15 mars 2018
ABI liquide la séance de
négociation devant le médiateur
avec les travailleurs en
lockout
Pas de place pour la provocation et un
ordre du jour caché!
Manifestation des travailleurs en lockout devant l'Assemblée
nationale le 8 février 2018 pour demander que l'Aluminerie de
Bécancour négocie avec les travailleurs
ABI
liquide
la
séance
de négociation devant le
médiateur avec
les travailleurs en lockout
• Pas de place pour la provocation et un ordre
du jour caché!
• Opposons-nous à l'ordre du jour secret
et intéressé d'ABI! Ce cartel
mondial doit rendre des comptes! -
Pierre
Chénier
Les travailleurs du
Labrador et du Québec défendent leurs droits
• Les
travailleurs de la Compagnie minière IOC votent un mandat de
grève
contre les demandes de concessions antiouvrières de la compagnie
• Entrevue avec Dany Maltais, permanent
syndical du Syndicat des Métallos
sur la Côte-Nord
Absurdités sur
les tarifs et les guerres commerciales
• C'est ainsi qu'on gère une
économie? - K.C. Adams
ABI liquide la séance de
négociation devant le médiateur avec
les travailleurs en lockout
Pas de place pour la provocation et un ordre
du jour caché!
Manifestation devant l'Assemblée nationale à
Québec le 8 février 2018
Le 8 mars, près de deux mois après le
début
du lockout à l'Aluminerie de
Bécancour Inc. (ABI), la première séance devant
le médiateur entre la
section locale 9700 du Syndicat des Métallos et les
représentants d'ABI
n'a duré que quelques minutes. Dans un geste flagrant de
provocation,
ABI a liquidé la session, même en présence du
médiateur, et a maintenu son refus de négocier de bonne
foi.
Un mois plus tôt, la ministre du Travail du
gouvernement du Québec
avait rencontré les deux parties séparément et
laissé entendre que les
négociations allaient reprendre devant le
conciliateur-médiateur nommé
par le gouvernement. Le syndicat a immédiatement demandé
à reprendre
les négociations mais ABI est restée silencieuse jusque
peu
avant cette rencontre du 8 mars à laquelle elle a mis fin
brutalement,
provoquant et insultant les travailleurs en lockout.
Point de presse du comité de négociation de la section
locale 9700 suite à la liquidation de la rencontre de
négociation par la compagnie
|
Selon la section locale 9700 des Métallos,
le comité de négociation
d'ABI s'est présenté à la table en disant
dès le début qu'il n'avait
aucun mandat pour négocier quoi que ce soit et qu'ABI avait
retiré de
la table son « offre finale ». Les travailleurs
avaient rejeté cette
offre le 10 janvier en disant cependant qu'il y avait des
éléments qui pouvaient servir à une entente qui
serait acceptable aux
travailleurs.
Le président de la section locale,
Clément Masse, a immédiatement
qualifié le comportement de la compagnie de vengeur et de non
productif.
« C'est un affront à tous les
travailleurs », a-t-il dit. « Après
deux mois dehors, ils nous disent que ce qu'ils ont déjà
proposé ne
constitue même pas une base de travail. Ils disent attendre nos
suggestions, mais sur du vide. On ne négocie pas à partir
d'une feuille
blanche. C'est dommage que les représentants patronaux n'aient
pas la
décence de s'appliquer à mener une négociation de
façon responsable,
selon les règles de l'art. »
Clément Masse a ajouté que les
négociateurs du syndicat se sont
présentés à la session en présence du
médiateur le 8 mars en confirmant
leur intention de tenir des discussions sérieuses sur les enjeux
qui
demeurent, le régime de retraite et l'ancienneté.
« Aujourd'hui, on n'a senti aucune volonté
de négocier réellement
de la part de l'employeur », a-t-il dit. « Ils ne font
qu'exprimer une vengeance
à
l'égard du rejet de leur offre. C'est la même ritournelle
qu'au moment
du lockout. Ils perdent de l'argent à cause de leur propre
décision de
décréter le lockout et ils essaient de nous faire porter
le chapeau. Le
jour où ils auront des mandats pour discuter concrètement
des points en
litige, ça nous fera plaisir de travailler avec eux de
façon
constructive. D’ici
là, les travailleurs se tiennent debout, le moral est bon.
»
Ce comportement continuellement provocateur de la
compagnie ne fait
que convaincre les travailleurs que les monopoles Alcoa et Rio Tinto,
qui sont les propriétaires d'ABI, ont un ordre du jour
caché. Ce cartel
mondial cherche à imposer cet ordre du jour au détriment
des conditions
de vie et de travail des travailleurs, des multiples
éléments
au sein de l'économie régionale qui dépendent des
activités d'ABI pour
leurs activités et aux dépens de toute la population de
la
Mauricie-Centre-du-Québec.
Le secteur mondial de l'aluminium est engagé
dans des intrigues
internationales entre les grandes puissances et les cartels au sujet du
contrôle et des prix. Le cartel Alcoa-Rio Tinto cherche à
renforcer son
contrôle, à faire monter les prix de l'aluminium et
à abaisser les
réclamations des travailleurs qui produisent le produit fini et
les
réclamations de ceux qui produisent les moyens de production,
notamment
l'hydroélectricité et l'infrastructure.
Le lockout chez ABI, qui n'est qu'une des multiples
alumineries que
le cartel mondial contrôle, a l'effet immédiat de
réduire l'offre en
aluminium et d'exercer une pression à la hausse sur le prix de
marché.
Le lockout vise à imposer des concessions aux travailleurs et au
gouvernement du Québec pour tirer vers le bas la valeur que les
travailleurs réclament de l'aluminium qu'ils produisent, le prix
de
l'hydroélectricité fournie par Hydro-Québec et les
intrants des
fournisseurs locaux.
L'ordre du jour caché du cartel, dont fait
partie son refus
provocateur de négocier, constitue une épreuve de force
contre les
travailleurs, la communauté locale, le peuple
québécois et sa
société. L'opposition à ce diktat requiert une
résistance organisée
consciente de la part des travailleurs et de leurs alliés pour
qu'une
convention
collective acceptable aux travailleurs soit signée au plus
tôt et pour
empêcher que la situation ne dégénère encore
plus.
Forum ouvrier réitère son
entier appui aux travailleurs
d'ABI et appelle les travailleurs du Québec et du Canada
à leur fournir
toute l'aide possible. Les actions provocatrices du cartel mondial, qui
utilise une force productive importante comme une arme pour renforcer
son
contrôle sur la direction de l'économie du Québec
et des économies dans le monde, ne concernent pas
seulement les travailleurs et la communauté qui sont directement
affectés. Les actions de ce cartel sont destructrices et ne
doivent pas
passer. Tous doivent dénoncer le cartel Alcoa-Rio Tinto et son
ordre du
jour caché qui est au service de ses intérêts
privés étroits, au
détriment du peuple.
Les membres de la section locale 8922 du Syndicat des Métallos,
représentant les agents de sécurité, se joignent
aux Métallos de la section 9700 dans un rassemblement de
solidarité à l'extérieur de l'usine de
Bécancour le 12 mars 2018. Ils se sont engagés à
fournir une aide financière régulière aux
travailleurs tant que va durer le lockout.
À titre d'information
Le contrôle mondial de la production
d'aluminium par les monopoles mondiaux signifie que le lockout qui
réduit la production à Bécancour a
déjà fait augmenter le prix de marché du produit.
Les rapports indiquent qu'Alcoa et Rio Tinto servent
leurs clients nord-américains avec l'aluminium au prix
maintenant plus élevé que
leurs
travailleurs produisent en Europe. Cette activité criminelle
persiste
parce que les travailleurs des alumineries ne
contrôlent pas leur travail, l'aluminerie où ils
travaillent et le
produit social qu'ils produisent. Ils ne peuvent pas mettre à
contribution leur responsabilité sociale et leur conscience,
laquelle garantirait le paiement
d'un prix de production adéquat pour
l'électricité, ferait en sorte que
les droits à l'endroit de travail sont garantis et que toute la
valeur que les travailleurs produisent serve de façon
planifiée à renforcer l'économie dans leur
communauté, au Québec et au
Canada, et contribue à humaniser l'environnement social et
naturel.
Les intérêts privés qui
contrôlent Alcoa et Rio Tinto sont
obsédés par leurs propres intérêts
étroits en contradiction avec
l'ensemble. Ils se moquent que le lockout nuise aux
intérêts de 1030
travailleurs et de leur communauté. C'est le dernier de leurs
soucis
qu'Hydro-Québec ne reçoive pas le prix de production pour
l'électricité
achetée
par les oligarques impérialistes, ce qui oblige d'autres
secteurs de
l'économie à combler le manque de valeur. L'obsession des
impérialistes
pour leurs propres intérêts privés étroits
est incompatible avec
l'économie socialisée dans laquelle opèrent leurs
entreprises. C'est la
cause première des « défaillances du
marché », des crises économiques
récurrentes et des problèmes non résolus qui
rongent l'économie et la
société. Ils ne sont pas préoccupés des
conséquences néfastes du vol
d'électricité à Hydro-Québec, du lockout
des travailleurs et de la
destruction de leurs régimes de retraite et de la perte de
valeur de
l'économie québécoise. Ils portent des
oeillères et ne veulent pas voir
ce qui ne les intéresse pas, au-delà de leurs
intérêts privés
étroits.
Opposons-nous à l'ordre du jour secret
et
intéressé d'ABI!
Ce cartel mondial doit
rendre des comptes!
- Pierre Chénier -
Le communiqué qu'ABI a émis suite à
sa liquidation de la séance de
négociation nous en dit un peu plus long sur l'ordre du jour
caché
d'Alcoa-Rio Tinto.
ABI écrit :
Les représentants de
la direction de l'Aluminerie de
Bécancour (ABI) ont rencontré aujourd'hui la section
locale 9700 du
Syndicat des Métallos, les informant que l'usine a besoin de
changements fondamentaux pour réussir à long terme. La
rencontre s'est
déroulée en présence de M. Jean Nolin, le
conciliateur nommé au dossier
par le ministère du Travail.
Les objectifs constants de
la direction d'ABI au cours des
longues négociations de l'année dernière,
étaient d'assurer la
pérennité de l'usine et de parvenir à une entente
négociée. Cependant,
les moyens de pression du syndicat durant ces négociations ont
causé
une détérioration importante des conditions
d'opération dans l'usine,
créant
des dangers pour les employés, mettant les biens en
péril, menaçant
l'approvisionnement des clients et affectant négativement le
rendement
financier.
Le rejet par le syndicat
d'une offre équitable et
concurrentielle n'a laissé d'autre choix à la direction
d'ABI que de
prendre des mesures pour protéger ses employés et les
actifs de
l'usine. En conséquence, l'offre rejetée ne peut plus
servir de base
pour un règlement futur.
ABI n'est pas aussi
compétitive qu'elle devrait l'être et
cette situation doit être améliorée pour
réussir à long terme.
Par
conséquent, la structure opérationnelle d'ABI doit
être réévaluée en
visant l'amélioration significative de la productivité et
de
l'organisation de la main-d'oeuvre afin d'assurer une constance pour
ses clients.
Dans sa diatribe intéressée et trompeuse
contre les travailleurs,
la compagnie déclare avoir retiré son « offre
finale » de janvier pour
deux raisons :
1. « L'usine a besoin de changements fondamentaux
pour réussir à long terme. » La
compagnie
doit avoir la liberté de dicter ces changements sans
que les travailleurs aient leur mot à dire ou exercent un
contrôle sur leur orientation quelles que soient les
conséquences.
2. « Les moyens de pression du syndicat durant ces
négociations ont
causé une détérioration importante des conditions
d'opération dans
l'usine » au point que la compagnie a été
forcée de mettre ses
travailleurs en lock-out « pour protéger ses
employés et les actifs de
l'usine » et a même retiré son offre finale. Si
l'on
considère que les négociations et ces « moyens de
pression du
syndicat » (des allégations qu'elle ne décrit
même pas) datent de l'an dernier, soit bien avant la
rencontre du 8
mars, c'est complètement malhonnête de la part de la
compagnie de
suggérer que les travailleurs et les tactiques qui leur sont
imputées
sont la raison pour laquelle ABI a retiré son « offre
rejetée » et
refuse de négocier une nouvelle convention collective.
En fait, ce que la compagnie considère comme
« menaçante », c'est
la tenue de négociations de bonne foi pour déterminer des
conditions
d'emploi qui respectent les droits des travailleurs et elle n'en veut
tout simplement pas. Le cartel mondial veut un contrôle complet
pour
faire ce qu'elle veut et pour abaisser les réclamations des
travailleurs à la valeur qu'ils produisent, et abaisser le prix
de
l'électricité que fournit la société
d'État, sinon ce cartel menace de détruire l'usine.
C'est donc à une restructuration complète
de ses opérations qu'ABI
veut procéder selon ses propres termes et selon son diktat. ABI
traite les travailleurs ou à tout le moins les
travailleurs
organisés en syndicat de saboteurs du processus de production.
C'est
une vision étrange et complètement dépassée
de la réalité du monde
d'aujourd'hui. Les travailleurs sont les producteurs de la richesse
d'ABI et ils ont le droit de négocier et d'avoir un mot
décisif sur
leurs conditions de travail. La grande abondance
d'hydroélectricité à
bon marché est l'oeuvre du très dur labeur des
travailleurs du Québec, qui a
permis
l'investissement de milliards de dollars de valeur. Le cartel mondial
veut que le
temps de travail vivant des travailleurs de l'aluminerie soit
régi par ses propres termes et que la valeur de
l'électricité incorporée dans le produit fini lui
soit remise en-dessous de son prix de production. Cela n'a rien
à voir
avec un arrangement moderne ou civilisé.
La compagnie tient un langage de restructuration
complète afin de
criminaliser toute opposition de la part de ceux qui font le travail. Parler
de
restructuration et criminaliser les travailleurs qui demandent leur
mot
à dire et leurs droits n'a
rien
à voir avec la négociation d'une convention
collective.
Ce sont là les mots et les gestes de dictateurs qui veulent
saboter un
processus civilisé de négociation. Ces paroles, ces
actions et la
déformation de ce qu'est une négociation pour
établir les conditions
d'emploi sont des choses très menaçantes pour les
travailleurs, la
communauté et le Québec et elles sont entièrement
inacceptables.
Les propos d'ABI touchent à l'absurde et
seraient risibles si la
situation n'était pas si sérieuse. Les employés
que la compagnie se
propose de protéger sont les employés qu'elle a
mis en lockout. Cela
rappelle la propagande de guerre des officiers de l'armée
américaine
pendant la guerre du Vietnam qui disaient qu'ils devaient
détruire un
village pour le sauver. Qui sont ces malfaiteurs contre qui ABI veut
protéger ses employés ? Ses propres
employés ? Ceux qui sont unis dans
la lutte contre le lockout et demandent que leurs droits soient
respectés ? Les travailleurs organisés en
syndicat ? Est-ce un effort
du cartel pour diviser les travailleurs et les monter les
uns contre les autres, ou même les remplacer ?
Chose certaine, ce n'est pas un signe d'une
volonté de négocier de
bonne foi avec les travailleurs qui produisent la valeur que
les géants de l'aluminium convoitent. Si le mot «
négociations » veut
encore dire quelque chose, Alcoa-Rio Tinto doivent être
rappelés à
l'ordre et ramenés à la table de négociation. Le
droit des
travailleurs à leur mot décisif dans leurs conditions de
travail et
d'emploi doit être soutenu dans tous les endroits de travail,
dans les
régions et à l'échelle des pays. De tels enjeux ne
sont pas et ne
doivent pas
devenir le terrain de jeu et de guerre des intérêts
privés mondiaux
pour servir leur quête étroite de profit d'argent maximum
et de
domination.
Les travailleurs du Labrador et du
Québec défendent leurs droits
Les travailleurs de la Compagnie minière IOC
votent un mandat de
grève contre les demandes de concessions antiouvrières de
la compagnie
Piquetage des travailleurs à
l'extérieur du complexe de la Compagnie minière IOC
à Labrador City
durant la
lutte en 2015 contre les mises à pied des travailleurs
d'entretien
Les 5 et 6 mars dernier, les quelque 1300
travailleurs de la Compagnie minière IOC (Iron Ore Company of
Canada) à Labrador City ont voté pour donner au
comité de négociation un
mandat de grève
pour faire échec aux demandes de concessions
antiouvrières de la
compagnie. Quatre-vingt-dix pour-cent des 1300 travailleurs
membres de
la section locale 5795 des Métallos ont voté
à 99,6 % en faveur
d'un mandat de grève. Les
travailleurs vont tenir d'autres réunions les 20 et 21
mars prochain
pour discuter des négociations. Le 23 mars, ils seront en
position
légale de prendre un vote de grève.
Les 7 et 8 mars dernier, les quelque 300
travailleurs de l'IOC à
Sept-Îles au Québec, membres de la section
locale 9344 du Syndicat
des Métallos, ont donné un mandat de grève massif
à leur comité syndical
à 99,2 %, avec un taux de participation
de 88,3 %. Les travailleurs
d'IOC à
Sept-Îles font face aux mêmes demandes de concessions dans
leurs
conditions d'emploi.
Les travailleurs du monopole minier IOC
génèrent énormément de
valeur dans l'économie par l'extraction du minerai de fer, sa
transformation en valeur d'usage sous formes de boulettes et de
concentré et le transport de ces produits vers
des usines où d'autres travailleurs vont les transformer encore
plus et produire de l'acier. La compagnie exproprie la valeur
ajoutée que les
travailleurs
produisent sous forme de profit d'argent pour ses propriétaires
mondiaux. Les concessions exigées des travailleurs par le
monopole vont
accroître les profits en argent dont la majeure partie ne sont
pas
réinvestis dans les communautés locales mais sont
soutirés comme c'est
le cas des ressources naturelles épuisées. Les
concessions ont pour
effet de
diminuer les salaires, les avantages sociaux et les pensions des
travailleurs maintenant et dans l'avenir. Ces
réclamations à la
valeur produite par les travailleurs constituent le gros de la valeur
qui provient de la production qui demeure à Labrador City et
à
Sept-Îles.
Les travailleurs extraient le minerai de fer du
Labrador qu'ils
concentrent et transforment en boulettes qu'ils préparent pour
le
transport par voie ferrée sur une distance de 418 km
jusqu'aux
installations portuaires de Sept-Îles à partir desquelles
ces produits sont transportés vers différentes
aciéries dans le monde. IOC est exploité par Rio
Tinto Ore Group qui est une coentreprise Rio Tinto, Mitsubishi et
Labrador Iron Ore Royalty Income Corporation qui en possèdent
respectivement 58,7 %, 26,2 % et 15,1 %
des actions.
Entrevue avec Dany Maltais, permanent syndical du
Syndicat des Métallos sur la Côte-Nord
Les travailleurs d'IOC à Sept-Îles au Québec
donnent un mandat de grève sans
équivoque au syndicat.
Forum ouvrier : Les travailleurs
de la Compagnie minière IOC au Labrador et à
Sept-Îles au
Québec ont donné
récemment de forts mandats de grève à leurs
exécutifs syndicaux contre les demandes de concessions
antiouvrières de la part d'IOC.
Peux-tu
nous en dire plus ?
Dany Maltais : Le vote
de grève a été très
massif. Nous sommes 301 travailleurs sur nos listes de
travailleurs
actifs à Sept-Îles. En 3 assemblées
distinctes, il y a eu 266
travailleurs qui se sont déplacés. Il s'agit d'un
pourcentage de 88 %
comme taux de participation. Sur les 266
personnes présentes, il y a en a deux qui ont voté contre
le mandat de
grève. Nous sommes très contents du résultat.
Dans les négociations, il y a la question du
monétaire commun,
qu'on négocie à la même table, Sept-Îles et
Labrador, comme les
salaires, les régimes de retraite et le régime
d'assurances. Parmi les
demandes de concessions, il y en a deux qui touchent le régime
de
retraite. Le premier élément, qui est le plus important,
c'est que
l'employeur
demande que les nouveaux travailleurs aient un régime de
retraite à
cotisations déterminées plutôt que le régime
à prestations déterminées
que nous avons en ce moment. Pour nous c'est inacceptable. D'une part,
un régime à cotisations déterminées est
beaucoup moins avantageux
pour les travailleurs, notamment parce que le montant que les
travailleurs touchent à la retraite n'est pas garanti avec ce
régime. Aussi, pour obtenir un
régime à prestations
déterminées, les travailleurs ont fait des concessions
sur les salaires
dans les années 1990-2000. C'est inadmissible aussi qu'on
essaie
d'introduire une disparité de traitement dans le régime
de retraite,
qu'on
autorise les clauses orphelines [ en vertu desquelles les
travailleurs
nouvellement embauchés reçoivent un salaire et des
avantages sociaux
moindres que les travailleurs déjà en place — note de FO
]. Nous
ne voulons pas être l'instigateur qui fasse en sorte que la
population
nord-côtière s'appauvrisse dans les 20-30 prochaines
années. On sait
que
les gens ont beaucoup moins de revenus à la retraite, qu'ils
sont moins
en santé. Abaisser encore plus les revenus force les citoyens en
général à éponger le fardeau fiscal. Il y a
un enjeu régional dans
cette négociation. Nous ne voulons pas que les nouvelles
personnes
soient appauvries. Nous ne sommes pas une grosse communauté.
Nous nous
connaissons tous. L'industrie minière a relevé le niveau
de vie des
gens de la Côte-Nord mais si les gens deviennent appauvris, les
gouvernements remettent le fardeau de leurs dépenses sur
l'ensemble de
la communauté. On ne veut pas être l'instigateur de cela.
Aussi, toujours en ce qui concerne le régime de
retraite, IOC veut
imposer une règle sur la notion d'âge auquel les
travailleurs
peuvent prendre leur retraite. À l'heure actuelle,
après 30 ans de
service, les travailleurs peuvent prendre leur retraite. L'employeur
veut imposer, que même avec 30 ans de service, vous devez
avoir
atteint l'âge de 52 ans avant de prendre votre retraite sans
pénalité.
Cette mesure est encore organisée pour pénaliser les
jeunes, les
travailleurs qui commencent à 18 ou 19 ans qui
atteignent leurs 30
années de service à 48 ou 49 ans et devront
encore travailler plus
longtemps pour ne pas subir des pertes. Notre
économie n'est pas très diversifiée et il y a des
jeunes qui vont vers
ces emplois qui paient bien comme chez IOC, Alouette ou Arcelor Mittal
quand ils sont très jeunes et y travaillent toute leur vie
active. Les
jeunes qui entrent chez IOC vont devoir donner des années de
plus à
l'employeur avant de partir à la retraite si cela passe.
Puis il y a la demande de concession sur la question
des vacances
prolongées, une autre perte que l'employeur veut imposer aux
travailleurs. À l'heure actuelle, à mesure que vous
accumulez de
l'ancienneté, vous accumulez des journées de vacances
supplémentaires
que vous pouvez prendre en plus de vos vacances annuelles. L'employeur
veut
maintenant que les travailleurs prennent ces journées en argent,
pas en
temps. On dénonce cela aussi parce que cela s'attaque au
principe de
l'ancienneté. Alors qu'on parle de conciliation travail-famille
c'est
un retour en arrière qu'on nous propose.
Le quatrième enjeu, qui est un enjeu local,
concerne les
changements technologiques. Plus on avance dans le temps, plus on parle
d'automatisation des tâches. Il y a deux ans, l'employeur a
commencé à
bâtir des programmes en fonction de l'automatisation de nos
tâches. À
l'heure actuelle, la règle est que les travailleurs
touchés par
l'automatisation peuvent aller déplacer des travailleurs moins
anciens.
Maintenant, l'employeur nous dit qu'il y a des tâches que nous ne
serons plus capables de faire parce que cela va prendre des
ingénieurs
et des techniciens et que nous n'avons pas la formation
nécessaire pour
être en mesure de travailler avec les ordinateurs. Alors il veut
donner
ces tâches à des superviseurs et des gestionnaires qui ne
feront plus
partie de l'accréditation syndicale. Cela veut dire que
progressivement, notre accréditation syndicale va
sérieusement
s'affaiblir et être à risque. Nous n'aurons plus la masse
de
travailleurs nécessaires pour bâtir un rapport de force.
Si ça passe,
ce n'est plus nous qui allons faire
fonctionner la voie ferrée. L'employeur nous dit de ne pas nous
en
faire, que cela regarde le long terme, mais nous ne voulons pas passer
cette négociation collective sans discuter de cette
question-là. Nous
voulons qu'il y ait une lettre d'entente intégrée
à la convention
collective qui dit que les nouvelles tâches qui seront
créées en
fonction de
l'automatisation devront faire partie intégrante de
l'accréditation
syndicale. L'employeur nous dit qu'il n'accepte pas cette revendication.
FO : Veux-tu dire
quelque chose en conclusion ?
DM : L'employeur doit
retirer ces
concessions. Dans cette négociation, nous parlons d'avenir. Nous
parlons des jeunes et nous parlons de notre accréditation
syndicale.
Nous sommes responsables et la section locale doit s'assurer qu'on ait
un avenir prospère. Je suis fier du travail que nous faisons
pour
l'ensemble de la
communauté.
Absurdités sur les tarifs et les
guerres commerciales
C'est ainsi qu'on gère une économie?
- K.C. Adams -
Les travailleurs pourraient faire
mieux que ces crises continuelles et cette intégration dans
l'économie de guerre des États-Unis.
Les industries canadiennes de l'acier et de l'aluminium
sont en
plein bouleversement. Elles semblent être dans un état de
chaos
continuel. Algoma Steel est presque constamment sous la protection de
la faillite en vertu de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies
(LACC). L'Aluminerie de Bécancour inc. (ABI)
au Québec maintient en lockout plus de 1000 travailleurs
depuis des
mois pour leur arracher des concessions, à eux et à
Hydro-Québec, et
pour réduire l'offre afin de faire monter les prix de
l'aluminium sur
le marché international. Les aciéries de Stelco à
Hamilton et à
Nanticoke viennent juste de sortir de la protection de la faillite aux
termes de la LACC pour la deuxième fois depuis 2006.
Après que la capacité de production et les
marchés de Stelco aient
été grandement réduits pendant la période
du contrôle par US Steel
de 2007 à 2017, les nouveaux propriétaires
américains ont pris le
contrôle des installations l'an dernier après que le
tribunal de la
faillite de la LACC les ait autorisés à ne pas assumer
leur
responsabilité sociale envers les retraités de Stelco et
la
restauration environnementale pour la pollution provenant du
passé. Ce
nouvel assaut d'impérialistes étrangers s'est produit
après que les
métallos de Stelco et la communauté de l'acier aient
affronté une
attaque après l'autre lorsque US Steel avait le contrôle
des
opérations. En 2013,
USS a vendu une usine de Hamilton aux brigands internationaux allemands
qui se font appeler MANA et qui ont pris le contrôle et ont
presque
immédiatement mis les métallos en lockout en leur
demandant d'énormes
concessions. Le lockout se poursuit toujours et les membres et
supporters de la section locale 1005 mènent une lutte pour
la
justice à Mana.
Un assaut contre l'édification nationale et les
droits du peuple
Les monopoles mondiaux dominent les secteurs de l'acier
et de
l'aluminium et les mettent sens dessus dessous pour servir leurs
intérêts privés étroits. Le secteur de
l'acier est particulièrement
affecté par des prix de marché qui fluctuent beaucoup et
sont
déconnectés des prix de production, tantôt
au-dessus, tantôt en
dessous, ce qui cause des
problèmes continuels. Ces secteurs ne sont pas au service d'une
économie canadienne indépendante parce que tel n'est pas
leur objectif.
Ce concept d'ailleurs n'existe pas dans la conscience des
impérialistes
qui sont en position de contrôle et dont la vision du monde est
celle
qui correspond à l'intérêt étroit, comme si
la société n'existait pas
et que
les droits, les réclamations et les besoins du peuple
étaient des coûts
débilitants et un drain sur leur profit d'argent.
Il n'y a pas de discussion présentement dans les
cercles
officiels de l'élite dirigeante sur un projet
d'édification nationale
et pour une économie canadienne qui ne serait pas dominée
par les
cartels supranationaux et il n'y a certainement pas de mesures
pratiques dans ce sens. Tous les politiciens, économistes et
experts
officiels disent qu'une
économie canadienne sous le contrôle des Canadiens est
impossible dans
ce monde dominé par des bâtisseurs d'empire mondiaux qui
sont obsédés
par l'expansion de leurs intérêts privés en tant
que cartels
supranationaux, au détriment de l'édification nationale
et du droit des
peuples de contrôler les affaires qui les concernent. Le peuple
ici
même
fait face à des crises continuelles et maintenant à un
président au sud
qui menace d'imposer des tarifs sur l'acier et l'aluminium et qui
déclare, sans se soucier une seconde du sort de
l'humanité, que les
guerres commerciales et même les vraies guerres sont de bonnes
choses
et sont gagnables.
Le monde réel auquel le peuple canadien fait
face et le monde
fantaisiste que les politiciens et les experts officiels et les
personnes en position de contrôle inventent sont
déconnectés l'un de
l'autre. Le secteur de l'aluminium, qui est entièrement
contrôlé par
des bâtisseurs d'empire supranationaux, s'est installé au
Canada à
cause de
l'abondance et des bas prix de l'électricité qui est de
loin l'intrant
matériel principal dans ce processus de production. Quel est
donc le
problème avec ce prix de marché de l'aluminium qui pousse
le président
Trump à menacer d'imposer un tarif ? Les manufacturiers des
États-Unis
veulent un aluminium au prix de marché le plus bas possible
et l'aluminium canadien les sert bien grâce à une
hydroélectricité peu
dispendieuse, abondante et propre, une main-d'oeuvre qualifiée
et une
infrastructure moderne.
Si Trump veut un aluminium à un prix plus
élevé et si les
manufacturiers américains qui utilisent de l'aluminium appuient
sa
proposition, ce qui est très douteux, pourquoi ne pas le dire
simplement et faire en sorte que les propriétaires mondiaux
organisent
un prix de marché plus élevé que le prix de
marché fluctuant ? Le prix
plus élevé
pourrait être retourné à Hydro-Québec dans
un plein échange avec
l'électricité que ses travailleurs produisent. Certains
trouvent
ironique que les riches dans le monde qui contrôlent le secteur
canadien de l'aluminium essaient déjà de faire monter les
prix en
réduisant l'offre au moyen du lockout chez ABI, et ils seraient
certainement contents de la
demande de Trump pour des prix plus élevés à
condition bien sûr que ce
soit eux qui les empochent et non l'État américain.
Pourquoi faut-il
une guerre commerciale ? Tout ce gâchis semble inexplicable
et
irrationnel.
Le problème en ce qui concerne ces secteurs et
les autres secteurs
économiques de base est que les personnes sensées au
Canada, au Mexique
et aux États-Unis qui veulent vivre en paix et soutenir un
commerce
international à l'avantage et au développement mutuels et
qui
s'opposent à une économie de guerre ne contrôlent
pas leurs endroits
de travail, ni l'économie plus généralement, ni
les affaires politiques.
La menace de tarifs sur l'acier que Trump a
proférée et vient
maintenant de retirer temporairement est bizarre également du
fait que
près de 5 milliards $ d'acier produit au Canada a
été expédié ces
dernières années aux États-Unis alors que le
Canada a importé environ 7
milliards $ d'acier fabriqué aux États-Unis. En
faisant quelques ajustements dans la qualité et les types
d'acier, on
pourrait presque éliminer tout le commerce d'acier entre les
États-Unis
et le Canada et chaque pays pourrait produire pour combler ses propres
besoins sans que la production en souffre. Il se créerait
même des
possibilités de développement compte tenu du fait que le
Canada et les
États-Unis sont si étendus d'est en ouest, et la
production pourrait
être développée rationnellement dans toutes les
régions principales des
deux pays, pour les rendre autosuffisantes en acier et même y
développer la fabrication de produits à base d'acier.
L'autre aspect
très positif serait de commencer à extirper le Canada de
l'économie de
guerre des
États-Unis dans laquelle l'acier et l'aluminium jouent un
rôle clé.
Le problème encore une fois est le manque de
contrôle par les
travailleurs. Les travailleurs canadiens et leurs confrères du
sud font
face au dilemme de ne pas contrôler l'acier et le secteur de
l'acier,
l'économie plus large et la politique. N'ayant pas le
contrôle, ils ne
peuvent pas développer en pratique leur conscience sociale de la
nécessité
de tout d'abord bâtir une économie diversifiée qui
subvient à ses
besoins, puis, à partir de cette base souveraine sous leur
contrôle, de
chercher et trouver des peuples qui veulent faire du commerce selon les
principes modernes de l'avantage et du développement mutuels et
ne
veulent pas de guerres commerciales destructrices ou de vraies guerres
qui requièrent une économie de guerre.
Les Canadiens et leurs amis aux États-Unis
doivent donner une
nouvelle direction à l'économie parce que la situation
actuelle évolue
vers des guerres et des crises plus étendues et plus
dévastatrices, ce
qui n'est certainement pas une bonne chose. Les travailleurs sont
capables de faire beaucoup mieux parce qu'ils ne sont pas
motivés par
l'objectif d'exproprier la richesse sociale à même la
valeur que les
autres travailleurs produisent et qu'ils ne spéculent pas,
contrairement aux gens au pouvoir, sur la possibilité de mener
des
guerres commerciales destructrices gagnables et des guerres
réelles
pour voler les autres et détruire ce qu'ils ne peuvent pas
contrôler.
Le discours officiel selon
lequel les guerres commerciales et les vraies guerres qui ciblent les
autres travailleurs sont bonnes, gagnables et ont besoin d'une
économie
de guerre maintiennent tout le monde sous tension et bouleversé
en
attente de la prochaine crise ou de la prochaine guerre.
Les politiciens officiels et d'autres dirigeants au
Canada se
couvrent de honte par la façon dont ils répondent
à la bravade de Trump
de proposer des tarifs sur l'acier et l'aluminium canadiens puis de
faire marche arrière à condition que les pourparlers de
l'ALÉNA le
satisfassent. Ces représentants canadiens ont tous
déclaré qu'il faut
développer l'économie de guerre commune
nord-américaine, une économie
essentielle pour le renforcement de la capacité de guerre de
l'OTAN et
de NORAD pour laquelle l'acier et l'aluminium sont cruciaux.
Le 8 mars, le Bureau du premier ministre Justin
Trudeau a émis un
communiqué sur la conversation téléphonique de
Trudeau avec Paul Ryan,
le président de la Chambre des représentants des
États-Unis, qui
mentionne ceci :
« Les États-Unis sont le plus proche
allié du Canada. Le Canada est
un fournisseur sûr et sécuritaire d'acier et d'aluminium
pour les
États-Unis et est reconnu en vertu de la loi américaine
comme faisant
partie du complexe industriel de défense des
États-Unis. »
Dans un communiqué au sujet de la conversation
de Trudeau avec le
leader de la majorité au Sénat américain, Mitch
McConnell, le Bureau du
premier ministre écrit :
En tant que proche
allié des États-Unis, le Canada est un
fournisseur sûr et sécuritaire d'acier et d'aluminium pour
les
États-Unis, et il fait partie de la base industrielle et
technologique
nationale des États-Unis en matière de défense
nationale.
Le 1er mars, la ministre des Affaires
étrangères Chrystia Freeland
a dit : « En tant qu'allié clé de NORAD et de
l'OTAN, et en tant que
principal acheteur de l'acier américain, le Canada percevrait
comme
absolument inacceptable toute restriction commerciale imposée
sur
l'acier et l'aluminium canadiens. [...] Le Canada est un
fournisseur sûr d'acier et d'aluminium pour le secteur
américain de la
défense et de la sécurité. Le Canada est reconnu
dans la loi américaine
comme faisant partie de la plateforme technologique et industrielle
nationale du secteur de la défense des
États-Unis. »
Le 8 mars, suite à l'annonce que le Canada
va être exempté du tarif
mondial des États-Unis sur l'acier et l'aluminium, elle a
dit :
Le Canada est le meilleur
ami et le plus proche allié des
États-Unis. Le Canada et les États-Unis ont le plus grand
partenariat
économique au monde. Nous sommes également des
alliés indéfectibles du
NORAD, de l'OTAN et tout au long de notre frontière pacifique et
sécurisée de 8 891 kilomètres.
La crise est telle qu'aucun représentant
officiel du Canada ou
média de masse ne s'est opposé à ce discours
belliciste et à
l'intégration de l'économie canadienne dans
l'économie de guerre des
États-Unis. Les travailleurs du Canada, du Mexique et des
États-Unis
rejettent ce bellicisme et cette conception du monde antisociale
officiels et
s'organisent pour bâtir leur pouvoir de priver ceux qui sont en
position de contrôle de leur pouvoir de détruire par des
crises et des
guerres ce que les humains ont construit.
En organisant et en luttant pour le nouveau, les
travailleurs et
leurs organisations politiques et de défense développent
le facteur
humain et la conscience sociale qu'une économie moderne doit
avoir un
objectif nouveau qui vise à développer l'économie
socialisée dans tous
les domaines sans crises ni guerres. Une économie moderne ne
peut pas
être bâtie sur la concurrence brutale et la guerre, elle se
bâtit sur
la coopération qui permet aux relations sociales modernes de
garantir
que les secteurs interreliés des forces productives
socialisées
fonctionnent en harmonie les unes avec les autres et en
conformité avec
leur caractère socialisé. C'est ainsi qu'est
assurée la reproduction
élargie de
l'économie, sans guerres ni crises, pour qu'elle satisfasse les
besoins
et les réclamations des producteurs véritables et les
intérêts généraux
de la société.
Une économie moderne s'oppose aux guerres
commerciales, aux guerres
réelles et aux préparatifs de guerre. Elle cherche
à garantir le
bien-être de tous les membres de la société et ses
intérêts généraux.
Une économie prosociale qui repose sur un fondement aussi sain
fait du
commerce internationalement sur la base des principes de l'avantage
et de développement mutuels et s'oppose consciemment à
toutes les
guerres commerciales et aux vraies guerres et aux préparatifs de
guerre. Ce n'est pas ce qui se passe maintenant alors que
l'économie
canadienne est intégrée à l'économie de
guerre des États-Unis et lui
fournit du matériel brut et semi-fini tandis que
l'économie américaine
produit
la plupart des produits finis sous forme d'armements de destruction
individuelle et de masse.
Les travailleurs, avec leur conscience sociale moderne,
peuvent
donner une nouvelle direction à l'économie et ils peuvent
le faire
seulement en s'organisant pour se porter au pouvoir politiquement, avec
de nouvelles relations sociales qui sont en harmonie avec les forces
productives socialisées de la grande production industrielle
moderne.
C'est
seulement en s'investissant du pouvoir que les travailleurs peuvent
diriger l'économie sans crises ni guerres, selon leur conscience
sociale, leur objectif, leur vision du monde, leurs principes et leurs
relations sociales modernes, travaillant ensemble au bien de toute
l'humanité et de l'environnement social et naturel.
Les travailleurs peuvent faire mieux !
Unissons-nous et organisons-nous pour bâtir le nouveau !
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