8 mai 2018
Le gouvernement Trudeau force les
travailleurs du CP à voter
sur une offre rejetée
Le Canadian Pacifique et le gouvernement
Trudeau de mèche pour créer une
impasse pour les
travailleurs
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Le
gouvernement
Trudeau
force
les
travailleurs
du CP à voter sur une offre
rejetée
• Le Canadian Pacifique et le gouvernement
Trudeau de mèche pour créer une impasse pour les
travailleurs
• Une fabrication libérale pour bafouer
les droits des travailleurs -
Pierre Chénier
Ce n'est pas une
façon de gérer une économie
• Deux aciéries ferment à
Hamilton
Les travailleurs de
Montréal résistent à l'offensive antisociale
• Les grutiers manifestent contre les
changements irresponsables à la formation obligatoire dans le
métier
• Les
travailleurs du transport en commun se préparent à la
grève contre la
détérioration des conditions de travail et la
privatisation des
services
Résistance
en Colombie-Britannique
• Réunion à « micro ouvert
» sur Kinder Morgan à Prince George
• Les travailleurs des services alimentaires et
d'hôtellerie à Prince George
• Les travailleurs de Safeway à
Vancouver
Le gouvernement Trudeau force les
travailleurs du
CP à voter sur une offre rejetée
Le Canadian Pacifique et le gouvernement Trudeau de
mèche pour créer une impasse pour les travailleurs
Le 1er mai, la Conférence ferroviaire de
Teamsters Canada (CFTC) a annoncé
que le Conseil canadien des relations industrielles va tenir un vote
sur l'« offre finale » du CP. Le gouvernement Trudeau
force un vote
sur une offre que les travailleurs du CP et leurs syndicats ont
déjà
déclarée inacceptable. Trois mille chefs de train et
ingénieurs de locomotive appartiennent à la CFTC
et 360 agents
d'entretien des signaux appartiennent à la Fraternité
internationale
des ouvriers en électricité.
Environ 10 heures avant que les travailleurs du CP
ne déclenchent
la grève le 20 avril dernier à la défense de
leur droit d'obtenir une
convention collective qui leur est acceptable, le CP a fait une
nouvelle « offre finale » aux deux comités de
négociation. Au même
moment, la compagnie a présenté une requête
à la ministre
fédérale du travail pour forcer les membres des
syndicats,
en vertu de la
Section 108.1 du Code canadien du travail, de prendre un
vote sur l'offre finale. La
ministre de l'Emploi, du
Développement de la main-d'oeuvre et du Travail Patty Hajdu a
immédiatement approuvé la requête sur l'avis,
a-t-elle dit, des
médiateurs fédéraux qui
participent aux négociations. Elle a ordonné au CCRI de
tenir un vote électronique qui
doit se tenir du 14 au 23 mai, soit un mois
après que la grève
devait débuter.
Pancarte de la grève de 2015 au CP qui soulève le
problème de la fatigue et des horaires
|
Les deux comités de négociation syndicaux
recommandent fermement
aux travailleurs de rejeter l'offre du CP. Selon la CFTC, l'offre
finale du CP ne traite pas des enjeux et des préoccupations des
travailleurs. CP y refuse en particulier d'aborder le problème
de la
fatigue des travailleurs, du régime de mesures disciplinaires
punitives
systématiques et de l'approche antagoniste de la compagnie dans
les
relations de travail. Ce comportement antiouvrier du CP a poussé
les
membres des Teamsters à déposer plus de 8000 griefs
ces dernières
années.
Dans son offre finale, le CP demande que les
travailleurs
abandonnent leurs griefs et acceptent plutôt un montant
de 1000 $ par
travailleur qui accepte de le faire. Dans leur communiqué
du 26 avril,
les Teamsters écrivent : « La proposition de la
compagnie est un effort
de sa part de se tirer indemne de ses nombreuses
violations de la convention collective. Cette offre forcerait plusieurs
membres à abandonner leurs griefs et requiert que le syndicat
renonce à
tous ses griefs majeurs relatifs aux politiques, y compris ceux
concernant les tests de drogue et d'alcool, les avantages sociaux
lorsqu'un membre est suspendu, et le grief sur la Politique
d'évaluation de
l'aptitude au travail. Certains de ces griefs doivent être
entendus
dans les mois qui viennent. La compagnie essaie de 'repartir à
zéro' en
ce qui concerne ses fautes du passé en échange d'un
maigre 1000 $ par
membre. C'est un vrai vol de la part de la compagnie et une insulte aux
membres... Nous sommes catégoriquement opposés à
toute clause dans la convention collective qui cherche à
réduire vos
droits et à permettre à la compagnie d'échapper
à bon compte à ses
violations passées. »
Dans une entrevue à BNN Bloomberg
le 23 novembre, la
ministre fédérale du Travail Patty Hajdu a défendu
sa décision de
forcer un vote sur une offre déjà rejetée par les
comités de
négociation et d'annuler une grève légale qui
avait l'appui massif des
travailleurs.
« C'était une occasion de faire avancer le
processus, d'assurer
qu'il y ait une offre sur la table que les membres peuvent examiner et
que nous entreprenons cette étape pour en arriver à une
entente. Je
suis heureuse que l'offre soit maintenant sur la table, que les
syndicats aient maintenant l'opportunité de l'examiner avec
leurs
membres
puis de
prendre les actions appropriées. »
Lorsqu'on lui a demandé ce que son gouvernement
va faire si les
membres rejettent l'offre, elle a clairement dit que son gouvernement
entend continuer d'empêcher les travailleurs d'exercer leur droit
de
grève. Dans un double langage typiquement libéral, elle a
dit :
« Cela fournit l'occasion de continuer ce
processus. Si les membres
n'acceptent pas l'offre et votent de la rejeter alors les
négociations
continuent. La conversation continue entre les deux syndicats et
l'employeur sur ce qu'une entente convenable pourrait être. Cela
reprend la période de conversation où les deux parties
ont l'occasion
de parler
de leurs attentes en vue d'un accord. »
La CFTC rapporte qu'une fois que les travailleurs
auront rejeté
l'offre finale du CP, elle va tenter une fois de plus de
négocier avec
la compagnie avant de déclencher la grève. Par contre, si
le CP ne veut
rien entendre, les travailleurs vont se mettre en grève.
Une fabrication libérale pour bafouer
les droits
des travailleurs
- Pierre Chénier
-
Lors d'une entrevue le 23 avril, BNN Bloomberg
a
demandé à la ministre du Travail du gouvernement
fédéral Patty Hajdu
pourquoi elle avait imposé un vote aux travailleurs du CP
quelques
heures avant qu'ils se mettent en grève. Les deux comités
de
négociation syndicaux avaient déclaré que l'offre
de CP était
totalement
inacceptable. Avoir recours à l'autorité de l'État
pour forcer le
report d'une grève est une chose sérieuse qui nie aux
travailleurs leur
droit d'agir à la défense de leurs droits. La
réponse de la ministre
est fallacieuse pour ne pas dire plus parce qu'elle ne traite pas de
l'enjeu qui est en cause, soit le fait que la compagnie a bloqué
toute négociation sur les questions substantielles que les
travailleurs veulent aborder, d'où leur vote de grève
massif. L'autre question est celle des droits et du choix que doivent
pouvoir faire les travailleurs de comment les défendre contre un
employeur intransigeant qui a
démontré depuis
longtemps qu'il est très anti-travailleur et refuse même
de discuter
des enjeux importants que ceux-ci soulèvent.
« C'était une occasion de faire avancer le
processus, d'assurer
qu'il y a une offre sur la table », a dit la ministre, sans
sourciller.
Lorsqu'on lui a demandé d'expliquer ce que va faire son
gouvernement si
les travailleurs rejettent l'offre, elle a juste
répété son commentaire
futile en disant : « Cela fournit l'occasion de continuer ce
processus. Si les membres n'acceptent pas l'offre et votent de la
rejeter alors les négociations continuent. La conversation
continue
entre les deux syndicats et l'employeur sur ce qu'une entente
convenable pourrait être. Cela reprend la période de
conversation où
les deux parties ont l'occasion de parler de leurs attentes en vue d'un
accord. »
L'insinuation à peine voilée de la
ministre que le comité de négociation des syndicats ne
représente pas ce que veulent les travailleurs, qui pourraient
bien accepter l'offre si on leur donne la chance de l'examiner, exprime
un préjugé antisyndical et antiouvrier typique. La
ministre ne doit pas utiliser sa position de pouvoir en tant que
ministre pour agir sur la base de préjugés personnels ou
de parti. Son double langage est une fabrication de toutes
pièces des libéraux
parce qu'il n'y a eu rien de tel qu'une conversation ou un processus
qui ressemble de près ou de loin à une négociation
de bonne foi. La grève est le recours qui s'offre aux
travailleurs dans les conditons actuelles pour forcer la compagnie
à
entrer en
discussion avec eux afin d'en arriver à une nouvelle
convention collective.
Le CP a présenté des « offres » qu'il
sait inacceptables pour les
travailleurs du CP parce qu'elles ne traitent pas des problèmes
auxquels les travailleurs font face. Le CP semble confiant que le
gouvernement va intervenir pour imposer les mesures qu'il veut faire
adopter et le gouvernement libéral croit que cela vaut mieux
pour sa réputation qu'une loi de retour au travail.
Les travailleurs soulèvent des enjeux très
sérieux. Ceux-ci comprennent la fatigue des
travailleurs, leur statut d'être sur appel 24 heures par
jours 7 jours
par semaine et le régime punitif de relations de travail du CP
auquel
il
faut mettre fin selon des termes stricts qui rendent la compagnie
redevable maintenant et non dans des mois ou des années par le
biais de griefs sans fin que la compagnie ignore.
Selon les travailleurs du CP, le report de la
grève et le vote
forcé sur une convention inacceptable sont un scénario de
la compagnie
et du gouvernement pour nier les droits des travailleurs. Dans ce
scénario le point de vue typiquement libéral est
imposé comme quoi les
travailleurs sont déraisonnables et une grève du rail va
nuire à
l'économie
et à l'intérêt national. Une fois l'offre finale
rejetée, l'alliance
entre la compagnie et le gouvernement va lancer un barrage
médiatique
antiouvrier qui va demander que la grève soit
réprimée pour sauvegarder
l'économie et l'intérêt national.
Le fait que les travailleurs aient de justes
revendications et que
leurs conditions causent des ravages à leur vie et à leur
tranquillité
d'esprit et mettent à risque la sécurité du public
va être perdu dans
ce tollé au sujet de l'économie et de
l'intérêt national. Selon cette
hystérie, il est acceptable pour l'élite dirigeante qui
contrôle
l'économie et
l'État que les travailleurs travaillent au-delà du point
d'épuisement
et affrontent un climat de répression au travail. Selon la
classe
ouvrière, cela n'est pas acceptable mais est plutôt
l'expression d'un
mépris criminel pour ceux qui font le travail et pour le public
qui est
en danger lorsque les standards et les normes de l'activité
ferroviaire
et des
rapports de production dans le secteur ne sont pas respectés.
Bien que le gouvernement Trudeau plaide l'innocence
dans
ces mesures
antiouvrières, les gouvernements fédéraux ont
depuis longtemps une
responsabilité directe dans l'arrogance exprimée par les
monopoles
ferroviaires. Ils leur ont donné le pouvoir de
s'autoréglementer et
d'agir à leur guise sous prétexte qu'en tant
qu'entreprises privées il
leur
revient de prendre leurs propres décisions. De plus, les gens se
font
dire que cette situation correspond à une loi naturelle parce
que les
monopoles ferroviaires doivent être capables d'affronter la
concurrence
avec les autres monopoles peu importe que cette concurrence soit
destructrice.
L'illusion libérale à propos d'un
dialogue et d'une conversation
sert à nier la situation et les conditions réelles
auxquelles les
travailleurs font face. Le mantra de « continuer le processus et
la
conversation » vise à éliminer l'espace
légal qu'ont les travailleurs
pour retirer leur capacité de travailler pour exercer de la
pression
sur les
compagnies et les amener à devenir sérieuses et à
faire avancer les
négociations. L'objectif recherché est aussi de fournir
au gouvernement une justification pour intervenir directement dans le
conflit en faveur des propriétaires privés du Canadien
Pacifique.
En agissant ainsi
cependant, la classe dominante donne une preuve de plus de la
nécessité d'une nouvelle direction qui porte au pouvoir
des gouvernements qui défendent les droits des
travailleurs comme une question de principe, comme une question de
défendre l'économie socialisée et
l'intérêt public. Les travailleurs
ont de
plus en plus en tête et discutent de plus en plus de cette
nécessité de défendre les droits dans le
présent et de se
préparer à donner une
nouvelle direction à l'économie en portant au pouvoir des
gouvernements composés de travailleurs
sélectionnés par leurs pairs. La situation requiert
que tous les
travailleurs se tiennent côte-à-côte lorsque les
droits sont menacés.
Tous les travailleurs doivent dénoncer l'hypocrisie du
gouvernement
libéral et
appuyer fermement les travailleurs du CP qui luttent pour leurs droits
et leurs revendications justes et importantes. Il faut aussi priver les
gouvernements de leur pouvoir de priver les travailleurs de ce qui leur
appartient de droit, par exemple la stabilité et des conditions
de travail sécuritaires en ce qui concerne les travailleurs du
CP.
Ce n'est pas une façon de
gérer une économie
Deux aciéries ferment à Hamilton
Deux aciéries vieilles de deux décennies
ont récemment fermé leurs
portes à Hamilton en Ontario. Les deux usines avaient
été très
modernisées et embauchaient des centaines de métallos
ayant les
compétences et l'expérience requises pour produire un
énorme produit
social.
Hamilton Specialty Bar (HSB), anciennement Slater
Steel, sera
liquidée. Les machines de Republic Steel, qui jadis faisait
partie de
la Steel Company of Canada (Stelco), seront démantelées
et déménagées
dans une usine appartenant à Republic Steel en Ohio.
Ces fermetures portent un autre dur coup à
l'économie industrielle
de Hamilton que les travailleurs ont bâtie au cours des derniers
cent
ans mais ne contrôlent pas. Comme les vrais producteurs n'ont pas
le
contrôle, ceux qui ont le contrôle et qui l'exercent
principalement de
l'étranger n'ont rien qui les lie à la communauté
ou à l'économie
canadienne. Les deux usines sont passées des mains d'un cartel
financier/industriel à l'autre ces dernières
années.
Pour chacun de ces cartels, les aciéries et les
travailleurs
n'étaient que des pions dans leur course au gain privé
pour élargir la
richesse privée et les empires sans se préoccuper de
l'économie locale
ou canadienne ni du bien-être de la classe ouvrière.
La fermeture de Hamilton Specialty Bar par le recours
à la faillite
et à la liquidation de ses biens affectent plus de 200
métallos, 50
employés salariés et plus de 400 retraités et
leurs familles. Les
travailleurs de HSB produisaient une énorme valeur nouvelle au
moyen
d'un four à arc électrique pour fondre l'acier et
fabriquer des
produits tels des lingots et des barres rondes destinées
principalement
à l'industrie de l'automobile.
Le vol des machines à Republic Steel et leur
expédition aux
États-Unis est une liquidation d'une autre précieuse
installation de
production à Hamilton. Soixante métallos coupaient et
moulaient de
l'acier enroulé pour fabriquer des pièces pour
l'industrie de
l'automobile et d'autres industries. La fermeture affecte directement
les
métallos, 15 employés salariés et un grand
nombre de retraités et leurs
familles. Republic Steel est présentement contrôlée
par Industria CH
(ICH), un cartel financier/industriel basé au Mexique.
Ces deux coups durs portés à la classe
ouvrière de Hamilton et à
son économie démontrent à nouveau la
nécessité d'une nouvelle direction
de l'économie et que les gouvernements en place ne sont pas
aptes à gouverner. La classe ouvrière est la seule force
sociale qui peut
donner à l'économie une direction et un objectif nouveaux
pour bâtir
une économie multisectorielle qui subvient à ses besoins
et qui
utilise le produit social et la valeur nouvelle que les travailleurs
produisent pour le bien commun, pour répondre aux besoins du
peuple et
contribuer à la reproduction et à la stabilité de
leur économie locale
et nationale.
Assez de ce chaos et de cette crise dans
l'économie et la vie de
la classe ouvrière !
La classe ouvrière peut faire mieux !
Les travailleurs de Montréal
résistent à l'offensive antisociale
Les grutiers manifestent contre les
changements
irresponsables à la formation
obligatoire dans le métier
Le 5 mai, les grutiers ont manifesté dans
les rues de Montréal avec
leurs grues pour dénoncer des changements réglementaires
qui vont être
apportés à la formation des grutiers. Environ 10
grues avec leurs flèches déployées et près
de 700 travailleurs
syndiqués étaient de la
manifestation qui s'est terminée devant les
bureaux de Montréal du premier ministre du Québec. La
manifestation
était organisée par l'Union des opérateurs
grutiers.
Les travailleurs protestaient contre un nouveau
règlement que la
Commission de la construction du Québec prévoit imposer
le 14 mai
prochain et qui s'attaque à la formation professionnelle des
grutiers.
Le nouveau règlement prévoit que les personnes qui ne
sont pas
diplômées peuvent obtenir un certificat de
compétence -apprenti pour
le métier de grutier autrement qu'en obtenant un Diplôme
d'études
professionnelles (DEP) en conduite de grues. Selon les travailleurs de
la construction, le DEP, qui offre une formation de 870 heures
dans
tous les aspects du travail de grutier, est obligatoire en ce moment
pour tout travailleur qui veut devenir grutier sauf de très
rares
exceptions. La CCQ veut instaurer un plan de formation en entreprise
d'une durée de 150 heures au terme duquel un
certificat de
compétence-apprenti est délivré à la
personne qui réussit la formation.
C'est une formation en entreprise régie par les entreprises et
donnée
sur le tas par des travailleurs de la construction. Le président
de
l'Union des opérateurs grutiers, Evans Dupuis, a dit à la
presse que le
programme va rendre plus aisé aux nouvelles recrues de ne pas
obtenir
le diplôme technique et que le nouveau programme est moins
élaboré que
le DEP et va mener à plus d'accidents de travail sur les
chantiers. Les
travailleurs à la manifestation ont dit que l'opération
de grues
exige la connaissance des terrains et comprend des accidents possibles
avec les lignes de transmission électriques et ils ont
donné d'autres
exemples qui montrent que le nouveau règlement va
accroître les risques
non seulement pour les travailleurs de la construction mais pour le
public.
Les travailleurs rejettent totalement l'argument de la
CCQ que
cette nouvelle formation est nécessaire pour pallier à la
pénurie de
main-d'oeuvre qui s'annonce dans la construction et pour assurer un
niveau de polyvalence parmi les travailleurs de la construction. La CCQ
affirme que la Commission des normes, de l'équité, de la
santé et de la
sécurité du travail (CNESST) a donné son appui
à ce programme ce qui
montre à quel point les autorités publiques abandonnent
leurs
responsabilités envers la santé et la
sécurité des travailleurs. Les
travailleurs rappellent que le programme de formation professionnelle a
justement été instauré en 1996 en
réponse au nombre élevé de décès et
de blessures suite à des accidents impliquant des grutiers. Ils
exigent
que la CCQ renonce à son projet et s'engagent à mener
d'autres actions
de masse si elle refuse de le faire.
Les travailleurs du transport en commun se
préparent à la grève
contre la détérioration des conditions de travail et la
privatisation
des services
Les chauffeurs d'autobus et opérateurs de métro de
Montréal, membres de la section locale 1983 du SCFP, votent un
mandat de grève à 99% le 3 mai 2018.
Le premier mai, le Syndicat du transport de
Montréal-CSN qui
représente les quelque 2400 employés d'entretien de
la Société de
transport de Montréal (STM) a annoncé la tenue d'un
arrêt pendant six
jours de toute heure supplémentaire de la part des travailleurs
d'entretien à partir du 7 mai. Les travailleurs ont
exprimé leur
détermination à se faire entendre et à obtenir
satisfaction à leurs
revendications en manifestant le lendemain devant les bureaux de la STM
à Montréal. Le 18 février, les travailleurs
d'entretien avaient donné
un fort mandat de grève complète de six jours à
utiliser si la STM
persiste à refuser de négocier une convention collective
qui est
acceptable aux travailleurs.
Le 3 mai, c'était au tour des
quelque 4 500 chauffeurs d'autobus et
opérateurs de métro de la STM, membres de la section
locale 1983 du
Syndicat canadien de la fonction publique, de voter un mandat de
grève
générale. Le SCFP a déclaré que le mandat
de grève va être utilisé à un
moment opportun pour forcer la
STM à signer une convention que les travailleurs peuvent
accepter.
La participation aux votes des deux collectifs de
travailleurs de
la STM a atteint un niveau record et dénote la
détermination des
travailleurs à défendre leurs droits. Les conventions
collectives de
ces travailleurs sont échues depuis janvier 2018.
Les travailleurs d'entretien font état d'une
longue série de
concessions qui leur sont demandées et qui équivalent
à un
démantèlement de leur convention collective et à
une négation de leurs
droits. Parmi les principales concessions, on compte la transformation
de postes de jour en postes de soir et de nuit, l'imposition des heures
supplémentaires, le recours aux agences de placement au lieu de
l'embauche de travailleurs réguliers, la privatisation de
services et
le recours accru à la sous-traitance. La demande d'imposition
des
heures supplémentaires fait suite à l'énorme
augmentation des heures
supplémentaires dites « volontaires » qui a eu
lieu à la STM depuis le
gel
d'embauche décrété par la société
suite aux coupes budgétaires de la
ville de Montréal. Les problèmes de fatigue, de
santé et sécurité et
d'absence de vie familiale des travailleurs se sont accumulés et
les
mesures demandées par la STM ne vont qu'aggraver le
problème.
Les chauffeurs d'autobus et opérateurs de
métro affrontent le
problème de l'incompatibilité entre le temps qui leur est
alloué pour
réaliser les circuits qu'ils ont à faire et la
réalité des conditions
de la circulation à Montréal. Il devient impossible de
compléter
certains circuits dans le temps requis. Cela crée des retards,
de la
frustration parmi les
passagers et une tension au travail qui affecte grandement la
santé et
la sécurité des chauffeurs et donc celle du public aussi.
Les
chauffeurs d'autobus revendiquent une gestion des circuits qui tient
compte des conditions réelles. Ils revendiquent aussi un
meilleur
traitement des travailleurs qui deviennent malades dans ces
circonstances.
Ces luttes actuelles de milliers de travailleurs de la
STM sont
significatives alors que les négociations se déroulent
sous les
auspices de lois adoptées ces dernières années au
Québec, des pouvoirs
de police en fait, qui bafouent les droits des travailleurs municipaux.
En 2014, le gouvernement du Québec a adopté la
Loi 15 de
restructuration des régimes de retraite qui a imposé un
pouvoir par
décret dans le secteur municipal. Ces changements ont rendu
à toutes
fins pratiques illégal aux travailleurs de négocier leurs
conditions à
la retraite. C'est en ayant recours à ce pouvoir arbitraire que
la STM
a décrété l'augmentation des cotisations que les
travailleurs
d'entretien sont
forcés de verser dans leur régime de retraite, en
violation d'accords
négociés antérieurs.
Les travailleurs sont aussi sous le coup de la
Loi 24, Loi concernant le régime de négociation
des conventions collectives et de règlement des
différends dans le secteur municipal
qui a été adoptée par le gouvernement du
Québec en 2016. Cette loi
antiouvrière limite les temps de négociation et impose un
médiateur. Si
aucune entente de principe n'est conclue ou si le ministre
déclare
qu'il existe des « circonstances spéciales »,
le ministre nomme alors
un mandataire spécial pour régler le conflit. Le
mandataire fournit un
rapport secret au ministre qui peut alors en utiliser les conclusions
pour présenter un projet de loi qui décrète la
convention collective.
Le
rapport du mandataire et le projet de loi imposant la convention
doivent se conformer aux paramètres dictés par les
budgets d'austérité
des autorités municipales et du gouvernement du Québec.
Armée de ces pouvoirs de police, la STM refuse
de négocier avec ses
travailleurs. Les travailleurs d'entretien soupçonnent que
l'avalanche
de concessions demandées par la STM est une tentative d'utiliser
les
pouvoirs de police comme une menace et de forcer les travailleurs
à
accepter une sérieuse dégradation de leurs conditions de
façon «
volontaire » afin d'éviter une convention encore pire
imposée par le
gouvernement.
Les travailleurs municipaux n'acceptent pas ce
traitement
arbitraire et dictatorial et sont déterminés à
défendre leurs droits.
La revendication des travailleurs de la STM pour des conventions
collectives qui leur soient acceptables est juste. Leur lutte exprime
la
lutte de tous les travailleurs qui ont le droit collectif à leur
mot
décisif dans leurs
conditions d'emploi, ce qui comprend le droit de dire Non !
Tous avec les travailleurs de la STM et leur juste
lutte contre les
pouvoirs de police arbitraires des gouvernements municipaux et du
Québec!
Résistance en
Colombie-Britannique
Réunion à « micro
ouvert » sur Kinder Morgan
à Prince George
La deuxième d'une série de sessions
à « micro ouvert » organisées
par Debout pour le Nord a été organisée à
Prince George le 24 avril et
l'accent a été mis sur l'expression d'opinions sur
l'oléoduc de
Kinder Morgan. Suite au mot d'ouverture du porte-parole Peter Ewart, il
y a eu une discussion et des échanges animés. Voici
quelques-uns des points saillants de la discussion :
1. C'est un droit et une nécessité pour
les gens et les communautés
d'être les preneurs de décision à savoir si
l'oléoduc doit être
construit ou pas ;
2. Dans ce contexte, on a mis l'accent sur la
nécessité d'un
consentement entier, préalable et éclairé de la
part des peuples
autochtones ;
3. La nécessité d'un plan pour ce qui est
des ressources
énergétiques, qui sert les intérêts des
travailleurs, du peuple et des
communautés plutôt que de répondre aux caprices des
grandes compagnies
pétrolières et de conglomérats internationaux qui
prennent les
décisions à partir de l'étranger sans tenir compte
des besoins et des
aspirations
du public ;
4. La nécessité que ce plan contienne
davantage de transformation
et d'affinerie à l'endroit même de l'extraction et que
l'on envisage de nouvelles initiatives
en matière d'énergie alternative telles l'énergie
géothermique et
éolienne, les autos
électriques, etc., et qu'on protège l'environnement ;
5. La nécessité de continuer de recueillir
de l'information, de
combattre la désinformation et de développer une analyse
basée sur les
faits.
Le sentiment général à la
réunion était qu'il faut tenir ces
discussions et ces réunions pour que les gens et les
communautés
puissent se dotent de l'information nécessaire qui leur permette
de
déterminer comment faire avancer les choses et développer
une
alternative claire à l'ordre du jour imposé par les
grandes sociétés.
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Les travailleurs des services alimentaires et
d'hôtellerie à Prince George
Le 19 avril, les travailleurs des services
alimentaires et
d'hôtellerie du Ramada, membres de la section locale 40 de
UNITE HERE !
se sont rassemblés à l'extérieur de l'Hôtel
Ramada, à Prince George,
pour réclamer une augmentation des salaires et de meilleures
conditions
de travail. Ils ont été rejoints par des membres de
UNITE HERE ! de l'Université du Nord de la
Colombie-Britannique (UNBC -
également en négociation) et du Coast Inn of the North
(bientôt en
négociation) et par des travailleurs de services alimentaires
d'autres
endroits.
Ont également
participé à la manifestation des membres du Conseil
du travail du Centre-Nord, du Syndicat des Métallos, du Syndicat
des
travailleurs et travailleuses des postes, du Syndicat des
employés
d'hôpitaux, de l'Association des professeurs de l'UNBC, de
l'Association des employés professionnels, de Debout pour le
Nord et de
la
branche du nord de l'Association des travailleurs sociaux.
Organisés sous la bannière - Prince George Rising !
(Prince George debout !) - le
rassemblement et la ligne de piquetage avaient pour but de construire
et renforcer un
mouvement de lutte pour un niveau de vie plus élevé et de
meilleures conditions de travail
pour les travailleurs de toute la communauté. La foule
enthousiaste a crié des slogans, chanté
des chants ouvriers et, surtout, a pris l'engagement de se tenir
ensemble debout aussi
longtemps que nécessaire pour obtenir des conventions
collectives qui offrent des conditions
d'emploi qui répondent aux besoins des travailleurs et de leurs
familles.
Les travailleurs de Safeway à Vancouver
À l'occasion du 1er Mai, environ 75
travailleurs de Safeway, des
représentants syndicaux et des supporteurs se sont
rassemblés le 1er
mai à une intersection très fréquentée en
face de l'hôtel de ville de
Vancouver et à l'extérieur du supermarché City
Square Safeway, l'un
des 10 magasins Safeway de la région
métropolitaine de Vancouver et de la vallée de la Fraser
fermés par le
propriétaire Sobeys.
Depuis la prise de contrôle en 2013 de
Safeway dans l'Ouest
canadien par Sobeys, la compagnie a fermé plus de 50
magasins
d'alimentation et est en train d'en fermer d'autres. En 2016,
Sobeys a
fermé sa succursale à Coquitlam de Thrifty's, l'autre
chaîne dont l'entreprise est propriétaire en
Colombie-Britannique.
Le 23 janvier, 660 employés de
Safeway, membres de la section
locale 1518 des Travailleurs et travailleuses unis de
l'alimentation et
du commerce (TUAC), ont reçu des lettres de cessation d'emploi
avant le
début des négociations d'une nouvelle convention
collective pour
les 4 500 membres de la section
locale 1518 employés par Safeway en Colombie-Britannique.
La compagnie
a par la suite annoncé qu'elle envisageait rouvrir cinq des
magasins
devant être fermés sous sa bannière d'escomptes
FreshCo si elle obtient
les concessions antiouvrières qu'elle réclame. Safeway
est
le
principal locataire du centre commercial City Square et
certains croient que la fermeture du magasin entraînera la
fermeture du
centre commercial et le réaménagement du site en tours
à condominiums.
Plus de 100 travailleurs sont employés au City Square
Safeway.
Les manifestants ont brandi des pancartes
présentant leurs
revendications. On y voyait les bannières du Syndicat des
employés
d'hôpitaux, du Syndicat canadien de la fonction publique et du
Syndicat
international des débardeurs et magasiniers. Le président
du Conseil du
travail du district de Vancouver s'est adressé au rassemblement
et a
décrit l'histoire du Premier Mai comme l'ont fait plusieurs
représentants syndicaux. Kim Novak, secrétaire
trésorière de la section
locale 1518, a dit aux participants que le syndicat
considère les avis
de licenciement comme un lockout illégal. « Nous
n'abandonnerons pas
alors la compagnie fait mieux de commencer à nous
parler ». Le
rassemblement s'est terminé par des slogans tels que « Que
voulons-nous ? » « Le respect. »
« Que voulons-nous ? Sauvegarder
notre Safeway. »
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