19 janvier 2017
Les travailleurs forestiers
s'attaquent aux problèmes du secteur
L'économie canadienne et le
dilemme de l'exportation du bois d'oeuvre
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Les travailleurs
forestiers s'attaquent aux problèmes du secteur
• L'économie canadienne et le
dilemme de l'exportation du bois d'oeuvre
Les travailleurs en
action pour défendre leurs droits
• Les métallos de Hamilton
manifestent à la défense des pensions
• Journée d'action militante
à la défense des emplois maritimes contre le
libre-échange néolibéral avec l'Europe
Les travailleurs forestiers s'attaquent
aux problèmes du secteur
L'économie canadienne et le dilemme de
l'exportation du bois d'oeuvre
La lutte se mène pour trouver
une nouvelle direction pour l'économie
qui sert
les véritables producteurs et leurs communautés.
Les travailleurs forestiers produisent
l'équivalent de milliards de
dollars en bois d'oeuvre par an, dont 88 % est exporté
principalement
aux États-Unis, en Chine et le Japon. La propriété
et le contrôle de
l'industrie sont concentrés dans les mains de quelques-uns qui
essentiellement n'ont pas de lien direct ou d'intérêt dans
les
communautés forestières canadiennes autres que le taux de
profit sur
leurs investissements.
La dépendance envers l'exportation de bois
d'oeuvre, principalement
vers les États-Unis, signifie que la production est soumise aux
crises
récurrentes dans le marché domiciliaire américain,
et au parasitisme et
à la putréfaction de l'oligarchie financière
américaine. La dépendance
actuelle sur les exportations sur lesquelles les travailleurs et les
communautés forestières du Canada n'ont aucun
contrôle, associée à la
propriété et au contrôle par ceux qui
considèrent les producteurs réels
comme un « coût » et des «
choses » qu'ils exploitent au besoin et
licencient lorsque les marchés sont en baisse, présente
un véritable
dilemme aux communautés forestières. Comment les
travailleurs forestiers peuvent-ils affirmer leurs droits et se
bâtir
une vie et un avenir pour eux-mêmes, leurs enfants et leurs
communautés
qui soient stables, sûrs et modernes dans toutes les formes
économiques, politiques, culturelles et sociales ?
Pour la cinquième fois de l'histoire
récente, une coalition
d'entreprises américaines de bois d'oeuvre tente de bloquer les
exportations canadiennes de bois d'oeuvre vers les États-Unis
dans le
but d'augmenter les prix du marché du bois d'oeuvre
américain. Le 6
janvier, l'Administration du commerce international des
États-Unis
(USITA)
a donné l'approbation de l'État à ces efforts par
le biais d'une
décision initiale de « préjudice » aux
entreprises américaines de bois
d'oeuvre causé par « les pratiques commerciales
déloyales » du Canada.
Lorsque les taxes antidumping et les droits
compensatoires de 20
ou 25 % qu'a imposés USITA vont entrer en vigueur,
probablement en
mars, ils auront presque certainement comme effet d'abaisser la
production canadienne de produits primaires, transformés et/ou
fabriqués de bois d'oeuvre, au moins à court terme. Les
importateurs américains de bois d'oeuvre canadien devront verser
des
dépôts en espèces au gouvernement des
États-Unis pour payer les droits
compensatoires préliminaires.
Les sanctions d'USITA imposées au bois produit
au Canada vont
générer une hausse globale du prix du marché du
bois d'oeuvre partout
aux États-Unis, ce qui peut-être est l'objectif initial de
l'action, en
particulier à un moment où la demande américaine
est forte et où
l'offre est également abondante avec de plus en plus de bois
provenant
d'Europe. La demande américaine de bois d'oeuvre, sauf lors
d'une
récession importante, est supérieure à ce que les
États-Unis peuvent
produire. Les entreprises de construction et d'autres acheteurs de bois
d'oeuvre ont besoin de la qualité et de la quantité de
bois d'oeuvre
produit au Canada, et plus récemment en Europe, pour
répondre à leurs
besoins, mais ce besoin ne se traduit pas en une stabilité pour
les
communautés forestières canadiennes.
Cette cinquième attaque
délibérée contre les exportations de bois
d'oeuvre du Canada vers les États-Unis de même que les
crises
récurrentes de la demande aux États-Unis soulèvent
des questions
importantes pour les travailleurs canadiens et leurs communautés
forestières. Le marché américain pour le bois
canadien n'est pas
fiable. Que peut-on
faire alors pour faire des communautés forestières des
endroits viables
dotés d'économies diversifiées fortes pouvant
résister aux crises
récurrentes liées à une interruption de la
production de bois
d'oeuvre ? Quelle nouvelle direction économique est
nécessaire aux
communautés forestières, qui va servir le peuple, et
quelle force
sociale va
défendre les communautés et devenir une voix et un leader
pour édifier
le nouveau ?
Les conséquences négatives de toute
perturbation de l'industrie
forestière sont importantes partout au Canada, et Statistique
Canada
rapporte que 232 700 travailleurs sont directement
employés dans cette
industrie. Un autre 289 000 travailleurs sont indirectement
employés
dans le secteur, notamment l'ingénierie, le
transport et la construction, et cela ne comprend pas les services de
soutien dont les communautés ont besoin.
Les exportations de bois d'oeuvre vers les
États-Unis ont chuté de
façon spectaculaire après la crise économique
de 2008. En pourcentage
du total des exportations canadiennes de bois, la part des
États-Unis a
atteint son niveau le plus bas en 2011, ne représentant
que 54 % des
exportations. Pendant cette même année
la Chine a reçu 21 % des exportations de bois, mais
les ventes vers les
États-Unis ont repris de l'expansion au cours des cinq
dernières années
et le marché américain domine de nouveau. En 2015,
le marché américain
a été le destinataire de 69 % des exportations
de bois d'oeuvre, pour
une valeur de marché
d'environ 5 milliards $ pour l'année.
Des dizaines de milliers de travailleurs forestiers en
Colombie-Britannique, qui vivent dans 140 communautés,
produisent 50 %
des exportations de bois d'oeuvre du Canada vers les États-Unis.
En
termes de volume d'exportation, après la Colombie-Britannique,
ce sont
les travailleurs au Québec, en Alberta, en Ontario et
dans les Maritimes qui produisent des quantités importantes de
bois
d'oeuvre. Partout au Canada, les travailleurs forestiers et leurs
communautés sont particulièrement vulnérables
à tout ralentissement des
exportations de bois d'oeuvre et d'autres produits forestiers. Le bois
est le secteur dominant de plusieurs économies locales. Les
travailleurs
forestiers ont demandé au Centre ouvrier du PCC (M-L) de les
aider à
s'organiser et à discuter des problèmes auxquels sont
confrontés leur
secteur et les communautés. Dans le cadre de cette initiative, Forum
ouvrier va produire régulièrement des articles sur
leur travail d'organisation et de discussion portant sur leurs
problèmes et une
nouvelle direction pour l'économie.
Les problèmes auxquels font face les
communautés forestières
canadiennes ne sont pas uniques ; ils sont semblables à
ceux d'une
économie où un seul secteur domine et, en plus, où
la propriété et le
contrôle sont surtout concentrés en dehors de la
communauté et où la
valeur produite dans le secteur principal, autre que les
réclamations
de la classe ouvrière, ne reste pas dans la communauté
locale où elle
pourrait faire progresser la diversité de sa base
économique et
garantir le bien-être, la stabilité et la
sécurité des personnes.
Forum à Prince George le 12 avril 2014 organisé par le
Comité Debout pour le Nord sur les solutions à apporter
aux problèmes auxquels les travailleurs forestiers et leurs
communautés font face
Par exemple, les forces sociales qui possèdent
et contrôlent
l'industrie forestière ont utilisé la valeur provenant de
la production
de bois d'oeuvre par les travailleurs canadiens pour étendre
leur
propriété de la production de bois d'oeuvre
américain. Depuis 2004 en
particulier, la valeur de la production canadienne a été
utilisée en
partie
pour acheter et étendre les installations de production de bois
aux
États-Unis, En dix ans, les entreprises de bois dont le
siège social
est au Canada sont devenues propriétaires de 41 moulins aux
États-Unis
alors qu'elles n'en possédaient que deux au début. West
Fraser possède
maintenant plus de moulins dans le sud des États-Unis (15) qu'au
Canada (13) et il est maintenant le 4e plus grand producteur de
bois
des États-Unis. Interfor possède 13 scieries aux
États-Unis, neuf dans
le sud et quatre dans le nord-ouest, et seulement cinq au Canada, et il
est devenu le 5e plus grand producteur de bois des
États-Unis. Canfor
Corp possède 13 scieries dans le sud des
États-Unis, une de plus qu'au Canada, et il est maintenant
le 7e plus
grand producteur de bois des États-Unis. Les
propriétaires de ces
grandes compagnies, auxquelles s'ajoute Weyerhaeuser dont le
siège
social est aux États-Unis, dominent la production canadienne de
bois
d'oeuvre et vont voir le taux de profit de leurs usines
américaines
augmenter alors que les prix sur le marché américain vont
augmenter
suite aux droits compensatoires imposés par les
États-Unis au bois
d'oeuvre canadien.
Au lieu que la valeur que les travailleurs forestiers
canadiens
produisent serve à diversifier et à renforcer leurs
économies locales
afin de les rendre plus diversifiées et moins dépendantes
d'une
industrie unique, cette valeur est soutirée aux
communautés forestières
du Canada par ceux qui possèdent et contrôlent cette
industrie
dominante, ce qui
laisse les communautés faibles et vulnérables.
Forum ouvrier va mettre en lumière cette
situation et
d'autres problèmes afin d'aider les travailleurs forestiers et
leurs
communautés à trouver un nouvelle direction. Ce sont les
travailleurs
forestiers eux-mêmes, ainsi que leurs supporters et leurs
alliés, qui
doivent prendre l'initiative et ouvrir une vois vers l'avant pour les
communautés
forestières alors qu'ils luttent pour s'organiser et
développer leurs
institutions et leur voix indépendantes. Si ce travail est fait
de
façon continue, il en émergera un mouvement puissant pour
changer la
direction de l'économie.
Les travailleurs en action pour
défendre leurs droits
Les métallos de Hamilton manifestent à
la défense des pensions
Le 13 janvier, près de 100 personnes
ont tenu un piquetage militant
pour exprimer leur détermination à demander des comptes
aux
gouvernements libéraux de Kathleen Wynne et de Justin Trudeau.
Bravant
le froid, les métallos actifs et retraités de la section
locale 1005 du
Syndicat des Métallos se sont rassemblés devant le Centre
des
conférences et des banquets d'Oakville pour demander que le
gouvernement Wynne fasse respecter la loi et oblige US Steel ou toute
compagnie remplaçante à assurer le plein financement des
pensions, à
garantir les avantages sociaux
à la retraite et à refaire de Stelco un producteur
d'acier canadien
viable.
La section locale 1005 fait remarquer depuis
longtemps que les
gouvernements fédéral et provincial ont autorisé
US Steel à prendre le
contrôle de Stelco à certaines conditions légales
qu'il a enfreintes de
manière arbitraire. Le fiasco de la prise de contrôle de
Stelco par
US Steel n'a pas été un avantage net pour le Canada comme
le veut la
loi. Le gouvernement Trudeau a le pouvoir de forcer US Steel ou toute
compagnie remplaçante à remplir ses engagements et
à respecter les
conditions morales et légales qu'il a acceptées en vertu
de la Loi sur
Investissement Canada.
Seul le respect complet des engagements et des conditions est
acceptable ! Les gouvernements libéraux
fédéral et ontarien ne peuvent
laisser US Steel s'en retourner aux États-Unis comme s'il
n'avait causé
aucun mal et qu'il n'avait pas à rendre compte de ses actes.
Pas d'excuses !
Des résidents locaux outrés des hausses
astronomiques des tarifs
d'électricité en Ontario et d'autres personnes ayant des
demandes
légitimes se sont joints aux métallos à
l'extérieur du centre de
conférences où la première ministre Wynne
était l'oratrice
invitée. Ils portaient bannières, pancartes et drapeaux
et
accueillaient les invités avec des slogans qui exprimaient leur
détermination à défendre leurs droits et les
droits de tous.
Journée d'action militante à la
défense
des emplois maritimes contre le libre-échange
néolibéral avec l'Europe
Le 12 janvier, des marins, des débardeurs,
des travailleurs de la
voie maritime et d'autres travailleurs ont tenu des manifestations
militantes contre l'Accord économique et commercial global
(AÉCG),
l'accord néolibéral de libre-échange entre le
Canada et l'Union
européenne. Les
manifestations ont eu lieu à St. John's, Montréal,
Toronto, Vancouver,
Victoria et Prince Rupert. À Montréal, les travailleurs
se sont
rassemblés devant le bureau de circonscription du ministre des
Transports Marc Garneau. À Toronto, ils ont manifesté
jusqu'au bureau
de circonscription de la
ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland (qui a
piloté le
dossier de l'AÉCG alors qu'elle était ministre du
Commerce
international). À Vancouver, les travailleurs ont
manifesté devant le
bureau de circonscription de la députée libérale
fédérale
Hedy Frey alors qu'à Victoria l'action a eu lieu aux quais
d'Ogden
Point et à Prince Rupert devant les bureaux de Transports Canada.
Les actions ont
été menées par le Syndicat international des
marins
du Canada, le Syndicat international des débardeurs et
magasiniers,
l'Association internationale des débardeurs, le Syndicat
canadien de la
fonction publique et Unifor.
Les travailleurs présents aux actions ont dit
qu'il n'est pas
question de reculer devant ces attaques à leurs emplois et
à des
secteurs entiers de l'économie à cause des accords
néolibéraux
supranationaux de libre-échange. On estime que 250 000
travailleurs au
Canada
vont être affectés directement ou indirectement par
l'AÉCG.
Les manifestants ont dénoncé
l'AÉCG comme un accord conclu en
secret au service d'intérêts privés étroits
au détriment de l'industrie
du transport maritime des pays concernés, des travailleurs
maritimes et
de l'ensemble des travailleurs. Ils ont demandé que le
gouvernement Trudeau défende les emplois des travailleurs
maritimes
canadiens et le bien-être des communautés.
Ils ont dénoncé en particulier
l'ouverture du cabotage dans les
voies navigables intérieures aux vaisseaux européens dont
plusieurs
battent « pavillon de complaisance » et sur
lesquels les salaires et
les conditions de travail sont très inférieurs aux normes
en vigueur.
À l'action de Montréal, un inspecteur de navires membre
de la
Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF)
a parlé des
conditions inhumaines qui règnent sur ces vaisseaux, des
salaires de
famine qui parfois sont retenus pendant des mois, du manque de
nourriture, etc.
Les travailleurs ont averti le gouvernement Trudeau de
ne pas
adopter le Rapport de l'examen de la Loi
sur
les
transports
du
Canada
(Rapport Emerson) qui avait
été
commandé par le
gouvernement Harper et
qui recommande d'aller à fond de train dans la
déréglementation et la
privatisation des
services et des infrastructures de transport, dont les ports. Ce
rapport recommande aussi l'élimination des règles de
cabotage qui
protègent les emplois des travailleurs maritimes canadiens.
Les manifestants ont également
dénoncé l'automatisation rampante de
l'industrie qui se fait sur la base que les travailleurs sont un
« coût » qui doit être réduit.
Les sociétés maritimes mondiales parlent
maintenant de faire naviguer des vaisseaux en haute mer
sans équipage à bord, ce qui va menacer la
sécurité publique et
l'environnement.
Montréal
Toronto
Vancouver
Victoria
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Email: forumouvrier@cpcml.ca
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