Forum ouvrier

22 mai 2018

La lutte des travailleurs du transport pour
leurs droits et leur dignité

Les camionneurs en vrac du Québec
manifestent pour défendre leur
moyen de subsistance

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Les camionneurs entourent l'Assemblée nationale à Québec lors de la journée
d'action le 14 mai 2018.

La lutte des travailleurs du transport pour leurs droits et leur dignité
Les camionneurs en vrac du Québec manifestent pour défendre leur moyen de subsistance
La lutte des camionneurs en vrac révèle l'ordre du jour de payer les riches - Normand Chouinard

Les travailleurs intensifient leur lutte contre les attaques à leur santé et sécurité et à celle du public
Entrevue avec Evans Dupuis, directeur de l'Union des opérateurs grutiers (local 791G de la FTQ-Construction)

À titre d'information
Le projet de loi 152 sur la construction est amendé par une commission de l'Assemblée nationale du Québec


Les mineurs luttent pour leurs droits
Les travailleurs de Compass Mineral à Goderich, en Ontario, en grève contre des concessions antiouvrières



La lutte des travailleurs du transport pour leurs droits et leur dignité

Les camionneurs en vrac du Québec manifestent pour défendre leur moyen de subsistance 

Des milliers de camionneurs en vrac membres de l'Association nationale des camionneurs artisans (ANCAI), ont manifesté dans toutes les régions du Québec le 14 mai dernier pour condamner l'inaction du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports (MTMDET) face aux pratiques corrompues des entreprises de construction. Ils se sont rendus devant les locaux des différents centres de services du MTMDET et ont organisé des défilés devant plusieurs chantiers d'infrastructures majeurs qui sont en cours au Québec. Selon le communiqué de l'ANCAI, les actions visent à condamner l'inaction du MTMDET « qui n'a pris aucune mesure concrète pour empêcher la fausse facturation dans le transport du vrac dans les marchés publics », c'est à dire que l'utilisation de camionneurs n'ayant pas d'accréditation légale se poursuit jusqu'à aujourd'hui. Les camionneurs en vrac membres de l'ANCAI sont des transporteurs indépendants qui possèdent en général un à trois camions. Ils ne sont affiliés à aucune entreprises de construction d'infrastructure et transportent les matériaux nécessaires (pierres, agrégats, bitumes...) dans les différents chantiers de construction du Québec. Ils s'inquiètent de leur survie en tant que camionneurs indépendants.

Dans le système actuel, la distribution des contrats sur les chantiers publics est faite par des organismes de courtage supervisés par la Commission de la construction du Québec. Les entreprises de construction qui obtiennent des contrats font part de leurs besoins en camionnage à ces organismes, qui redistribuent les tâches aux camionneurs inscrits à chaque bureau dans toutes les régions du Québec. Ces organismes de courtage possèdent des comptes en fidéicommis par où transitent toutes les transactions financières entre l'entreprise de construction et le camionneur artisan. Depuis 2012, le ministère des Transports a ouvert la possibilité aux entreprises de construction de faire appel à des entreprises de camionnage qui ne sont pas inscrites à ces bureaux de courtage. Selon l'ANCAI, cela fait pression sur les travailleurs pour qu'ils travaillent au noir et encourage la fausse facturation et la corruption. L'ANCAI s'inquiète aussi du fait que les entreprises de construction souhaitent étendre encore plus le recours aux transporteurs sans courtage. Jusqu'à 50 % des dépenses reliées au camionnage en vrac pourraient ainsi échapper aux membres de l'ANCAI. Toujours selon l'association, c'est plus de 75 millions $ qui échappent désormais aux camionneurs artisans qui leurs revenaient de droit auparavant.

La colère des camionneurs de vrac membres de l'ANCAI s'est exprimée de manière particulièrement forte lors de leur dernier congrès qui s'est tenu du 18 au 22 avril dernier. Les camionneurs ont été très choqués d'entendre qu'à une table de travail créée par le gouvernement, il y a eu des représentations pour augmenter de 70 à 80 % le recours au camionnage sans courtage. C'est à ce congrès qu'a été décidée la journée d'action du 14 mai dernier.

Suite à cette journée d'action, l'ANCAI demande une rencontre avec le ministre dans les plus brefs délais afin de discuter de la mise en application des solutions durables et préventives qu'ils ont présentées à la Table ministérielle. Ces solutions « assureront la fourniture de camions et l'intégrité des dépenses en camionnage en vrac dans les marchés publics, notamment celles du Ministère des Transports », indique leur dernier communiqué.

Aylmer

Drummond

Rimouski

Gaspé

(Photos: ANCAI)

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La lutte des camionneurs en vrac révèle l'ordre
du jour de payer les riches


Cent camions envahissent le centre de gestion du matériel roulant à Québec pendant la journée d'action 

Les travailleurs du Québec et du Canada doivent appuyer les camionneurs en vrac qui ont mené des actions le 14 mai à la défense de leur moyen de subsistance. En participant consciemment à mettre en pratique une décision qu'ils avaient prises eux-mêmes lors de leur dernier congrès en avril, les camionneurs en vrac ont affirmé leur détermination à se faire respecter et se faire entendre. Ils ont rejeté par le fait même les pressions exercées sur eux pour qu'ils acceptent comme un fait accompli les nouveaux arrangements qui sont en cours dans le secteur des grands travaux d'infrastructures et de construction. Ces actions du gouvernement abaissent les conditions de travail des camionneurs au profit des intérêts privés. Les camionneurs rejettent également les mensonges à l'effet que leur lutte ne défend que leurs « intérêts corporatistes ». Ils affirment leur droit de décider de l'avenir de l'industrie et de leur communauté de camionneurs. Ils savent que leur vie est entièrement déstabilisée par les tentatives des grandes entreprises d'infrastructures et de construction et des différents paliers gouvernementaux de diviser les camionneurs en vrac et de les mettre en compétition les uns contre les autres pour que les intérêts privés s'emparent d'une plus grande partie de la richesse qu'ils produisent collectivement.

En rejetant la déréglementation de leur métier, ils défendent tous les camionneurs. Ce ne sont pas seulement les 5200 camionneurs du vrac de l'ANCAI qui vivent une profonde insécurité causée par cette division, c'est l'ensemble des camionneurs de cette industrie qui se retrouvent piégés par la collusion des grands intérêts privés et du gouvernement. Les grands projets d'infrastructures publiques qu'entendent réaliser les différents paliers gouvernementaux et les énormes sommes de capitaux qui vont être investies sont l'objet de convoitise et de féroce compétition de la part des monopoles de la construction. Tout comme les travailleurs de la construction, les camionneurs en vrac se retrouvent au centre du tumulte créé par l'appétit sans fin de ces prédateurs pour le trésor public. L'unité de tous les camionneurs qui oeuvrent dans le secteur du transport en vrac est essentielle pour contrer les tentatives des gouvernements et des entreprises d'abaisser leurs conditions et de les priver de leur moyen de subsistance et de leurs droits. En manifestant dans tout le Québec le 14 mai, les camionneurs en vrac ont montré que les actions du ministère du Transport visent à payer les riches. La réglementation dans le secteur du camionnage doit avoir comme objectif d'assurer les droits de tous les camionneurs et un équilibre qui profite au secteur et non à des intérêts privés triés sur le volet.

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Les travailleurs intensifient leur lutte contre les attaques à leur santé
et sécurité et à celle du public

Entrevue avec Evans Dupuis, directeur de
l'Union des opérateurs grutiers
(local 791G de la FTQ-Construction)


Les grutiers manifestent à Montréal le 5 mai 2018 contre les changements à la réglementation du secteur.

Forum ouvrier : Cela fait des mois que vous vous opposez à la nouvelle réglementation concernant la formation des grutiers qui a été adoptée le 14 mai dernier par la Commission de la construction du Québec (CCQ). La réglementation élimine le caractère obligatoire du Diplôme d'études professionnelles (DEP) pour devenir grutier et privilégie une formation en entreprise donnée sur le tas par des compagnons grutiers, beaucoup moins élaborée et beaucoup plus courte. Quels sont les plus récents développements à ce sujet ?

Evans Dupuis : Nous avons tenu une manifestation de plusieurs centaines de grutiers à Montréal le 5 mai dernier. Nous avons aussi déposé une plainte auprès du Protecteur du citoyen. La plainte fait valoir que la réglementation ne respecte par la norme de la conduite des grues et la Loi sur la santé et la sécurité du travail. Elle fait valoir que la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) n'a pas été consultée et n'a pas joué son rôle de s'assurer que la réglementation respecte les normes de santé et sécurité. Elle aurait dû intervenir.

C'est la CNESST (anciennement CSST, Commission de la santé et de la sécurité du travail) qui est à l'origine du règlement du milieu des années 1990 qui exige une formation professionnelle obligatoire pour devenir grutier. Le Protecteur du citoyen va faire son enquête et présenter son rapport à l'Assemblée nationale.

FO : Que dis-tu des arguments de la CCQ comme quoi le nouveau règlement est nécessaire pour pallier à un manque de main-d'oeuvre ?

ED : C'est faux. Il n'y a pas de pénurie de main-d'oeuvre. C'est un prétexte. Ça fait deux mois qu'on le dénonce et maintenant la CCQ a changé son discours. Elle dit que c'est pour pallier à une éventuelle pénurie de main-d'oeuvre. Le règlement n'a rien à voir avec une pénurie de main-d'oeuvre. Parce que depuis le 14 mai, n'importe quel compagnon d'un autre métier peut aller à la CCQ demander une carte d'apprenti grutier et il va entreprendre la formation en entreprise. En passant, c'est ce qu'on avait avant la formation obligatoire et il y avait plein d'accidents.

La CCQ dit aussi qu'elle veut assurer la polyvalence des métiers. Le métier de grutier est un métier dangereux. On n'a pas besoin de polyvalence. Au contraire il faut s'assurer que tout grutier a une formation académique adéquate. Si le DEP n'est plus tout à fait à jour, on peut examiner le problème. C'est une question de santé et sécurité. La polyvalence n'a rien à voir là-dedans.

Il faut savoir que nous sommes le métier dans l'industrie de la construction qui déclarons le plus d'heures. C'est nous qui faisons respecter le plus la convention collective. Le grutier refuse de travailler en-dessous de la table. Il fait respecter les heures qu'il fait. Nous nous assurons du respect des règles de santé et sécurité. Si un employeur dit au grutier, qui est seul dans sa machine, qu'il doit faire un certain travail, il y a 20-30-40 travailleurs sur le chantier qui dépendent de sa décision. La pression est forte. C'est pour ça qu'il a la formation professionnelle qui lui donne confiance pour décider ce qui est sécuritaire ou non et un sens des responsabilités qu'il assume. Et il y a notre syndicat qui intervient pour dire que tel travail n'est pas sécuritaire. Il y a une norme dans le travail des grutiers qui dit que « le grutier a le dernier mot ». Mais si le grutier a été formé en entreprise et que son employeur qui l'a formé lui dit « fais ça » le travailleur n'est pas aussi conscient du danger et aussi il a peur à son emploi. C'est dangereux pour le travailleur et les autres travailleurs du chantier, c'est dangereux pour le public parce que les grutiers travaillent souvent dans les endroits publics.

Prenons le cas du laveur de vitres qui est mort il y a deux ans à l'UQAM quand la grue a renversé. Le rapport d'enquête de la CSST a montré que la machine avait été utilisée au-delà de sa capacité permise. Un grutier formé aurait dit « non, je ne vais pas aller au-delà de la capacité permise de la grue ».

Nous sommes en train de préparer d'autres actions, d'autres mesures.


(Photos: FTQ Construction)

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À titre d'information

Le projet de loi 152 sur la construction est
amendé par une Commission de l'Assemblée nationale du Québec

La Commission de l'économie et du travail de l'Assemblée nationale au Québec a tenu des sessions sur le projet de loi 152, Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine du travail afin principalement de donner suite à certaines recommandations de la Commission Charbonneau. Ce projet de loi qui prétend être dans la foulée d'une enquête sur la corruption dans l'industrie de la construction vise en fait à criminaliser les travailleurs lorsqu'ils défendent leurs droits. La Commission a adopté tous les articles du projet de loi sauf un et en a amendé quelques uns.

La plus grande partie de la discussion a porté sur la section du projet de loi qui criminalise les actions des travailleurs ou des communautés qui peuvent mener à une interruption ou à un ralentissement des activités sur les chantiers de construction.

Le projet de loi 152 propose d'amender l'article 113.1 de la loi R-20, Loi sur les relations du travail, la formation professionnelle et la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction , qui traite de l'obstruction des activités sur les chantiers de construction :

L'article 113.1 de la loi R-20 se lit comme suit en ce moment :

« Quiconque use d'intimidation ou de menace dans le but de provoquer une entrave, un ralentissement ou un arrêt des activités sur un chantier commet une infraction et est passible d'une amende de 1 137 $ à 11 370 $ pour chaque jour ou partie de jour que dure l'infraction. » [Notre souligné]

Le projet de loi 152 remplace « dans le but de provoquer » par « susceptible de provoquer ».

Lors des séances de la commission, la ministre du Travail s'est délectée de la différence juridique entre « dans le but de provoquer » et « susceptible de provoquer ». Cette différence, a-t-elle fait valoir, évite d'avoir à prouver l'intention de ceux qui ont entravé l'activité du chantier. Les employeurs ou les juges ont maintenant le pouvoir de criminaliser les travailleurs et les gens des communautés simplement en déclarant que, selon eux, l'action incriminée « était susceptible de provoquer une entrave, un ralentissement ou un arrêt des activités sur un chantier ».

La ministre du Travail a fait adopter un amendement qui remplace « susceptible de provoquer » par « raisonnablement susceptible de provoquer » comme si cela allait apaiser ceux qui sont opposés à ces mesures. C'est simplement de l'hypocrisie libérale parce que la personne qui a tout pouvoir de décider si l'action était « raisonnablement susceptible » ou simplement « susceptible » de provoquer une entrave demeure l'employeur ou le juge.

Pourquoi les travailleurs ont mené une action à la défense de leurs conditions ; pourquoi les communautés ont mené une action à la défense de l'emploi régional, ou pourquoi les nations autochtones ont érigé un barrage à la défense de leurs terres ou de l'environnement, cela n'intéresse pas la ministre ou la commission. Les intérêts privés leur demandent de traiter en criminels ces gens qui risquent de nuire à leurs profits et tous les partis sont ravis de rendre service. Le plus souvent, ceux qui posent une menace à leurs intérêts privés sont les travailleurs qu'ils engagent pour créer la valeur qu'ils exproprient, laquelle est l'objet et l'objectif de leurs intérêts privés. La ministre et la commission prennent ouvertement partie, avec le projet de loi 152, en faveur des employeurs lors de leurs disputes avec leurs employés et leurs représentants au sujet des conditions de travail ou d'emploi et de la mise en oeuvre en pratique de ces conditions.

La ministre du Travail a fait adopter le même amendement à une partie de l'article 15 du projet de loi 152 qui se lit ainsi à l'heure actuelle :

« Commet une infraction et est passible d'une amende de 1 541 $ à 15 373 $ quiconque use d'intimidation ou de menace susceptible de contraindre un employeur à prendre une décision à l'égard de la gestion de la main-d'oeuvre dans l'industrie de la construction ou de l'empêcher de prendre une telle décision ou autrement lui impose une telle décision. »

En vertu de l'amendement, « susceptible de contraindre un employeur » est remplacé par « raisonnablement susceptible ».

À noter que le châtiment du représentant syndical déclaré coupable d'infraction à ces articles demeure la perte du droit d'occuper un poste de représentation syndicale pour une période allant jusqu'à cinq ans.

Parmi les autres amendements, il y a le retrait de l'article 18 qui disait :

« L'association de salariés, le représentant d'une telle association ou le salarié qui tient une réunion de salariés sur les lieux du travail sans le consentement de l'employeur ou qui ordonne, encourage ou appuie la tenue d'une telle réunion commet une infraction et est passible, pour chaque jour ou partie de jour que dure l'infraction, d'une amende de 7 842 $ à 78 411 $ dans le cas d'une association ou d'un représentant, et d'une amende de 1 120 $ à 11 202 $ dans le cas d'un salarié. ».

Il est possible que les interventions des syndicats en commission parlementaire aient joué un rôle dans le retrait de cet article parce qu'ils l'ont fermement dénoncé comme une attaque à leur droit fondamental d'organiser aux endroits de travail. La ministre dit plutôt que les employeurs ne trouvaient pas cet article vraiment nécessaire car la loi R-20 comprend déjà un article qui interdit la réunion de travailleurs sur les chantiers sans leur consentement. La préoccupation première du projet de loi est l'interdiction des actions de ralentissement et d'interruption des activités pour des questions de conditions de travail et d'application par les employeurs des conditions d'emploi et des normes. Autrement dit, si on veut paraphraser la ministre, la préoccupation première du projet de loi est de priver les travailleurs de toute possibilité d'entraver l'exercice du droit de gérance des employeurs sous peine de criminalisation.

Pour de plus amples informations sur le projet de loi 152, lire le numéro du 25 janvier 2018 de Forum ouvrier.



Les mineurs luttent pour leurs droits

Les travailleurs de Compass Mineral à
Goderich, en Ontario, en grève contre des
concessions antiouvrières

Les travailleurs de la mine de sel Compass Minerals à Goderich, en Ontario, sont en grève depuis le 27 avril contre les demandes de concessions antiouvrières des propriétaires américains. Les 350 travailleurs engagés dans la production, l'expédition et l'entretien sont membres de la section locale 16-0 d'Unifor et ont refusé des concessions à leur convention collective, dont une réduction des avantages sociaux, des quarts prolongés, des heures supplémentaires obligatoires et un affaiblissement des dispositions contractuelles existantes. Les travailleurs rapportent que les demandes de l'entreprise équivalent à annuler 50 ans de négociation de conventions collectives à la mine, ce qu'ils ne permettront pas. Ils rapportent qu'ils ont lutté avec succès dans le passé contre les heures supplémentaires obligatoires et sont déterminés à ne pas être forcés de faire des heures supplémentaires aujourd'hui. L'entreprise prétend devoir démanteler la structure des quarts de travail afin de rendre la production plus efficace et les opérations générales plus compétitives.

Compass Minerals a clairement indiqué à la fin de février qu'elle n'était pas intéressée par la négociation d'une convention collective acceptable pour les travailleurs lorsqu'elle a remis des avis de licenciement à 48 travailleurs à la barrière d'entrée de la mine au moment où ils entraient sur les lieux. Selon le syndicat, Compass Minerals a tenté d'induire en erreur les travailleurs licenciés en leur demandant d'accepter une indemnité de départ qui annulait leur droit d'être rappelé. La compagnie a persisté dans son arrogance en déclarant ouvertement, au début de la grève, qu'elle tenterait de maintenir la pleine production grâce à l'utilisation de scabs transportés par autobus sur le site. Plus tôt en mai, les propriétaires de la mine ont obtenu une injonction judiciaire pour limiter le piquetage qui bloquait l'entrée des véhicules sur le site de l'installation minière. L'ordonnance du tribunal est entrée en vigueur, ce qui limite à un maximum de 12 minutes le temps pour retarder un véhicule. Les travailleurs rapportent que le moral est bon sur la ligne de piquetage et que la communauté soutient leur juste combat.

La mine de sel Goderich de Compass Minerals est située à 550 mètres en aval du lac Huron, dans l'ouest de l'Ontario, et constitue la plus grande mine de sel souterraine au monde. La mine est exploitée depuis 1959 et a été acquise par Compass Minerals en 1990. Le produit principal est le sel épandu sur les routes, qui est traité dans une autre usine située à quatre kilomètres de là. Le sel est également vendu en vrac à des fabricants qui fabriquent des plastiques, des détergents, des désinfectants et d'autres produits.

(Photos: Unifor)

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