29 mars 2018
Les travailleurs de
l'Université Carleton continuent de défendre
leur régime de retraite à prestations
déterminées
Des pensions de standard
canadien pour tous!
Les
travailleurs
de
l'Université
Carleton
continuent
de
défendre
leur
régime
de
retraite à prestations déterminées
• Des pensions de standard canadien pour tous!
• Pensions: le vol de ce qui revient aux
travailleurs de
droit
Lockout à
l'Aluminerie de Bécancour
• Un appui solide des travailleurs de la
métallurgie
Grève à
Iron Ore au Labrador
• Les travailleurs demandent la fin des
conditions de
travail à deux vitesses
Suncor veut soumettre
ses travailleurs à un dépistage en Alberta
• La Cour d'appel confirme l'injonction contre
les tests aléatoires de drogues et
d'alcool - Peggy Askin
S'élever contre
les réformes du gouvernement Trudeau dans le
transport
• Destruction nationale au service de cartels
mondiaux
Les travailleurs de l'Université
Carleton continuent de défendre
leur régime
de
retraite à prestations
déterminées
Des pensions de standard canadien poru tous!
Piquetage de solidarité à l'Université Carleton le
17 mars 2018
Huit cents membres du personnel administratif,
technique
et de
bibliothèque de l'Université Carleton à Ottawa
poursuivent leur grève à
la défense de leur régime de retraite à
prestations déterminées.
Leur régime de retraite a subi coupure après coupure
ces dernières
années au point où il peut à peine
être qualifié de régime de retraite. Ils
ont déclenché la grève le 5 mars afin
d'empêcher l'administration de
l'université de s'en prendre encore plus à leur
régime de retraite à
prestations déterminées.
Comme c'est le cas dans d'autres endroits de travail,
les
travailleurs de l'Université Carleton font face à des
mesures
administratives qui visent à éliminer leurs
régimes de retraite à
prestations déterminées et les forcer à accepter
un régime d'épargne.
Parmi ces changements rétrogrades il y a la fraude consistant
à lier les
régimes
de retraite aux
déductions salariales.
La direction actuelle de l'économie prive un
grand nombre de
travailleurs d'une retraite en sécurité. Le Régime
de pensions du
Canada ne garantit pas une retraite à un niveau que la plupart
des
gens dans la société trouveraient acceptable.
Les pensions sont la cible d'attaques dans tout le
système
impérialiste d'États. Les oligarques et leurs
représentants au
gouvernement qui contrôlent l'économie socialisée
multiplient les
attaques pour exproprier la valeur dont
les
travailleurs ont besoin pour jouir d'une retraite à un standard
requis par la société dans laquelle ils vivent. Face
à cette
offensive antisociale, la classe ouvrière
mène des
actions pour défendre les pensions qu'elle a et pour exiger des
pensions de standard canadien pour tous.
Appuyons les travailleurs de Carleton
dans leur juste lutte
à la défense de
leur régime de retraite à prestations
déterminées !
Des pensions de standard canadien pour tous !
Des chargés de cours dans la même
situation en Grande-Bretagne
Les chargés de cours
d'université en Grande-Bretagne,
membres du Syndicat des Universités et Collèges (SUC),
sont présentement
en grève pour défendre leurs régimes de retraite.
Les chargés de cours
font face à des projets de changement à leurs
régimes de retraite qui
pourraient, disent-ils, leur créer un manque à gagner
de 18 000 $ par année à leur retraite. On
lit dans un rapport du Workers' Weekly
: « Les employeurs, Universities UK, veulent transformer le
régime de
retraite des universités d'un régime à prestations
déterminées -- qui
garantit un revenu à la retraite -- à un régime
à cotisations
déterminées, en vertu
duquel les régimes de retraite fluctueraient au gré du
marché boursier.
Les chargés de cours plus jeunes seraient les plus
touchés, selon le
syndicat, puisque certains perdraient la moitié de leur pension.
Les
chargés de cours de 64 universités ont donc
décidé de déclencher la
grève sur la question des régimes de
retraite. »
Workers ' Weekly donne aussi d'autres
exemples des
attaques croissantes contre le droit à des régimes de
retraite à
prestations déterminées. Le BT Group plc, anciennement
British Telecom,
est un cartel d'investissements qui est propriétaire de British
Telecommunications plc qui a 106 000 travailleurs à
son emploi. Selon Workers' Weekly : « Le 15
novembre de
l'an dernier, BT
a lancé une consultation officielle de 60 jours sur les
changements
proposés au régime de retraite de la compagnie. Le
Syndicat des
travailleurs de la communication (STC) et l'employeur n'ont pas
réussi
à s'entendre sur aucune des propositions. Les
propositions de BT pourraient changer de façon draconienne les
régimes
de retraite affectant tous les travailleurs de la compagnie. Selon le
syndicat, les membres seront touchés par des propositions qui
vont les
priver d'un régime de retraite décent. Le STC appelle ses
membres à
tenir bon et à dire non aux propositions de BT pour les deux
régimes. »
Pensions: le vol de ce qui revient
aux travailleurs de droit
De nombreuses entreprises se servent de la protection
de faillite
ou de l'insolvabilité comme prétexte pour détruire
et exproprier les
régimes de retraite à prestations
déterminées et les autres avantages
sociaux postérieurs à l'emploi. Dans certains cas, la
faillite ou l'insolvabilité peuvent être
entièrement illégitimes. La liste est longue et
parmi les plus
récents exemples à s'y ajouter il y a le cas flagrant de
Sears Canada
qui a
récemment laissé pour compte des employés de
longue date, sans emploi
ni indemnisation de départ, de nombreux fournisseurs et
entrepreneurs à
qui elle ne versera pas les paiements dus, des retraités et des
travailleurs admissibles aux prestations de retraite dans un
état
d'insécurité et d'inquiétude quant à leur
avenir.
Dans l'ensemble du
système impérialiste d'États, les faillites
d'entreprise sont une source de dangers sérieux pour
l'économie et les
emplois et pensions des travailleurs. Des cartels et des consortiums
d'investissement mondialisés contrôlent les plus grandes
entreprises du
monde par une combinaison de propriété des actions et de
la dette.
Grâce
à son contrôle, un cartel d'investissement peut
dérober une entreprise
de sa richesse sociale en se faisant verser des dividendes et en
étouffant l'entreprise par une dette garantie envers
lui-même, et c'est
lui-même qui a priorité de réclamation à
cette dette. Lorsqu'une
entreprise est en défaut de paiement, les oligarques ont le
bonus de se
défaire de
toute responsabilité envers les régimes de retraite,
l'assainissement
environnemental et même les paiements dus aux fournisseurs,
entrepreneurs et détenteurs de la dette non garantie.
Les métallos de Stelco à Hamilton
connaissent bien la manoeuvre.
Ils ont d'abord vécu la fraude de la LACC de 2004 par laquelle
Stelco a été dépouillé de ses actifs et les
vautours de la faillite ont fait un gros coup d'argent en le vendant
à US Steel. C'est exactement le scénario qu'a suivi US
Steel quand il a pris
possession de l'aciérie, sauf qu'en plus il a converti les
investissements d'opération de Stelco en une dette envers
lui-même, il
s'est emparé de la clientèle de Stelco avec ses contrats
lucratifs et a
détruit le régime
de retraite à prestations déterminées pour les
nouveaux employés. Le
cartel d'investissement qui a repris le contrôle à son
tour à l'issue
d'une procédure de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies (LACC) s'est également
débarrassé d'une bonne partie des responsabilités
héritées de Stelco envers les retraites, les
autres avantages sociaux postérieurs à l'emploi et
l'assainissement environnemental.
Les oligarques qui contrôlent l'économie
socialisée considèrent les
prestations promises aux travailleurs par les régimes de
retraite et
autres arrangements comme n'étant pas un droit
inaliénable mais un
passif dont ils peuvent se débarrasser par des manoeuvres
légales.
Cette conception antisociale qui domine l'économie ne
reconnaît pas les
réclamations des travailleurs à la richesse sociale
qu'ils produisent
comme étant légitimes et inaliénables. Cette
façon antisociale de voir
le monde considère les pensions et les avantages sociaux
postérieurs à
l'emploi comme des proies légitimes et leur destruction comme un
dommage collatéral lorsqu'une entreprise fait faillite et
utilise les
moyens
légaux mis à sa disposition par la LACC au Canada et le
Chapitre 11 aux
États-Unis.
Les travailleurs répondent que leurs
réclamations sont légitimes
parce qu'elles proviennent de leur travail à produire toute
valeur dont
la société a besoin pour exister et doivent par
conséquent être
inaliénables et non assujetties à des manoeuvres
légales. La capacité
de travail des travailleurs est vendue dans le cadre d'une
économie
socialisée
dans l'expectative que l'échange leur garantira la
sécurité et un moyen
de subsistance de la naissance à la mort. Sans le respect de
cette
garantie par ceux qui achètent leur capacité de travail,
l'échange
devient une fraude criminelle et de nouveaux arrangements deviennent
nécessaires.
Avec le refus des
oligarques financiers de reconnaître les
réclamations des travailleurs comme légitimes et
inaliénables, la
conception du monde de l'élite dominante s'avère une
mentalité de
maître d'esclaves. La conception dominante considère la
capacité de
travail des travailleurs et la valeur sociale qu'ils créent
comme étant
la propriété
privée de ceux qui achètent cette capacité de
travail et qui contrôlent
l'économie socialisée. Dans leur esprit, ils
créent une séparation
entre la capacité de travail et la personne humaine qui fait le
travail. Ils possèdent la capacité de travail et le
produit social qui
en découle tandis que les personnes humaines qui font le travail
n'ont
aucun
droit : elles n'ont pas droit au contrôle de leur travail ou
de la
richesse sociale qu'elles produisent.
Bref, le travailleur n'a pas de droits mais il n'est
pas un
esclave, bien qu'en pratique il est sans droits tout comme un esclave.
Ceux qui possèdent et contrôlent les forces productives, y
compris la
capacité de travail de ceux qui font le travail et le
marché du travail
où ceux-ci se vendent, possèdent et
contrôlent à toutes fins
pratiques les
travailleurs, leur destin et le produit social qu'ils créent.
Telle est
la forme contemporaine de l'esclavage humain et du système
légal qui le protège.
Dans la situation actuelle, la richesse sociale promise
aux
travailleurs en échange de leur capacité de travail est
assujettie aux
lois de la propriété et du contrôle privés
des forces productives
socialisées de la grande production industrielle. Ces lois
servent
l'élite dominante et leur privilège de classe, le
maintien de leur
contrôle et leur position de
dominants dans leur rapport social avec la classe ouvrière. Ces
lois et
ces arrangements de propriété ne servent pas les
travailleurs qui
produisent la valeur par leur travail appliqué aux moyens de
production
socialisés. Ces arrangements et rapports sociaux
dépassés viennent
d'une autre époque et s'érigent maintenant en
contradiction antagoniste
avec
ceux qui font le travail et avec l'avancement des forces productives
modernes, qui sont entièrement socialisées.
Une bonne partie de la
valeur que les travailleurs créent et versent dans les
régimes de
retraite sous une forme ou une autre n'est plus rien de tangible au
moment de la retraite. La valeur sociale a déjà
été réalisée et
consommée dans de
multiples transactions au sein de l'économie. Lorsque vient le
temps de
réaliser la valeur promise en tant que prestations de retraite,
la
valeur doit être produite à nouveau par les travailleurs
actifs. Et
voilà le hic. Les riches oligarques qui contrôlent
l'économie ont
horreur de se départir de la moindre parcelle de valeur nouvelle
produite par les
travailleurs, même celle toujours préservée dans
les régimes de
retraite. Leur but est d'exproprier autant de valeur nouvelle que
possible pour servir leurs intérêts privés. Ils
font tout en leur
pouvoir pour nier aux travailleurs leur droit à une pension de
standard établi socialement parce que ces pensions
requièrent une
valeur
nouvelle, laquelle ils
veulent exproprier. Ils utilisent les faillites d'entreprise, les
reventes d'entreprise à profit et les pouvoirs de police
légalisés de
l'État pour empêcher les travailleurs de s'organiser et
mener
effectivement leur lutte pour leurs droits, y compris le droit à
la
sécurité à la retraite.
Le gouvernement libéral de Justin Trudeau, par
exemple, ne va sans doute pas permettre l'adoption du projet de loi
d'initiative privée soumis à la Chambre des communes par
le député de Hamilton Scott Duvall. . Cellui-ci propose
refuse de
laisser passer le projet de loi présenté à la
Chambre des communes par
le député de Hamilton Scott Duvall qui propose de donner
priorité aux
réclamations des travailleurs dans les cas de faillites aux
termes de
la LACC. Il prétend que si l'on donne priorité aux
réclamations
des travailleurs aux avoirs de l'entreprise en faillite par rapport aux
réclamations des propriétaires de la dette garantie, cela
va empêcher les cartels mondiaux de l'investissement de venir
investir au Canada.
Cela montre la mentalité d'esclave des libéraux qui
refusent que le
facteur humain/conscience sociale soit reconnu comme base fondamentale
des rapports sociaux modernes bien que l'économie et ses forces
productives socialisées soient entièrement
socialisées. Pour les
libéraux et leurs semblables, les droits de
propriété supplantent les
droits humains.
Les faillites d'entreprises
Les faillites sont chose commune mais elles
bouleversent
l'économie et la vie et les droits des travailleurs.
En 2017, le nombre
de faillites d'entreprises aux États-Unis est
passé de 23 109 au troisième
trimestre à 23 157 au quatrième trimestre. Dans
de nombreux cas, il
s'agit d'entreprises contrôlées par un cartel
d'investissement ou un consortium.
Toys R Us et ses 64 000 employés sont
contrôlés par un consortium
constitué de Bain Capital Partners LLC, Kohlberg Kravis Roberts
(KKR)
et Vornado Reality Trust. L'entreprise Remington Outdoor et
ses 3 000
employés sont contrôlés par Cerberus Management.
Ces deux entreprises
qui comptent des dizaines de
milliers de retraités ont fait faillite durant cette
période.
Sears Canada a
déclaré faillite pendant qu'elle était
sous le contrôle d'un cartel d'investissement aux
États-Unis. Avant la
faillite, le cartel américain a vidé la compagnie de sa
valeur sociale
par une manoeuvre bien documentée de détournement des
dividendes. La
richesse sociale que les travailleurs de Sears ont
générée avant la
faillite n'a pas servi à financer les caisses de retraite ni
les
investissements nécessaires pour renouveler les
opérations de la
compagnie au Canada ; elle a été siphonnée
à titre de dividendes d'une
manière complètement légale selon les lois
régissant l'appropriation
privée de la propriété sociale.
La mentalité de maîtres d'esclaves des
oligarques heurte toute
nécessité de changer les lois régissant
l'appropriation privée de la
propriété socialisée parce qu'ils sont les
propriétaires de l'économie
et que ces lois et ces pouvoirs de police et rapports sociaux qu'ils
maintiennent garantissent leur privilège de classe et leur
contrôle.
Cela mène à la
nécessité que les travailleurs s'organisent pour apporter
un changement
dans la direction de l'économie qui les placera, eux les vrais
producteurs qui font le travail, au contrôle pour que leur vie,
leur
sécurité et leur bien-être soient garantis de la
naissance à la mort.
Le système actuel de propriété
privée de composantes de l'économie
socialisée est une contradiction qui exige une
résolution. C'est une
situation instable et dangereuse non seulement pour les
véritables
producteurs mais aussi pour la reproduction élargie de
l'économie. Les
forces productives socialisées ont besoin de rapports sociaux et
de
rapports de propriété et de contrôle qui
correspondent au caractère
socialisé de l'économie. Ceux qui font le travail et qui
produisent la
richesse sociale doivent contrôler les forces productives
socialisées
pour le bien commun de tous et faire fonctionner toutes les nombreuses
composantes de l'économie en coopération les unes avec
les autres, sans
rancoeur ni crise.
Quand on laisse l'économie se
déchaîner comme maintenant, avec ses
crises récurrentes, ses faillites et la négation des
droits, cela cause
des problèmes pour les travailleurs et entraîne la
destruction des
forces productives. Cette direction est inacceptable et les
travailleurs sont chargés par l'histoire de la changer. Ils
doivent
eux-mêmes ramener
l'économie sous un contrôle conscient et prosocial, au
service du
peuple. La contradiction entre les forces productives
socialisées de la
grande production industrielle et les rapports sociaux
dépassés dominés
par les riches et leur privilège de classe doit être
résolue pour le
bien de l'ensemble de l'humanité.
Lockout à l'Aluminerie de
Bécancour
Un appui solide des travailleurs de la
métallurgie
Le 23 mars 2018 des contingents de plusieurs sections locales de
syndicats sont venus visiter les travailleurs en lockout à
Bécancour, apportant avec eux leur solidarité et leur
appui financier.
Les gestes d'appui aux travailleurs en lockout de
l'Aluminerie de
Bécancour Inc. (ABI) ne cessent d'affluer. C'est
particulièrement le
cas depuis que la compagnie a saboté la rencontre de
négociation devant
le médiateur le 8 mars et retiré son offre du 10
janvier. Les actions arbitraires de la compagnie n'ont fait
qu'accroître la conviction des travailleurs, non
seulement d'ABI mais du Québec et du Canada, que le cartel
Alcoa-Rio
Tinto a un objectif caché avec ce refus de négocier,
qui est au
détriment des travailleurs, de la population de la
Mauricie-Centre-du-Québec et de la société. Les
travailleurs exigent
qu'ABI s'assoie à la table avec eux pour
négocier une
convention collective qu'ils considèrent acceptable.
La semaine dernière, des travailleurs de la
métallurgie et d'autres
secteurs sont venus sur les lignes pour appuyer leurs confrères
en
lockout. Ils leur ont apporté un appui financier, tantôt
par montants
forfaitaires, tantôt par montants hebdomadaires et mensuels, qui
vont
être versés jusqu'à la fin du conflit, pour les
aider à faire face au
diktat et à
l'intransigeance du cartel Alcoa-Rio Tinto. Parmi les travailleurs de
la métallurgie qui sont venus de la Montérégie, on
comptait notamment ceux d'Arcelor Mittal de Contrecoeur-
Est,
Contrecoeur-Ouest et Longueuil, et ceux de Poudres
métalliques et de Fer et Titane de Rio Tinto à
Sorel-Tracy. Plusieurs sont des membres de Métallos et CSN de
l'intersyndicale
Sorel-Tracy
qui a été formée en octobre 2016 par des
syndicats industriels pour
coopérer sur les enjeux qui touchent les travailleurs de la
région et se prêter un appui mutuel dans leur lutte pour
leurs droits.
Dans les brèves remarques qu'ils ont faites lors de leur venue
sur les
lignes, au moment de présenter leur appui financier, les
représentants
des différentes sections locales ont mis en lumière que
la lutte des
travailleurs d'ABI contre les attaques du cartel Alcoa-Rio Tinto est la
lutte de toute la classe ouvrière.
« Avec cet appui financier, nos membres ont voulu
démontrer que
leur lutte est aussi celle de tous les travailleurs et travailleuses
contre l'intransigeance et le mépris de multinationales qui ont
décidé
de faire fi de leurs préoccupations », a dit
François Nadeau, président
du Syndicat des Ouvriers du Fer et Titane (CSN).
« Nous avons été très
touchés par votre conflit. C'est
quelque chose qui touche tout le monde, toute la classe ouvrière
en
fait. Vous allez faire une grosse différence pour tout le
monde », a
dit Jean-François Gilbert, président du Syndicat des
travailleurs
d'Alstom, Énergie Renouvelable (CSN).
« On a
décidé de venir vous appuyer sur votre ligne parce que
peu
importe le drapeau, que ce soit Métallos, CSN, Unifor, peu
importe la
région, quand il y a un groupe qui se bat, cela devient le
combat de
tous », a dit Steve Galibois, président de la section
locale 6586 du
Syndicat des Métallos, représentant les
travailleurs d'Arcelor Mittal, Contrecoeur-Est.
Le directeur québécois des
Métallos, Alain Croteau, s'est lui aussi
rendu à Bécancour pour annoncer que le syndicat nolise un
autobus pour
aller à Pittsburgh le 9 mai pour dénoncer les gestes
d'Alcoa lors de
l'assemblée de ses actionnaires. Les Métallos vont aussi
effectuer une
tournée des usines d'Alcoa aux États-Unis et
établissent des
liens en ce moment avec des syndicats de divers pays afin de rendre
Alcoa et Rio Tinto redevables de leurs attaques contre les travailleurs
de Bécancour et d'autres endroits dans le monde.
Il a aussi mentionné que le Syndicat des
Métallos a affiché un
compteur sur son site web qui montre combien d'argent
Hydro-Québec perd
en revenus à cause du lockout. « Sur notre site Internet,
on a mis en
ligne un compteur qui montre combien Rio Tinto et Alcoa font payer aux
Québécois pour leur lockout. De seconde en seconde, on
peut
suivre le manque à gagner pour Hydro-Québec, parce que
l'Aluminerie de
Bécancour n'est pas tenue de payer pour le bloc d'énergie
qui lui est
réservé ». Le compteur tourne, a-t-il dit, et
il atteint maintenant
les 45 millions $ et la compagnie n'est pas forcée de
payer ce qu'elle
doit parce que le lockout est considéré comme un
cas de « force majeure » selon l'entente qui lie le
gouvernement,
Hydro-Québec et la compagnie.
Grève à Iron Ore au Labrador
Les travailleurs demandent la fin des
conditions de travail à deux vitesses
Vers 3 heures du matin le 27 mars, les
quelque 1400 travailleurs de
la Compagnie minière IOC à Labrador City ont
déclenché la
grève. Ils l'ont fait
principalement pour s'opposer à la décision de la
compagnie de
maintenir la situation où elle emploie une « main-d'oeuvre
temporaire » qui oeuvre côte-à-côte avec les
travailleurs réguliers et accomplit les mêmes
tâches mais à des conditions de travail dramatiquement
inférieures.
Les
travailleurs n'acceptent pas qu'un géant minier comme IOC force
une section des travailleurs à travailler dans des
conditions inférieures aux normes. Le vote de grève a
été pris pendant la journée du 26 mars lors de
deux assemblées
générales
tenues par la section locale 5795 du Syndicat des Métallos,
une dans la
matinée et une en soirée, où les travailleurs ont
rejeté la dernière
offre de la compagnie.
« Nous avons eu un taux de participation
de 92,5 % des
travailleurs, ce qui est extrêmement élevé, et le
vote de grève a été
pris à 91,1 % », a dit Ron Thomas, le
président de la section
locale 5795 à Forum ouvrier. « Nos membres
sont très choqués.
La compagnie ne s'est vraiment jamais assise
avec nous pour négocier et elle ne nous a pas pris au
sérieux. Le plus
gros enjeu en ce moment est la main-d'oeuvre temporaire. Nos membres
n'en veulent pas. Ils ne veulent pas que des travailleurs soient
engagés et fassent le même travail
côte-à-côte avec eux sans avantages
sociaux. C'est un pas en arrière. Nous avons accepté
l'engagement
d'une catégorie de main-d'oeuvre temporaire dans un moment
particulier
où les choses allaient très mal dans le secteur. Les
choses ont changé
depuis et nous disons que quiconque travaille à IOC doit avoir
les
mêmes conditions. » Le président de la section
locale a aussi informé Forum ouvrier
que la compagnie a laissé tomber sa demande de forcer les
nouveaux engagés à se placer sous
un régime de
retraite à cotisations déterminées au lieu du
régime à prestations
déterminées dont tous les travailleurs sont membres en ce
moment. « La
meilleure chose que puisse faire la compagnie c'est de reprendre la
négociation le plus tôt possible pour qu'on puisse
régler la question
et
recommencer à produire. Sinon, nous sommes prêts à
rester en grève
aussi longtemps que cela va prendre. Nous avons dressé nos
lignes de
piquetage et le moral est très bon sur les lignes. »
Les travailleurs qui sont engagés dans le
programme de
« main-d'oeuvre temporaire » n'ont pas d'horaires de
travail
réguliers. Ils
sont déplacés sur différents quarts de travail
d'une façon qui est très
nuisible à leur santé et leur sécurité et
déplacés également dans
différents secteurs au gré de la compagnie. Leurs
avantages sociaux
sont inférieurs à
ceux des travailleurs réguliers. Ils ne sont pas certains
d'être
rappelés une fois qu'ils ont terminé leur période
de travail pour
laquelle ils ont été engagés. IOC présente
cette catégorie de
main-d'oeuvre temporaire comme une occasion exaltante de travailler
dans des conditions atypiques. Cette main-d'oeuvre temporaire
précaire est
engagée alors qu'une grande fatigue affecte déjà
les
travailleurs et que les
conditions sont souvent non sécuritaires. Selon IOC, la
création d'une
main-d'oeuvre temporaire est « un effort pour accroître la
flexibilité
à l'endroit de travail et satisfaire aux besoins de
l'entreprise ». Les
travailleurs temporaires sont dépeints comme « une
main-d'oeuvre toute
prête qui est très motivée, qui est capable de
s'adapter à des
conditions et des priorités changeantes et sait interagir avec
d'autres
et démontrer à la fois une capacité de travailler
de façon indépendante
et de contribuer de manière effective au travail d'une
équipe ».
Autrement dit, une main-d'oeuvre jetable et précaire qui se voit
nier
tous les
droits qui reviennent aux travailleurs qui produisent la richesse
sociale. Les travailleurs d'IOC à Sept-Îles sur la
Côte-Nord, votent
sur la même offre mercredi et jeudi les 28 et 29 mars.
Au complexe d'IOC au Labrador, les travailleurs
extraient le
minerai de fer qu'ils concentrent et transforment en boulettes qu'ils
préparent pour le transport par voie ferrée sur une
distance de 418 km
jusqu'aux installations portuaires de Sept-Îles à partir
desquelles ces
produits sont transportés vers différentes
aciéries dans le monde. IOC
est exploité par Rio Tinto Ore Group qui est une coentreprise
Rio
Tinto, Mitsubishi et Labrador Iron Ore Royalty Income Corporation qui
en possèdent respectivement 58,7 %, 26,2 %
et 15,1 % des actions.
Suncor veut soumettre ses travailleurs
à un dépistage en Alberta
La Cour d'appel confirme l'injonction contre
les tests aléatoires de drogues et d'alcool
- Peggy Askin -
Les travailleurs représentés par la
section locale 707A d'Unifor
à Suncor, dans les sables bitumineux de l'Alberta, ont une fois
de plus réussi à empêcher les tests
aléatoires de dépistage de drogues et d'alcool de leurs
membres par l'employeur.
Ken Smith, président de la section
locale 707A d'Unifor, a
dit : « Nous parlons de la dignité
d'une personne et de ses droits
personnels. C'est intrusif, et nous n'avons vu aucune preuve que cela
rendrait le milieu de travail plus sécuritaire.Ce serait
certainement
une attaque contre les droits humains pour les travailleurs de
partout au Canada s'il fallait permettre la tenue de tests de
dépistage
aléatoires.»
La compagnie tente d'imposer des tests de
dépistage aléatoires
depuis 2012. La section locale 707A a gagné un
arbitrage bloquant les
tests aléatoires, mais Suncor a contesté la
décision et le tribunal a
ordonné un nouvel arbitrage. Le syndicat a ensuite obtenu une
injonction contre les tests de dépistage jusqu'à ce qu'un
nouvel
arbitrage soit tenu, et Suncor a contesté l'injonction. Le plus
récent
développement est survenu le 28 février lorsque la Cour
d'appel
de l'Alberta a
confirmé l'injonction. Le syndicat a également
demandé l'autorisation
d'interjeter appel auprès de la Cour suprême.
Dans l'affaire Syndicat canadien des
communications, de l'énergie et du papier, section
locale 30 c. Pâtes & Papier Irving,
Ltée, 2013,
la Cour suprême a statué que des tests de dépistage
aléatoires ne sont
justifiés que si l'employeur établit qu'il existe un
« problème
général » lié à la consommation
de drogues ou
d'alcool à l'endroit de travail.
Suncor dit qu'il existe un « problème
général » sur la base de preuves qui
concernent tous les travailleurs sur le site, y compris
ceux qui travaillent pour des entrepreneurs principalement pendant la
construction, et dans les camps où vivent ces travailleurs. Au
moment
du premier grief, il y avait environ 10 000 travailleurs sur
le site de Suncor, dont 3 383 étaient des
employés permanents
représentés par la section locale 707A. La section
locale 707A a
soutenu que Suncor n'a pas fourni la preuve qu'il existe un
problème en ce qui concerne les travailleurs qu'elle
représente.
Suncor effectue déjà des tests au moment
de la pré-embauche, après
un incident et lors de causes raisonnables. Elle soutient qu'une
atteinte au droit à la vie privée et à la
dignité est nécessaire pour
équilibrer la sécurité et les droits. Cet argument
est absurde car ce
sont les travailleurs et leur syndicat qui défendent le droit
à un lieu
de travail
sécuritaire et le droit à la vie privée et
à la dignité de la personne
humaine.
Suncor affirme également qu'elle n'essaie pas de
réglementer ce que
les travailleurs font lorsqu'ils ne sont pas au travail, mais seulement
s'ils sont « aptes au travail ». Pourtant, elle ne
ménage aucun effort
pour exiger que les travailleurs se soumettent à des tests qui
n'ont
aucun rapport avec cette question. Tous les témoins experts
mobilisés dans le conflit ont convenu qu'un test de
dépistage de
drogues dont le résultat est « non
négatif » ne fournit aucune preuve
que la personne a des facultés affaiblies, et en particulier que
des
traces de consommation de cannabis peuvent être présentes
pendant
plusieurs jours et parfois plus longtemps. Malgré cela, les
travailleurs qui
ont subi un test dont le résultat est« non
négatif » après un incident
ont été forcés de déclarer qu'ils avaient
un « problème de drogues » et
de suivre un programme de réhabilitation pour conserver leur
emploi.
L'argument de Suncor repose sur ses dossiers
d'incidents impliquant
des employés permanents de Suncor - syndiqués et non
syndiqués, et des
travailleurs employés par des entrepreneurs, y compris la
construction
et l'entretien périodique (rotation du personnel). Les incidents
concernent à la fois le chantier et les camps où vit la
main-d'oeuvre non permanente. L'alcool et les drogues sont interdits
dans les camps de Suncor, et les chiens renifleurs et les
manutentionnaires de bagages sont utilisés pour rechercher des
substances interdites, une pratique qui s'est ensuite étendue
aux
chantiers. Ainsi, un « incident » peut être
aussi insignifiant qu'une
bouteille de bière dans
la chambre d'un travailleur, ou peut concerner l'usage du cannabis ou
de l'alcool pendant un congé.
Vingt décès se sont produits à
Suncor.
La mort de trois travailleurs,
dont aucun n'était employé de Suncor, a été
associée à l'usage de
drogues ou d'alcool. Un seul de ces travailleurs était au
travail lorsqu'il est décédé. Un travailleur
était
dans le camp de travail et
un autre était sur le site sans autorisation et pas au travail.
Au cours de la période de neuf ans pour laquelle
Suncor a offert
des statistiques, il y a eu une moyenne annuelle de 24 tests non
négatifs qui impliquent des travailleurs
représentés par la section
locale 707A, soit un peu plus de 0,5 % des travailleurs.
Plus de la
moitié de tous les tests non négatifs concernaient le
cannabis, ce qui signifie qu'ils n'ont aucune incidence sur la
présence de facultés affaiblies. Un
test non
négatif pourrait également indiquer un taux
d'alcoolémie nettement
inférieur au seuil légal où commencent les
facultés affaiblies.
Pourquoi Suncor met-elle tant d'efforts dans cette
croisade
au lieu de
s'occuper des causes réelles des accidents et des
décès sur ses lieux
de travail, surtout à la lumière du fait terrible que
vingt
travailleurs soient morts sur son site. Blâmer les
travailleurs pour les violations de sécurité fait
partie de
l'arsenal des monopoles pour
détourner l'attention et échapper à leur
responsabilité pour les blessures et les décès au
travail. Suncor
doit être tenue responsable
des conditions sur ses lieux de travail. On ne doit pas permettre que
la sécurité soit utilisée comme prétexte
à la violation du droit à la vie privée et
à la dignité.
S'élever contre les
réformes du gouvernement Trudeau dans le transport
Destruction nationale au service
des cartels
mondiaux
La nécessité du
renouveau démocratique du processus politique
Wagon sur lequel est inscrit le slogan « Des trains de
producteurs pour toujours »
La destruction par le
gouvernement
Harper de la Commission canadienne du blé (CCB) en 2012 a
eu pour effet
de renforcer la mainmise des cartels mondiaux agricoles et ferroviaires
sur l'agriculture des Prairies. Aujourd'hui, avec le projet de loi
C-49, la Loi sur la modernisation des transports,
du
gouvernement
Trudeau
qui
vise
à
déréglementer
encore
plus le secteur
ferroviaire, la situation des fermiers petits et moyens et des
travailleurs du transport devient encore plus intenable.
Les gestes politiques des gouvernements canadiens
expriment les
intérêts, la vision et l'objectif privés des
quelques privilégiés qui
contrôlent l'économie socialisée. Les cartels
mondiaux des riches
oligarques dominent l'économie dans tous ses secteurs
fondamentaux, y
compris la production et la distribution alimentaire. La politique est
l'expression concentrée de la base économique de la
société et de ses
relations sociales. Les oligarques qui contrôlent
l'économie et
dominent la relation sociale, et trouvent cela tout à fait
naturel,
s'attendent à ce que les politiques gouvernementales servent
leur
privilège, leur objectif et leur conception de classe et non un
objectif ou une conception
des travailleurs ou une édification nationale qui remettent en
question
ou restreignent le contrôle des oligarques.
Comment expliquer sinon un
geste aussi irrationnel et antinational
que de laisser la seule ligne de chemin de fer qui mène à
Churchill
dans le nord du Manitoba dans un état si déplorable
qu'elle n'est plus
en état de fonctionner alors que l'entreprise américaine
qui
en a le
contrôle refuse de la réparer. La même compagnie
américaine contrôle
aussi le port de Churchill et l'a subitement fermé quand il ne
servait
plus ses intérêts privés. Le port et la ligne de
chemin de fer étaient,
entre autres choses, des options viables permettant aux producteurs de
grain des Prairies d'expédier leur produit social. Comment
est-il
possible qu'une entreprise américaine puisse maltraiter les
Canadiens
et leur
économie d'une façon aussi flagrante à moins
qu'elle ne soit en
position de contrôle et ne craigne pas de devoir rendre des
comptes ?
Les
fermiers s'expriment
Pour illustrer comment les décisions prises par
les gouvernements affectent la vie des agriculteurs des Prairies, nous
reproduisons une article de Ken Larson, membre de l'Union nationale des
fermiers (NFU), paru sous le titre « Helping the Raylways Farm
the Farmers » sur le site Web de la NFU le 13 mars 2018. Il est
ici traduit de l'anglais par LML.
Ken
Larson
vit
d'une
exploitation agricole familiale à Red Deer,
en Alberta, et édite le site Web de l'Alliance de la Commission
nationale du blé.
* * *
Nous y revoilà ! Il y a des fermiers des
Prairies qui ne peuvent
pas expédier leurs céréales. Les compagnies
céréalières et leurs amis
reprochent aux chemins de fer de ne pas acheminer les
céréales jusqu'au
port. Après avoir fait l'objet de mois de lobbying, le
gouvernement
fédéral veut faire adopter une nouvelle loi sur les
transports
et dit que le projet de loi C-49 va punir les sociétés
ferroviaires qui
négligent les expéditions de céréales. En
fait, cette loi va
déréglementer ces sociétés ferroviaires.
Les sociétés ferroviaires ne
disent rien et les compagnies céréalières sont
heureuses. Ceux qui
observent la situation voient bien qu'il y a quelque chose de faux dans
cette histoire.
Est-ce que c'est vrai que
les céréales des Prairies ne se rendent
pas aux ports ? Si vous croyez les compagnies
céréalières et leurs amis
de Ag Transport Coalition, les sociétés ferroviaires
ignorent leurs
commandes de wagons. Pourtant, plus les sociétés
ferroviaires
transportent de céréales, plus elles font de l'argent,
alors cette
affirmation
ne tient pas.
Mesurer la quantité de céréales
transportées est une tâche assez
simple. L'Office des transports du Canada (OTC) et le contrôleur
indépendant des céréales, Quorum Corp., sont des
sources d'information
objectives. Chaque mois de décembre, l'OTC vérifie
auprès des sociétés
ferroviaires et examine la quantité annuelle de
céréales qu'elles
transportent. Au 31 décembre 2017, les
sociétés ferroviaires avaient
transporté 43,2 millions de tonnes de
céréales vers les ports, une
hausse de 6,9 % par rapport à 2016, soit plus de
céréales que jamais
auparavant. Pas mal pour un automne et un début d'hiver avec des
records de pluie et de neige dans les six
chaînes de montagnes entre les Prairies et la côte
ouest !
Le 6 mars 2018, Quorum a écrit :
« Depuis le début de l'année, les
livraisons provenant de l'Ouest canadien vers les silos des terminaux
portuaires, à la 30e semaine, sont inférieures
de 5 % par rapport à la
même période l'an dernier et inférieures
de 1 % par rapport à la
moyenne
quinquennale. » Même si c'est de l'ordre de grandeur
des erreurs, une
fois les chiffres arrondis, 1 % de moins représente
quand même beaucoup
de tonnage. Cependant, si on se rappelle que l'Inde a imposé des
droits
de douane élevés sur les exportations canadiennes de
légumineuses à
grains, ce n'est pas surprenant que
l'ensemble des expéditions soit un peu plus bas.
Les chiffres montrent que les sociétés
ferroviaires accomplissent
bien leur travail de transporter les céréales aux ports.
Cela n'a pas
changé au cours des trois derniers mois, et encore moins
l'année
dernière. Est-ce que les plaintes constantes provenant de
certains
groupes d'agriculteurs qui devraient y voir plus clair sont
simplement
une réaction aux personnes qui ne peuvent pas livrer à
leur silo à
grains local ? Puisque le système achemine assez de
céréales aux ports,
nous devons conclure que les compagnies
céréalières commandent des
wagons en fonction de priorités autres que la satisfaction des
demandes
des agriculteurs locaux.
Pourquoi ? Les compagnies
céréalières peuvent utiliser les pénuries
locales de wagons comme excuse pour payer moins cher les agriculteurs
pour leurs céréales. Elles s'en tirent parce que
près des deux tiers
des points de livraison des Prairies sont desservis par une seule
compagnie céréalière, ce qui met les agriculteurs
à la merci de
l'entreprise au point de livraison le plus proche.
Plus d'un agriculteur a entendu ce qui suit d'un agent
de silo qui
verse des larmes de crocodile : « Nous sommes
désolés que le prix ait
baissé et vous avez entendu dire que les sociétés
ferroviaires ne
transportent pas les céréales, mais j'ai un peu d'espace
dans mon silo
si vous avez besoin de l'argent et que vous pouvez vivre avec une
base supérieure. » Ébloui par le terme
pseudo-économique de « base »,
l'agriculteur vend ses céréales moins cher et la
compagnie céréalière
empoche la différence.
Lorsque la Commission
canadienne du blé (CCB) contrôlée par les
fermiers était responsable de la vente des
céréales, elle optimisait le
système pour redonner le maximum d'argent aux fermiers et elle
organisait les expéditions de céréales de
manière à maximiser la
capacité de transport du système. L'argent en
excédent était remis aux
fermiers. Au cours des neuf dernières années du
système contrôlé par la
CCB, les frais d'entreposage étaient presque nuls et
étaient
généralement compensés par les recettes provenant
de l'expédition due
au chargement anticipé des navires.[1]
Sans la CCB, les sociétés
céréalières jouent « sans perte »
avec
les fermiers des Prairies qui sont à la merci de leurs points de
livraison. Elles utilisent leur position de monopole à
l'échelle locale
pour maximiser leurs propres profits tout en blâmant les
sociétés
ferroviaires et en facturant les fermiers pour tous les coûts
supplémentaires
qu'elles pourraient encourir.
En acceptant le blâme pour les silos qui
débordent, les sociétés
ferroviaires se mettent en position de faire du lobbying pour obtenir
plus
de déréglementation. Grâce à Ottawa, elles
pourraient bien réussir.
Avec les modifications apportées à la Loi sur les
transports
par le projet de loi C-49 qui créent d'immenses
échappatoires pour les
sociétés ferroviaires, l'idée que les compagnies
céréalières vont se
mettre à dos les entreprises ferroviaires en leur imposant une
pénalité
réciproque ou une poursuite judiciaire est vraiment absurde
surtout
qu'elles peuvent rejeter le fardeau sur les fermiers en les payant
moins cher pour leurs céréales, sachant
que 90 % des points de
livraison dans les Prairies sont desservis par un seul chemin de fer.
Au lieu de déréglementer les chemins de
fer par l'entremise du
projet de loi C-49, le gouvernement devrait restreindre le pouvoir de
marché des sociétés
céréalières sur les fermiers par une
réglementation. Les modifications à la Loi sur les
transports
du projet de loi C-49 ne font qu'ajouter les sociétés
ferroviaires à la
liste des
entreprises qui exploitent les fermiers. Depuis que la CCB a
été
démantelée, les compagnies
céréalières sont aux anges chaque fois
qu'elles empochent leurs profits et les modifications à la Loi
sur
les
transports permettront bientôt aux
sociétés ferroviaires d'en faire autant - à moins
que le Sénat examine sérieusement cette question.
Larsen est membre de l'Union nationale des
fermiers, Région 7
(Alberta) et est rédacteur du site Web de la Canadian Wheat
Board
Alliance. Il possède une exploitation agricole familiale
à l'ouest de
Red Deer, en Alberta.
Note
1.surestarie: en droit,
dépassement du temps prévu pour
charger ou décharger un navire; somme payée à
l'armateur pour indemniser ce retard. (Encyclopédie
Universalis)
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Email: forumouvrier@cpcml.ca
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