27 septembre 2018
Les travailleurs prennent la parole
durant la campagne électorale
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La dignité du travail -
Éditorial,
Chantier politique
• Le rôle des citoyens dans cette
élection -
Un travailleur de la construction de Montréal
• C'est à nous à prendre les
décisions - Claude Moreau, mécanicien
d'entretien, hôpital Saint-François-d'Assise,
Québec
• Défendre nos services publics et leur
gestion à l'interne - Robin Côté,
président de la section locale 2541 du Syndicat canadien de la
fonction publique (Alma)
• Cesser les compressions, réinvestir en
santé et améliorer les conditions de travail pour garder
et attirer le personnel - Félix-Olivier Bonneville est
vice-président de la Fédération de la santé
et des services sociaux
(FSSS-CSN) et infirmier au CHU Sainte-Justine à Montréal
• Appui aux infirmières,
infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de
l'Outaouais - Pétition lancée par la Syndicat
des professionnelles en soins de l'Outaouais (FIQ-SPSO)
Les travailleurs prennent la parole
durant la campagne électorale
La dignité du travail
- Éditorial, Chantier politique -
L'élection actuelle exerce un silence complet
sur la question de la dignité du travail. Cela se fait par la
profusion de désinformation des partis qu'on dit capables de
gagner l'élection, qui prennent comme vérité que
ce sont les monopoles et les oligopoles privés qui sont les
créateurs de la richesse sociale ou que la cause de la
pénurie
d'emplois est l'immigration, etc. Les gouvernements, selon eux, doivent
mettre à la disposition de ces grands intérêts
privés toutes les ressources de la société, y
compris les ressources humaines dont la classe ouvrière. C'est
présenté comme un truisme qui est au-dessus de toute
discussion.
Il s'ensuit selon cette logique
frauduleuse que les travailleurs qui défendent leurs droits
doivent être criminalisés par l'État parce qu'ils
entravent la possibilité de ces grands intérêts
privés d'accaparer les richesses de la société
pour eux-mêmes. Le vernis de l'élection n'arrive pas
à cacher la menace et le diktat continuels qui s'exercent contre
les travailleurs et qui éclatent avec force aussitôt le
cirque électoral terminé. Les lois récentes,
notamment contre les travailleurs de la construction et les
employés municipaux, l'ont amplement démontré.
Mais la vérité que nous ne pouvons pas
nous permettre de cacher c'est que les travailleurs défendent la
dignité du travail sans relâche. Une façon de le
faire est de reconnaître la désinformation
électorale qui prétend que les élus nous
représentent. Les travailleurs doivent parler en leur propre nom
pour affirmer qu'en tant que producteurs des
biens et services ils ont des droits qui doivent être reconnus et
garantis et que toute criminalisation de leurs luttes doit cesser.
Travaillons ensemble à développer
l'opinion publique en faveur de la dignité du travail et
à la défense de tous ceux et celles dont les droits et la
dignité sont bafoués. Commençons par assurer que
le résultat de cette élection ne soit pas un gouvernement
majoritaire.
Chantier politique est le
journal en ligne du Parti marxiste-léniniste du Québec
(PMLQ).
Le rôle des citoyens dans cette élection
- Un travailleur de la construction de
Montréal -
Il faut se poser la question : quel est notre
rôle à l'égard de ce modèle politique qui se
vide de tout contenu social, surtout de notre participation
active ?
Les travailleurs et les travailleuses du Québec
sont ceux qui, au quotidien, font fonctionner le Québec. Que ce
soit dans les domaines de la santé, des services, de
l'administration, du secteur manufacturier, de la construction, de
l'éducation, des transports ou de la culture, nous sommes les
forces vives qui assurent que la société fonctionne.
Quand il s'agit des grands intérêts
privés, les gouvernements à leur service ont besoin de
nous pour faire fonctionner la société afin de servir
leur empire. Mais ils s'organisent pour que les travailleurs ne
s'organisent pas pour que nous on devienne les décideurs. Notre
seul rôle pendant l'élection est de voter, point final.
Pouvons-nous sortir de notre rôle de spectateur
et devenir acteur du processus politique dans l'intérêt de
la société ?
C'est cela la question la plus importante à
retenir quand nous intervenons dans cette élection.
Assurons-nous que ce ne soit pas un gouvernement
majoritaire qui prend le contrôle le 1er octobre.
(le 25 septembre 2018)
C'est à nous à prendre les
décisions
- Claude Moreau, mécanicien
d'entretien,
hôpital Saint-François-d'Assise, Québec -
Au rassemblement du 22 septembre sur la
qualité de l'air dans la Basse-Ville de Québec, Claude
Moreau, le
candidat du Parti marxiste-léniniste du Québec, a aussi
pris la parole. Après avoir salué tout le
monde et surtout les organisateurs et souligné l'importance
d'être présent, Claude a souligné le fait que cette
question de qualité de
l'air dans la Basse-Ville de Québec démontre amplement
que ce sont les travailleurs qui doivent être les preneurs de
décisions sur toutes les questions qui ont un impact sur leurs
vies. Voici ce que Claude a dit à ceux qui se sont
rassemblés :
« La santé des
habitants de la Basse-Ville est constamment menacée par une
mauvaise qualité de l'air. Les vents dominants maintiennent
depuis toujours la pollution au-dessus de la Basse-Ville. Cette
pollution est alimentée principalement par les activités
industrielles comme celle de l'usine à papier White Birch,
l'incinérateur, les poussières
provenant du vieux port de Québec et les transports dont des
autoroutes qui aboutissent dans la Basse-Ville ou au-dessus (pas
seulement les gaz d'échappement, mais également le
carbone
qui provient de l'usure des pneus). Récemment, il y a eu une
épidémie de légionellose qui a tué 14
personnes à la Basse-Ville à cause du mauvais entretien
des tours d'eau, de la lenteur à agir des autorités de
la santé publique et d'autres autorités et de la
non-application des recommandations faites lors d'une première
épidémie dans les années 90. »
« Quand j'étais
étudiant, je revenais du Dominion [ndlr : anciennement
l'édifice Dominion Corset, qui a été
transformé en école] et mes poumons brûlaient car
l'anhydride sulfureux rejeté par l'usine de pâtes et
papier au contact de l'humidité de l'air se transformait en
acide sulfurique. Après l'ouverture de l'incinérateur,
en 1974,
les cordes à linge étaient pleines de suie. J'ai
participé activement à la lutte qui a duré des
années pour décontaminer l'hôpital et l'air.
« La lutte qui nous
amène ici dure depuis des années et va durer encore des
années. Il ne faut pas se faire d'illusion sur les annonces de
fermeture de l'incinérateur, car en ce moment même ils ont
des projets d'alimenter le nouvel hôpital en construction avec la
vapeur de l'incinérateur. Ils ne prévoient pas le fermer.
Au contraire. Ma fille a
travaillé sur la biométhanisation pour la Ville de
Québec et a été très surprise :
zéro avancement, rien. On ne peut pas laisser ces
questions-là entre les mains de ceux qui se disent les
décideurs et développeurs. Il s'agit d'humaniser
l'environnement naturel et social, notre milieu de vie. Merci à
nouveau d'être là et d'avoir refusé que cette
question soit exclue des enjeux électoraux. Il est très
important de continuer la lutte, de ne pas lâcher. À nous
de devenir les preneurs de décisions. »
Claude Moreau a
travaillé 45 ans comme mécanicien à l'entretien
à
l'hôpital St-François d'Assise et est un résident
depuis très longtemps de la Basse-Ville de Québec
où il a été à l'école et a
élevé sa famille. Il est le candidat du PMLQ dans
Jean-Lesage.
Défendre nos services publics et
leur gestion à l'interne
- Robin Côté,
président de la section locale 2541 du Syndicat canadien
de la fonction publique (Alma) -
Le gros problème que nous avons dans le secteur
municipal ici à Alma et ailleurs au Québec, c'est le
travail qui est donné à la sous-traitance, ce qui
enlève des emplois à nos travailleurs à nous, que
ce soit les travailleurs permanents ou les travailleurs temporaires,
occasionnels. Notre section locale a environ 160 membres, cols
bleus et
cols blancs. Nous fournissons des services importants pour le
fonctionnement de la ville, déneigement, asphalte, trottoirs,
entretien des égouts, usine d'eau potable, travail de bureau,
etc.
Nous combattons la sous-traitance parce qu'elle menace
nos emplois et en plus le travail qui est fait en sous-traitance est
souvent plus cher, et la qualité du travail à l'interne
est supérieure au travail fait en sous-traitance. Nous avons
réussi à mettre dans notre convention collective que la
ville ne peut pas donner du travail en sous-traitance qui
va mener à la mise à pied de travailleurs permanents.
Cependant, nous avons beaucoup d'employés temporaires et ils ne
sont pas protégés de la même manière par la
convention collective. Ils peuvent être mis à pied. Les
travailleurs permanents sont protégés, mais si tout s'en
va à la sous-traitance, quand nous négocions notre
convention et que
nous n'avons plus de travailleurs temporaires et occasionnels alors la
pression sur les membres va être très forte parce que la
ville va dire qu'il n'y a plus de travail pour eux. Cette pression sur
les employés municipaux est constante, à Alma et dans
tout le Québec.
Nous nous battons aussi pour que le contrôle de
nos services publics ne passe pas dans les mains des
conglomérats de grosses entreprises internationales via les
négociations entre les pays comme les ententes de
libre-échange. Par exemple, les grandes entreprises
privées internationales convoitent beaucoup les usines d'eau
potable. Si elles ne
peuvent pas directement s'emparer de nos services publics, elles
peuvent demander des indemnisations parce qu'elles n'ont pas pu
postuler pour le service. Cela nous préoccupe beaucoup et il
faut faire une pression constante sur les gouvernements pour qu'ils ne
laissent pas aller nos services publics à ces entreprises. Nos
centrales syndicales doivent
aller sur toutes les tribunes pour protéger nos services
publics. C'est de la sous-traitance à l'échelle
internationale.
Il faut défendre nos services publics, et il
faut défendre leur gestion à l'interne. Les grandes
entreprises veulent faire du profit avec nos services publics. Nous on
donne un service à la population. On ne fait pas de profit avec
les services.
Cesser les compressions, réinvestir en
santé
et améliorer les conditions de travail pour
garder et attirer le personnel
- Félix-Olivier Bonneville est
vice-président de la Fédération de la santé
et des services sociaux (FSSS-CSN) et infirmier au CHU Sainte-Justine
à Montréal -
Nous faisons face à un problème
organisationnel complexe dans le système de santé parce
qu'il affecte toutes les catégories d'emploi, pas juste le
personnel infirmier. Il y a une pénurie infirmière, mais
aussi, étant donné qu'il y a des compressions, toutes les
catégories d'emplois sont affectées [Les
catégories d'emploi sont : soins
infirmiers, métiers et paratechnique, bureau et professionnels].
Les infirmières se voient obligées d'accomplir des
tâches qui n'appartiennent pas au volet infirmier. Pour donner un
exemple, si un agent administratif n'est pas remplacé, les
infirmières se trouvent à répondre au
téléphone, à organiser les rendez-vous, etc. Cela
crée un problème de
rétention du personnel infirmier et dans les autres types
d'emploi. On demande de plus en plus de mobilité au
personnel ; la qualité d'emploi recule à un tel
point que nos infirmières se font demander des changements
d'horaires à deux jours de préavis seulement, ce qui rend
la vie impossible en particulier aux mères avec des enfants. Si
on
veut attirer des gens dans le système de santé, il faut
offrir des emplois attirants avec de bonnes conditions. Ce n'est pas le
cas à cause des compressions et de la réforme de la
santé qui a été faite.
Cette réforme a pratiquement
éliminé la prise de décision au niveau local. Les
décisions proviennent essentiellement du niveau
ministériel . Les choses se décident à
l'extérieur des milieux de travail. C'est un mode de gestion qui
vient compliquer notre vie. La réforme a créé des
mégastructures, et on a des demandes de la part des
gestionnaires
des établissements qui sont les mêmes à travers
tout le Québec. On a l'impression que c'est coordonné au
niveau ministériel. On demande à du monde sur la
Côte-Nord de se déplacer sur de grandes distances.
À Montréal et dans les grands centres, les distances sont
moins grandes, les déplacements sont moins complexes, mais la
directive est la
même. C'est un processus de décision qui ne
reconnaît pas la spécificité des
établissements. Les travailleurs et les travailleuses se font
demander des concessions dans plusieurs sphères
d'activité, la mobilité, les équipes de
relève, etc.
La CSN mène en ce moment la campagne
« 15 solutions pour améliorer le système de
santé et des services sociaux » de concert avec des
organisations qui représentent les patients, les médecins
et des gestionnaires. Pendant la campagne électorale, nous
faisons valoir que le réseau de la santé étouffe
à cause des compressions et des
gros changements organisationnels qui ont été faits.
Nous nous battons pour faire cesser les compressions,
pour un réinvestissement dans la santé et pour qu'on
cesse d'aggraver nos conditions de travail sinon on va perdre de plus
en plus de notre main-d'oeuvre.
Appui aux infirmières, infirmières
auxiliaires et inhalothérapeutes de l'Outaouais
- Pétition lancée par la
Syndicat des professionnelles en soins
de l'Outaouais (FIQ-SPSO) -
Nous, citoyens de l'Outaouais, appuyons les
revendications des infirmières, infirmières auxiliaires
et inhalothérapeutes membres du Syndicat des professionnelles en
soins de l'Outaouais (FIQ) et demandons au PDG, M. Jean Hébert
et à son comité de direction de poursuivre la
négociation locale afin de leurs offrir des conditions de
travail
décentes et humaines.
- Afin d'éviter
l'exode des infirmières, infirmières auxiliaires et
inhalothérapeutes vers l'Ontario ou leur région
d'origine ;
- Afin de conserver la
capacité de donner des soins de qualité dans un
environnement sécuritaire en Outaouais ;
- Afin de pouvoir attirer un
maximum de salariées des autres régions ;
- Afin d'éviter
l'accroissement de la pénurie des professionnelles en
soins ;
- Afin d'éviter
l'augmentation de l'épuisement des professionnelles en
soins ;
- Afin d'éviter
l'abandon de la profession par les infirmières,
infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes.
(Pour signer la pétition, cliquer
ici.)
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PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
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