29 mai 2018
Les travailleurs du CP continuent de
mettre
de l'avant leurs justes demandes
Les chefs de
train, les
mécaniciens de locomotive et les travailleurs des communications
et de la signalisation déposent leur avis de grève
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Les travailleurs du CP continuent de
mettre de l'avant leurs justes demandes
• Les chefs de train, les mécaniciens de
locomotive et les travailleurs des communications et de la
signalisation
déposent leur avis de grève
Congrès
triennal de la FTQ-Construction
• Les travailleurs de la construction du
Québec défendent la dignité du travail
• Entrevue avec Richard Goyette, avocat en
droit du travail et ancien
directeur général de la FTQ-Construction
Les travailleurs du
transport en commun de Montréal défendent leurs
conditions de travail et le transport public
• Les travailleurs d'entretien donnent un
mandat de grève
Un monopole
américain menace de fermer le Huron Central Railway en Ontario
• Des menaces et du chantage typiques de la
destruction nationale
• Au
calendrier d'événements
Les travailleurs du CP continuent de
mettre de l'avant leurs justes demandes
Les chefs de train, les mécaniciens de
locomotive et les travailleurs des communications et de la
signalisation
déposent leur avis de grève
La Conférence ferroviaire de Teamsters Canada
(CFTC) et la Fraternité internationale des ouvriers en
électricité (FIOE) ont émis un communiqué
de presse le 26 mai pour annoncer qu'ils ont signifié
à Canadien Pacifique (CP) un avis d'intention de faire la
grève, à compter du mardi 29 mai à 22 h,
s'il n'y a pas de
règlement négocié d'ici là.
Les syndicats ont publié l'avis de grève
le lendemain du rapport du Conseil canadien des relations industrielles
selon lequel les travailleurs du CP avaient voté massivement
pour rejeter l'offre finale de la compagnie. Les travailleurs ont
été forcés de voter sur l'offre de la compagnie
sur ordre de la ministre fédérale du Travail le 20
avril
dernier, quelques heures seulement avant le début prévu
de la
grève. Les membres de la CFTC au CP ont voté
à 98,1 % pour rejeter l'offre, avec un taux de
participation d'environ 77 %, tandis que les membres de la
FIOE ont voté à 97,2 % pour la rejeter, avec
une participation de 89 %. La CFTC
représente environ 3 000 chefs de train et
mécaniciens de locomotive au CP et la FIOE représente
environ 360 employés des communications et de signalisation
du CP.
Dans le communiqué conjoint, les syndicats
rapportent qu'après une journée de négociations
avec le CP une fois le vote de rejet de l'offre annoncé, il
était tout à fait clair que l'entreprise refusait
toujours de négocier sur la base des justes demandes des
travailleurs du CP. « Le CP nous offre encore ce que les
travailleurs ont voté pour rejeter il
y a à peine quelques heures. L'entreprise ne veut
clairement pas
respecter ses employés et négocier de façon
sérieuse », dit dans un communiqué le
président de la CFTC, Doug Finnson. « Le CP n'a pas
arrêté de changer ses positions au cours des
négociations et il n'y a pas vraiment d'indication qu'une
entente est possible. Nous avons donné
au Canadien Pacifique toutes les occasions raisonnables de
négocier et d'éviter une grève, mais cela ne nous
a menés nulle part, » a dit l'officier principal de
la FIOE, Steve Martin.
Affiche durant la grève chez CP en 2012, dénonçant
le refus de
longue date de la compagnie de traiter de la question des horaires de
travail.
|
Parmi les questions importantes que les travailleurs
ont soulevées durant les négociations, il y a la fatigue
causée en grande partie par des horaires irrationnels et
dangereux, l'exigence que les travailleurs soient essentiellement
disponibles 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et la
discipline punitive et les relations de travail
conflictuelles de la compagnie. La position de l'entreprise tout au
long des négociations a été de rejeter les
demandes des travailleurs, affirmant que des changements qui
protégent les travailleurs et le public ne
répondent pas au besoin de « flexibilité des
conditions de travail » et que les travailleurs doivent
être « ouverts au
changement » dans le cadre d'un environnement
compétitif.
Le CP compte sur la propagande antiouvrière dans
les médias monopolisés pour appuyer ses attaques contre
les travailleurs. Les médias monopolisés reconnaissent
l'existence des travailleurs ferroviaires seulement quand il y a une
grève ou une menace de grève. Il y a d'ailleurs
déjà des rapports de presse qui attaquent les
travailleurs du CP,
alléguant que leur grève causera des difficultés
aux expéditeurs de grain et aux autres compagnies ferroviaires
qui doivent expédier leurs produits. Ils ne parlent pas des
conditions auxquelles les travailleurs sont confrontés ou de la
justesse de leurs demandes de conditions de travail qui
protègent à la fois les travailleurs et le public. Ils ne
disent pas
non plus que le CP provoque délibérément une
grève et compte sur l'intervention du gouvernement
fédéral pour l'écraser. Le CP compte sur le
gouvernement fédéral pour empêcher une grève
ou forcer par loi le retour au travail des travailleurs en
grève, au nom de « l'intérêt
national » et même de la nécessité de
« continuer la
conversation », alors que celle-ci existe uniquement dans
leur imagination.
Jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu de
négociations pour traiter des graves problèmes auxquels
sont confrontés les travailleurs du CP, ceux qui opèrent
et entretiennent l'ensemble du réseau ferroviaire et qui
connaissent directement les dangers posés à
eux-mêmes et au public par leurs conditions de travail. Les
travailleurs rejettent les menaces
et tiennent bon. Leurs demandes sont justes et leur lutte pour un
contrat acceptable par l'exercice de leur droit de retirer leur
capacité de travail doit être appuyée.
Congrès triennal de la
FTQ-Construction
Les travailleurs de la construction du Québec
défendent la dignité du travail
La FTQ-Construction, le syndicat de la construction
affilié à la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec, tient son congrès triennal
à Victoriaville du 5 au 7 juin. Avec plus
de 75 000 membres, il est le plus grand des cinq syndicats de
la construction du Québec, comprenant 43 % de tous les
travailleurs de la construction. Le congrès va discuter de ce
que le syndicat a accompli au cours des quatre dernières
années et établir son programme pour les quatre
années à
venir. Comme il s'agit d'une année électorale
générale au Québec, le congrès va aussi
aborder
la plateforme électorale de la FTQ-Construction, avec les
principales
revendications qu'elle va présenter.
Le congrès se tient à un moment crucial
pour les travailleurs qui doivent trouver la façon de
défendre le syndicat qui subit une grande pression de se
soumettre à l'offensive antisociale des grandes entreprises de
la construction et du gouvernement du Québec à leur
service. Les travailleurs et leur syndicat ont été la
cible d'attaques organisées
par l'État et de la propagande calomnieuse qui les accuse de
corruption et d'activités de type mafieux sur les chantiers de
construction, alors qu'il est notoire que ces choses-là sont la
marque de commerce des grandes entreprises de construction. Les
travailleurs ont fait face à ces attaques avec courage et
parfois avec un esprit de défi lorsque
nécessaire. L'accusation d'intimidation qui leur est
portée, alors qu'ils organisent
à la défense de leurs droits contre le refus des
employeurs de leur fournir des conditions de travail adéquates
et même de leur payer leur salaire comme convenu, illustre bien
la
vision profondément antiouvrière de leurs accusateurs.
Forum ouvrier publie une entrevue avec
Richard Goyette, avocat en droit du travail et ancien directeur
général de la FTQ-Construction, sur les problèmes
et les défis auxquels sont confrontés les travailleurs de
la construction à l'heure actuelle.
Forum ouvrier souhaite tout le succès
possible aux délégués du congrès de la
FTQ-Construction qui vont délibérer sur la façon
de faire entendre leur voix et de mener une action effective pour
fournir des solutions aux problèmes auxquels ils font face.
Entrevue avec Richard Goyette,
ancien directeur général de la FTQ-Construction
Forum ouvrier : Alors que la
FTQ-Construction se prépare à tenir son congrès
triennal, quels sont selon toi les principaux problèmes auxquels
les travailleurs de la construction du Québec sont
confrontés en ce moment ?
Richard Goyette : Les
problèmes remontent à loin. À chaque fois que les
gouvernements se sont penchés sur l'industrie de la construction
depuis les 50 dernières années, plutôt que de
dire que le problème c'est l'absence de sécurité
d'emploi et d'ancienneté, l'absence de sécurité du
revenu, le nombre effarants de
morts par année, au lieu de s'occuper des côtés
humains de la construction, ils ont rendu les politiques plus
restrictives, policières, mis des gens à l'amende, etc.
Ils ont négligé de dire que c'est une industrie
précaire, dangereuse, cyclique, saisonnière, qu'en
moyenne les chantiers durent deux mois et demi bien qu'il y en ait qui
durent beaucoup plus
longtemps. À chaque fois qu'il y a eu des crises dans
l'industrie, ils ont dit que le problème ce sont les syndicats
qui se battent entre eux. Même quand ils ont organisé des
commissions d'enquête pour nous châtier, dans les
recommandations des commissions revenait toujours la question que la
source des problèmes c'était le problème d'assurer
le gagne-pain des travailleurs, le problème de l'absence de
sécurité, que ce soit la sécurité
d'emploil, du revenu ou la sécurité physique sur les
chantiers.
Protestation de travailleurs de la construction du Québec
pendant leur grève de 2017 contre la mobilité du travail
à tout vent et les horaires de travail
déstabilisés.
|
Si tu veux régler les problèmes de la
construction, ce n'est pas en mettant des mesures de répression
c'est en donnant aux gens une sécurité, c'est cela le
problème. Si tu te fais voler ton salaire et la Commission de la
construction du Québec est très longue à
réagir, et cela ne peut faire l'objet d'un grief, dans une
industrie où il y a
des milliers de blessés, 50 mort par année,
où on travaille au noir et qu'on te met au silence, où
les dispositions de la Loi sur la santé et la
sécurité du travail qui est en vigueur
depuis 1980 n'ont toujours pas été
promulguées dans la construction, il y aura toujours des crises
dans l'industrie. Le gouvernement se permet toujours
d'intervenir en faveur des propriétaires, des
maîtres-d'oeuvre et des grosses entreprises au moyen de la
répression des travailleurs. La main-d'oeuvre dans l'industrie
de la construction est maintenue dans une situation précaire,
comme si l'industrie n'était pas une industrie
structurée. Prenons par contre l'exemple des grutiers. Eux, ils
ont une clause
d'ancienneté et de sécurité d'emploi. C'est eux
qui déclarent le plus d'heures, qui font le plus de temps
supplémentaire déclaré. L'employeur ne peut pas
dire au grutier de ne pas déclarer ses heures, qu'il va le
mettre dehors s'il les déclare. Et voilà que c'est sur
eux qu'on frappe, avec le nouveau règlement pour permettre
à n'importe qui de faire
du levage. Si ce n'est pas planifié, j'aimerais qu'on
m'explique. Et ils savent très bien que dans le cas des
grutiers,
cela met en péril la sécurité des travailleurs et
du public.
On nous parle de pénurie d'emploi dans la
construction pour essayer de justifier ce genre de mesures. Parmi les
travailleurs et les salariés de la construction, il y en
a 18 % qui quittent le métier à chaque
année. Ce n'est pas une pénurie de main-d'oeuvre, c'est
une pénurie de capacité de rétention. Les crises
dans l'industrie de la
construction sont réglables, sans police. Sécurité
d'emploi, sécurité du revenu, droit de rappel, rappel des
surplus quand il manque vraiment de main-d'oeuvre, dispositions de la
loi de santé et sécurité appliquées une
fois pour toutes dans la construction. Les solutions sont là. Je
ne crois pas que les gouvernements vont le faire, à moins qu'on
leur
arrache ces solutions. Il faut se rappeler que 68 % des
contrats dans la construction sont gouvernementaux. Est-ce que le
gouvernement préfère la précarité en tant
qu'administrateur et qu'il ne veut pas trop de soucis et laisse les
compagnies faire ce qu'elles veulent ?
FO : Quel rôle
joue le projet de loi 152, la Loi modifiant diverses
dispositions législatives concernant le domaine du travail afin
principalement de donner suite à certaines recommandations de la
Commission Charbonneau, face
à
cette
situation ?
RG : La première
chose,
c'est de tirer les conclusions, que le problème ce sont les
insécurités, les instabilités. Le projet de
loi 152 est une mesure de plus pour imposer le silence aux
travailleurs et dans l'industrie. Il ajoute des mesures
répressives.
Le projet de loi 152 touche entre autres choses la
fonction de représentant syndical qui a porté un geste
qu'ils appellent de l'intimidation. Si tu es reconnu coupable
d'intimidation, tu ne pourras plus tenir un rôle de
représentant syndical pendant 5 ans. Si tu as
été reconnu coupable dans ton passé, cette mesure
va s'appliquer à toi aussi. Le
projet de loi en rajoute sur les infractions qui constituent de
l'intimidation. C'est fait de façon
délibérée. Cela se discute partout dans
l'industrie que c'est pour décapiter sur le plan professionnel
ceux dont on veut se débarrasser parce qu'ils ont brassé
les choses, pas pour se mettre de l'argent dans leurs poches, pour
défendre leurs membres. En ce
qui concerne la santé-sécurité, si tu lèves
le ton pour défendre la vie d'un travailleur, tu viens
d'intimider l'employeur. Tu essaies d'abord poliment de le convaincre,
puis tu lèves le ton et tu peux perdre la possibilité
d'être représentant syndical pour une période
allant jusqu'à 5 ans.
FO : Quelles sont les
perspectives qui s'ouvrent aux travailleurs à ton avis ?
RG : Il faut parler
des solutions, comme je viens de le mentionner. Il faut retourner
à nos planches à dessin et établir des processus
de sécurité du revenu, de sécurité physique
et de sécurité d'emploi. Puis il faut établir le
plan de revendications et les moyens d'action pour les réaliser.
Il faut une plateforme de
revendications pour l'action politique et l'action sociale. Il faut
montrer que nos revendications servent l'intérêt
collectif, ce qui est le cas, mais le montrer. Montrer que la
sécurité d'emploi, la disponibilité
régionale des emplois, c'est bon pour la région. Si tu
fais vivre les gens de la région, ce n'est pas comme de l'argent
qui va dans les poches des
millionnaires, cela reste dans la région. Il y a un lien direct
entre nos revendications et l'intérêt public. Il serait
bon aussi de travailler sur l'opinion publique, ce n'est pas facile
parce qu'elle est filtrée par les médias. Mais au moins
pour qu'elle dise que peut-être on a raison.
Les travailleurs de la construction construisent le
Québec. Ils sont fiers de leur métier. C'est une belle
industrie. Nous sommes partout, dans les écoles, les
hôpitaux, dans l'agroalimentaire, dans la pétrochimie,
l'avionnerie.
Ce sont des êtres humains qui font ce travail. Il
faut s'occuper de ces humains.
Il faut le faire. C'est ça mon message.
Les travailleurs du transport en commun
de Montréal défendent
leurs conditions de travail et le transport public
Les travailleurs d'entretien donnent
un mandat de grève
Vote de grève des travailleurs d'entretien du transport en
commun de Montréal
le 27 mai 2018 (CSN)
Réunis en assemblée
générale le 27 mai, les travailleurs d'entretien de
la Société de transport de Montréal (STM) ont
donné à 98 % un mandat de grève
générale illimitée à leur syndicat à
exercer au moment
jugé opportun.
Les 2400 travailleurs d'entretien et leur
syndicat, le Syndicat du transport de Montréal-CSN, font
état d'une avalanche de concessions qui leur sont
demandées et qui équivaudraient pratiquement au
démantèlement de leur convention collective et à
une violation systématique de leurs droits. Les principales
concessions concernent la
conversion de quarts de travail de jour en quarts de soir et de nuit,
l'imposition du temps supplémentaire et la privatisation de
services.
Le 24 mai, la Société de transport
de Montréal (STM) a annoncé qu'elle va demander
unilatéralement au gouvernement du Québec, le 6 juin
prochain, l'intervention d'un médiateur dans ses
négociations avec le Syndicat du transport de Montréal.
Le 14 mai, la STM avait demandé au syndicat de
présenter une demande
conjointe pour que le gouvernement nomme un médiateur, mais le
syndicat avait refusé. Pour justifier sa requête de la
médiation, la STM invoque une impasse dans la négociation
avec les employés d'entretien, le fait qu'ils ont refusé
de faire des heures supplémentaires dans la semaine du 7 mai et
qu'ils s'apprêtaient à voter d'autres
moyens pour faire échec aux concessions.
En fait, l'impasse dont il est question est
créée de toutes pièces par la STM pour extorquer
des concessions antiouvrières et attaquer les services, sous la
menace d'un décret des conditions de travail. Les
négociations se tiennent sous les auspices de la Loi 24
adoptée par le gouvernement du Québec en 2016 qui a
restructuré les
négociations dans le secteur municipal. En demandant
unilatéralement l'intervention d'un médiateur, la STM
précipite le processus prévu par la Loi
qui établit des échéanciers aux
négociations et impose la médiation. Ceci mène
à la nomination d'un mandataire spécial si la
médiation échoue ou si le gouvernement décide
qu'il
existe des circonstances spéciales pour la nomination de ce
mandataire. Sur réception du rapport secret du mandataire qui
fait état de l'échec de la négociation, le
ministre peut présenter un projet de loi de décret de la
convention collective.
Armée de ces pouvoirs de police, la STM refuse
donc de négocier avec ses travailleurs pour les soumettre au
chantage d'« accepter » l'inacceptable ou de faire
face au décret de leurs conditions. Les travailleurs d'entretien
rejettent ce chantage et demandent une convention
négociée qui leur est acceptable et qui défend les
services à la population.
Pendant ce temps, les 4 500 chauffeurs
d'autobus et opérateurs de métro de la STM
négocient également une nouvelle convention collective et
font face au
refus de la STM d'accéder à leurs justes revendications
pour des circuits qui correspondent aux conditions réelles des
conditions de la circulation à Montréal. Eux aussi sont
sous le coup de la Loi 24.
Un monopole américain menace de
fermer le Huron Central Railway en Ontario
Des menaces et du chantage typiques de la destruction
nationale
L'économie a besoin d'une
nouvelle direction prosociale
Carte du Huron Central Railway (cliquer sur l'image pour l'agrandir)
Le monopole américain Genesee & Wyoming
menace de fermer le chemin de fer long de 283 km qu'il exploite
entre Sudbury et Sault-Ste-Marie dans le Nord de l'Ontario. Pour
continuer d'exploiter le chemin de fer au-delà de cette
année, le cartel mondial américain exige 46,2
millions $ en subsides publics des
gouvernements provincial et fédéral.
À chaque année, 13 000 wagons
de marchandises transigent par ce chemin de fer à l'intention de
plusieurs compagnies dans le nord-est dont trois expéditeurs
industriels importants, Essar Steel Algoma à Sault-Sainte-Marie,
la papeterie Domtar à Espanola et la scierie EACOM à
Nairn Centre. Le chemin de fer Huron Central
(HCR) est lié à la principale ligne de CP à
Sudbury. Genesee & Wyoming exploite le HCR en vertu d'un bail
signé en 1997 avec le Canadien Pacifique, le
propriétaire de la ligne ferroviaire.
La compagnie ferroviaire se plaint que les tarifs du
transport de marchandises payés par les expéditeurs sont
inférieurs à son prix de production du service de
transport, compte tenu surtout de la valeur requise pour entretenir la
ligne. La compagnie américaine a reçu des fonds publics
pendant toute la durée du bail. La ville de Sault-Ste-Marie et
les gouvernements fédéral et ontarien ont accordé
en 2010 des subsides gouvernementaux à Genesee &
Wyoming pour une somme de 33 millions $. La compagnie revient
à la charge et exige maintenant 23,1 millions $ de la
province et un montant équivalent du gouvernement
fédéral. En cas de refus, Genesee &
Wyoming menace d'abandonner le chemin de fer.
Ceci pose un sérieux problème aux
résidents et aux entreprises du Nord de l'Ontario. Les
expéditeurs disent qu'ils ne peuvent débourser davantage
pour la livraison de leurs marchandises parce que leurs produits
deviendraient non concurrentiels sur les marchés ailleurs que
dans le nord. Les subsides d'État au chemin de fer sont en
partie des
subsides aux expéditeurs, en particulier aux trois grands
producteurs industriels. La papeterie Domtar et la scierie EACOM
subissent la pression grandissante des tarifs accrus aux
États-Unis tandis qu'Algoma Steel est presque toujours en crise
et a constamment recours à l'état d'exception des
pouvoirs de la protection de la faillite de la Loi sur
les arrangements avec les créanciers des compagnies.
Si on transformait le HCR en entreprise publique, cela
empêcherait la compagnie américaine d'exproprier et de
retirer la valeur sous forme de profit privé, et ce serait un
pas dans la bonne direction. Par contre, cela institutionnaliserait et
rendrait permanents les taux subventionnés de l'État pour
les principales industries ayant recours au service
public. Il faudrait aller chercher la valeur ailleurs dans
l'économie pour compenser le manque de revenus du chemin de fer
public. Cela perpétuerait les stratagèmes pour payer les
riches pour ces grandes industries privées. Comme c'est le cas
en général, d'autres intérêts privés
refuseraient de payer pour ce subside par le biais des impôts des
sociétés ou d'autres moyens. Ce manque à gagner
serait alors manipulé et servirait à invoquer
l'austérité pour le peuple et des réductions dans
la valeur échangée contre la valeur créée
au sein de programmes sociaux tels l'éducation et la
santé publiques ou encore à justifier des levés de
fonds
sous forme d'emprunts faits par l'État auprès de
créanciers
privés, ce qui est encore une fois un programme pour payer les
riches.
Le refus de traiter de la question de la destruction
nationale vient d'un refus de reconnaître que la source du
problème est dans la rivalité pour le profit maximum
entre les différentes parties de l'économie sous le
contrôle et la propriété d'intérêts
privés. Chaque partie revendique son droit d'exproprier le plus
de nouvelle valeur possible que les
travailleurs produisent au détriment des autres parties et de
l'ensemble. Elles se battent sans arrêt pour en exproprier le
plus gros montant possible à
l'avantage de leurs propres intérêts privés. Cette
rivalité continuelle pour la
valeur que les travailleurs produisent est en contradiction avec le
caractère socialisé de l'économie moderne et de
ses
parties interreliées. L'échange de valeur au sein de
l'économie socialisée doit être fondé sur
l'avantage réciproque afin de consolider l'ensemble
conformément à son caractère moderne
interrelié.
Une façon d'y remédier serait une
nouvelle direction prosociale pour l'économie qui
éliminerait la rivalité entre ses parties
interreliées et remplacerait cette rivalité par la
coopération à l'avantage réciproque et pour le
bien commun des parties interreliées et de l'ensemble. Cette
économie fonctionnerait comme un tout unique, harmonieux et
interrelié dont le but serait l'édification nationale au
service du bien-être de l'économie et du peuple
plutôt qu'un objectif contraire à ce bien-être comme
celui d'exproprier la valeur pour le
bénéfice de cartels privés qui rivalisent entre
eux.
Avec cette nouvelle direction, la valeur que les
travailleurs produisent dans les usines, que ce soit à Algoma,
Domtar ou EACOM, ne se retrouverait pas dans des
coffres privés extérieurs à l'économie,
mais
resterait dans le nord et serait redistribuée
conformément au caractère moderne, socialisé et
interrelié de l'économie. Cela
consoliderait et développerait le tout et ses parties
interreliées, en particulier l'industrie manufacturière,
l'infrastructure, les services publics et les programmes
sociaux locaux.
La production et la réalisation de nouvelle
valeur dans l'économie est inégale et nécessite la
coopération pour fonctionner sans interruption et sans crises.
Par exemple, les faibles volumes et les longues distances du HCR
résultent en une plus faible réalisation de la valeur
produite. Une nouvelle valeur doit être apportée pour
maintenir le
chemin de fer pour le bien commun de l'ensemble. C'est aussi de cette
façon qu'on pourrait développer le service ferroviaire
aux passagers partout dans le Nord de l'Ontario, ce qui est une
revendication pressante et une nécessité pour le peuple.
Les intérêts privés en rivalité les uns avec
les autres refusent de coopérer pour le bien commun.
Le
déplacement de nouvelle valeur a déjà
fonctionné au Canada pour appuyer l'édification nationale
mais seulement de façon limitée. Certaines entreprises
publiques ont hérité d'un monopole comme Postes Canada,
Air Canada dans ses premiers balbutiements et même le Canadien
National à un certain moment. La nouvelle valeur
réalisée plus élevée
grâce aux routes plus courtes et plus achalandées a
été déplacée vers les routes où la
nouvelle valeur réalisée était moindre. Pour que
cela fonctionne avec le HCR, ou avec le chemin de fer et le port
menacés dans le Nord du Manitoba que les propriétaires
américains refusent de réparer et d'exploiter, pour ne
donner que deux exemples, il
faudrait transformer tout le système de
chemins de fer au Canada en une entreprise publique unique, ce qui
permettrait à la valeur réalisée d'être
déplacée des routes plus profitables vers celles qui sont
moins utilisées et sont plus longues.
Cela maintiendrait les subsides pour payer les riches
accordés aux industries privées comme Algoma, Domtar et
d'autres bénéficiaires, mais un certain équilibre
pourrait être établi pour qu'ils exproprient un profit
moyen et ne soutirent pas autant à l'économie. S'ils
refusaient ces arrangements, ils pourraient céder leur droit de
propriété et de
contrôle et rendre les industries publiques pour qu'elles servent
l'économie et le bien commun.
D'une façon ou d'une autre, quelque chose de
radical s'impose pour changer la direction et le but de
l'économie si le Canada veut avoir une économie stable et
viable sans crises récurrentes et qui sert le peuple de
manière égale dans toutes les régions du pays. On
ne peut maintenir la direction actuelle de concurrence pour le profit
maximum
privé, de crises constantes et de programmes de payer les riches
au détriment de la sécurité économique et
du bien commun. On doit y mettre fin.
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