16 mars 2017
Bâtissons la politique
indépendante de la classe ouvrière
afin de défendre ses droits
Les divagations du
président de Stelco au sujet de la proposition Bedrock
- Rolf Gerstenberger -
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Bâtissons la politique
indépendante de la classe ouvrière afin de
défendre ses droits
• Les divagations du président
de Stelco au sujet de la
proposition Bedrock - Rolf Gerstenberger
• Un métallo tué à l'usine
de US Steel à Granite City - K.C. Adams
Grève à
la raffinerie CEZinc
• Les travailleurs intensifient leurs actions
à la défense de
leurs droits - Pierre Chénier
Bâtissons la politique
indépendante de la classe ouvrière afin
de défendre ses droits
Les divagations du président de Stelco
au sujet de la proposition Bedrock
- Rolf Gerstenberger -
Soyons
sérieux M. McQuade. L'accord avec
Bedrock est le contraire d'un accord. Non, c'est Non !
Le président et directeur général
de Stelco, Michael McQuade, a fait
parvenir une lettre à tous les employés le 10 mars.
Plus de 2200
travailleurs fabriquent de l'acier aux usines de Stelco à
Hamilton et
Nanticoke. La valeur qu'ils produisent assure leur subsistance et
maintient les
pensions et les avantages sociaux de 20 000
retraités et fournit la valeur ajoutée à laquelle
les propriétaires et
les gouvernements font leurs réclamations.
M. McQuade dans sa lettre se déclare optimiste
qu'une
restructuration réussie permettant d'émerger des pouvoirs
de police de
la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies
est
à
portée
de
la
main, mais il avertit que tout cela
n'est possible
que si les employés et les autres parties prenantes acceptent
les
demandes des
oligarques de Bedrock qui s'apprêtent à prendre le
contrôle. McQuade ne
parle pas du défi réel que constituent
l'édification d'un secteur
canadien de l'acier moderne et la résolution de tous les
problèmes
économiques qui sont liés à cette tâche.
C'est dommage pour M. McQuade qu'il ait
dévoilé son visage de valet servile des
États-Unis. Selon lui, il n'existe
rien de tel qu'une
économie canadienne indépendante et un secteur de l'acier
indépendant
et c'est bien ainsi. Il écrit qu'une Stelco
contrôlée par Bedrock va
être un « participant de l'industrie
nord-américaine de
l'acier » et non une installation productive d'acier
indispensable
fonctionnant au sein d'une économie canadienne vibrante, stable,
diversifiée et indépendante qui peut se tenir debout sans
être soumise aux maîtres américains et à
leurs crises et leurs
problèmes
récurrents.
Pour McQuade, tout ce qui compte c'est d'accepter les
demandes des
oligarques de Bedrock comme si ça va résoudre tous les
problèmes.
Troquez vos pensions, vos avantages sociaux et votre
sécurité d'emploi
pour les promesses creuses de ceux qui dans le passé ont
brisé toutes
leurs promesses. Remettez votre sort entre les mains de ceux qui
sont en position de contrôle et qui vont amener le succès
et la sécurité pour tous, nous dit-il, même s'ils
sont de
la même mouture que
ceux qui ont mis Stelco à terre deux fois plutôt qu'une et
n'ont
jamais réglé un seul problème économique.
Tous les problèmes persistent, comme la folle
fluctuation des prix
de marché de l'acier et le problème de faire correspondre
la production
canadienne à la demande apparente. Le plan Bedrock ne s'attaque
à aucun
problème de l'économie. Il fait passer la
propriété de Stelco d'une
main de l'oligarchie financière à une autre main de la
même
oligarchie et fait porter le fardeau des
questions non résolues aux travailleurs actifs et à la
retraite et aux
communautés de l'acier.
La bande de propriétaires de Bedrock fait tout ce
qu'elle peut pour
se soutirer à toute responsabilité sociale envers les
travailleurs, les retraités, l'économie et la
communauté. Les pensions et les
avantages sociaux à la retraite (les OPEB) se voient
coupés de tout
lien avec la production de valeur nouvelle dont ils dépendent
pour leur
survie.
Les pensions et les OPEB disparaissent dans le monde brumeux d'un
terrain pollué. La responsabilité sociale pour une
pollution historique
disparaît parce que le lien entre la restauration
environnementale du
terrain et la production de nouvelle valeur est rompue. On ne parle
plus d'engagements en ce qui concerne certains niveaux de production et
d'emplois. Les oligarques de Bedrock veulent qu'une nouvelle convention
collective des métallos soit en place avant
qu'ils
émergent des pouvoirs de police de la LACC. Sont-ils en train
de
préparer une manoeuvre outrageante à la MANA où
ils
vont demander des
concessions généralisées et déployer les
pouvoirs de police par des
ordonnances du tribunal de la LACC ordonnant aux travailleurs
d'obéir
ou bien gare à eux ?
Les demandes de concessions, le recours à la
LACC, la violation des
ententes et la destruction d'installations productives en très
bon état
ne règlent aucun problème économique. Ces
tactiques des oligarques ont
exactement l'effet contraire. Elles amènent la misère aux
Canadiens et
font en sorte que les problèmes du secteur vont ressurgir
bientôt de nouveau. Stelco a été placée deux
fois dans les années
récentes sous la loi de protection de la faillite, la LACC,
alors
qu'Algoma Steel à Sault Ste. Marie en est à sa
quatrième fois ! Le plan
de Bedrock empêche de fait toute discussion sérieuse sur
les
alternatives et bloque l'effort des Canadiens d'élaborer une
direction
nouvelle
prosociale pour le secteur de l'acier et l'économie.
McQuade suggère que si l'accord avec Bedrock ne
se réalise pas la
situation va encore s'aggraver. Pourquoi les menaces ? Les
oligarques de
Bedrock ne recherchent pas un accord qui produirait quoi que ce soit de
positif. Tout ce qu'ils veulent c'est avoir les mains libres pour faire
tout ce qui sert leurs intérêts privés
étroits. De plus, c'est quoi exactement un accord dans le monde
d'aujourd'hui de la LACC fait de pouvoirs de police et d'ententes
brisées de
manière routinière alors que les travailleurs sont
privés de tout
contrôle sur ce
qui concerne leur vie ?
US Steel n'a pas hésité à briser
son accord fédéral conclu en vertu
de la Loi sur Investissement Canada prévoyant
certains
niveaux
de
production
et
d'emplois,
allant même jusqu'à
déménager des quantités considérables de
production de Stelco vers ses usines
américaines. Ses
dirigeants se sont solennellement engagés en public à
rendre
les fonds de pension de Stelco solvables d'ici la fin de 2015. Ils
les
ont laissés dans un état fiscal pire qu'ils ne
l'étaient avant la prise
de contrôle et ont de plus annulé unilatéralement
l'indexation des
prestations de retraite et refusé d'enrôler les nouveaux
engagés dans
les régimes de retraite à prestations
déterminées. Pendant son règne,
US
Steel a déclenché une série de lockouts pour
saccager les conventions
collectives des syndicats locaux et s'attaquer à la
dignité des
métallos. Tout cela n'empêche pas l'accord avec Bedrock
de récompenser
US Steel avec un paiement de 126 millions $. Une honte
totale !
US Steel a aussi vendu une usine d'acier de Stelco
à une bande
d'oligarques allemands appelée MANA, laquelle, après
avoir elle aussi
pris des engagements grandioses, s'est engagée
presqu'immédiatement dans
une voie de destruction qui se poursuit encore aujourd'hui. MANA a mis
les travailleurs de Stelco en lockout après avoir
demandé des coupures insensées dans les salaires, les
avantages
sociaux et les conditions de travail. Elle a fouillé tous les
recoins de
la ville en quête de mercenaires scabs, allant même
jusqu'à soudoyer
des étudiants de collèges techniques pour qu'ils se
déshonorent comme
des traîtres à la classe ouvrière en prenant les
emplois des métallos
vétérans
de Stelco.
Comment les travailleurs peuvent-ils faire
confiance à quiconque
est en position d'autorité ces jours-ci ? Ces
gens-là brisent tous
leurs
engagements. Trudeau a abandonné sa promesse de réforme
électorale
comme si de rien n'était. Si les oligarques veulent
déchirer une
entente,
ou bien ils le font directement, comme l'a fait US Steel si
souvent, ou bien ils se cachent derrière les pouvoirs de
police
de la
LACC et brisent les ententes au moyen d'ordonnances de la cour. Les
travailleurs font face à un monde marqué par le pouvoir
des oligarques
sans gouvernement des lois. Sans un gouvernement des lois, les
travailleurs ne peuvent pas forcer les oligarques à rendre des
comptes
et
encore moins ceux qui ont le pouvoir politique. Les travailleurs de
Stelco, d'Essar Steel Algoma dans le nord de l'Ontario et les
travailleurs du pays font face au problème d'une
économie et d'un
pays sur lesquels ils n'exercent pas de contrôle et au
problème de ne
pas pouvoir forcer les oligarques et l'élite politique à
être redevables
de
leurs actes. Les travailleurs sont déterminés à
résoudre ce problème d'une manière ou d'une autre.
Que dire alors de cet accord que vous voulez, M.
McQuade ?
Maintenant, vous refusez même de payer les OPEB légaux qui
appartiennent
de droit aux retraités de Stelco. Vous vous cachez
derrière le faux
argument d'une crise de liquidités alors que la compagnie a
constamment possédé près de 200
millions $ en liquidités à
même
la valeur nouvelle que les métallos produisent.
Comment peut-on être
certain
qu'un accord va être respecté quand les
oligarques ne respectent rien ? L'accord avec Bedrock n'est pas un
accord. C'est le contraire d'un accord. Les oligarques veulent se
retirer de toute entente légale que Stelco a conclue dans le
passé, notamment en
ce qui a trait aux travailleurs, aux retraités, à
l'environnement et aux
municipalités. Ces oligarques américains voient une
occasion de faire un gros coup d'argent et c'est tout ce qui les
intéresse; en tout cas ils ne sont pas intéressés
à respecter leurs
responsabilités sociales existantes. S'ils sont capables de
s'emparer des
forces productives de Stelco sans avoir à respecter les ententes
du
passé, encore mieux selon eux et qui sait ce qu'ils vont faire,
continuer de produire, vendre la
compagnie d'un coup ou encore à la pièce ? Quand ils
contemplent leur magot, ils se moquent bien des Canadiens. Après
tout, ne sommes-nous pas,
selon
McQuade, des « participants de l'industrie nord-américaine
de l'acier »
au service de la Forteresse Amérique du Nord qui est
dominée par les oligarques et sur laquelle les travailleurs
canadiens
n'ont aucun contrôle et aucune voix au chapitre.
Vous vivez dans un monde de fantaisie, M. McQuade. Les
travailleurs
et les retraités de Stelco et les autres membres des
communautés de
l'acier vivent dans un monde très réel où ils ont
besoin d'exercer un
contrôle et avoir voix au chapitre sur leur vie. Dans notre
monde,
Non c'est Non ! Non aux attaques contre les métallos,
les
communautés de l'acier et l'économie canadienne. Les
Canadiens ont
besoin d'un secteur canadien de l'acier dont ils peuvent
résoudre les
problèmes et qui leur permet de contribuer à la
construction d'une
économie stable qui peut garantir le droit de tous à un
niveau de vie
canadien pendant les années de travail et à la retraite.
L'accord avec Bedrock est le contraire
d'un accord ! Non c'est Non !
Un métallo tué à l'usine de US
Steel à Granite City
- K.C. Adams -
Le métallo Timothy Dagon est
décédé à la suite d'un incident
survenu le 5 mars à l'usine de US Steel à Granite
City, en Illinois.
Timothy travaillait dans la cour de triage ferroviaire de Granite City
Works quand il a été tué soudainement pendant son
quart de travail. Forum ouvrier
exprime ses sincères condoléances aux
compagnons de travail, aux amis et à la famille Dagon qui
comprend deux
enfants et un petit-enfant. La mort au travail d'un travailleur est
extrêmement pénible pour la classe ouvrière et un
rappel brutal de la
nécessité d'intensifier les efforts collectifs pour
défendre la santé
et la sécurité des travailleurs et les autres droits.
La compagnie et les autorités de l'État
de l'Illinois aux
États-Unis n'ont pas communiqué de détails
concernant la mort
malheureuse de Timothy âgé de 42 ans. Le manque
d'informations en temps
opportun est monnaie courante pour des incidents graves dans les usines
américaines de US Steel. Suite au décès en
octobre 2016 du
métallo de US Steel, Jonathan Arrizola, la cause de sa mort et
les
circonstances n'ont été rapportées que le 17
janvier 2017, plus de
trois mois après l'accident. Arrizola était
électricien à Gary Works de
US Steel. Il a été électrocuté en
effectuant des travaux d'entretien
sur une grue à l'usine, un mois et demi après que US
Steel ait mis
à pied presque tous les employés d'entretien, les
remplaçant par des
travailleurs contractuels et obligeant le personnel non affecté
à
l'entretien à effectuer une grande partie du travail
laissé en plan.
Peu de temps après sa mort, la femme d'Arrizola a confié
aux médias que
son mari était très préoccupé par le fait
que Gary Works était devenu
un
endroit extrêmement dangereux.
Les concessions ne sont pas des solutions ; les
vrais problèmes économiques exigent de vraies solutions
Les licenciements, la sous-traitance, les concessions
exigées des
travailleurs et des retraités et la destruction de la production
sont
des composantes du Carnegie Way de US Steel, une guerre menée
contre
les métallos et les salariés. Au lieu d'honorer les
travailleurs en
tant que producteurs de la valeur dont l'économie et la
société ont
besoin
pour leur existence, la méthode Carnegie les attaque en les
considérant
comme un coût de production.
Les dirigeants des entreprises du secteur de l'acier
souffrent
du délire impérialiste à l'effet qu'on peut
trouver des solutions aux
problèmes réels du secteur de l'acier et de
l'économie interdépendante
en imposant des concessions aux travailleurs et en détruisant
périodiquement les forces de production. À cause de leur
obsession hors
du
commun pour garantir les profits des oligarques, cela ne les
dérange
pas que leurs actions antisociales entraînent des
conséquences graves
pour les travailleurs et nuisent à l'économie dans son
ensemble.
Au lieu de s'attaquer aux problèmes
économiques par des solutions
réelles, les oligarques volent légalement ce qui
appartient aux
travailleurs de
droit comme les pensions, les avantages sociaux et un moyen de
subsistance stable. Il est légal pour eux de conspirer pour
réduire les mesures de
santé et
de sécurité sur les lieux de travail sur la base de leur
vison
anti-humaine
que la
réglementation réduit les bénéfices et
l'incitation des oligarques à
investir.
Les vrais problèmes requièrent des
solutions réelles. Il faut par
exemple contrôler le prix du marché de l'acier afin qu'il
corresponde
au prix de production ; il faut planifier la production dans le
secteur
sidérurgique et dans ses relations avec d'autres secteurs afin
de
s'assurer que la production est conforme à la demande apparente
et que
les autres secteurs de l'économie ne sont pas
endommagés ; il faut
aussi bâtir une économie régionale et nationale
stable interreliée
avec tous les secteurs manufacturiers, programmes sociaux et services
publics nécessaires pour garantir le bien-être de la
population. Gérer
l'économie socialisée de manière à ce
qu'elle se développe et serve le
peuple requiert de réelles solutions prosociales et le
développement de
la science de la planification économique. On ne résout
pas les
problèmes réels en s'attaquant à ceux qui
produisent la valeur, la
classe ouvrière, ou en blâmant les oligarques rivaux ici
et à
l'étranger qui sont engagés dans le même type
d'édification d'empire antisociale.
L'usine de Granite City où Timothy Dagon est
mort a été fermée en
décembre 2015, et 1500 métallos ont
été mis à pied. Le mois dernier, US
Steel a rouvert l'usine partiellement, rappelant 200
métallos à l'usine
de laminage à chaud. Selon un représentant syndical de la
section
locale des métallos, rouvrir l'usine avec un «
personnel réduit au minimum » ne pouvait que causer
des problèmes et
créer des « conditions dangereuses » pour les
travailleurs.
Un journal local, le Belleville News Democrat,
a écrit : «
La mort [de Timothy Dagon] est au moins la troisième à se
produire
depuis que US Steel a acheté Granite City Steel de National
Steel tombé
en faillite en 2003. La première s'est produite le 3
février 2005 quand
David M. Prengel, 46 ans, a été
tué après avoir été heurté par un
train se déplaçant dans la cour de
triage. L'autre s'est produite le 30 octobre 2011 quand
Dennis C.
Courtaway, 56 ans, de Caseyville, a été
retrouvé au sommet d'un haut
fourneau. »
Les attaques organisées par l'État contre
les droits des travailleurs
La guerre du Carnegie Way de US Steel contre les
métallos est un
aspect de la politique officielle organisée par l'État
aux États-Unis.
L'administration Trump l'a exprimé on ne peut plus clairement.
En
présentant un de ses décrets présidentiels en
janvier, Trump a dénoncé
la réglementation sur des questions comme la santé et la
sécurité sur
les lieux de travail qu'il a qualifiée de « destructrice
d'emplois ».
Il a promis de « réduire considérablement les
règlements fédéraux »
s'appliquant aux entreprises et de priver la réglementation
restante de
fonds et de personnel gouvernemental au point où elle ne peut
plus être
appliquée. Les règlements comprennent ceux du
département américain qui administre la
sécurité et la santé au
travail. Trump dit clairement dans sa déclaration que les riches
oligarques comme lui vont investir la richesse sociale qu'ils
contrôlent seulement si les travailleurs renoncent à leurs
droits aux
pensions, aux avantages sociaux, aux salaires standard, à un
moyen de
subsistance stable et à
un environnement de travail sécuritaire.
Les mots et les actions de l'élite
impérialiste dominante qui
contrôle US Steel et les États du Mexique, des
États-Unis et du Canada
révèlent la vision dépravée de ceux qui ne
sont pas aptes à contrôler
l'économie et à gouverner la société.
Licencier 1 500 métallos sans
leur fournir un emploi alternatif ou un moyen de subsistance devrait
être déclaré illégal et quelque chose de
criminel. Ne pas considérer des conditions de
travail sécuritaires pour les travailleurs industriels et les
autres
travailleurs comme une nécessité est une entreprise
criminelle. Exiger
des concessions des travailleurs actifs et retraités comme une
condition préalable à l'investissement des oligarques
comme cela se
produit à Stelco et à
Algoma Steel en Ontario devrait aussi être
considéré illégal et une entreprise criminelle.
L'oligarchie financière mangeuse d'humains est
en train de tout
casser aux États-Unis, au Mexique et au Canada. En ayant recours
aux
pouvoirs de police de la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies
(LACC) au Canada, l'élite dominante impérialiste attaque
les métallos
actifs et retraités et les employés salariés de
Stelco et Algoma Steel. On retrouve les mêmes noms de soi-disant
fonds
d'investissement dans tous ces cas d'attaques contre les travailleurs
et l'économie socialisée : chez Essar Steel Algoma
on retrouve Deutsche
Bank, Golden Tree et Bain Capital tandis que chez US Steel aux
États-Unis et sa filiale au Canada se trouvent Fonds Vanguard,
Groupe Blackrock, Deutsche Bank, Morgan Stanley, Bedrock Industries,
Lindsay Goldberg, Alan Kestenbaum (Dow Corning Metais do Pará
Ltda -
Brésil, Neuro-Hitech inc - les entreprises en soins de
santé et en
produits pharmaceutiques), etc.
Ces oligarques organisés en oligopoles au sein
des secteurs, de
haut en bas, et au sein de nombreuses industries ont un objectif unique
d'élargir leur richesse privée et leurs empires en
soutirant autant de
valeur ajoutée que possible des travailleurs et de
l'économie. Ils ne
sont pas préoccupés par la santé, la
sécurité et le bien-être de la
classe
ouvrière et le bon fonctionnement de l'économie
interreliée pour
éviter les crises récurrentes ; une telle
préoccupation prosociale va à
l'encontre de leur objectif privé étroit et antisocial.
La politique indépendante de la classe
ouvrière pour défendre ses droits et édifier une
nation prosociale
En s'organisant en un collectif puissant avec ses
propres
politiques et institutions indépendantes, la classe
ouvrière des
États-Unis, du Mexique et du Canada met de l'avant une vision
pro-humaine moderne à la défense des droits de tous et
s'assure que
l'économie socialisée opère sans crises dans
l'intérêt du peuple. La
classe ouvrière a sa
propre politique indépendante et un projet d'édification
nationale pour
devenir la nation, investir le peuple du pouvoir souverain par le
renouveau politique démocratique, former un gouvernement
antiguerre et
ouvrir la voie au progrès de la société.
La classe ouvrière des
États-Unis, du Mexique et du Canada est
confrontée à une élite dominante
impérialiste et à des oligarques qui
n'ont pas de solution aux problèmes de l'économie
socialisée, comme on
le voit clairement avec les crises récurrentes et les guerres
prédatrices qui sont en cours.
Pour permettre à l'économie
socialisée de la production
industrielle de masse de jouer son rôle crucial et moderne de
garantir
le bien-être, la sécurité et les droits de tous, la
classe ouvrière
organisée doit priver l'élite impérialiste
dirigeante de son pouvoir de
priver la classe ouvrière de son droit de mettre en place sa
propre
politique
indépendante d'édification nationale et de renouveau
démocratique au
XXIe siècle et d'introduire la planification scientifique dans
les
secteurs de base de l'économie interreliée. Une
victoire dans cette
bataille organisée pour l'édification nationale
prosociale sera un
hommage approprié à la mémoire de Timothy Dagon et
de tous
les autres
travailleurs qui sont morts sur leurs lieux de travail ou qui ont
souffert de différentes manières sous le système
impérialiste actuel.
Grève à la raffinerie CEZinc
Les travailleurs intensifient leurs actions à
la défense de leurs droits
- Pierre Chénier -
Assemblée générale spéciale des
travailleurs de CEZinc le 8 mars 2017
Les 371 travailleurs de la raffinerie de zinc
CEZinc à
Salaberry-de-Valleyfield sont maintenant en grève depuis
le 12 février
contre des demandes de concessions antiouvrières. La compagnie
est la
propriété du Fonds de revenu Noranda et de l'oligopole
minier Glencore.
Les travailleurs intensifient leurs actions pour
défendre leurs
droits. Le 8 mars, plus de 300 d'entre eux ont participé
à une
assemblée
générale spéciale. Le
directeur québécois du Syndicat des Métallos,
Alain Croteau, y a appelé toutes les sections locales des
métallos à appuyer financièrement les travailleurs
en grève. Il
s'est aussi
engagé à fournir l'appui juridique du syndicat alors que
celui-ci
entend porter devant les tribunaux le fait que CEZinc utilise des scabs
pour faire fonctionner l'usine et briser la grève des
travailleurs.
Piquetage des travailleurs devant la raffinerie CEZinc à
Salaberry-de-Valleyfield le 13 février 2017
La section 6486 du
Syndicat des Métallos, qui représente les
travailleurs en grève, rapporte que des inspecteurs du
ministère du
Travail ont noté la présence de trois briseurs de
grève lors d'une
inspection le 27 février. Les travailleurs qui surveillent
attentivement
les entrées et les sorties de l'usine sont convaincus qu'il y a
beaucoup plus que trois briseurs de
grève à l'intérieur. Dès les premiers
jours de la grève, CEZinc a obtenu une injonction limitant le
nombre de
piqueteurs et
les tenant à distance, ce qui a permis à la compagnie de
faire entrer des briseurs de grève, y compris par
voie
aérienne.
Selon la loi au Québec, seuls sont
autorisés à faire le
travail des travailleurs en grève les cadres d'une entreprise et
il faut
qu'ils aient été engagés avant le début de
la négociation pour une
nouvelle
convention collective. Le nombre de cadres à lui seul est loin
de
suffire à maintenir le niveau de production présentement
maintenu à
l'usine. CEZinc essaie par ce moyen de briser la grève des
travailleurs
tout en empochant le profit le plus élevé possible.
En
plus de cela, le fait que ce soit des cadres qui fassent fonctionner
l'usine pose un problème pour la
santé
et la sécurité du public parce que l'usine utilise de
nombreux produits toxiques dont le maniement sécuritaire
requiert une main-d'oeuvre
formée représentée par un collectif de
défense organisé qui défend ses
intérêts. Les travailleurs doivent maintenant passer
par le
processus onéreux de monter un dossier et de se présenter
devant le
Tribunal
administratif
du travail afin d'obtenir une injonction immédiate pour
forcer
CEZinc à cesser ses activités scabs en attendant
que le fonds
de la poursuite soit traité plus tard.
Pendant ce temps, les travailleurs demandent que tout
rabais dans les tarifs d'électricité consenti à
CEZinc soit mis sur la glace pendant la grève et que les termes
et conditions du rabais soient rendus publics. Ils veulent savoir en
particulier s'il existe des conditions en ce qui a trait à des
taux d'emploi ou
d'investissements. Lors de
la diffusion
des résultats annuels et du dernier trimestre de CEZinc, les
travailleurs ont noté que le gouvernement consent d'importants
rabais
d'électricité à la raffinerie. Dans un langage
sibyllin
l'entreprise
écrivait dans son communiqué du 1er mars que «
en novembre 2016, le
Fonds a soumis une demande au ministre des Finances du Québec en
vue de
participer au programme de réduction des tarifs
d'électricité chez les
grands consommateurs industriels. En février 2017, le Fonds
a reçu un
avis l'informant que sa demande avait
été acceptée à condition de franchir
d'autres étapes. Rien ne garantit
que le Fonds sera en mesure de franchir ces
étapes. » Les conditions mises de l'avant dans
l'entente sont secrètes mais CEZinc a
déjà
annoncé qu'il pourrait ne pas les remplir.
Pendant ce temps, les
négociations sont au point mort. Les
porte-paroles de CEZinc persistent à insulter la dignité
des
travailleurs en tant que producteurs de la valeur en les
qualifiant
de « coûts d'exploitation » afin de masquer que
l'objectif de l'entreprise est d'abaisser la réclamation des
travailleurs à la valeur
nouvelle qu'ils produisent et augmenter la réclamation de
l'entreprise
qui se retrouve dans les coffres de ceux qui possèdent et
contrôlent la
compagnie.
Les porte-paroles de CEZinc persistent à
mêler
les travailleurs aux manoeuvres internes entre le Fonds de revenu
Noranda et Glencore qui en contrôle 25 % et est le
fournisseur exclusif du concentré de zinc et l'acheteur exclusif
du
métal de zinc que les travailleurs produisent. Ces manoeuvres
sur les
prix au sein des intérêts privés qui
possèdent et contrôlent CEZinc
n'ont rien à voir avec la solution de quelque problème
que ce soit
auquel les travailleurs et le secteur métallurgique font face.
Les informations concrètes sont gardées secrètes
mais leur existence est soulevée pour détourner les
travailleurs de
la lutte pour ce qui
leur revient de droit et dont ils ont un urgent besoin compte tenu des
conditions très difficiles dans lesquelles ils accomplissent la
production.
L'acceptation de concessions dans le régime de
retraite et
dans
d'autres aspects de leur travail ne va qu'abaisser les salaires
réels
des travailleurs et aggraver leurs conditions à la retraite.
Cela ne va
régler aucun des problèmes reliés à la
production métallurgique dans un
contexte où elle est concentrée dans les mains d'une
petite poignée
d'oligopoles mondiaux qui la font servir à leur
intérêt étroit.
La lutte des travailleurs de CEZinc pour rendre leur
grève
effective et vaincre les tentatives de leur extorquer des concessions
antiouvrières est juste et mérite l'appui de tous les
travailleurs.
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