23 février 2017
Les métallos du Québec
résistent aux attaques contre
leurs fonds de pension
Défendons l'unité et la
dignité de
la classe ouvrière!
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Les travailleurs de CEZinc à Salaberry-de-Valleyfield entrent en
grève le 12 février 2017 contre les attaques contre leurs
pensions et les règles de prise de la retraite
Les métallos du Québec
résistent aux attaques contre leurs fonds de pension
• Défendons l'unité et la
dignité de la classe ouvrière!
• Unis dans la lutte pour défendre les
droits de tous
• La grève à CEZinc -
K.C. Adams
Le Canadien Pacifique
utilise de plus en plus ses employés de bureau pour conduire les
trains
• Le
CP et le gouvernement fédéral doivent rendre des comptes
de leurs
attaques contre les travailleurs et les communautés ferroviaires
- Pierre Chénier
Le gouvernement de
Nouvelle-Écosse décrète la convention collective
des enseignants
• Les travailleurs rejettent le diktat
gouvernemental et la violation des droits!
Réunions sur
l'avenir de la foresterie en Colombie-Britannique
• Défendons nos emplois, nos
forêts et nos communautés!
Les métallos du Québec
résistent aux attaques contre leurs fonds de pension
Défendons l'unité et la dignité de
la classe ouvrière!
Les travailleurs en grève de Samuel et Fils à Laval le 12
février 2017
Les métallos du Québec mènent deux
grèves en ce moment où l'enjeu
principal est la défense des fonds de pension. Le 4
février, les
quelque 80 travailleurs du distributeur d'acier Samuel et Fils
à Laval
ont déclenché la grève contre la tentative de la
compagnie d'imposer un
régime de retraite à cotisations
déterminées aux futurs
engagés. Huit jours plus tard, les 371 travailleurs
syndiqués de la
raffinerie de zinc CEZinc (Zinc électrolytique du Canada) sont
entrés en grève contre les attaques de la compagnie
contre leur
régime de
retraite et les conditions relatives à la prise de la retraite.
CEZinc
est la propriété conjointe du Fonds de revenu Noranda et
de l'oligopole
Glencore.
La grève chez Samuel
et Fils fait partie de la campagne du Syndicat
des Métallos contre les clauses de disparité de
traitement des
travailleurs, communément appelées clauses-orphelins. Il
s'agit ici de
clauses différentes en ce qui concerne les régimes de
retraite et les
assurances pour des travailleurs qui accomplissent le même
travail. Les
métallos demandent au gouvernement du Québec d'adopter
une loi qui
interdit les clauses-orphelins.
Les métallos mènent cette bataille en
mettant de l'avant l'unité et
la dignité de la classe ouvrière. Cette lutte fait partie
du mouvement
de résistance à la détérioration des
conditions de vie et de
travail et à la défense des organisations des
travailleurs et de
l'unité des travailleurs de tous âges.
Les travailleurs ont mené plusieurs luttes ces
dernières années
pour bloquer la voie à l'imposition de conditions à deux
vitesses et à
la tentative délibérée des propriétaires et
des directions d'entreprise de diviser la classe ouvrière et
d'affaiblir sa lutte organisée pour défendre ses droits.
Les travailleurs de
Ciment Lafarge à
Saint-Constant
ont mené une grève de plus de 3 mois en 2016
pour faire échec à de telles
attaques. La résistance
déterminée de ces
travailleurs a eu raison de la tentative de la compagnie d'imposer un
régime de retraite à cotisations
déterminées aux futurs
engagés plutôt que de les enrôler dans le
régime à prestations
déterminées en vigueur. Ils ont réussi sans faire
de concessions dans d'autres aspects de leurs conditions. Pendant leur
grève, ils sont allés dans plusieurs villes du
Québec, ont participé à
plusieurs manifestations avec leur bannière géante
demandant
l'interdiction des
clauses-orphelins et mobilisé beaucoup de travailleurs à
appuyer et à
se joindre à cette lutte pour les droits de tous.
Les travailleurs du fabricant américain de
briques réfractaires
Resco en Outaouais ont eux aussi mené une grève de trois
mois pour
bloquer avec succès l'imposition d'un régime de retraite
inférieur pour
les futurs engagés, tout en n'échappant pas à des
concessions
salariales alors que les propriétaires ont menacé de
fermer l'usine.
Ils sont allés
porter leur message de défense des droits de tous au Forum
mondial des
peuples cet été à Montréal et dans
plusieurs autres événements.
Unis dans la lutte pour défendre les droits de
tous
Ligne de piquetage des travailleurs de Samuel et Fils le 12
février 2017 (FTQ)
Les travailleurs du Québec sont
déterminés à s'unir et s'appuyer
mutuellement dans la lutte à la défense de leurs droits.
Le 12 février,
les travailleurs de Ciment Lafarge et de Resco sont allés sur la
ligne
de piquetage des travailleurs de Samuel et Fils pour exprimer leur
unité dans la défense de leurs droits. Dans un geste qui
a bien
exprimé l'unité et la détermination de la classe
ouvrière, ils ont
remis à ces travailleurs en grève la bannière
géante contre les
clauses-orphelins qui a d'abord été l'emblème de
la grève à Ciment
Lafarge.
« Nous sommes
arrivés là, nos présidents en tête, les
travailleurs
étaient contents de nous voir et d'avoir des nouvelles exactes
des
batailles que nous avons menées », a dit à Forum
ouvrier
François Cardinal, le vice-président de
la section
locale 6658 du
Syndicat des Métallos qui représente les travailleurs de
Ciment
Lafarge. Il faut arrêter de faire des jeunes une classe à
part, il faut
arrêter la disparité de traitement pour les jeunes. Tout
ce que cela va
faire, c'est affecter notre solidarité et les syndicats, ce
qu'on a
comme force, c'est notre solidarité. Quand on regarde mon
employeur, ou
qu'on regarde Resco ou Samuel, on se rend compte que les fonds de
pension sont en santé, on se demande pourquoi ils les attaquent
sinon
pour atteindre notre solidarité. »
« Nous voulons que tous les employés
travaillent égaux », a dit
Alain Desjardins, le président de la section 6213 des
métallos
représentant les travailleurs de Resco. « Nous ne voulons
pas d'équipe
à deux vitesses. On est mieux debout dehors qu'à genoux
en dedans. »
Alain Paiement, le président de la section
locale 9441 en grève
chez Samuel et Fils a dit pour sa part : « On est dehors
pour défendre
la relève. On a le même combat. C'est pour ça qu'on
est là. »
La grève à CEZinc
- K.C. Adams -
Ligne de piquetage des travailleurs de CEZinc à
Salaberry-de-Valleyfield le 12 février 2017
Les travailleurs de CEZinc font face à deux
demandes de
concessions dans leur régime de retraite. Ils font
remarquer que le régime est entièrement solvable et
même
capitalisé à 114 % et
pourtant la compagnie veut leur arracher des concessions. Elle demande
l'introduction d'un système par lequel leurs salaires sont
progressivement réduits et les montants coupés sont
transférés dans le
régime de retraite. La compagnie va alors réduire du
même montant la
valeur qu'elle met dans le régime de retraite. La compagnie
finance
présentement le régime de retraite à
même la valeur
réalisée que les travailleurs produisent. La concession
que demande la
compagnie est une attaque directe contre les salaires des travailleurs.
La compagnie demande également que l'âge
de départ des travailleurs
à la retraite anticipée soit reporté dans le
temps. Cela affecte en
particulier les travailleurs qui pourraient bénéficier
d'une retraite
anticipée à cause de l'usure et de la fatigue de leur
corps ou pour
d'autres raisons personnelles.
Les travailleurs disent non à ces concessions,
non à cette attaque contre leurs salaires et à la
détérioration de
leurs conditions de vie et de
travail. La compagnie se conduit comme un prédateur
attiré par l'odeur
du sang. Les concessions sont une
descente en spirale qui mène à d'autres concessions,
particulièrement
en
ce qui a trait aux pensions en ce moment. Sur leurs lignes de
piquetage, les travailleurs portent des pancartes qui disent entre
autres choses « Nous ne reculerons pas ! ».
L'économie et la conscience centrées sur
le capital ou
centrées sur l'humain
CEZinc est la
propriété conjointe du Fonds de revenu Noranda et de
Glencore, et l'usine est gérée par l'empire mondial
Glencore. Les
représentants du Fonds de revenu nient, comme le veut
typiquement la conscience centrée sur le capital, que les
travailleurs qui raffinent le concentré
de zinc
et augmentent sa valeur produisent, par leur temps de travail, une
valeur
nouvelle à laquelle eux et les propriétaires
font leurs réclamations. Les porte-paroles du Fonds insinuent
que
la
valeur que les travailleurs reproduisent, sous forme de salaires,
avantages sociaux et fonds pour les pensions sont des «
coûts
d'exploitation » de l'entreprise. Selon cette logique
intéressée et
centrée sur le capital,
tout montant de valeur nouvelle que les travailleurs produisent et qui
va aux salaires, aux avantages sociaux et aux pensions, réduit
d'autant le montant de valeur nouvelle que les propriétaires
peuvent
réclamer comme valeur ajoutée et ne peut donc
qu'être un « coût » pour
eux. Dire que les salaires, en relation avec les profits, sont un
coût
pour les propriétaires, c'est prêcher pour son clocher.
Dans ce cas-là, les travailleurs pourraient tout aussi bien dire
que
les profits, dans leur relation aux salaires, sont un «
coût » pour
eux.
L'insistance des propriétaires à
déclarer que les salaires, les
avantages sociaux et les pensions sont un coût masque ce qui se
produit
vraiment, à savoir que les travailleurs, par leur
temps de
travail, reproduisent la valeur à laquelle ils font une
réclamation,
soit la valeur reproduite, et produisent la valeur à laquelle
les
propriétaires (et
les gouvernements) font une réclamation, soit la valeur
ajoutée. Ni
l'une ni l'autre ne sont un coût pour la compagnie ou
l'économie parce
qu'elles représentent la nouvelle valeur que créent les
travailleurs.
La relation qui existe entre les travailleurs et leurs employeurs est
une relation sociale contradictoire qu'on appelle capital. Cette
contradiction entraîne une lutte de classe pour la valeur
nouvelle que
les travailleurs produisent, ou pour le ratio entre la valeur
reproduite à laquelle les travailleurs font leur
réclamation, et la
valeur ajoutée à laquelle les propriétaires et
les gouvernements
présentent la leur.
La science économique désuète,
antiouvrière et centrée sur le capital nie que les
travailleurs ont le droit de faire des réclamations à la
valeur nouvelle qu'ils produisent, réclamations sous forme de
salaires, avantages sociaux et pensions,
faite au niveau qu'ils
déterminent eux-mêmes.
La classe ouvrière moderne développe une conscience
de soi en
tant que facteur humain essentiel dans la production. Elle sait que
c'est elle qui produit toute
la valeur dont l'économie, le peuple et la société
ont besoin pour
exister. Le problème historique est que les travailleurs doivent
eux-mêmes, en tant que producteurs
véritables, contrôler la production et l'économie
et donner à l'économie un but centré sur l'humain,
celui d'assurer le
bien-être et la
sécurité de la population et de la société.
Deux visions s'affrontent
Une porte-parole du Fonds de revenu Noranda a bien
exprimé cette
conscience et cette vision antiouvrière désuète
quand elle a dit : «
Ces régimes de retraite sont devenus dispendieux dans l'ensemble
de nos
coûts de main-d'oeuvre qui, eux, comptent pour le tiers de nos
coûts
totaux d'exploitation. Aussi, nous devons réduire ces
coûts
dans le contexte où CEZinc doit gérer un changement
majeur de ses
modalités contractuelles de revenus. »
Elle faisait référence à l'entente
à l'interne qui a été signée entre le
Fonds de revenu et Glencore à la fin janvier 2017
appelée « Convention
d'approvisionnement et de traitement ». Beaucoup
considèrent qu'il
s'agit essentiellement d'une entente entre initiés au sein d'un
même
oligopole, car Glencore contrôle
déjà 25 % du Fonds, ce
qui le place en position de contrôle. En vertu de cette entente
entre
initiés, Glencore s'engage à approvisionner le Fonds pour
la totalité
de ses besoins en concentré de zinc et à acheter tout le
métal de zinc
et tous les sous-produits de l'usine pour une période de 12
mois se
terminant le 30 avril 2018. Cela ressemble à ce que
font
la plupart des oligopoles, qui déplacent le produit d'une
division à
l'autre et comptabilisent ce déplacement selon ce qui convient
le plus
à ceux qui sont en position de contrôle en ce qui a trait
aux impôts et
à d'autres choses du genre.
L'achat par le Fonds Noranda du concentré de
zinc de Glencore
pendant ces douze mois ne se fera plus à taux fixés
établis par contrat
mais selon les prix en vigueur sur le marché. Les termes exacts
du
déplacement et du prix du concentré de zinc qui entre
à la raffinerie
et de l'achat subséquent par Glencore du métal de zinc
sont appelés des
secrets commerciaux et ils ne font pas l'objet d'un examen public.
L'approvisionnement en concentré de zinc a
baissé en général alors
que les oligopoles miniers ont fermé plusieurs mines de zinc,
détruisant les conditions de vie et de travail des travailleurs
et des
communautés dans plusieurs pays. Le Fonds Noranda suggère
dans ses
déclarations aux travailleurs et à la presse qu'il va
probablement
payer
plus
cher pour le concentré de Glencore maintenant que les tarifs
vont être
« établis par le marché » et que le
transfert subséquent du métal de zinc
au même Glencore pourrait ne pas être aussi lucratif. Toute
cette
manipulation et tous ces palabres ont pour but d'attaquer les
travailleurs de CEZinc et leur réclamation à la valeur
nouvelle qu'ils
produisent.
On demande aux travailleurs
de faire toujours plus les frais de
problèmes qui proviennent du système désuet de
contrôle privé des
forces de production modernes qui sont entièrement
socialisées. Le
refus de reconnaître la contradiction fondamentale qui
déchire
l'économie socialisée est voilé par cette
façon de présenter les problèmes et les crises
économiques récurrentes comme s'ils étaient des
phénomènes naturels, la
soi-disant main invisible du marché qui finira bien par tout
régler une
fois qu'on aura abaissé les conditions de vie et de travail de
la
classe ouvrière et détruit des secteurs entiers de
même que des
économies et des communautés entières. Pendant ce
temps-là, la
collusion et le
conflit entre les oligopoles mondiaux pour le profit, la domination et
l'édification d'empire entraînent le monde vers une crise
économique
catastrophique et une autre guerre mondiale.
Les manoeuvres utilisées pour arracher des
concessions aux
travailleurs de CEZinc et à d'autres travailleurs afin de verser
encore
plus de richesse sociale dans les coffres des propriétaires et
de ceux
qui contrôlent les oligopoles ne vont résoudre aucun des
problèmes
auxquels le secteur minier et du raffinage font face. Elles ne sont pas
faites pour régler les
véritables problèmes qui
affectent l'économie, lesquels proviennent du fait que son
caractère
est social mais son contrôle privé. Il faut comprendre
aussi qu'un des
principaux problèmes qu'engendre cette contradiction entre les
forces
sociales de la production et leur contrôle privé par des
forces
rivales, c'est
celui de la réalisation (la vente) du produit social que les
travailleurs produisent. La lutte qui se mène entre les
oligopoles pour
réaliser (vendre) leur produit social possédé et
contrôlé de façon
privée est une lutte dévastatrice qui est un des grands
facteurs
causant les crises économiques récurrentes dans le
système impérialiste
actuel.
Dans ce contexte, la lutte des métallos pour
leur unité et leur
dignité et celle de la classe ouvrière est une lutte
juste et
nécessaire que tous doivent appuyer et mener. En même
temps, la classe
ouvrière organise ses forces, bâtit ses institutions et
développe sa
conscience sociale afin de remplir son obligation historique de fournir
une nouvelle
direction de l'économie qui résout sa contradiction
fondamentale entre
son caractère social et son contrôle privé.
Le Canadien Pacifique utilise de plus en
plus ses employés de
bureau pour conduire les trains
Le CP et le gouvernement fédéral doivent
rendre des comptes de
leurs attaques contre les travailleurs
et les communautés ferroviaires
- Pierre Chénier -
Les travailleurs du rail et les
communautés traversées par les
chemins de fer sont sous le coup de pratiques non sécuritaires
des entreprises, qui menacent leur bien-être et leur
sécurité.
La Conférence
ferroviaire de Teamsters Canada souligne que le Canadien Pacifique (CP)
force de plus en plus souvent ses employés de
bureau à devenir mécaniciens de locomotive et chefs de
train. Cette pratique a littéralement explosé ces
derniers temps. Un employé du CP, sous couvert de l'anonymat, a
raconté aux médias comment le CP lui a imposé de
devenir mécanicien de locomotive, le forçant à
faire des quarts de travail de plus de douze heures,
séparés par une période de huit heures. Le CP
admet qu'il utilise cette pratique de plus en plus. Il
essaie de la justifier comme étant une façon de faire
comprendre à son personnel de bureau la réalité du
transport ferroviaire et une réponse à ce qu'il appelle
« la difficulté de recruter et de garder le personnel
syndiqué ».
En fait, c'est la politique déclarée du
Canadien Pacifique de réduire son personnel, syndiqué et
non syndiqué, pour augmenter les profits de ses
propriétaires privés. On estime que sous le diktat de son
PDG américain Hunter Harrison, qui a occupé ce poste
pendant quatre ans et demi, le CP a réduit le nombre de ses
employés de 40 %, de 19,500 à 11,700, éliminant
environ 1500 emplois syndiqués tout en transportant à peu
près la même quantité de marchandises.
« Le Canadien Pacifique se vante de se
débarrasser de ses employés,
mesure son succès au nombre de gens dont il a réussi
à se débarrasser
puis se plaint d'avoir de la difficulté à garder ses
employés. Il y a
en effet des travailleurs qui décident eux-mêmes de
quitter le CP mais
c'est à cause de la gestion brutale qui est exercée par
la
compagnie, », a dit à Forum ouvrier Doug
Finnson, le président de la Conférence ferroviaire de
Teamsters Canada.
Auparavant, la formation d'employés de bureau
comme mécaniciens de locomotive et chefs de train faisait partie
de la préparation de la main-d'oeuvre scab pour attaquer les
luttes des travailleurs à la défense de leurs droits.
Cette pratique est maintenant devenue quelque chose de permanent afin
d'abaisser les standards de l'industrie, réduire les effectifs
syndiqués et briser les syndicats, et abaisser de façon
générale la réclamation des travailleurs du rail,
en tant que collectif, à la valeur qu’ils produisent. Cela
accroît la réclamation des propriétaires
privés des entreprises ferroviaires à la valeur qui est
produite, ce qui est le but visé ouvertement par l’oligopole
ferroviaire.
La formation et la sécurité
sont compromises
Les employés de bureau reçoivent une
formation très inférieure à celle des
mécaniciens de locomotive et des chefs de train
syndiqués. Le Bureau de la sécurité des transports
(BST) rapporte qu'un employé de bureau n'a besoin que de 20
voyages de formation pour devenir chef de train alors qu'il en faut
environ 70 à un travailleur syndiqué travaillant sur les
trains à temps plein. Une fois qualifié pour être
chef de train, le travailleur syndiqué doit travailler pendant
un minimum de deux ans avant d'entreprendre une formation de
mécanicien de locomotive alors qu'il n'existe aucun
prérequis de ce genre pour les employés de bureau.
En plus, les mécaniciens de locomotive et les
chefs de train doivent faire des voyages préliminaires avec des
équipages locaux avant de s'engager sur une route nouvelle afin
d'en connaître les particularités. Les employés de
bureau ne sont pas tenus de le faire et sont autorisés à
s'évaluer eux-mêmes et à décider s'ils sont
prêts à prendre en main de nouvelles routes. Ces pratiques
régressives étendent la portée de la politique
d'autorèglementation des entreprises ferroviaires qui a
été mise en oeuvre au Canada depuis les années du
gouvernement libéral de Jean Chrétien.
Chose encore plus importante, les employés de
bureau qui opèrent les trains, lesquels sont toujours de plus en
plus longs et de plus en plus rapides, se retrouvent dans une situation
un à un avec leurs supérieurs. CP veut que les
travailleurs soient laissés à eux-mêmes, sans
défense organisationnelle et sans normes syndicales, ce qui
permet à la compagnie de tourner les coins ronds et d’abaisser
le niveau des pratiques opérationnelles du secteur. Si les
employés de bureau veulent soulever que les conditions sont non
sécuritaires pour eux-mêmes et les communautés
qu’ils traversent et faire des refus de travail sur la base de ces
préoccupations, ils se retrouvent seuls face à leurs
supérieurs.
Les liens organisationnels qui unissent les travailleurs
en un front commun à la défense de leurs droits et qui
sont vitaux à leur capacité de prendre position ont
été grandement affaiblis et détruits dans
plusieurs cas. Les employés de bureau sont
particulièrement touchés, privés de la force d’un
collectif qui est déterminé à défendre les
droits de tous et qui force la compagnie à respecter les normes
et les pratiques acceptées.
Tout ceci a pu se produire parce que le gouvernement
fédéral renie sa responsabilité d'assurer la
sécurité des travailleurs et des communautés
ferroviaires. L’État est devenu un instrument de la
restructuration antisociale dangereuse du CP. Le gouvernement fait
semblant de ne pas voir les signes avant-coureurs, déclarant
avec une hypocrisie libérale typique que les choses vont bien et
que la situation est équilibrée, et comment pourrait-il
en être autrement quand les profits s’empilent pour les
propriétaires privés et que la valeur en bourse est en
train d’atteindre des niveaux record. Puis la catastrophe se produit,
comme ce fut le cas à Lac-Mégantic et vous les voyez tous
courir pour se cacher derrière des excuses pathétiques.
On a appris que le Canadien
Pacifique a soumis à Transports Canada son programme de
formation de ses employés visant à en faire des
mécaniciens de locomotive et des chefs de train. Le CP a fait
valoir que son programme ne constituait pas un changement de nature
opérationnelle et ne requiert donc pas une évaluation des
risques. Et Transports Canada d'acquiescer. Après tout,
les oligopoles ferroviaires sont autorisés à
s’autorèglementer. C’est eux qui savent ce qui est bon pour les
travailleurs et les communautés ferroviaires, disent-ils.
Autrement dit, c’est eux qui savent le mieux comment améliorer
les profits de leurs propriétaires privés, et, selon leur
vision impérialiste, c’est justement pour cela que les chemins
de fer sont faits.
La classe ouvrière considère qu’il est
inacceptable que le gouvernement canadien ne soit pas intervenu pour
interdire cette pratique non sécuritaire du CP et se pavane en
disant que la sécurité ferroviaire est sa
préoccupation première. On doit en conclure que c’est le
profit privé de l’oligarchie financière qui est la
véritable préoccupation du gouvernement et que l’objectif
des oligarques d’un profit impérialiste sans restriction est
maintenant directement aux commandes du pouvoir politique.
Les pratiques du CP et l’approbation que leur donne
Transports Canada sous la bannière de
l’autorèglementation de la compagnie constituent une
préparation objective à de nouveaux accidents, si on peut
les qualifier d’accidents, et à des désastres encore plus
grands. Les travailleurs réclament quant à eux que tous
les mécaniciens de locomotive et tous les chefs de train doivent
être formés selon les plus hauts standards professionnels
et représentés par un collectif de défense
organisé qui défend leurs intérêts, en
opposition aux intérêts étroits de ceux qui sont en
position de contrôle, dont l’objectif est l’atteinte de profits
toujours plus grands.
On blâme les travailleurs et non
l’objectif impérialiste qui est aux commandes
Le CP est aux premières lignes de la demande des
oligopoles ferroviaires d’avoir accès aux enregistrements des
enregistreurs audio-vidéo qui sont installés à
bord des trains afin d’espionner chaque geste et chaque parole des
travailleurs. CP offre même de payer pour l'installation de ces
systèmes si l’État lui donne accès sans
restriction aux enregistrements. Présentement, selon la loi,
seul le Bureau de la sécurité des transports peut avoir
accès aux enregistrements lorsque des accidents se produisent.
Le CP veut en faire un instrument d'espionnage et de
criminalisation des travailleurs. Les oligopoles veulent blâmer
le comportement des travailleurs pour les accidents et non leur propre
course antisociale et irresponsable au profit impérialiste qui
se fait aux dépens de la sécurité.
Utilisant les fonds de la compagnie, le CP a
lancé une campagne publicitaire anti-travailleurs pour
promouvoir l’espionnage des travailleurs et suggérer que c’est
leur mauvais comportement qui est la cause des accidents:
« Notre industrie et les gens responsables de la
règlementation ont
l'obligation de prendre toutes les mesures à leur portée
pour améliorer
la sécurité des communautés ferroviaires. Le
recours effectif aux
caméras filmant ce qui se passe à l'intérieur des
trains va permettre
de mener des enquêtes lorsque des incidents se produisent et
permettre
aux entreprises et régulateurs ferroviaires de réduire de
façon
proactive les comportements non sécuritaires, comme les
falsifications,
l'utilisation des téléphones cellulaires, le sommeil
pendant les heures
de travail et le non respect d'autres règles et
règlements essentiels à
la sécurité, avant que les incidents se
produisent. »
Contrairement aux allégations anti-travailleurs
du CP, il n’existe pas d’exemples dans les multiples rapports
d'enquête du Bureau de la sécurité des transports
sur les accidents ferroviaires où le comportement du travailleur
est blâmé comme la cause d’un accident. Non seulement le
CP blâme-t-il le comportement des travailleurs pour se
disculper lui-même, mais il suggère que les travailleurs
se livrent à des pratiques frauduleuses qui mènent
à des accidents. Ces calomnies anti-travailleurs d'un grand
employeur dont l’objectif n’est pas la sécurité mais le
profit impérialiste sont inacceptables.
Le gouvernement fédéral, avec grande hypocrisie, n’a pas
dénoncé cette campagne anti-travailleurs et semble
accepter cette fraude à l’effet que le CP cherche à
prévenir les accidents de façon proactive! Oui, c’est
effectivement proactif ! C’est de la criminalisation proactive, c’est
une campagne de peur, une supervision intrusive et de l’espionnage
proactifs, avec des mesures disciplinaires qui planent au-dessus des
têtes des travailleurs pour chaque mot, chaque geste, chaque
pensée qu’ils ont au travail. Leurs mots et gestes vont
être sujets à interprétation, en particulier ceux
provenant de travailleurs qui soulèvent le problème de
pratiques non sécuritaires de la compagnie ou même qui
bâillent de fatigue. Cela va rendre la vie insupportable aux
équipages, déjà soumis aux mesures disciplinaires
quand ils soulèvent des questions de sécurité et
qui souvent travaillent déjà dans des conditions
d'épuisement.
Cette attaque du CP, qui cherche à
détourner l’attention de son propre objectif non
sécuritaire du profit impérialiste sans restriction, est
une attaque contre la dignité des travailleurs et contre leur
sécurité et leurs conditions de travail qui sont les
conditions mêmes de la sécurité des
communautés ferroviaires. Les travailleurs ferroviaires ont
averti solennellement le ministère des Transports de ne pas
changer la loi pour rendre « légal » encore plus de
harcèlement et de criminalisation contre les travailleurs
ferroviaires.
Forum ouvrier
considère que ces attaques contre la dignité et les
conditions de travail des travailleurs ferroviaires sont des attaques
contre tous les travailleurs, les communautés ferroviaires et la
société. Les travailleurs doivent intensifier leur
travail d’organisation et leur résistance et ne pas permettre
que ces choses-là passent.
Le gouvernement de Nouvelle-Écosse
décrète la convention collective des enseignants
Les travailleurs rejettent
le diktat gouvernemental
et la violation des droits !
Manifestation des enseignants devant le parlement à Halifax
pendant leur grève d'une journée,
le 17 février 2017
Le mardi 21 février, le gouvernement
libéral de la Nouvelle-Écosse a adopté le projet
de loi 75, le Teachers' Professional Agreement and Classroom
Improvements Act, (la Loi établissant l'entente
professionnelle des enseignants et
visant des améliorations dans les classes) qui impose une
convention
collective
aux 9300 enseignants de la province sans leur consentement. Le
Syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse va intenter une
poursuite en cour contre la Loi. De la
manière la plus cynique, le premier ministre de la
Nouvelle-Écosse
Stephen McNeil a déclaré lors du débat sur le
projet de loi que « cette
loi va permettre aux enseignants de faire entendre leur
voix ».
Les enseignants ont rejeté trois ententes de
principe en 14 mois, chaque fois sous la menace de se voir imposer une
convention, parce que ces ententes ne traitaient pas des questions
clés de la taille et de la composition des classes ou des
salaires. Les enseignants et les travailleurs de l'éducation,
auxquels se sont joints les parents et les étudiants, ont
refusé de se soumettre aux menaces de fermeture d'écoles
et de lockout contre les étudiants et se sont unis pour affirmer
leur droit de dire Non ! Cela montre clairement que les travailleurs de
la Nouvelle-Écosse ne se soumettront pas au chantage.
Ils n'accepteront pas non plus les conseils et les
commissions que le gouvernement dit vouloir établir en vertu de
la convention collective décrétée pour «
améliorer les conditions dans les classes ». Ce sont des
moyens qui sont utilisés pour détourner l'attention des
demandes spécifiques que les travailleurs mettent de l'avant,
soit la réduction et le plafonnement de la taille des classes et
un meilleur appui pour les étudiants ayant des besoins
spéciaux. Le fait que le gouvernement ait mis à
exécution sa menace de décréter la convention des
enseignants montre une fois de plus qu'il refuse de traiter des
problèmes concrets que la situation recèle. En ayant
recours au diktat pour imposer un ordre du jour
d'austérité antisociale, le gouvernement McNeil a
démontré une fois de plus qu'il n'est pas apte à
gouverner.
La décision d'imposer la convention collective
est vengeresse et
inacceptable et a suscité une opposition
généralisée. Le vendredi 17
février, les enseignants et les travailleurs de
l'éducation ont tenu leur première grève
d'envergure provinciale dans
l'histoire de la
Nouvelle-Écosse pour défendre l'éducation
publique et protester
contre la décision du gouvernement libéral de la
Nouvelle-Écosse de
décréter par loi leur convention collective.
Amherst
Richmond
Falls River
Iona
10 000 personnes manifestent
à Halifax
La plus grande convergence a eu lieu à Halifax
où quelque 10 000
personnes ont marché jusqu'à l'Assemblée
législative de la
Nouvelle-Écosse au moment même où des membres de
l'Assemblée qui siègent sur le Comité des
modifications législatives
entendaient des témoins.
Quatre cents personnes, dont des parents, des
professeurs, des
enseignants et des gens d'autres milieux se sont inscrits pour prendre
la parole devant le comité mais le gouvernement a accepté
d'entendre
seulement 80 témoins. La Nouvelle-Écosse a une
tradition unique en ce
qui concerne la législation en vertu de laquelle les citoyens
peuvent s'exprimer et proposer des amendements directement aux projets
de loi débattus devant le Comité des modifications
législatives. Quand
ils ont essayé de le faire massivement, le gouvernement a
utilisé sa
majorité pour limiter ce mécanisme. Durant les
présentations, les
témoins ont parlé avec éloquence des conditions
d'apprentissage pour
leurs enfants qui doivent être améliorées et de
leur appui ferme aux
enseignants. D'autres se sont opposés aux attaques contre les
droits
des travailleurs et ont parlé de l'hypocrisie du gouvernement
libéral
qui a critiqué le gouvernement du NPD d'avoir aboli le droit de
grève
des paramédics alors qu'il fait la même chose maintenant.
Manifestation
à
Halifax,
le 20 février, contre
l'adoption du projet de loi 75
Forum ouvrier
salue la
résistance des travailleurs de
Nouvelle-Écosse qui ne se relâche pas. Nous nous joignons
aux travailleurs qui dans tout le pays demandent que le gouvernement de
Nouvelle-Écosse retire la convention qu'il a imposée aux
enseignants et aux travailleurs de l'éducation et cesse de
tenter de décréter les salaires et les conditions de
travail des travailleurs du secteur public qui dispensent les services
vitaux dont dépend le bien-être des gens de
Nouvelle-Écosse.
Réunions sur l'avenir de la
foresterie en Colombie-Britannique
Défendons nos emplois, nos forêts
et nos communautés!
Forum communautaire
organisé par le
Comité Debout pour le Nord à Prince George le 12 avril
2014
Les travailleurs et leurs alliés organisent des
discussions
communautaires alors que nos emplois, nos forêts et les
communautés
sont confrontés à des menaces de fermetures d'usines,
à un manque de
gouvernance forestière, à des entreprises
forestières délinquantes, à
des pénuries de bois, à l'augmentation des exportations
de billots, à
un
marché d'exportation peu fiable vers les États-Unis et
à d'autres
problèmes.
La discussion va se pencher sur la façon de
faire avancer les
choses pour que l'économie soit plus diversifiée, pour
que la valeur
ajoutée reste ici au Canada où elle est produite et pour
que les
travailleurs, les communautés, les Premières Nations de
même que les
entreprises et entrepreneurs petits et moyens aient plus de pouvoir et
plus de
contrôle sur l'avenir de la foresterie en Colombie-Britannique.
Rencontres sur l'Entente sur le bois d'oeuvre, le
commerce et
l'avenir de la foresterie en Colombie-Britannique
Prince George
Lundi 13 mars -- 19 h
1-306, collège New Caledonia
Mackenzie
Mardi 14 mars -- 19 h
Centre des loisirs de Mackenzie
Quesnel
Mercredi 15
mars -- 19 h
Centre des arts et loisirs - 500 N. Star Road
Williams Lake
Jeudi
16
mars
--
19
h
Centre
culturel
et
artistique
de
la
région
centrale
de Cariboo, 90-4e
Avenue N.
Facebook
Orateurs :
Ben Parfitt, analyste forestier, Centre
canadien de
politiques alternatives ; Comité Debout pour le Nord ;
représentants
autochtones et représentants de syndicats forestiers.
Les rencontres de Prince George, Mackenzie et Quesnel
sont organisées par le Comité Debout pour le Nord.
La rencontre de Williams Lake est organisée par
la Société de
conservation Cariboo Chilcotin, le Conseil des Canadiens et la
section 1-425 du Syndicat des Métallos.
Appuyé
par : Syndicat des employés
du gouvernement de la
Colombie-Britannique (BCGEU); Association des professeurs du
collège New
Caledonia; Conseil du travail de la région nord et du centre;
Section
locale 9 des Travailleurs du public et du privé (PPWC);
Travailleurs du
public et du privé (national); Association des
employés professionnels; Unifor et Section locale 1-424 du
Syndicat des
Métallos.
NUMÉROS
PRÉCÉDENTS | ACCUEIL
Site web: www.pccml.ca
Email: forumouvrier@cpcml.ca
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