30 novembre 2017
Pour une retraite en
sécurité!
Retirez le projet de loi C-27! Cessez
d'attaquer les pensions à prestations déterminées!
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Pour une retraite en sécurité!
• Retirez le projet de loi C-27! Cessez
d'attaquer les pensions à prestations déterminées!
• Félicitations aux métallos de
CEZinc!
• Les travailleurs de l'aluminium d'ABI
à Bécancour rejettent massivement un régime de
retraite à deux vitesses - Entrevue avec Clément
Masse, président de la section locale 9700 du Syndicat des
Métallos
• Les Canadiens demandent une nouvelle
direction pour garantir des pensions à prestations
déterminées pour tous - K.C. Adams
Luttons pour une retraite en
sécurité!
Retirez le projet de loi C-27! Cessez d'attaquer les
pensions à prestations déterminées!
Les travailleurs des postes actifs et à la
retraite des sections
locales de Toronto et de Scarborough du Syndicat des travailleurs et
travailleuses des postes (STTP), des travailleurs d'autres syndicats et
leurs alliés ont tenu un rassemblement et une ligne de piquetage
le 28
novembre à Toronto pour dénoncer le gouvernement
libéral pour ses attaques contre les travailleurs et demander le
retrait du projet de loi C-27.
S'il est adopté, le projet de loi C-27 va
retirer les
pensions des négociations que les travailleurs des postes vont
bientôt entreprendre. Ceux-ci n'auront pas voix au
chapitre sur le genre de
régimes
de retraite qu'ils ont car les pouvoirs de police du projet de loi C-27
vont
remplacer les négociations par le diktat de l'État. Le
gouvernement pourra
ordonner à Postes Canada, par le biais du projet de loi C-27, de
remplacer
unilatéralement le régime à prestations
déterminées par un régime à
prestations cibles.[1]
La manifestation a eu lieu devant le lieu où se
tenait
la rencontre
annuelle de l'Institut des administrateurs de sociétés
dont le ministre des Finances Bill
Morneau était l'orateur invité. Le projet de loi C-27 est
une vraie
manne de profits pour Morneau Shepell, la firme-conseil en
matière de
pensions qui
appartient à la famille Morneau. Les participants à
l'action ont
dénoncé cela
comme un conflit d'intérêts évident et du vol de
grand chemin.
Jean-Claude Parrot, le
président de l'Organisation nationale des
travailleuses et travailleurs retraités des postes (ONTTRP) et
ancien
président du STTP, a dit que les travailleurs des postes ont
toujours
lutté pour défendre leur droit et le droit de tous les
travailleurs de vivre et de travailler dans la dignité. Il a dit
que le
gouvernement
Harper voulait convertir le régime de retraite
à prestations
déterminées des postes en un
régime à cotisations
déterminées, mais les travailleurs des postes se sont
mobilisés pour
l'en empêcher. Il a ajouté que lors des
élections fédérales
de 2015, les libéraux de Justin Trudeau ont promis de ne
pas toucher
aux
régimes de retraite et voilà qu'un an
après avoir pris
le pouvoir ils déposent à leur tour le projet de loi
C-27. Jean-Claude Parrot a
dit que la
lutte des postiers pour des pensions à prestations
déterminées ne fait
qu'un avec la lutte de tous les travailleurs pour une retraite en
sécurité et il en a appelé à maintenir
l'unité
des travailleurs de tous
les
secteurs.
Au nom de l'ONTTRP, Peter Whitaker a dit que
les
travailleurs des postes actifs et à la retraite ne sont pas
seuls à
défendre les pensions des travailleurs. Il a mentionné la
lutte
courageuse que mènent les métallos de Hamilton dont les
pensions et les
avantages sociaux postérieurs à l'emploi ont
été usurpés par US Steel avec son recours
à la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des compagnies
(LACC). Il a dit que l'Alliance de la fonction publique du Canada et
d'autres syndicats disent eux aussi « Ne touchez pas à nos
pensions ! » Whitaker a fait remarquer que les
libéraux de Justin
Trudeau ont nommé Bill Morneau ministre des Finances
sachant que lui-même et sa compagnie
demandaient depuis
longtemps que le gouvernement adopte une loi qui convertit les
régimes
de retraite à prestations déterminées en
régimes à prestations cibles
afin de permettre aux compagnies comme Morneau Shepell de faire un
grand coup d'argent. Il a appelé tout le monde à lutter
pour défaire
le projet de loi C-27 antiouvrier des libéraux.
D'autres orateurs ont eux aussi dénoncé
le projet de loi C-27 et
demandé la démission de Morneau et de Trudeau et le
retrait de ce
projet de loi qui s'attaque aux pensions. Ils se sont engagés
à mener
une action
collective pour défaire les libéraux lors des
élections fédérales
de 2019.
Les passants ont appuyé l'action des
travailleurs et plusieurs se sont arrêtés pour en savoir
davantage et offrir leur appui.
Note
1. Pour de plus amples informations sur le projet
de loi C-27, lire le numéro du 18
septembre 2017 de Forum ouvrier.
Félicitations aux métallos de CEZinc!
Assemblée des métallos de l'affinerie de
Salaberry-de-Valleyfield le 26 novembre 2017
Forum ouvrier se joint à tous les
travailleurs et à
leurs alliés pour transmettre ses plus sincères
félicitations aux
métallos de CEZinc qui ont défendu leurs droits. Les
membres de la
section locale 6486 du Syndicat des Métallos de l'affinerie
CEZinc à
Salaberry-de-Valleyfield, avec l'aide active de la communauté et
de
plusieurs
autres alliés, ont défendu avec succès leur
régime de retraite pour
eux-mêmes et les travailleurs à venir.
En grève pendant neuf mois et demi, les 371
métallos de CEZinc ont
maintenu leur position juste et honorable de défendre leur
régime de
retraite contre les attaques de ceux qui possèdent et
contrôlent
l'affinerie, le Fonds de revenu Noranda et le monopole mondial
Glencore. La position prise par les métallos de défendre
le droit des
travailleurs présents et à venir à une juste
réclamation à la valeur
qu'ils produisent et à une retraite dans la dignité s'est
méritée
l'appui actif de la classe ouvrière et d'alliés au
Québec, au Canada et
à l'échelle internationale. Ils ont
déclenché la grève le 12 février et
l'ont poursuivie jusqu'au vote de ratification du nouveau contrat
le 25
novembre, qui ne comprend pas de concessions dans le régime de
retraite.
Les travailleurs de l'aluminium d'ABI à
Bécancour rejettent massivement un régime de
retraite à deux vitesses
- Entrevue avec Clément Masse,
président de la section locale 9700
du Syndicat des Métallos -
Les travailleurs de l'usine ABI à Bécancour après
le vote de rejet de l'offre de la compagnie
le 22 novembre 2017
Le 22 novembre dernier, le jour où
leur convention
collective arrivait à terme, les 1030 travailleurs de
l'usine
d'aluminium ABI à Bécancour ont rejeté massivement
l'offre de la
compagnie d'introduire un régime de retraite à deux
vitesses et de
démanteler les arrangements contractuels actuels en ce qui
concerne les
mouvements de main-d'oeuvre pour créer des conditions de travail
à deux
vitesses. Les travailleurs ont décidé de ne pas partir en
grève pour le
moment et l'employeur n'a pas décrété de lockout
jusqu'à maintenant.
Il y a des pourparlers qui se déroulent en ce moment en
présence d'un
médiateur. Voici une entrevue que Forum ouvrier a faite suite
à la tenue du vote avec Clément Masse, le
président de la section
locale 9700 du Syndicat des Métallos qui représente
les travailleurs
d'ABI.
***
Forum ouvrier : Combien de
travailleurs travaillent à l'aluminerie ABI et que
produisent-ils ?
Clément Masse :
À l'usine ABI, on produit de
l'aluminium primaire sous formes de lingots, de billettes et de
plaques. L'usine a une production d'environ 450 000 tonnes
par année.
Elle est possédée en partenariat par Alcoa (75 %) et
Rio Tinto (25 %).
Nous sommes 1030 syndiqués et
l'usine comprend une centaine de cadres environ. Les syndiqués
sont
répartis en trois unités, qui font toutes partie de la
section
locale 9700 du Syndicat des Métallos. Ce sont :
l'unité d'entretien,
qui comprend environ 950 travailleurs, l'unité bureau
et
technique et l'unité des techniciens de laboratoire qui en
comprennent
respectivement environ 50 et 21.
L' usine ABI a un gros impact dans la région
économiquement.
L'usine est située sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent,
à
Bécancour, mais elle a un impact dans toute la région,
même sur la rive
nord parce que 75 % des employés d'ABI vivent sur la
rive nord. Il n'y
a pas de grosse ville du côté de Bécancour alors
que la ville
la plus proche est Trois-Rivières sur la rive nord. Les gens
souvent
vont préférer habiter sur la rive nord pour les enfants
et les écoles.
L'usine fait travailler beaucoup de PME et de contracteurs. Il faut
dire aussi qu'environ 1000 travailleurs qui ont un salaire moyen
de 42-43 $ de l'heure cela a tout un impact sur la
région. S'il y
avait un conflit chez nous, l'économie de la région s'en
ressentirait.
FO : Tu as mentionné
dans un communiqué que les
négociations achoppent sur le régime de retraite et les
mouvements de
main-d'oeuvre. Peux-tu nous donner des précisions ?
CM : Il y a eu une tentative de
négociation
devancée en janvier. Nous avions fait beaucoup de travail, tenu
des
échanges avec l'employeur, mais la négociation a
achoppé sur le régime
de retraite. L'employeur a voulu établir un régime
à deux vitesses. Il
a mis cela sur la table. On a dit non, pas intéressé. La
négociation s'est terminée là, au printemps.
On a alors commencé la négociation
officiellement en septembre. Je
dis officiellement parce que c'était 90 jours avant la fin
de la
convention collective, le 22 novembre une minute avant minuit.
Nous
sommes donc maintenant en période hors convention. Nous avons
débuté
les négociations en septembre, et nous avons tout de
suite demandé à l'employeur de se positionner sur la
question du régime
de retraite. Leur position était et est toujours
d'établir un nouveau
régime de retraite pour les nouveaux engagés. Cela a mis
un grand écart
entre les positions des deux parties. En plus de cela, l'employeur a
beaucoup de demandes en ce qui concerne les mouvements de
main-d'oeuvre.
Chez nous il y a beaucoup de gens qui prennent leur
retraite.
L'usine a ouvert ses portes en 1986 et on a pratiquement tous
été
embauchés en même temps, entre 1986 et 1990.
C'est à ce moment-là qu'il
y a eu le boom de l'embauche chez ABI. Maintenant, on est dans une
courbe où tout le monde est en train de partir à la
retraite. Depuis 2012, notre dernier contrat, il y a eu
presque 400
embauches, et il va y en avoir presque 400 autres d'ici 4-5
ans.
Pratiquement toute l'usine va être renouvelée en une
dizaine d'années.
La demande de l'employeur est de maintenir le
régime actuel pour
ceux qui sont là, et d'instaurer un nouveau régime de
type RRFS (Régime de retraite par financement salarial) pour les
nouveaux
engagés. Nous sommes opposés à avoir deux
régimes de retraite pour nos
travailleurs.
Notre régime actuel est un régime
à prestations déterminées.
L'autre, c'est un RRFS, et dans l'offre, il n'y a pas de détails
sur
les conditions de ce régime. Tout ce que l'employeur dit, c'est
qu'il
cotiserait au régime et le reste est à bâtir, par
exemple quelle serait
la cotisation des travailleurs, quel serait l'âge de la retraite,
etc.
Ce qu'on sait
cependant, c'est qu'avec un régime de type RRFS, c'est le
travailleur
qui assume le risque. Dans notre régime à prestations
déterminées, s'il
manque d'argent dans le régime, c'est l'employeur qui doit le
mettre.
Dans le RRFS, c'est le travailleur qui doit le mettre. Le risque est
porté par les travailleurs. La seule obligation de l'employeur,
c'est
de
payer sa cotisation, qui est fixe. C'est ainsi que le RRFS est
défini
par la loi.
L'employeur a aussi beaucoup de demandes sur la
question des
mouvements de main-d'oeuvre. On ne veut pas avancer sur ce
terrain-là
parce qu'ils veulent s'attaquer à nos conditions de travail.
Dans la
proposition qu'ils nous ont faite et qui a été
rejetée massivement par
nos membres, il n'y a pas de respect de l'ancienneté. Ils
veulent
pouvoir
embaucher des gens directement sur les postes vacants. Ils veulent
geler des gens pendant 4 ans sur leur postesde travail, sans
qu'ils
puissent obtenir d'autres postes dans l'usine, des postes vacants.
Alors nous sommes bloqués sur la question du
régime de retraite et
nous sommes bloqués sur la question des mouvements de
main-d'oeuvre.
FO : Sur quelle base le
syndicat refuse-t-il ces deux demandes des propriétaires
d'ABI ?
CM : Nous ne sommes pas
d'accord par principe à
ce qu'il y ait deux régimes pour les travailleurs. Dans notre
vision
des choses, tout le monde est dans le même régime et on
avance tous en
même temps. On s'est tout le temps battu pour cela, pour des
conditions
identiques. La même chose s'applique aux conditions
de travail. On a des ententes sur les organisations de travail en vertu
desquelles quand il y a un poste de vacant, l'employeur est
obligé
d'afficher le poste à l'interne. Si le poste n'est pas
comblé, l'usine
doit aller à l'embauche et la personne qui est embauchée
fait partie du
syndicat et travaille aux mêmes conditions que tout le monde.
Quelqu'un
qui est engagé et fait le même travail qu'un autre
travailleur fait le
même salaire. On s'est tout le temps battu pour que les gens qui
travaillent aient les mêmes conditions. En 2004, quand on a
fait la
grève c'était pour cela aussi.
Nous avons bien expliqué à nos membres le
danger que comporte le
fait d'avoir deux régimes de retraites dans notre convention.
Cela nous
diviserait. Qu'est-ce qu'on ferait si dans 4 ans, les 400
nouvelles
personnes ont un régime différent ? Dans les
assemblées, il y aurait
des conflits entre les travailleurs. C'est entre
travailleurs qu'on va se disputer. Les 400 nouveaux diraient que
nous
les avons abandonnés quand nous avons renouvelé notre
convention.
FO : Les travailleurs ont
rejeté très massivement l'offre d'ABI sur ces deux
questions.
CM : Ils ont
rejeté l'offre de
l'employeur et donné un mandat de grève
à 97 % et le taux de
participation a été de 90 %. La salle
était pleine à craquer. Il y
avait beaucoup de jeunes, beaucoup de nouveaux. Et la plus grosse
unité, l'unité d'entretien, qui regroupe environ 950
travailleurs, a voté à 98 % contre l'offre et
pour le mandat de grève.
Il n'y a jamais eu une assemblée avec autant de
monde dans la vie
du syndicat à ABI. Cela fait 30 ans que je travaille ici et
je n'ai
jamais vu quelque chose comme ça.
Les Canadiens demandent une nouvelle direction
pour garantir des pensions à prestations
déterminées pour tous
- K.C. Adams -
Joignez-vous à la classe
ouvrière dans des
actions organisées pour
défendre les pensions que nous avons et lutter
pour des pensions
à prestations déterminées pour tous !
Les pensions sont attaquées au Canada.
L'élite impérialiste au
pouvoir a lancé une vaste campagne pour réduire le
montant de la
nouvelle valeur que les travailleurs produisent qui va dans les
régimes
de retraite. Au cours des trente dernières années, le
transfert de la
richesse sociale des pensions et des avantages sociaux des travailleurs
vers
les coffres privés des riches est sans précédent
et il a marqué la fin
des garanties de pensions que la classe ouvrière a
gagnées durant les
batailles menées suite à la Deuxième Guerre
mondiale.
La classe ouvrière
résiste à l'assaut contre les pensions qu'elle a
en ce moment et se bat pour le droit de tous à une retraite
garantie à
un standard canadien. Des campagnes sont en cours pour exposer et
dénoncer l'attaque contre les pensions de même que le
parasitisme et la
corruption qui s'expriment dans la sous-traitance de l'administration
des pensions et de l'investissement des épargnes des
travailleurs à des
tiers ayant des liens étroits avec l'élite
impérialiste au pouvoir.
Des organisations se sont unies pour dénoncer et
arrêter le projet
de loi libéral C-27 de Trudeau/Morneau qui sape les
régimes de retraite
à prestations déterminées du secteur public et les
remplace par des
fonds d'épargne qui ne garantissent pas les prestations de
retraite.
Les Canadiens sont encore plus outrés face à l'hypocrisie
flagrante et
la
corruption du ministre des Finances libéral, Bill Morneau, qui
mène
l'assaut contre les régimes de retraite du secteur public
fédéral et
des sociétés de la Couronne comme Postes Canada.
L'entreprise que
possède la famille de Bill Morneau, Morneau Shepell, va profiter
directement
des
frais d'usager qu'elle demande pour administrer les soi-disant fonds
d'épargne-retraite qui vont remplacer les régimes de
retraite à
prestations déterminées. Les membres actifs et
retraités du Syndicat
des travailleurs et travailleuses des postes, de l'Organisation
nationale des travailleuses et travailleurs retraités des postes
et des membres
de
l'Alliance de la fonction publique du Canada et leurs alliés
partout au
Canada sont déterminés
à bloquer le projet de loi C-27 et à défaire cette
attaque contre les
pensions à prestations déterminées
administrées au niveau fédéral.
D'autres organisations de la classe ouvrière se
sont unies pour
exiger des changements immédiats à la législation
sur les faillites, en
particulier la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des compagnies (LACC), pour les grandes entreprises.
L'arrangement
actuel permet une forme de vol légalisé de ce qui
appartient de droit aux
travailleurs, soit les prestations de retraite et d'autres avantages
postérieurs à l'emploi qui leur ont été
promis.
Une étude
publiée récemment par le Centre canadien de politiques
alternatives (CCPA) montre que les entreprises, telle Sears qui a
récemment déclaré faillite, peuvent
délibérément laisser leurs fonds de
retraite à prestations déterminées se
détériorer, transférer l'argent
aux administrateurs et aux actionnaires puis déclarer faillite
en vertu
de la
LACC et se soustraire légalement à la
responsabilité de rendre les
fonds de pension pleinement capitalisés et capables de respecter
la
promesse de prestations déterminées . Un
député du NPD à la Chambre des communes et ancien
métallo de Stelco à Hamilton, Scott Duvall, a
présenté un projet de loi d'initiative parlementaire avec
l'appui et l'encouragement de la classe ouvrière pour mettre fin
à cette pratique criminelle des grandes
entreprises. Le
gouvernement majoritaire libéral de Trudeau et l'opposition
conservatrice n'appuient pas ce projet de loi.
Une étude du CCPA : La part du lion -- les
régimes de
retraite déficitaires et les paiements aux actionnaires des
plus
grandes entreprises du Canada
En plus de l'attaque des libéraux de Justin
Trudeau contre les
régimes de retraite du secteur public, l'étude du CCPA
révèle
l'existence d'une tendance lourde parmi les grandes entreprises
à
éliminer les retraites à prestations
déterminées pour les nouveaux
employés. Les régimes de retraite à prestations
déterminées (PD) ont
été conçus pour
garantir des prestations de retraite à un certain niveau. Leur
introduction a été une étape vers la garantie du
droit de tous à un
niveau de vie canadien à la retraite. Avant que les
régimes de retraite
à prestations déterminées ne soient
créés, de concert avec le Régime de
pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec, qui
sont toujours
inadéquats, les travailleurs canadiens devaient compter sur
leurs
épargnes lors de la retraite, ce qui les menait tout droit
à la
pauvreté. L'élimination des régimes de retraite PD
et des autres
avantages postérieurs à l'emploi est un recul vers la
dépendance à
l'égard des épargnes et l'appauvrissement accru des
aînés.
L'étude du CCPA montre le déclin
régulier des régimes de
retraite PD, qui sont remplacés par diverses formes de
régimes
d'épargne sans garantie de prestations à la retraite. En
même temps,
les entreprises tendent à ne plus administrer les pensions en
tant que
responsabilité et à donner le service en sous-traitance
à des
entreprises comme
Morneau Shepell qui demande des frais d'usager qui sont directement
prélevés des pensions.
L'enquête du CCPA a révélé
que les employés de seulement 39 des 60
plus grandes sociétés cotées en bourse au Canada
ont toujours des
régimes de retraite PD. En 2016, ces sociétés
ont contrôlé 174
milliards $ d'actifs de régimes de retraite PD. Les actifs
des pensions
combinées du secteur privé, dans tous les
régimes de pension agréés du Canada, y compris les
régimes de retraite
PD et tous les régimes d'épargne-retraite tels les
régimes à
cotisations déterminées de compagnies et les RÉER
se sont élevés
à 537,39 milliards $ en 2016.
Les régimes de retraite PD peuvent devenir
déficitaires s'ils ne
sont pas renfloués sur une base régulière par des
revenus. Les régimes
de retraite PD promettent certaines prestations de retraite et doivent
avoir suffisamment d'argent qui provient directement des comptes de
l'entreprise (bilan financier) ou du régime de retraite
lui-même pour
couvrir toutes les prestations de retraite prévues. Si la
compagnie
déclare faillite en vertu de la LACC comme dans le cas de
Nortel, Sears
et d'autres, ou si le régime de retraite PD est retiré du
bilan
financier par l'entremise de la LACC, comme chez Stelco, ou s'il est
simplement fermé pour une quelconque raison, les actifs
existants dans
le
régime de retraite PD doivent être suffisants pour
maintenir les
prestations de retraite promises jusqu'à ce que tous les membres
du
régime soient décédés. Il n'y a jamais
suffisamment d'argent dans la
caisse de retraite puisqu'une entreprise qui planifie de
déclarer
faillite ou de retirer le régime de retraite PD du bilan
financier,
ou le
liquider, veut
utiliser le déficit d'une caisse de retraite existante comme une
des
excuses pour le faire et utiliser les revenus à d'autres fins.
Les
entreprises arrêtent généralement de mettre les
revenus nécessaires
dans le régime de retraite bien avant son effondrement. Les
revenus
vont plutôt dans les poches de ceux qui possèdent et
contrôlent
l'entreprise.
L'étude du CCPA révèle que les
caisses des régimes de retraite PD
des 39 plus grandes entreprises ont affiché en 2016 un
déficit global
de 10,8 milliards $ comparativement à un
déficit de 6,6 milliards $
en 2015. Plutôt que de mettre l'argent nécessaire
dans les caisses de
retraite en 2016
pour les capitaliser ou au moins freiner le déficit qui
s'aggrave, ces
entreprises ont collectivement décidé d'utiliser les
revenus
disponibles que produisent leurs travailleurs pour payer les
énormes
réclamations des dirigeants et administrateurs et
donner 46,9
milliards $ aux actionnaires.
Au cours des six dernières années,
ces 39 régimes de retraite PD
ont toujours été déficitaires et pourtant ceux qui
les contrôlent ont
versé des dividendes aux actionnaires allant de 31,9
milliards $
en 2011 à 46,9 milliards $ en 2016.
Ces 39 sociétés ont transféré
quatre fois plus de revenus aux
actionnaires que le montant nécessaire pour financer
entièrement leurs
régimes de retraite PD. L'étude montre que 25 de ces
régimes PD
auraient pu être entièrement financés avec ce qui
est versé en moins
d'un an en dividendes aux actionnaires. Le manque à gagner
dans 18 de
ces régimes de retraite PD pourrait aujourd'hui être
entièrement comblé avec seulement 13 % de ce
qui a été versé aux
actionnaires pendant ces six années.
L'étude
révèle ce qu'elle qualifie de situation «
curieuse » en ce
sens que les régimes de retraite PD qui sont dans le plus
mauvais état,
possédant moins de 80 % des fonds nécessaires
pour maintenir les
prestations en cas de liquidation, pourraient être
entièrement financés
avec seulement 6 % des dividendes
versées aux actionnaires depuis 2012.
Le CCPA écrit : « La
réglementation des régimes de retraite PD
fédéraux et provinciaux ignore
délibérément ce que les employeurs font
de leur revenus d'affaires en autant que les paiements de
solvabilité
minimaux requis sont faits. Autrement dit, les décisions
d'affaires
plus larges sur des bénéfices non répartis
sont traités comme
une sorte de « boîte noire » à des fins
de réglementation des pensions.
Dans certains cas, cela peut créer un 'danger moral' dans lequel
les
entreprises voient un intérêt à verser des montants
aux
actionnaires et aux
directeurs et à laisser aussi peu d'argent que possible dans les
régimes dont ils pourraient éventuellement se
débarrasser par la
restructuration et
l'insolvabilité.
(Les « paiements requis » sont
régulièrement adoucis comme c'est le
cas en Ontario avec la Loi sur les entreprises « trop grosses
pour
faire faillite » qui permet aux plus grandes d'entre elles
de retarder
leurs paiements de solvabilité dans les régimes PD. Chez
Stelco, des
règlements ont été mis en place lorsque
l'entreprise a
émergé de la LACC en 2006, lesquels restreignaient
les versements de
dividendes aux actionnaires tant que le régime PD était
déficitaire. US
Steel a demandé que ces restrictions soient levées et
l'élite
dirigeante s'est empressée de dire oui. - Note de FO).
Manoeuvre dégoûtante et vol des pensions
et des
avantages sociaux des travailleurs chez Sears Canada Inc.
L'étude du CCPA se penche sur le cas de Sears
Canada, qui montre
comment les propriétaires américains ont retiré de
la valeur du Canada
et laissé le régime de retraite PD et la compagnie
elle-même
s'effondrer.
Le CCPA écrit : « C'est commun
maintenant de voir des
filiales canadiennes être prises d'assaut par les
maisons-mères
américaines, et les retraités canadiens (en plus des
fournisseurs et
des tribunaux) obligés de ramasser les morceaux dans une
faillite.
L'annonce récente que Sears Canada va fermer tous les magasins
encore
ouverts
suite à son insolvabilité laisse un manque à
gagner de 267 millions $
dans son régime de retraite PD dans un cas de terminaison du
régime.
« Depuis 2010, Sears Canada a
versé 1,5
milliard $ à ses actionnaires en dividendes et en rachat
d'actions.
Autrement dit, Sears Canada a payé cinq fois et demie à
ses
actionnaires ce qu'il en aurait coûté pour effacer
entièrement le
déficit de son régime de retraite à prestations
déterminées.
« Alors que Sears est en train de liquider toutes
ses installations
canadiennes, ce sont les retraités canadiens qui devront
ramasser les
morceaux de cette décision. »
La destruction des régimes PD signifie un plus
grand
transfert de valeur réelle et potentielle de la classe
ouvrière vers la
classe non travailleuse, la classe de ceux qui possèdent et
contrôlent
l'économie socialisée
Selon la recherche menée par le CCPA, le nombre
de travailleurs
enrôlés dans les régimes PD depuis 30 ans a
baissé, de près de 50 % de
la main-d'oeuvre au quart de celle-ci et un grand nombre des
travailleurs qui y demeurent sont dans le secteur public. Il y a trois
millions de travailleurs du secteur public dans les
régimes de retraite à prestations
déterminées et un million du secteur
privé. Moins d'un travailleur sur dix du secteur privé
est membre
aujourd'hui d'un régime PD. Chose non surprenante, la prochaine
cible
de l'élite impérialiste dirigeante est le secteur public.
Le
gouvernement fédéral de Justin Trudeau et Bill Morneau a
lancé une
attaque directe
contre les régimes du secteur public et des
sociétés de la Couronne
avec son projet de loi C-27 que les travailleurs sont
déterminés à
bloquer.
Presque tous les nouveaux régimes de retraite
dans le secteur privé
aujourd'hui sont des régimes à cotisations
déterminées (CD) de diverses
variantes dans lesquels les prestations de retraite sont incertaines,
pour employer un euphémisme, et peuvent facilement se tarir. De
nombreuses entreprises qui ont encore un régime PD en
excluent les nouveaux engagés. Plusieurs travailleurs qui ont
des
régimes
d'épargne-retraite et qui connaissent des difficultés
hors de leur
contrôle à cause du chômage, de blessures ou de
maladies graves,
encaissent leurs épargnes CD ou d'autres
épargnes-retraite pour joindre
les deux bouts. Ils se laissent ainsi à découvert quand
vient le temps
de la retraite,
devant s'appuyer sur le seul Régime de pensions du Canada et le
Supplément de revenu garanti qui sont entièrement
inadéquats.
Le CCPA écrit : « La tendance actuelle
à s'écarter des régimes PD
au profit des régimes CD fait partie d'une redirection plus
large des
revenus des entreprises des travailleurs vers les actionnaires. Ce
processus reflète le changement de pensée du monde des
affaires qui
s'est effectué ces dernières décennies et qui vise
à mieux aligner la
prise de décisions des dirigeants d'affaires sur les
intérêts des
actionnaires au détriment d'autres parties constituantes de
l'entreprise comme le travail. »
Les attaques contre les régimes PD sont un trait
de la lutte de
classe en cours qui oppose la classe ouvrière et la classe non
travailleuse, ceux qui possèdent et contrôlent les
secteurs de base
de l'économie socialisée et l'État. L'enjeu de
cette lutte est
l'objectif et la direction de l'économie et comment utiliser la
valeur
que les travailleurs
produisent. L'étude du CCPA montre clairement que les
problèmes que
vivent les régimes de retraite à prestations
déterminées ne sont pas
causés par un manque d'argent, mais ont rapport avec l'objectif
et la
classe sociale qui contrôle l'économie et l'État et
a le pouvoir
d'utiliser la valeur que les travailleurs produisent pour servir son
objectif.
En ce qui concerne la classe ouvrière, la lutte
pour défendre et
étendre ses réclamations à la valeur qu'elle
produit fait partie de son
objectif immédiat ou tactique dans la lutte de classe qu'elle
mène
contre la classe non travailleuse. L'objectif à long terme ou
stratégique de la classe ouvrière est de s'emparer du
contrôle de
l'ensemble de la
valeur qu'elle produit pour la distribuer et satisfaire et garantir le
bien-être et la sécurité de tous de la naissance
à la mort, assurer la
reproduction élargie ininterrompue de l'économie par
l'harmonisation
des moyens de production socialisés avec les rapports
socialisés de
production, et garantir à l'intérêt
général de la société la valeur
nécessaire pour
que la voie soit ouverte à l'émancipation complète
de la classe
ouvrière et à l'élimination des classes sociales.
La défense des pensions actuelles des
travailleurs et la lutte pour
des pensions à prestations déterminées pour tous
font partie de la
lutte de classe tactique qui se mène pour élever le
niveau de vie de
tous par de meilleurs salaires, avantages sociaux, pensions et
conditions de travail pour tous les travailleurs, pour arrêter de
payer
les riches et
augmenter les investissements dans les programmes sociaux.
Comment mener cette lutte de classe avec succès
est une question
d'appendre l'art de la guerre en le pratiquant, d'organiser la
politique pratique de la classe ouvrière et de mobiliser les
travailleurs pour qu'ils s'engagent dans des actions avec analyse
à la
défense de leurs droits et de leurs réclamations à
la valeur réelle et
potentielle qu'ils
produisent. Un aspect important de l'objectif tactique de la classe
ouvrière à la défense de ses droits dans l'ici et
le maintenant c'est
d'organiser et de renforcer ses institutions, sa politique et sa voix
indépendantes. Joignez-vous aux institutions
indépendantes et à la
lutte de classe organisée de la classe ouvrière pour ses
objectifs
tactiques et
stratégiques !
Forum ouvrier est une voix que possède
la classe ouvrière pour faire progresser ses objectifs tactiques
et stratégiques. Lisez Forum ouvrier, discutez-en,
écrivez pour le journal et distribuez-le.
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