25 octobre 2018
Les travailleurs des postes
commencent leurs grèves tournantes
Appuyons tous les justes revendications
des travailleurs des postes
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Ligne de piquetage devant le centre de tri de Gateway à
Mississauga
en Ontario, le 23 octobre 2018
Les travailleurs des
postes commencent leurs grèves tournantes
• Appuyons tous les justes revendications des
travailleurs des postes
Le droit à une pension
• Pour le retrait du projet de loi C-27 et une
retraite en sécurité pour tous
et toutes -
Comité d'Ottawa sur la sécurité des pensions
Les travailleurs du
Québec défendent leurs droits et les services publics
• Manifestation à la défense des
travailleurs du secteur public et des services publics devant
l'Assemblée nationale
• D'autres actions des infirmières de
l'Outaouais à la défense de leurs droits
• Les employés d'entretien de la
Société de transport de Montréal luttent pour
leurs conditions de travail et leur qualité de vie -
Gleason Frenette, président du Syndicat du transport de
Montréal (STM-CSN)
Les travailleurs du
Nouveau-Brunswick luttent pour leurs droits et les
droits de tous
• Il faut augmenter les salaires pour
améliorer les conditions de vie des travailleurs et
défendre le droit du peuple à des services publics -
Entrevue
avec
Daniel
Légère,
président
du
SCFP-Nouveau-Brunswick
• Les recommandations antiouvrières sur
le système d'indemnisation des travailleurs par le groupe de
travail sur Travail sécuritaire NB - Entrevue avec
Patrick Colford, président de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick
Lettre à la
rédaction
• Au sujet de l'article de Forum ouvrier sur la
fatigue des pilotes
Les travailleurs des postes commencent
leurs grèves tournantes
Appuyons fermement les justes demandes
des travailleurs des postes
Piquetage des factrices et facteurs ruraux et suburbains (FFRS) en
Nouvelle-Écosse,
le 22 octobre 2018
Le dimanche 21 octobre, le Conseil exécutif
national du Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes a informé ses membres que les discussions de
dernière minute avec Postes Canada n'ont pas mené
à la satisfaction des revendications du syndicat. Dans un
bulletin
adressé aux membres du syndicat, celui-ci déclare que les
négociateurs de Postes Canada ont refusé de traiter des
revendications des travailleurs et que le syndicat entreprenait donc
des
grèves tournantes une minute après minuit le 22
octobre, à Victoria en Colombie-Britannique, Edmonton en
Alberta, Windsor en Ontario et Halifax en Nouvelle-Écosse.
Des milliers de travailleurs des postes ont
dressé des lignes de piquetage à chaque endroit une
minute après minuit, heure locale. La première ronde
d'arrêts de travail a duré 24 heures.
Le soir du 22 octobre, le syndicat a
annoncé que les travailleurs de Toronto commenceraient leur
grève à minuit et une minute, heure locale. Près
de 9000 travailleurs des postes dans la région de Toronto
ont quitté le travail et dressé des piquets de
grève à la plupart des endroits de
travail du Toronto métropolitain (excluant Scarborough) pendant
deux jours. Dans son communiqué
de presse, le syndicat écrit : « Postes Canada doit
répondre à nos préoccupations en matière de
santé et de sécurité, régler la question de
la précarité du travail et s'engager à assurer
l'égalité entre les hommes et les femmes. Nous
demeurerons à la table de négociation et sur les lignes
de piquetage tout le temps qu'il faudra pour obtenir une entente juste
pour nos membres. » [1] Le
24
octobre,
à
18
heures,
heure locale, les travailleurs de
Calgary en Alberta et de Kelowna en Colombie-Britannique se sont mis en
grève. Ils ont été rejoints par ceux de Sherbrooke
au Québec le 25 octobre à 4 heures, heure locale.
Le mercredi 24 octobre, la ministre du
Travail Patty Hajdu a nommé un médiateur spécial,
Morton Mitchnick, pour aider les parties à conclure des
conventions collectives négociées. Les comités de
négociation du syndicat ont annoncé qu'ils sont
prêts à travailler avec le médiateur spécial
et avec le
directeur
général du Service fédéral de
médiation et de conciliation, Peter
Simpson,
pour
répondre
aux
besoins
des travailleurs des postes
dans cette ronde de négociations. Ils ont dit clairement que les
grèves se poursuivent jusqu'à nouvel ordre.
Forum ouvrier lance l'appel à tout le
monde à fournir tout l'appui possible à la revendication
des
travailleurs des postes d'une convention collective qui réponde
à leurs besoins et aux besoins du peuple pour un système
postal public vibrant.
Halifax
FFRS en Nouvelle-Écosse
Sherbrooke, Québec
Magog, Québec
Action de solidarité à Sudbury en Ontario
Centre de tri South Central à Toronto; poste de facteurs
à Etobicoke
Mississauga,
Ontario
Windsor, Ontario
Tecumseh, Ontario
Edmonton, Alberta
Basses-terres continentales, Colombie-Britannique
Victoria, Colombie-Britannique
Sooke, Colombie-Britannique; Duncan,
Colombie-Britannique
Note
1. Lire « Des enjeux
clés demeurent non résolus aux postes - Le Syndicat des
travailleurs et travailleuses des postes remet un préavis de
grève de 72 heures » Louis Lang - Forum ouvrier,
le
18
octobre
2018.
(Photos: FO, STTP, STTP-Pacifique, R.
Barron, M. Keefe)
Le droit à une pension
Pour le retrait du projet de loi C-27 et une retraite
en sécurité pour tous et toutes
- Comité d'Ottawa sur la
sécurité des pensions -
Piquetage contre le projet de loi C-27 devant le bureau du ministre des
Finances Bill Morneau à Toronto, le 28 novembre 2017
Le premier ministre Justin Trudeau et
le
ministre des Finances Bill Morneau
ont failli s'en tirer à bon compte
Lorsqu'il a déposé le projet de loi C-27
à la Chambre des communes le 19 octobre 2016, le
gouvernement libéral a dit qu'il était nécessaire
afin de « multiplier » les différents
modèles de
programmes de régimes de retraite aux endroits de travail de
compétence fédérale. Après avoir fait
campagne pendant l'élection de 2015 pour la consolidation
des régimes de retraite et la sécurité du revenu
à la retraite, il a essayé de
convaincre ses partisans et les Canadiens que le projet de loi C-27
visait
précisément à mettre en oeuvre cet
engagement.
Heureusement, la vaste majorité des syndicats,
les organisations de retraités et les activistes militant pour
la sécurité des pensions ont, au cours des deux
dernières années, mis en lumière le
véritable ordre du jour qui se cache derrière le projet
de loi C-27, qui est une attaque inspirée par les employeurs
contre les régimes de retraite à prestations
déterminées actuels.
Après une
étude du projet de loi, il
était clair que les amendements proposés à la Loi
sur
les
normes
de
prestations
de
pension
(LNPP) permettraient aux
employeurs offrant des régimes de retraite à «
prestations déterminées » stables de les
transformer en régimes de prestations cibles non garantis et
variables -- ce qui, en vertu
de lois en matière de retraite tant provinciales
que fédérales, est illégal lorsque leur mise en
oeuvre affecte les prestations déjà accordées aux
retraités et aux travailleurs actifs ayant de longues
années de service. Loin de consolider la protection et
d'étendre la couverture de prestations de pensions
décentes, le projet de loi C-27 avait précisément
comme
but de permettre aux employeurs de compétence
fédérale -- y compris les employeurs comme Air Canada,
Postes Canada et NavCan -- d'être exonérés de leurs
obligations juridiques en matière de régimes de retraite
pour ce qui est de leur main-d'oeuvre actuelle et ancienne
(retraitée). Le cadre fourni par le projet de loi C-27 constitue
une
grave menace
pour tous les régimes de retraite à prestations
déterminées et leurs membres. En un mot, même s'il
a été mis sur « pause » et
retardé, ce projet de loi doit être retiré une fois
pour toutes.
Sur une note plus positive, il faut dire qu'une forte
opposition s'est développée contre le projet
de loi C-27. À toutes fins pratiques, tous les groupes
représentant les travailleurs touchés par les changements
proposés ont pris des mesures concrètes pour s'y opposer.
Il y a eu des manifestations à Ottawa et à Toronto, des
pétitions de masse et des
campagnes de cartes postales auxquelles ont participé des
milliers de gens en y apposant leur signature, ainsi que du lobbying et
des rencontres avec des députés. Le projet de loi n'a pas
dépassé la première lecture. Le ministre Morneau
et le premier ministre Trudeau n'ont pas fait passer le projet de loi
à l'étape de la deuxième lecture. De plus, le fait
que le Commissaire aux conflits d'intérêts à
l'éthique ait fait enquête sur le ministre Morneau et sur
la possibilité d'un conflit d'intérêts lié
à cette loi a ralenti le gouvernement et
l'évolution de ce dossier. Et même si le commissaire a
éventuellement rejeté la plainte sur le conflit
d'intérêts (en juin 2018), cela ne signifie pas pour
autant que le ministre n'était pas en conflit
d'intérêts, mais tout simplement que les paramètres
- insuffisants et étroits en vertu du mandat du Commissaire
à l'éthique - n'ont pas été
transgressés. Aujourd'hui, le gouvernement n'a pas retiré
le projet de loi C-27 mais il ne cherche pas à le faire
progresser non plus. Les libéraux pourraient cependant remettre
le projet de loi à l'ordre du jour à n'importe quel
moment, y compris au lendemain des élections
fédérales qui doivent se tenir en octobre 2019.
Piquetage à Ottawa contre le projet de loi C-27, le 5 mai 2017
En plus, ce qui est au coeur du projet de loi C-27 --
faire disparaître la sécurité juridique
enchâssée dans les régimes de retraite auxquels on
s'est déjà engagé -- demeure toujours une grave
menace à la sécurité des pensions de milliers de
travailleurs au Canada. Au moins deux gouvernements provinciaux (le
Manitoba et la Nouvelle-Écosse) ont
annoncé qu'ils envisageaient adopter une loi semblable. La
menace cependant ne s'arrête pas là. Dès les
premiers mois de l'annonce du projet de loi C-27, l'Institut C.D. Howe,
cette institution de droite, a publié une
étude (en avril 2017) dans laquelle il propose de
transformer le Régime de pensions du Canada -- notre
régime public à
prestations déterminées dont bénéficient
presque tous les travailleurs du pays -- en un régime instable
de
« prestations cibles ». En ce sens, le projet
de loi C-27 est fondamentalement une menace pour la presque
totalité des travailleurs au Canada.
En fait, la menace qui pèse sur nous et la
sécurité des pensions en raison du projet de loi C-27
n'est même pas le principal danger qui plane sur les
travailleurs. Lorsqu'il est question de revenu à la retraite au
Canada, celui-ci ne répond pas aux besoins de la grande
majorité des travailleurs canadiens -- plus de 70 % en
ce moment -- qui n'ont aucun régime à prestations
déterminées stable dans le cadre de leur emploi (à
l'exception du RPC). C'est donc dire que la majorité d'entre
nous devons nous débrouiller seuls, faisant des pieds et des
mains pour faire des épargnes au moyen de stratagèmes
fiscaux comme les REER et les CELI -- des régimes qui sont
conçus pour générer
des profits pour l'industrie financière plutôt que de
garantir une sécurité de revenu. Le Comité
d'Ottawa sur la sécurité des pensions est convaincu que
nous pouvons faire beaucoup mieux que cela. Il faut une transition vers
un système de pension global et universel qui s'inspire des
succès de nos régimes publics, fondamentaux
quoiqu'insuffisants --
le RPC et la Sécurité de la vieillesse.
Bien qu'il soit un pays riche, le Canada devient de
plus en plus inéquitable. La pauvreté et
l'insécurité économique des aînés
augmentent à nouveau. La situation d'emplois de plus en plus
précaires des jeunes qui entrent dans le marché du
travail sera assurément moins propice aux régimes de
retraite à prestations déterminées qu'elle ne
l'était
pour leurs parents. La petite augmentation du RPC prévue par
l'entente de 2016 a été un pas dans la bonne
direction mais tout de même insuffisante pour répondre aux
besoins grandissants. Nous avons les ressources et les revenus
nécessaires à la mise en oeuvre d'un système de
pensions universel qui répond vraiment aux besoins financiers
de la population de retraités. Mais un tel système ne
sera possible que si un mouvement -- ou des mouvements -- sont
développés pour le revendiquer.
Si vous êtes d'accord, communiquez avec
nous ! Faites-le via Facebook, faites-nous parvenir un courriel,
et discutons ensemble de comment développer le genre de
mouvement dont nous avons besoin pour obtenir une véritable
sécurité à la retraite pour tous et toutes !
Groupe Facebook : Ottawa Committee for Pension
Security
Twitter : @pensionsforall
Courriel : nancy.parker59@gmail.com
Les travailleurs du Québec
défendent leurs droits et les services publics
Manifestation à la défense des
travailleurs
du secteur public et des services publics
devant l'Assemblée nationale
Le mercredi 17 octobre, environ 500
travailleurs et travailleuses du secteur public, membres de la CSN, ont
manifesté devant l'édifice principal de
l'Assemblée nationale pour interpeller le nouveau gouvernement
sur l'état des services publics suite à des années
de compressions budgétaires. La manifestation s'est tenue alors
que
la CSN tenait un forum de consultation à Québec sur la
prochaine ronde de négociations dans le secteur public.
Les manifestants ont témoigné de la
détérioration importante de leurs conditions de travail
et des graves impacts des politiques d'austérité
néolibérale sur les services à la population. Ils
ont demandé un réinvestissement massif dans les services
publics.
Parlant du réseau de la santé et des
services sociaux, Ginette Langlois, présidente de la
Fédération des professionnèles, a dit :
« La
création de mégastructures découlant des fusions
d'établissements a entraîné une réelle et
malheureuse déshumanisation des services. Le travail n'est plus
le même, l'autonomie professionnelle s'est érodée.
Nous demandons à l'éventuel ministre de la Santé
de considérer l'expertise des professionnel-les et des
techniciennes et techniciens, afin que leur travail reprenne tout son
sens ». Parmi les problèmes qui ont été
évoqués à la manifestation en ce qui concerne ces
réseaux, il y a celui de la pénurie de personnel,
créée par la détérioration des
conditions de travail, la surcharge de travail pour les personnes
toujours en poste et un climat général de
dévalorisation du travail qui affecte grandement leur moral.
En ce qui concerne l'éducation, de
sérieuses préoccupations ont été
soulevées au sujet des conditions de travail précaires
qui se développent de plus en plus parmi le personnel enseignant
et de soutien et de la subordination accrue de la formation aux «
besoins du marché ». Face à la promesse du
gouvernement Legault d'abolir les
commissions scolaires, les manifestants s'y sont opposés avec
force, voyant cela comme une étape vers une restructuration
antisociale de tout le secteur de l'éducation comme cela s'est
produit dans la santé avec les libéraux. « Nous ne
voulons surtout pas d'une réforme Barrette en
éducation », a affirmé Nathalie Arguin,
présidente de la
Fédération des employées et employés de
services publics.
Avant de quitter la colline parlementaire, les
manifestants ont tenu à rappeler au nouveau gouvernement que le
secteur public a grandement contribué et contribue toujours au
développement du Québec et que les travailleuses et les
travailleurs des réseaux de l'éducation, de la
santé et des services sociaux et des organismes gouvernementaux
seront là pour défendre les services à la
population au cours des prochains mois et des prochaines années.
D'autres actions des infirmières de l'Outaouais
à la défense de leurs droits
Les infirmières de l'Outaouais intensifient
leurs actions contre les demandes de concessions de leur employeur, le
Centre intégré de santé et de services sociaux de
l'Outaouais (CISSSO) dans le cadre des négociations pour le
renouvellement de leur convention collective. Ces négociations
se tiennent sous l'égide de la restructuration
antisociale du système de santé qui s'est
accélérée sous le gouvernement majoritaire
libéral de Philippe Couillard.
Lundi le 15 octobre, des membres du Syndicat des
professionnelles en soins de l'Outaouais (SPSO) ont organisé un
sit-in dans un couloir du 7e étage de l'Hôpital de
Gatineau, près des bureaux des ressources humaines, pour faire
connaître leur mécontentement face au déroulement
des négociations locales.
Le lendemain, un mur de boîtes de citrons s'est
formé devant les portes du siège social du CISSSO,
où des infirmières ont déposé 2800
citrons afin de décerner au PDG de l'organisation le «
prix citron du pire employeur du réseau de la
santé ». Elles ont par ce geste souligné que
le CISSSO est la seule organisation à ne pas avoir
conclu d'entente négociée avec ses professionnelles en
soins affiliées à la Fédération
interprofessionnelle de la santé. Au-dessus des caisses de
citrons trônait une marionnette géante avec une photo du
président-directeur général du CISSSO, en guise de
visage. « Il presse le citron des 2800 professionnelles en
soins de l'Outaouais », a
dénoncé la présidente du SPSO, Lyne Plante.
Par leurs actions pour mobiliser l'opinion publique en
faveur de leur cause, les infirmières ont obtenu la tenue de
nouvelles séances de négociation alors que des
séances prévues avaient été
précédemment annnulées par l'employeur. Parmi les
concessions demandées, il y a celle de la demande aux
infirmières de se déplacer sur plusieurs
kilomètres de distance pour aller travailler dans des endroits
différents selon le bon vouloir de l'employeur. Les
infirmières rejettent cette demande comme une
détérioration de leurs conditions de travail et quelque
chose de contraire à la qualité des soins. Elles ont
déclaré que cette aggravation des conditions pourrait
entraîner un exode des
infirmières en Ontario.
Cette demande de l'employeur découle tout droit
de la réforme du réseau de la santé qui a
été faite par le gouvernement Couillard qui a
établi des méga-institutions sur de très vastes
territoires et centralisé les pouvoirs dans les mains du
ministre de la Santé, qui a un pouvoir de nomination et de
révocation sur les conseils d'administration de
ces méga-établissements.
Au lieu de défendre le personnel de la
santé, le PDG du CISSSO maintient que le déplacement des
infirmières sur ce vaste territoire de l'Outaouais est
nécessaire compte tenu de la « réalité
géographique » de la région et de « la
pénurie de main-d'oeuvre ». Cette pénurie a
été créée de toutes pièces par
l'aggravation des conditions
dans le réseau de la santé et sert de prétexte
pour les aggraver encore plus, comme l'ont souligné les
infirmières.
Par le biais de sa page Facebook, le SPSO invite ses
membres et la population à remplir un formulaire en ligne pour
acheminer un message par courriel au PDG du CISSSO lui demandant de
débloquer les négociations pour en arriver à une
entente négociée qui soit acceptable pour les
infirmières.
On peut remplir le formulaire en allant sur la page Facebook
du syndicat.
Les employés d'entretien de la
Société de transport de Montréal luttent pour
leurs conditions de travail et leur qualité de vie
- Gleason Frenette, président du
Syndicat du transport
de Montréal (STM-CSN) -
Manifestation des travailleurs de la STM le 5 mai 2018
Le Syndicat du transport de Montréal
comprend 2 450 membres, qui font tous les métiers,
électriciens, mécaniciens, plombiers, soudeurs, etc. Nous
avons environ 2 000 travailleurs de métier dans le
syndicat et les autres membres sont des préposés à
l'entretien.
Au début de 2017, l'employeur, la
Société de transport de Montréal (STM), nous est
arrivé avec une demande de centaines de reculs, notamment pour
des changements d'horaires qui affectent nos conditions de travail et
la qualité de vie de nos travailleurs. Alors que nous, c'est
précisément cela qu'on veut améliorer, ce qu'on
appelle la
conciliation travail-famille. Nous avons déjà tenu plus
de 100 rencontres avec les employeurs et nous n'avons même
pas encore commencé à discuter de la question des
salaires.
La STM veut que plus d'employés travaillent les
fins de semaine, et plus de quarts de travail de soir et de nuit en
général. Des employés seraient
déplacés vers ces nouveaux horaires, mais ce sont surtout
les nouveaux employés qui y seraient envoyés. Ils
travailleraient aussi dans des horaires atypiques, comme trois jours de
travail, puis trois
jours de congé, suivis de quatre jours de travail. Ces horaires
atypiques ne seraient pas seulement pour les nouveaux mais l'employeur
met l'accent sur les nouveaux, pour essayer de développer une
mentalité que « ça ne te touche pas, ça
touche seulement les nouveaux ». Nous ne sommes pas du genre
à accepter les clauses-orphelin.
L'employeur appelle cela de la flexibilité, mais
en fait c'est un recul sur nos conditions de travail et sur la
qualité de vie de nos membres. Nos employés font beaucoup
de temps supplémentaire, plus de 500 000 heures par
année. Je crois que la flexibilité, l'employeur l'a
déjà. Beaucoup de nos employés travaillent
déjà sur les
quarts de fin de semaine, les quarts de soir, les quarts de travail qui
se chevauchent tellement il y a de temps supplémentaire. La STM
veut obtenir cette soi-disant flexibilité en évitant de
payer du temps supplémentaire.
La mentalité change parmi les travailleurs, et
on le voit surtout avec la nouvelle génération. On porte
plus d'attention à la qualité de vie, à la
possibilité de passer du temps avec nos familles. Il y a des
moyens de réduire le temps supplémentaire, ce qui serait
bénéfique aussi pour nos membres qui sont
épuisés et qui font face aux dangers accrus
d'accidents. Cela peut se faire en embauchant des travailleurs mais
cela ne doit pas se faire en bouleversant nos conditions de travail et
en rendant impossible une bonne qualité de vie.
La négociation actuelle est encadrée par
la loi 24 qui a été adoptée par le
gouvernement libéral en 2016. Cette loi encadre toutes les
négociations dans le milieu municipal et le gouvernement nous a
inclus là-dedans. La loi nous oblige à signer des
contrats de cinq ans minimum. La durée de la négociation
est encadrée.
Nous négocions maintenant en présence
d'un médiateur pour une période de 60 jours. Une
période de prolongation de 60 jours est prévue par
la loi si le médiateur le propose ou si les parties le
proposent. Dans le cas où le médiateur déclare que
les négociations n'ont pas abouti à la fin de la
médiation, c'est un mandataire spécial
nommé par le gouvernement qui entre en scène. Le
mandataire examine les questions qui n'ont pas été
réglées à la table, et il peut faire un rapport au
gouvernement demandant un décret de nos conditions de travail
qui n'ont pas fait l'objet d'une entente. Le médiateur nous a
assuré que si les pourparlers continuent, il va prolonger la
médiation
d'un autre 60 jours.
Nous sommes confiants qu'avec une période de
prolongation, nous allons être capables de régler la
négociation. Nos conditions de travail doivent être
négociées, pas décrétées.
Les travailleurs du
Nouveau-Brunswick luttent
pour leurs droits et les droits de tous
Il faut augmenter les salaires pour améliorer
les conditions de vie des travailleurs et défendre
le droit du peuple à des services publics
- Entrevue avec Daniel
Légère, président du SCFP-Nouveau-Brunswick -
Assemblée générale des membres du SCFP à
Moncton, au Nouveau-Brunswick, le 15 septembre 2018
Les travailleurs du
secteur public du Nouveau-Brunswick intensifient leur lutte à la
défense de leurs droits dans le contexte des résultats de
l'élection provinciale du 24 septembre. Lors de cette
élection, l'élite dominante n'a pas été
capable d'instaurer un gouvernement majoritaire qui pourrait être
considéré « stable » et déclarer
avoir un « mandat » pour poursuivre l'offensive
antisociale contre les travailleurs et le peuple. En ce moment, un des
enjeux principaux que soulèvent les travailleurs du secteur
public est la nécessité de salaires qui correspondent au
travail qu'ils font. Leurs conditions de travail sont essentielles
à une livraison des services publics qui réalise
de manière concrète le droit du peuple à ces
services.
Forum ouvrier s'est
entretenu récemment avec Daniel Légère, le
président de la section du Nouveau-Brunswick du Syndicat
canadien de la fonction publique (SCFP) sur la campagne que mène
le syndicat pour demander des augmentations substantielles de salaires
pour tous ses membres.
***
Forum ouvrier : Dans la
campagne du syndicat « Mettons fin au mandat, négocions
vers l'avant », la priorité est donnée
à la demande d'augmentations de salaires pour
ses 30 000 membres. Peux-tu nous en dire plus ?
Daniel
Légère : Depuis dix ans, nous
avons eu deux rondes de
négociations, deux cycles de 4 ans, pendant lesquelles le
gouvernement provincial a invoqué un mandat en ce qui concerne
les salaires. Les augmentations de
salaires ont été
de 0 %, 0 %, 2 % et 2 % dans la
première ronde et
de 1 % par année pendant la deuxième. Les
salaires de nos membres n'ont même pas suivi le rythme de
l'inflation. L'augmentation du coût de la vie a été
plus élevée que les augmentations salariales. Le
gouvernement a dit aux syndicats du secteur
public que nous vivions une période économique difficile
et que le secteur public devait faire sa part, se serrer la ceinture et
apporter son aide. Cela fait 10 ans que nous nous serrons la
ceinture.
Nous avons demandé à notre
économiste d'examiner la situation fiscale du Nouveau-Brunswick
et le rapport entre le coût de la vie et nos augmentations de
salaires. Nous avions l'impression de perdre notre pouvoir d'achat.
Nous avons examiné les faits et pu constater ce qui
était advenu du pouvoir d'achat de nos membres pendant ces
années.
Dans certains cas, nos membres ont même connu une perte absolue
de leur revenu disponible pendant ces dix années.
On se fait souvent demander comment il se fait que les
Canadiens s'endettent beaucoup. Nous savons très bien pourquoi
nos membres accumulent les dettes parce que vous devez emprunter de
l'argent quand votre revenu baisse par rapport au coût de la vie
et que vous devez payer vos factures. Nos membres disent qu'ils en ont
assez, que cela
ne peut plus continuer, que nous travaillons avec des effectifs
insuffisants et que certains de nos secteurs sont en crise. Tu as
sûrement entendu parler des services ambulanciers et des foyers
de soins infirmiers. Ils ont beaucoup de difficultés à
combler les postes à cause des problèmes de recrutement
et de rétention. Une partie de cela est causée par
les bas salaires.
Au mois de mars, nous avons tenu une conférence
sur la négociation, ouverte à tous les membres du SCFP de
la province. Nous avons eu presque autant de participants que lors de
notre Congrès, environ 300 personnes. Nous avons
présenté un plan d'action, suscité autant de
participation que possible, avec micro ouvert, boîte à
suggestions et un mur sur lequel les membres pouvaient afficher leurs
suggestions. Nous avons recueilli l'opinion des membres pendant tout ce
processus afin d'être certains que nous sommes sur la bonne voie.
Suite à cette
conférence, nous avons
commencé à mettre en oeuvre le plan d'action. Nous avons
adopté le poing fermé comme symbole, ce symbole universel
de solidarité, de défi et de résistance. En
septembre dernier, le directeur régional et moi sommes
allés partout dans la province parler aux membres. Nous en avons
rencontré plusieurs
milliers. Une fois de plus, nous nous sommes assurés avec eux
que nous sommes sur la bonne voie, nous avons présenté le
plan, ce que nous avions fait pendant les 8 derniers mois, etc
FO : Quelle est la
prochaine étape de la campagne ?
DL : C'est de laisser
savoir à tous les partis politiques que les membres du SCFP en
ont assez. Environ 15 000 de nos 30 000 membres
sont présentement engagés dans des négociations.
D'ici Noël, il y en aura 25 000.
Alors que le paysage politique est plus qu'incertain au
Nouveau-Brunswick, nous voulons que tous les partis politiques sachent
pourquoi nos membres ont adopté cette position et avertir ces
partis que telle est notre priorité. Cela ne s'est jamais vu
que 25 000 de nos 30 000 membres soient
engagés dans des
négociations en même temps. Nos membres sont convaincus
que les salaires sont la priorité et ils veulent de vraies
augmentations qui vont bien au-delà du coût de la vie.
Dans la période qui a précédé
l'élection et pendant l'élection, il était
très difficile de négocier parce que les
négociateurs du gouvernement étaient laissés sans
direction claire. Les
employeurs se présentaient à la table de
négociation mais n'avaient pas d'offre à mettre sur la
table, n'ayant pas de mandat pour négocier. Ce fut une perte de
ressources et de temps pour nos membres. Nous voulons que tous les
partis politiques sachent à quoi s'en tenir. Quand nous aurons
un véritable gouvernement en place, nous souhaitons
pouvoir obtenir de vraies augmentations de salaire pour nos membres.
En ce moment, comme vous le savez peut-être, il y
a quatre partis représentés à la
législature. Les conservateurs ont 22
députés, les libéraux 21, le People's
Alliance 3 et le Parti vert 3 (quelques jours
après l'entrevue, les libéraux sont tombés
à 20 députés parce qu'un de leurs
députés est devenu le président de la Chambre --
Note de
FO ). Les deux plus petits partis semblent avoir le pouvoir de
décider du sort du gouvernement. Rien n'est certain.
Il n'y a pas de doute cependant dans l'esprit de nos
membres. Ils sont prêts à utiliser tous les moyens de
pression nécessaires, y compris aux endroits de travail, pour
obtenir de vraies augmentations de salaire.
Les recommandations antiouvrières sur le
système d'indemnisation des travailleurs par le groupe de
travail sur Travail sécuritaire NB
- Entrevue avec Patrick Colford,
président de la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Nouveau-Brunswick -
A la fin du mois de
mai 2017, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a annoncé
qu'un groupe de travail sur Travail sécuritaire NB a
été mis en place pour examiner le système
d'indemnisation des travailleurs et chargé de trouver des
solutions à court terme et de garantir la viabilité
à
long terme du régime. Travail sécuritaire NB est
une société d'État mandatée pour
prévenir les accidents du travail et les maladies
professionnelles, ainsi que de fournir des services de
réadaptation et des prestations d'indemnisation aux travailleurs
qui sont blessés ou deviennent malades au travail. L'organisme
est
chargé de superviser la mise en oeuvre et l'application de la
législation sur la santé et
la sécurité de la province. Le Groupe de travail a
présenté son rapport au gouvernement du Nouveau-Brunswick
le 17 Juillet 2018. Forum ouvrier a demandé à Patrick
Colford, le président de la Fédération des
travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick, son point de vue
sur les recommandations du Groupe de travail et
les plans de la Fédération car elle a de sérieuses
critiques sur quelques-unes des principales recommandations
contenues dans le rapport.
***
Forum ouvrier : Quelle est
l'opinion de la Fédération des travailleurs et
travailleuses sur les recommandations du groupe de travail sur
Travail sécuritaire NB?
Patrick Colford : Il faut d'abord
se
rappeler qu'au début des années 1990, les
travailleurs ont perdu beaucoup en ce qui concerne les prestations et
qu'un grand nombre de concessions ont été
introduites dans le système provincial d'indemnisation des
travailleurs. C'est pendant ces années-là que le
Nouveau-Brunswick a introduit
la période d'attente de trois jours, que nous sommes
passés de 90 % à 80 % du
remboursement des salaires et que toute une série de changements
régressifs ont été apportés. À ce
moment-là, le raisonnement
était que le système était sous-financé,
bien au-dessous de 100 %. Au fil des ans,
le financement est
revenu à 110-125 %, mais, au lieu d'éliminer
les
concessions qui avaient été faites, ils ont offert aux
employeurs des baisses de cotisations. Nous demandons maintenant et
depuis longtemps que l'équilibre soit rétabli dans le
système et c'est ce que nous réclamons que ce groupe de
travail fasse.
La principale recommandation du Groupe de travail qui
nous cause des problèmes est celle qui retire des pouvoirs au
Tribunal d'appel. Travail sécuritaire
NB essaie de créer des politiques qui vont avoir
préséance sur la loi. Avec ce groupe de travail, ils
veulent
donner plus de pouvoirs à la commission par
rapport au Tribunal d'appel. Si les travailleurs font une demande de
réclamation auprès de Travail sécuritaire NB et
qu'elle est refusée, ils peuvent aller en appel. Je crois que
lors de ces procédures d'appel, les décisions sont
renversées en faveur du
travailleur dans environ 90% des cas. Travail sécuritaire NB dit
qu'il n'est pas d'accord que le Tribunal d'appel puisse renverser ses
décisions. Le groupe de travail demande essentiellement au
gouvernement
d'adopter une loi qui lui permettra de mettre ses règlements
au-dessus des lois. Une des recommandations du Groupe de travail
est
que « Travail sécuritaire NB soit l'autorité
définitive concernant le
droit à des prestations ». Travail
sécuritaire NB veut pouvoir revenir à la charge et dire
non si le Tribunal
d'appel fait une recommandation qui favorise le travailleur et lui
redonne ses prestations. Pour nous c'est un sérieux
problème. Essentiellement,
cela revient à éliminer le Tribunal d'appel. Pourquoi
prendre la
peine d'avoir un tribunal d'appel si Travail sécuritaire NB est
l'autorité finale quant aux indemnisations ?
L'autre recommandation que nous ne pouvons pas
approuver est celle qui donne le mandat à
Travail sécuritaire NB de mener « un examen du Centre de
rééducation professionnelle de Grand Bay, pour comparer
les options de prestation de services avec les résultats obtenus
ailleurs, et rendre publiques ces comparaisons ». À
l'heure actuelle, au Nouveau-Brunswick, si vous êtes
blessé et que vous devez aller à un centre de
réadaptation, il y a un qui est opéré par Travail
sécuritaire NB. Il est financé par l'État, c'est
une institution publique, et ils veulent maintenant comparer les choix
de
prestation de services et être en mesure de les privatiser. Au
lieu de dire : « D'accord,
vous allez Grand Bay », ils pourront dire au travailleur d'aller
voir un physiothérapeute privé, à un
autre endroit. Cela porte atteinte à un actif précieux
que le Nouveau-Brunswick possède. Nous sommes l'un des seuls
endroits, sinon le seul endroit au Canada, qui possède un centre
de
réadaptation qui est financé par l'État et est
une institution
publique. C'est un guichet unique. Vous y allez et vous êtes en
mesure d'obtenir la réadaptation dans un seul endroit. Sans
aucun doute, c'est une mesure de privatisation qui est introduite et
elle va avoir de lourdes conséquences.
FO : Quel est le plan d'action de la
Fédération par rapport à ces recommandations?
PC : Nous allons lancer une campagne sur
la question du Groupe de travail et Travail sécuritaire NB
pour faire pression afin que, peu importe le gouvernement qui sera mis
en
place au Nouveau-Brunswick, ces
recommandations ne vont jamais être adoptées. Nous allons
faire beaucoup de
pression parce que
ces recommandations ne sont bonnes ni pour les travailleurs, ni pour la
population. Elles continuent de faire pencher la balance
en faveur des employeurs et non en faveur des employés qui sont
blessés, mutilés ou tués au travail. Personne ne
se lève le matin et embrasse sa famille en se disant qu'il ne va
pas les revoir. La
campagne va être à la fois un effort de lobbying important
par la Fédération et une vaste campagne de
sensibilisation du public pour gagner le public de notre
côté. Au fond, tout le monde est soit touché
directement soit connaît quelqu'un qui a été
touché par Travail sécuritaire NB. Nous pensons que cette
question touche une corde sensible parmi
les gens du Nouveau-Brunswick.
Nous demandons à tout le monde de faire tout ce
qu'ils peuvent pour que le régime d'indemnisation soit
amélioré partout au Canada. Si ces recommandations sont
adoptées au
Nouveau-Brunswick, je vous garantis que d'autres partis politiques de
droite verront cela comme une occasion d'adopter des lois similaires.
Lettre à la rédaction
Au sujet de l'article de Forum ouvrier
sur la fatigue des pilotes
En lisant l'article du numéro du 18 octobre
de Forum ouvrier
« Les pilotes d'avion canadiens intensifient leur campagne pour
des mesures de réduction de la fatigue » j'ai
trouvé intéressant que le ministre des Transports Marc
Garneau, qui a
travaillé à la NASA aux États-Unis, n'a rien fait
pour que les conclusions et recommandations de la NASA basées
sur la science soient mises en oeuvre pour la santé et la
sécurité des pilotes, des passagers, de l'équipage
et de toute autre personne touchée quand il est question de la
fatigue. Il semble satisfait que le Canada possède certaines des
normes les plus faibles au monde parce que les considérations
commerciales des compagnies aériennes ont priorité sur la
santé
et la sécurité. C'est un exemple assez flagrant et
dangereux de
l'hypocrisie des libéraux.
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