29 novembre 2018
Postes: Non à la loi de retour
au travail du gouvernement libéral!
Les travailleurs des postes
traités
comme des criminels par
le gouvernement Trudeau
- Louis Lang -
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Postes:
Non
à
la
loi
de retour au travail du gouvernement
libéral!
• Les travailleurs des postes traités
comme des criminels par le gouvernement Trudeau - Louis Lang
• C'est Postes Canada et non les travailleurs
qui a retenu les chèques d'aide sociale - Syndicat des
travailleurs et des travailleuses des postes
• Ces attaques contre les postiers, on les
prend comme un affront personnel! - Pierre Soublière
• Les travailleurs des postes réclament
justice alors que Trudeau rencontre le gratin des milieux d'affaires
à Calgary
• Reportage photo des grèves tournantes
et occupations
General Motors va
fermer l'usine automobile d'Oshawa en Ontario
• La section locale 222 d'Unifor tient une
conférence de presse
• Unifor demande à General Motors
d'allouer un produit à assembler à l'usine d'Oshawa
- Unifor
Les travailleurs de la
construction du Québec défendent leurs droits
• L'opposition à un régime
policier sur les chantiers
- Pierre Chénier
Les travailleurs
albertains s'opposent aux lois antiouvrières
• Rassemblement de la section locale 110 des
poseurs d'isolant devant l'Assemblée législative -
Peggy
Askin
• Les lois antiouvrières doivent
être abrogées
- K.C. Adams
• Les Chaudronniers et Opérateurs
Ingénieurs de l'Alberta luttent pour l'abrogation de lois
antiouvrières
Postes: Non à la loi de retour au
travail du gouvernement libéral!
Les travailleurs des postes traités comme des
criminels par le gouvernement Trudeau
- Louis Lang -
Les travailleurs des postes d'Ottawa quittent le
travail le 26 novembre
lorsqu'ils apprennent que le sénat a voté en faveur de la
loi de retour
au travail du gouvernement libéral.
Après une fin de semaine de débats durant
laquelle ont été entendus plusieurs témoins
impliqués dans l'échec des négociations entre
Postes Canada et le Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes (STTP), le Sénat du Canada a adopté le projet de
loi C-89 du gouvernement Trudeau qui force le retour au travail des
postiers. Lundi
soir, le 26 novembre, le Sénat a voté son adoption
par 53 voix contre 25, avec quatre abstentions. La gouverneure
générale a donné la sanction royale à la
loi, ce qui a été annoncé à 21 heures
le même soir.
Cette action du gouvernement a rendu illégal le
droit des postiers de faire la grève pour forcer Postes Canada
à prendre au sérieux leurs revendications.
Le projet de loi C-89 a
obligé le syndicat à ordonner aux travailleurs de se
présenter au travail avant midi le 27 novembre 2018.
Le non-respect de la loi peut entraîner des amendes
de 1 000 $ à 50 000 $ par jour
pour quiconque y contrevient et jusqu'à 100 000 $
par
jour pour Postes Canada et le syndicat s'ils sont
déclarés coupables d'une infraction à la loi.
La ministre du Travail, Patty Hajdu, a dit au nom du
gouvernement :
« Les lois de retour au travail sont un dernier
recours et ne doivent pas être pris à la
légère. Cependant, après avoir
épuisé toutes les autres options, il est
nécessaire de protéger l'intérêt public et
d'éviter de nuire davantage à l'économie
canadienne. »
Cette déclaration témoigne de la faillite
totale du gouvernement Trudeau. Il prétend défendre la
libre négociation collective, mais dès que les
travailleurs se battent pour défendre leurs justes
revendications, son hypocrisie et son manque de principe sont
révélés au grand jour.
Au Canada et à l'étranger, Justin Trudeau
fait des déclarations pieuses sur le fait qu'il est un «
féministe » et vante sa grande préoccupation
pour les droits des femmes. Mais lorsqu'il s'agit de travailleuses
exigeant la reconnaissance de leurs droits, l'hypocrisie ainsi que le
mépris et la manipulation cyniques de l'opinion publique sont
manifestes. Il existe 8 000 facteurs en milieu rural et
suburbain (FFRS), dont plus de 80 % sont des femmes, qui
travaillent fort et qui font l'objet de discrimination de la part de
Postes Canada depuis de nombreuses années. Elles
réclament maintenant le simple droit d'être payées
pour toutes les heures travaillées, comme
tous les autres travailleurs des postes, et Postes Canada n'a pas
bougé d'un pouce depuis presque un an à ce sujet. La
réponse de Trudeau à ces travailleuses est de
criminaliser la juste lutte de tous les postiers pour leurs droits.
La ministre Hajdu manque d'honnêteté quand
elle affirme que « toutes les options ont
été épuisées ». Le gouvernement
sait que depuis près d'un an Postes Canada refuse de
négocier et il intervient maintenant au nom de l'entreprise.
Tout le monde sait que Postes Canada est une société
d'État et, à ce titre, est sous le
contrôle exécutif du Cabinet fédéral. Le
gouvernement doit répondre des gestes de cette
société qui a refusé avec arrogance de
négocier et qui se fie sur le gouvernement pour imposer une
convention collective par une loi fédérale.
Madame Hajdu révèle le manque de principe
du gouvernement lorsqu'elle dit qu'« il est nécessaire de
protéger l'intérêt public et d'éviter de
nuire davantage à l'économie canadienne». De quelle
« économie canadienne » parle-t-elle ? Les
travailleurs ne font-ils pas partie de cette économie ? Le
non-respect de leurs droits
ne nuit-il pas à l'économie ? N'ont-ils pas un droit
humain à des conditions de travail appropriées qui
protègent leur santé et leur sécurité et
éliminent le fardeau qu'ils subissent dû aux volumes
élevés de colis ?
L'« économie » et l'«
intérêt public » dont parle la ministre Hajdu
ne servent que l'intérêt
étroit des riches. L'« intérêt
public » dans la déclaration trompeuse de Hajdu
renvoie à la principale préoccupation du gouvernement
Trudeau, qui est de protéger les profits des entreprises
multinationales telles qu'Amazon,
E-Bay et d'autres basées sur des plateformes de commerce en
ligne. Personne ne peut nier que ces entreprises sont devenues des
géants valant plusieurs milliards de dollars qui en peu de temps
ont pris le contrôle de ce secteur de l'économie et il est
indéniable que la source de leur succès réside
dans l'exploitation du travail, du sang et de
la sueur des travailleurs des postes et d'autres travailleurs du
secteur des communications.
Les travailleurs des postes ont averti le gouvernement
qu'ils ne sont pas dupés par le double discours de la ministre
Hadju. Ils savent que lorsqu'elle parle du « préjudice
causé à l'économie canadienne », c'est
la menace qui pèse sur le profit maximum de ces entreprises
qu'elle veut
écarter.
Pour le gouvernement Trudeau, la destruction
de 2 500 emplois par Bombardier et son partenaire Airbus,
ainsi que la fermeture de l'usine GM à Oshawa,
touchant 2 500 autres travailleurs, ne méritent pas
d'être pris en considération à cause des dommages
que la destruction de l'industrie manufacturière inflige
à
l'économie.
Les libéraux Trudeau
ont fait des déclarations désinvoltes pour justifier la
criminalisation de la lutte des travailleurs des postes et cela montre
à quel point ils agissent de manière odieuse et
intéressée. Ils peuvent déclarer à tout
moment n'importe quoi pour justifier leurs stratagèmes et
imposer leur diktat aux travailleurs parce qu'ils se
soumettent eux-mêmes au diktat des oligarques financiers qui
exigent des profits toujours plus importants et prétendent que
c'est le signe d'une économie en santé.
À l'instar des conservateurs de Harper, le
gouvernement tient un double discours lorsqu'il est question d'attaquer
les droits des travailleurs. Il n'y a pas si longtemps, lui et les
groupes de réflexion de l'élite dirigeante ont
mené une campagne massive pour prouver que le service postal
public était une chose du passé. Des
quantités de statistiques ont été produites pour
montrer que les postes étaient en train de mourir et
constituaient un « anachronisme de plus en plus inutile à
l'ère numérique ». On nous a dit que
pareillement aux journaux, les postes n'étaient plus
nécessaires. Le courrier de première classe était
en grave déclin et même si Postes Canada
affichait des profits chaque année, cela se terminerait
bientôt. Des sombres prédictions d'experts ont
tenté de nous convaincre que Postes Canada allait bientôt
accumuler une dette énorme qui devrait être
réglée par « les contribuables
canadiens ».
Les déclarations alarmistes et la
relégation des services postaux à quelque chose de sans
importance pour l'économie canadienne ont toutes servi à
justifier la privatisation de Postes Canada et la destruction du
service postal public. Le principal objectif de la privatisation, qui
se poursuit encore de nos jours, est de s'attaquer aux droits des
travailleurs des postes à des salaires, des avantages sociaux et
des conditions de travail adéquats et de faciliter la passation
des activités les plus rentables de Postes Canada à des
monopoles comme FedEx, UPS, DHL et autres.
Bien sûr, nous savons que les prédictions
de catastrophe financière étaient des mensonges
basés sur une conception du monde cynique qui favorise la
privatisation des avoirs publics pour le gain privé, la
destruction du système postal public et l'abolition de
l'obligation de fournir un service postal universel à tous les
Canadiens.
Pour justifier le projet de loi C-89, on nous dit que
le système postal qui avait été
déclaré sans importance joue maintenant un rôle si
crucial dans l'économie canadienne que cette loi
fédérale est justifiée pour «
défendre l'économie ». On voit bien le
pragmatisme des libéraux à l'oeuvre, qui leur fait dire
ce qui est requis pour
promouvoir leur politique en faillite de gérer l'économie
au nom des riches.
En ce qui concerne les 50 000 travailleurs
des postes, ils ne sont pas confus quant au rôle décisif
qu'ils jouent dans la livraison des services de communication à
l'ensemble des Canadiens. Les travailleurs traitent et distribuent le
courrier dans tous les coins du pays. Ils travaillent sept jours sur
sept, 24 heures sur 24,
quelles que soient les conditions. Outre leurs demandes pour des
salaires et des conditions de travail décents, ils ont toujours
défendu la nécessité d'un service postal public
où tous les Canadiens ont droit à un service postal
universel.
La contribution des travailleurs des postes à la
société canadienne leur donne le droit de réclamer
d'être traités avec dignité et de
bénéficier des conditions nécessaires à
l'exercice de leurs fonctions.
Le geste du gouvernement Trudeau qui traite les
travailleurs des postes comme des criminels ne doit pas passer. Les
revendications des travailleurs de négocier et de ne pas
être soumis à un diktat sont un droit que tout
gouvernement digne de ce nom doit défendre.
C'est Postes Canada et non les travailleurs qui a
retenu les chèques d'aide sociale
- Syndicat des travailleurs et des
travailleuses des postes -
[Le 22 novembre], alors qu'elle présentait
la loi de retour au travail du gouvernement, la ministre du Travail
Patty Hajdu a déclaré à la Chambre des communes
que les Canadiens les plus vulnérables se fiaient à
Postes Canada pour leurs chèques et qu'ils avaient
été affectés par les grèves tournantes,
citant un homme nommé Jack qui lui a dit
qu'il pourrait perdre sa maison s'il ne recevait pas son chèque
d'invalidité.
Les travailleurs et
travailleuses des postes dans de nombreux endroits signalent au STTP
que la direction de Postes Canada leur a ordonné de ne pas
livrer de courrier, y compris les chèques de pension et d'aide
sociale - une violation directe d'un accord signé par le
Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP) et Postes
Canada
pour livrer ces types de chèques lors de grèves ou de
lock-out.
« Le service postal public distribue les
chèques gouvernementaux qui forment une part essentielle du
filet de sécurité sociale », a dit Mike
Palecek, le président national du STTP. « Nous ne voulons
pas que les personnes les plus vulnérables de la
société souffrent à cause du conflit de travail
à Postes Canada. C'est pourquoi nous avons
signé une entente dès le départ. Si les gens ne
reçoivent pas leurs chèques, c'est parce que Postes
Canada a décidé d'en suspendre la livraison. »
Au cours des cinq dernières semaines de
grèves tournantes, Postes Canada a créé des
crises, y compris un arriéré de courrier important, qui
empêche désormais les personnes les plus
vulnérables de recevoir leur chèque du gouvernement, afin
de pousser le gouvernement à présenter une loi de retour
au travail. Il semble que le gouvernement ait
mordu à l'hameçon.
« Retenir ces chèques est une pratique non
seulement déplorable, mais également illégale, et
la ministre responsable de Postes Canada doit ouvrir
immédiatement une enquête à ce sujet »,
soutient Mike Palecek.
Ces attaques contre les postiers, on les prend comme un
affront personnel!
- Pierre Soublière -
Le vendredi 23 novembre au soir, des travailleurs
des postes et leurs alliés se sont rendus au Parlement pour
assister, à partir de la galerie publique, à l'adoption
d'une loi spéciale pour faire cesser les grèves
tournantes et forcer les travailleurs à retourner au travail.
Le gouvernement libéral de Trudeau
s'était organisé pour que ce soit le plus
expéditif possible et le débat était donc
limité. En arrivant sur les lieux, il était
étonnant de voir qu'il y avait très peu de
députés qui participaient au débat. La presque
totalité des sièges du côté des
Libéraux étaient vides ! Après un radotage
ultime sur l'urgence
de légiférer contre les demandes des travailleurs des
postes pour « protéger les petites et moyennes
entreprises », l'heure du vote est arrivée
vers 20h. Tout d'un coup, les députés ont
semblé arriver de partout et dans l'espace de quelques minutes,
les sièges des libéraux se sont tous remplis. La grande
majorité des députés ne semblaient
intéressés qu'à en finir le plus rapidement
possible tandis qu'un député libéral ne trouvait
pas mieux à faire que de ridiculiser les députés
de l'opposition qui se sont opposés à la
loi. Tout le mépris des députés
libéraux pour la classe ouvrière était tangible,
en particulier lorsque les travailleurs dans la galerie publique se
sont levés et les ont
dénoncés pour leur acte de couardise. Quelques
députés ont levé la tête vers nous comme
s'ils venaient de se rendre compte que nous y étions et ont
quitté la chambre avec un air d'indifférence ou de
dédain tandis qu'une de nos collègues se faisait passer
les menottes par les gardes de sécurité comme pour
confirmer que dans cet endroit, les
travailleurs ne sont pas les bienvenus.
Depuis 1965, les travailleurs des postes ont
mené pas moins d'une vingtaine de batailles dont des
grèves légales, illégales, tournantes de 24
heures, etc. Chaque bataille concernait des questions importantes
de conditions de travail. Certaines de ces luttes ont profité
directement aux fonctionnaires fédéraux qui ont obtenu
d'importants
gains dans leurs conventions collectives. Sans doute la lutte la plus
mémorable durant laquelle Trudeau père a joué un
rôle férocement antisyndical et antiouvrier est la
grève de 1978. Une fuite de documents gouvernementaux a
plus tard révélé qu'à l'été
de 1977, Trudeau avait donné l'ordre d'empêcher les
réunions syndicales et la
distribution de littérature syndicale aux endroits de travail,
et d'attaquer la convention collective, etc. En octobre 1978, le
jour même du déclenchement d'une grève
légale, le gouvernement de Trudeau a fait adopter une loi de
retour au travail et a décrété la fin de la
grève, ce que les travailleurs ont défié. Dans
les jours qui ont suivi, la GRC
a entre autres fait une descente dans les bureaux du syndicat des
postiers et plus tard a arrêté l'exécutif du
syndicat des postiers au complet. Après un procès
en 1979, le président du syndicat, Jean-Claude Parrot — qui
était présent vendredi et qui, à 82 ans,
participe toujours aux actions des postiers pour leurs droits - a
été condamné à
trois mois d'emprisonnement.
Les postiers ont toujours pris les devants lorsqu'il
s'agit de défendre ce qui revient aux travailleurs de droit et
cette plus récente attaque par le fils de l'autre doit
être dénoncée haut et fort dans tous les milieux de
travail. Il faut montrer que de nier aux travailleurs le droit de
négocier leurs conditions d'emploi et les forcer à
reprendre un travail
que l'employeur a rendu invivable et dangereux, on prend ça
comme un affront personnel !
Les travailleurs des postes réclament justice
alors que Trudeau rencontre le gratin des milieux d'affaires à
Calgary
Le 22 novembre, quelques heures à peine
après que le gouvernement Trudeau ait présenté son
projet de loi antiouvrier C-89, Loi prévoyant la reprise et
le maintien des services postaux, les employés des postes de
Calgary sont venus en grand nombre pour exiger du premier ministre
Trudeau qu'il rende des comptes pour avoir criminalisé leur
droit
de négocier leur convention collective . Trudeau est venu
à Calgary pour s'adresser à la Chambre de commerce de
Calgary et rencontrer des hauts dirigeants des monopoles
pétroliers et gaziers. Près de 400 travailleurs des
postes ont occupé la rue devant l'hôtel Hyatt en scandant Négociez,
ne
légiférez
pas et d'autres slogans contre
le diktat du gouvernement Trudeau et pour leurs justes demandes.
Robert Scobel, ancien président et
employé de longue date des postes, s'est entretenu à
plusieurs reprises avec les employés des postes et leurs
sympathisants. « Le père de Trudeau a envoyé notre
président national [Jean-Claude Parrot] en prison pour avoir
défendu notre droit de négocier notre propre convention
collective. Les travailleurs des
postes sont ici aujourd'hui parce qu'ils ne vont pas tolérer un
Trudeau numéro deux qui s'ingère dans leur droit de
négocier leur propre convention collective. »
Tout au long des deux heures d'action, les travailleurs
ont scandé « Négociez - Ne
légiférez pas ! » suffisamment fort
pour que Trudeau l'entende, alors qu'il s'adressait à la Chambre
de commerce et prétendait ressentir la douleur des travailleurs.
Ils ont scandé encore et encore, Négociez, ne
légiférez pas ; Une convention collective
maintenant ; Négociez, ne dictez pas ; À
travail
égal,
salaire
égal ; Hé
Trudeau, ne sois pas un abruti ; Trudeau, menteur, menteur
effronté ! ; Pas de justice,
pas de paix ; L'équité salariale maintenant
; Qui décide, c'est nous qui décidons ;
Postes Canada - Le temps est venu ! Une
travailleuse des postes a dirigé les manifestants dans des
chants de solidarité syndicale.
S'adressant à Forum ouvrier, les
travailleurs des postes ont souligné que les 50 000
postiers qui traitent et distribuent le courrier dans les bureaux de
poste publics veulent que le gouvernement cesse de s'ingérer
dans le processus de négociation collective. Les travailleurs de
nombreux secteurs, actifs et retraités sont venus
avec leurs drapeaux pour appuyer les postiers. Les postiers
étaient ravis de recevoir des exemplaires du numéro de
cette semaine du Forum ouvrier intitulé «
Négociez, ne dictez pas ! Non à la criminalisation
des luttes des travailleurs pour leurs droits. »
Environ 20 minutes après le début du
rassemblement des travailleurs des postes, un grand nombre
d'employés du secteur pétrolier et gazier sont
également venus manifester contre le gouvernement Trudeau. Le
rassemblement était organisé par le secteur de
l'énergie, mais certains employés du secteur
pétrolier et gazier ont exprimé par
des affiches leur préoccupation à obtenir des emplois
face au
chômage toujours vertigineux dans ce secteur à Calgary.
Calgary était l'un des centres de grèves
tournantes les 21 et 22 novembre. Des centaines de
travailleurs ont maintenu les piquets de grève pendant le
rassemblement.
Reportage photo des grèves
tournantes et occupations
Saint-Jean, Terre-Neuve, 27 novembre 2018, occupation du
centre de traitement du courrier
Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, 27 novembre 2018, occupation
d'un bâtiment de Postes Canada
Moncton, Nouveau-Brunswick
Dartmouth, Nouvelle-Écosse, 26 novembre 2018,
occupation d'un centre
de livraison de Postes Canada
Halifax, Nouvelle-Écosse, 26 novembre 2018, occupation
d'en centre de traitement du courrier
Montréal, 27 novembre 2018, sit-in au bureau de
circonscription du premier ministre Trudeau
Ottawa, 23 novembre 2018, sit-in et conférence de
presse au bureau de Catherine McKenna
Les postiers d'Ottawa débrayent à 23
heures le 26 novembre suite à la
décision du Sénat
de voter en faveur de l'adoption de la loi de retour
au travail anticonstitutionnelle
du gouvernement libéral. Les postiers
ont monté la ligne de piquetage au mépris du projet
de loi C-89 qui les
prive de leur droit à la libre négociation collective.
Des
représentants
du Syndicat des employés des postes et communications se
sont joints aux piqueteurs
du STTP en guise de solidarité.
Grève tournante à Cornwall, Ontario
Grève tournante à Deep River, Ontario ; Petawawa,
Ontario
Grève tournante, Peterborough, Ontario
Grève tournante à Oshawa, Ontario
Whitby, sit-in le 26 novembre 2018 au bureau de la
député Celina Caesar-Chavannes
Toronto, 23 novembre 2018, sit-in au bureau du ministre des
Finances Bill Morneau
Toronto, 28 novembre, piquetage contre la loi de retour au travail
devant les bureaux du ministre des Finances Bill Morneau
Mississauga, Ontario, 26 novembre, piquetage pour
bloquer l'entrée aux camions après l'adoption de la loi
de retour au travail par le Sénat
Grève tournante à London, Ontario
London, Ontario, 26 novembre 2018, occupation d'un centre de
distribution
Grève tournante à Sudbury, Ontario
Grève tournante à Espanola, Ontario; Sioux Lockout,
Ontario
Grève tournante: Geraldton, Ontario; Hearst, Ontario
Thunder Bay, Ontario, 24 novembre 2018, sit-in au bureau de
la députée
et ministre du Travail Patty Hadju
Thunder Bay, 27 novembre 2018, occupation d'un centre de
traitement
du courrier de Postes Canada
Regina, Saskatchewan, bureau du député Ralph Goodale
Edmonton, Alberta, piquetage devant les bureaux du
député Randy Boisonnault le 22 novembre
Edmonton, Alberta, 27 novembre 2018,
occupation d'un centre de traitement
du courrier de Postes Canada
Calgary, 22 novembre 2018,
action contre la visite du premier ministre Trudeau
Richmond, Colombie-Britannique, 28 novembre, piquetage de syndicalistes
alliés
au STTP devant le centre de triage Pacific, le troisième plus
grand au Canada, en défi
de la loi de retour au travail
Grèves tournantes: Lac La Hache,
Colombie-Britannique; Cranbrook, Colombie-Britannique
Grève tournante à Fraser Valley West, Colombie-Britannique
Grève tournante à Dawson Creek, Colombie-Britannique
Grève tournante à Port Alberni,
Colombie-Britannique
General Motors va fermer l'usine
automobile d'Oshawa en Ontario
La section locale 222 d'Unifor tient une
conférence de presse
Avant l'annonce par General Motors à 10 heures le
26 novembre que la compagnie allait fermer son usine d'Oshawa en
Ontario, le syndicat des travailleurs de cette usine, Unifor, a dit
à ses membres sur les quarts de travail du matin et de
l'après-midi de retourner à la maison pour « passer
du temps avec leur famille ». Une conférence de
presse aurait lieu à la salle du syndicat dans
l'après-midi et on a demandé aux travailleurs d'y
participer en masse.
L'après-midi, la salle était pleine
à craquer et plusieurs travailleurs à l'extérieur
de l'édifice n'ont pas pu entendre ce qui se disait.
Pendant la période de questions, le
président d'Unifor, Jerry Dias, a dit que le contrat comprend
une clause de « non fermeture » pour la période
de quatre ans que dure l'actuelle convention collective, qui se termine
en 2020. Unifor s'est engagé à forcer la compagnie
à respecter cette clause. Il y a eu des mesures de
ré-outillage de
plus de 500 millions de dollars de l'usine en 2017 pour
permettre la production de camions. Le syndicat a dit qu'il allait
rencontrer les « preneurs de décisions » de GM
et tiendrait sa propre discussion interne par la suite pour
décider d'un plan d'action. Les travailleurs ont
été appelés à reprendre le travail le
mardi 27
novembre, mais « pas question que les travailleurs continuent de
fabriquer passivement des camions pour se faire avoir au
final », a dit Dias.
L'usine est le leader incontesté tant en termes
de qualité, de productivité et d'efficacité des
coûts, a-t-il dit. Ses travailleurs sont les meilleurs sur le
continent. C'est la communauté d'Oshawa qui a bâti GM et
non l'inverse. Les gens ne jetteront pas l'éponge. Il existe des
options et le syndicat va faire en sorte que la compagnie en soit
informée.
Si la production peut être déménagée au
Mexique, elle peut être déménagée au Canada,
a-t-il dit. Il a rejeté la déclaration du premier
ministre Ford de demander au gouvernement fédéral de
prolonger de cinq mois les prestations d'assurance-emploi pour les
travailleurs. « Il n'est pas question
d'assurance-emploi », a dit Dias, « mais de
maintenir la production à Oshawa. »
Greg Moffat, le président du comité
d'usine de la section locale 222, s'est adressé aux
journalistes après la conférence de presse et a
réitéré l'engagement de Dias de convaincre la
compagnie de revenir sur sa décision. Il a dit que le syndicat
n'est pas contre la compagnie. Nous sommes une communauté et
l'intérêt du syndicat est de
maintenir la production sur le site, a-t-il dit.
Unifor demande à General Motors d'allouer un
produit à assembler à
l'usine d'Oshawa
- Unifor -
Les travailleurs de l'usine GM à Oshawa quittent le travail et
organisent un piquetage devant les barrières le lundi 26
novembre 2018
avant que GM n'annonce son intention de fermer l'usine.
Unifor demande à General Motors Canada d'allouer
un produit à l'usine d'assemblage d'Oshawa au-delà de la
date butoir de décembre 2019.
« L'usine d'assemblage d'Oshawa est le fleuron de
GM grâce à sa main-d'oeuvre hautement qualifiée et
dévouée », a dit le président national
d'Unifor, Jerry Dias. « En plus, l'Accord
États-Unis-Mexique-Canada donne à l'industrie canadienne
de l'automobile une fondation solide, alors s'en départir
après cent ans d'histoire de
production manufacturière n'a pas de sens. »
General Motors a annoncé la restructuration de
ses opérations nord-américaines aujourd'hui [26 novembre]
et qu'aucune production n'est présentement attribuée
à l'usine d'assemblage d'Oshawa au-delà de
décembre 2019.
En février, les lignes de montage des camions
Chevy Silverado et GMC Sierra se sont mises en marche à la suite
d'une transformation de 500 millions $ qui a fait d'Oshawa la
seule usine en Amérique du Nord en mesure de fabriquer des autos
et des camions.
« Unifor n'accepte pas la fermeture de l'usine
comme un fait accompli », a dit Dias. « Oshawa a
déjà connu des situations semblables alors qu'il n'y
avait aucun produit à assembler à l'horizon et nous avons
réussi à faire valoir le bien-fondé de la
poursuite des activités. Nous allons lutter vigoureusement cette
fois encore pour maintenir
ces emplois bien rémunérés de l'industrie
automobile ».
GM a engrangé des profits de 6
milliards $ US dans les trois premiers trimestres de cette
année et l'Amérique du Nord est responsable
de 90 % des profits mondiaux de GM. Pour chaque emploi
direct, il est évalué qu'il y a sept emplois indirects
qui sont essentiels à l'économie locale.
Les travailleurs de la construction du
Québec
défendent leurs droits
L'opposition à un régime policier sur les
chantiers
- Pierre Chénier -
Sur son site web, la FTQ-Construction fait état
de son travail pour mettre en échec l'imposition d'un
régime policier contre les travailleurs de la construction.
Cette imposition se fait par le biais des activités des
entrepreneurs de la construction, de l'État et d'une agence de
l'État comme la Commission de la construction du Québec
(CCQ),
au nom du maintien, sans interruption, des activités de
construction sur les chantiers et de la lutte à l'intimidation.
La FTQ-Construction dit qu'elle a dû intervenir
récemment sur un chantier pour faire cesser l'utilisation par
une entreprise de caméras reliées à un
système de vidéosurveillance permettant de filmer les
travailleurs en continu pendant le travail.
Le syndicat a aussi exprimé sa satisfaction face
à l'acquittement des travailleurs qui, en juin 2015,
avaient participé à un blocus routier à
l'entrée du chantier de la rivière Romaine, près
de Havre-Saint-Pierre sur la Côte-Nord. Le blocus faisait partie
d'un ensemble de manifestations simultanées en différents
points de la Côte-Nord pour
dénoncer le manque d'embauche de travailleurs de la
région sur les chantiers de construction de la Côte-Nord.
Quelque temps après les manifestations, le
Directeur des poursuites criminelles et pénales avait poursuivi
sept travailleurs à la requête de la CCQ. Les travailleurs
avaient été accusés d'avoir usé
d'intimidation, de mesures discriminatoires, de représailles, de
menace ou de contrainte pour empêcher des travailleurs de
l'extérieur de la Côte-Nord
et les enquêteurs de la Commission de la construction du
Québec d'accéder au chantier.
Ces accusations ont été portées en
vertu de la Loi sur les relations de travail, la formation
professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de
la construction, la Loi R-20, que la CCQ est chargée de
faire respecter. Cette loi criminalise les travailleurs de la
construction, associant leur activité de défense de leurs
droits à
de l'intimidation visant à entraver ou ralentir
l'activité sur les chantiers. Le libellé et l'intention
de la loi R-20 nous ramènent au 19e siècle et au
début du 20e lorsque la loi interdisait les
activités syndicales en tant qu'entrave au commerce.
Le 30 octobre, un juge de la Cour du Québec
a déclaré non recevable la preuve soumise par la
poursuite contre les travailleurs, la jugeant contraire à
l'article 8 de la Charte canadienne des droits et
libertés qui se lit ainsi : « Chacun a droit
à la protection contre les fouilles, les perquisitions ou les
saisies
abusives ».
La preuve fournie par la CCQ reposait sur des
informations que la CCQ avait requises d'Hydro-Québec, dans le
but avoué de porter des accusations contre différents
manifestants, des informations qui comprenaient des photos et des
informations personnelles de tous les manifestants ayant
participé aux actions. La CCQ avait aussi obtenu accès
à des banques de données de la SAAQ
(Société de l'assurance automobile du Québec) lui
permettant d'avoir accès aux photos des permis de conduire des
manifestants. Le juge a jugé que cela constituait une
perquisition sans mandat de la part de la CCQ, une violation de la vie
privée des manifestants de même qu'une violation du droit
de
manifestation pacifique. Il a rejeté cette preuve, ce qui a
entraîné l'acquittement des accusés.
Dans un communiqué, la FTQ-Construction s'engage
à s'opposer fermement à ces attaques contre les
travailleurs de la construction. « La CCQ outrepasse son mandat
et brime les droits et libertés. Elle effectue une chasse aux
sorcières visant ceux qui défendent le droit des
travailleurs et travailleuses » écrit Éric
Boisjoly, directeur
général de la FTQ Construction. « Il est temps que
la CCQ laisse les représentants syndicaux faire leur travail et
qu'elle se concentre sur son mandat de veiller à l'application
des conventions collectives. »
Il faut noter que les travailleurs de la construction
représentent 5 % de la main-d'oeuvre au Québec
mais 25 % des décès liés au travail qui
s'y produisent chaque année. Les activités de
criminalisation des travailleurs menées par les entreprises,
l'État et son agence, la CCQ, visent à empêcher les
travailleurs de la
construction et leurs syndicats de défendre leurs droits, dont
celui de travailler dans des conditions salubres et sécuritaires
et de travailler là où ils vivent. Cela est inacceptable
et ne doit pas passer.
Les travailleurs albertains s'opposent
aux lois antiouvrières
Un rassemblement de la section locale 110 des
poseurs d'isolant devant l'Assemblée législative
- Peggy Askin -
Le 29 octobre, la section locale 110 de
l'Association internationale des calorifugeurs et travailleurs
alliés a organisé un militant rassemblement devant
l'Assemblée législative de l'Alberta à Edmonton.
Ils ont dénoncé les lois du travail antiouvrières
qui sévissent actuellement et qui privent les travailleurs des
métiers de la
construction et leurs syndicats du droit d'organiser et d'entreprendre
des moyens de pression pour obtenir des conditions d'emploi qui leur
sont acceptables.
Plus de 300 travailleurs ont participé
à la marche et au rassemblement dont le point de départ
était au coin de la 108e rue et de la 99e avenue et
qui s'est rendue à l'Assemblée législative. Les
manifestants ont exigé que le gouvernement
néodémocrate de l'Alberta abroge les lois du travail
antiouvrières et les remplacent par
des normes juridiques qui garantissent leur droit de s'organiser et de
mener des actions collectives pour se défendre à leur
endroit de travail.
« Ce rassemblement est attendu depuis
longtemps », a dit le directeur des affaires syndicales de
la section locale 110, Kevin Lecht. Il a souligné que le
Code du travail de l'Alberta empêche les syndicats des
métiers de la construction de décider quand et où
la négociation va avoir lieu. Le régime de lois du
travail qui touche aux
métiers de la construction a été établi
en 1988 au cours d'une décennie de résistance
féroce aux actions antisyndicales et aux attaques contre les
salaires et les conditions de travail dans la construction. La loi nie
aux travailleurs le droit de négocier collectivement et
d'entreprendre des actions à la défense de leur droit de
décider de salaires et
de conditions de travail qui leur sont acceptables en échange de
leur capacité de travailler. Les lois du travail actuelles
imposent une procédure tellement compliquée qu'aucune
grève légale n'a eu lieu depuis 1988. Pendant ce
temps, les employeurs ont imposé des conditions d'emploi
toujours à la baisse.
Kevin Lecht a dit que les travailleurs s'attendaient
à ce que le gouvernement du NPD abroge ces lois
antiouvrières puisque c'est ce qu'il avait laissé
entendre avant et pendant les élections. Mais le gouvernement a
plutôt apporté certains changements sans toucher au
régime antiouvrier imposé aux métiers de la
construction. C'est tout à fait
contraire à l'engagement du NPD avant de former le gouvernement.
Les travailleurs ont des droits du fait qu'ils sont des
êtres humains et des droits du fait qu'ils sont les producteurs
de toute la richesse sociale. Si leurs droits ne sont pas garantis par
la loi, cela ne veut pas dire qu'ils n'existent pas mais bien que les
travailleurs sont forcés de trouver d'autres moyens pour
affirmer leurs droits en pratique. Cette
crise des relations de travail se manifeste non seulement en Alberta
avec les métiers de la construction mais partout au pays, comme
avec la loi de retour au travail du gouvernement libéral Trudeau
qui s'attaque aux droits des travailleurs des postes.
Les lois du travail doivent être fondées
sur le principe de la reconnaissance et de la défense des droits
des travailleurs, y compris le droit fondamental de s'organiser en
collectifs et d'entreprendre des actions pour des conditions d'emploi
qui leur sont acceptables. Les articles 184 à 191 du Code
du
travail
albertain
attaquent les droits des travailleurs des métiers de la
construction et doivent être abrogés immédiatement.
C'est une question de principe et aucune excuse et aucun délai
ne peut être toléré.
Les lois antiouvrières doivent être
abrogées
- K.C. Adams -
Le rassemblement « Unstack the Deck » à
Edmonton le 30 avril 2017
Les travailleurs des métiers du bâtiment en
Alberta sont
criminalisés en vertu de clauses contenues dans les lois du
travail
conçues pour nier le droit à la négociation
collective et imposer des
salaires et des conditions de travail auxquels les travailleurs n'ont
pas donné leur consentement. Ces lois ont des
répercussions
importantes. De
nombreux travailleurs sont faussement représentés par des
syndicats de
boutique qui ont soit été créés et reconnus
par les employeurs
eux-mêmes ou fondés sur le vote de parfois seulement deux
travailleurs.
Les lois du travail actuelles imposent un
système de négociation
collective aux syndicats des métiers du bâtiment dont le
but est
d'empêcher les travailleurs de faire la grève pour
défendre leurs
droits. Les exigences pour tenir un vote de grève sont tellement
ardues
que pas une seule grève « légale » n'a
été déclenchée par les métiers
du
bâtiment depuis l'adoption des projets de loi en 1988. Ces
lois sont
une attaque de plein fouet contre les droits des travailleurs de
décider collectivement des salaires et des conditions de travail
qui
leur sont acceptables et qui reflètent les compétences
et la valeur de
la capacité de travail qu'ils vendent à leurs employeurs
et qu'ils
reproduisent
par leur temps de travail.
Selon le gouvernement albertain, l'industrie de la
construction en
Alberta avait en 2014 un revenu annuel brut de 94 milliards
de dollars
et représentait une contribution au Produit intérieur
brut (PIB) de
nouvelle valeur de près de 35 milliards de dollars. Les
travailleurs de
la construction créent cette nouvelle richesse sociale,
laquelle comprend leur propre valeur reproduite et la valeur
ajoutée
expropriée par leurs employeurs.
Les oligarques qui contrôlent le secteur
conspirent sans arrêt pour
détériorer les conditions d'emploi des travailleurs en
réduisant entre
autres leur réclamation à la nouvelle valeur qu'ils
produisent, qui est
faite de leur valeur reproduite sous forme de salaires individuels et
de programmes sociaux disponibles pour tous. La réduction de la
valeur
reproduite sous forme de salaires et de programmes sociaux augmente la
valeur ajoutée que les oligarques exproprient de la nouvelle
valeur
pour leurs intérêts privés sous forme de
bénéfice de l'entreprise, de profits provenant
d'intérêts et de profits fonciers.
Depuis l'adoption des lois du travail en 1988, la
production dans
les sables bitumineux a augmenté de 0,33 millions de barils
par jour
en 1989 à 3,28 millions de barils par jour
en 2018, sans qu'une seule
journée de grève n'ait été
déclenchée par un syndicat, que ce soit dans
la construction reliée à l'exploitation
des sables bitumineux, des pré-raffineries, des raffineries, des
usines
pétrochimiques, des tours à bureaux ou de quelque secteur
que ce soit
de l'industrie énergétique ou de toute autre industrie en
Alberta.
Les grandes compagnies de pétrole et les
entrepreneurs mondiaux
exigent que les gouvernements criminalisent les travailleurs qui
défendent leurs droits, et les gouvernements ont répondu
avec des lois
qui rendent à toutes fins pratiques impossible de mener une
grève légale
à la défense des intérêts des travailleurs.
Plusieurs travailleurs font
valoir que les lois adoptées en 1988 et depuis ce temps ont
engendré
une importante détérioration de leurs conditions de
travail. À titre
d'exemple, les travailleurs qui sont liés aux ententes de
l'Association
chrétienne du travail du Canada (ACTC) n'ont pas de
régime de retraite
à prestations déterminées mais seulement des
régimes d'épargne
précaires qui ne garantissent aucune sécurité
à la retraite.
Les gouvernements et les commissions du travail font
des
déclarations pieuses sur comment les lois du travail actuelles
stabilisent le secteur de la construction et sont par conséquent
dans
l'intérêt de « tout le monde ». Mais
qu'entend-on par stabilité et «
tout le monde » ? Certainement pas la stabilité
pour les travailleurs.
Ils
n'ont aucune sécurité alors qu'ils vivent les essors
économiques suivis
de ralentissements, doivent souvent accepter de travailler de longues
heures à des emplois loin de la maison et de leur famille.
Même
l'ancienneté ne veut plus rien dire dans certains métiers
puisque les
entrepreneurs s'arrogent le droit de décider qui ils embauchent,
ce que
favorisent les lois qui s'accompagnent aussi de transactions douteuses
faites par les syndicats de boutique.
Les travailleurs de la construction sont
confrontés à certaines des
conditions de travail les plus difficiles et les plus dangereuses de
toute industrie. Sur une base quotidienne ils risquent la mort et les
blessures, travaillant souvent à l'extérieur dans des
froids sibériens
dangereux pour leur bien-être.
Les travailleurs de la construction bâtissent
tout, que ce soit les
écoles, les hôpitaux, les ponts, les tours à
bureaux, les raffineries
et les usines de sable bitumineux, créant ainsi une
énorme richesse
sociale nouvelle dont une grande partie est expropriée sous
forme de
valeur ajoutée au service des intérêts
privés de l'oligarchie
financière, celle-là
même qui possède et contrôle l'économie
socialisée soit par la
possession de compagnies ou de dettes.
Les oligarques et leurs représentants politiques
définissent
l'instabilité de façon étroite. En somme, c'est
tout ce qui représente
un obstacle au succès de leurs projets et au montant de valeur
ajoutée
qu'ils peuvent exproprier de l'économie socialisée. Les
oligarques ont
la conception du monde démodée de privilège de
classe selon laquelle
les
ressources naturelles et l'économie socialisée du Canada,
y compris la
classe ouvrière, sont dans leur mire pour être
exploitées sans limites.
Les lois du travail de 1988 ont été adoptées
en fonction de cette
conception du monde antisociale et en réponse aux exigences des
oligarques, soit de criminaliser tout ce qui pose une menace pour ce
qu'ils considèrent comme leur droit d'exproprier le plus grand
montant
possible de la nouvelle valeur que les travailleurs produisent. Selon
cette conception du monde, tout obstacle à ce droit et ce
privilège des
oligarques, tel que la lutte gréviste des travailleurs des
postes pour
des conditions d'emploi qui contribuent à résoudre les
problèmes
auxquels ils
sont confrontés à leur endroit de travail, devrait
être déclarée
illégale et soumise à des amendes draconiennes et
insensées.
Le point de départ ou de référence
de ces lois antiouvrières n'est
pas les conditions de travail, les conditions d'emploi acceptables pour
les travailleurs et veillant à leur bien-être, mais les
intérêts privés
de ceux qui accumulent leurs fortunes sur le dos des travailleurs qui
produisent la richesse sociale. Les lois interviennent dans les
relations de
production du côté des oligarques au détriment de
ceux qui font le
travail. Cette situation ne peut durer. De telles lois du travail
antisociales n'ont pas leur place dans un Canada moderne.
Les travailleurs ont des droits en vertu de leur
humanité et du
fait qu'ils sont les producteurs de la richesse sociale. Le point de
départ ou de référence doit être les droits
de la classe ouvrière. Les
lois du travail doivent reconnaître et défendre les droits
des
travailleurs, y compris le droit fondamental de s'organiser en
collectifs et d'entreprendre
des actions à la défense de conditions d'emploi qui leurs
sont
acceptables. La classe ouvrière de l'Alberta et ses
organisations
exigent que les sections de 184 à 191 du Code du
Travail soient abrogées immédiatement. Il en va de la
défense des droits de la classe ouvrière.
Les Chaudronniers et Opérateurs
Ingénieurs
de l'Alberta luttent pour l'abrogation
de lois antiouvrières
Les Chaudronniers et les Opérateurs
Ingénieurs de l'Alberta ont fait une requête d'abrogation
des dispositions du Code des relations de travail de l'Alberta
qui imposent de sérieuses restrictions à leur droit de
négocier collectivement les conditions d'emploi avec leurs
employeurs.
Les syndicats ont
déposé une requête le 15 octobre pour faire
reconnaître que les articles 184 à 191 sont tous
ou en partie anticonstitutionnels et portent atteinte au droit à
la liberté d'association, et pour les faire déclarer nuls
et sans effet. Les syndicats demandent également
l'exemption intérimaire des négociations en
cours puisque toutes les conventions collectives des métiers de
la construction arrivent à échéance le 30
avril 2019.[1]
La section locale 955 du Syndicat international
des Opérateurs Ingénieurs et la section locale 156
de la Fraternité internationale des Chaudronniers disent que le
Code du travail fait en sorte qu'ils ne peuvent négocier les
clauses de leurs propres conventions collectives. Christopher Flett,
directeur des affaires syndicales de la section
locale 955, explique : « Nous voulons déterminer
nos propres salaires, nos avantages sociaux et nos conditions de
travail, rien de moins et rien de plus. Et les dispositions du Code du
travail nous empêchent de négocier sur la base de ce que
veulent nos membres. C'est ce qui doit changer. »
Hugh MacDonald, directeur des affaires syndicales de la
section locale 145, ajoute : « Nos contrats arrivent
à terme en avril prochain. Pour nous il est primordial que nos
droits constitutionnels soient sur la table avant qu'on ne s'engage
encore une fois dans un processus de négociation
bidon. »
Dans leur contestation judiciaire, les syndicats font
valoir que pas une seule grève dite légale n'a eu lieu
dans
le secteur de la construction depuis 1988 en Alberta, parce que la
loi rend toute grève, peu importe dans quel secteur des
métiers de la construction, pratiquement impossible en Alberta.
En 2007, les travailleurs ont fermé
plusieurs grands chantiers lors d'une grève «
illégale » pour contester ces lois draconiennes.
En 2010, les syndicats ont tenté de fonctionner dans le
cadre d'arrangements alternatifs portant le nom de «
négociations-cadres ». Les deux syndicats se sont
retirés de ces négociations-cadres pour cette ronde de
négociations puisque de
toute évidence elles n'amélioraient en rien leur
capacité de négocier collectivement au nom de leurs
membres.
Les articles 184 à 191 du Code du
travail antiouvrier de l'Alberta
Les articles 184 à 191
établissent un processus de négociation collective qui
réunit différents syndicats des métiers de la
construction en groupes de négociation qui doivent
négocier leurs contrats. Normalement, le nombre de groupes est
de quatre. Les groupes sont formés en tenant compte des
différents métiers qui seraient sur un
site de construction en même temps ou à peu près en
même temps.
Pour faire une grève légale, il faut un
vote supervisé. Aucun vote supervisé ne peut avoir lieu
avant que 60 % des syndicats au sein d'un groupe de
négociation ait fait la demande d'un vote de grève. Les
autres syndicats au sein de ce groupe sont aussi tenus de participer au
vote de grève même s'ils ont décidé ou non
d'avoir un
vote de grève. Même un syndicat qui en est arrivé
à une entente de principe mais qui n'a pas été
entérinée sont tenus de participer au vote de
grève. Le vote de grève ne sera pas comptabilisé
avant que chaque syndicat ait terminé son vote de grève
et que toutes les objections de l'employeur aient été
entendues.
Lorsque les votes sont enfin comptés, au
moins 60 % des syndicats au sein des groupes doivent avoir
une majorité de votes en faveur de la grève. Au
moins 60 % des membres d'un groupe de syndicats
rassemblés ayant voté doit avoir voté en faveur de
la grève. Même si le vote de grève passait
malgré ces exigences
ardues, tous les syndicats doivent alors émettre un avis de
grève en même temps, privant chaque syndicat de sa
capacité de faire valoir sa force collective au moment de son
choix.
Dès que 75 % d'un groupe a
réglé sa convention collective, les autres syndicats sans
convention doivent arrêter de négocier et doivent se
soumettre à un arbitrage obligatoire. Toute grève (ou
lockout) en cours est déclarée terminée et aucun
syndicat n'est autorisé à aller en grève. En
raison du nombre de membres différent d'un
syndicat à l'autre, une grève peut être
déclarée illégale même si plus
de 50 % des travailleurs du secteur général de
la construction n'ont pas négocié ou ratifié une
convention collective. Les syndicats qui n'ont pas encore obtenu une
convention sont alors forcés d'aller en arbitrage.
Seul le ministre du Travail a le pouvoir de
désigner un Tribunal de résolution de conflits dans
l'industrie de la construction et de déterminer qui en fera
partie. Les syndicats n'ont pas un mot à dire sur la composition
du tribunal ni sur sa procédure. Généralement ces
tribunaux prennent leurs décisions selon le « standard
industriel » des
conventions collectives entérinées, mais accordent peu ou
pas de rétroactivité. Ce qui veut dire qu'en plus de se
faire nier le droit de défendre leurs droits par des actions
collectives, les travailleurs qui n'ont pas obtenu une entente sont
encore plus pénalisés puisqu'on leur aura refusé
un salaire rétroactif.
Selon la requête de la Fédération
des travailleurs de l'Alberta (FTA) sur une abrogation de la loi du
travail : « Cela signifie qu'un syndicat des métiers
de la construction qui a fait un effort pour négocier
collectivement les conditions propres à son métier et
à ses membres peut être totalement paralysé par
l'Organisation des employeurs
enregistrés qui peut simplement retarder la négociation
de ces conditions propres au syndicat. Puis, dès
que 75 % des autres métiers ont réglé
leur convention collective, le modèle de l'industrie est
imposé à ce syndicat et à ses membres. »
Note
1. Pour la requête visant à
déclarer les articles 184 à 191 du Code du
travail anticonstitutionnels et à obtenir une période
dérogatoire face à la loi pour les négociations
actuelles, cliquer ici.
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