4 octobre 2018
Les travailleurs de tout le pays
luttent pour leurs droits
Des travailleurs de partout au Canada
aident les travailleurs de D-J Composites à bloquer
l'entrée aux scabs
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Les travailleurs empêchent les scabs d'entrer à D-J
Composites, le 29 septembre 2019
Les travailleurs de
tout le pays luttent pour leurs droits
• Des travailleurs de partout au Canada aident
les travailleurs de D-J Composites à bloquer l'entrée aux
scabs
• Les travailleurs de la Société
des alcools du Québec se donnent un nouveau mandat de 18 jours
de grève
• Les travailleurs ferroviaires luttent pour
leur santé et leur sécurité et
celle du public
• Les travailleurs accidentés de
l'Ontario dénoncent les mesures qui sont prises contre eux
À titre
d'information
• Annulez la réduction accordée
par la CSPAAT aux cotisations des
employeurs - Réseau
ontarien des
groupes de travailleurs accidentés
• Les organisations des travailleurs
dénoncent la réduction des cotisations des employeurs
Les travailleurs de tout le pays luttent
pour leurs droits
Des travailleurs de partout au Canada aident
les travailleurs de D-J Composites à
bloquer l'entrée aux scabs
Manifestation devant D-J
Composites le 26 septembre, 2018.
Depuis le 26 septembre, des centaines de militants
syndicaux et de sympathisants bloquent l'accès aux
contremaïtres et
aux briseurs de grève à une usine de Gander Aerospace
où 30 membres d'Unifor sont maintenus en lockout par les
propriétaires américains depuis
décembre 2016. Des centaines d'activistes de
partout au Canada ont encerclé le bâtiment et une
clôture temporaire a été érigée pour
empêcher les briseurs de grève et les cadres de retourner
au
travail. Le syndicat mène également une campagne dans les
médias sociaux et publie des annonces dans les journaux,
demandant au public d'écrire et d'appeler le premier ministre de
Terre-Neuve-et-Labrador pour qu'il intervienne afin de forcer D-J
Composites à signer une convention collective acceptable
pour les travailleurs. Le 3 octobre, Unifor a annoncé que D-J
Composites a consenti à un arbitrage exécutoire pour
résoudre le lockout suite à une renontre avec le premier
ministre de Terre-Neuve-et-Labrador Dwight Ball.
« Nous sommes vraiment contents
de voir l'appui manifesté par des syndiqués partout au
pays qui sont venus à Gander pour venir nous
soutenir », a dit Ignatius Oram, président de la
section locale 597 d'Unifor. « Cet employeur
américain pense pouvoir briser le syndicat, mais nous
n'abandonnerons jamais. »
D-J Engineering, basé au Kansas, est
propriétaire de D-J Composites. La Commission des relations de
travail l'a déclaré deux fois coupable d'avoir
négocié de mauvaise foi et lui a ordonné de cesser
toute tentative visant à supprimer les droits
d'ancienneté dans l'usine.
L'entreprise a refusé de se conformer aux décisions de la
commission et le gouvernement provincial n'a rien fait pour forcer
l'entreprise à le faire. Ce sont des tactiques antisyndicales
évidentes, disent les travailleurs, qui ne doivent pas passer.
La soi-disant offre de D-J Composites vise à
éliminer l'ancienneté, à réduire les
salaires et à diviser les travailleurs. « En tant que
travailleurs, nous avons clairement indiqué dès le
début que nous ne sommes pas disposés à confier le
contrôle de nos salaires à l'employeur par le biais d'un
système de rémunération proposé qui
crée une incertitude salariale et ouvre la porte à des
réductions de salaire potentielles sur une base
annuelle », a dit Ignatius Oram. « En outre, la
compagnie
avait clairement indiqué qu'elle avait l'intention de licencier
jusqu'à un tiers du personnel mais elle a refusé
d'identifier les travailleurs qui seraient licenciés. C'est
ridicule de s'attendre à ce qu'un travailleur vote en ne sachant
pas si vous aurez un emploi ou pas sur la base de l'offre de la
compagnie. »
Les propriétaires refusent de discuter avec le
syndicat. Ils se sont plutôt tournés vers les tribunaux,
demandant que les travailleurs et le syndicat soient
déclarés coupables d'outrage au tribunal pour avoir
barré l'accès à l'usine, en vertu d'une injonction
de 2017 qu'ils ont
obtenue du tribunal pour empêcher les piqueteurs de bloquer
l'accès à l'usine.
Les travailleurs sont déterminés
à forcer l'entreprise à signer une convention
collective qui leur montre le respect qui leur revient.
Des centaines de travailleurs et une clôture de plus de 300
mètres érigée par le syndicat encerclent l'usine
D-J Composites, empêchant les scabs d'y entrer.
Les travailleurs de la Société des
alcools du Québec se donnent un nouveau mandat de 18 jours
de grève
Plus de 2500 travailleurs et travailleuses de
magasin et de bureau de la Société des alcools du
Québec (SAQ) ont tenu une assemblée
générale le 28 septembre au Stade olympique de
Montréal. Ils ont voté à 96 % en faveur
d'un nouveau mandat
de 18 jours de grève à utiliser au moment opportun.
Ils demandent que ceux qui contrôlent cette société
de la Couronne signent une convention collective qui est acceptable
à ceux qui font le travail.
Les travailleurs avaient voté un mandat de
grève de six jours en juin et ils en ont utilisé cinq
jusqu'à maintenant. Le nouveau mandat de grève a
été adopté suite à un blitz de
négociation avec les dirigeants de la SAQ où les demandes
pour une convention
collective acceptable ont été présentées
à nouveau mais en vain.
Les demandes des travailleurs comprennent des
augmentations de salaire pour tous les employés qui soient
dignes d'un standard moderne et la fin des conditions de travail
précaires et irrégulières. Près
de 70 % des quelque 5500 travailleurs de la SAQ sont aux
prises avec des horaires
à temps partiel irrégulier et travaillent souvent peu
d'heures par semaine. Leurs horaires de travail leur sont souvent
communiqués à la dernière minute.
Les travailleurs sont particulièrement
choqués de l'offre salariale de la compagnie qui ne compense
même pas les concessions que la SAQ demande aux travailleurs et
qui les laisse dans la pauvreté et s'attaque à leur
dignité. Les dirigeants de la SAQ font preuve d'une telle
arrogance que
plutôt que de traiter de la question centrale du travail
irrégulier et des salaires de pauvreté, ils cherchent
à intensifier cet assaut contre la dignité des
travailleurs en
augmentant les quarts de travail de fin de semaine.
La convention collective est terminée depuis
le 31 mars 2017 et malgré cela les dirigeants de la
SAQ tentent de retarder les choses encore plus et de faire
pression sur les travailleurs pour qu'ils acceptent des conditions
encore pires sous la menace de la privatisation de la SAQ. Avec
ce nouveau
mandat de 18 journées de grève, les travailleurs
expriment leur résistance et leur détermination à
obtenir une convention collective qui réponde à leurs
demandes.
Les travailleurs savent que la menace du gouvernement
libéral, qui a été défait à
l'élection du 1er octobre, de remettre les profits de la SAQ
à des intérets
privés va être reprise par le nouveau parti au
pouvoir, la Coalition
Avenir Québec. Les dirigeants de la SAQ utilisent
les résultats de l'élection pour ramener la menace de
privatisation afin de forcer les travailleurs à capituler.
Le mandat de 18 jours de
grève est un juste rejet de cette intimidation. Il exprime la
détermination des travailleurs d'améliorer leurs
conditions de travail en
signant une convention collective qu'ils jugent acceptable.
Les travailleurs ferroviaires luttent pour leur
santé
et leur sécurité et celle du public
Un chef de train a perdu la vie et un mécanicien
de locomotive a été gravement blessé dans un
déraillement de train près de Ponton, dans le nord du
Manitoba. Par le biais de leur organisation de défense, la
Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), les
travailleurs
ferroviaires demandent au médecin légiste en chef du
Manitoba d'organiser une enquête du coroner sur la
tragédie du 15 septembre.
Ce jour-là, un train de la Hudson Bay Railway
(HBR), opéré par deux membres de la CFTC, a heurté
un point défectueux de la voie ferrée, ce qui a fait
dérailler la
locomotive de tête, d'autres locomotives et plusieurs wagons. Le
chef de train, âgé de 38 ans, et le mécanicien
de la locomotive,
âgé de 59 ans, ont survécu au premier accident
mais se sont retrouvés coincés sous des centaines de
tonnes de débris. Dans le déraillement, les locomotives
du train qui transportait du gaz de pétrole
liquéfié se sont mises à répandre du
carburant
diesel.
La CFTC rapporte un fait très troublant. Un
équipage d'hélicoptère venu chercher un
prospecteur a découvert l'épave du train
entièrement par hasard plusieurs heures après le
déraillement. Personne chez HBR n'a su que quelque chose
d'inhabituel s'était
passé avec son train avant que l'équipage de
l'hélicoptère ne le découvre par hasard. Les
travailleurs sont demeurés coincés dans les
décombres plusieurs heures après l'accident sans que
personne ne vienne leur porter secours ou soit même au courant
qu'ils avaient besoin
de secours. .
C'est seulement après que l'équipage de
l'hélicoptère ait averti les pompiers et les autres
premiers intervenants qu'ils sont arrivés le plus tôt
possible pour faire de leur mieux pour sauver les deux hommes
blessés. Les pompiers ont été limités par
leur
équipement de
sauvetage qui n'était pas conçu pour extraire les deux
hommes emprisonnés dans des centaines de tonnes d'acier.
Malheureusement, le chef de train est décédé sur
les lieux. Le mécanicien de la locomotive a finalement
été extirpé des débris et transporté
à Winnipeg dans un état critique.
La CFTC a laissé entendre que les
activités des castors pourraient avoir affaibli le remblai de la
voie ferrée. L'accumulation d'eau des barrages de castor
affaiblit les voies de chemin de fer et provoque des
déraillements. La CFTC rappelle que les anciens
propriétaires de HBR, le monopole
américain Omnitrax, avaient supprimé le programme de
contrôle des castors. Omnitrax est bien connu pour la
dévastation qu'il a causée dans le nord du Manitoba en
fermant le port de Churchill et en refusant de réparer la seule
liaison ferroviaire vers le sud après que celle-ci ait
été sérieusement endommagée lors des
inondations printanières.
Omnitrax a récemment vendu HBR ainsi que le port
de Churchill à un consortium appelé Arctic Gateway. La
CFTC demande aux nouveaux propriétaires de se joindre à
eux pour demander une enquête du coroner sur le
déraillement du 15 septembre.
Dans une lettre adressée au médecin
légiste en chef, la CFTC déclare :
Les habitants des
communautés que nous desservons doivent avoir confiance que les
trains
circulent en toute sécurité dans leurs villes et
villages. Les cheminots - les membres que nous représentons -
doivent avoir une confiance inébranlable dans
l'intégrité du réseau ferroviaire. Ils ont besoin
de savoir qu'ils peuvent compter sur la présence
sécuritaire du lien ferroviaire. Les familles de ces
travailleurs doivent le savoir elles aussi.
Le travail des cheminots
n'est pas simple ; les heures sont incroyablement longues et c'est
une profession dangereuse. Nos membres, leurs familles et les
communautés qu'ils desservent ont besoin de savoir que lorsque
quelque chose ne va pas, les gens en seront informés et l'aide
nécessaire va
être fournie à temps.
Une enquête en bonne et due forme est
nécessaire pour mettre en lumière les circonstances ayant
conduit au décès du chef de train et aux blessures graves
subies par le mécanicien. Cela inclut les défaillances de
la voie ferrée et l'absence de moyen crédible de savoir
immédiatement qu'un accident s'est produit. Les travailleurs du
rail et les communautés qu'ils desservent sont très
précieux et ils s'attendent à des réponses. La
cause fondamentale de cette tragédie doit être
trouvée et corrigée.
Les travailleurs accidentés de l'Ontario
dénoncent les mesures qui sont prises contre eux
Les travailleurs accidentés tiennent un piquet devant
l'assemblée générale de la
CSPAAT le
26 septembre 2018 à Toronto.
Depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau
gouvernement de l'Ontario, celui-ci a déclaré que
l'Ontario est
« ouverte aux affaires ». C'est le slogan que Mike Harris
avait adopté en 1995 lorsqu'il a lancé l'offensive
antisociale de façon brutale, ce qui a provoqué une
campagne de résistance menée par les syndicats à
l'échelle de la province.
Le 26 septembre, la Commission de la
sécurité professionnelle et de l'assurance contre les
accidents du travail (CSPAAT) a annoncé qu'elle a
éliminé son « passif non
capitalisé » [1]
dix ans plus tôt que
prévu. Les employeurs bénéficieront donc d'une
vaste réduction de 29,8 % en moyenne de leurs
cotisations à partir de 2019. Cela veut dire que le
régime d'indemnisation va être privé d'un revenu
d'un milliard et demi de dollars par année qui devrait servir
à financer les prestations des travailleurs accidentés ou
devenus malades au travail.
La ministre du Travail Laurie Scott a vanté
cette coupure de budgets à la CSPAAT comme un
« élément de notre plan de réduire les
impôts, réduire le fardeau réglementaire,
protéger et faire croître les emplois et envoyer un
message au monde entier que
l'Ontario est ouverte aux affaires ». Cette
déclaration est irresponsable car la CSPAAT n'est pas
financée par les impôts mais par les cotisations des
employeurs. Ce financement fait partie d'un
arrangement historique en vertu duquel les travailleurs ont
renoncé à leur droit de poursuivre leurs employeurs pour
les blessures au travail en échange d'un régime public
d'indemnisation financé par les contributions des employeurs.
Le Réseau ontarien des groupes de travailleurs
accidentés (ONIWG) demande que ces coupures de cotisations
soient annulées et que l'argent soit utilisé pour
indemniser de façon adéquate les travailleurs
accidentés qui ont été privés de
prestations ou dont les
prestations ont été réduites pendant cette course
à l'élimination du « passif non capitalisé
».
La Fédération des travailleurs et des
travailleuses de l'Ontario (FTO) et le Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP) ont eux aussi dénoncé les
réductions de cotisations des employeurs et demandé que
cet argent demeure dans le système afin que le programme
fournisse aux
travailleurs accidentés l'indemnisation dont ils ont besoin.
Ceci comprend la couverture qui doit être donnée au plus
du tiers des travailleurs de l'Ontario qui travaillent dans des
endroits de travail qui ne sont pas couverts présentement par le
régime d'indemnisation.
Bien que ce « passif non
capitalisé » ait été
présenté comme un enjeu depuis le milieu des
années 1980, le gouvernement conservateur de Mike Harris a
réduit les cotisations des employeurs de 30 %
entre 1996 et 2001. Pendant cette
même période où il réduisait les cotisations
des employeurs, le gouvernement a modifié la Loi sur la
sécurité professionnelle et l'assurance contre les
accidents du travail en 1997, ce qui a réduit
de 5 % les prestations des travailleurs accidentés
pour
pertes de salaires et les contributions de la CSPAAT aux prestations
des travailleurs accidentés de façon permanente et aux
ajustements au coût de la vie.
La régime d'indemnisation n'a cessé
depuis d'être affecté par des coupures et des
réductions des prestations des travailleurs accidentés de
la part des gouvernements libéraux et conservateurs. Tous ces
gouvernements ont soumis la CSPAAT au même mantra
néolibéral
selon lequel on ne peut pas forcer les employeurs à payer le
plein coût des blessures qui se produisent aux endroits de
travail parce que cela va les rendre non concurrentiels à
l'échelle mondiale.
L'effort concerté pour réduire le passif
du régime a commencé en 2010 sous la
présidence de David Marshall qui a été
nommé par le gouvernement libéral et a été
président de la commission de 2010 à 2015 suite
à la
publication d'un rapport du vérificateur provincial en 2009
avertissant que la CSPAAT devait s'attaquer à un manque
de 11,4 milliards dans le fonds consacré aux accidents. Ce
sont les travailleurs accidentés qui ont fait les frais de
l'élimination du « passif non
capitalisé » tandis que les cotisations des
employeurs n'ont cessé d'être réduites, au rythme
d'un 10 % supplémentaire juste ces dernières
années.
En 2010, la CSPAAT a versé environ 4,8
milliards de dollars aux travailleurs accidentés et ce montant a
été réduit à 2,3 milliards
en 2017. Dans un rapport publié en 2017, le Groupe
ontarien des victimes d'accidents industriels a indiqué que la
CSPAAT a réduit le montant qu'elle dépense en
médicaments prescrits aux travailleurs accidentés d'un
tiers entre 2010 et 2015. Le rapport mentionnait aussi que le
taux déjà faible des réclamations acceptées
pour des blessures permanentes est tombé du tiers pendant
la même période, soit de 9,3 %
à 5,9 %.
Les coupures décrétées
par le gouvernement Ford dans les cotisations à la CSPAAT sont
un exemple frappant de l'ordre du jour d'austérité
néolibérale du gouvernement visant à payer les
riches tout en réduisant le financement des programmes sociaux.
Cela ne
doit pas passer ! Il faut appuyer la juste revendication des
travailleurs accidentés et de leurs organisations de ne pas
réduire les taux de cotisation des employeurs et d'utiliser ces
sommes pour compenser adéquatement tous ceux qui ont
été blessés ou sont devenus malades au travail, ce
qui leur
revient de droit. La lutte des travailleurs accidentés est la
lutte de tous les travailleurs de l'Ontario.
Justice pour les travailleurs
accidentés!
Arrêtez de payer les riches! Augmentez le financement des
programmes sociaux!
L'indemnisation des travailleurs est un droit!
Note
1. Le « passif non
capitalisé » est
lui-même un exemple de comptabilité
frauduleuse utilisée pour justifier les coupures aux prestations
des
travailleurs accidentés. Il ne se base pas sur un régime
d'indemnisation
des travailleurs qui fonctionne comme un programme social mais sur un
modèle de société d'assurance. Les compagnies
privées d'assurances
n'ont pas le droit d'accumuler un passif non capitalisé par
crainte
d'une faillite alors que la CSPAAT possède une source de revenus
garantie juridiquement sous
la forme de cotisations des employeurs.
Dans leurs mémoires à l'Examen du
financement de la
CSPAAT de Harry Arthur en 2012, les
organisations des travailleurs accidentés et d'autres
organisations de travailleurs ont dénoncé
comme un non-sens l'idée que les obligations de prestations de
la CSPAAT doivent être
financées à 100 % en prévision d'une possible
fermeture du régime. Ils ont fait remarquer que
le Régime de pensions du Canada est considéré
comme fiable financièrement parlant bien que
ses obligations soient capitalisées seulement à 28 % et
qu'il ait un passif non capitalisé de
plus de 700 milliards de dollars.
À
titre
d'information
Annulez
la
réduction
accordée
par
la
CSPAAT
à la cotisation
des employeurs
- Réseau
ontarien des
groupes de travailleurs accidentés -
Le
Réseau ontarien des
groupes de travailleurs accidentés (ONIWG) exige de la
Commission de la sécurité
professionnelle et de l'assurance contre les accidents du travail
(CSPAAT) et du
gouvernement Ford qu'ils reviennent sur leur décision d'accorder
un cadeau de 1, 45 milliard de dollars aux employeurs ontariens, et que
cette somme serve
plutôt à dédommager les
travailleurs accidentés à qui on a injustement
refusé, annulé ou réduit une indemnisation. La
réduction de 30 % des cotisations des employeurs annoncée
mercredi fera en sorte que moins
de revenu sera injecté dans le système, et va causer une
plus grande réduction de
l'indemnisation versée aux travailleurs accidentés ou
devenus malades au travail.
« Les travailleurs accidentés ont
déjà
suffisamment payé pour la crise financière imaginaire de
la CSPAAT », a dit le président de l'ONIWG, Willy Noiles.
« Depuis 2010, les prestations
d'indemnisation aux travailleurs accidentés ont
été coupées de plus de 2 milliards de dollars.
Près de la moitié des travailleurs accidentés
ayant un handicap permanent vivent aux limites
du seuil de pauvreté. Et maintenant que la CSPAAT est satisfaite
de sa situation financière,
plutôt que de verser un dédommagement, le gouvernement
Ford et la CSPAAT ont décidé de
jouer les Robin des Bois mais à l'envers, en donnant aux
employeurs. »
L'ONIWG a informé le gouvernement Ford de sa
campagne «
L'indemnisation des
travailleurs est un droit ». La campagne vise à ce que la
CSPAAT soit à l'écoute des
médecins des travailleurs accidentés, qu'elle
élimine les coupures de prestations en raison de
soi-disant « conditions préexistantes » et qu'elle
cesse la pratique de « présumer » qu'un
travailleur accidenté a un emploi lui fournissant un revenu
même s'il n'en a pas. Il s'agit d'une pratique bureaucratique par
laquelle on réduit
ou termine les prestations des
travailleurs accidentés en déclarant qu'ils vont bien ou
qu'ils ont un revenu plus élevé que
leur revenu réel.
« Par cette campagne et la campagne ‘Pour
de vrais soins
de santé ', les travailleurs
accidentés rappellent au gouvernement Ford que l'indemnisation
des travailleurs est un
droit », a dit Noiles. « Ce n'est pas de la charité
ni un ‘fardeau' pour les employeurs et la
province. Cette annonce de réduction de la contribution de
l'employeur bafoue le compromis
historique à la base de notre système centenaire de
protection des travailleurs. Le
‘gouvernement pour le peuple' du gouvernement ontarien vient de
reléguer aux oubliettes des
gens qui sont parmi les plus vulnérables de la province. »
Les travailleurs accidentés trouvent insultante
l'idée
même que la condamnation des
travailleurs accidentés à la pauvreté va relancer
l'économie de l'Ontario. Davantage de
pauvreté veut dire davantage de stress psychologique et une plus
grande instabilité
économique et sociale. L'ONIWG appelle le gouvernement Ford
à stopper ce « train du
gaspillage » et à faire en sorte que les finances
rétablies de la CSPAAT servent plutôt à
compenser tous ceux qui ont subi les affres des mesures
d'austérité de la Commission.
Pour de plus amples informations, veuillez contacter :
Willy Noiles,
289-219-4473 ou injuredworkersonline.
(Photos: ONIWG)
Les organisations des travailleurs dénoncent
la réduction des cotisations des employeurs
Réagissant à l'annonce du gouvernement
ontarien d'une réduction en 2019 des cotisations de
l'employeur à la CSPAAT, le président de la
Fédération des travailleurs et des travailleuses de
l'Ontario (FTO), Chris Buckley, a dit : « La CSPAAT a
éliminé son passif non capitalisé en grande partie
aux dépens des prestations
d'indemnisation destinées aux travailleurs
accidentés...Aujourd'hui, l'annonce d'une réduction de
près de 30 % des contributions de l'employeur aura
à nouveau des répercussions négatives sur les
travailleurs accidentés -- lesquels sont presque toujours
obligés de se battre pour obtenir les prestations auxquelles ils
ont droit. »
Dans un communiqué de presse du 26
septembre, la FTO déclare aussi que cette mesure de la CSPAAT
« pourrait polariser davantage les relations entre employeurs et
travailleurs en Ontario, plutôt que de favoriser la
coopération en matière de prévention des accidents
et des maladies au travail et de faire en sorte que les travailleurs
accidentés puissent retrouver un emploi durable ». Le
syndicat incite la ministre du Travail à « veiller
à ce que chaque travailleur en Ontario ait un accès
universel à l'indemnisation pour les travailleurs
accidentés et à ce que la prévention d'accidents
de travail et de maladies industrielles soit une priorité et
reçoive le financement requis
pour que les endroits de travail soient plus
sécuritaires ».
Fred Hahn, le président du SCFP-Ontario, a
dit : « Depuis trop d'années déjà, les
gouvernements libéral et conservateur refusent d'appuyer les
travailleurs accidentés en leur accordant un système
d'indemnisation adéquat...Les prestations aux travailleurs
accidentés sont à la baisse depuis des années.
Trop de travailleurs accidentés se
voient refuser une indemnisation quelle qu'elle soit ou ne sont tout
simplement pas protégés par la CSPAAT. Des milliers de
travailleurs vivent maintenant dans la pauvreté en Ontario. Ford
ne fait qu'accélérer ce que les libéraux ont fait
pour réduire l'appui aux travailleurs
accidentés. »
« Cela n'a rien à voir avec la
réduction du fardeau des contribuables », a dit Hahn.
« Il s'agit d'un gouvernement qui réduit la
responsabilité des employeurs envers les travailleurs
accidentés au travail, forçant ainsi le système
public de santé et les services sociaux à réparer
les pots cassés. Plutôt que de laisser les employeurs se
laver les
mains de leurs responsabilités, le gouvernement devrait veiller
à ce que la CSPAAT protège tous les travailleurs de
l'Ontario et qu'elle soit en mesure d'appuyer concrètement les
travailleurs accidentés pour les générations
futures. »
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Email: forumouvrier@cpcml.ca
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