ordonné une réduction de production de 325 000 barils de pétrole par jour (b/j) à compter de janvier 2019. Cela représente une réduction d'environ 8,7 % de la production totale de pétrole classique et de sables bitumineux, qui sera calculée au prorata parmi tous les producteurs, sauf le plus petit dont les premiers 10 000 b/j sont exemptés.

Rachel Notley a annoncé cette mesure dans une allocution télévisée le 2 décembre. Elle a dit que l'application de cette mesure se poursuivra jusqu'à ce que les stocks de 35 millions de barils de pétrole soient écoulés, ce qui devrait prendre trois mois. À ce moment-là, la réduction sera ramenée à environ 85 000 b/j jusqu'à la fin de 2019. Le chef de l'opposition du Parti conservateur uni, Jason Kenney, appuie la réduction prévue, même s'il a dit qu'elle allait à l'encontre de ses principes de « libre marché ».

Les cinq grands producteurs, qui représentent ensemble 80 % de la production des sables bitumineux, sont divisés sur la décision du gouvernement, selon leurs intérêts privés. Cenovus et Canadian Natural Resources Ltd. applaudissent cette annonce. Comme prévu, les producteurs intégrés, Suncor, Imperial Oil et Husky, dont les raffineries et les stations-service leur permettent de profiter des faibles prix du pétrole brut, s'y opposent, avertissant de « conséquences imprévues » sur la compétitivité, le commerce et les dépenses futures liées aux projets.

Une campagne orchestrée principalement par la Banque Scotia et Cenovus a précédé l'annonce de Rachel Notley. Les deux soutiennent que l'économie canadienne perd 80 millions de dollars par jour en raison du faible prix du Western Canadian Select (WCS), un mélange de bitume, de condensat et de pétrole de synthèse. Ils attribuent cette perte à un manque de pipelines et d'accès aux côtes pour l'exportation. La campagne a fait appel à l'opinion publique pour qu'elle soutienne une expansion des exportations de pétrole qui réduirait la dépendance actuelle à l'égard du transport de pétrole non transformé qui s'en va vers le sud, vers les raffineries américaines. Elle poursuit la fiction selon laquelle l'expansion du pipeline Trans Mountain jusqu'à Vancouver vise à accéder aux marchés asiatiques, alors qu'en réalité, tout bitume supplémentaire servirait à alimenter les raffineries de l'État de Washington et de la Californie, ainsi que la demande insatiable de l'économie de guerre américaine.

Les travailleurs albertains sont pris dans la réalité d'une économie exportatrice de pétrole intégrée à l'économie de guerre américaine. C'est leur point de référence et leur vie en dépend, au détriment de toute discussion ou perspective d'une alternative. L'économie est dominée par l'extraction du pétrole et du gaz, le raffinage d'une partie et le transport pour la consommation en fonction d'une demande et d'un prix du marché déterminés par d'autres dans le système d'États dominé par les États-Unis. La richesse sociale provenant de l'extraction du pétrole et du gaz n'a pratiquement pas servi à bâtir une économie plus diversifiée et autosuffisante où l'extraction des ressources sert et renforce l'ensemble plutôt qu'un seul secteur contrôlé de l'extérieur de la province qui domine l'ensemble avec tous les risques, l'incertitude, l'insécurité et l'impuissance que cela comprend.

Sans opposition consciente, le point de référence dominant s'empare de la pensée des Albertains, y compris du gouvernement. L'oligarchie financière contrôle la production et la circulation des ressources pétrolières et s'oppose à toute opposition au point de référence. Les travailleurs sont la force productive humaine, mais ils n'ont aucun contrôle politique ou économique sur l'économie. Ils sont privés de leur droit de contrôler les questions qui touchent leur vie et de la possibilité d'introduire la responsabilité sociale dans l'orientation de l'économie.

La propagande incessante et la désinformation forcent les travailleurs à ne pas envisager d'alternative et à accepter la défense du point de référence établi, qui comprend des propositions pour construire des pipelines partout, construire des raffineries afin qu'au moins une partie de la valeur et des emplois soient maintenus en Alberta, aider les oligarques qui possèdent et contrôlent la production et la circulation par  les stratagèmes pour payer les riches et les changements de réglementation qu'ils exigent, et tolérer comme inévitable les crises économiques récurrentes qui bouleversent leur vie.

Comment les gens peuvent-ils trouver et établir un point de référence différent qui les favorise ? Cela commence par une mise à nu du point de référence actuel comme étant antihumain et anticonscient. Il ne sert à rien de faire appel aux oligarques pour qu'ils agissent à l'encontre de leur vision, de leurs intérêts privés et de leur point de référence.

Les travailleurs doivent se voir comme les précurseurs nécessaires d'un nouveau point de référence et d'une nouvelle direction pour l'économie. Ils ont besoin de leurs propres institutions, surtout politiques, qui révèlent constamment les conditions politiques, économiques et sociales telles qu'elles existent, défient sur tous les fronts l'élite privilégiée qui est au contrôle et dirigent la discussion sur ce qui est nécessaire pour construire le nouveau en dehors du point de référence de l'oligarchie financière au pouvoir et de ses institutions, et en opposition à celui-ci.

Haut de page


La supercherie au sujet des 80 millions de dollars

L'élite dirigeante de l'Alberta répand une supercherie selon laquelle le problème auquel est confrontée l'économie est la perte de 80 millions de dollars par jour parce que le pétrole serait retenu dans la province par manque d'oléoducs et d'accès à divers marchés en Asie. On dit que la production dépasse la capacité des oléoducs de transporter le pétrole aux raffineries et aux consommateurs à l'extérieur de la province. Si seulement le pétrole pouvait être expédié vers les raffineries au sud et vers les voies maritimes de l'ouest, les problèmes de l'économie seraient résolus et les 80 millions de dollars par jour s'accumuleraient au Canada. Du moins c'est ce qu'on dit.

Terre-Neuve, où presque aucun pétrole extrait en mer ne reste dans la province même pour y être raffiné, est un exemple de ce qui se produit lorsque les oligarques du pétrole ont plein accès aux voies maritimes. Voir à ce sujet l'article d'information sur Terre-Neuve et Labrador ci-dessous.

Cette supercherie accepte le fait que l'économie est dépendante de la production et de la circulation du pétrole sous le contrôle de l'oligarchie financière mondiale. Les intérêts de la classe ouvrière et les intérêts généraux de la société ne sont pas les mêmes que ceux de l'oligarchie financière et les deux ne pourront jamais être conciliés. Même si chaque baril de pétrole exploité était expédié, raffiné ou pas, les problèmes de l'économie albertaine seraient les mêmes puisque le contrôle de cette économie n'est pas entre les mains de la classe ouvrière ni indépendante de l'oligarchie financière mondiale.

La prétention de pertes de 80 millions de dollars par jour ne résiste pas aux faits. Il y a actuellement d'importants inventaires de pétrole albertain et ils sont dus principalement à un arrêt prolongé de deux mois à des fins d'entretien des raffineries qui font partie du plus important marché d'exportation du Western Canadian Select (WCS) dans le Midwest américain appelé le District de la défense de l'administration du pétrole (PADD) II.

Les exportations canadiennes vers le PADD II ont chuté d'environ 600 000 barils par jour (b/j) pendant la fermeture de longue durée, alors que l'utilisation des raffineries a été réduite de 90 % à 70 %, soit près d'un million de b/j. La longue fermeture serait due au fait qu'on ait reporté l'entretien au cours de la période antérieure pour permettre aux raffineries de profiter de la demande élevée et des bas prix du pétrole brut comme matière première.

Un des principaux promoteurs de la supercherie des 80 millions de dollars est la Banque Scotia qui a l'habitude de produire des chiffres au hasard pour appuyer tout ce que certains oligarques veulent que leurs représentants politiques et leurs gouvernements fassent. Ces chiffres sont repris sans fin par ces mêmes gouvernements et les médias de masse comme si c'était une vérité qu'il faut croire les yeux fermés pour créer un climat d'hystérie lié à une économie captive de l'extraction et de l'expédition du pétrole brut et raffiné vers les marchés. L'anxiété et l'insécurité liées aux emplois, qui sont très réelles pour la classe ouvrière, servent à justifier les stratagèmes pour payer les riches au nom de trouver des solutions à la « crise » et défendre « de bons emplois ».

En plus de contrôler les volumes de production pour un an, le gouvernement Notley a promis un montant supplémentaire de 2,2 milliards de dollars de stratagèmes pour payer les riches et a sollicité des propositions de la part d'intérêts privés pour construire de nouvelles raffineries, que le gouvernement va subventionner et approuver rapidement. Plus d'un milliard de dollars servira à l'achat auprès de compagnies privées de 80 locomotives et de 700 wagons ferroviaires qui serviront à transporter le bitume parce que les oligarques ont déclaré que les oléoducs existants ne sont pas adéquats et que le gouvernement fédéral fait face à une opposition à l'expansion de l'oléoduc actuel de Trans Mountain vers Vancouver. Un autre 1,2 milliards de dollars de subventions gouvernementales et de garanties de prêts sera offert à des oligarques triés sur le volet au nom de la diversification.

En ce qui concerne le bilan comptable, les « 80 millions de dollars » de la Banque Scotia relèvent de la pure fiction. Celle-ci a même reconnu qu'elle ne connaît pas et ne peut pas déterminer les répercussions financières de la réduction du prix de pétrole pour le pétrole WCS albertain, ni combien de pétrole a été vendu et à quel prix, ni qui profite et qui ne profite pas d'un bas prix. La supercherie des 80 millions de dollars existe surtout comme élément de conversation pour empêcher toute enquête et toute discussion sur ce qui se passe vraiment dans l'économie albertaine, à quoi ressemblerait une nouvelle direction qui favorise le peuple et comment le peuple doit et peut obtenir le contrôle politique nécessaire pour mettre en place une alternative prosociale.

La plus grande partie du pétrole n'est pas vendue sur le marché au comptant, mais par le biais de contrats avec les raffineries. Certains producteurs disent qu'ils n'ont pas subi de répercussions parce qu'ils avaient réservé de l'espace dans les pipelines, avaient conclu des contrats en vertu d'un prix de livraison fixe et un accès au Golfe du Mexique où les prix sont restés comparables au West Texas Intermediate (WTI). Les grands producteurs intégrés déclarent de vastes profits pour leurs opérations de raffinerie, où ils se vendent du pétrole brut à eux-mêmes, et pour leurs stations-service qu'ils contrôlent et où les Canadiens continuent de payer cher pour l'essence. Ce qui est vrai cependant est que les redevances versées à la province sont faites en fonction des profits sur la production et la vente de bitume, et les producteurs ont bénéficié d'un congé de redevances, qu'ils se vendent du pétrole bon marché ou pas.

La décision du gouvernement d'imposer des restrictions sur la production sera une bénédiction pour Cenovus et la mesure a été applaudie par Canadian Natural Resources Ltd (CNRL), MEG Energy et Nexen. Bien que Cenovus ait des intérêts dans deux raffineries du sud-ouest des États-Unis, il n'a aucune capacité de raffinage ou de valorisation au Canada. Cenovus a augmenté sa production sans se réserver d'espace de transport dans les pipelines et s'est rendu vulnérable aux prix sur les marchés au comptant à la suite d'une décision l'été dernier de ne pas renouveler de contrats avec les raffineries américaines. En plus, Cenovus est gravement endetté à la suite de son acquisition des avoirs de Conoco-Phillips en pétrole et en gaz naturel au coût de 17,5 milliards de dollars. Ces avoirs comprennent d'importants champs de gaz naturel dans un environnement où le prix du gaz naturel est bas.

Le moment choisi pour l'annonce de Notley soulève plusieurs questions. Le prix du WCS a en fait atteint le fond du baril le 13 novembre, et a commencé à augmenter aussitôt que les raffineries du Midwest américain se sont remises en marche. En attendant que les raffineries se remettent à produire à nouveau à pleine capacité, le prix au comptant allait certainement augmenter, et le gouvernement a saisi l'occasion pour prétendre qu'il avait réussi un bon coup et suggérer que la construction de l'expansion de Trans Mountain donnerait le même résultat.

L'oligarchie financière du secteur énergétique de l'Alberta réclame de nombreux stratagèmes pour payer les riches, le retrait du projet de loi C-69 et son remplacement par un cadre réglementaire qui lui donne le champ libre et des « oléoducs dans toutes les directions ». En ce qui concerne les divisions entre les oligarques qui contrôlent l'Alberta et les ressources énergétiques du Canada, une section en est ressortie gagnante pour l'instant, mais on ne peut en dire autant de la classe ouvrière puisque tout se joue strictement dans le cadre du point de référence d'une économie sur laquelle la classe ouvrière n'a aucun contrôle.

Les intérêts privés étroits des oligarques sont contraires aux intérêts des travailleurs, aux intérêts généraux de la société et d'une économie moderne qui est socialisée et interreliée, et qui nécessite la coopération et non la concurrence. Les mesures des oligarques et de leurs représentants politiques se déploient dans le contexte étroit d'une économie dépendante du pétrole entièrement contrôlée par eux et dans laquelle la classe ouvrière n'a pas son mot à dire et une grande partie de la valeur sociale provenant de la production quitte le pays. Les solutions aux problèmes auxquels sont confrontés le peuple et l'économie se trouvent dans l'opposition à la direction actuelle de celle-ci et dans la mise en oeuvre de mesures qui placent les prises de décisions et le contrôle dans les mains de la classe ouvrière pour qu'elle puisse appliquer de vraies solutions qui lui sont favorables et sont favorables aux intérêts généraux de la société.

Haut de page


La réduction de la production de pétrole et la prétention de sauver des emplois

L'irrationalisme affecte ceux qui n'ont pas de solution
aux problèmes réels d'une économie socialisée
.

La décision du gouvernement albertain de limiter la production de bitume et de pétrole classique jusqu'à que ce que les stocks soient épuisés est présentée comme un moyen de sauver des emplois. Dans une lettre envoyée au réseau CBC avant qu'elle n'annonce ses mesures, la première ministre de l'Alberta Rachel Notley a dit ceci des emplois qui seraient sauvegardés en réduisant la production : « De bons emplois et des entreprises de l'Alberta sont en jeu. Il ne s'agit pas ici seulement de chiffres sur un écran ou de discussions d'économistes. Il s'agit de travailleurs avec d'énormes compétences qui ont fait de l'Alberta le meilleur endroit au Canada où vivre. »

Rachel Notley n'est pas honnête lorsqu'elle fait ces déclarations irrationnelles. Tout le monde sait que la réduction de la production mènera à des mises à pied. Elle semble également oublier que des mises à pied se produisent régulièrement même quand la production augmente. La décision de limiter la production est une mince victoire pour Cenovus et Canadian Natural Resources Ltd. (CNRL) et peut-être pour quelques petits producteurs. Les producteurs intégrés, Suncor, Imperial Oil et Husky, s'y opposent. La réduction n'offre aucune solution aux problèmes d'ensemble de l'économie albertaine totalement dépendante du pétrole et n'a absolument rien à voir avec la sauvegarde des emplois.

La perte d'emplois dans le secteur énergétique n'est pas le résultat d'une production réduite ni d'une pénurie d'oléoducs. La production dans les sables bitumineux a monté en flèche au XXIe siècle, augmentant de 250 % de 2010 à 2018 seulement, de 1,3 millions de barils par jour (b/j) en 2010 à 3,27 millions de b/j en 2018. En ce moment, neuf projets sont en chantier et d'autres ont été approuvés. Cette croissance de la production s'est poursuivie en dépit de la chute des prix du pétrole en 2014, des engagements du Canada envers une réduction des émissions de gaz à effet de serre (ÉGES), des dommages environnementaux, du mantra du gouvernement albertain selon lequel il a un « plan d'action climatique », des politiques à long terme non respectées de diversification de l'économie pour pallier à la dépendance débilitante à l'exportation du pétrole, et du danger croissant et de la pratique socialement irresponsable d'alimenter l'économie de guerre impérialiste américaine et sa quête d'hégémonie mondiale à même le pétrole albertain.

Le nombre d'emplois n'est pas proportionnel à la croissance de la production. Dans le secteur mécanique et de la conception, des milliers d'emplois ont été éliminés depuis 2014, et ce, de façon vraisemblablement permanente. Les monopoles énergétiques ont commencé avec force une campagne pour accroître la productivité ou pour faire des « économies », comme ils le disent. Aux yeux des oligarques, les travailleurs qui produisent la richesse sociale par leur temps de travail représentent un « coût » qu'il faut réduire peu importe les conséquences sociales. Pendant ce temps, les riches qui ont saisi la richesse que les travailleurs produisent sont encensés par les gouvernements et leurs experts qui les servent parce qu'ils seraient les « créateurs d'emplois ».

La désinformation au sujet de la situation actuelle et des perspectives d'avenir vise à priver les travailleurs de leur propre conception du monde prosociale, de leur propre réflexion et de leur politique indépendante. Les partis cartellisés, qui sont totalement au service des grandes compagnies de pétrole, tentent de se damer le pion en prétendant chacun être celui qui défend les intérêts des travailleurs, en sauvant des emplois par exemple.

Pour que la classe ouvrière puisse défendre ses intérêts et évaluer comment se posent les problèmes réels de l'économie, elle ne peut partir du point de vue qu'elle est d'accord ou pas avec la propagande des partis cartellisés qui rivalisent pour le pouvoir. Le point de départ est l'examen des problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs et l'économie sans les oeillères et la désinformation de l'oligarchie financière et de ses représentants. Pour y arriver, il faut examiner la situation avec objectivité, ce qui permet de constater comment les problèmes se posent et quelles solutions existent qui favorisent le peuple et les intérêts généraux de la société.

Une perspective ouvrière examine les problèmes des travailleurs et ceux de l'économie au moyen d'une conception du monde moderne et scientifique et d'un nouveau point de référence. Selon cette perspective, l'économie est socialisée et interreliée et nécessite des solutions qui ne prennent pas en compte les intérêts privés et sectoriels de ceux qui rivalisent les uns avec les autres, mais les intérêts larges et la sécurité de tous et de la société ainsi que la reproduction élargie d'une économie intégrée, et comment les individus et les collectifs interagissent dans une économie socialisée moderne de production industrielle de masse.

En se basant sur sa propre perspective en tant que productrice de la richesse sociale, la classe ouvrière rejette avec mépris la perspective désuète des oligarques qui cherchent à accroître leur richesse, leur pouvoir et leur contrôle privés et leur privilège de classe, en opposition aux besoins d'ensemble de l'économie et de son propre fonctionnement global sans crises, sans égard pour le bien-être des travailleurs, de l'environnement social et naturel et des intérêts généraux de la société.

La perspective étroite des oligarques est basée sur l'expropriation du profit privé maximum pour eux-mêmes de la richesse sociale que les travailleurs produisent. Cet objectif n'est pas compatible avec la responsabilité sociale. Alors que la production interreliée à grande échelle engendre des problèmes inconnus jusqu'ici dans l'économie et l'environnement social et naturel et dans l'ensemble des relations humaines, la vieille perspective étroite associée à la petite production et à la propriété privée, marquée par la concurrence, des moyens de production est incapable de résoudre les problèmes réels auxquels sont confrontés l'économie moderne, les institutions politiques et la société.

L'économie socialisée moderne nécessite la coopération de tous par laquelle ses divers secteurs agissent en conformité consciente les uns avec les autres au sein de nouvelles formes sociales et de nouvelles relations humaines qui défendent les droits de tous. Les soi-disant solutions de l'oligarchie financière et de ses représentants politiques sont irrationnelles parce qu'elles reposent sur des considérations étroites et subjectives en contradiction avec les conditions objectives.

Le défi qui se pose aux travailleurs est de s'organiser sur la base de leurs propres institutions avec leur propre perspective et leur propre pensée et devenir ainsi une force irrésistible qui peut arracher le contrôle de l'économie socialisée et de la société des mains de l'oligarchie financière. C'est ainsi que la classe ouvrière peut ouvrir une voie à l'humanisation de l'économie et de l'environnement social et naturel.

Le peuple et la société ont besoin de nouveaux arrangements pour l'ensemble des relations humaines qui se sont développées à même les conditions modernes d'une économie socialisée de production industrielle de masse. Nous sommes des êtres humains pensants et nous pouvons analyser et trouver une voie qui défende les droits et les intérêts du peuple avec une nouvelle direction prosociale de l'économie. Le défi qui se pose au peuple est de développer et de consolider sa propre perspective prosociale qui exige que les producteurs réels de la richesse sociale contrôlent la politique, l'économie et leur vie. Qui décide et qui contrôle demeurent les questions les plus importantes à prendre en main.

Haut de page


La tendance de moins de travailleurs
produisant plus de bitume

Selon les annonces des oligopoles énergétiques et leurs experts, la tendance de moins de travailleurs produisant plus de bitume, de pétrole brut synthétique et de pétrole brut classique ira en s'accélérant dans l'avenir. Cette tendance veut dire que la classe ouvrière doit envisager les problèmes dans le secteur pétrolier sous l'angle d'une nouvelle direction prosociale pour l'économie qui fait en sorte que les producteurs véritables deviennent ceux qui contrôlent et qui sont en mesure de trouver des solutions qui sont favorables au peuple et à la société. Pour ce faire, il faut le pouvoir de priver les riches oligarques privilégiés et leurs laquais de leur pouvoir.

Cenovus, un des gagnants de la rivalité intermonopoliste sur les réductions de production imposées par le gouvernement, a réduit sa main-d'oeuvre par un tiers depuis 2014 et affirme qu'il n'aura pas besoin d'embaucher plus de travailleurs à mesure qu'il développe de nouveaux projets.

La mise en place de véhicules sans conducteur à elle seule pourrait éliminer un emploi sur dix sur les sites d'exploitation des sables bitumineux. Suncor a annoncé qu'il a l'intention d'utiliser 150 camions à benne sans conducteur et des systèmes de transport autonomes (STA) éliminant ainsi près de 400 emplois de conducteur. Près de 800 opérateurs de machinerie lourde travaillent à l'usine de base Suncor et un autre 600 à Fort Hills. Canada Natural Resources Ltd. (CNRL) et Imperial Oil de leur côté ont des projets semblables.

Suncor dit aussi qu'entre 2010 et 2015, il a réduit le temps d'ingénierie nécessaire pour concevoir une plateforme pour les puits de sables bitumineux par injection de vapeur à 800 heures comparativement à 9 100 heures. L'Office national de l'énergie prévoit qu'une grande partie de la nouvelle production à venir sera l'expansion des projets existants qui ne nécessitera pas de nouveaux travaux d'ingénierie. Les cinq grands monopoles énergétiques — Suncor, Cenovus, CNRL, Imperial Oil et Husky, contrôlent maintenant 80 % de toute la production. Cette consolidation a éliminé des emplois et les analystes s'entendent pour dire que les emplois dans les sièges sociaux de Calgary ont disparu à jamais.

En Alberta, les périodes d'expansion de la production ont été associées à la construction de sites d'exploitation des sables bitumineux à grande échelle et de préraffineries liées à ces sites. Plusieurs milliers de travailleurs ont été engagés dans leur construction. Mais tout pointe vers une situation très différente dans l'avenir. La nouvelle production des sables bitumineux se fera presque entièrement par des projets de drainage par gravité au moyen de vapeur (le DGMV). Par ce processus, le bitume est extrait par pompage plutôt que par extraction minière. Le nombre de travailleurs requis pour la construction et la production continue est de beaucoup inférieur pour le DGMV que pour l'extraction minière. Aussi, l'affinement vers le pétrole brut synthétique a été décrété désuet par ceux qui prennent les décisions.

Haut de page


La productivité du travail et l'avenir du travail
dans les sables bitumineux

La productivité du travail des travailleurs des secteurs pétroliers et gazifères est mesurée en nombres de barils de pétrole ou l'équivalent qu'un travailleur peut produire en moyenne en une journée (bep/j). La productivité du travail mesurée ainsi a augmenté de 31 % de 2010 à 2016. Les changements les plus importants ont eu lieu dans les sables bitumineux alors que le bep/j y a augmenté de 108,23 en 2010 à 126,75 en 2016 et devrait augmenter à 137,27 au cours des cinq prochaines années.

Malgré une augmentation de 5 % du montant de bitume affiné en pétrole synthétique brut, le nombre de travailleurs travaillant à l'affinement a baissé de 8 % en 2015-2016 seulement. Le montant de pétrole affiné par travailleur devrait augmenter de 33 % au cours des prochaines années.

Selon une étude commandée par le gouvernement fédéral, la productivité du travail pour le pétrole des sites d'exploitation des sables bitumineux devrait augmenter de 11 % au cours des prochaines années.[1] En d'autres mots, en 2010 au Canada, la production et le transport de 10 000 barils de pétrole ou l'équivalent par jour (bep/j) nécessitait 288 travailleurs directs du gaz et du pétrole. En 2016, seulement 233 travailleurs travaillaient directement dans la production et le transport de ce même volume.

Les travailleurs doivent affronter la réalité que tous les partis cartellisés qui se disputent l'obtention du pouvoir sont les instruments des riches oligarques qui exercent leur contrôle sur les ressources énergétiques et la direction de l'économie pour que celles-ci favorisent certains intérêts privés. Le gouvernement néodémocrate de Rachel Notley a fait preuve d'un manque de volonté ou s'est montré inapte à se saisir d'une alternative. Par moment, il s'en prend au gouvernement de la Colombie-Britannique ou aux libéraux de Trudeau, ou encore remet en usage le concept galvaudé de « Redonner sa grandeur à l'Alberta ». Rien de cela ne va résoudre le problème de la nécessité d'une direction prosociale de l'économie sous le contrôle des producteurs de fait, les travailleurs.

L'économie socialisée de production industrielle de masse ne peut rester sous le contrôle d'oligarques qui se font concurrence avec leur perspective désuète d'exproprier le plus de profit privé que possible d'une économie socialisée dont tout le monde dépend et qui nécessite une coopération entre ses secteurs et ses parties et toute l'humanité et non une concurrence débridée, souvent violente et qui engendre crise après crise. La classe ouvrière apparaît comme le plus grand produit de l'économie socialisée avec sa propre pensée et sa politique indépendante conformément aux conditions socialisées modernes. Le défi à relever est de bâtir les institutions de la classe ouvrière et de développer une personnalité démocratique moderne et une conscience sociale qui puissent devenir assez forte pour contester le pouvoir et le contrôle politiques de l'oligarchie financière.

Note

1. Canada's Oil and Gas Workforce : Distribution, Work Patterns and Income, PetroLMI, August 2018

(Sources : Calgary Herald, CBC, Edmonton Journal, Huffington Post, Financial Post)

Haut de page


À titre d'information

Données sur l'économie et la population active
de Terre-Neuve-et-Labrador

Forum ouvrier présente cette information sur l'économie et la main-d'oeuvre de Terre-Neuve et Labrador pour combattre la désinformation répandue par les médias monopolisés et les partis cartellisés qui mystifie le rôle central des travailleurs dans la production de toute la richesse sociale.

***

Le Produit intérieur brut (PIB) de Terre-Neuve-et-Labrador (T.-N.-L.) pour toutes les industries = 31,5852 milliards de dollars

(Chiffres relatifs au PIB et à la population active pour l'année 2017 ; le PIB est calculé annuellement aux prix de base en dollars des années 2012)

L'effectif total des travailleurs salariés (T.-N.-L.) = 224 100 personnes (190 900 à plein temps ; 33 200 à temps partiel)

Le PIB moyen par travailleur = 140 942,44 $

La production moyenne par travailleur liée au PIB, à l'échelle canadienne = 102 790,12 $

Le PIB d'industries productrices de biens de T.-N.-L. = 15,7795 milliards de dollars

Le pourcentage du PIB total de T.-N.-L.= 49,96 %

La population active engagée dans la production de biens = 46 800 travailleurs (45 100 à temps plein)

Le pourcentage de l'ensemble de la population active de T.-N.-L. = 20,88 %

Ce 20,88 % de la population active a généré 49,96 % du PIB total.

La production moyenne liée au PIB par travailleur produisant des biens = 337 168,80 $ (à comparer à la moyenne dans son ensemble de 140 942,44 $ pour toutes les industries de T.-N.-L.)

La production moyenne liée au PIB par travailleur produisant des biens dans l'ensemble du Canada = 144 771,54 $

Le PIB d'industries productrices de services de T.-N.-L. = 15,9087 milliards de dollars

Le pourcentage du PIB total de T.-N.-L. = 50,37 %

La population active engagée dans la production de biens = 177 400 travailleurs (145 800 à temps plein ; 31 600 à temps partiel)

La production moyenne liée au PIB par travailleur produisant des services = 89 677 $

La production moyenne liée au PIB par travailleur produisant des services dans l'ensemble du Canada = 91 526,43 $

Le pourcentage de la population active de TNL dans les industries productrices de services = 79 %

Ce 79 % de la population active a généré 50,37 % du PIB total, même si le pourcentage de travailleurs à temps partiel était plus élevé.

La différence en pourcentage du PIB de T.-N.-L. entre la production de biens et la production de services est importante et assez différente de la moyenne nationale de 70 % du PIB producteur de services et de 30 % du PIB producteur de biens. Cela semble provenir d'un vaste secteur d'extraction des ressources extrêmement productif (extraction minière, exploitation dans des carrières, extraction de pétrole et de gaz) qui ne s'est pas traduit par une augmentation de l'emploi et des dépenses consacrées aux programmes sociaux, aux services publics ou à la fabrication. Le PIB du secteur de l'extraction des ressources de T.-N.-L. est le troisième plus important des provinces canadiennes, dépassé seulement par l'Alberta et la Saskatchewan. Pourtant, T.-N.-L. a la deuxième population la plus petite, soit 519 716 habitants.

Le PIB à l'échelle du Canada

Toutes les industries (2017) = 1 893,024 milliards de dollars

Les industries productrices de biens = 561,120 milliards de dollars (29,64 % du total)

Les industries productrices de services = 1 330,840 milliards de dollars (70,30 % du total)

La population active de salariés partout au Canada (2017)

Le total, pour toutes les industries = 18 416 400

Les industries productrices de biens = 3 875 900 (21,05 % de l'ensemble de la population active)

Les industries productrices de services = 14 540 500 (78,95 % de l'ensemble de la population active)

À l'échelle du Canada, 79 % de la population active produisait 70 % du PIB sous forme de services, tandis qu'à T.-N.-L, 79 % de la population active ne produisait que 50,37 % du PIB sous forme de services. Il faut approfondir cette question, car les programmes sociaux sont en partie financés par le Transfert canadien en matière de santé et le Transfert canadien en matière de programmes sociaux, et certaines provinces reçoivent des paiements de péréquation. T.-N.-L a reçu, en 2017, 737 millions de paiements de transfert (1 395 $ par habitant), mais aucun paiement de péréquation depuis 2012. Cela révèle la grande rentabilité du secteur des ressources pour l'oligarchie financière mondiale, en particulier lorsque les gouvernements se plient et autorisent l'extraction de ressources avec très peu de valeur retournée au peuple pour son bien-être et sa sécurité et la reproduction élargie d'une économie diversifiée, stable et autonome.

Le secteur des ressources de T.-N.-L.

Le PIB représentant l'extraction minière, l'exploitation en carrière, et l'extraction de pétrole et de gaz = 11,1432 milliards de dollars

La population active de salariés employés dans ce secteur = 8 100 travailleurs (tous à temps plein)

Le PIB par travailleur = 1 375 703,70 $

Pour ce secteur, la production énorme représente un PIB par habitant de la population totale de T.-N.-L. = 21 440,94 $

La moyenne nationale par habitant pour ce secteur = 3 785,02 $

Le montant pour le secteur représentait 35,28 % du PIB total de T.-N.-L.. Ce PIB a été produit par 4,46 % de la population active de salariés employés.

Il faut noter que presque toute cette production de matières premières est expédiée à l'extérieur de la province et qu'elle est très peu utilisée dans la production secondaire, encore moins comme base pour une industrie pétrochimique ou sidérurgique et une industrie manufacturière tertiaire. Cela apparaît clairement lorsque l'on examine séparément l'extraction de pétrole et de gaz.

L'extraction de pétrole et de gaz seulement = 8,4211 milliards de dollars (tout au large des côtes)

Le PIB représenté par l'extraction de pétrole et de gaz en pourcentage du PIB des industries productrices de biens = 53,37 %

PIB représentant l'extraction de pétrole et de gaz en pourcentage du PIB total = 26,66 %

Tout le pétrole de T.-N.-L. est extrait au large des côtes. La majeure partie du pétrole est ensuite acheminée par bateau vers les côtes de Terre-Neuve pour être expédié par pétrolier vers des raffineries situées à l'extérieur de la province. T.-N.-L. ne possède qu'une petite raffinerie, la raffinerie de l'Atlantique Nord à Come by Chance. La raffinerie Irving du Nouveau-Brunswick à Saint-Jean est la seule autre raffinerie en exploitation dans les Maritimes.

Le nombre de travailleurs sur les plateformes pétrolières en mer se situerait autour de 1 900 pour les quatre opérations[1]. La seule production manufacturière associée est le soutien immédiat à l'extraction pétrolière et gazière en mer. Inutile de dire que les travailleurs de T.-N.-L. ont toujours eu du mal à trouver un travail convenable, et plusieurs d'entre eux ont immigré vers d'autres provinces, en particulier après la destruction de la pêche à la morue.

Avec un énorme PIB représentant l'extraction de pétrole et de gaz, il semble qu'il ne reste qu'une fraction du PIB de la province représenté par le raffinage et éventuellement l'industrie manufacturière bien que peu de données comptables permettent de déterminer où va la valeur. La situation représente le rêve de certains oligarques de l'énergie de l'Alberta et de leurs représentants politiques au sein des partis cartellisés : tout le pétrole extrait et expédié en mer sans jamais toucher terre.

Le PIB représenté par le raffinage de pétrole à T.-N.-L. = 27,1 millions de dollars

Le PIB représenté par le raffinage de pétrole en pourcentage du PIB provenant de l'extraction de pétrole et de gaz = 0,32 %

Le PIB représenté par le raffinage de pétrole en pourcentage de l'ensemble du PIB de T.-N.-L. = 0,086 %

Cela se compare au PIB représenté par l'extraction de pétrole et de gaz en pourcentage du PIB total = 26,66 %

L'industrie minière et l'exploitation dans les carrières, à l'exception de l'extraction du pétrole et du gaz ; principalement du minerai de fer et du nickel extraits au Labrador = 2,38684 milliards de dollars

Les travailleurs de la mine de fer de Wabush/Labrador City, de la mine de nickel de Voisey Bay et de certaines mines plus petites ont produit en 2010 un total de 3,3 milliards de dollars de minerai, soit environ 3,5 % du PIB de T.-N.-L. pour cette année-là. Le minerai de fer transporté hors du Labrador représente 55 % de la production totale du Canada. Presque toute la production minière est expédiée à l'extérieur de la province.

La différence en dollars d'année en année du PIB représentant la production de matières premières illustre un problème central, soit cette méthode de calcul de la valeur que les travailleurs produisent. La valeur provient du temps de travail des travailleurs qui utilisent des moyens de production pour transformer des matériaux en produits utiles. Le PIB ne rapporte pas le temps de travail mais sa représentation en argent et en prix de base, que l'oligarchie financière manipule pour servir ses intérêts privés. Lorsque les prix fluctuent, la valeur de la production varie également selon ce qui est défini comme le produit intérieur brut. Une année, la production de richesses minérales peut être évaluée à 3,3 milliards de dollars et quelques années plus tard, une quantité similaire de minéraux produits avec à peu près le même temps de travail tombe, comme par magie, en valeur du PIB à 2,3 milliards de dollars. Cela met en évidence la nécessité d'une méthode et d'une formulation moderne de comptabilité pour déterminer les prix de production qui placent la classe ouvrière et son temps de travail au centre de l'économie socialisée dans laquelle toute la valeur est produite et calculée. Une comptabilité et une interprétation scientifiques appropriées de la production profiteraient aux travailleurs qui produisent la valeur et permettraient d'améliorer et de développer leur contrôle de l'économie pour le bien commun et pour humaniser l'environnement social et naturel. Mettre l'économie socialisée sous le contrôle des travailleurs constitue un front important dans la lutte pour le développement de la personnalité démocratique moderne.

Les industries productrices de services à T.-N.-L.

Les services éducatifs à T.-N.-L.

Les travailleurs terre-neuviens oeuvrant dans les services éducatifs = 15 200

Le pourcentage de la population active totale de salariés = 6,78 %

Le pourcentage de la population de T.-N.-L. = 2,9 %

Le PIB de T.-N.-L. représentant les services éducatifs = 1,1217 milliard de dollars

Le PIB représentant les services éducatifs en pourcentage du PIB total de T.-N.-L. = 5,13 %

La production moyenne du PIB représentant les services éducatifs par travailleur de l'éducation employé = 106 690,79 $

La production moyenne du PIB représentant des services éducatifs par travailleur de l'éducation employé à l'échelle du Canada = 78 221,01 $

Le PIB de T.-N.-L. représentant des services éducatifs par habitant = 3 120 $

Le PIB du Canada représentant des services éducatifs par habitant = 2 821,99 $ (à partir des chiffres de 2016)

Soins de santé et aide sociale à T.-N.-L.

Les travailleurs employés dans le secteur des soins de santé et de l'aide sociale à T.-N.-L. = 39 400

Le pourcentage de la population active totale de salariés = 17,58 %

Le pourcentage de la population = 7,58 %

Le PIB représentant les soins de santé et l'aide sociale = 2,2478 milliards de dollars

Le PIB représentant les soins de santé et l'aide sociale exprimé en pourcentage du PIB total de T.-N.-L.= 7,12 %

La production moyenne du PIB représentant les services de santé et d'aide sociale par travailleur salarié de T.-N.-L. employé dans ce secteur = 57 050,76 $

La production moyenne du PIB dans le secteur des services de santé et d'aide sociale par travailleur dans l'ensemble du Canada employé dans ce secteur = 55 145,60 $

Le PIB de T.-N.-L. représenté par les soins de santé et l'aide sociale par habitant = 4 325 $

Le PIB du Canada représenté par les soins de santé et l'aide sociale par habitant = 3 667,84 $

Note

1. L'oligarchie financière mondiale possède et contrôle toutes les entreprises actives à Terre-Neuve-et-Labrador pour l'extraction du pétrole et du gaz sauf pour 8,5 % de la propriété du gouvernement fédéral dans Hibernia par le biais de la Société de gestion Canada Hibernia.

Hibernia — Les champs pétroliers en mer sont possédés en commun par ExxonMobil (33,125 %), Chevron Resources (26,875 %), Suncor (20 %), Société de gestion Canada Hibernia (8,5 %), Murphy Oil (6,5 %) et Equinor (5 %). Deux cent quatre-vingts travailleurs travaillent sur la plateforme pétrolière pendant trois semaines. Des pétroliers acheminent le pétrole de la plateforme vers une installation de transbordement terrestre située à Whiffen Head, à Come By Chance. La capacité de production journalière = 230 000 barils de pétrole.

Le gouvernement de Terre-Neuve rapporte que la production totale du gisement Hibernia de 1997 à 2006 s'est élevée à 733 000 000 de barils, d'une valeur estimée à 36 milliards de dollars. Les chiffres n'incluent pas la comptabilisation de la valeur qui reste dans la province ou des profits de l'entreprise et des intérêts expropriés de la valeur totale produite par les travailleurs.

Terra Nova — L'ancienne société d'État, Petro-Canada, a développé le projet de champ pétrolier en mer Terra Nova, qui appartient maintenant à Suncor Energy (37,675 %), Exxon Mobil (19,00 %), Equinor (15,00 %), Husky Energy Operations Ltd. (13,00 %), Murphy Oil Company Ltd. (10,475 %), Mosbacher Operating Ltd. (3,85 %) et Chevron Canada Resources (1,00 %). La capacité de production journalière = 150 000 barils de pétrole.

White Rose -- Le projet pétrolier en mer appartient à Husky Energy Operations Ltd. (72,5 %) et Suncor Energy (27,5 %). La capacité de production journalière = 75 000 barils de pétrole.

Le champ pétrolier Hebron-Ben Nevis -- Le projet pétrolier en mer détenu par ExxonMobil (36 %), Chevron Corporation (27 %), Suncor Energy (23 %), Equinor (10 %) et Nalcor Energy (4 %). La capacité de production journalière = 150 000 barils de pétrole.

Haut de page


Note aux lecteurs de Forum ouvrier

Ceci est le dernier numéro de Forum ouvrier cette année. Nous reprendrons la publication à la mi-janvier 2019.

D’ici là, continuez de visiter le site Web du PCC(M-L) pour des mises à jour, comme l’annonce récente par l'Alliance de la fonction publique du Canada sur l'état des négociations avec le Conseil du Trésor, les manifestations à Vancouver en appui aux défenseurs de la terre de la nation Unist'ot'en et d'autres luttes justes. Nous vous encourageons également à consulter et à partager la revue de 2018 en photos publiée quotidiennement dans LML.

Félicitations pour cette année militante dans laquelle nous affirmons les réclamations que le peuple est en droit de faire à la société. L'année prochaine, les travailleurs peuvent s'attendre à ce que les assauts contre eux se poursuivent, ce qui signifie qu'ils doivent redoubler de détermination pour défendre les droits de tous. L’année qui vient étant une année électorale, les travailleurs peuvent également s'attendre à ce que les partis qui forment le système cartellisé, ainsi que les médias et les entreprises de sondage et ceux qui se disent analystes, haussent le volume de la désinformation pour maintenir les travailleurs à l’écart. Cela a déjà commencé. Le barrage de diversions et de sondages de toutes sortes a déjà commencé. Tous les efforts seront faits pour diviser la classe ouvrière et le peuple en leur disant qui est digne de leur soutien afin de les priver de leurs propres pensées et initiatives. Le temps est venu de développer une politique indépendante pour résister à cette attaque maintenant! Les travailleurs ont besoin de leur propre pensée et leur propre action fondées sur des analyses pour résoudre la crise en leur faveur.

Nous vous souhaitons à tous une bonne et heureuse année.

Le Centre ouvrier du PCC(M-L)

Haut de page


NUMÉROS PRÉCÉDENTS | ACCUEIL

Site web:  www.pccml.ca   Email:  forumouvrier@cpcml.ca