9 février 2017
Le recours à la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies contre les métallos
La LACC dénoncée comme un
vol légalisé
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Le recours à la Loi sur les arrangements avec les
créanciers des compagnies contre les métallos
• La LACC dénoncée
comme un vol légalisé
Qui contrôle
l'extraction des ressources et qui en bénéficie?
• Les travailleurs de l'uranium de la
Saskatchewan frappés par des mises à pied et d'autres
attaques - K.C. Adams
La résistance
des enseignants et des travailleurs de l'éducation à
l'offensive antisociale
• Les enseignants de
Nouvelle-Écosse se prononcent sur l'entente
de principe - Mira Katz
La lutte des
travailleurs des soins de santé pour aînés de Cold
Lake
• Les travailleurs défendent
leurs droits et la qualité des soins pour
les aînés - Peggy Askin
• Défendons les droits des
aînés et de leurs proches aidants
Le recours à la Loi sur les arrangements avec les
créanciers
des compagnies
contre les métallos
La LACC dénoncée comme un vol
légalisé
Lettre ouverte de Mike Da Prat,
président de la section locale 2251
du Syndicat des Métallos à Essar Steel Algoma
Dans sa lettre ouverte du 3
février, le
président de la section 2251 du Syndicat des
Métallos rappelle
l'histoire des occasions où ses membres ont fait face aux
procédures
de protection de la faillite en vertu de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
Mike y explique que les pouvoirs de police de
la LACC
ont été utilisés dans les deux premiers cas pour
effectuer de vastes
coupures dans la main-d'oeuvre et imposer des concessions aux
métallos,
ce qui est une forme de vol légalisé de ce qui appartient
de droit aux
travailleurs. Ces concessions et ces réductions de main-d'oeuvre
ont
été
imposées sans qu'il ne soit tenu compte du bien-être des
travailleurs
concernés ou de l'impact qu'elles allaient avoir sur
l'économie et la
communauté de Sault Ste. Marie.
Les coupures et les
concessions ont été faites pour résoudre un
problème à court-terme des oligarques investisseurs dans
le secteur de
l'acier, un problème lié à leur objectif d'obtenir
un taux de profit
constamment plus élevé. Elles n'ont pas été
faites dans le but de
résoudre les problèmes fondamentaux auxquels l'industrie
de l'acier
fait face,
lesquels proviennent de la contradiction entre son caractère
socialisé
et sa propriété et son contrôle qui sont
privés. Le caractère socialisé
de la production industrielle de masse moderne requiert une forme
moderne socialisée de propriété et de
contrôle et un objectif
consistant à servir les producteurs véritables et le
bien-être de tous
les membres de
la société de même que leur économie et leur
projet d'édification
nationale.
Mike écrit : « Notre section locale a
rencontré un certain nombre
des parties intéressées y compris celle qui s'est
retirée. Chacune de
ces parties, à l'exception d'une seule, voulait faire de grandes
coupures dans les emplois, dans la main-d'oeuvre et les avantages
sociaux dont ceux qui concernent nos retraités.
« Chacun d'entre eux a dit que la logique
derrière ces coupures qui
seraient permanentes était de créer une entreprise
viable qui survivrait au prochain ralentissement. Cette logique
n'est rien d'autre qu'un mythe pour tromper les travailleurs et leur
faire consentir de grands sacrifices pour le profit
immédiat de ces
gens-là. »
Mike démontre que dans chaque cas, la LACC n'a
pas produit une
entreprise viable capable de survivre au prochain ralentissement mais
encore plus de vol légalisé, de crises et
d'attaques contre
les producteurs véritables, leur communauté et
l'économie canadienne.
En 2001, Algoma Steel a émergé de la restructuration
en vertu
de la LACC alord que les travailleurs avaient été
forcés de
faire des concessions et de subir de vastes coupures de main-d'oeuvre.
Mike décrit ainsi la situation qui a
été vécue en 2007 pendant une
période de croissance de l'économie juste avant que
n'explose la crise
de 2008 : « La compagnie a été
vendue ; en plus de riches
dividendes, les prêteurs et les détenteurs d'obligations
ont fait de
grands profits. Suite à la vente, la compagnie a
contracté des dettes énormes, au point où quand le
marché lui a fait défaut, celle-ci, qui s'appelait
maintenant Essar Steel Algoma, a dû
être
restructurée.
« En 2013, nous avons fait des concessions
et en 2015 nous nous
sommes retrouvés une fois de plus sous la LACC. De toute
évidence, il y
a un pattern qui a émergé. Il n'y a pas de solution
à long terme. Le
mieux que nous puissions espérer faire, c'est négocier de
façon à
stabiliser la compagnie avec des clauses de rétablissement
et des améliorations contractuelles qui vont permettre aux
employés de
se préparer à des négociations
prématurées ou à d'autres incursions
dans la LACC selon les conditions du marché.
« Les discussions que la section locale 2251
a tenues avec les
parties intéressées et les propositions que la compagnie
a déposées
visent un seul but. Elles sont conçues pour qu'une
entité achète
les actifs et les vende à une autre partie avec de
grands
profits. Pour faire cela, ils doivent dépouiller les
travailleurs et
les retraités
de tout ce pour quoi ils ont travaillé toute leur vie.
» ( le souligné est de nous)
Dans le monde entier, l'accroissement de la
productivité des usines d'acier a signifié moins de
travailleurs
produisant des quantités similaires d'acier. Cependant,
l'investissement accru dans la valeur transférée fixe (
les machines,
les ordinateurs, etc.) a exercé une pression à la baisse
sur le taux de
profit. En essence, chaque tonne d'acier
qui est produite contient plus de valeur transférée (la
vieille valeur
déjà produite) des machines et des matériaux en
comparaison avec moins
de nouvelle valeur produite par les métallos actifs.
L'investissement
d'une plus grande quantité de richesse sociale produit un profit
plus bas. Le profit provient de la nouvelle valeur et non de la vieille
valeur
existante transférée des machines et des matériaux
qui sont consommés
dans le processus de production. Il en résulte une chute du taux
de
profit, lequel est le ratio entre la richesse sociale investie et la
quantité de valeur ajoutée qui est créée au
sein de la valeur nouvelle
que les
métallos produisent. La pression à la baisse sur le taux
de profit est
en contradiction
avec l'objectif des oligopoles de l'acier et de leurs riches
investisseurs. Leur objectif est celui d'un taux de profit en constante
augmentation ; leur objectif n'est pas la production de l'acier
pour
l'édification nationale afin de satisfaire aux besoins et au
bien-être
du peuple.
Les oligopoles de l'acier et les investisseurs
n'ont
aucune solution à ce dilemme d'un taux de profit qui chute autre
que
d'attaquer les métallos et de saccager l'économie. La
contradiction qui
existe naturellement entre la production moderne socialisée et
l'objectif étroit du profit privé requiert des solutions
réelles
nouvelles. Ce n'est pas
une solution que d'attaquer constamment les salaires, les avantages
sociaux et les pensions des travailleurs et des salariés, de
redistribuer les actifs d'un oligarque à l'autre selon qui a le
dessus
dans la LACC et de détruire périodiquement les forces
productives pour
repartir de nouveau.
Ces attaques ne peuvent pas être des solutions
parce qu'elles ne
reconnaissent pas le problème fondamental à savoir qu'un
secteur
complètement socialisé de l'économie tel que la
production industrielle
de masse de l'acier ne peut pas être opéré sans
qu'il y ait
planification et contrôle de l'offre pour qu'elle comble la
demande,
sans qu'on
contrôle le prix de marché de l'acier au sein d'une
économie et d'un
projet d'édification nationale en particulier comme ceux du
Canada, des
États-Unis, du Mexique ou de tout autre pays souverain. Pour que
cette
contradiction soit résolue, il faut que les producteurs
véritables, la
classe ouvrière, règlementent par le biais des
institutions
d'État la
quantité d'acier produit et importé et son prix de
marché en conformité
avec la demande apparente et le prix de production en vigueur au sein
de son économie souveraine particulière. Le prix de
production doit
comprendre un taux moyen de profit et des salaires, avantages sociaux
et des pensions à un standard canadien qui sont acceptables aux
métallos et aux employés salariés.
Qui contrôle l'extraction des
ressources et qui en bénéficie?
Les travailleurs de l'uranium de la Saskatchewan
frappés par des mises à pied et d'autres attaques
- K.C. Adams -
Les communautés du nord de la
Saskatchewan et des Prairies souffrent de l'absence de contrôle
sur leur économie de base et de leur dépendance à
la vente des ressources à l'étranger au détriment
de l'investissement de la valeur chez eux afin de diversifier
l'économie.
Les travailleurs et les communautés locales de
la Saskatchewan et
des Prairies souffrent aux mains du modèle économique en
vigueur au
Canada de dépendance aux exportations de matières
premières. Les
oligopoles qui contrôlent l'économie refusent d'investir
la valeur
ajoutée que les travailleurs produisent dans la reproduction
élargie
des
économies locales. Ce refus de diversifier et de renforcer
l'économie
des Prairies la rend vulnérable à la perturbation
provenant de facteurs
que les travailleurs ne contrôlent pas.
Cameco Corporation, l'entreprise qui contrôle
presque tout le
secteur de l'uranium, vient d'annoncer la mise à pied
de 120
travailleurs dans ses usines et ses usines de McArthur River, Key Lake
et Cigar Lake dans le nord de la Saskatchewan. Ces trois installations
vont poursuivre leurs activités avec une production
réduite de la part
de 1100 travailleurs. Les travailleurs mis à pied
s'ajoutent aux 500
travailleurs qui ont été mis à pied de
façon permanente l'an dernier
lorsque la compagnie a arrêté la production à sa
mine et à son usine de
Rabbit Lake.
La mine de Rabbit Lake, qui appartenait au début
à l'État, a
commencé ses opérations en 1975 avec 600
travailleurs et était à ce
moment-là la deuxième plus grande mine-usine d'uranium au
monde.
L'évaluation la plus récente fait état de 28
millions de kilogrammes
d'uranium récupérable dans les entrailles du site inactif
de cette installation qui a été privatisée. Une
fois extraite et
traitée, cette ressource naturelle vaudrait des milliards de
dollars.
Cameco a dit que 150 travailleurs vont maintenir la mine et
l'infrastructure de Rabbit Lake en état de fonctionner en vue
d'une
reprise possible des activités « lorsque les conditions et
les prix sur
le marché vont
reprendre ». En 2015, les travailleurs des mines et des
usines de
Cameco dans le bassin d'Athabasca, notamment à l'usine de
McClean Lake
que contrôle Denison Mines, ont produit 18 % de
l'uranium raffiné
mondial.
Cameco a également annoncé qu'il va
s'attaquer aux conditions de
travail, aux salaires et aux droits des travailleurs qui restent
à la
mine et à l'usine. La compagnie va changer
unilatéralement les horaires
de travail dans les mines éloignées et rendre plus
difficile aux
travailleurs de se rendre au travail et d'en revenir. Elle entend
mettre fin à
son service aérien pour les employés de Cameco de
l'Île-à-la-Crosse, La
Loche et Beauval. Les travailleurs qui vivent dans ces
communautés ou
près d'elles devront maintenant se rendre par leurs propres
moyens à La
Ronge ou à Buffalo Narrows pour prendre l'avion pour se rendre
aux
mines. On n'a qu'à regarder la carte pour comprendre à
quel
point ce sera difficile et coûteux. Les mises à pied et
les changements
d'horaires et de conditions de déplacement vont rendre la vie
très
difficile aux travailleurs du Nord dont les communautés sont
principalement Dene (Chipewyan), Cries (Woodland) et formées
d'autres
établissements autochtones et Métis.
Cameco menace aussi d'abolir la
prime de 10 % que touchent
présentement les travailleurs qui oeuvrent dans les
installations de la
compagnie qui sont les plus au nord. Utilisant le jargon antiouvrier
typique de l'oligarchie financière, Cameco écrit que
« la prime en
vigueur depuis 2008 fait l'objet d'un examen qui va servir
à déterminer si elle est toujours appropriée dans
les conditions du
marché du travail actuel ». Les dirigeants de Cameco
se réfèrent ainsi
de manière insensible à la situation actuelle où
les emplois ont été
éliminés dans d'autres secteurs importants de
l'économie des Prairies
comme l'extraction du pétrole et du gaz, du charbon et de la
potasse
et même dans la foresterie, ce qui ajoute à
l'insécurité et aux
souffrances des travailleurs de l'uranium mis à pied et des
autres
travailleurs et à leur vulnérabilité aux attaques
contre leurs droits.
L'oligarchie financière internationale
possède et contrôle Cameco
par le biais de ses actions à la bourse de New York et Toronto.
L'oligopole actuel était initialement constitué de deux
entreprises
d'État contrôlées par les gouvernements de la
Saskatchewan et fédéral.
Un processus tortueux de vente menant à la privatisation a
débuté
en 1988.
Les propriétaires institutionnels de la
compagnie, qui pour la
plupart ne vivent pas en Saskatchewan, réclament la plus grande
part de
la valeur ajoutée que les travailleurs produisent. La plus
grande
partie de cette valeur est retirée de l'économie des
Prairies. Une
partie de la valeur ajoutée que produisent les travailleurs de
Cameco a
servi à
acheter d'autres mines et usines d'uranium aux États-Unis et au
Kazakhstan et à extraire de l'or au Kirghizistan et en Mongolie
par le
biais d'une société dérivée appelée
Centerra Gold Inc. Cette valeur
exportée enrichit les oligarques mondiaux et profite à
leur édification
d'empire mais ne renforce pas l'économie du nord de la
Saskatchewan.
La crise dans le secteur de l'uranium
Cameco a annoncé ces nouvelles mises à
pied et celles de l'année
dernière dans le contexte de la chute brutale de la demande et
du prix
de marché mondial de l'uranium. Les exportations vers le Japon
ont été
perturbées suite au désastre du tremblement de
terre/tsunami de 2011
qui a détruit la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi
qui
est contrôlée par le Tokyo Electric Power Company Holdings
Inc (TEPCO).
Avant le tsunami de 2011, le prix mondial à la livre de
l'uranium était
de 72 $ US mais il est maintenant tombé
à 26 $ US.
La semaine dernière, TEPCO a
déclaré un cas de force majeure et
annulé les années qui restaient à son contrat
d'achat d'uranium de
Cameco d'une valeur de 1,3 milliard $. Cameco a rejeté
l'annulation et
est en train de préparer une poursuite en cour. Le contrat
à long terme
qui va jusqu'à 2018 a été conclu avant le
désastre du tsunami et à des prix bien supérieurs
à ceux d'aujourd'hui.
TEPCO veut annuler le contrat pour les années qui restent et la
quantité de produit social qu'il s'est engagé à
acheter parce que ses
besoins en uranium n'ont pas repris. Ses 12 centrales
nucléaires sont
maintenant fermées. Seules deux centrales nucléaires au
Japon sont
toujours en fonction dans le contexte de l'opposition
populaire
grandissante à l'énergie nucléaire compte tenu des
dangers sismiques
qui sont inhérents à la géologie du Japon.
Plusieurs de ces centrales
sont construites sur et près des zones sismiques et au niveau de
la mer
pour avoir un accès aisé à l'eau. C'est le cas de
la centrale de
Fukushima
qui a été détruite par le tsunami de 2011, ce
qui a mené à de hauts
niveaux de radiation qui se sont répandus sur de grandes
distances.
La question de qui contrôle l'extraction des
ressources
et qui en bénéficie
Le bassin de l'Athabasca, qui contient probablement les
dépôts
d'uranium les plus riches et les plus aisément
récupérables de la Terre
Mère, est situé en plein territoire traditionnel des
nations Dene et
Cries. L'histoire orale ancienne dans le langage Na-Dené (aussi
appelé
Athabaskan) décrit la géographie des dépôts
d'uranium et
explique comment éviter les régions les plus actives et
dangereuses. Pendant des
milliers d'années, les zones riches en uranium où la
surface du grès
est mince et luit parfois la nuit ont été décrites
comme des « zones
mortes », des « endroits où on ne va
pas »
que les chasseurs, les
fureteurs et les voyageurs doivent éviter.
Le contrôle et
l'exploitation d'une ressource naturelle pour le
bénéfice de l'oligarchie financière mondiale est
rien moins que
criminel, régressif et intolérable dans un Canada
moderne. Ces
ressources appartiennent aux peuples autochtones en coopération
fraternelle avec la classe ouvrière du Canada, pour le
bénéfice de tous
et de l'intérêt
général de la société. En plus d'assurer
des emplois aux gens qui
vivent dans les communautés qui entourent le bassin de
l'Athabasca, la
valeur ajoutée que les travailleurs produisent par l'extraction
et le
traitement de l'uranium doit demeurer en grande partie dans les
économies locales du nord. Cette valeur ajoutée
énorme doit devenir la
base de la
reproduction élargie des économies du nord pour les
rendre viables,
diversifiées et aussi capables que possible de subvenir à
leurs besoins et de
survivre aux perturbations qui frappent quelque secteur en particulier.
Dans les conditions actuelles, la plus grande partie du
bénéfice
que tirent les régions du nord de la production de l'uranium par
les
travailleurs est constituée des salaires, des avantages sociaux
et des
pensions, soit la valeur reproduite. La valeur reproduite qui sert
à
maintenir et reproduire une section spécifique des travailleurs
n'est
jamais
suffisante pour assurer la reproduction élargie d'une
économie quelle
qu'elle soit. De plus, lorsqu'une économie n'est pas à
secteurs
multiples et sous le contrôle des vrais producteurs, même
la valeur
reproduite est quelque chose d'incertain comme le démontrent
bien les
mises à pied de Cameco.
La valeur ajoutée que les travailleurs
produisent doit, dans sa
plus grande partie, être remise dans l'économie et la
société et ne
doit pas leur être soutirée. Les populations du nord sont
privées de
cette valeur ajoutée, qui quitte leurs communautés
à l'état brut ou
quasi brut et ne peut ainsi leur apporter la sécurité et
un niveau de
vie moderne,
une infrastructure et une culture vibrante, surtout aux jeunes et aux
aînés. Il faut que cela change ! Pour contrôler
leur vie et leur
économie, les travailleurs et leurs alliés du nord
doivent s'organiser
pour affirmer leur contrôle sur la politique, le territoire, les
ressources naturelles et les secteurs de base de l'économie.
La résistance des enseignants et
des travailleurs de l'éducation
à l'offensive antisociale
Les enseignants de Nouvelle-Écosse se prononcent
sur l'entente de principe
- Mira Katz -
Manifestation des enseignants le 6 décembre 2016 pour rejeter la
tentative du gouvernement de Nouvelle-Écosse de
déterminer par législation les paramètres des
conventions collectives
Les 8 et 9 février, les
quelque 9300 enseignants, spécialistes,
administrateurs, orthophonistes, conseillers scolaires et psychologues
membres du Syndicat des enseignants de la Nouvelle-Écosse (NSTU)
se
prononcent sur la troisième entente de principe à avoir
été conclue
entre leur syndicat et le gouvernement libéral de
Stephen McNeil. Les deux premières ont été
rejetées à forte majorité.
Le vote se tient alors que les parents, les étudiants et le
public en
général en Nouvelle-Écosse expriment leur appui
à la position que
prennent les enseignants et le personnel de soutien en éducation
à
l'effet d'améliorer leurs conditions de travail et ainsi
contribuer à
l'amélioration
des conditions d'apprentissage des étudiants. En particulier, la
demande des enseignants d'avoir le droit de négocier la question
du
nombre d'élèves par classe et d'autres aspects de leur
tâche est
appréciée comme étant une façon de
défendre l'éducation publique face
aux efforts du gouvernement de sous-financer et privatiser le
système.
Le vote se
tient aussi au moment où le gouvernement de
Nouvelle-Écosse essaie de
forcer les enseignants et tous les travailleurs du secteur public de la
province à accepter des paramètres législatifs au
sujet de ce qui peut
et ne peut pas être négocié et les menace de
décréter leurs conventions
collectives s'ils refusent de le faire.
Dans la période menant au vote, les enseignants
ont beaucoup
discuté de l'entente de principe dans les médias, se
demandant si elle
reflète ce qui a été établi dans l'opinion
publique sur l'importance
d'améliorer les conditions de travail afin d'améliorer du
même coup les
conditions d'apprentissage. Quel que soit le résultat du vote,
les
enseignants et les
travailleurs de l'éducation de la Nouvelle-Écosse auront
laissé une
marque indélébile dans la province en refusant de
renoncer à leurs
demandes pour des améliorations dans le système
d'éducation public. Ils
ont montré que refuser de se soumettre au diktat et à la
fraude est la
première étape de l'affirmation des droits de tous.
Le gouvernement provincial intensifie son chantage
Après la conclusion de l'entente de principe
le 20 janvier, le
syndicat a demandé à ses membres de mettre fin à
leur grève du zèle en
vertu de laquelle les enseignants n'accomplissaient que leur
tâche
d'enseignement telle que stipulée dans leurs conventions
collectives.
Cependant, le gouvernement a jeté le
discrédit peu après sur
l'ensemble de l'entente de principe en interprétant publiquement
une de
ses clauses d'une façon intéressée qui ne
reflétait pas
l'interprétation qu'en fait le syndicat. Il s'agit de la clause
au sujet
de deux journées personnelles dont le gouvernement a dit
qu'elles ne
pourraient pas être utlisées par les enseignants et le
personnel de
soutien comme ils
l'entendent, ce qui nie le concept même de journée
personnelle. Même si
plusieurs professeurs avaient dit que l'inclusion de ces
journées était
une tentative de les acheter tout en ne traitant pas de la question de
la taille des classes, ils ont bien vu que même les clauses qui
ont
fait l'objet d'une entente entre leur syndicat et le gouvernement
n'étaient
pas respectées. Le syndicat a répondu à cela
le 27 janvier en reprenant
la grève du zèle, malgré l'entente de principe,
après avoir émis un
communiqué de presse cinglant intitulé « Les
enseignants ont perdu
confiance dans le premier ministre ».
Les présidents d'université en collusion
avec
le gouvernement provincial
Le 30 janvier, juste après que les membres
du Syndicat des
enseignants de la Nouvelle-Écosse aient repris leurs moyens de
pression, les présidents de cinq universités de la
province, Acadia,
Cape Breton, Mont Saint-Vincent, St. François-Xavier et
Sainte-Anne,
ont intenté une poursuite devant la Cour suprême de la
Nouvelle-Écosse
contre le syndicat et demandé une injonction sommant les
enseignants de
superviser les professeurs stagiaires, ce qu'ils ne font pas dans le
cadre de leur grève du zèle. Au lieu de blâmer le
gouvernement d'avoir
sapé l'entente de principe, les présidents ont
cherché à accroître la
pression pour que les enseignants capitulent. Ils l'ont fait de facon
particulièrement intéressée, prétendant
agir pour le bien des
professeurs stagiaires alors qu'en fait c'est la résistance des
enseignants qui défend leur profession.
Les enseignants, qui sont en position de grève
légale, ont refusé
de se soumettre et déclaré qu'ils ont le droit de
suspendre leur
supervision et ils ont rejeté la tentative des présidents
d'université
de leur dicter comment ils peuvent mener leur résistance.
L'Association
des professeurs d'université de la Nouvelle-Écosse (
ANSUT) a bien
démontré l'appui qui rêgne pour les enseignants de
la province en
appelant les universités à laisser tomber leur poursuite
et à cesser de
s'ingérer dans les négociations entre les enseignants et
le
gouvernement provincial. Le président de l'ANSUT, Marc
Lamoureux, a
qualifié la poursuite d'« intrusion d'une tierce partie
dans le
processus de
négociation collective ». « Nous devons nous
rappeler que le NSTU est
passé par toutes les étapes normales, y compris la
médiation, pour
obtenir une convention équitable et raisonnable », a
dit Lamoureux. Il
s'est aussi demandé pourquoi les universités intentent
une poursuite en
justice contre le NSTU et non contre le gouvernement
de la province.
La présidente du NSTU, Linda Doucet, a dit dans
une déclaration dans laquelle elle remercie les professeurs
d'université que « les membres du
NSTU
travaillant dans les écoles publiques ont pris cette position
pour
prévenir la détérioration accrue des conditions
d'apprentissage dans
nos écoles ». Elle a ajouté que « le
gouvernement doit accepter de
faire les investissements qui s'imposent depuis longtemps. Cela va
également améliorer les conditions de travail dans la
profession pour
ceux qui y oeuvrent maintenant et pour ceux qui vont s'y
joindre ».
Elle a dit que les présidents d'université s'attaquaient
aux droits de
tous les travailleurs de la Nouvelle-Écosse et que
l'érosion des droits
collectifs des enseignants, dont leur droit de négocier des
conventions
collectives équitables, allait en décourager plusieurs de
poursuivre
une carrière d'enseignants en Nouvelle-Écosse.
La lutte des travailleurs des soins de
santé pour aînés de Cold Lake
Les travailleurs défendent leurs droits et la
qualité
des soins pour les aînés
- Peggy Askin -
Manifestation au bureau de la société Points West Living
d'Alberta à Edmonton le 3 février pour demander la fin du
lock-out à Cold Lake et des attaques aux salaires et conditions
de travail
et aux conditions de vie des aînés
Les travailleurs du Centre de soins continus de Point
West Living à
Cold Lake en Alberta sont en lock-out depuis le 16
décembre 2016. Ils
luttent pour qu'il y ait un personnel suffisant, pour mettre fin aux
horaires arbitraires et pour que les employés
bénéficient d'une
formation et d'un programme de développement adéquats et
de salaires conformes à leurs qualifications et au travail
important
qu'ils font. Ils luttent pour des conditions de travail de niveau
canadien, ce qui est important pour assurer aux aînés les
conditions de
vie auxquelles ils s'attendent et qu'ils méritent.
Le Syndicat des employés provinciaux de
l'Alberta fait valoir que
les problèmes vécus au centre Points of Living de Cold
Lake sont chose
commune dans les centres de soins privés en Alberta et au
Canada. Le
laxisme qui caractérise les réglementations touchant aux
soins continus
permet à ces centres de continuer de maltraiter leurs
employés
et leurs résidents. Bien que des centres de santé
privés comme Points
West Living reçoivent des millions de dollars en subsides de
l'État,
ils ne sont pas tenus de respecter de hauts standards de soins aux
résidents et de conditions de travail. Ils ne sont même
pas tenus de
rendre public ce qu'ils font du financement qu'ils reçoivent de
l'État.
Points West a refusé
catégoriquement de négocier de bonne foi avec
ses travailleurs et les a mis en lock-out le 20 décembre
dernier.
Après 50 jours sur les lignes de piquetage, les
travailleurs continuent
de défendre leurs droits de même que les droits des
aînés qu'ils
soignent. Ils ont reçu l'appui massif des travailleurs, des
peuples
autochtones et de toute la communauté pour leur prise de
position à la
défense de leurs droits et de soins de qualité pour les
aînés.
Les travailleurs de Points West sont très
conscients que leurs
conditions de travail jouent un rôle important dans les
conditions de
vie des aînés. En défendant leurs droits, ils
défendent les droits de
tous. Sur le site web des travailleurs, « Les Humains de Cold
Lake »
l'un d'eux dit : « Non ce n'est pas facile. C'est une lutte
depuis
le début, et nous savions que ce serait le cas. Tout ce qui est
important dans la vie s'obtient en luttant. Changer la façon de
faire
d'un système privé à but lucratif est tout un
contrat. Nous ne visions
pas si haut au début, mais plus vous en apprenez sur le
système et plus
vous vous engagez dans le changement. Quand vous vous souciez vraiment
de
ceux qui ne peuvent pas se défendre eux-mêmes, alors vous
le faites en
leur nom. »
Les travailleurs saluent la détermination de ce
collectif de
travailleurs donnant des soins aux aînés à
défendre leurs droits et les
droits et la dignité des aînés, et à lutter
pour une communauté moderne
où l'amour social n'est pas simplement une abstraction mais un
acte
concret qui se reflète dans la façon dont la
société s'occupe de ses
membres
les plus vulnérables.
Étant ceux qui font le travail, les travailleurs
des soins aux
aînés sont les mieux placés pour savoir de quelles
conditions de
travail ils ont besoin et de quelles conditions de vie les
aînés ont
besoin. Les travailleurs eux-mêmes doivent avoir un mot
décisif à dire
sur leurs conditions de travail et sur les conditions de vie qu'ils
dispensent aux
aînés. Sinon, ce qui prévaut, c'est quelque chose
d'autre, qui fait
compétition et est complètement déconnecté
du travail sur le terrain,
tel le profit privé qui met en péril les droits et la
dignité des
travailleurs et des aînés qu'ils soignent.
Tout en oeuvre pour défendre les
droits et la dignité des aînés et
des
travailleurs qui les soignent ! Exigeons que Points West Living
cesse immédiatement
son lock-out et qu'il satisfasse les justes
revendications des employés !
Défendons les droits des aînés et
de
leurs proches aidants
Le
lock-out
des préposés de Points West est une plaie et une
régression pour la société albertaine
La détermination des travailleurs de Points West
à Cold Lake à
défendre leurs droits n'a pas seulement fait ressortir les
nombreux
problèmes vécus dans les établissements de Points
West Living en
Alberta mais une crise plus profonde dans le système de soins
aux aînés
de l'Alberta. Le système est embourbé dans la
régression et a besoin de
l'opposition déterminée des travailleurs et d'un ordre du
jour
progressiste pour changer la situation.
Les opérateurs privés se sont
accaparé les soins aux aînés pour
leurs propres bénéfices. La province fournit des fonds
pour soutenir
l'objectif du profit privé. Les opérateurs privés
comme Points West
Living empochent les fonds de l'État pour gonfler leurs profits
privés
sans aucune transparence ou responsabilité.
Des objectifs qui s'affrontent
La régression dans la société a
introduit l'objectif du profit
privé dans les soins des personnes âgées en
contradiction avec
l'objectif de fournir des soins de qualité aux
aînés. Si l'objectif de
Points West Living et d'autres comme lui est autre chose que des soins
de qualité pour les aînés, comme le profit
privé, pourquoi leur
fournit-on les fonds
publics de la province pour soutenir leurs profits privés en
contradiction avec l'objectif de fournir des soins de qualité
aux
aînés ?
Si l'objectif est autre chose que des soins de
qualité pour les
aînés, comme le profit privé, pourquoi le
gouvernement provincial
tolère-t-il et encourage-t-il cet objectif ? Il met
en péril les
droits et les conditions de vie des personnes vulnérables et
piétine
les droits et la dignité des travailleurs qui fournissent les
soins.
Cette
régression doit cesser !
Appuyons la juste lutte des travailleurs de Points West
Living à Cold Lake
La lutte des travailleurs de Point West Living à
Cold Lake a
relancé l'appel à restreindre la propriété
et le contrôle privés des
soins aux aînés, et à reconnaître et
défendre les droits des
travailleurs et des personnes sous leur garde.
En exigeant des conditions de travail modernes, dont
des
niveaux adéquats d'effectifs, les travailleurs prennent
l'initiative de
lutter pour des conditions qui sont tout à la fois leurs
conditions de
travail et les conditions de vie des personnes sous leur garde.
Avec le lock-out honteux de Points West Living à
Cold Lake et
l'utilisation de scabs, cela fait 9 fois que des travailleurs dans
des
établissements privés de soins continus sont mis en
lock-out ou forcés
de faire la grève depuis l'établissement en 2008 des
Services de santé
de l'Alberta.
Un système qui recule : la crise des soins
aux aînés en Alberta
Le rapport « Losing Ground : Alberta's Elder
Care Crisis » ( Un
système qui recule : la crise des soins aux
âinés en Alberta) publié
par l'Institut Parkland, compare le niveau de soins dispensés
dans les
établissements publics, privés et sur une base
bénévole. L'étude
constate que les installations publiques fournissent en
moyenne une heure supplémentaire de soins directs par rapport
à
d'autres types d'établissements. Les établissements
privés offrent des
niveaux de soins inférieurs à la moyenne selon toutes les
catégories du
personnel infirmier. C'est directement lié à leur
objectif du profit
privé.
L'étude, qui met à jour le rapport de
2013 de l'Institut Parkland, constate que même si les lits de
soins de longue
durée (LTC)
en Alberta ont augmenté de seulement 2,6 %
depuis 2010, le nombre
d'espaces désignés pour occupation (DSL) a
augmenté de 92,3 % et
représente
maintenant 40 % de tous les lits de soins aux
aînés. Les espaces DSL
sont moins réglementés que les lits LTC, fournissent
moins de services
et déplacent le fardeau de paiement pour les services sur les
aînés qui
ont besoin de soins. En même temps, comme c'est le cas partout au
pays,
les installations publiques sont fermées tandis que
les établissements organisés pour le profit privé
les remplacent.
Points West Living est l'un de ces opérateurs
privés en pleine
expansion. Il compte neuf installations en Alberta et achète de
plus
petits propriétaires. Au cours de l'année
précédant l'acquisition de
Connecting Care par Points West pour environ 100 millions $,
les
bénéfices de Points West ont augmenté
de 46 %,
passant de 864 593 $ en 2013
à 1 262 636 $ en 2014. On est
témoin d'un
processus qui se termine souvent par la vente aux oligopoles mondiaux
et leur prise de contrôle du secteur. Par exemple, Retirement
Concepts,
basé en Colombie-Britannique, a été vendu à
l'oligopole mondial
Anbang.
L'organisation Friends of Medicare a récemment
déclaré ce qui
suit : « Il est inacceptable de voir de nouveaux
fournisseurs privés
bénéficier de subventions de millions de dollars compte
tenu de comment
ils agissent [lock-outs et attaques aux droits des travailleurs et au
niveau de soins]. Nous croyons que le ministère de la
Santé
doit reconsidérer sa relation actuelle avec des fournisseurs
comme
Points West Living. »
Sandra Azocar, directrice générale de
l'organisation, a déclaré : «
Les patients développent une relation importante avec le
personnel de
soutien et les soignants, et ne doivent pas faire l'objet d'un cycle
continu de conflits de travail. C'est le résultat d'un
modèle de
financement qui a failli, qui n'est pas transparent alors que l'argent
du
trésor public est remis aux fournisseurs privés et qu'on
ne rend pas
compte d'où va l'argent qui est censé servir à
embaucher et à retenir
un personnel de qualité. Cette situation est l'une des raisons
des
nombreux conflits de travail potentiels qui se pointent à
l'horizon en
Alberta. Nos aînés méritent mieux et il est temps
de parler
sérieusement de
l'élimination progressive des soins privés afin d'assurer
dans le
secteur public la stabilité et la qualité des soins..
Des mesures immédiates pourraient être
prises pour restreindre les
propriétaires privés de soins aux aînés et
transformer progressivement
les installations privées en établissements publics dans
le but unique
d'offrir des soins de qualité aux personnes âgées
et de reconnaître et
respecter les droits des travailleurs. Aucun nouvel
établissement privé
ne devrait être autorisé et de nouvelles installations
publiques
devraient être ouvertes si nécessaire. La province devrait
présenter
une loi interdisant les scabs pendant tout conflit sur un lieu de
travail. Tous versement de fonds provinciaux aux exploitants
privés
devrait être immédiatement arrêté lors d'un
lock-out ou d'une grève
dans un
établissement. Les dossiers financiers de toute entreprise
recevant des
fonds de l'État devraient être rendus publics pour que
tous puissent
les consulter et des sanctions sévères appliquées
à ceux qui manipulent
la transparence des comptes ou qui les altèrent. Cela devrait
inclure
toutes les entreprises, pas seulement les opérateurs de soins
aux
personnes âgées.
Les plus hautes normes d'opération devraient
être obligatoires pour
tous les établissements de soins aux aînés, tant
publics que privés.
Les opérateurs privés devraient être tenus de
maintenir au moins le
même niveau de personnel et d'heures de soins qu'on retrouve dans
les
centres publics. Les salaires, les avantages sociaux, les pensions et
les
conditions de travail devraient être établis à
l'échelle de la province pour tous les
établissements de soins aux aînés et à un
niveau qui est considéré
comme acceptable par ceux qui font le travail.
Visitez www.pwlprobe.com
pour plus d'information ou pour envoyer
une lettre à Points West Living et aux représentants
gouvernementaux.
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