16 novembre 2017
Résultats du vote
imposé au personnel scolaire
des collèges de
l'Ontario
Le personnel scolaire vote Non!
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À gauche: la présidente de l'équipe de
négociation du syndicat annonce le vote Non ! À droite:
des membres du personnel scolaire et des supporters attendent le
résultat du vote devant les bureaux de la Commission des
relations de travail.
Résultats du vote imposé au
personnel scolaire des collèges de l'Ontario
• Le personnel scolaire vote Non!
• L'appui au personnel scolaire des
collèges grandit
Discussion
• La ruse de la ministre Matthews - Mira Katz
• Le
gouvernement, le Conseil des employeurs des
collèges et la
Commission des relations de travail de l'Ontario: « trois
côtés » de la même
médaille - David Starbuck
Les résultats
de Stelco pour le troisième trimestre 2017
• Stelco se vante d'être « à
coût moindre » -
K.C. Adams
Le Conseil pour
l'amélioration des
conditions en classe de
Nouvelle-Écosse s'attaque à l'absentéisme
• Opposons-nous à la criminalisation des
jeunes par les libéraux de Stephen McNeil! - Kevin
Corkill
Les travailleurs de
l'alimentation et des services luttent pour leurs droits
• Des travailleurs de l'Université de la
Colombie-Britannique tiennent tête à un monopole mondial
de services alimentaires
• Grève au Marché des produits
alimentaires de l'Ontario pour
de meilleurs salaires et conditions de travail
Résultats du vote imposé au
personnel scolaire des collèges de l'Ontario
Le personnel scolaire vote Non!
Des membres du personnel scolaire et des supporters se rassemblent
devant les bureaux de la Commission des relations de travail pendant et
après le vote Non.
Les enseignants de collège de l'Ontario ont
rejeté par un Non! retentissant les offres patronales soumises
à un vote forcé de la
Commission des relations de travail de l'Ontario. Quatre-vingt-quinze
pour cent des 12 000 membres du personnel scolaire ont pris part au
vote imposé par la commission et 86 % d'entre eux ont
voté
Non!
Le syndicat des enseignants, le Syndicat des employés de la fonction
publique de l'Ontario, avait dit clairement que le
résultat du vote imposé serait non parce que les clauses
offertes dans la convention proposée n'étaient pas
foncièrement différentes de celles qui avaient
été rejetées à l'origine et avaient
provoqué la grève. Le syndicat désirait poursuivre
les négociations mais le vote imposé a prolongé la
grève sans raison pendant deux semaines. Plusieurs croient que
la Commission des relations de travail savait que le vote serait non
mais voulait utiliser le rejet pour donner des munitions au
gouvernement ontarien pour déclarer une impasse et passer une
loi de retour au travail sans en arriver à un accord qui soit
acceptable aux enseignants.
Le syndicat se
mobilise pour obtenir un vote Non!
Collège La Cité à Ottawa le 14 novembre 2017
Collège Centennial à Toronto le 13 novembre 2017
Au collège Sheridan à Toronto, les étudiants
viennent appuyer les professeurs sur leur ligne de piquetage le 13
novembre 2017.
Collège Seneca à Toronto le 14 novembre 2017
À gauche: collège Humber à Etobicoke. À
droite: collège Centennial à Toronto
L'appui au personnel scolaire des collèges
grandit
Plus d'une centaine d'étudiants du
collège George Brown se sont
rassemblés au campus du centre-ville pour exprimer leur appui
à la
lutte que mènent leurs enseignants pour une juste convention
collective
et des conditions de travail humaines.
Paula Greenberg, une
étudiante de George Brown
et une des principales organisatrices de l'action, a dit à Forum
ouvrier
que les étudiants appuient leurs professeurs.
« Ce n'est
pas uniquement
une lutte pour de meilleurs salaires et conditions de travail. C'est
une lutte pour mettre fin au travail précaire parmi les
professeurs de
collège
et tous les travailleurs. C'est une lutte pour élever la
qualité de
l'éducation pour tous les étudiants. C'est une lutte pour
fournir un
avenir brillant aux générations à venir et pour
défendre les intérêts
de tous les Ontariens. » Elle a dit que les étudiants
appellent leurs
enseignants à rejeter l'offre mise de l'avant par un vote
imposé par le
Conseil
des employeurs des collèges (CEC) parce que cette offre est pire
que
celle
que les professeurs ont rejetée dès le début.
Les membres du personnel scolaire en grève qui
ont pris la parole
ont dit que l'appui des étudiants à leur lutte
était crucial compte
tenu des efforts du CEC pour diviser le personnel et les
étudiants.
Jamie Smith, un enseignant à temps partiel, a dit qu'il a
dû vivre de
contrat de 15 mois en contrat de 15 mois sans jamais savoir
s'il
allait être employé de nouveau. Il a dit que la
majorité des
enseignants du collège vivent cette situation humiliante et que
cela
n'a pas de sens. Un autre enseignant a dit que le climat dans les
collèges publics de l'Ontario est de plus en plus
déshumanisé.
Les étudiants ont exprimé leur appui
total à la juste lutte des
enseignants et se sont engagés à organiser d'autres
rassemblements
étudiants dans les autres collèges de Toronto.
Les travailleurs de différents syndicats de
même que des groupes communautaires et des organisations
politiques se sont joints au personnel scolaire en grève du
collège Algonquin à Ottawa pour un piquetage de
solidarité le 13
novembre. La ligne de piquetage rassemblant plus de 120 membres du
personnel
scolaire et leurs supporters s'est tenue alors que les membres du
personnel se préparaient au vote imposé par le
gouvernement sur une offre qu'ils ont déjà
rejetée. Les pancartes et l'esprit sur la ligne de piquetage ont
bien montré qu'ils n'entendaient pas se laisser intimider par
les
menaces du gouvernement et ils ont demandé que le Conseil des
employeurs des collèges revienne à la table de
négociation et travaille à une juste solution.
Discussion
La ruse de la ministre Matthews
-Mira
Katz -
Le 10 novembre, la vice-première ministre
et ministre de
l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle de
l'Ontario, Deb Matthews, a annoncé que le gouvernement Wynne va
exiger
que les collèges de l'Ontario établissent un fonds
spécial composé de
toutes les économies réalisées dans le
cours de la grève du personnel scolaire et que le fonds sera
contrôlé
par le gouvernement de l'Ontario. Elle a dit que le fonds sera
utilisé
pour soutenir les étudiants qui ont connu des difficultés
financières à
cause de la grève et qu'elle va travailler «
immédiatement » au
développement des paramètres de l'utilisation du fonds.
« Nous devons
mettre au point les détails ensemble et nous allons le faire
rapidement », a-t-elle dit. Pour montrer comment elle
« travaille
ensemble », elle a dit qu'elle « venait juste de
parler » avec « les
dirigeants étudiants » de la College Student Alliance
et leur avait
demandé « leur avis et les commentaires de leurs
membres ».
« Je cherche les meilleures idées sur la façon de
faire en sorte que ce
réinvestissement profite directement aux étudiants qui
ont fait face à
des difficultés », a-t-elle déclaré.
Que penser de cette affaire
?
Il y a plusieurs raisons pour lesquelles ce geste du
gouvernement
ne devrait pas être considéré comme une solution
positive ou même
partielle ou comme une réponse aux demandes des étudiants
ou du
personnel scolaire. Il y a d'autres aspects importants qui doivent
être
considérés.
Un gouvernement réellement
préoccupé de l'avenir de ses
citoyens et, dans ce cas-ci, de ses étudiants, aurait pour
principe
d'intervenir lorsque des différends se produisent
pour protéger les droits des plus vulnérables en
particulier et les
droits
de tous en général.
Tout d'abord, la demande des étudiants d'un
remboursement des
frais afférents qu'ils ont payés est juste. Le coût
de l'éducation a
été transféré de plus en plus aux individus
que le gouvernement laisse
se débrouiller seuls. Demander aux étudiants de
débourser de l'argent
sans obtenir l'éducation appropriée à laquelle ils
ont droit n'est pas
acceptable. Par contre, le gouvernement prétend qu'il va
utiliser le
fonds pour aider les étudiants en difficulté. Ce sont des
paroles
creuses. Tous les élèves éprouvent des
difficultés en Ontario car eux
et leurs familles sont obligés de payer pour l'éducation
qui leur
revient de droit. Que certains étudiants et leurs familles aient
plus
ou moins d'argent
à allouer à l'éducation n'a rien à voir. Un
remboursement devrait
être un remboursement, point final.
Cependant, qu'en est-il du personnel scolaire qui se
retrouve dans
une situation difficile en raison du sous-financement de
l'éducation
collégiale par le gouvernement qui a provoqué cette
grève ? Les
enseignants contractuels à temps partiel et, en particulier,
saisonniers sont dans une position très vulnérable en
raison de leurs
conditions de
travail précaires, ce qui est d'autant plus vrai maintenant
qu'ils sont
sans syndicat et mis à pied. À bien des égards,
c'est pour eux que les
professeurs à temps plein et à charge partielle
mènent cette grève. L'absence de souci du gouvernement
pour ces travailleurs
vulnérables
montre que tout cela n'a rien à voir avec un souci pour les
citoyens ou
un quelconque principe humanitaire.
Les gouvernements ont le devoir de veiller sur les plus
vulnérables
en tout temps et en toutes circonstances. Dans le cas des
retraités
ontariens de US Steel dont les prestations liées à la
santé ont été
arbitrairement gelées et coupées par US Steel avec la
sanction de la
Cour fédérale en vertu de la Loi sur les arrangements
avec les créanciers
des compagnies
(LACC), le gouvernement n'est pas intervenu pour établir un
fonds pour
conserver les centaines de millions $ de revenus que US Steel a
réalisés à même le travail des
métallos, alors que US Steel s'est dit
sans le sou pour priver les retraités de leurs avantages
sociaux et les a plongés dans l'insécurité. Le vol
des
prestations liées à la santé de la
génération plus âgée qui en a besoin
pour vivre est sûrement une cause pour laquelle il vaut la peine
d'intervenir. Pourquoi deux poids, deux mesures ? Alors que le
gouvernement feint de s'inquiéter pour les étudiants au
point
d'intervenir, les grands-parents de ces étudiants se font
flouer. De
toute évidence,
cela n'a rien à voir avec une soudaine préoccupation pour
les étudiants
ou les citoyens en général, mais avec quelque chose
d'autre.
Qu'en est-il vraiment ?
Le personnel scolaire et les étudiants demandent
que
le gouvernement investisse dans l'éducation. La réduction
des
investissements dans l'éducation postsecondaire ou leur
détournement
dans la privatisation de l'éducation est la raison principale
pour
laquelle le personnel scolaire des collèges a dû faire la
grève et
a cherché à
mettre en place de nouveaux arrangements pour contrer l'abus
généralisé
du personnel enseignant à temps partiel et à charge
partielle et
contribuer à la stabilité du personnel enseignant et par
extension à
celle des étudiants.
Au lieu de répondre à
la demande d'investissements accrus et d'un
arrêt de la privatisation, le gouvernement établit
maintenant un fonds
provenant des allocations budgétaires existantes
consacrées aux
salaires des professeurs et du personnel et se donne à
lui-même et aux
représentants de l'une des deux associations représentant
les étudiants
collégiaux le rôle de consultants en fonds fiduciaire pour
distribuer
cet argent comme bon leur semble. Le gouvernement ne «
consulte » pas
la Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants qui, dès le
départ, a appuyé les professeurs en grève et a
lié cela à la demande
d'un financement accru pour les collèges. Cela montre que l'un
des
objectifs de cette affaire est d'essayer de diviser les
étudiants en
fonction de l'affiliation provinciale de leur association
étudiante
locale afin de dépeindre une association comme légitime
et méritant un
siège à la table et l'autre comme illégitime ou
non « neutre ».[1]
C'est une tentative mesquine de diviser l'appui au personnel scolaire
en grève et
de
détourner l'attention de la demande d'investissements accrus.
C'est une
méthode courante de l'élite dirigeante d'utiliser les
divisions
existantes parmi les travailleurs en favorisant un groupe tout en
isolant les autres afin de saper tout mouvement politique uni pour les
droits.
Le gouvernement tente également de se
positionner pour un éventuel
vote de rejet des offres par le personnel enseignant en se
présentant
comme le défenseur des étudiants alors qu'en fait c'est
le personnel
scolaire qui défend les étudiants en affirmant leurs
droits. Les libéraux
essaieront sans aucun doute d'utiliser leurs liens avec les
représentants d'une association étudiante pour
décider quoi faire des
millions $ dans ce fonds afin de faire pression sur eux pour
qu'ils attaquent le personnel scolaire et demandent des mesures pour
les
forcer à retourner au travail. ou d'autres stratagèmes
sordides, au nom
de « donner priorité aux étudiants ».[2]
En 2012, Ils ont essayé et échoué à le
faire dans le secteur de
l'éducation allant de la maternelle à la 12e
année alors que les
étudiants du secondaire ont organisé des
débrayages à l'échelle de la
province en appui aux enseignants et aux autres travailleurs de
l'éducation, ce qui a contribué à forcer le
gouvernement à
faire marche arrière dans son attaque contre les droits de tous
à la
suite de l'adoption du projet de loi 115, Loi donnant la
priorité aux élèves.
Chose importante, le gouvernement semble aussi vouloir
empiéter sur
l'autorité des collèges en ce qui concerne la
façon dont ils utilisent
les fonds qu'ils reçoivent du gouvernement provincial. Bien
qu'elle
puisse être présentée comme une mesure ponctuelle
ou une réponse à la
grève, l'exigence du gouvernement que les collèges
établissent un
fonds comprenant les montants économisés pendant celle-ci
pour que le
gouvernement les utilise à son gré, fait partie d'une
tendance générale
du gouvernement provincial à prendre plus de en plus le
contrôle de la
façon dont les fonds publics doivent être utilisés
au niveau local afin
de servir directement les intérêts privés. Dans le
secteur
universitaire, par exemple, le gouvernement provincial a utilisé
ce
qu'on appelle des « accords de mandat » pour
restructurer les
universités et les importantes activités de recherche et
de formation
afin que les fonds publics soient acheminés directement aux
projets qui
intéressent le gouvernement de l'Ontario et les
intérêts financiers qui
le
contrôlent au lieu d'être sous le contrôle des
conseils
d'administration ou du sénat des universités. En
obligeant chaque
université à faire approuver son «
mandat » par le gouvernement
provincial afin d'obtenir des fonds spéciaux, le gouvernement a
cherché
à usurper d'autres pouvoirs décisionnels qui pourraient
être en conflit
avec ce que
veut le parti au pouvoir.
Dans le secteur de l'éducation allant de la
maternelle à la 12e
année, le gouvernement de l'Ontario a également
cherché à définir
comment les fonds alloués aux commissions scolaires locales
doivent
être dépensés. Cela empêche les commissions
scolaires d'avoir les
coudées franches pour prendre à l'un pour donner à
l'autre pour
compenser les compressions budgétaires du gouvernement d'une
manière
qui déplaît au gouvernement et les oblige plutôt
à prendre à l'autre
pour donner à l'un comme le veut le gouvernement, en augmentant
par
exemple le recours à l'éducation en ligne et à
différentes formes de
technologie pour compenser ces compressions.
En utilisant son pouvoir arbitraire pour prendre le
contrôle des
budgets des collèges locaux, le gouvernement de l'Ontario
cherche
probablement à renforcer son autorité sur les conseils
locaux qui sont
censés répondre aux besoins locaux. Cela ne favorise pas
l'éducation.
Il est important de discuter de ce qui se cache
derrière ces
initiatives, au moment où les membres du personnel scolaire et
les
étudiants délibèrent avant les résultats du
vote. Selon Forum ouvrier
, la chose la plus importante à garder à l'esprit est que
la sécurité
est dans la lutte pour les droits de tous et dans la conscience et
l'organisation des travailleurs pour affirmer les droits de tous dans
toutes les circonstances. La sécurité ne vient pas du
renforcement des
pouvoirs arbitraires du gouvernement pour décider de ce qui se
passe,
que ce soit au nom de « l'équité », de
« la justice » ou de toute autre
chose.
Notes
1. Le 16 octobre, la Fédération
canadienne des étudiantes et
étudiants (FCÉÉ) de l'Ontario a émis une
déclaration qui disait : « À
l'échelle de la province, les étudiantes et
étudiants ainsi que leurs
professeures et professeurs ressentent les effets à long terme
du
sous-financement chronique des gouvernements successifs de
l'Ontario. Des groupes très nombreux, le manque de
sécurité d'emploi
pour le personnel enseignant, la hausse des frais de scolarité
et la
dégradation des installations des campus sont tous des
conséquences de
décennies de compressions budgétaires et de hausses des
frais de
scolarité. »
2. Sur son site Web, la College Student
Alliance affirme qu'elle est « le seul groupe de défense
des intérêts
des étudiants en Ontario » et qu'elle « exerce
une pression publique constante pour que le SEFPO et le CEC [le Conseil
des employeurs
des Collèges] concluent une entente tout en partageant
des mises à jour avec les étudiants grâce à
nos ressources en ligne ».
Le gouvernement de l'Ontario, le Conseil
des employeurs des
collèges et la Commission des relations de travail de l'Ontario:
« trois
côtés » de
la même médaille
- David Starbuck -
Les membres du personnel scolaire du collège Georgian à
Barrie manifestent pour un vote « Non » le 13 novembre
2017.
Une chose qui est révélée au cours
des actions entreprises par le
personnel enseignant des collèges de l'Ontario est que le
gouvernement
de l'Ontario, le Conseil des employeurs des collèges et la
Commission
des relations de travail de l'Ontario agissent ensemble pour tenter
d'imposer une solution au conflit actuel qui nie les droits de tous et
laisse le système des collèges publics de
l'Ontario au service
des riches et des monopoles.
Une illusion a été créée
dans l'esprit de beaucoup que chacun des
trois agit indépendamment et remplit un rôle
spécifique. Ce n'est pas
vrai. Les trois agissent de manière concertée pour saper
la lutte pour
les droits de tous. Le gouvernement de l'Ontario nomme les membres du
CEC et de la CRTO. Le salaire, les avantages sociaux et les
conditions de travail des personnes nommées sont de haut niveau.
De
manière ouverte ou tacite, le maintien d'un emploi pour les
personnes
nommées dépend de la conformité de leurs
décisions et de leurs actions
avec les politiques gouvernementales et les intérêts des
monopoles.
Le gouvernement de
l'Ontario et le CEC se livrent à un petit jeu avec le
financement du système collégial. Alors que le
gouvernement de
l'Ontario finance les collèges de l'Ontario à
seulement 60 % de la
moyenne canadienne, le CEC prétend que les budgets des
collèges ne
peuvent pas financer un système collégial qui mettrait
fin au
travail précaire et reconnaîtrait les droits de tous. Au
lieu d'exiger
que le gouvernement de l'Ontario finance les collèges de
l'Ontario au
niveau canadien, le CEC ne soulève jamais que le gouvernement de
l'Ontario finance annuellement les collèges de l'Ontario
à un taux
inférieur d'un milliard $ par rapport à la norme
canadienne. Au lieu de
cela, le CEC ridiculise les demandes du personnel scolaire comme
étant
exorbitantes et donc déraisonnables, même si elles ne
coûteront qu'une
fraction du sous-financement. Il y a quelques jours, le gouvernement de
l'Ontario a émis une directive aux collèges de l'Ontario
pour qu'ils
engagent les fonds épargnés pendant la grève des
enseignants
dans des bourses d'études. Si le gouvernement de l'Ontario peut
intervenir pour ordonner aux collèges de détourner des
fonds
inutilisés, pourquoi ne peut-il pas
intervenir pour obliger le CEC à négocier une convention
collective qui
offre un cadre pour résoudre la crise actuelle du
système
collégial ? La
réponse est qu'il pourrait le faire. Cependant, mettre fin au
travail
précaire
n'est pas dans l'intérêt des monopoles qui
récoltent des profits
gonflés lorsque le travail précaire prévaut. Ce
n'est pas non plus dans
l'intérêt du gouvernement de le faire, lui qui a
écrit le libellé du
projet de loi 148, lequel est censé mettre fin au travail
précaire,
pour
permettre à des employeurs sans scrupules comme le CEC d'imposer
aux
travailleurs une convention collective qui nie les droits que le projet
de loi 148 est censé garantir.
Lorsque le personnel scolaire a entrepris sa
première action
en 1984 et a persévéré pendant vingt-quatre
jours, le gouvernement de
l'Ontario a utilisé son pouvoir pour forcer le retour au travail
des
professeurs. En 1989 et en 2006, il a menacé de passer
une loi de
retour au travail. Cette fois, le gouvernement libéral semble
hésiter à adopter une loi de retour au travail et il a
dit à plusieurs
reprises que les conflits de travail sont mieux résolus par la
négociation collective. Tout cela fait partie de la danse
à trois pour
imposer une solution au service des riches et des monopoles. Cependant,
la législation du retour au travail demeure une
possibilité réelle si
le CEC
continue de faire de l'obstruction. En 1984, une loi de retour au
travail a abouti au rapport Skolnik qui a octroyé aux
professeurs la
formule de ce qu'est une charge de travail.
Cela ne signifie pas qu'un règlement similaire
en 2017 se traduira
par des gains importants à la défense des droits de tous,
surtout si la
solution est retardée jusqu'à la prochaine
élection provinciale prévue
en juin 2018. Le fait demeure que lorsque le gouvernement de
l'Ontario,
le CEC et la CRTO ne peuvent exercer leur volonté
par la persuasion, ils tentent d'exercer leur volonté par la
force.
Lorsque les professeurs ne se laissent pas convaincre d'abandonner
leurs luttes, la loi de retour au travail, avec sa menace de lourdes
amendes et d'emprisonnement, est un marteau utilisé pour tenter
de
réprimer la lutte pour les droits.
La CRTO est censée être un arbitre neutre
dans la lutte entre les
travailleurs de l'Ontario et le capital. Rien n'est plus
éloigné de la
vérité. Les décisions et les actions de la CRTO
servent invariablement
les intérêts du gouvernement et des plus grands monopoles.
Les membres
du corps professoral des collèges ont vu cela très
clairement
en 2007-2008. Le gouvernement libéral de Dalton McGuinty
avait déclaré
quelques jours avant le début de la campagne électorale
de 2007 que les
libéraux présenteraient des modifications à la Loi
sur
la
négociation
collective
dans
les
collèges
qui reconnaîtraient le droit à la
liberté
d'association des employés à
temps partiel et
saisonniers et des autres employés contractuels, et leur
droit
de s'affilier à un syndicat de leur choix. Cela a
évacué de la campagne
électorale la question des droits de ces employés.
Après la réélection des
libéraux de McGuinty, le gouvernement a
créé en 2008 la Commission Whittaker pour conseiller
le gouvernement
sur les changements à la Loi sur la négociation
collective dans les collèges.
Whittaker a été d'accord avec les recommandations du CEC
de «
moderniser » la LNCC, y compris la
disposition que le CEC utilise actuellement pour imposer un vote
forcé
au personnel enseignant. Le gouvernement McGuinty a accepté les
recommandations de Whittaker. Les demandes du CEC ont reçu une
garantie
mais pas les droits des employés contractuels des
collèges. Bien que
des cartes syndicales signées aient été rapidement
obtenues, le
CEC et son cabinet d'avocats, Morley-Hicks, ont organisé une
mascarade
en défiant la liste des signataires qui ont voté. La CRTO
a collaboré
en entendant seulement dix contestations d'employés
par mois,
un processus qui aurait retardé le dépouillement des
bulletins de vote
pendant plus de dix ans. Le SEFPO a été forcé de
retirer la
demande après plusieurs années et de lancer une nouvelle
campagne de
syndicalisation. Les résultats sont maintenant devant la
CRTO pour la
certification. La vérité est que la CRTO a
collaboré avec le CEC à
chaque étape du processus pour empêcher les
employés contractuels
d'exercer leurs droits
La CRTO a également
collaboré avec le CEC dans le différend en
cours pour imposer le vote électronique sur une période
de 49 heures
pour le processus de vote forcé. C'était la proposition
du CEC à
laquelle s'est opposé le syndicat. La CRTO a été
d'accord avec le CEC.
Normalement, le processus de vote se déroule en personne, avec
des bulletins de vote en papier, pendant plus de huit heures, avec
certaines dispositions pour les bulletins de vote postaux pour ceux qui
sont en classe ou hors campus. Selon la nouvelle procédure, le
vote se
fait par ordinateur sur une période de 49 heures en
utilisant le
système informatique du collège.
Les professeurs apprennent de leur propre
expérience. Le
gouvernement de l'Ontario, le CEC et la
CRTO sont les trois
côtés
d'une même médaille. Ils sont une hydre à trois
têtes qui sert les
riches et les monopoles et non les jeunes, les enseignants des
collèges
et le
peuple de l'Ontario. Les illusions selon lesquelles ils sont
indépendants les unes des autres et agissent dans
l'intérêt public
sont en train de s'évaporer. C'est une réalisation
majeure pour le
personnel
enseignant et sa lutte pour les droits de tous de reconnaître que
le
gouvernement de l'Ontario, le CEC et la CRTO sont tous au service
des riches et des
monopoles et qu'ils agissent comme un, chacun ayant son propre
rôle, et
qu'ils ne se font aucune illusion à ce sujet.
Les résultats de Stelco pour le
troisième trimestre 2017
Stelco se vante d'être « à
coût moindre »
-
K.C. Adams -
Le rapport sur les résultats du troisième
trimestre commence avec
la déclaration que Stelco Holdings Inc. est « à
coût moindre ». Le mot
« moindre » suppose une comparaison avec « plus
élevé ». Étant donné
que la plupart des prix des intrants matériels dans la
sidérurgie sont
similaires, pourquoi ce « coût
moindre » ? Cela peut signifier uniquement que le prix
de la capacité
humaine de travail est inférieur chez Stelco à ce qu'il
est chez les
concurrents, sauf évidemment chez certains employeurs criminels
comme
les impérialistes allemands MANA à Hamilton et d'autres
dans les
anciens États esclavagistes du « droit au
travail »
aux États Unis. Hormis ces exceptions, le prix payé par
les
propriétaires pour la valeur individuelle reproduite, qui est le
salaire et les avantages sociaux, est assez similaire dans les
aciéries
des États-Unis et du Canada. Cela signifie que la valeur
reproduite
individuelle chez Stelco est ni plus ni moins la même
qu'ailleurs.
Alors pourquoi ce « coût
moindre » ? La première question qui se pose est
pourquoi l'apport humain, la capacité de travailler, est-il
considéré comme un coût ? Les humains travaillent
et
produisent de
l'acier. Ils ne sont pas des machines ou de la ferraille. On peut
supposer que les humains travaillent pour leur propre
bénéfice, leur
économie, leur communauté et leur société.
Leur apport produit une
nouvelle valeur qui maintient leur existence et celle de la
société.
Une partie de la nouvelle valeur qu'ils produisent fait l'objet de leur
réclamation en valeur reproduite par laquelle ils soutiennent
leur
existence. Le reste de la nouvelle valeur est réclamé par
d'autres.
Comment une
partie de la nouvelle valeur produite par les travailleurs peut-elle
être considérée comme un coût alors que le
reste de la nouvelle valeur
lui ne l'est pas ?
Les autres qui
réclament le reste de la nouvelle valeur produite
par les travailleurs une fois que ces derniers ont
réclamé leur valeur
reproduite, déclarent que la réclamation des travailleurs
est un coût
pour eux, pour les autres, parce que cela réduit leur
réclamation. En
fait, la réclamation des travailleurs ne leur coûte rien
car ce sont
les
travailleurs qui produisent toute la nouvelle valeur qui fait l'objet
de toutes les réclamations.
Alan Kestenbaum, président et directeur
général de Stelco, a
déclaré dans le communiqué de presse sur les
résultats trimestriels que
le « coût moindre » découle du fait que
Stelco a réglé, en vertu de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies
(LACC), les « problèmes légués par le
passé ». Ces «
problèmes légués par le passé »
sont avant tout les réclamations des
travailleurs à la retraite ou bientôt retraités
à la valeur que les
travailleurs actifs produisent. Ces réclamations proviennent de
l'entente initiale qui a été conclue lorsqu'ils ont vendu
leur capacité
de travailler. Les « problèmes légués par le
passé » comprennent aussi
les
réclamations pour l'assainissement environnemental des terrains
qui ont
appartenu historiquement à Stelco. Les «
problèmes » humains « légués
par le passé » sont les réclamations pour les
prestations de retraite
et les autres avantages postérieurs à l'emploi qui ont
été retirés du
bilan financier de Stelco en vertu des pouvoirs policiers de
la LACC, une forme de vol légalisé de ce qui appartient
de droit aux
travailleurs. C'est cela qui permet à Kestenbaum de se vanter
que
Stelco a maintenant « un bilan financier solide ». En
outre, par la
vente de plus de 230 millions $ d'actions de Stelco, celle-ci
« est
prête à prendre de l'expansion de manière organique
... grâce
à des acquisitions mesurées. Si de bonnes occasions se
présentent, nous
serons prêts à agir ... Nous sommes impatients de
créer de la valeur au
profit de nos précieux clients, employés et
actionnaires ».
Kestenbaum a acheté Stelco pour presque rien
alors qu'elle était
sous la protection de la faillite en vertu de la LACC. En plus de sa
réclamation continue à une partie de la nouvelle valeur
produite par
les travailleurs, il a vendu 230 millions $ pour «
faire croître » son
empire. Le « nous » royal qu'il utilise ne se
réfère
pas en fait à lui mais aux travailleurs qui créent la
valeur, laquelle
est ensuite réclamée par les « employés et
les actionnaires ». En tant
que propriétaire et individu en position de contrôle,
Kestenbaum
considère la réclamation des employés à la
valeur qu'ils produisent
comme un coût pour lui et ses actionnaires car elle réduit
leurs
réclamations à la nouvelle valeur, la valeur
ajoutée, le profit.
Qu'est-ce qui donne à Kestenbaum le droit de
déclarer que ses
employés qui produisent la valeur sont un coût pour lui et
ses
actionnaires ? Sont-ils des esclaves ? Les travailleurs qui
produisent
la nouvelle valeur pourraient tout aussi bien dire que ceux qui
réclament une partie de la nouvelle valeur en tant que valeur
ajoutée
représentent un coût pour les travailleurs car sans leur
réclamation à
la valeur ajoutée, les travailleurs pourraient réclamer
pour eux-mêmes
toute la nouvelle valeur qu'ils produisent et la distribuer comme bon
leur semble.
L'affirmation d'être « à coût
moindre » et de considérer les
réclamations des travailleurs comme un coût,
découle des relations de
production actuelles, de la façon dont les travailleurs et ceux
qui
contrôlent leurs endroits de travail sont liés les uns aux
autres. Les
métallos qui produisent l'acier et sa nouvelle valeur ne
contrôlent pas
les
relations de production ou leurs places de travail. Dans cette
relation, ils sont assujettis et dominés. Les autres qui
possèdent et
contrôlent le complexe sidérurgique sont en position de
contrôle et
organisent les résultats financiers de la production et de la
vente en
fonction de leur façon de penser et de leur statut social en
tant que
propriétaires au
poste de contrôle. Ils possèdent et contrôlent
l'aciérie et organisent
les travailleurs pour travailler et produire une nouvelle valeur pour
ceux qui contrôlent. Les rapports de production qui
prévalent dictent
que leur droit de propriété et de contrôle de
l'aciérie signifie qu'ils
achètent la capacité de travail des travailleurs à
partir du marché du
travail.
Ceux qui sont en contrôle utilisent ensuite cette capacité
de
travailler pour produire une nouvelle valeur qu'ils possèdent et
contrôlent. Dans leurs rapports avec leurs employés, ils
sont des
propriétaires d'êtres humains achetés qui
travaillent, semblables à des
propriétaires d'esclaves, sauf que la propriété de
leurs travailleurs
ne s'étend qu'à leur
capacité de travailler. Ce rapport de production en est un de
contrôle
par l'humain d'autres êtres humains, le droit des
propriétaires des
endroits de travail de contrôler les travailleurs et la nouvelle
valeur
produite par eux.
C'est en vertu des rapports de production que toute
portion de la
nouvelle valeur produite par les travailleurs qui est déduite
avant que
les propriétaires fassent leur réclamation est
considérée comme un coût
contre la partie réclamée par les propriétaires.
Leur approche en tant
qu'êtres sociaux qui contrôlent l'aciérie est celle
de ceux qui sont
dans une relation dictatoriale autoritaire avec les travailleurs de qui
ils achètent la capacité de travailler. Cette relation
les pousse à
penser que la réclamation des travailleurs à la valeur
reproduite est
un coût pour ceux qui ont le contrôle et la
propriété parce qu'elle
réduit la valeur ajoutée que les propriétaires
peuvent réclamer à la
nouvelle valeur
produite par les travailleurs. Leur être social qui est en
position de
contrôle de la classe ouvrière détermine leur
façon de penser et leurs
actions.
La contradiction entre la
valeur reproduite et la valeur ajoutée
est un aspect fondamental de la contradiction entre la classe
ouvrière
et ceux qui possèdent et contrôlent les endroits de
travail et les
différentes parties de l'économie. La contradiction au
sein des
rapports de production découle de la contradiction entre d'une
part la
nature sociale
interconnectée de l'économie moderne et d'autre part la
propriété
privée et le contrôle des parties qui se font concurrence
au sein de
cette économie socialisée. Pour résoudre ces
contradictions et
permettre aux travailleurs de réclamer toute la nouvelle valeur
qu'ils
produisent puis de la distribuer selon leur propre ordre du jour et
objectif
économiques, il faut effectuer un changement radical des
rapports de
production et une nouvelle direction de l'économie. Cela exige
de
nouveaux rapports de production où ceux qui travaillent
contrôlent non
seulement leurs places de travail mais toute la valeur qu'ils
produisent.
Pour lire le communiqué de presse de Stelco sur
les résultats du
troisième trimestre, cliquez ici.
Le Conseil pour l'amélioration des
conditions en classe
de Nouvelle-Écosse s'attaque à l'absentéisme
Opposons-nous à la criminalisation des jeunes
par les libéraux de Stephen McNeil!
- Kevin Corkill -
Les libéraux de Stephen McNeil
récidivent. Il tourne la réalité
sans-dessus dessous et tente de blâmer les jeunes pour tous les
problèmes dans les écoles. L'organisation qui fait le
travail de McNeil
pour déterminer les conditions de travail des enseignants, le
Conseil
de Nouvelle-Écosse pour l'amélioration des conditions en
classe, a
annoncé
qu'elle entend dépenser 1,9 millions $ pour engager
des
« travailleurs en soutien à la présence en
classe », 14 plus
exactement, pour s'attaquer au
problème de l'absentéisme dans les écoles de
Nouvelle-Écosse. Selon le
conseil, plus de 29 000 étudiants manquent plus
de 16 jours de classe
par année.
Feignant de vouloir apporter des changements
réels aux conditions
de travail et d'apprentissage déplorables qui règnent
dans les écoles
de Nouvelle-Écosse, les libéraux introduisent un
élément de criminalisation pour imposer leur
diktat au lieu
d'aborder le problème avec des solutions réelles.
Comme si les enseignants, les employés de
soutien et d'autres
personnes du système d'éducation n'avaient pas
expliqué en détail
les besoins du système d'éducation lors des audiences sur
les
modifications à la Loi et n'avaient jamais tenu de
manifestations
contre la Loi 75 - Loi de 2017 sur
l'accord professionnel des enseignants et les améliorations dans
les classes, les libéraux de Stephen McNeil
continuent de
chercher à
imposer leur diktat aux enseignants et aux étudiants. Dans ce
cas-ci,
ils cherchent à criminaliser les jeunes. Un membre du conseil a
dit à
ce sujet : « Ils ont un budget de transport qui leur permet
d'aller
chercher les étudiants là où ils se trouvent et
ils auront le mandat de
les dénicher là où ils sont. » Cette
campagne contre l'absentéisme
étudiant relève de la plus grande hypocrisie et doit
être dénoncée comme telle.
Non seulement les problèmes réels des
jeunes ne sont pas abordés,
mais les jeunes sont criminalisés et exposés à un
harcèlement insensé,
ce qui va créer encore plus de problèmes dans les
écoles et des
problèmes aux enseignants. Nous n'avons pas besoin de harceler
les étudiants, nous avons besoin de harceler le gouvernement
libéral qui insiste pour dicter les
conditions
de
travail des enseignants et des travailleurs du secteur public. Avec
tous ces problèmes qui existent dans les écoles et dans
la société
peut-on s'étonner que tant d'étudiants délaissent
l'école ? Il s'agit
d'un problème social qui a besoin d'une solution sociale et non
de criminaliser les jeunes face à ce qui
est clairement
un
signe que les jeunes ne voient pas d'avenir devant eux.
C'est un acte honteux de la part d'un gouvernement qui
refuse de
mettre les besoins du peuple au premier plan, qui dicte les conditions
de travail et les conditions d'apprentissage des étudiants et
qui crée
ainsi un environnement de piètre qualité et
intolérable que les jeunes
cherchent à éviter. Les enseignants et les autres
travailleurs du
système
d'éducation doivent affirmer leur droit de prendre les
décisions à leur
endroit de travail et continuer de s'opposer au diktat du gouvernement
McNeil qui criminalise les jeunes au nom de les ramener à
l'école.
Plus les gouvernements au Canada ont recours aux
pouvoirs de police
pour imposer leur diktat et plus nous devons redoubler d'efforts pour
lutter pour une direction prosociale qui offre un avenir brillant pour
les jeunes, cet avenir qui commence par la garantie de leur droit
fondamental de se nourrir, d'avoir un toit et de se vêtir, ce que
le
gouvernement McNeil n'a même pas fait.
Honte aux libéraux de Stephen
McNeil pour leur criminalisation de la
jeunesse !
Les enseignants et les étudiants doivent ensemble avoir le
pouvoir
décisionnel
sur leurs conditions de travail et d'apprentissage !
Non à
la Loi 148, ce diktat antiouvrier des libéraux de Stephen
McNeil !
Les travailleurs de l'alimentation et des
services luttent pour leurs droits
Des travailleurs de l'Université de la
Colombie-Britannique tiennent tête à un monopole mondial
de services alimentaires
Les travailleurs des services alimentaires à
l'Université de la
Colombie-Britannique du Nord (UCBN), membres de la section
locale 40 de
UNITE, ont organisé une manifestation le 8 novembre pour
dénoncer leurs
faibles salaires, leurs avantages sociaux limités et leurs
conditions
de travail insatisfaisantes. Les travailleurs
rejettent avec mépris l'offre salariale de 20 cents l'heure
de leur
employeur, Chartwell. Les travailleurs à l'UCBN avec 15 ans
d'ancienneté reçoivent présentement aussi peu
que 14 $ de l'heure de
paiement pour leur capacité de travailler, et ce, souvent avec
des
horaires de travail des plus précaires. L'UCBN offre en
sous-traitance des services alimentaires à Chartwell, une
filiale
appartenant intégralement à Compass Group plc, un
monopole impérialiste
britannique qui a des milliards de dollars en revenus bruts et en
bénéfices nets de la compagnie.[1]
Une centaine de personnes ont participé au
militant rassemblement
qui a eu lieu dehors dans une des cours de l'université.
Plusieurs
étudiants sont venus appuyer les travailleurs
côte-à-côte avec des
membres de l'Association du personnel enseignant de l'UCBN, le SCFP,
l'Association des enseignants du district de Prince George, le
comité
Debout pour le Nord !, un membre de la section locale 40 de
UNITE HERE
de l'Université Simon Fraser, et d'autres membres de la
communauté. Les
travailleurs ont scandé : « 20 cents, pas assez
pour payer le loyer »
et d'autres slogans en marchant dans la cour pancartes à la main.
Au cours de la manifestation, plusieurs personnes ont
pris la
parole, y compris des étudiants, des membres du personnel
enseignant et
des membres du syndicat. Un étudiant a fait valoir que le
personnel du
service alimentaire travaille extrêmement fort et a
qualifié l'offre
de 20 cents l'heure de Compass d'« insulte ».
À la fin du rassemblement, l'organisateur de la
section locale
UNITE HERE !, Harley Augustino, a annoncé que d'autres
actions étaient
planifiées, y compris une pétition qui allait circuler
parmi les
étudiants.
Note
1. Le monopole britannique
Compass Group plc est la plus grande
compagnie de sous-traitance en services alimentaires au monde avec des
opérations dans plus de 50 pays et il achète la
capacité de travailler
de 500 000 travailleurs. Il obtient des contrats pour des
services
alimentaires, l'entretien, la gestion de propriété
et des services de support partout dans le monde. En 2016, Compass
a
déclaré un revenu brut mondial de 33
milliards $ et un bénéfice de
compagnie de 1,7 milliards $.
Compass détient d'importants contrats en
alimentation et dans
d'autres services auprès des gouvernements et de leurs agences
dans
tout le système impérialiste d'États. Compass a
notamment d'importants
contrats dans les institutions militaires, l'éducation, les
prisons
et dans le domaine de la santé et en tant que vendeur
alimentaire
enregistré avec des contrats en approvisionnement des gardiens
de la
paix de l'ONU dans la plupart des régions où
l'impérialisme américain a
livré des guerres pour apporter un changement de régime
ou a provoqué
une importante instabilité civile et la destruction.
Grève au Marché des produits alimentaires
de l'Ontario pour de meilleurs salaires et conditions de travail
Quelque 25 travailleurs membres de la section
locale 419 des
Teamsters sont en grève depuis le 7 novembre au
marché alimentaire de
Toronto pour l'obtention d'un premier contrat. Il s'agit de
travailleurs d'entrepôt pour une compagnie de distribution
alimentaire
-- Ippolito Produce -- un des locataires du marché.
Le 13 septembre, une ligne de piquetage a été
organisée au terminal en
appui aux grévistes, le jour où les négociations
devaient débuter avec
l'employeur.
Les travailleurs sont en
grève pour accroître leur sécurité
d'emploi, pour des salaires et des horaires équitables, pour des
congés
de maladie et pour un meilleur traitement de la part de leur employeur.
Selon les travailleurs : « Notre patron exige que nous
accélérions la
cadence et ne nous laisse pas le temps de terminer nos tâches. Il
menace de punir ceux qui ne terminent pas ces tâches à
l'heure. Nous
travaillons avec un grand nombre de machines, et s'empresser
représente
un danger pour nous. Nous sommes inquiets des conditions non
sécuritaires. » Ils font valoir qu'ils se font
constamment rappeler que
bien des gens attendent à l'extérieur et qu'ils cherchent
de
l'emploi et que la compagnie pourrait facilement les congédier
en toute
impunité. Les travailleurs font aussi valoir qu'on les renvoie
souvent
à la maison sans avertissement lorsque le travail est au
ralenti. Leur
journée de travail est de six heures. Ils aimeraient avoir des
heures
régulières et prévisibles afin de pouvoir
planifier leur vie avec leur
famille et aussi être payés à temps
supplémentaire lorsqu'ils
travaillent le dimanche.
Les grévistes disent aussi : « Nous
avons décidé de former un
syndicat cet été et voilà que nous
négocions notre premier contrat.
Nous avons eu beaucoup d'appui des autres travailleurs du marché
alimentaire. Près de la moitié des compagnies du
marché alimentaire est
maintenant syndiquée. » Ils suivent l'exemple des
travailleurs
de Fresh Taste, un autre centre d'entreposage alimentaire, qui ont
organisé une grève réussie l'année
dernière et ont obtenu une
augmentation de salaire - la première en 14 ans.
Lors du piquetage de solidarité, Jamyang Yeshi,
un membre du comité
de négociation du syndicat, a dit que les travailleurs en
grève
poursuivront leur lutte jusqu'à l'obtention d'une convention
juste et a
remercié les gens de leur appui.
Les travailleurs appellent les autres syndicats et les
travailleurs
à appuyer leur juste lutte en faisant parvenir des courriels
à Joel
Ippolito, le propriétaire de la compagnie, ou en lui
téléphonant pour
l'inciter à régler le conflit avec les travailleurs. Son
adresse
courriel est joel.ippolito@ippolito.biz et son numéro de
téléphone le
(905) 631-7700.
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
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