Forum ouvrier

12 juin 2018

Le ministre des Transports dépose le rapport du Comité d'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire

Les travailleurs sont déterminés à rendre les monopoles ferroviaires et le gouvernement redevables de leurs actions

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Le ministre des Transports dépose le rapport du Comité d'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire
Les travailleurs sont déterminés à rendre les monopoles ferroviaires et le gouvernement redevables de leurs actions

Les travailleurs luttent pour des conditions de travail qui respectent leur dignité
Les travailleurs de la Compagnie minière IOC au Labrador et à Sept-Îles ratifient de nouvelles conventions collectives
Les travailleurs du Canadien Pacifique tiennent un vote sur des ententes
de principe

Les administrateurs de l'Université York restent campés sur leurs positions dans leur médiation avec le SCFP 3903
Les professeurs de York demandent à l'université de régler la grève



Le ministre des Transports dépose le rapport du Comité d'examen
de la Loi sur la sécurité ferroviaire

Les travailleurs sont déterminés à rendre les monopoles ferroviaires et le gouvernement redevables de leurs actions

Le 31 mai, le ministre des Transports Marc Garneau a déposé à la Chambre des communes le rapport du Comité d'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire (LSF), intitulé Améliorer la sécurité ferroviaire au Canada : bâtir ensemble des collectivités plus sécuritaires. Le Comité d'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire a été établi le 26 avril 2017 par le ministre des Transports. Alors que l'objectif officiel était d'examiner la Loi et ce que le Comité d'examen appelle le « cadre de la sécurité ferroviaire qui régit le réseau de transport ferroviaire de compétence fédérale », il appert que l'objectif n'a en fait rien à voir avec l'amélioration de la sécurité ferroviaire et tout à voir avec l'adoption d'une série de nouvelles mesures antiouvrières à la demande des monopoles ferroviaires.

La LSF est chargée d'assurer le fonctionnement sécuritaire du secteur ferroviaire au Canada. Elle est entrée en vigueur en 1989 et a fait l'objet d'examens et de modifications à plusieurs reprises dont l'objectif avoué était de refléter les changements qui s'opéraient dans l'industrie du transport ferroviaire. Par exemple, les modifications apportées à la Loi en 1999 l'ont été au nom de la modernisation du cadre législatif et réglementaire de l'industrie ferroviaire. Un objectif spécifique était de « fournir à l'industrie ferroviaire une plus grande liberté d'action dans le domaine de la réglementation économique et de simplifier, mettre à jour et améliorer la réglementation de sécurité ». C'est dans cet esprit que la LSF a été modifiée et qu'on y a incorporé les Systèmes de gestion de la sécurité (SGS) qui sont des systèmes au service des monopoles ferroviaires leur permettant de couper les coûts et de blâmer les travailleurs pour le refus des compagnies de mettre la sécurité au premier plan. Ces systèmes sont devenus le pilier de l'autoréglementation de l'industrie ferroviaire.

Lorsqu'il a lancé ce plus récent examen, le ministre des Transports Marc Garneau a dit :

« L'examen portera sur l'ensemble des dispositions actuelles de la Loi, sur la pertinence, la suffisance et l'efficacité du cadre réglementaire et des programmes qui existent en vertu de la Loi, de même que sur la mesure dans laquelle la Loi atteint son objectif principal, soit d'assurer la sécurité ferroviaire dans l'intérêt du Canada et des Canadiens. »

En recevant le rapport, le ministre Garneau a tourné la vérité sans dessus dessous en disant qu'il comprend les opinions de toutes les parties intéressées. En fait, le ministre établit un signe d'égalité entre la sécurité des Canadiens et les intérêts des monopoles ferroviaires. Il a dit :

« L'examen a été lancé pour veiller à ce que cette loi fondamentale régissant la sécurité ferroviaire au Canada continue de défendre les intérêts des Canadiens. L'examen comprenait de grandes consultations, y compris une vaste consultation en ligne et des tables rondes ciblées dans l'ensemble du pays. Ainsi, toutes les parties intéressées, notamment l'industrie, les collectivités et le public, ont eu la possibilité de s'exprimer. »

Garneau a aussi dit que Transports Canada va examiner les recommandations du comité et que « j'organiserai en outre une table ronde sur les constatations du rapport afin de recueillir les points de vue des intervenants, choisis en vue de représenter les divers intérêts de ceux qui ont participé au processus d'examen, dans le but d'appuyer la mise en oeuvre des recommandations découlant de l'examen de la Loi sur la sécurité ferroviaire ».

C'est un rapport de 130 pages dont la vision est inacceptable. La façon dont il identifie et analyse les problèmes de la sécurité ferroviaire, les recommandations qu'il formule, l'absence de la perspective des travailleurs ferroviaires sur ce que signifie défendre la sécurité des travailleurs et du public, sont autant de sujets de préoccupation majeurs. Il est inacceptable d'inclure les travailleurs parmi les intervenants de l'« industrie » parce que, lorsqu'ils protestent contre des conditions de travail dangereuses, ils sont dépeints comme n'étant pas intéressés par le sort de l'industrie. Pendant ce temps-là, l'industrie est déclarée une question de sécurité nationale.

La sécurité des travailleurs du rail et la sécurité des collectivités sont de plus en plus mises en péril par les activités irresponsables des monopoles ferroviaires et par le gouvernement au moyen de la déréglementation et d'autres stratagèmes.

À cet égard, le ministre Garneau, selon l'hypocrisie libérale typique, commence ses considérations par ce qu'il considère un truisme. Il dit que l'examen a été lancé pour s'assurer que cette mesure législative « continue de défendre les intérêts des Canadiens ». Le comité fait écho aux paroles du ministre lorsqu'il parle du « cadre de la sécurité ferroviaire qui régit le réseau de transport ferroviaire de compétence fédérale. » C'est précisément le « cadre de la sécurité ferroviaire » qui inquiète les travailleurs ferroviaires et le public dans les collectivités du pays parce que le régime actuel donne carte blanche aux monopoles ferroviaires. Selon ceux-ci, les sociétés ferroviaires et le gouvernement n'ont pas de comptes à rendre à la population.

Les travailleurs ferroviaires ont démontré à maintes reprises que le réseau ferroviaire sous réglementation fédérale n'est pas régi par un cadre de sécurité ferroviaire exprimé dans des lois, des règlements et des inspections contraignants. Le gouvernement fédéral ne remplit pas son obligation envers les travailleurs ferroviaires et le public de garantir leur sécurité. Les mots ronflants du ministre et du comité ne sont pas de bon augure. Même un premier examen des principales sections du rapport montre que l'approche est très problématique et qu'il faut s'attaquer à cette approche avant de pouvoir résoudre quoi que ce soit.

La Section C, par exemple, intitulée « Cinq principaux secteurs de changement », débute de la façon suivante :

1) Trois éléments d'un régime de sécurité ferroviaire efficace et durable

1.1 Conformité aux règlements et aux normes techniques
1.2 Systèmes de gestion de la sécurité (SGS)
1.3 Culture de la sécurité : la prochaine étape pour la sécurité

 2) Rendement humain et organisationnel : Posséder les bonnes ressources pour relever le défi en matière de sécurité

2.1 Aptitude au travail
2.2 Formation dans l'industrie
2.3 Facultés affaiblies et dépistage aléatoire des drogues
2.4 Fatigue

Tout ceci est exprimé d'une manière qui permet de voir que la préoccupation n'est pas d'assurer la sécurité ferroviaire, mais de justifier l'adoption des mesures que réclame l'industrie ferroviaire.

Les Systèmes de gestion de la sécurité (SGS) sont un pilier de l'autoréglementation en vertu de laquelle les monopoles ferroviaires établissent leurs propres systèmes de sécurité alors que Transports Canada est réduit à un rôle de vérificateur de rapports qui sont en fait conçus pour masquer la réalité. L'information qui est contenue dans un SGS est confidentielle et les travailleurs n'ont pas le droit de connaître le système de sécurité en vertu duquel ils sont obligés de travailler s'ils veulent garder leur emploi. « Aptitude au travail » est un euphémisme par lequel les travailleurs se font blâmer pour les incidents, selon la logique que c'est le comportement inapproprié des travailleurs qui cause les problèmes de sécurité ferroviaire. On cherche de cette façon à justifier l'introduction de mesures comme des tests aléatoires de dépistage d'alcool et de drogues. Il semble que le gouvernement veuille suivre la voie de compagnies comme Suncor et de la Société de transport de Toronto qui cherchent à imposer des tests aléatoires sous prétexte de sécurité, tout en ne faisant rien pour créer les conditions pour que les travailleurs soient aptes au travail. Les travailleurs du pétrole et du transport en commun luttent en ce moment contre de telles demandes qui ont l'air très morales, mais qui poursuivent un autre objectif.

Le ministre Garneau et Transports Canada sont d'ailleurs en train d'essayer d'imposer ces mesures aux pilotes de l'air qui luttent pour des conditions de travail sécuritaires. Il faut éliminer l'autoréglementation des intérêts privés, que ce soit dans les secteurs ferroviaire, aérien ou industriel, qui sert à criminaliser le comportement des travailleurs. Cette attaque sert à donner tout pouvoir aux monopoles ferroviaires qui sont déjà engagés dans des aventures irresponsables pour accroître leur profit privé sans égard aux conséquences.

Cette question concerne le corps politique dans son ensemble et pas seulement les travailleurs ferroviaires. Forum ouvrier appelle les peuples canadien et québécois à s'opposer activement à l'autoréglementation des intérêts privés. Informez vos députés de votre position. C'est d'autant plus important étant donné que le gouvernement libéral appelle des consultations et des sondages en ligne sont des mécanismes frauduleux pour recevoir les réponses qu'ils veulent entendre et n'ont rien à voir avec une enquête ou des consultations sérieuses. Rendons les monopoles ferroviaires et le gouvernement redevables de leurs actions. Disons-leur avec force « Pas en notre nom ! ».

Une étude et une discussion sérieuse et la défense organisée des droits des travailleurs et de tous sont requises pour faire face à la situation.

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Les travailleurs luttent pour des conditions de travail qui respectent leur dignité

Les travailleurs de la Compagnie minière IOC au Labrador et à Sept-Îles ratifient de nouvelles conventions collectives


Un contingent de travailleurs d'IOC à Sept-Îles visite les lignes de piquetage à Labrador City, le 26 mars 2018.

Les travailleurs de la Compagnie minière IOC à Labrador City, à Terre-Neuve-et-Labrador, et à Sept-Îles au Québec ont ratifié de nouvelles conventions collectives.

Les travailleurs d'IOC à Labrador City

Le 28 mai, les 1300 travailleurs d'IOC au Labrador, membres de la section 5795 du Syndicat des Métallos, et les 30 travailleurs membres de la section 6731 du même syndicat ont ratifié les ententes de principe qui avaient été conclues. Ils ont ainsi mis fin à leur grève de neuf semaines. Les membres de la section locale 5795 ont ratifié l'entente à 79,01 %, avec un taux de participation de 87,36 %, tandis que les membres de la section locale 6731 l'ont ratifiée à 89 %.

Les travailleurs du Labrador rapportent qu'ils ont été capables de faire échec à deux concessions antiouvrières majeures : la première était la tentative d'imposer un régime de retraite à cotisations déterminées aux nouveaux engagés au lieu de les maintenir sur le régime de retraite actuel à prestations déterminées; la seconde était la demande de la compagnie d'incorporer dans la convention collective une catégorie appelée « main-d'oeuvre temporaire ». Ces concessions visaient à exercer une pression à la baisse sur les conditions de travail, ce qui crée de l'instabilité dans cette communauté éloignée. Les travailleurs sont déterminés à continuer à défendre la dignité et l'unité de tous les travailleurs.

Ils ont réussi à remporter certaines de leurs revendications notamment en faisant sauter certains plafonds de l'assurance-médicaments et de l'assurance sur les thérapies. L'élimination de ces plafonds est importante parce que de nombreux travailleurs deviennent malades ou se blessent à cause des conditions de travail dangereuses au complexe minier. À cause de ces plafonds, ils doivent parfois payer de leurs propres poches des milliers de dollars pour leurs médicaments et leur thérapie.

En plus de laisser tomber sa demande injuste d'un régime de retraite à deux vitesses, la compagnie a accepté d'augmenter ses cotisations au régime de retraite à prestations déterminées.

En ce qui concerne la main-d'oeuvre temporaire, IOC cherche à officialiser son existence, créant ainsi une catégorie de travailleurs aux conditions de travail et d'emploi dramatiquement inférieures. Les travailleurs temporaires travaillent côte à côte avec les travailleurs permanents et accomplissent les mêmes tâches, mais sans avoir les mêmes conditions que les travailleurs permanents. Rendre cette catégorie officielle voudrait dire créer une main-d'oeuvre à deux niveaux.

Les travailleurs considèrent cela comme une attaque à leur dignité, à leur unité et à leurs droits, qui affecte en particulier les jeunes travailleurs de leur communauté éloignée au Labrador. Après que la compagnie ait retiré sa demande d'incorporer cette catégorie dans la convention collective, elle a insisté pour obtenir des changements majeurs dans le traitement des nouveaux engagés pendant leurs deux premières années de travail, en ce qui a trait aux avis de mises-à-pied et de rappels, à la période de probation, aux vacances, etc. Les travailleurs rapportent qu'ils ont été capables de faire échec à certaines de ces demandes. Ils ont par exemple ramené à 60 jours la période de probation des nouveaux engagés que la compagnie voulait porter à 90 jours alors que la période de probation avant la grève était de 45 jours.

Pendant la grève et les négociations, la détermination des travailleurs à défendre la dignité de tous les travailleurs et de leur communauté ne s'est jamais relâchée. L'appui de l'ensemble de la communauté aux travailleurs d'IOC, dont celui des mineurs de la Côte-Nord au Québec, a aussi joué un rôle important dans la lutte.

Les travailleurs d'IOC de Sept-Îles


Manifestation des travailleurs d'IOC à Sept-Îles, le 20 avril 2018

Le 29 mai, les 300 travailleurs d'IOC à Sept-Îles ont voté à 80 % en faveur de la convention collective proposée, avec un taux de participation de 81 %. Les travailleurs de Sept-Îles étaient en position de grève légale depuis le 10 avril, mais ils ont été empêchés de la déclencher suite au refus des propriétaires d'IOC d'en arriver à un accord avec le syndicat sur la question des services essentiels. La loi requiert des travailleurs de Sept-Îles, qui assurent le transport ferroviaire du minerai de fer d'IOC, qu'ils négocient une entente de services essentiels avec la compagnie. La raison officielle est que la voie ferrée que les travailleurs utilisent pour transporter le minerai du Labrador à Sept-Îles est aussi utilisée pour le transport de passagers.

Ceux qui contrôlent IOC ont bloqué la signature d'une entente en exigeant de manière irrationnelle que son contrat avec Minerai de fer Québec pour le transport du minerai de fer du lac Bloom soit déclaré service essentiel. En même temps, utilisant le prétexte de la grève au Labrador, IOC a mis à pied 117 travailleurs de Sept-Îles même sans un accord sur les services essentiels, ce qui constitue un lockout. Ces travailleurs ont repris le travail le 30 mai.

(Photos: Syndicat des Métallos)

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Les travailleurs du Canadien Pacifique tiennent un vote sur des ententes de principe


Les travailleurs du CP font du piquetage à Revelstoke, en Colombie-Britannique,
le 30 mai 2018.

Le 30 mai, la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC) a annoncé qu'une entente de principe a été conclue avec le Canadien Pacifique (CP). L'entente de principe sur le renouvellement des conditions de travail et d'emploi des 3000 chefs de train et mécaniciens de locomotive a mis fin à leur grève qui avait débuté la veille. La CFTC a aussi annoncé que les deux parties ont conclu une entente de principe pour le Chemin de fer du Kootenay Valley (KVR), une ligne ferroviaire de courte distance qui appartient au CP et est exploitée par lui dans la région de Kootenay dans le sud-est de la Colombie-Britannique.

L'accord principal est d'une durée de quatre ans et l'accord de Kootenay de cinq ans. Les opérations normales au CP et au KVR ont repris le 31 mai. Selon la CFTC, l'entente de principe traite de façon satisfaisante des enjeux que les travailleurs ont soulevés. Cela fait des années que les travailleurs du CP luttent pour réduire la fatigue parmi eux qui est largement causée par les horaires de travail irrationnels et non sécuritaires et la demande que les travailleurs soient sur appel 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Les travailleurs s'opposent aussi aux tactiques de la compagnie de mesures disciplinaires systématiques et de relations antagonistes qui mènent à des disputes et des griefs continuels qui ne sont pas résolus.

Le 29 mai, le Conseil de réseau no. 11 de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE), qui représente environ 360 travailleurs d'entretien de la signalisation, a annoncé la conclusion d'une entente de principe avec le CP, ce qui a évité le déclenchement d'une grève. La direction du Conseil évalue elle aussi que l'entente respecte les revendications des travailleurs.

Le processus de ratification des conventions collectives par les travailleurs est présentement en cours.

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Les administrateurs de l'Université York restent campés sur leurs positions dans leur médiation
avec le SCFP 3903


Ligne de piquetage massive devant l'entrée principale du campus de l'Université York

Le 30 mai, l'équipe de négociation des assistants d'enseignement, des enseignants contractuels et des chargés de cours de l'université York à Toronto a déposé une offre de règlement à l'administration centrale de l'université pour tenter de mettre fin à la grève qui dure depuis trois mois. Le syndicat et l'employeur ont accepté d'aller en médiation le samedi 2 juin. Les deux parties ont proposé un protocole d'entente.

La session de médiation a duré 13 heures, jusqu'aux petites heures du matin du 3 juin, et les administrateurs de l'université sont restés campés sur leurs positions. L'équipe de négociation de la section locale 3903 du SCFP a fait plusieurs propositions dans un effort concerté pour en arriver à une entente. Le syndicat avait d'abord offert de soumettre certaines questions importantes à l'arbitrage, toutes les questions notamment qui selon l'employeur empêchaient la conclusion d'une entente. L'offre syndicale présentée en médiation était réduite au minimum, mais l'administration centrale a tout de même refusé de régler la grève.

Une des réalités incontournables pour les gens qui travaillent dans le secteur postsecondaire est la sécurité d'emploi. L'administration centrale refuse de discuter de tout arrangement qui touche à ce problème important. Les administrateurs ont même affirmé avec plus de force leur refus de garantir une protection aux membres du syndicat qui pourraient faire l'objet de représailles pour leurs actions pendant la grève et pour d'autres activités comme la dissidence politique. Ils ont dressé une liste des mesures disciplinaires qu'ils comptent prendre. L'Association canadienne des libertés civiles a averti deux fois l'université que ces mesures sont oppressives et visent à supprimer les droits des employés et la dissension politique et que ces actions sont indignes d'une institution publique d'enseignement supérieur.

Bref, l'employeur a rejeté la médiation et une entente au profit d'une approche punitive contre le syndicat et ceux qui l'appuient. Aucune autre session de médiation n'a été annoncée. La section locale 3903 du SCFP a annoncé par la suite que le comité de négociation a approuvé la tenue d'un vote de ratification par unité d'un des trois groupes de négociation sur la dernière offre de l'université qui se tiendra le mercredi 13 juin.

(Sources : SCFP 3903 https ://3903.cupe.ca/news/)

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Les professeurs de York demandent à l'université
de régler la grève


Les membres du personnel enseignant en grève de l'Université York marchent vers Queen's Park le 9 avril 2018.

Plus de 300 professeurs (temps plein et retraités), bibliothécaires et archivistes de l'Université York ont publié une lettre ouverte dans laquelle ils appellent l'administration centrale de l'université à signer une entente maintenant avec la section locale 3903 du SCFP et à mettre fin à la grève. La lettre a été publiée avant la médiation de la fin de semaine du 2-3 juin où l'université est restée campée sur ses positions.

La lettre exprime la profonde inquiétude face à l'approche unilatérale et improductive qu'ont adoptée l'administration centrale de York et le Conseil des gouverneurs envers la grève de la section 3903 du SCFP. Les auteurs de la lettre disent que cette approche a eu un impact néfaste sur l'apprentissage, l'enseignement, la prise de décision académique et la sécurité d'emploi pour une grande partie des travailleurs à l'Université York.

La lettre mentionne que l'administration centrale de l'université, la présidente et le recteur refusent de négocier des questions importantes comme la sécurité d'emploi. Au lieu de négocier avec la section locale 3903 du SCFP et d'en arriver à un accord mutuellement acceptable, les gens en position de contrôle à l'université ont consacré leurs efforts à mettre fin à la grève sans négociations sérieuses, ont imposé un vote de ratification aux membres du SCFP, cherché à discréditer et à blâmer le syndicat pour la perturbation et fait du lobbying pour obtenir une loi de retour au travail.

Les conseils de cinq facultés, de dix départements, et plus de quinze associations étudiantes de diplômés et de premier cycle ont adopté des motions de non-confiance envers la présidente Rhonda Lenton et le Conseil des gouverneurs de York présidé par Rick Waugh. La Faculté des études supérieures et la Fédération des étudiants de York ont aussi adopté des motions de non-confiance, ce qui montre qu'une majorité écrasante d'étudiants diplômés et de premier cycle n'a pas confiance dans l'administration actuelle.

L'intransigeance de l'université lors de la médiation du 2 juin est une attaque à la dignité des employés en grève et à leurs droits. Toute la communauté de l'Université York appuie la section locale 3903 du SCFP et ses efforts pour en arriver à un juste règlement. Le texte de la lettre ouverte est disponible ici.

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