23 mars 2017
Les métallos d'Algoma
affrontent un simulacre de tribunal
Un juge de tribunal de faillite
enivré des pouvoirs
policiers
PDF
Les métallos d'Algoma affrontent
un simulacre de tribunal
• Un juge de tribunal de faillite enivré
des pouvoirs
policiers
• La lettre d'Essar Global
• Non c'est Non!
À la recherche
d'une voie vers l'avant
pour le secteur forestier
• Les réunions sur
l'activité forestière dans le centre et le nord de la
Colombie-Britannique sont un succès
Grève des
paramédics du Québec
• Appuyons les justes demandes des
paramédics!
Les métallos d'Algoma affrontent
un simulacre de tribunal
Un juge de tribunal de faillite enivré
des pouvoirs policiers
Les atteintes aux droits et
l'arbitraire qui règnent dans les
tribunaux de la loi sur
les protections de faillite montrent les
dangers qu'il y a quand on se retrouve avec un gouvernement des
pouvoirs de police plutôt qu'un gouvernement des lois.
Le juge autocrate Frank Newbould est en furie contre le
monde.
Perché du haut de sa tribune à la Cour supérieure
à Toronto, il dicte
aux métallos et aux employés salariés d'Algoma
Steel
ce qu'ils doivent et
ne doivent pas faire. Il ordonne la séquestration des
comités de
négociation de leur syndicat à Toronto jusqu'à ce
qu'ils consentent
à des
concessions en utilisant les pouvoirs de police que lui accorde la Loi
sur
les
arrangements
avec
les
créanciers
des
compagnies
(LACC). Il leur dit de ne parler à personne, surtout pas
à la presse et à leurs membres, et
d'arrêter tout préparatif en vue de se défendre par
des
actions de grève.
« Laissez la
discussion publique des négociations et les menaces
d'action en dehors de ça », a-t-il averti les
métallos d'Algoma. Pour
que ce soit bien clair, il a ajouté : « La
médiation doit se faire en
privé, sans déclarations publiques et sans
discussion de tout genre avec qui que ce soit. » Tous les
membres des
comités de négociation des deux sections locales du
Syndicat des
Métallos à Algoma seront séquestrés
à Toronto du 22 mars jusqu'à la fin
des négociations et les concessions
exigées comprennent une baisse de salaire de 10 % pour
l'ensemble
des 2650 syndiqués.
Les cris d'indignation des métallos du nord de
l'Ontario se sont
fait entendre jusqu'à Toronto et le juge Newbould a dû
baisser le ton. Il
a demandé aux avocats de la LACC de modifier un peu son
ordonnance dans
une déclaration sous serment qui comprend ce passage :
« 4. La
médiation devait avoir lieu en privé, sans
déclarations publiques ou
discussions avec qui que ce soit. Les comités de
négociation des
sections locales 2724 et 2251 du syndicat ne se sont pas fait
interdire
de discuter des négociations avec leurs membres. »
Ce qui est curieux, par contre, c'est que même
les avocats du
syndicat ont été obligés de signer la
déclaration révisée du juge. Les
sections locales ont-elles été obligées de payer
leurs avocats pour le
faire ? Les frais d'avocat pour la seule section
locale 2251 pour cette quatrième ronde d'inquisition du
tribunal de
faillite atteindront bientôt un million de dollars ! Si vous
ne voulez pas accepter docilement les procédures de la LACC, il
faut payer le prix élevé.
Quelqu'un a rappelé à cet
autocrate
Newbould que la déclaration des
avocats ne modifie pas son ordonnance originale. Certains croient qu'il
est en train
de perdre la
raison parce qu'il approche de la retraite (il a dit qu'il se retirait
en
juin) et n'aura plus personne à qui crier des ordres. D'autres
croient
qu'il veut faire un coup d'éclat avant d'être possiblement
démis pour
avoir illégalement utilisé son
influence et ses privilèges contre la Première Nation
Saugeen et ses
revendications territoriales. C'est que le consentement à ces
revendications territoriales placerait la réserve beaucoup trop
proche
de son chalet d'été sur le lac Huron. Quel malheur !
Faites ceci ! Ne faites pas cela ! Le travail
d'un autocrate du
tribunal de faillite est épuisant. Après avoir
ordonné aux travailleurs
de renoncer à leur liberté de parole et de conscience et
après leur
avoir interdit de parler à la presse, le juge Newbould a
versé sa bile
contre les impérialistes indiens qui possèdent Essar
Global. Il leur a
reproché leurs pratiques « oppressives »
envers d'autres impérialistes
plus conciliants, surtout les créanciers américains et
allemands,
titulaires de créances garanties et débiteurs exploitants
dans
le processus de faillite d'Algoma.
La partisanerie est monnaie courante pour les
tribunaux de
faillite appelés à intervenir dans des conflits
inter-impérialistes. Le
juge Newbould, prenant le parti du contrôleur de faillite (Ernst
&
Young), des deux plus grands détendeurs de créances
garanties (Golden
Tree et Bain Capital) et des
débiteurs exploitants avec à leur tête la Deutsche
Bank, a interdit à
Essar Global, le propriétaire légal d'Algoma Steel, de
faire une
nouvelle offre d'achat pour sortir la compagnie de la protection de
faillite. Un concurrent d'Essar Global, le monopole Cliffs Natural
Resources du Minnesota, est
entré dans la mêlée à son tour en
déclarant qu'il cessera de fournir les
boulettes de minerai de fer à Algoma Steel si le tribunal
accepte de
recevoir une offre d'achat d'Essar Global. Notons par ailleurs qu'Essar
Global est le seul des demandeurs à avoir déclaré
publiquement qu'il
n'exigera pas de concessions des travailleurs. Les travailleurs et
l'économie socialisée sont forcés d'encaisser sans
rien dire ce
bouleversement de leur vie causé par les crises
économiques récurrentes
et les conflits inter-impérialistes. Pendant ce temps les vrais
problèmes de
l'économie sont laissés en plan.
La lettre d'Essar Global
Pour ce qui est de l'offre d'Essar Global de
racheter la compagnie
dont il était le propriétaire, le juge Newbould a
réagi vivement aux
propos de SooToday.com, un journal local de Sault Ste. Marie. Soo
Today
donne les informations suivantes sur ce qui a
provoqué la colère du juge Newbould :
« Une lettre qui
semble avoir été écrite par Essar Global Fund
le 28 janvier et qui a été déposée le
jour suivant en cour comme partie
d'un affidavit par un avocat représentant Essar Capital, a
été publiée
par Soo Today le 2 février.
« La lettre est le seul document connu provenant
d'Essar Global qui
exprime un intérêt à racheter Essar Steel Algoma,
mais le juge Newbould
affirme qu'elle n'a jamais été envoyée directement
au contrôleur et il
s'interroge au sujet de la signature curieuse (voir l'illustration
ci-dessus) :
« Le juge a dit en cour : 'Bien que la
lettre d'Essar Global semble signée, on n'y dit pas qui a
écrit la
lettre ou
quelle position celui qui l'a écrite occupe chez Essar
Global...Le
contrôleur ne se rappelle pas avoir reçu la lettre
autrement qu'à titre
de document attaché à ...l'affidavit.
'Le Soo Today, un journal local de Sault
Ste. Marie,
cite
cependant cette lettre dans son édition du 28
janvier 2017... On ne sait
pas qui lui remis la lettre mais c'est vraiment
étrange
qu'une lettre portant l'entête d'Essar Global, une adresse des
Îles
Caïmans et une signature indéchiffrable ait
été écrite le même
jour qu'elle a été publiée dans le journal local.
'Si la lettre est vraiment d'Essar Global et si
Essar Global
essayait vraiment de rejoindre le contrôleur, ce n'était
vraiment pas
la façon de procéder.
'J'ai du mal à considérer cette lettre
comme un geste de bonne foi.'
« Soo Today a informé
la cour qu'elle est mal
informée en ce qui concerne la date à laquelle nous avons
publié la
lettre. Ce n'est pas le 28 janvier mais le 2 février,
après que nous
l'ayons trouvée dans les documents de la cour. »
On pourrait
considérer comme malhonnête la
caractérisation hostile de la lettre d'Essar Global par le juge
Newbould et son refus de demander au contrôleur d'authentifier
son
envoyeur. La lettre mentionne clairement que les pourparlers tenus par
les gens
en position de contrôle du tribunal de la LACC sur la liquidation
possible de l'usine
d'Algoma Steel construite il y a 115 ans ont poussé Essar Global
à se faire
entendre et à préparer un plan de rachat de la compagnie.
Le juge
Newbould, le contrôleur et le consortium qui a fait une offre,
qui
cherche à s'emparer de la compagnie et à bloquer toute
offre rivale,
semblent parler de liquidation comme une tactique de peur pour pousser
les travailleurs et les salariés d'Algoma Steel à
accepter rapidement
les concessions. L'élite impérialiste qui contrôle
les pouvoirs de
police de la LACC semble choquée qu'Essar Global suggère
que les
concessions ne sont pas nécessaires et sont mêmes
contre-productives si
l'on veut que la restructuration réussisse. Juste avant
qu'Essar Global ne
fasse
parvenir sa lettre au contrôleur, Newbould a accepté
d'insérer une
requête de refinancement des fonds de débiteur-exploitant
qui demande à
Algoma Steel de préparer « un plan d'ensemble de
liquidation d'ici la
fin du mois ».
Le juge Newbould et le contrôleur jouent avec les
faits quand ils
disent que « le contrôleur n'a aucune mention dans ses
dossiers d'avoir
reçu la lettre » alors que la lettre d'Essar Global
est contenue dans
le dossier public des documents de la cour. Pourquoi nierait-on quelque
chose qui est un fait de domaine public et traiterait-on avec tant de
mépris la lettre et son auteur, sinon pour servir les
intérêts privés d'autres intervenants qui veulent
profiter de la
restructuration d'Algoma Steel ?
Voici un extrait de la lettre du 28 janvier
d'Essar Global au contrôleur Ernst & Young :
Cher monsieur,
Nous avons été le propriétaire
d'ESAI pendant près de dix ans et
connaissons bien les opérations, les propriétés et
les employés de la
compagnie de même que les intérêts locaux qui y sont
rattachés.
L'an dernier, nous avons investi beaucoup de temps et
de ressources pour l'acquésition des actifs et des
opérations
commerciales d'ESAI (Algoma Steel).
Essar a participé à la vente d'ESAI et au
processus de
sollicitation d'investissements et d'achats (SISP) et, même
après avoir
été disqualifié sur une base préventive
à l'étape initiale, il a
soumis une seconde offre d'achat non sollicitée.
Cette offre a elle aussi
été rejetée sommairement et depuis Essar se voit
refuser la possibilité de
soumettre toute
nouvelle offre d'achat.
Essar a tenté à plusieurs reprises
d'ouvrir un dialogue avec les représentants d'ESAI et on l'a
activement découragé de le faire.
Nous comprenons aussi à la lecture des documents
déposés à la cour
qu'on suggère qu'une liquidation d'ESAI pourrait être
nécessaire ou
considérée si l'offre du consortium se heurte à
des
difficultés et ne va
pas de l'avant. Une telle motion ne tient pas compte du fait qu'il y a
d'autres
options qui n'ont pas été envisagées par ESAI.
Elle ne tient pas compte
non plus du fait que les conditions du marché et la situation de
la
compagnie se sont sensiblement améliorées depuis le
début du SISP, et
du fait notamment qu'ESAI a maintenant un solde positif en ce qui a
trait aux liquidités.
Ce n'est pas une bonne chose de soulever le spectre de
la
liquidation compte tenu des conditions du marché et de la
performance
financière récente de la compagnie et ce genre de
tactiques est bête et transparent.
En conséquence, Essar revient à la charge
et démontre un intérêt pour ESAI. Nous vous
écrivons pour vous demander d'informer la
cour de
l'intérêt continu d'Essar pour une acquisition
possible des actifs et des
opérations commerciales d'ESAI, seul ou en partenariat avec
d'autres.
Nous croyons qu'une reconsidération
complète de la restructuration
et du processus de vente d'ESAI est de mise et espérons que le
contrôleur nommé par la cour et la cour vont permettre que
cela se
produise en ayant en tête l'équité et les meilleurs
intérêts de toutes
les parties prenantes dans le dossier d'ESAI.
Merci, Bien vôtre, Essar Global Fund Ltd.
Non c'est Non!
La classe ouvrière
canadienne fait face à un sérieux dilemme. Les
travailleurs doivent avoir un moyen de rendre les employeurs redevables
sur les questions de base qui sont rattachées à la vente
de leur
capacité de travailler à ceux qui l'achètent. Ce
fut un grand progrès, réalisé par de grands
efforts, quand les travailleurs se sont regroupés en syndicats
et ont obtenu que soient acceptées légalement des
ententes
concernant
certaines relations de production ou conditions d'emploi, qu'on a
appelées des conventions collectives. Cependant, en l'absence du
pouvoir d'un gouvernement des lois qui donne une force juridique aux
conventions collectives et aux autres arrangements comme ceux
concernant
les pensions et qui prévoit des pénalités
sévères pour ceux qui violent ces arrangements, et face
au recours accru aux pouvoirs de police pour
priver les travailleurs organisés de moyens effectifs de rendre
les
employeurs redevables par des actions comme les grèves, il n'est
plus
possible d'assurer l'application des ententes sur les salaires, les
avantages sociaux, les pensions et les conditions de travail.
Les oligopoles, avec leurs arrangements et structures
supranationaaux et la richesse sociale qu'ils contrôlent par le
biais de fonds
comprenant des milliards et des milliards de dollars, ont recours
à
leur pouvoir privé et à un gouvernement de pouvoirs de
police et ses
institutions comme la LACC pour servir leurs intérêts
privés étroits et
priver les travailleurs de leurs droits. Ils renient quotidiennement
les
conventions collectives et d'autres arrangements ayant force de loi et
privent les travailleurs de leur capacité de rendre redevables
de leurs
actes leurs employeurs privés et publics et les gouvernants.
Les relations de travail sont devenues
arbitraires. La
violation des droits au moyen des pouvoirs de police est maintenant
chose commune. Les travailleurs se font nier leurs pensions, avantages
sociaux et salaires de standard canadien, qui leur reviennent de droit
en
échange de leur capacité de travailler. Les oligopoles
ont recours au
pouvoir que leur confère leur taille et au gouvernement des
pouvoirs de police pour
imposer des concessions antiouvrières, renier les pensions et
les
avantages sociaux et détruire la production et l'économie
dans son
ensemble lorsque cela sert leurs intérêts privés
étroits.
En ce qui concerne la classe ouvrière,
une direction prosociale de
l'économie au sein d'un gouvernement des lois est quelque chose
de non
seulement nécessaire mais possible. La classe ouvrière
est déterminée à
établir des rapports de production qui lui permettent de rendre
ses employeurs redevables et de les forcer à fournir des
salaires,
des avantages sociaux, des pensions et des conditions de travail de
niveau canadien. La classe ouvrière est déterminée
à établir un
gouvernement des lois au sein duquel les travailleurs peuvent forcer
les gouvernants à établir une direction prosociale de
l'économie et à
garantir les droits de tous, des droits qui leur appartiennent en tant
qu'êtres
humains.
La violation des droits et l'arbitraire qui sont le
fait du
tribunal de la LACC montrent les dangers d'un gouvernement des pouvoirs
de
police plutôt qu'un gouvernement des lois. Organisés,
unis et
déterminés, les travailleurs sont capables
d'établir une nouvelle
direction pour
eux-mêmes et pour l'économie au sein d'un gouvernement des
lois.
À la recherche d'une voie vers
l'avant pour le secteur
forestier
Les réunions sur l'activité
forestière dans le centre et le nord de la Colombie-Britannique
sont un succès
Prince George, le 13 mars 2017
Le 17 mars, le comité Debout pour le Nord a
conclu sa série de
réunions sur la foresterie dans le centre et le nord de la
Colombie-Britannique, une tournée organisée en
partenariat avec
d'autres groupes et organisations qui l'ont parrainée (voir
ci-dessous). Des réunions fructueuses ont été
tenues à Prince George
(75 personnes),
Mackenzie (45 personnes), Quesnel (30 personnes), Williams Lake (70
personnes) et Fort St. James (30 personnes).
Parmi les participants il y a eu trois maires,
sept
conseillers municipaux et directeurs régionaux de district, des
travailleurs forestiers, des membres des Premières Nations, des
forestiers professionnels, des activistes communautaires, des
écologistes, des membres de la Chambre de commerce, des
représentants
de petites et moyennes
entreprises forestières et des producteurs de bois à
valeur ajoutée.
Peter Ewart, le porte-parole de Debout pour le Nord, a fait un
exposé en
guise d'introduction aux réunions et Ben Parfitt, analyste
forestier
pour le Centre canadien de politiques alternatives, a été
le
conférencier principal.
L'une des choses qui ressort des commentaires et
questions de l'auditoire dans ces rencontres est que les gens sont
très préoccupés par la multitude de
problèmes auxquels les travailleurs
forestiers
et les communautés font face aujourd'hui. Il existe un fort
sentiment
qu'avec les structures et politiques actuelles des gouvernement et des
entreprises, les gens sont privés de voix au chapitre ou de
pouvoir
décisionnel réel en ce qui concerne l'avenir de la
foresterie dans
leurs communautés. En raison des énormes compressions
dans la
surveillance des services en foresterie, les membres de la
communauté
sont mêmes privés de connaissances
élémentaires en ce qui a trait à
l'inventaire
forestier dans leur région ou au volume de billots qui
transitent par
leurs communautés. Beaucoup de gens croient (et c'est
étayé par des
preuves provenant d'organismes gouvernementaux) que les grandes
entreprises ont surexploité la forêt et qu'elles le font
encore aujourd'hui.
Les participants ont parlé des torts
causés par l'annulation par le gouvernement
provincial
en 2003 de la politique de lier la transformation
forestière aux
communautés d'origine. Cette politique exigeait que les billots
soient transformés
dans les communautés où ils ont été
récoltés. Suite à l'annulation de
cette
politique, les entreprises forestières, à Merritt, Fort
Nelson et
ailleurs, ont fermé leurs opérations, mais sont encore
autorisées à
conserver leurs droits de coupe. Certains conservent leurs droits de
coupe sans les exercer, d'autres expédient les billots à
l'état brut hors
des communautés, ce qui fait obstacle à la
diversification et au
développement de
l'industrie.
Ce qui est aussi inquiétant, c'est que de
grandes
entreprises
forestières installent leurs opérations dans le sud
des États-Unis et ferment leurs usines en Colombie-Britannique.
Elles refusent de
réinvestir dans les installations en Colombie-Britannique,
malgré les
énormes profits qu'elles ont engrangés au fil de
nombreuses
années en exploitant la
main-d'oeuvre et des forêts de la Colombie-Britannique.
Mackenzie,
le 14 mars 2017
Lors des réunions, différents
mécanismes et propositions
ont été formulés par les membres du public pour
faire avancer les
choses. Ils ont demandé un plus grand contrôle
communautaire des
activités forestières, une surveillance accrue, une
nouvelle forme de
rattachement de la forêt aux communautés qui va
nécessiter une
transformation locale, une obligation pour les grandes entreprises de
réinvestir dans les installations en Colombie-Britannique, un
bureau de
commercialisation du bois pour les producteurs de valeur ajoutée
et des
marchés régionaux des billots qui fourniraient les
billots appropriés
aux producteurs appropriés.
Une chose est claire. La domination des grandes
entreprises
forestières sur la politique et les pratiques forestières
provinciales
est inacceptable, comme l'est aussi « l'approche
mur-à-mur »
actuelle de mise en oeuvre de cette politique au détriment des
besoins
et des conditions locales.
Ce qui ressort des réunions, c'est le sentiment
général qu'une
nouvelle direction pour l'économie forestière est
nécessaire, dans
laquelle les communautés forestières ont leur mot
à dire et contrôlent
leur avenir.
Le Comité Debout pour le Nord prévoit se
réunir bientôt pour faire
le bilan de ces rencontres et préparer, en
discussion avec les communautés locales, les prochaines
étapes et
déterminer la meilleure voie à suivre à ce
moment-ci.
Les présentations
Peter Ewart à la réunion de Williams Lake, le 16 mars 2017
Le premier orateur à ces rencontres a
été Peter Ewart, le
porte-parole de Debout
pour le Nord. Il a commencé sa présentation en critiquant
la « façon de
pensée pétrifiée » et « la
politique forestière pétrifiée » qui
soutiennent qu'il n'y a pas d'alternative au statu quo et qu'on ne peut
rien faire à propos des nombreux problèmes auxquels
l'activité
forestière en Colombie-Britannique fait face.
Selon Peter, il y a deux tendances qui s'affrontent
dans notre univers mondialisé en ce qui concerne la foresterie
et
d'autres
questions liées aux ressources. D'une part, il y a la tendance
à la concentration des entreprises, ce qui fait que les
décisions
concernant la foresterie sont de plus en plus prises par des conseils
d'administration
et des bureaux gouvernementaux situés très loin de nous.
D'autre part, il y a le mouvement des
travailleurs, des
peuples autochtones, des entrepreneurs, des petites et moyennes
entreprises, des municipalités et des
régions-ressources,
qui veulent une voix au chapitre et plus de contrôle sur la
gestion
de nos forêts et des autres ressources, plus de richesse qui
demeure
dans les
communautés là où elle est
générée, et une nouvelle direction pour
l'économie.
Au niveau fondamental, il s'agit d'investir les
gens du pouvoir
et de s'engager dans le renouveau démocratique. Il a dit
à cet égard
que pour avancer sur cette question du pouvoir, il faut plus de
«
mécanismes qui habilitent les travailleurs et les
communautés ». Ces
mécanismes sont essentiels et il a donné des exemples de
différentes communautés du Nord et de l'Intérieur
qui revendiquent le
contrôle communautaire de la foresterie et le partage des revenus
provenant des ressources. Il a aussi donné des exemples
d'initiatives
de travailleurs qui ont empêché des scieries de fermer,
comme la
scierie Harmac à Nanaimo, en Colombie-Britannique.
Ben Parfitt, analyste forestier au Centre canadien
de
politiques alternatives, a été l'orateur principal lors
des réunions.
Il a présenté dix propositions « visant à
mettre nos forêts et les
collectivités rurales de la Colombie-Britannique sur une
nouvelle
voie », et a commencé sa présentation en
parlant de la situation de
deux
communautés, Merritt dans le sud de l'Intérieur et Fort
Nelson très au nord, confrontées à la fermeture
des usines. À
l'échelle de la
province, près de 100 scieries ont fermé leurs
portes ces 20 dernières
années.
Étant donné la chute spectaculaire des
taux d'abattage prévus dans
de nombreuses régions de l'Intérieur, il a
souligné l'importance «
d'obtenir plus avec moins », ce qui veut dire
rétablir la santé des
forêts locales, mettre un terme au gaspillage du bois utilisable,
capter la pleine valeur des billots par une transformation
additionnelle et
donner du pouvoir aux communautés et régions locales pour
qu'elles
aient « leur mot à dire plus directement dans les
décisions forestières
par la création de nouvelles commissions régionales de
gestion ».
Dans un premier temps, Ben a proposé un examen
en profondeur
des taux d'abattage des arbres en Colombie-Britannique, de même
qu'une réévaluation des
taux
d'abattage des arbres dans
toutes les régions pour les ramener à des niveaux
durables. En outre,
une « analyse à jour » doit être
publiée de « la
circulation de la fibre ligneuse », qui va nous dire
où les arbres sont
exploités dans la province et où ils sont traités
par la suite.
D'autres points clés parmi les dix points
proposés par Ben Parfitt
comprennent la « remise des tenures à long terme,
sécurisées et basées
par zone directement aux Premières Nations »,
l'élimination progressive
de toutes les exportations de billots bruts de la Colombie-Britannique,
la mise en place de marchés régionaux des billots afin de
créer
de nouveaux emplois et stimuler la transformation locale du bois,
l'élaboration de nouvelles règles exigeant des niveaux
minimaux de
transformation pour les entreprises titulaires de licences
d'exploitation forestière à long terme, et la promotion
de la
fabrication du bois à valeur élevée par un
meilleur accès aux arbres
pour les producteurs à valeur
ajoutée.
Dans la plupart des villes, la présentation a
été suivie par des interventions des membres du panel qui
comprenaient des
représentants du Syndicat des fonctionnaires du gouvernement de
la
Colombie-Britannique (BCGEU), de l'Association des employés
professionnels, d'Unifor et de la section locale 1-424 des
Métallos.
À Fort St. James, Renel Mitchell, chercheur
principal de la
Première Nation Tl'azt'en, a fait une présentation qui a
été bien
accueillie, dans laquelle elle a dit combien c'est important que les
communautés, les groupes communautaires et les Premières
Nations
travaillent ensemble pour une cause commune sur les questions de la
foresterie et des
ressources.
Fort St.
James, le 17 mars 2017
Organisateurs et parraineurs
Le Comité Debout pour le Nord a
été l'hôte des réunions de Prince
George, de Mackenzie et de Quesnel alors que la réunion à
Williams Lake
a été organisée par la Cariboo Chilcotin
Conservation Society, le
Conseil des Canadiens et la section locale 1-424 du Syndicat des
métallos et celle de Fort St. James par la Chambre de
Commerce de la municipalité.
Les organisations suivantes ont parrainé la
tournée organisée
par le Comité Debout pour le Nord : le Syndicat des
fonctionnaires du
gouvernement de la Colombie-Britannique (BCGEU), l'Association des
professeurs du CNC, le Conseil central des travailleurs du Nord, la
section locale 9 du PPWC, le syndicat national PPWC,
l'Association des employés professionnels, Unifor et la section
locale 1-424 du Syndicat des Métallos.
L'économie canadienne et le
dilemme sur l'exportation du bois d'oeuvre
Cette brochure
contient deux articles sur le secteur forestier. Le premier est repris
de Forum ouvrier de janvier
2017. Le deuxième est une discussion sur l'économie
politique qui montre qu'il y a une alternative au pillage actuel des
forêts par l'industrie pour le gain privé.
La brochure est
publiée à titre de contribution à la discussion
organisée par les travailleurs forestiers de la
Colombie-Britannique et tous ceux qui au Canada sont en faveur d'un
projet national contre la destruction néolibérale, sur
l'accord Canada-États-Unis sur le bois-d'oeuvre, le commerce et
l'avenir de l'industrie forestière dans la province et au Canada.
32 pp 5$
Commandez-le
du
Centre
national de publication
Le
prix
comprend
la
TPS
et les frais de poste et de manutention. Envoyer
chèque ou mandat à l'ordre du
Centre national de publications,
BP 264, succursale Adelaide, Toronto ON M5C 2J8
|
|
Grève des paramédics du
Québec
Appuyons les justes demandes paramédics!
Le
16
mars,
les paramédics du Québec ont tenu trois
manifestations simultanées, une en face des bureaux
d'Urgences-Santé à Montréal, la seconde devant
l'Assemblée nationale à Québec et la
troisième à New Richmond en Gaspésie. Les
manifestations faisaient partie de la grève
générale de près de 6000 paramédics,
répartiteurs médicaux d'urgence et employés de
soutien du secteur préhospitalier du Québec. Tous les
syndicats qui représentent les travailleurs du secteur
préhospitalier ont participé aux actions.
Les
travailleurs
ont
affirmé
avec
force la justesse de leurs
demandes pour eux-mêmes et les services et demandé que le
gouvernement les satisfasse.
Montréal, le 16 mars 2017
Les
paramédics
en
grève
au
Québec revendiquent des
salaires et des conditions de travail qui correspondent à
l'important travail qu'ils font pour la population dans les conditions
les plus difficiles. Les conventions collectives des paramédics
sont terminées depuis le 31 mars 2015. Les paramédics en
ont plus qu'assez de voir leurs conditions de vie et de travail
s'aggraver, ce qui met en péril leur santé physique et
même psychologique et leur capacité à fournir les
services dont dépend la population. Ils en ont plus qu'assez de
tenir le système en vie à bout de bras. Le gouvernement
doit assumer ses responsabilités une fois pour toutes,
disent-ils.
Les
paramédics
demandent
les
mêmes
augmentations de salaires
qu'ont été capables d'obtenir les autres travailleurs du
secteur public et parapublic. Ils demandent des améliorations
aux régimes de retraite afin notamment de pouvoir prendre une
retraite anticipée plus tôt sans pénalité.
Ils demandent l'abolition des horaires de faction, ces horaires qui
existent encore en région selon lesquels ils sont de faction
à partir de la maison 24 heures par jour pendant sept jours
après quoi ils sont en congé pour sept jours. Ces
horaires d'un autre âge ne sont pas acceptables. Ils devaient
être temporaires mais ils persistent encore.
Les
paramédics
demandent
que
leur
situation soit stabilisée,
avec des quarts de travail normaux payés à l'heure. Cela
comprend une charge de travail qui correspond réellement
à ce qui peut être fait dans les conditions actuelles
compte tenu des effectifs et de leurs tâches plus complexes.
À
la
manifestation
de
Montréal,
qui rassemblait plus de 1000
travailleurs, ceux-ci ont mis l'accent sur la nécessité
de maintenir les conditions de travail uniformes à
l'échelle du Québec. Ils ont été capables
de les obtenir par leurs luttes de plusieurs années, que ce soit
sur
la question des salaires, des conditions à la retraite, du temps
et des paies de vacances, des assurances et d'autres aspects. Ils ont
dénoncé le gouvernement du Québec et son ministre
de la Santé Gaétan Barrette pour s'être
retirés de la table de négociation (sauf à
Urgences-Santé qui est une entreprise publique) et avoir
déclaré que les différents employeurs sont
maintenant « indépendants » alors que c'est le
gouvernement qui tient les cordons de la bourse et établit les
normes de la livraison des services. Les travailleurs disent que le
ministère se cache derrière les associations d'employeurs
afin d'abaisser les conditions de travail dans le secteur, dressant les
travailleurs les uns contre les autres.
À
la
manifestation
devant
l'Assemblée
nationale, où plus de
300 travailleurs ont participé, lesquels travaillent surtout
pour les entreprises ambulancières privées, les
entreprises à but non lucratif et les coopératives, les
travailleurs ont donné un exemple récent de la
façon dont le gouvernement refuse de prendre ses
responsabilités. Le gouvernement du Québec tente
d'imposer unilatéralement à la Corporation des services
d'ambulance du Québec (CSAQ) un nouveau contrat de service
à partir du 31 mars prochain. La CSAQ représente la vaste
majorité des entreprises ambulancières à
l'extérieur de Montréal et de Laval. Selon les
travailleurs, ce nouveau contrat comprend des coupures de 121 millions
$ sur 3 ans. Le gouvernement demande à la CSAQ de «
négocier » avec les paramédics à partir d'un
contrat de service ayant un budget grandement réduit, ce qui
exerce une énorme pression à la baisse sur les conditions
de travail et la livraison des services. La CSAQ a entamé une
procédure légale contre le gouvernement au sujet du
contrat de service et les négociations sont maintenant à
un point mort.
À
New
Richmond,
les
paramédics
ont dénoncé le
gouvernement Couillard pour sa réduction des budgets et sa
déclaration que la « négociation » doit aller
de l'avant avec les « entreprises indépendantes ».
Les
paramédics
s'unissent
dans
cette
grève
générale pour revendiquer ce qui leur revient de droit et
améliorer immédiatement leurs conditions et les services
qu’ils fournissent à la population. Au centre de la grève
est la demande que le gouvernement du Québec assume ses
responsabilités envers les services hospitaliers et cesse ses
manoeuvres cyniques pour briser l'unité d'action des
travailleurs et démanteler les services encore plus.
Forum
ouvrier se joint aux paramédics pour demander que le
gouvernement satisfasse leurs justes revendications et lance l'appel
à tous et à toutes de se tenir à leurs
côtés dans leur lutte courageuse.
Des paramédics en grève sur leur ligne
de piquetage
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
|