Forum ouvrier

4 octobre 2018

Les travailleurs de tout le pays luttent pour leurs droits

Des travailleurs de partout au Canada aident les travailleurs de D-J Composites à bloquer l'entrée aux scabs

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Les travailleurs empêchent les scabs d'entrer à D-J Composites, le 29 septembre 2019


Les travailleurs de tout le pays luttent pour leurs droits
Des travailleurs de partout au Canada aident les travailleurs de D-J Composites à bloquer l'entrée aux scabs
Les travailleurs de la Société des alcools du Québec se donnent un nouveau mandat de 18 jours de grève
Les travailleurs ferroviaires luttent pour leur santé et leur sécurité et
celle du public

Les travailleurs accidentés de l'Ontario dénoncent les mesures qui sont prises contre eux

À titre d'information
Annulez la réduction accordée par la CSPAAT aux cotisations des
employeurs
  - Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés
Les organisations des travailleurs dénoncent la réduction des cotisations des employeurs


Les travailleurs de tout le pays luttent pour leurs droits

Des travailleurs de partout au Canada aident
les travailleurs de D-J Composites à
bloquer l'entrée aux scabs


Manifestation devant D-J Composites le 26 septembre, 2018.

Depuis le 26 septembre, des centaines de militants syndicaux et de sympathisants bloquent l'accès aux contremaïtres et aux briseurs de grève à une usine de Gander Aerospace où 30 membres d'Unifor sont maintenus en lockout par les propriétaires américains depuis décembre 2016. Des centaines d'activistes de partout au Canada ont encerclé le bâtiment et une clôture temporaire a été érigée pour empêcher les briseurs de grève et les cadres de retourner au travail. Le syndicat mène également une campagne dans les médias sociaux et publie des annonces dans les journaux, demandant au public d'écrire et d'appeler le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador pour qu'il intervienne afin de forcer D-J Composites à signer une convention collective acceptable pour les travailleurs. Le 3 octobre, Unifor a annoncé que D-J Composites a consenti à un arbitrage exécutoire pour résoudre le lockout suite à une renontre avec le premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador Dwight Ball.

« Nous sommes vraiment contents de voir l'appui manifesté par des syndiqués partout au pays qui sont venus à Gander pour venir nous soutenir », a dit Ignatius Oram, président de la section locale 597 d'Unifor. « Cet employeur américain pense pouvoir briser le syndicat, mais nous n'abandonnerons jamais. »

D-J Engineering, basé au Kansas, est propriétaire de D-J Composites. La Commission des relations de travail l'a déclaré deux fois coupable d'avoir négocié de mauvaise foi et lui a ordonné de cesser toute tentative visant à supprimer les droits d'ancienneté dans l'usine. L'entreprise a refusé de se conformer aux décisions de la commission et le gouvernement provincial n'a rien fait pour forcer l'entreprise à le faire. Ce sont des tactiques antisyndicales évidentes, disent les travailleurs, qui ne doivent pas passer.

La soi-disant offre de D-J Composites vise à éliminer l'ancienneté, à réduire les salaires et à diviser les travailleurs. « En tant que travailleurs, nous avons clairement indiqué dès le début que nous ne sommes pas disposés à confier le contrôle de nos salaires à l'employeur par le biais d'un système de rémunération proposé qui crée une incertitude salariale et ouvre la porte à des réductions de salaire potentielles sur une base annuelle », a dit Ignatius Oram. « En outre, la compagnie avait clairement indiqué qu'elle avait l'intention de licencier jusqu'à un tiers du personnel mais elle a refusé d'identifier les travailleurs qui seraient licenciés. C'est ridicule de s'attendre à ce qu'un travailleur vote en ne sachant pas si vous aurez un emploi ou pas sur la base de l'offre de la compagnie. »

Les propriétaires refusent de discuter avec le syndicat. Ils se sont plutôt tournés vers les tribunaux, demandant que les travailleurs et le syndicat soient déclarés coupables d'outrage au tribunal pour avoir barré l'accès à l'usine, en vertu d'une injonction de 2017 qu'ils ont obtenue du tribunal pour empêcher les piqueteurs de bloquer l'accès à l'usine.

Les travailleurs sont déterminés à forcer l'entreprise à signer une convention collective qui leur montre le respect qui leur revient. 



Des centaines de travailleurs et une clôture de plus de 300 mètres érigée par le syndicat encerclent l'usine D-J Composites, empêchant les scabs d'y entrer.

(Photos: Unifor)

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Les travailleurs de la Société des alcools du Québec se donnent un nouveau mandat de 18 jours de grève

Plus de 2500 travailleurs et travailleuses de magasin et de bureau de la Société des alcools du Québec (SAQ) ont tenu une assemblée générale le 28 septembre au Stade olympique de Montréal. Ils ont voté à 96 % en faveur d'un nouveau mandat de 18 jours de grève à utiliser au moment opportun. Ils demandent que ceux qui contrôlent cette société de la Couronne signent une convention collective qui est acceptable à ceux qui font le travail.

Les travailleurs avaient voté un mandat de grève de six jours en juin et ils en ont utilisé cinq jusqu'à maintenant. Le nouveau mandat de grève a été adopté suite à un blitz de négociation avec les dirigeants de la SAQ où les demandes pour une convention collective acceptable ont été présentées à nouveau mais en vain.

Les demandes des travailleurs comprennent des augmentations de salaire pour tous les employés qui soient dignes d'un standard moderne et la fin des conditions de travail précaires et irrégulières. Près de 70 % des quelque 5500 travailleurs de la SAQ sont aux prises avec des horaires à temps partiel irrégulier et travaillent souvent peu d'heures par semaine. Leurs horaires de travail leur sont souvent communiqués à la dernière minute.

Les travailleurs sont particulièrement choqués de l'offre salariale de la compagnie qui ne compense même pas les concessions que la SAQ demande aux travailleurs et qui les laisse dans la pauvreté et s'attaque à leur dignité. Les dirigeants de la SAQ font preuve d'une telle arrogance que plutôt que de traiter de la question centrale du travail irrégulier et des salaires de pauvreté, ils cherchent à intensifier cet assaut contre la dignité des travailleurs en augmentant les quarts de travail de fin de semaine.

La convention collective est terminée depuis le 31 mars 2017 et malgré cela les dirigeants de la SAQ tentent de retarder les choses encore plus et de faire pression sur les travailleurs pour qu'ils acceptent des conditions encore pires sous la menace de la privatisation de la SAQ. Avec ce nouveau mandat de 18 journées de grève, les travailleurs expriment leur résistance et leur détermination à obtenir une convention collective qui réponde à leurs demandes.

Les travailleurs savent que la menace du gouvernement libéral, qui a été défait à l'élection du 1er octobre, de remettre les profits de la SAQ à des intérets privés va être reprise par le nouveau parti au pouvoir, la Coalition Avenir Québec. Les dirigeants de la SAQ utilisent les résultats de l'élection pour ramener la menace de privatisation afin de forcer les travailleurs à capituler.

Le mandat de 18 jours de grève est un juste rejet de cette intimidation. Il exprime la détermination des travailleurs d'améliorer leurs conditions de travail en signant une convention collective qu'ils jugent acceptable.

 

(Photos: CSN)

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Les travailleurs ferroviaires luttent pour leur santé
et leur sécurité et celle du public

Un chef de train a perdu la vie et un mécanicien de locomotive a été gravement blessé dans un déraillement de train près de Ponton, dans le nord du Manitoba. Par le biais de leur organisation de défense, la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), les travailleurs ferroviaires demandent au médecin légiste en chef du Manitoba d'organiser une enquête du coroner sur la tragédie du 15 septembre.

Ce jour-là, un train de la Hudson Bay Railway (HBR), opéré par deux membres de la CFTC, a heurté un point défectueux de la voie ferrée, ce qui a fait dérailler la locomotive de tête, d'autres locomotives et plusieurs wagons. Le chef de train, âgé de 38 ans, et le mécanicien de la locomotive, âgé de 59 ans, ont survécu au premier accident mais se sont retrouvés coincés sous des centaines de tonnes de débris. Dans le déraillement, les locomotives du train qui transportait du gaz de pétrole liquéfié se sont mises à répandre du carburant diesel.

La CFTC rapporte un fait très troublant. Un équipage d'hélicoptère venu chercher un prospecteur a découvert l'épave du train entièrement par hasard plusieurs heures après le déraillement. Personne chez HBR n'a su que quelque chose d'inhabituel s'était passé avec son train avant que l'équipage de l'hélicoptère ne le découvre par hasard. Les travailleurs sont demeurés coincés dans les décombres plusieurs heures après l'accident sans que personne ne vienne leur porter secours ou soit même au courant qu'ils avaient besoin de secours. .

C'est seulement après que l'équipage de l'hélicoptère ait averti les pompiers et les autres premiers intervenants qu'ils sont arrivés le plus tôt possible pour faire de leur mieux pour sauver les deux hommes blessés. Les pompiers ont été limités par leur équipement de sauvetage qui n'était pas conçu pour extraire les deux hommes emprisonnés dans des centaines de tonnes d'acier. Malheureusement, le chef de train est décédé sur les lieux. Le mécanicien de la locomotive a finalement été extirpé des débris et transporté à Winnipeg dans un état critique.

La CFTC a laissé entendre que les activités des castors pourraient avoir affaibli le remblai de la voie ferrée. L'accumulation d'eau des barrages de castor affaiblit les voies de chemin de fer et provoque des déraillements. La CFTC rappelle que les anciens propriétaires de HBR, le monopole américain Omnitrax, avaient supprimé le programme de contrôle des castors. Omnitrax est bien connu pour la dévastation qu'il a causée dans le nord du Manitoba en fermant le port de Churchill et en refusant de réparer la seule liaison ferroviaire vers le sud après que celle-ci ait été sérieusement endommagée lors des inondations printanières.

Omnitrax a récemment vendu HBR ainsi que le port de Churchill à un consortium appelé Arctic Gateway. La CFTC demande aux nouveaux propriétaires de se joindre à eux pour demander une enquête du coroner sur le déraillement du 15 septembre.

Dans une lettre adressée au médecin légiste en chef, la CFTC déclare :

Les habitants des communautés que nous desservons doivent avoir confiance que les trains circulent en toute sécurité dans leurs villes et villages. Les cheminots - les membres que nous représentons - doivent avoir une confiance inébranlable dans l'intégrité du réseau ferroviaire. Ils ont besoin de savoir qu'ils peuvent compter sur la présence sécuritaire du lien ferroviaire. Les familles de ces travailleurs doivent le savoir elles aussi.

Le travail des cheminots n'est pas simple ; les heures sont incroyablement longues et c'est une profession dangereuse. Nos membres, leurs familles et les communautés qu'ils desservent ont besoin de savoir que lorsque quelque chose ne va pas, les gens en seront informés et l'aide nécessaire va être fournie à temps.

Une enquête en bonne et due forme est nécessaire pour mettre en lumière les circonstances ayant conduit au décès du chef de train et aux blessures graves subies par le mécanicien. Cela inclut les défaillances de la voie ferrée et l'absence de moyen crédible de savoir immédiatement qu'un accident s'est produit. Les travailleurs du rail et les communautés qu'ils desservent sont très précieux et ils s'attendent à des réponses. La cause fondamentale de cette tragédie doit être trouvée et corrigée.

(Photo : Bureau de la sécurité des transports du Canada)

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Les travailleurs accidentés de l'Ontario dénoncent les mesures qui sont prises contre eux


Les travailleurs accidentés tiennent un piquet devant l'assemblée générale de la CSPAAT le 26 septembre 2018 à Toronto.

Depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement de l'Ontario, celui-ci a déclaré que l'Ontario est
« ouverte aux affaires ». C'est le slogan que Mike Harris avait adopté en 1995 lorsqu'il a lancé l'offensive antisociale de façon brutale, ce qui a provoqué une campagne de résistance menée par les syndicats à l'échelle de la province.

Le 26 septembre, la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) a annoncé qu'elle a éliminé son « passif non capitalisé » [1] dix ans plus tôt que prévu. Les employeurs bénéficieront donc d'une vaste réduction de 29,8 % en moyenne de leurs cotisations à partir de 2019. Cela veut dire que le régime d'indemnisation va être privé d'un revenu d'un milliard et demi de dollars par année qui devrait servir à financer les prestations des travailleurs accidentés ou devenus malades au travail.

La ministre du Travail Laurie Scott a vanté cette coupure de budgets à la CSPAAT comme un « élément de notre plan de réduire les impôts, réduire le fardeau réglementaire, protéger et faire croître les emplois et envoyer un message au monde entier que l'Ontario est ouverte aux affaires ». Cette déclaration est irresponsable car la CSPAAT n'est pas financée par les impôts mais par les cotisations des employeurs. Ce financement fait partie d'un arrangement historique en vertu duquel les travailleurs ont renoncé à leur droit de poursuivre leurs employeurs pour les blessures au travail en échange d'un régime public d'indemnisation financé par les contributions des employeurs.

Le Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés (ONIWG) demande que ces coupures de cotisations soient annulées et que l'argent soit utilisé pour indemniser de façon adéquate les travailleurs accidentés qui ont été privés de prestations ou dont les prestations ont été réduites pendant cette course à l'élimination du « passif non capitalisé ».

La Fédération des travailleurs et des travailleuses de l'Ontario (FTO) et le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont eux aussi dénoncé les réductions de cotisations des employeurs et demandé que cet argent demeure dans le système afin que le programme fournisse aux travailleurs accidentés l'indemnisation dont ils ont besoin. Ceci comprend la couverture qui doit être donnée au plus du tiers des travailleurs de l'Ontario qui travaillent dans des endroits de travail qui ne sont pas couverts présentement par le régime d'indemnisation.

Bien que ce « passif non capitalisé » ait été présenté comme un enjeu depuis le milieu des années 1980, le gouvernement conservateur de Mike Harris a réduit les cotisations des employeurs de 30 % entre 1996 et 2001. Pendant cette même période où il réduisait les cotisations des employeurs, le gouvernement a modifié la Loi sur la sécurité professionnelle et l'assurance contre les accidents du travail en 1997, ce qui a réduit de 5 % les prestations des travailleurs accidentés pour pertes de salaires et les contributions de la CSPAAT aux prestations des travailleurs accidentés de façon permanente et aux ajustements au coût de la vie.

La régime d'indemnisation n'a cessé depuis d'être affecté par des coupures et des réductions des prestations des travailleurs accidentés de la part des gouvernements libéraux et conservateurs. Tous ces gouvernements ont soumis la CSPAAT au même mantra néolibéral selon lequel on ne peut pas forcer les employeurs à payer le plein coût des blessures qui se produisent aux endroits de travail parce que cela va les rendre non concurrentiels à l'échelle mondiale.

L'effort concerté pour réduire le passif du régime a commencé en 2010 sous la présidence de David Marshall qui a été nommé par le gouvernement libéral et a été président de la commission de 2010 à 2015 suite à la publication d'un rapport du vérificateur provincial en 2009 avertissant que la CSPAAT devait s'attaquer à un manque de 11,4 milliards dans le fonds consacré aux accidents. Ce sont les travailleurs accidentés qui ont fait les frais de l'élimination du « passif non capitalisé » tandis que les cotisations des employeurs n'ont cessé d'être réduites, au rythme d'un 10 % supplémentaire juste ces dernières années.

En 2010, la CSPAAT a versé environ 4,8 milliards de dollars aux travailleurs accidentés et ce montant a été réduit à 2,3 milliards en 2017. Dans un rapport publié en 2017, le Groupe ontarien des victimes d'accidents industriels a indiqué que la CSPAAT a réduit le montant qu'elle dépense en médicaments prescrits aux travailleurs accidentés d'un tiers entre 2010 et 2015. Le rapport mentionnait aussi que le taux déjà faible des réclamations acceptées pour des blessures permanentes est tombé du tiers pendant la même période, soit de 9,3 % à 5,9 %.

Les coupures décrétées par le gouvernement Ford dans les cotisations à la CSPAAT sont un exemple frappant de l'ordre du jour d'austérité néolibérale du gouvernement visant à payer les riches tout en réduisant le financement des programmes sociaux. Cela ne doit pas passer ! Il faut appuyer la juste revendication des travailleurs accidentés et de leurs organisations de ne pas réduire les taux de cotisation des employeurs et d'utiliser ces sommes pour compenser adéquatement tous ceux qui ont été blessés ou sont devenus malades au travail, ce qui leur revient de droit. La lutte des travailleurs accidentés est la lutte de tous les travailleurs de l'Ontario.

Justice pour les travailleurs accidentés!
Arrêtez de payer les riches! Augmentez le financement des programmes sociaux!
L'indemnisation des travailleurs est un droit!

Note

1. Le « passif non capitalisé » est lui-même un exemple de comptabilité frauduleuse utilisée pour justifier les coupures aux prestations des travailleurs accidentés. Il ne se base pas sur un régime d'indemnisation des travailleurs qui fonctionne comme un programme social mais sur un modèle de société d'assurance. Les compagnies privées d'assurances n'ont pas le droit d'accumuler un passif non capitalisé par crainte d'une faillite alors que la CSPAAT possède une source de revenus garantie juridiquement sous la forme de cotisations des employeurs.

Dans leurs mémoires à l'Examen du financement de la CSPAAT de Harry Arthur en 2012, les organisations des travailleurs accidentés et d'autres organisations de travailleurs ont dénoncé comme un non-sens l'idée que les obligations de prestations de la CSPAAT doivent être financées à 100 % en prévision d'une possible fermeture du régime. Ils ont fait remarquer que le Régime de pensions du Canada est considéré comme fiable financièrement parlant bien que ses obligations soient capitalisées seulement à 28 % et qu'il ait un passif non capitalisé de plus de 700 milliards de dollars.

(Photos: ONIWG, Rank and File)


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À titre d'information

Annulez la réduction accordée par la CSPAAT
à la cotisation des employeurs

Le Réseau ontarien des groupes de travailleurs accidentés (ONIWG) exige de la Commission de la sécurité professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail (CSPAAT) et du gouvernement Ford qu'ils reviennent sur leur décision d'accorder un cadeau de 1, 45 milliard de dollars aux employeurs ontariens, et que cette somme serve plutôt à dédommager les travailleurs accidentés à qui on a injustement refusé, annulé ou réduit une indemnisation. La réduction de 30 % des cotisations des employeurs annoncée mercredi fera en sorte que moins de revenu sera injecté dans le système, et va causer une plus grande réduction de l'indemnisation versée aux travailleurs accidentés ou devenus malades au travail.

« Les travailleurs accidentés ont déjà suffisamment payé pour la crise financière imaginaire de la CSPAAT », a dit le président de l'ONIWG, Willy Noiles. « Depuis 2010, les prestations d'indemnisation aux travailleurs accidentés ont été coupées de plus de 2 milliards de dollars. Près de la moitié des travailleurs accidentés ayant un handicap permanent vivent aux limites du seuil de pauvreté. Et maintenant que la CSPAAT est satisfaite de sa situation financière, plutôt que de verser un dédommagement, le gouvernement Ford et la CSPAAT ont décidé de jouer les Robin des Bois mais à l'envers, en donnant aux employeurs. »

L'ONIWG a informé le gouvernement Ford de sa campagne « L'indemnisation des travailleurs est un droit ». La campagne vise à ce que la CSPAAT soit à l'écoute des médecins des travailleurs accidentés, qu'elle élimine les coupures de prestations en raison de soi-disant « conditions préexistantes » et qu'elle cesse la pratique de « présumer » qu'un travailleur accidenté a un emploi lui fournissant un revenu même s'il n'en a pas. Il s'agit d'une pratique bureaucratique par laquelle on réduit ou termine les prestations des travailleurs accidentés en déclarant qu'ils vont bien ou qu'ils ont un revenu plus élevé que leur revenu réel.

« Par cette campagne et la campagne ‘Pour de vrais soins de santé ', les travailleurs accidentés rappellent au gouvernement Ford que l'indemnisation des travailleurs est un droit », a dit Noiles. « Ce n'est pas de la charité ni un ‘fardeau' pour les employeurs et la province. Cette annonce de réduction de la contribution de l'employeur bafoue le compromis historique à la base de notre système centenaire de protection des travailleurs. Le ‘gouvernement pour le peuple' du gouvernement ontarien vient de reléguer aux oubliettes des gens qui sont parmi les plus vulnérables de la province. »

Les travailleurs accidentés trouvent insultante l'idée même que la condamnation des travailleurs accidentés à la pauvreté va relancer l'économie de l'Ontario. Davantage de pauvreté veut dire davantage de stress psychologique et une plus grande instabilité économique et sociale. L'ONIWG appelle le gouvernement Ford à stopper ce « train du gaspillage » et à faire en sorte que les finances rétablies de la CSPAAT servent plutôt à compenser tous ceux qui ont subi les affres des mesures d'austérité de la Commission.

Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
Willy Noiles, 289-219-4473 ou injuredworkersonline.

(Photos: ONIWG)

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Les organisations des travailleurs dénoncent
la réduction des cotisations des employeurs

Réagissant à l'annonce du gouvernement ontarien d'une réduction en 2019 des cotisations de l'employeur à la CSPAAT, le président de la Fédération des travailleurs et des travailleuses de l'Ontario (FTO), Chris Buckley, a dit : « La CSPAAT a éliminé son passif non capitalisé en grande partie aux dépens des prestations d'indemnisation destinées aux travailleurs accidentés...Aujourd'hui, l'annonce d'une réduction de près de 30 % des contributions de l'employeur aura à nouveau des répercussions négatives sur les travailleurs accidentés -- lesquels sont presque toujours obligés de se battre pour obtenir les prestations auxquelles ils ont droit. »

Dans un communiqué de presse du 26 septembre, la FTO déclare aussi que cette mesure de la CSPAAT « pourrait polariser davantage les relations entre employeurs et travailleurs en Ontario, plutôt que de favoriser la coopération en matière de prévention des accidents et des maladies au travail et de faire en sorte que les travailleurs accidentés puissent retrouver un emploi durable ». Le syndicat incite la ministre du Travail à « veiller à ce que chaque travailleur en Ontario ait un accès universel à l'indemnisation pour les travailleurs accidentés et à ce que la prévention d'accidents de travail et de maladies industrielles soit une priorité et reçoive le financement requis pour que les endroits de travail soient plus sécuritaires ».

Fred Hahn, le président du SCFP-Ontario, a dit : « Depuis trop d'années déjà, les gouvernements libéral et conservateur refusent d'appuyer les travailleurs accidentés en leur accordant un système d'indemnisation adéquat...Les prestations aux travailleurs accidentés sont à la baisse depuis des années. Trop de travailleurs accidentés se voient refuser une indemnisation quelle qu'elle soit ou ne sont tout simplement pas protégés par la CSPAAT. Des milliers de travailleurs vivent maintenant dans la pauvreté en Ontario. Ford ne fait qu'accélérer ce que les libéraux ont fait pour réduire l'appui aux travailleurs accidentés. »

« Cela n'a rien à voir avec la réduction du fardeau des contribuables », a dit Hahn. « Il s'agit d'un gouvernement qui réduit la responsabilité des employeurs envers les travailleurs accidentés au travail, forçant ainsi le système public de santé et les services sociaux à réparer les pots cassés. Plutôt que de laisser les employeurs se laver les mains de leurs responsabilités, le gouvernement devrait veiller à ce que la CSPAAT protège tous les travailleurs de l'Ontario et qu'elle soit en mesure d'appuyer concrètement les travailleurs accidentés pour les générations futures. »

(Photos: ONIWG)

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