1er mars 2018
Résistance à
l'offensive antisociale en Nouvelle-Écosse
Rassemblement des travailleurs à
la défense des droits de tous devant l'Assemblée
législative
Journée d'action « Néo-Écossais,
Debout! » le 27 février 2018 à l'Assemblée
législative de Nouvelle-Écosse
Résistance à l'offensive
antisociale en Nouvelle-Écosse
• Rassemblement des travailleurs à la
défense des droits de tous devant l'Assemblée
législative
• Le besoin de prendre en main de
s'investir du pouvoir
La faillite de Sears
Canada
• Les travailleurs et les retraités de
Sears réclament justice pour le détournement des pensions
Transport
• Une situation dangereuse pour laquelle les
gouvernements et les intérêts privés doivent rendre
des comptes
• Rapport du comité sénatorial
sur les véhicules automatisés
• Le facteur humain et la responsabilité
sociale sont au coeur de la sécurité des travailleurs
- Normand Chouinard
Résistance à l'offensive
antisociale en Nouvelle-Écosse
Rassemblement des travailleurs à la
défense des
droits de tous devant l'Assemblée législative
Le 27 février, une
journée d'action a eu lieu à Halifax sous le
thème « Néo-Écossais,
Debout! ». Près d'un millier de travailleurs de
tous les secteurs, de jeunes et d'étudiants se sont
rassemblés tout au
long de l'après-midi à l'occasion de l'ouverture de la
session de
l'Assemblée législative de la Nouvelle-Écosse pour
dénoncer l'ordre du jour antisocial du gouvernement
libéral de Stephen
McNeil et ses attaques contre les droits.
Des enseignants, des infirmières, des
travailleurs forestiers, des
pêcheurs, des travailleurs accidentés
représentés par l'Association des
travailleurs accidentés de Pictou County, des étudiants,
des parents et
d'autres personnes provenant des quatre coins de la
Nouvelle-Écosse se
sont rassemblés devant les marches de l'Assemblée
législative pour
dénoncer le gouvernement de Stephen McNeil pour ses attaques
contre
les
droits des travailleurs et son incapacité à trouver
des solutions aux problèmes urgents auxquels les
résidents de la province,
l'économie et
l'environnement social et naturel sont confrontés.
Tout au long de
l'événement de cinq heures organisé en opposition
aux politiques d'austérité des libéraux du
gouvernement
McNeil, les orateurs
se sont succédés et ont mis en lumière le
thème commun à tous : que le
gouvernement au pouvoir ne représente pas le peuple et ses
nombreuses
préoccupations mais bien de puissants intérêts
privés qui en ont
pris le contrôle. Quand il est confronté à un
collectif
de travailleurs qui
affirment leurs droits comme les enseignants et les infirmières,
le
gouvernement répond en les criminalisant et en refusant
d'apporter les
améliorations proposées par les travailleurs dans les
secteurs où ils
travaillent. Dans le secteur de l'éducation, le gouvernement
McNeil ne tient jamais compte de l'expertise et des connaissances des
enseignants et
d'autres travailleurs de l'éducation qui ont plein idées
constructives
pour améliorer les conditions et garantir le droit de tous au
niveau
d'éducation le plus élevé qu'une
société moderne est en mesure de
fournir. Le gouvernement a préféré embaucher un
consultant qui lui a
dit ce
qu'il voulait entendre, soit que les politiques
d'austérité sont la
seule option.
Un pêcheur a dit du gouvernement McNeil qu'il
tourne le dos aux
préoccupations des pêcheurs et leur a fait la même
chose qu'il a faite
aux enseignants en embauchant un consultant dans l'unique but de donner
un semblant de crédibilité à l'ordre du jour que
le gouvernement a déjà
fixé, au détriment des opinions et des connaissances de
ceux
qui font le travail. Les orateurs ont dénoncé le
gouvernement qui
laisse entendre qu'il a le mandat de prendre des décisions
difficiles,
ce qui pour lui signifie s'attaquer aux travailleurs, aux programmes
sociaux et aux services publics par des mesures
d'austérité antisociales qui ne résolvent aucun
problème.
Cette affirmation au sujet d'un mandat est totalement
fausse. Le
système dominé par les partis, qu'on nomme
démocratie représentative,
nie le droit démocratique fondamental des citoyens de
sélectionner les candidats qui se présentent aux
élections, de
décider de l'ordre du
jour de la discussion pendant les élections et d'établir
le mandat
qu'ils
veulent voir mis en oeuvre par un gouvernement qu'ils ont élu.
Tout le
processus électoral dominé par les partis et le pouvoir
des médias
monopolisés de masse empêchent les travailleurs de
participer
à la politique,
que ce soit de choisir leur représentants parmi leurs pairs,
d'établir
un ordre du jour qui résout les problèmes d'une
façon qui elur est
favorable ou d'évaluer et de rendre le gouvernement qu'ils ont
choisi redevable de ses actions.
Dans le système
actuel, le peuple n'a aucun pouvoir d'exprimer de
façon collective ce qu'il pense ou de décider d'un ordre
du jour et
d'une direction qui lui permettent de résoudre les
problèmes dans les
secteurs de l'économie où il travaille et encore moins
dans la province
ou la région de l'Atlantique. Tout ce qu'on lui propose en
définitive
est de faire des démarches auprès des décideurs,
qui représentent de
puissants intérêts privés, pour qu'ils ralentissent
leurs attaques ou
pour qu'ils soient plus équitables et moins arrogants.
La prise de position des gens à la
défense de leurs droits et des
droits de tous à ce rassemblement et par leurs actions
collectives en
tant qu'enseignants, infirmières et gens d'autres professions
est une
expression du désir du peuple d'être le décideur et
d'avoir le pouvoir
entre ses mains pour qu'il puisse établir un ordre du jour qui
lui est
favorable d'un point de vue général dans
l'économie et la société, et
d'un point de vue spécifique dans les endroits de travail.
Les activistes du Centre ouvrier du Parti communiste du
Canada
(marxiste-léniniste) ont participé au rassemblement
où ils ont
distribué plusieurs centaines de copies du numéro
du 22 février de Forum ouvrier
et recueilli des abonnements pour la presse du Parti et mené des
discussions animées avec les participants. Ils ont
exprimé la profonde appréciation du Parti pour le courage
des
enseignants qui ont tenu tête à la criminalisation de leur
lutte par le
gouvernement McNeil en votant massivement pour la grève en
dépit de la
menace d'amendes et de peines d'emprisonnement.
Les activistes ont affirmé la ligne du Parti que
notre sécurité est dans les luttes organisées
conscientes à la défense des droits de tous. Les
travailleurs canadiens à l'échelle du pays se
tiennent aux côtés des enseignants, des travailleurs de la
santé et de tous les travailleurs du
secteur public et des autres travailleurs de la Nouvelle-Écosse
dans leur lutte pour leurs droits
contre ce gouvernement oppresseur et antisocial.
Le besoin de prendre en main de
s'investir du pouvoir
Le droit du peuple d'avoir son mot à dire et le
contrôle sur ses
conditions d'emploi et les conditions sociales auxquelles il fait face
ne peut être nié ou bafoué. En adoptant loi
après loi pour
priver les travailleurs du secteur public de leur droit à un mot
décisif sur
leurs conditions d'emploi et leurs conditions de travail, le
gouvernement de la
Nouvelle-Écosse se montre inapte à
gouverner et coupable de mépris
criminel envers les droits du peuple. Les gens n'acceptent pas et
n'accepteront jamais un gouvernement qui les prive de leurs droits et
impose des conditions antisociales aux jeunes et aux plus
vulnérables.
Le fait que le gouvernement
libéral invoque les pouvoirs de police
pour criminaliser les enseignants et d'autres qui réclament
leurs
droits est inacceptable. Cela ne passera pas parce que le peuple ne
permettra pas qu'on attaque les droits de tout individu ou collectif.
Le gouvernement McNeil ou n'importe quel gouvernement se trompe
lourdement s'il croit que ces tactiques musclées contre le
peuple vont
réussir. Nous sommes au XXIe siècle, où les droits
de tous sont
considérés comme inviolables. Si les libéraux de
Stephen McNeil pensent
qu'ils peuvent freiner la marche de l'histoire vers le droit du peuple
de décider et de contrôler les affaires qui affectent la
vie des gens
comme leurs conditions d'emploi, d'éducation, de santé et
l'environnement social et naturel, cela montre qu'ils sont
obsédés et
aveuglés par leur privilège et leur pouvoir de classe.
Les Néo-Écossais et les Canadiens ne font
qu'un avec les
enseignants, avec ceux qui dispensent les soins de santé et les
autres
travailleurs du secteur public qui exigent leur mot à dire sur
leurs
conditions d'emploi, les investissements dans les programmes sociaux et
les services publics essentiels qu'ils dispensent. Les
étudiants, les
parents et
les membres du corps politique qui se préoccupent de la
situation
réclament depuis longtemps un système d'éducation
de la plus haute
qualité pour fournir à tous nos jeunes le plus haut
niveau de culture,
d'éducation et spirituel possible. Pour aller de l'avant dans
une
direction prosociale, il faut d'abord augmenter les investissements
dans les
programmes sociaux et les services publics et donner aux travailleurs
voix au chapitre et contrôle sur leurs conditions d'emploi et
leurs
endroits de travail.
Ceux qui possèdent et contrôlent des
portions importantes de
l'économie doivent reconnaître la valeur que les
travailleurs du
secteur public créent au sein de la population et pour la
société en
général. Ils doivent la réaliser dans un
échange approprié avec la
valeur que leurs propres travailleurs produisent. Sans cette
reconnaissance et sans
échanger une partie de la valeur que leurs travailleurs
créent pour
leurs propres entreprises, l'économie et la
société vont s'effondrer.
Eux-mêmes et leurs représentants au gouvernement ne
peuvent pas
continuer à dire des inepties sur leur incapacité, en
tant que
contribuables, à payer pour des travailleurs instruits et en
bonne
santé et pour une
société faite pour les êtres humains.
Des travailleurs instruits et en santé
sont le noyau essentiel de
l'économie, le facteur humain qui produit les biens et services
d'une
économie moderne dont le peuple et la société ont
besoin pour leur
existence. Refuser l'échange entre la valeur que leurs propres
travailleurs produisent et la valeur que leurs entreprises
reçoivent des programmes sociaux et services publics est quelque
chose de très égoïste et cela mène à
la destruction et à la ruine. Leur refus de reconnaître la
valeur
produite par les travailleurs du secteur public et le refus de
réaliser
cette valeur en échange de la valeur qu'ils reçoivent est
la base
matérielle de leur frauduleux programme
d'austérité et de la négation
du droit des
gens d'avoir leur mot à dire. La raison subjective de la
négation des
droits du peuple est l'attachement fanatique des riches et de leurs
représentants aux privilèges et au pouvoir de classe. Les
riches et
leurs représentants au gouvernement se considèrent
meilleurs que les
masses, les hoi polloi comme ils appellent ceux qu'ils
désignent
comme des êtres humains de moindre importance, incapables de
gouverner l'économie, la société et
eux-mêmes.
Toute cette activité antisociale des
libéraux
de Stephen McNeil montre
l'importance d'intensifier l'organisation du peuple afin de lutter pour
défendre les droits de tous et paver la voie au renouveau
démocratique.
Notre sécurité est dans la lutte organisée et
consciente pour défendre
les droits de tous dans ce monde moderne encore dominé par une
élite dirigeante aveuglée par les privilèges de
classe et les pouvoirs
de police. Les Néo-Écossais ne peuvent ni ne
veulent
permettre aux libéraux de Stephen McNeil d'écraser les
droits de
quelque section que ce soit du peuple et de priver les gens de leur
contrôle sur les affaires qui les touchent, eux et leur
société. Les
Canadiens
se tiennent aux côtés des enseignants, des travailleurs de
la santé, de
tous les travailleurs du secteur public et d'autres travailleurs dans
leur lutte pour leurs droits et des investissements accrus dans les
programmes sociaux et les services publics.
Dénonçons le gouvernement
McNeil pour ses attaques contre les droits !
Luttons pour l'augmentation des investissements dans les programmes
sociaux et
les services publics pour satisfaire les besoins du peuple
et de la société !
Arrêtez de payer les riches !
À qui l'économie ? À Nous ! C'est à nous de
décider !
Joignez-vous au
mouvement organisé pour construire le Nouveau !
Contacter: nsworkersforum@yahoo.com
La faillite de Sears Canada
Les travailleurs et les retraités de Sears
réclament justice pour le détournement des pensions
Piquetage devant le magasin Sears de Hamilton le 27 octobre 2017
La débâcle de Sears
souligne la nécessité d'une nouvelle direction
de l'économie et de la politique
En janvier dernier, Sears Canada a
fermé
définitivement ses
portes. La faillite touche directement 16 000 travailleurs et
retraités
et l'entreprise liquidée doit beaucoup d'argent à
d'autres pour des
biens et services fournis de bonne foi. Outre la perte d'emploi, les
travailleurs actifs et retraités font face à une
réduction de leur
pension de
la compagnie.
Le déficit de la caisse de retraite est le
résultat du refus des
propriétaires américains de Sears de maintenir le
régime de retraite
solvable et du refus des gouvernements de les forcer à respecter
leur
responsabilité sociale. Le plan a commencé à
être déficitaire à partir
de 2005 alors que les paiements annuels ont été
continuellement
inadéquats. La caisse de retraite a connu un manque de fonds
bien que des
centaines de millions de dollars de dividendes spéciaux
aient été versés aux
actionnaires américains qui s'étaient emparés de
l'entreprise
en 2005.
L'actionnaire dominant est de loin Eddie Lampert, pdg d'un fonds de
contrôle de la richesse sociale américaine appelé
ESL Investments.
Après qu'ESL Investments ait pris le
contrôle de Sears Canada, d'énormes montants d'argent ont
été retirés
de l'entreprise et du pays
sous forme de « dividendes spéciaux »
versés aux actionnaires. Ces
actionnaires ont exproprié un total de 3,5 milliards $
au cours de la
période, laquelle s'est poursuivie jusqu'en 2013.
Pendant ce temps, même selon les actuaires de Sears, la caisse de
retraite était en crise de sous-capitalisation de 266
millions $ par
rapport à ce qui était nécessaire pour que
l'entreprise respecte ses
obligations envers les prestations de retraite au moment de sa
liquidation.
Le groupe des retraités de Sears Canada (SCRG),
un collectif de
retraités de Sears, a déclaré à CBC que le
manque à gagner du fonds de
retraite a débuté en 2007 peu après la prise
de contrôle d'ESL
Investments. Le SCRG se prépare à l'annonce que la
situation pourrait
même être pire une fois la procédure de faillite
finalisée. Selon les
documents déposés au cours de la procédure de
faillite, le SCRG a
constamment exprimé depuis 2012 ses inquiétudes
à propos de la
diminution du fonds de pension à un moment où les ventes
et les profits
de Sears Canada diminuaient et pourtant les actionnaires
américains
soutiraient des milliards $ en dividendes spéciaux. Ken
Sady, retraité de Sears et vice-président de SCRG, a
dit ceci dans une
entrevue à CBC : « Sears ne semblait pas
intéressé d'investir dans
l'avenir de Sears ... Ce n'est pas nécessairement le manque
à gagner
[du fonds de pension] qui était le problème ;
c'était le retrait de l'argent de l'entreprise et
l'impossibilité pour celle-ci de fonctionner correctement, ce
qui a laissé le
régime de retraite à sec »
Dans une lettre
envoyée en 2014 au conseiller juridique de Sears,
l'avocat Andrew Hatnay de Koskie Minsky, le cabinet d'avocats qui
représente les retraités de Sears, a
réitéré les
préoccupations du
SCRG. La lettre dit qu'en dépit de la
détérioration de la situation
financière chez Sears Canada, son conseil d'administration a
continué
d'approuver de gros paiements aux actionnaires suite à la vente
d'actifs tels que des biens immobiliers de grande valeur. De 2005
à 2013, la bande de propriétaires américains
a retiré 3,5 milliards $
du Canada, en grande partie grâce à des dividendes
spéciaux. En tant
qu'actionnaire important de Sears, ESL Investments a
beaucoup profité des versements de dividendes même si
les revenus
disponibles provenant des opérations étaient en baisse et
que
l'entreprise avait besoin d'un réinvestissement et d'un
renouvellement importants.
Selon le SCRG, les employés de Sears qui sont
actuellement à la
retraite et ceux qui ne travaillent plus chez Sears font face à
des
prestations de retraite réduites. « Il (Sears) ne pouvait
pas se
permettre de [contribuer au fonds de pension], mais il pouvait se
verser des dividendes », a déclaré Gail
McClelland, une retraitée de
Sears qui a
travaillé pendant 33 ans pour l'entreprise à
Calgary. McClelland a
déclaré à CBC qu'elle a continuellement
versé une partie de son salaire
au régime de retraite, alors que l'entreprise devait contribuer
pour
qu'elle puisse respecter sa part de ses obligations et garantir une
pension modeste aux retraités.
Le SCRG s'efforce de trouver des alternatives dans la
situation actuelle, en demandant par exemple que les actifs
liquidés par Sears soient mis dans
la caisse de retraite et que les gouvernements provinciaux prennent le
contrôle du fonds comme un régime de retraite actif en le
fusionnant
avec d'autres régimes. Les retraités font pression
également sur le
vérificateur nommé dans la cause de
l'insolvabilité de Sears Canada pour qu'il examine en
particulier les 611 millions $ que les
actionnaires
américains ont expropriés de la société
canadienne en dividendes
spéciaux en 2012 et 2013 alors que l'existence de
Sears Canada était
déjà incertaine et que le régime de retraite
était
sérieusement sous-financé.
L'affaire Sears est un autre réquisitoire
contre les arrangements
économiques, politiques et sociaux actuels qui
révèlent la
nécessité
d'un changement fondamental. Le fait qu'une organisation supranationale
telle qu' ESL Investments, détenue et contrôlée par
des États-Unis,
puisse piller une entreprise canadienne, la laisser en ruines et
permettre à la caisse de retraite de sombrer en dit long sur la
nécessité d'une nouvelle direction économique et
politique au Canada.
Les travailleurs canadiens et les institutions sur lesquelles ils
s'appuient ne devraient pas être une proie facile pour les
parasites
internationaux qui pillent et détruisent. Personne cependant
parmi
les
grandes entreprises ou
institutions gouvernementales ou étatiques n'a été
tenu responsable de
cette catastrophe ou des autres échecs récents.
Les Canadiens réclament justice pour les
travailleurs et les retraités de Sears !
Tenons responsables de cette débâcle le
gouvernement et les grandes entreprises afin qu'ils rendent des
comptes !
Les travailleurs canadiens donnent leur capacité
de travailler à
l'économie socialisée et à ses entreprises et
s'attendent en retour à
recevoir un salaire et une pension à vie selon les standards
canadiens.
Les oligarques et les gouvernements ont abandonné à leur
sort les
travailleurs et les retraités de Sears sans que personne au
gouvernement ni parmi les entreprises ne soit tenu responsable. C'est
une preuve de plus
que la société civile d'autrefois est incapable de
contrôler les forces
supranationales des riches oligarques au sein du système
impérialiste
dominé par les États-Unis.
La sécurité d'emploi et à la
retraite pour tous est éphémère
lorsque le contrôle est entre les mains d'intérêts
privés dont le but
est d'étendre leurs empires mondiaux et leur richesse sociale
dans des
projets risqués sans moindrement se préoccuper du chaos,
de la misère
et des crises qu'ils provoquent. Une règle de droit, qui
normalement, dans ce cas, qualifierait les actions de ces
corsaires
américains et de leurs co-conspirateurs au sein du gouvernement
de crime sérieux, fait tout le contraire et facilite leur
larcin. Les travailleurs canadiens doivent s'organiser
de manière à extirper le pays de ce système
impérialiste d'États et à
établir un État
souverain et un projet d'édification nationale qui vise à
servir les
intérêts du peuple et les intérêts
généraux de la société et à priver
ces pirates internationaux de leur pouvoir de piller et de
détruire.
Cela peut se faire! Cela
doit se faire!
Augmentation des accidents dans les
réseaux de transport
Une situation dangereuse pour laquelle les
gouvernements et les intérêts privés
doivent rendre des comptes
Le 20 février dernier, le Bureau de la
sécurité des transports
(BST) a présenté ses statistiques préliminaires
sur les accidents de
transport ferroviaire, aérien, maritime et par pipeline qui se
sont
produits en 2017. Les statistiques font état d'une
augmentation
généralisée des accidents.
Accidents ferroviaires
Le BST mentionne que 1090 accidents ferroviaires
lui ont été
rapportés en 2017. Il s'agit d'une augmentation
de 21 % par rapport
à 2016. On a rapporté au BST 77
décès causés par des accidents
ferroviaires en 2017, onze de plus qu'en 2016. Parmi tous les
accidents
ferroviaires signalés au
BST, 115 ont mis en cause des marchandises dangereuses, une hausse
par
comparaison aux 100 accidents rapportés en 2016. Cinq
de ces accidents
en 2017 ont entraîné un rejet de matières
dangereuses.
Accidents de transport par pipeline
Le nombre d'accidents de transport par pipeline a
augmenté à
cinq en 2017 par rapport à zéro en 2016. Un des
accidents a résulté en
un déversement de 200 000 litres de pétrole
léger d'un oléoduc
d'Enbridge dans un site industriel près d'Edmonton.
Étrangement, un
porte-parole du BST s'est dit peu préoccupé des
accidents de transport par pipeline car ils auraient été
causés, selon
le BST, par des températures anormalement pluvieuses
en 2017 qui
auraient accru l'érosion des sols et exposé les
oléoducs à plus de
perturbations et de déversements. Le fait que des pluies
particulièrement fortes puissent causer des ruptures
d'oléoducs et des
déversements est
inquiétant et troublant pour les Canadiens, compte tenu de
l'obsession
actuelle de l'élite dirigeante de construire plus de pipelines
pour
exporter les matières premières brutes et
semi-raffinées du Canada.
De son côté, Statistique Canada a
publié des statistiques qui font
état d'une augmentation du transport du pétrole brut par
oléoduc. La
quantité de pétrole brut transporté par
oléoduc a augmenté de 3,9 %
en 2017 par rapport à 2016. Selon Statistique Canada,
l'augmentation
est due en grande partie à la reprise des
expéditions de pétrole en provenance de Fort McMurray
suite aux feux de
forêt de 2016.
Accidents aériens
Selon le BST, le nombre d'accidents dans le transport
aérien a
augmenté de 230 à 239 en 2017.
L'augmentation des accidents dans le
secteur du transport commercial est particulièrement
élevée, soit de 63
à 94.
Le BST rapporte qu'au total, 921 incidents
aéronautiques lui
ont été signalés en 2017, ce qui
représente une augmentation importante
par rapport à l'année précédente qui en
avait connu 833. Selon le BST,
les incidents sont des événements qui ne se transforment
pas
nécessairement en accidents. Ils comprennent notamment
des quasi-accidents évités de justesse qui auraient pu
mener à des
catastrophes. Un quasi-accident du genre s'est produit en
juillet 2017
lorsqu'un avion d'Air Canada est venu à quelques mètres
près de
s'écraser sur quatre avions à son atterrissage à
San Francisco.
Le BST estime que cette augmentation des incidents
aéronautiques
est largement due à une augmentation des risques de collision et
des «
pertes d'espacement » (non respect de la distance
réglementaire
minimale entre deux avions en vol). Pour l'instant, le BST ne fournit
pas d'explication pour ces défaillances. Au Canada, la
première
collision rapportée entre un aéronef commercial et un
véhicule aérien
sans pilote (drone) s'est aussi produite en 2017.
Accidents maritimes
En ce qui concerne le transport maritime, le BST
rapporte
que 276 accidents maritimes lui ont été
signalés en 2017, une baisse
de 10 % par rapport à 2016 qui en avait
connu 307. Par contre, on a
signalé 875 incidents maritimes au BST en 2017 par
rapport à 768
en 2016.
Ces statistiques sont des plus inquiétantes et
tout aussi
inquiétant est le refus du gouvernement Trudeau d'examiner
sérieusement
ce que ces statistiques révèlent et d'entreprendre les
correctifs
nécessaires. Le même jour que le BST a publié ses
statistiques, le
gouvernement Trudeau, par le biais de Transports Canada, a émis
un
communiqué qui
reprend les formules creuses habituelles pour éviter d'assumer
ses
responsabilités pour la situation.
Transports Canada y
déclare que les pratiques de surveillance en
place respectent les normes internationales et que les compagnies
aériennes sont tenues d'avoir des plans de
sécurité pour accompagner
les inspections prévues. Une porte-parole de Transports Canada a
écrit
que la surveillance se fait là où les risques semblent
être les plus
grands
selon les données disponibles. « Transports Canada dispose
d'un
programme de surveillance solide qui permet au ministère de
classer par
ordre de priorité ses ressources dans les secteurs qui procurent
le
plus grand avantage en matière de
sécurité », écrit-elle.
Ces propos sont inacceptables. Le gouvernement
libéral n'explique
même pas quelles sont les « normes
internationales » qu'il applique. Il
n'explique pas non plus pourquoi elles devraient être
appliquées si
elles n'empêchent pas ou même contribuent à
l'augmentation du nombre
d'incidents et d'accidents. Le gouvernement n'échappera
pas à sa responsabilité, aux yeux des travailleurs, en
invoquant que
d'autres que lui, soit ces normes internationales sans nom et les
grands transporteurs aériens, sont responsables de la situation
qui
existe dans le secteur du transport au Canada.
Les travailleurs demandent que le gouvernement joue son
rôle, qui
est central, pour garantir que les systèmes de transport
fonctionnent
d'une manière sécuritaire. Les travailleurs n'acceptent
pas que le
Canada doit être intégré à une chaîne
de commande supranationale qui ne
tient pas compte des caractéristiques spécifiques du
Canada et du
bien-être de tous les peuples, dont le peuple canadien. Le fait
que la
sécurité
soit mise dans les mains des grands transporteurs aériens nous
démontre
clairement que les travailleurs ne contrôlent pas la situation.
Pour contrer cette situation marquée par le
contrôle monopoliste
supranational, il faut que des standards nationaux soient
établis dans
lesquels un rôle de premier plan est donné à
l'expérience et au
contrôle des travailleurs du transport et d'autres Canadiens
préoccupés
par la question. Les normes internationales dont parle le gouvernement
Trudeau sont élaborées par les monopoles privés
mondiaux pour servir
leurs intérêts privés étroits sur une base
supranationale. Ils
décrètent entre autres choses la réduction des
mesures de sécurité au
nom de leur compétitivité et de leur édification
d'empire. Ils imposent
aux réseaux de transport leur objectif économique
étroit de la
réalisation du profit
privé d'argent le plus élevé possible. Il n'est
pas possible d'assurer
le fonctionnement sécuritaire des réseaux de transport
avec un objectif
aussi arriéré aux postes de commande.
Commentaires du président de l'association des
pilotes
Le rapport du BST décrit la
détérioration de la performance des
réseaux de transport en ce qui a trait au nombre d'accidents et
ce
n'est certainement pas la situation que souhaitent les Canadiens. Cela
n'empêche pas le gouvernement d'avoir le culot de vanter son
autoréglementation des industries du transport, ces soi-disant
plans
des
compagnies qui accompagnent les soi-disant inspections du gouvernement
qui ont été réduites du point de vue de leur
pouvoir, de leur portée et
des effectifs mobilisés.
Le président de l'Association des pilotes
fédéraux du Canada
(APFC), Greg McConnell, a dit ce qui suit sur ce sujet en entrevue
radiophonique au réseau CBC le 22 février :
« Avant de devenir président de l'APFC,
j'ai été inspecteur
pendant 24 ans. J'ai été témoin du
démantèlement du régime de sécurité
aérienne tel qu'on l'a connu jusqu'à son état
actuel. Par exemple, pour
remonter seulement jusqu'en 2005, chaque compagnie aérienne
qui opère
au pays devait faire l'objet d'une inspection annuelle.
Puis, on est passé à une inspection aux trois ans, et
aujourd'hui, aux
cinq ans. Maintenant, les compagnies font l'objet d'une inspection qui
est faite sur la base des risques qui sont identifiés (au
lieu d'une inspection complète - Note de FO
). Généralement, nous sommes devenus très
réactifs et non proactifs en
ce qui concerne l'identification des
problèmes et la mise en oeuvre de solutions aux problèmes
avant qu'ils
ne se produisent. Les réductions ont été faites
juste pour des raisons
d'argent. Je veux que mes membres soient formés
adéquatement parce que
les cours que moi j'ai suivis ne sont plus donnés. Transports
Canada
n'a pas répondu aux recommandations du BST depuis plus
de 20 ans, ni aux recommandations du vérificateur
général, ni aux 17
recommandations formulées au printemps par le Comité
permanent des
transports, de l'infrastructure et des collectivités. En avril
dernier,
le juge Moshansky a demandé à Transports Canada de tenir
une autre
enquête nationale sur la sécurité aérienne.
Cela
fait 29 ans qu'il n'y a pas eu d'enquête sur l'aviation dans
ce pays. »
Le gouvernement Trudeau et les monopoles privés
qu'il représente et
sert, n'échapperont pas à leur responsabilité pour
la dégradation de la
sécurité des systèmes de transport. Nous sommes
souvent à deux doigts
du désastre et, comme le dit Greg McConnell, Transports Canada
est
réactif plutôt que proactif. Le temps est venu
d'intensifier la
lutte de tous les travailleurs pour assurer des conditions de
sécurité
adéquates dans les systèmes de transport, en prenant la
parole de façon
organisée et en développant une opinion publique en
faveur de l'action,
pas de la réaction. Il faut arracher la sécurité
aux pouvoirs de
prérogative des monopoles du transport et de leurs
représentants au
gouvernement qui agissent au nom de leur propre objectif
économique
antisocial du profit d'argent avant toute autre chose et qui ont perdu
tout
attribut d'une autorité publique qui défend
l'intérêt public.
Rapport du comité sénatorial sur
les véhicules automatisés
Le 18 janvier dernier, le Comité
sénatorial permanent des
transports et des communications a remis son rapport au gouvernement
fédéral sur l'impact des futurs véhicules
automatisés au Canada. À peu
près en même temps, le monopole minier et pétrolier
Suncor Energy inc,
qui exploite entre autres des mines de sables bitumineux
dans le nord de l'Alberta, a annoncé l'élimination
d'environ 400
emplois de chauffeurs de machinerie lourde qui seront
éventuellement
remplacés par des camions automatisés. Ces énormes
mastodontes
fabriqués par l'entreprise Japonaise Komatsu au prix de vente
de 5
millions de dollars par unité pourront fonctionner 24
heures sur 24, n'arrêtant que pour les tâches
d'entretien et le plein
de diesel, selon les porte-paroles de la compagnie.
Le comité sénatorial, composé
de 12 personnes, a intitulé son
rapport « Paver la voie ». Ce rapport de plus
de 70 pages comprend 16
recommandations enjoignant les gouvernements de « commencer
à planifier
l'arrivée de ces technologies pour répondre aux diverses
préoccupations
et s'assurer que les Canadiens
comprennent le plein potentiel des véhicules automatisés
et branchés »
et d'« établir une stratégie nationale
coordonnée sur les véhicules
automatisés et branchés ».
La sénatrice et une des dirigeantes du
comité
sénatorial, Patricia Bovey, a
comparé la situation actuelle avec la période qui a
précédé la venue de
l'automobile. « L'une des premières tâches du
Sénat à l'époque »,
a-t-elle dit, « était de protéger les conducteurs
de chariots à chevaux
compte tenu de la venue des automobiles. Nous sommes
présentement dans une nouvelle logique de changement de
société qui se
produit sous nos yeux et on doit l'accepter. C'est déjà
en train de se
produire. »
Selon le rapport du comité sénatorial, il
y a eu plus de 30
réunions et le Comité a reçu et entendu plus
de 78 témoins « clés » du
domaine de la nouvelle technologie et reçu plusieurs
mémoires
d'entreprises intéressées par la question.
Le rapport stipule que cette technologie pourrait
affecter plus
de 1,1 million de canadiens dans les prochaines années.
Les
travailleurs touchés, selon le rapport, proviennent d'une
variété de
secteurs et comprennent les chauffeurs de taxi, de camion et d'autobus,
les agents de police, les instructeurs, les conducteurs de remorqueur,
les
mécaniciens etc...Malgré cette prédiction de
pertes massives d'emplois,
le comité émet des conclusions qui vont dans le
même sens que ce que
disent les monopoles de technologie comme Google, Uber et d'autres. Ils
dépeignent un avenir magnifique où l'automatisation des
véhicules peut
amener une grande amélioration au niveau de la
sécurité
routière parce que les ordinateurs ultra-performants peuvent
soi-disant
mieux anticiper le danger que l'être humain.
Reprenant à son compte les prédictions
des monopoles, le comité
considère dans son rapport que l'environnement va être
mieux protégé
par la venue des véhicules automatisés et que ceux-ci
vont aussi
apporter des avantages sur le plan humain et social, notamment pour les
aînés et les gens souffrant de handicaps en leur
fournissant une «
mobilité sûre et viable » et une meilleure
inclusion sociale. Le
rapport déclare aussi que les véhicules
automatisés ont un grand
potentiel économique en ce qui a trait par exemple à
l'évitement des
collisions, à la réduction de la consommation de
carburant et à
l'augmentation de la productivité dans différents
secteurs économiques.
Dans une section consacrée à ce qu'il
appelle les défis potentiels
des véhicules automatisés, le rapport met l'accent sur le
danger réel
de pertes d'emplois massives et sur l'impact sur la vie privée
des
Canadiens en raison des données qui sont recueillies sur les
véhicules
automatisés. Les données comprennent les renseignements
concernant la
navigation, la circulation, la météo ou des
divertissements. Les
systèmes peuvent être jumelés avec le
téléphone du conducteur, ce qui
donne accès à sa liste de contact de même
qu'à ses appels entrants, à
ses messages texte et à ses courriels.
Le rapport souligne aussi le problème de la
cybersécurité alors que
les données qui sont générées par les
véhicules automatisés peuvent
être utilisées à des fins néfastes par des
pirates informatiques et des
cyberterroristes. Deux autres défis qui doivent être
relevés selon le
rapport sont la construction des nouvelles infrastructures
nécessaires
et le
besoin d'une nouvelle vision sur la façon de concevoir les
grandes
villes.
Le rapport fait également état de travaux
semblables dans plusieurs
pays industrialisés, dont la Grande-Bretagne, les
États-Unis,
l'Allemagne, la France ou le Japon. De nombreux essais sont
effectués
dans le monde en fait de recherche et de développement de cette
nouvelle technologie. De nombreux monopoles sont engagés dans
les
recherches et les essais. Rio Tinto utilise déjà 73
véhicules autonomes
fabriqués par Komatsu pour transporter le minerai de fer sur
quatre
sites en Australie. Il utilise aussi des véhicules autonomes au
Chili.
En 2017 Suncor a signé un accord de cinq ans avec Komatsu
pour la
construction de véhicules de terrassement pour ses
installations en Alberta qui selon l'entreprise vont mener à
l'élimination de 400 emplois.
Le comité recommande que Transports Canada et
Innovation, Sciences
et Développement économique Canada (ISDE)
établissent une politique
visant à harmoniser et coordonner les efforts du gouvernement
fédéral
dans la mise en pratique d'une stratégie nationale sur
l'implantation
des véhicules automatisés qui va comprendre les enjeux
comme
la sécurité, la cybersécurité et la
protection de la vie privée.
Le rapport considère la domination des
véhicules automatisés dans
la vie des gens, dans un avenir pas si lointain, comme un fait
accompli. D'une façon typiquement libérale, il
déclare que la question
est de trouver un équilibre entre les grandes
améliorations que le
Canada ne peut pas se permettre de manquer et les dangers potentiels
qu'elles
font peser sur différents fronts. Le contrôle par les
monopoles de ces
changements aux endroits de travail et dans la société
pour servir
leurs intérêts étroits est également
accepté comme allant de soi. Le
rapport ne discute pas et ne soulève même pas le
problème de comment
les travailleurs peuvent contrôler les produits sociaux qu'ils
produisent
comme les véhicules automatisés, afin que l'introduction
de ces
améliorations ou de ces changements dramatiques dans les forces
productives ou la société peuvent
bénéficier au peuple plutôt que de
nuire à leurs intérêts et à
l'intérêt général de la
société.
Le facteur humain et la responsabilité sociale
sont
au coeur de la sécurité des travailleurs
- Normand Chouinard -
Le rapport du Comité sénatorial permanent
des transports et des
communications sur les véhicules automatisés
intitulé « Paver la voie »
est très révélateur de ce que les cercles
dirigeants planifient pour
les centaines de milliers de travailleurs canadiens qui vont être
confrontés à cette « nouvelle révolution
industrielle ». Le
rapport est également révélateur des
méthodes employées par ces cercles
dirigeants pour éliminer toute discussion au sujet de cette
«
révolution » et pour forcer les travailleurs à
accepter ce qui pointe à
l'horizon non comme des êtres humains pensants mais comme des
observateurs impuissants dénués de toute capacité
de contrôler quoi que
ce
soit.
Pour l'élite dirigeante, un rapport de 75
pages, des consultations
avec des experts, une petite randonnée en mini-autobus
automatisés
devant le parlement canadien dans le cadre des activités
du 150e anniversaire de la Confédération, des
opinions d'acteurs « clé » de l'industrie de la
nouvelle technologie,
un dépôt officiel d'un rapport aux institutions
d'État
auxquelles ils ont juré allégeance et le tour est
joué. L'affaire est
close. Les produits que les travailleurs produisent sont
considérés
comme étant hors de tout contrôle conscient de la part de
ceux qui les
produisent et voués à créer le chaos dans la vie
de beaucoup de gens.
Les travailleurs canadiens se font
dire d'accepter les changements
à venir car aucune alternative n'est possible. Le vague souci
exprimé
dans le rapport par les cercles dirigeants au sujet des emplois, de la
sécurité et des changements sociaux engendrés par
la nouvelle
révolution technologique est supposé convaincre la classe
ouvrière que
les plus
hautes autorités au gouvernement ont pris leurs
responsabilités
sociales au sérieux. Le soi-disant équilibre entre la vie
privée, les
emplois, la sécurité et l'automatisation est une
priorité du
gouvernement que l'élite doit résoudre et le sort des
travailleurs et
de l'économie est entre leurs mains.
Pas si vite s'il-vous-plaît ! Pour les
travailleurs, la
responsabilité sociale commence chez eux et elle est entre les
mains de
ceux qui sont touchés, le facteur humain. Elle n'appartient pas
aux
institutions politiques d'un autre siècle qui ont
été transformées de
manière irrévocable en instruments d'oligopoles
internationaux au
service
d'intérêts privés triés sur le volet.
Comment les travailleurs sont-ils
supposés croire deux secondes que leur sécurité va
maintenant être
défendue et garantie par une nouvelle technologie sur laquelle
ils
n'ont aucun contrôle ? Par quel subterfuge veut-on nous
faire croire
qu'une vie dans la sécurité pour les 400
chauffeurs-mineurs mis à pied
de Suncor va être assurée, maintenant que leurs moyens de
subsistance
auxquels ils ont consacré leur formation et des années
entières de leur
vie sont maintenant disparus? Quel équilibre, quelle
sécurité et quelle
responsabilité sociale vont apparaître comme par magie
alors que ceux
qui sont au pouvoir n'en ont jamais fait leur objectif ? Les
travailleurs savent très bien que les riches et leurs
représentants
répondent à leur seul besoin étroit d'exproprier
autant de profit
d'argent que possible à même la valeur que les
travailleurs produisent.
Ils ne tolèrent pas d'équilibre entre leur objectif et
quoi que
ce soit d'autre parce qu'il ne tolèrent aucun autre objectif.
Qu'est-ce qui se passe en ce moment ?
1. Il y a une nouvelle technologie qui permet
maintenant une
conduite automatisée de véhicules miniers capables
d'opérer 24 heures
sur 24, 7 jours par semaine.
2. Le monopole Suncor a acquis la technologie en
vertu des pouvoirs
que lui confère sa propriété et son contrôle
de son empire privé et son
accumulation d'une immense richesse sociale par son expropriation de la
valeur ajoutée que produit le temps de travail des travailleurs
qu'il
emploie.
3. Quatre cents travailleurs sont mis à
pied et font face à un
avenir incertain, alors que des centaines de milliers d'autres vont
être affectés selon les prédictions.
4. L'introduction de toujours plus de moyens de
production fixes
réduit la valeur ajoutée ou le profit d'argent par
rapport à la
richesse sociale investie, ce qui exerce une pression à la
baisse sur
le taux de profit. Afin de surmonter cette tendance, les monopoles
accroissent la production et inondent le marché de produit
social, ce
qui
abaisse les prix alors que l'offre bouleverse la demande. Ils essaient
alors de manipuler le prix de marché à leur avantage et
tout ceci
culmine en une autre crise économique.
5. Le gouvernement et les autorités
étatiques facilitent la
décision de Suncor et d'autres intérêts
privés d'introduire une
nouvelle technologie; les pouvoirs de police ont
recours
à la criminalisation organisée par l'État de la
résistance des
travailleurs aux attaques contre leurs droits. En même temps, les
médias
monopolisés font une propagande constante qui détruit
l'opinion
publique selon laquelle il existe une alternative socialement
responsable qui place le facteur humain au coeur du processus
décisionnel et dans laquelle les producteurs véritables
de la valeur,
la classe ouvrière, contrôlent les moyens de production et
le produit
social qu'ils
produisent.
Voilà la réalité et le défi
auxquels les travailleurs et la société font face.
Les travailleurs canadiens
sont parfaitement conscients que ce qui
s'est produit chez Suncor va se répéter de multiples fois
dans l'avenir
avec le développement exponentiel de la nouvelle technologie
automatisée. Ce n'est pas l'automatisation en soi qui est le
problème mais comment on doit assumer la responsabilité
sociale dans une société moderne.
La sécurité ne se
résume pas à la
simple sécurité routière, laquelle va d'ailleurs
être profondément
affectée par cette automatisation. La sécurité
concerne comment les
gens participent à l'effort pour assurer les moyens de
subsistance, ce qui est impossible si les travailleurs ne
contrôlent pas leur
économie, les conditions dans lesquelles ils produisent la
valeur et le
produit social
qu'ils produisent. Assumer la responsabilité sociale dans les
conditions sociales actuelles signifie protéger les travailleurs
contre
les monopoles prédateurs et garantir le bien-être de tous
les membres
de la société. Cela veut dire placer le facteur humain au
centre de
toutes les décisions sur la direction de l'économie. Cela
veut dire que
la sécurité de
l'un et celle de tous ne peuvent exister que dans la défense des
droits
de l'un et de tous. Le rapport du comité sénatorial est
très loin de
s'approcher d'une telle définition de la sécurité
et de la
responsabilité sociale.
La préoccupation des travailleurs, en
particulier
des travailleurs
du transport, vis-à-vis l'avènement de la nouvelle
technologie
automatisée est justifiée. Tous les
jours ils sont au centre
de la production moderne et se sont adaptés à une
multitude de
nouvelles technologies de production depuis le début de leur
existence
en tant que force
productive essentielle de la production industrielle de masse. Ils sont
à même de constater de leurs propres yeux comment ceux qui
possèdent et
contrôlent ces entreprises privées géantes
où ils travaillent font fi
des responsabilités sociales nécessaires dans le monde
d'aujourd'hui et
écartent du revers de la main le facteur humain/conscience
sociale.
Les travailleurs ne peuvent garantir leur pleine et
entière
sécurité que s'ils contrôlent les choses et les
phénomènes qui les
affectent à tous les jours. Ils doivent discuter
entre eux
d'une définition moderne de la sécurité et mener
des actions avec
analyse en mobilisant tout le poids de leurs organisations pour
défendre leurs droits à
une vie ou la sécurité de tous et toutes et le
bien-être du peuple et
de la société sont au coeur du développement
humain.
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