9 novembre 2017
Les pensions appartiennent de droit
aux travailleurs
Les Métallos et leurs
alliés réclament
des mesures pour mettre fin au vol
légalisé de leurs pensions
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Les Métallos et leurs alliés sur les marches du Parlement
le 6 novembre 2017
Les pensions
appartiennent de droit aux travailleurs
• Les Métallos et leurs alliés
réclament des mesures pour mettre fin au vol
légalisé de leurs pensions
• Mot de
présentation du projet de loi C-384, Loi modifiant la Loi sur la faillite et
l'insolvabilité et la Loi sur les arrangements avec les
créanciers
des compagnies - Scott Duvall,
député de Hamilton Mountain
Le Conseil des
employeurs des collèges force la tenue d'un vote
• Négociez, ne dictez pas!
• Une augmentation du financement des
collèges de l'Ontario est juste et nécessaire dans une
société moderne - David Starbuck
• Déclaration de l'équipe de
négociation du personnel scolaire des collèges du SEPFO
-
6 novembre 2017
• Rassemblement à Queen's Park en appui
aux membres du personnel scolaire collégial en grève
Les pensions appartiennent de droit aux
travailleurs
Les Métallos et leurs alliés
réclament des mesures pour mettre fin au vol
légalisé de leurs pensions
Dans l'enceinte du Parlement
Le 6 novembre, deux autobus bondés de
Métallos et d'alliés de
Hamilton et de Toronto ont convergé vers la colline du Parlement
pour
exiger la fin du vol légalisé de leurs pensions et de
leurs avantages
sociaux en vertu de la loi criminelle appelée Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies
(LACC). Les
travailleurs partout au Canada en ont assez des attaques incessantes de
la
LACC contre ce qui leur appartient de droit. La section
locale 1005 du
Syndicat des Métallos qui a mené la lutte contre la LACC
a organisé le
contingent qui est venu en autobus de Hamilton conjointement avec le
District 6
du
Syndicat des Métallos. Les sections
locales 4135, 8214, 16506 et 5328 du Syndicat des
Métallos de la région
de Hamilton étaient aussi de la partie, de même que des
délégués de
Hamilton de la section locale du Syndicat des pompiers, de
l'Organisation des retraités des Métallos (LORME) et de
l'Association
des syndicalistes à la retraite du Canada (ASRC).
Les travailleurs ont rempli la tribune publique du
Parlement pour
assister à la présentation d'un projet de loi
d'initiative
parlementaire visant à modifier la législation sur la
faillite et
l'insolvabilité. Le porte-parole du NPD en matière de
pensions et
député de Hamilton Mountain, Scott Duvall, dit que son
projet de loi
apporte des changements à
la LACC qui vont mettre fin à cette forme particulière de
vol légalisé
des pensions des travailleurs. Si le projet de loi est adopté,
la loi
modifiée obligerait les compagnies qui sont placées sous
la protection
de la faillite sous la LACC à capitaliser pleinement les
régimes de
retraite avant de payer les réclamations des autres à
même les actifs
de la
compagnie. La modification apportée à la loi exige
également que le
paiement de l'indemnité de départ aux travailleurs soit
fait avant
toute autre réclamation et empêche les juges de la LACC
d'autoriser les
compagnies à cesser de payer des prestations médicales
alors qu'elles
sont sous la protection de la faillite.
En parlant aux travailleurs rassemblés sur les
marches du Parlement
avant d'entrer dans les tribunes, Scott Duvall a dit qu'il a lui
même vécu les effets de la LACC alors qu'il travaillait
chez Stelco quand elle s'est placée sous la protection de la
LACC la première fois en 2004. « Je suis très fier
des métallos de ma ville qui ont travaillé aussi fort
pour défendre les retraités non seulement de leur section
locale mais tous les travailleurs qui ont été
affectés par la LACC », a-t-il dit. « L'Association
internationale des machinistes et des travailleurs de
l'aérospatiale
(AIMTA) a elle aussi joué un rôle de premier plan dans la
rédaction et l'appui aux
amendements que je propose dans ce projet de loi », a-t-il
ajouté. Il a présenté Stan Pickthall, le
vice-président général
de l'AIMTA, qui s'est adressé aux travailleurs. Le
représentant de l'AIMTA a
dit que
les changements à la LACC sont importants pour tous les
travailleurs au
Canada. Ce travesti de justice par lequel on enlève aux
travailleurs
leurs pensions après qu'ils ont travaillé toute leur
vie doit cesser.
Les travailleurs exécutent les tâches qui leur sont
assignées au
travail et
gagnent le droit de prendre leur retraite dans la dignité, a
dit Pickthall.
Stan Pickthall, vice président de l'AIMTA, s'adresse à la
foule. Scott Duval est à sa gauche.
|
Ken Neumann, directeur national du syndicat des
Métallos, Marty
Warren, directeur du district 6 du Syndicat des Métallos,
Larry Russo,
vice-président exécutif du CTC, et Jagmeet Singh, chef du
NPD fédéral,
se sont également adressés à la foule. Ils ont
dénoncé la LACC qui
impose de lourdes épreuves aux retraités canadiens tandis
que ces mêmes tribunaux de la LACC accordent des primes aux
dirigeants
des entreprises en faillite. Ils se sont engagés à
appuyer la «
campagne pour mettre fin au vol organisé des pensions des
travailleurs » du député Duvall et ont
appelé tout le monde à faire
pression sur leurs députés pour qu'ils appuient son
projet de loi.
Les travailleurs et les retraités qui ont
voyagé depuis Hamilton et
Toronto pour assister à la présentation du projet de loi
de Scott
Duvall ont pénétré dans la tribune du public
pendant la période des
questions. La Chambre des communes était remplie de
députés lorsque
Duvall les a informés, par le biais d'une question, qu'il
présenterait
son
projet de loi sur la LACC immédiatement après la
période des questions.
À la stupéfaction des travailleurs présents dans
la tribune du public,
la période des questions n'était pas sitôt
terminée que
la grande majorité
des députés ont rapidement déserté la
Chambre, dont de nombreux
députés néo-démocrates. Duvall a donc
dû présenter son projet de
loi devant une Chambre des communes pratiquement vide où seuls
étaient
présents les travailleurs massés dans la tribune du
public.
Sans se laisser décourager par le manque de
respect et le
désintérêt manifeste des autres
députés pour un sujet aussi important,
le député Duvall a tenu une conférence de presse
et une réception qui
ont été largement ignorées par les médias.
Il a remercié tout le monde,
en particulier les métallos de sa ville natale de Hamilton
où il a
travaillé
pendant des années chez Stelco, pour leur lutte de plus de dix
ans pour
attirer l'attention sur le vol organisé des pensions des
travailleurs
et sur la nécessité d'y mettre fin. Malgré
l'accueil plus que froid au
Parlement, il a appelé tout le monde à ne ménager
aucun effort pour que
d'autres députés appuient son projet de loi.
Pour lire le projet de loi C-384, cliquer ici.
Mot de présentation du projet de loi C-384, Loi modifiant la Loi sur la faillite et
l'insolvabilité et la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies
-
Scott Duvall -
Conférence de presse de Scott Duvall, le 6 novembre 2017,
après qu'il ait présenté le projet
de loi C-384 d'initiative parlementaire
« Je prends la parole aujourd'hui pour
présenter un projet de loi d'initiative parlementaire, la Loi
modifiant
la
Loi
sur
la
faillite et l'insolvabilité et la Loi
sur les arrangements avec les créanciers des compagnies.
Ce projet de loi modifiera ces deux lois afin que les compagnies soient
tenues de capitaliser entièrement leur
caisse de retraite avant de rembourser d'autres créanciers
garantis. Il
apporte aussi des modifications pour exiger que les compagnies versent
les indemnités de départ ou de préavis dues avant
de rembourser tout
créancier garanti.
« D'autres modifications empêcheront une
compagnie de faire
cesser le versement de tout avantage après-retraite durant les
procédures en vertu de la Loi sur la faillite et
l'insolvabilité et de la Loi sur les arrangements avec
les créanciers des compagnies . Ces modifications rendront
plus juste un processus dans lequel les
intérêts des travailleurs, des retraités et de leur
famille passent souvent après ceux des autres.
« Nous devons remédier aux
déséquilibres actuels dans la loi et
donner aux travailleurs et aux retraités canadiens et à
leur famille la
protection à laquelle ils s'attendent et qu'ils méritent.
J'espère que
tous mes collègues au Parlement mettront de côté la
partisanerie et
qu'ils appuieront ce projet de loi. Les travailleurs et les
retraités
canadiens et
leur famille ne méritent rien de moins. »
Le Conseil des employeurs des
collèges force la tenue d'un vote
Négociez, ne dictez pas!
Le 6 novembre, alors que se tenaient des
négociations avec le
syndicat qui représente le personnel scolaire des
collèges de
l'Ontario, le Conseil des employeurs des collèges, l'agent
négociateur
des 24 collèges de l'Ontario a demandé à la
Commission des relations de
travail de l'Ontario (CRTO) de prévoir un vote sur son offre
la plus récente, qui n'est pas très différente de
son « offre finale »
précédente. Selon les lois du travail en vigueur,
l'employeur peut
forcer un syndicat à tenir un vote de ses membres sans qu'une
entente
de principe ait été conclue par les négociateurs
syndicaux.
Le syndicat rappelle qu'en
vertu de la Loi sur la négociation collective dans les
collèges
, les scrutins des employés syndiqués des collèges
doivent être
supervisés par la Commission des relations de travail de
l'Ontario, ce
qui signifie que le personnel de la CRTO doit être présent
pour
superviser les votes à plus de 100 campus
sur tout le territoire de la province. En septembre dernier, il a fallu
deux semaines pour organiser et compléter le vote de
grève du personnel
scolaire des collèges sous l'égide de la même loi.
En plus du vote forcé, le CEC mène une
campagne de désinformation
dans laquelle il demande aux membres du personnel scolaire
d'interrompre leur grève pendant que le vote est
organisé. Le CEC veut
donner l'impression que les membres du personnel scolaire et leur
syndicat tiennent à la grève afin de préparer le
terrain à une loi de
retour
au travail du gouvernement s'ils refusent de se soumettre. Le
gouvernement Wynne a déjà adopté par le
passé une loi de retour au
travail contre les travailleurs de l'éducation du secondaire en
grève
et il est tout à fait prêt à récidiver. Le
but recherché dans les deux
cas est de briser l'unité du personnel scolaire en le ramenant
au
travail dans l'espoir
qu'il va y être plus facile de le soumettre à la
désinformation et au
chantage à l'effet que mieux vaut accepter l'offre que
d'affronter le
pire.
Forum ouvrier rejette cette dernière
manoeuvre du conseil
des collèges et du gouvernement qui vise à éviter
de négocier avec le
personnel scolaire une convention collective qui établit un
équilibre
acceptable aux travailleurs qui dispensent l'éducation. Forum ouvrier appelle ses lecteurs
à intensifier leur appui au personnel scolaire des
collèges et à s'opposer aux efforts qui sont faits pour
créer les conditions pour justifier une loi de retour au
travail.
Il est irrationnel de demander au personnel scolaire de
mettre fin
à sa grève. Cette demande s'appuie sur la
législation antiouvrière qui
force les travailleurs à voter sur une offre des employeurs sans
le
consentement de leur comité de négociation et au
détriment du mandat
qu'ils lui ont donné.
Le recours à la Commission des relations de
travail pour saper les
actions des travailleurs montre que celle-ci n'est pas neutre. Elle
est un moyen de criminaliser les travailleurs qui refusent de se
soumettre aux menaces et au diktat et qui affirment leur volonté
de
négocier. Les mécanismes antiouvriers et antisyndicaux
comme le vote
forcé
des travailleurs sur une offre de l'employeur sont des moyens de tenter
de briser le travail de défense collective des travailleurs et
de créer
des divisions. La manoeuvre du CEC va échouer parce qu'en
faisant la
grève et en mettant sur la table les problèmes du
système collégial,
les membres du personnel scolaire affirment les droits de tous. Ils
sont déjà en grève
pour appuyer leur négociation afin d'établir un nouvel
équilibre dans le
système collégial qui repose sur le fait que les
conditions de travail du personnel scolaire sont
les conditions d'apprentissage des étudiants. Le geste du CEC
de
cesser abruptement de négocier et de demander aux travailleurs
de
renoncer
à leur grève est lui aussi irrationnel parce que la
grève est
précisément le moyen d'assurer que la négociation
se tienne.
Quel que soit le résultat du vote, un arrangement
qui est imposé de
cette façon-là ne va pas contribuer à
l'établissement d'un équilibre
dans les écoles qui bénéficie aux collèges,
au personnel scolaire ou
aux étudiants. Il va seulement contribuer à un
déséquilibre. Un
équilibre qui est acceptable à toutes les parties
peut-être établi s'il
repose sur
la négociation sans qu'on ait recours au diktat. Les membres du
personnel scolaire ont tout intérêt à trouver le
moyen d'exprimer leur Non !
à ces manoeuvres antiouvrières et antisyndicales parce
qu'ils seront prêts au combat, quel que soit le résultat,
pour affronter
la suite des choses. La campagne électorale en vue de
l'élection ontarienne du 7 juin a d'ailleurs
déjà commencé. Les membres
du personnel scolaire vivent et travaillent dans toutes les grandes
villes de la province et cela sert leur intérêt dans cette
négociation de
déclarer qu'ils n'acceptent pas l'ordre du jour
illégitime d'austérité
selon lequel les droits des travailleurs doivent être restreints
tandis
que
les monopoles reçoivent tout ce qu'ils demandent. Forum
ouvrier
invite les membres du personnel scolaire à nous envoyer des
reportages
de leurs actions et leurs opinions sur toutes ces choses pour qu'elles
soient partagées avec les autres travailleurs de
l'éducation et avec
d'autres dans le pays.
Une augmentation du financement des collèges
de l'Ontario est juste et nécessaire dans
une société moderne
- David Starbuck -
Des étudiants expriment leur appui aux membres du personnel
scolaire lors du rassemblement
du 2 novembre 2017
Les collèges de l'Ontario sont
sous-financés depuis 30 ans. Il ne
peut y avoir de solution à la crise dans le système
collégial ontarien
sans une augmentation du financement provincial des collèges de
l'Ontario pour l'amener à un niveau canadien. Une augmentation
du
financement est nécessaire pour fournir une juste solution au
problème des employés contractuels et du travail
précaire. Elle l'est
aussi pour soulager les étudiants ontariens du fardeau des frais
de
scolarité et de la dette et fournir l'investissement
nécessaire pour
préparer nos jeunes et ceux qui ont besoin de se recycler
à participer
à la force de travail moderne et à devenir des membres
conscients et à part
entière de la
société.
Depuis les premières
compressions de David Peterson, le personnel
scolaire des collèges de l'Ontario s'est battu pour une
augmentation du
financement de l'éducation collégiale à la mesure
des besoins d'une
société moderne pour éduquer et former nos jeunes.
Il a continué de se
battre pendant les « Rae Days » et contre la coupure
globale de 15 % de Mike Harris et sa «
révolution du bon sens ». Il a
affronté le « premier ministre de
l'éducation », Dalton McGuinty, et
maintenant Kathleen Wynne, qui a continué de priver de fonds les
professeurs et les étudiants tout en encourageant la
privatisation
partout où c'est possible.
Le Conseil des employeurs des collèges et les
présidents des
collèges ont déclaré qu'il en
coûterait 250 millions $ par année pour
financer les propositions du personnel scolaire sur les employés
contractuels et le travail précaire. Selon eux, les demandes
sont
prohibitives et la grève du personnel scolaire est donc inutile.
Le
personnel scolaire se fait dire qu'il doit limiter ses demandes
à ce
que le gouvernement de l'Ontario et le Conseil des employeurs des
collèges jugent acceptable. Le niveau de financement actuel ne
correspond même pas au niveau de financement canadien, et encore
moins
à celui qui résulterait d'une évaluation
scientifique des besoins de
financement des collèges de l'Ontario.
Le Conseil des employeurs des collèges rejette
l'opinion moderne
selon laquelle créer de la valeur en embauchant de nouveaux
professeurs
à temps plein donne une impulsion à tout le
système d'enseignement
collégial et ajoute une immense valeur à
l'économie et à la société. Au
lieu de cela, le Conseil des employeurs des collèges semble
déterminé à dénigrer le corps professoral
et à le diaboliser aux yeux
du public comme un coût et non un atout précieux qui
ajoute une valeur
essentielle à une société moderne. La propagande
du Conseil indique qu'il a un tout autre but qui est de retirer de la
valeur
du système collégial et de la transférer ailleurs.
À tout le moins,
cela
démontre que la direction des collèges ne cherche pas
à en arriver à un
règlement de principe avec le corps professoral.
En 2013-2014, l'Ontario a financé ses
collèges publics à un
taux annuel d'un peu moins de 6 000 $ par
élève. La moyenne canadienne
était légèrement supérieure
à 10 000 $ par année par
élève, soit une
différence annuelle d'environ 4 000 $ par
élève. Avec
environ 250 000 étudiants à temps plein
sous-financés de la sorte, les
collèges de l'Ontario sont sous-financés à environ
un milliard $ par
année comparativement à ce que serait leur financement si
les collèges
de l'Ontario étaient financés selon la moyenne nationale.
Ce chiffre
est en réalité plus élevé si les besoins en
financement
des étudiants à temps partiel sont inclus. Les
professeurs et les
étudiants de l'Ontario sont entièrement justifiés
d'exiger un
financement provincial au niveau canadien.
En 2014-2015, le gouvernement de l'Ontario n'a
fourni aux collèges
que 44,4 % de leurs revenus par rapport
à 51,7 % en 2001. Seule
l'Île-du-Prince-Édouard a accordé à ses
étudiants moins d'aide
gouvernementale que l'Ontario en 2001, mais en 2015
l'Île-du-Prince-Édouard a augmenté son
soutien à 55 %, laissant l'Ontario au dernier rang des
provinces au
Canada en terme d'aide gouvernementale. En 2014-2015, le
financement
gouvernemental a représenté en moyenne 61,7 %
du total des revenus
d'exploitation des collèges communautaires au Canada. Le
Québec a
fourni aux
collèges 85,4 % de leurs revenus. Kathleen Wynne et le
gouvernement
libéral de l'Ontario doivent nous expliquer pourquoi l'Ontario
soutient
ses étudiants collégiaux à un niveau à
peine supérieur à la moitié de
ce que le Québec octroie à ses étudiants.
Le financement provincial des collèges publics
de l'Ontario
au niveau canadien profitera aussi directement aux étudiants des
collèges de l'Ontario. Les étudiants des collèges
de l'Ontario paient
les frais de scolarité les plus élevés au Canada
et beaucoup se
retrouvent avec une dette importante, en moyenne plus
de 13 000 $ pour un programme de deux ans avec
diplôme en 2013.
Selon Collèges
Ontario, les frais de scolarité annuels en Ontario sont
de 2 400 $,
puis s'élèvent à 6 100 $ pour les
programmes avec diplôme. Au
Québec, il n'y a pas de frais de scolarité dans les
cégeps pour les
résidents
du Québec et les frais se montent à
seulement 1 300 $ pour les
non-résidents du Québec. En Ontario, les frais annuels
pour les
étudiants étrangers sont maintenant
d'environ 14 000 $. En 2014-15,
seulement 5,2 % des revenus des collèges du
Québec provenaient des
frais de scolarité tandis
que 31,7 % des revenus des collèges de l'Ontario
provenaient de la même
source. Financer les collèges de l'Ontario au niveau canadien
permettra
de réduire ou d'éliminer les frais de scolarité
dans les collèges de
l'Ontario. Même le gouvernement ontarien admet que les frais sont
un
problème comme le montre son programme de
réduction de 30 % des frais et d'autres manoeuvres du
genre.
Un financement accru des collèges de l'Ontario
leur permettra
également de s'attaquer au problème de l'entretien
différé des
bâtiments et du matériel didactique. En 2015-2016,
cela représentait
plus de 3 900 $ par étudiant pour le
système collégial de l'Ontario.
Pour les collèges du Nord et les petits collèges, le
déficit
est beaucoup plus élevé: 10 800 $
par étudiant dans les collèges du
Nord et 9 300 $ dans les petits collèges. Au taux
actuel de
sous-financement, ce déficit s'élèvera
à 29 000 $ par étudiant dans les
collèges du Nord et à 27 300 $ par
étudiant dans les petits collèges
d'ici 2024-2025. Il y a un réel besoin d'investissement
dans des
services auxiliaires tels que les services de santé mentale,
dont la
demande a monté en flèche à mesure que la crise
dans les collèges et
dans la société dans son ensemble s'intensifie.
Les collèges communautaires sont davantage
axés sur l'éducation et
la formation des travailleurs à des emplois de la classe
ouvrière,
tandis que les universités sont davantage axées sur la
formation des
professionnels. Au départ, les frais de scolarité dans
les collèges de
l'Ontario étaient minimes, mais ils sont devenus importants. En
Ontario, il
y a beaucoup plus d'étudiants à temps partiel qu'au
Québec. Cela
pourrait-il être dû au fait que les insuffisances de
financement
entraînent des frais de scolarité plus
élevés qui obligent davantage
d'étudiants à travailler et à étudier en
même temps ? Cela retarde le
développement du potentiel humain de la société
ontarienne.
Je suis d'avis que l'introduction de frais de
scolarité élevés dans
les collèges de l'Ontario où les jeunes de la classe
ouvrière doivent
compléter leurs études et leur formation à leurs
propres frais est une
rupture du contrat social établi au sein de la
société ontarienne
(alors l'Ouest du Canada) avec Egerton Ryerson lors de l'introduction
de
l'éducation publique, avant la Confédération. Les
jeunes se sont vus
garantir une éducation publique gratuite jusqu'à
la 13e année. Les
jeunes ont terminé leur formation dans un système
d'apprentissage qui
était aux frais de l'employeur. Cela a suffi pendant plus d'un
siècle.
Cependant, au cours du dernier tiers du vingtième siècle,
un emploi
rémunérateur pour soutenir adéquatement un
travailleur et sa famille a
exigé de plus en plus un diplôme d'études
collégiales. Maintenant, la
formation n'a pas lieu chez l'employeur aux endroits de travail mais
dans les collèges. Avec l'introduction du système des
collèges publics,
une grande partie du coût de l'éducation et de la
formation a été
transférée aux étudiants, à leur famille et
à l'État, libérant ainsi
l'employeur du coût du perfectionnement de sa main-d'oeuvre,
tandis que
l'employeur demeure le principal bénéficiaire de la
capacité de travail
accrue qui accompagne l'éducation et la formation
avancées.
Financer ou ne pas financer l'éducation publique
est une décision
politique. Le Conseil des employeurs des collèges et le
gouvernement
provincial invoquent le manque d'argent et citent le 250
millions $ par
année qu'il en coûterait pour financer les propositions du
personnel
scolaire pour les employés contractuels et pour mettre
fin au travail précaire. Cela représenterait 5
milliards $ sur 20 ans.
Le sous-financement annuel provincial d'un milliard $
s'élève à 20
milliards $ sur vingt ans. Cette somme d'argent serait
nécessaire pour
augmenter le financement des collèges de l'Ontario afin de le
ramener
au niveau canadien. Ce sont de
grosses sommes et on parle de grosses sommes d'argent pour intimider
les professeurs afin qu'ils abandonnent leurs grèves et leurs
autres
actions. Cependant, donnons un peu de contexte à ces chiffres.
Le
gouvernement fédéral de Justin Trudeau a annoncé
plus
tôt cette année un
programme d'approvisionnement militaire intitulé «
Protection,
Sécurité,
Engagement », en réponse à la demande de Trump
d'augmenter les dépenses
militaires des pays de l'OTAN à 2 % de leur produit
intérieur brut. «
Protection, Sécurité, Engagement »
promet 550 milliards $ sur vingt ans
pour l'achat de nouveau matériel militaire. Si le gouvernement
fédéral
peut
trouver 550 milliards $ à dépenser en
matériel militaire non productif,
pourquoi le gouvernement de l'Ontario ne peut-il pas trouver 20
milliards $ sur vingt ans pour financer les collèges de
l'Ontario selon
des normes canadiennes qui contribueront grandement au
développement
économique ?
L'éducation collégiale n'est pas un
coût pour la société. C'est un
investissement dans notre avenir, dans l'avenir de nos jeunes et dans
une société moderne qui reconnaît les droits de
tous. C'est un
investissement dans le potentiel humain de la société. Le
Conseil des
employeurs des collèges considère les fonds
nécessaires pour financer
un
système collégial moderne comme un coût
pénible, comme une perte pour
la société.
L'éducation est avant tout une industrie
axée sur les personnes.
Elle comprend le transfert des connaissances et de l'expérience
accumulée d'une génération à l'autre.
Flouer la génération prochaine au
nom de la génération actuelle en les privant de
l'investissement
nécessaire pour l'éducation c'est commettre une grave
injustice à la
génération
future. Le sous-financement des collèges de l'Ontario par les
différents gouvernements de la province est un crime contre la
prochaine génération. Cela s'oppose à la fibre des
Canadiens qui
souhaitent laisser un monde meilleur à leurs enfants et
petits-enfants.
La direction des collèges ne semble pas se
rendre compte que
l'éducation est un processus humain mais la considère
plutôt comme un
processus industriel. Pour elle, n'importe qui peut être
embauché pour
enseigner un cours à la dernière minute au prix le plus
bas possible.
Cette attitude ne favorise pas l'embauche et la rétention d'un
personnel scolaire professionnel ; cela encourage une
mentalité de
sous-traitant temporaire parmi les employés contractuels qui
doivent
courir dans tous les sens à chaque semestre pour renouveler leur
emploi.
Les membres du personnel scolaire des collèges
de l'Ontario ont
raison de lutter pour la reconnaissance des droits de tous et pour un
système collégial ontarien financé au moins au
niveau canadien. Une
augmentation du financement est non seulement nécessaire pour
fournir
une juste solution au problème des employés contractuels
et du
travail précaire, il est nécessaire pour soulager les
étudiants
collégiaux ontariens du fardeau des frais de scolarité et
des dettes et
pour fournir l'investissement nécessaire pour préparer
nos jeunes à
participer en tant que force de travail moderne et devenir membres
à
part entière de la société. La reconnaissance du
droit du personnel
scolaire de
participer aux prises de décisions académiques est
nécessaire pour
faire en sorte que les décisions académiques sont prises
dans l'intérêt
des étudiants et de tous les membres de la communauté
collégiale et non
dans l'intérêt des monopoles et de la direction des
collèges qui les
sert.
Une augmentation du financement des
collèges de l'Ontario est juste
et
nécessaire dans une société moderne !
Augmentez le financement des
collèges de l'Ontario à un niveau canadien !
Ça peut se faire ! Ça doit
se faire !
David Starbuck est un
enseignant retraité des collèges publics de l'Ontario et
le candidat du Parti
fédéral
marxiste-léniniste à Sudbury. Il a enseigné les
mathématiques
appliquées aux techniques au collège Cambrian de Sudbury
pendant plus
de 32 ans. Pendant de nombreuses années, David a
été délégué syndical
et délégué à la
section locale 655 du SEFPO. Dans ses dernières
années d'enseignant
actif, les membres du corps professoral de Cambrian l'ont élu
pour
défendre leurs intérêts en tant que
représentant exclusif du corps
professoral au Conseil des gouverneurs du collège Cambrian.
Déclaration de l'équipe de
négociation du personnel scolaire des collèges du SEPFO
- 6 novembre 2017 -
Le 1er novembre, jour 17 de la grève,
le Conseil des employeurs des
collèges (CEC) a finalement annoncé qu'il était
prêt à retourner à la
table des négociations. Bien qu'à ce moment-là
cela paraissait une
bonne nouvelle, les actions du conseil depuis le retour indiquent que
c'était clairement un coup de publicité.
Aujourd'hui, au lieu de négocier un
règlement équitable à la table,
le conseil a demandé un vote forcé sur une offre qui
reprend largement
les mêmes concessions que le conseil demande depuis des mois.
Plutôt
que de traiter des enjeux relatifs à l'équité et
à la qualité, le
conseil a mis de l'avant des propositions qui vont avoir un impact
négatif
sur le système collégial pour les
générations à venir. En forçant un
vote à cette date tardive, le conseil joue de manière
risquée avec la
vie des étudiants et retarde toute fin potentielle à la
grève.
Le vote forcé porte sur l'offre suivante :
- L'article 2 est attaqué et affaibli par
l'exclusion des charges
de travail des temps partiel des choses qui sont
considérées lors des
griefs relatifs aux effectifs. L'offre ne permet pas non plus de
déposer des griefs sur les effectifs qui comprennent les
données sur
les charges de travail des dernières années. Cela va
affecter
sérieusement
notre capacité d'obtenir de nouveaux postes à temps
plein.
- L'offre établit une Lettre d'entente sur la
liberté académique
qui ne vaut rien et qui va enchâsser les mêmes politiques
qui ont causé
le problème. Mieux vaut ne pas parler de l'enjeu dans la
convention que
d'en parler ainsi.
- L'offre sape un groupe de travail proposé par
le syndicat et qui
avait fait l'objet d'un accord en y incluant comme parties prenantes
des parties qui ne sont pas liées par notre convention
collective.
- L'offre met en oeuvre des clauses spécifiques
qui vont permettre
au conseil d'éviter les obligations qu'il a envers les membres
en vertu
de la loi 148.
- Elle permet le recours illimité au temps
supplémentaire et aux
semaines d'enseignement. Les membres subiront la pression de faire du
temps supplémentaire illimité et cette clause va mener
à l'engagement
de moins de gens à temps plein et à moins de positions de
membres
contractuels.
- L'offre cherche à restreindre la
définition de développement
professionnel et à accroître le contrôle de
l'employeur sur lui.
- Elle attaque la capacité du syndicat à
mobiliser des membres dans
ses sections locales et sur l'équipe de négociation. Elle
comprend le
même protocole très inadéquat de retour au travail
qui a laissé 1600
griefs sans résolution depuis la grève de 2006.
Lorsque le conseil a appelé ce vote, il restait
un seul enjeu à
incidence non monétaire : la liberté
académique, le droit du personnel
de prendre les décisions dans nos classes. Nous avions
négocié de
manière à éliminer tous les coûts
monétaires immédiats. Nous en sommes
à 0,25 $ d'un accord sur les salaires. Cette offre
nous
ramène en arrière au lieu de nous faire avancer.
Cette offre de vote forcé est non
nécessaire, nuisible et va
retarder la fin de la grève. Nous vous donnerons de plus amples
informations bientôt, mais nous allons devoir être forts et
rejeter
cette offre.
Solidairement,
L'équipe de
négociation des Collèges d'arts appliqués et de
technologie,
section académique (CAAT)
Pour l'information en continu du SEPFO, cliquer ici
Rassemblement à Queen's Park en appui aux
membres du personnel scolaire collégial en grève
Manifestation d'environ 5000 membres du personnel scolaire et
d'étudiants des collèges et
de leurs supporters à Queen's Park le 2 novembre 2017
Le 2 novembre, jour de la reprise des
négociations entre le Conseil
des employeurs des collèges et le Syndicat des employés
des services
publics de l'Ontario (SEFPO), quelque 5 000 membres du
personnel
scolaire des collèges, étudiants et alliés de
l'Ontario ont convergé
vers Queen's Park pour affirmer leur décision de
faire front ensemble jusqu'à ce qu'une convention collective
juste et
équitable soit signée. Ils sont venus de Thunder Bay,
Sault-Sainte-Marie,
Toronto, Windsor, Kingston, Oshawa et Ottawa, London et Barrie, Niagara
et ailleurs. Des représentants d'autres syndicats, en
particulier ceux
du secteur de l'éducation, étaient aussi présents.
L'esprit combatif et l'unité du personnel
scolaire collégial se
sont exprimés pendant tout le rassemblement. Les participants
ont
brandi des pancartes pour réclamer des salaires égaux
pour les
enseignants saisonniers à temps plein et à temps partiel,
et demander
que les enseignants ne soient plus forcés de travailler de
contrat à
contrat sans
avantages sociaux comme les congés de maladie payés.
Le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, le
président de la
Fédération des travailleurs de l'Ontario, Chris Buckley,
et le
président de l'Association canadienne des professeurs
d'université,
James Compton, ont pris la parole. Compton a fait remarquer que ce qui
se passe dans le système universitaire et collégial en
Ontario se passe
aussi partout au Canada et ailleurs dans le monde. Les politiques
néolibérales sont appliquées à
l'enseignement postsecondaire, ce qui
entraîne une baisse de la qualité de l'éducation et
une utilisation
accrue des professeurs à temps partiel. Crompton a lu un message
d'appui du personnel scolaire danois exprimant
son soutien
à ses collègues ontariens. Un message similaire a
également été
reçu de l'Australie.
Nour Alideeb, présidente de la section
ontarienne de la Fédération
canadienne des étudiantes et étudiants, a dit que les
étudiants
appuyaient fermement leurs enseignants parce qu'ils comprennent
clairement que leurs conditions d'apprentissage sont directement
liées
aux salaires et aux conditions de travail du personnel scolaire.
Alideeb a dit que
les professeurs des collèges travaillent très fort et que
c'est
irresponsable et inacceptable de la part du gouvernement Wynne de
continuer à sous-financer les collèges et les
universités, ce qui
compromet l'avenir de tous les étudiants de l'Ontario. Elle a
exprimé
la grande unité des étudiants et des professeurs des
collèges dans une
cause commune
pour faire en sorte que le gouvernement finance l'éducation
à tous les
niveaux pour garantir la meilleure qualité d'éducation
à tous les
élèves de l'Ontario. « C'est nous tous ou aucun
d'entre nous »,
a-t-elle déclaré.
Plus de 700 exemplaires d'un dépliant
contenant des articles réimprimés de Forum ouvrier
en appui aux travailleurs en grève ont été
distribués et accueillis
avec enthousiasme. Plusieurs de ceux qui ont pris le dépliant
ont
exprimé leur appréciation pour les articles et ont pris
des copies pour
leurs collègues.
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