Numéro 65 - 24 octobre 2020

Les minéraux critiques et stratégiques du Canada: qui décide?

Intégration des régions du Nord du Québec à l'économie de guerre des États-Unis



L'administration des États-Unis déclare une urgence nationale des minéraux critiques pour l'économie de guerre

Le rôle du Canada dans le maintien de la chaîne d'approvisionnement des minéraux critiques par des stratagèmes pour payer les riches

Les plans de sauvetage des projets miniers et métallurgiques
privés risqués


Tous les yeux sur la Mi'kma'ki

Tous avec les Mi'kmaq à la défense de leurs droits de pêche
ancestraux et issus de traités

Ne touchez pas à la nation Mi'kmaq!

- Philip Fernandez -

L'héritage colonial raciste du Canada

- Lettre à la rédaction -


Racisme et impunité policière

Un ancien policier est nommé ministre responsable des Affaires
autochtones au Québec
- Christine Dandenault -

Les militants et les résidents de la région de Peel continuent
de réclamer la fin de l'impunité policière

- Lorne Gershuny -


Victoire retentissante du peuple aux élections en Bolivie

La mobilisation de masse chasse du pouvoir les forces
du coup d'État réactionnaire

- Claude Brunelle -


Le peuple chilien persiste dans sa lutte pour
la reconnaissance de ses droits

Le plébiscite sur la nouvelle constitution et le premier anniversaire de la révolte contre le régime néolibéral de Pinera

- Nick Lin -


Renforcement des relations Canada-Cuba

Une conférence virtuelle du Réseau canadien pour Cuba
Conférence virtuelle sur la situation actuelle à Cuba et la politique extérieure de Cuba

Webinaire : Les relations Canada-Cuba au temps
de Trump et de la COVID-19


Le Congrès de la souveraineté du Mexique marque
son 10e anniversaire

La Sixième Conférence nationale souligne les réalisations et les défis

- Pablo Moctezuma Barragan -



Les minéraux critiques et stratégiques du Canada: qui décide?

Intégration des régions du Nord du Québec à l'économie de guerre des États-Unis

Le Marxiste-Léniniste expliquait en février dernier comment le Canada et le Québec sont intégrés encore plus à l'économie et à la machine de guerre des impérialistes américains par le biais du Plan d'action conjoint pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques[1]. Un document récent du gouvernement du Québec révèle que la prochaine étape est la construction de l'infrastructure pour garantir la chaîne d'approvisionnement qui permettra d'expédier ces minéraux critiques vers les États-Unis.

Des représentants de la Première Nation crie Eeyou Istchee et du gouvernement du Québec se sont rencontrés le 17 février à Montréal pour signer un Protocole d'entente. Le bureau du premier ministre du Québec décrit le Protocole d'entente comme « la Grande Alliance [...] visant la collaboration [et] le développement économique à long terme, équilibré et respectueux des valeurs autochtones de la région d'Eeyou Istchee Baie-James ».

Abel Bosum, grand chef du Grand conseil des Cris (Eeyou Istchee) et président du gouvernement de la nation crie, a signé le protocole d'entente au nom des Eeyou Istchee et le premier ministre François Legault au nom du gouvernement du Québec.

Le site Web de la Grande Alliance mentionne que « la Grande Alliance est une entente de collaboration et de consolidation des liens socio-économiques entre la nation crie et le gouvernement québécois pour connecter, développer et protéger le territoire. »

Il « s'agit d'une entente [sur] Eeyou Istchee, le territoire cri, [qui] représente près de 30 % du Québec (450 000 kilomètres carrés) [...], pour prolonger le réseau de transport (rail, route, port et aéroport), améliorer le niveau de vie (logement, électricité et Internet) et garantir la protection à long terme du territoire (aires protégées)[2]. »

Le projet est présenté comme « un programme d'infrastructures de 30 ans » estimé à 4,7 milliards de dollars à réaliser en trois phases. La première phase débutera en 2021 au sud, à Matagami, en Abitibi, et se poursuivra au nord jusqu'à Whapmagoostui, et à l'est jusqu'à Schefferville, où il reliera le territoire cri au reste du Québec. Le projet « vise à développer des infrastructures pour faciliter le transport des personnes et des biens, à augmenter la valeur des ressources naturelles en diminuant les coûts de déplacement et à assurer la protection du territoire des Premières Nations en créant un corridor protégé pour la flore et la faune[3] ».

Comme ce fut rapporté précédemment dans Le Marxiste-Léniniste, la protection de l'environnement naturel est un sujet de préoccupation pour les Cris qui s'opposent à de nouveaux empiétements sur leurs terres ancestrales, car beaucoup d'entre eux en dépendent encore pour le piégeage et comme moyen de subsistance[4].

Une infrastructure pour l'extraction des minéraux stratégiques

Après la cérémonie de signature du Protocole d'entente, le premier ministre Legault a fait remarquer que « le Nord-du-Québec est rempli de potentiel et présente des possibilités dans certains minéraux stratégiques qui sont très attrayants pour les Américains, pour les Allemands qui, actuellement, sont très dépendants de la Chine. À chaque fois qu'il y a un projet minier, il faut qu'il y ait une acceptabilité de la part des communautés autochtones. Ce protocole d'entente est la preuve qu'il est possible de travailler ensemble sur des projets de développement socioéconomique ambitieux, de tirer profit de l'immense potentiel minier du Nord québécois, au bénéfice de nos deux nations, tout en respectant l'environnement, le territoire et les valeurs autochtones. »

Les Cris et le gouvernement Legault ont convenu de partager les coûts d'une étude de faisabilité de la phase 1 de la Grande Alliance, évaluée à 1,5 milliard de dollars. Cela comprend la construction d'un chemin de fer de Matagami à Waskaganish, qui est l'infrastructure nécessaire pour desservir quatre projets d'extraction de lithium actuellement au stade de l'évaluation environnementale.

Selon la Banque mondiale et l'Australian Institute for Sustainable Futures, la demande mondiale de minéraux tels que le lithium, le graphite, le cobalt et le nickel devrait exploser d'ici 2050, avec des augmentations attendues allant de 300 à 8 000 %, selon les différents scénarios analysés. Déjà l'effet de ce boom minéral est palpable au Québec avec une augmentation de 50 % des investissements miniers pour le graphite et une augmentation de 789 % pour le lithium entre 2013 et 2018.

Carte montrant la localisation des gîtes ou mines en activité de minéraux critiques et stratégiques - cliquer pour agrandir (Ministère de l'Énergie et des Ressources naturelles du Québec)

Dans une déclaration en février 2020, le ministère d'Énergie et Ressources du Québec reconnaît que « les minéraux critiques revêtent aujourd'hui une importance économique significative pour des secteurs clés de l'économie; présentent un risque d'approvisionnement élevé et n'ont pas de substituts disponibles commercialement. Les minéraux stratégiques revêtent une importance stratégique pour les États et sont des substances nécessaires à la mise en oeuvre des politiques économiques du Québec, notamment la Politique énergétique 2030 et le futur plan d'électrification et de changement climatique 2020-2030. [...]

« Le Québec contribue à fournir des minéraux critiques et stratégiques puisqu'il est un producteur de nickel, de niobium et de graphite et que des projets miniers sont en cours pour le lithium, le vanadium, les éléments de terres rares et le tantale[5]. »

Le réseau ferroviaire – partie intégrante de la chaîne d'approvisionnement des minéraux stratégiques pour l'économie de guerre des États-Unis


Projet en 3 phases de prolongement des routes et voies ferrées dans le Nord québécois selon le Protocole d'entente - cliquer pour agrandir (La Grande Alliance)

La phase 1 du Protocole d'entente comprend la construction d'une voie ferrée de Matagami à un port en eau profonde à Whapmagoostui, à 700 km au nord dans la baie d'Hudson. Le Canadien National (CN) dessert actuellement la région de l'Abitibi. Il possède une interconnexion ferroviaire entre Matagami, la porte d'entrée de la baie James et le territoire de la nation crie, et le chemin de fer transcontinental qui relie le Canada d'un océan à l'autre.

Le ministre fédéral des Transports Marc Garneau a déposé le 16 mai 2017 à la Chambre des communes le projet de loi C-49, Loi sur la modernisation des transports. Il contient des mesures visant à modifier la Loi sur les transports au Canada en ce qui concerne le transport aérien et ferroviaire. Il a reçu la sanction royale le 23 mai 2018.

Le Marxiste-Léniniste a souligné en 2017 :

« Le gouvernement libéral de Justin Trudeau dit vouloir 'faire croître l'économie canadienne' en la modernisant au moyen d'une plus grande déréglementation et privatisation. Cette direction, qui n'a rien de neuf, était la politique du gouvernement Harper. Dans le secteur du transport, le projet de loi C-49 consolide la direction donnée par le gouvernement Harper qui est au service des sociétés monopolistes étrangères. Ce sont elles qui tirent profit du réseau de corridors de transport du Canada qui facilitent le commerce international qu'elles dominent. La direction offerte par Trudeau ne fait rien pour s'attaquer au déclin sérieux que connaît le secteur manufacturier avec ses fermetures d'usines constantes et les pertes de milliers d'emplois[6]. »

La Loi C-49 a créé un nouveau mécanisme appelé Interconnexion de longue distance (ILD) qui remplacera le système actuel d'interconnexion temporaire élargie qui est réglementé. Selon la logique du ministre Garneau, l'ILD est nécessaire afin de fournir une « alternative concurrentielle » à des expéditeurs captifs qui ont accès à une seule entreprise ferroviaire. Cette mesure visait clairement à déréglementer le transport ferroviaire au bénéfice des monopoles qui opèrent surtout aux États-Unis en augmentant leur accès au réseau de chemins de fer canadien.

Un article de Forum ouvrier explique que « l'interconnexion concerne les expéditeurs de produits comme le bois, le minerai de fer, le grain ou les biens de consommation dans les régions éloignées au Canada qui n'ont souvent accès qu'à un seul transporteur ferroviaire et n'ont que peu d'options de transport.

« Dans le cadre de l'interconnexion, une entreprise ferroviaire ramasse les wagons d'un client et les remet à un autre transporteur qui effectue alors le transport de ligne. Le transport de ligne représente la plus grande partie du trajet que parcourent les marchandises dans cette expédition par voie ferroviaire. »

En vertu de la loi précédant la Loi C-49, étaient admissibles à l'interconnexion les expéditeurs qui sont situés à une distance maximum de 160 km d'un point d'échange reconnu. La loi C-49 étend cette distance jusqu'à 1200 km. « C'est une mesure de déréglementation qui favorise les monopoles ferroviaires qui opèrent surtout aux États-Unis en augmentant leur accès au réseau de chemins de fer canadien », souligne l'article[7].

Un changement apporté par la modification de la Loi sur les transports au Canada affecte la propriété étrangère des compagnies aériennes et ferroviaires. Le pourcentage autorisé de propriété étrangère des compagnies aériennes canadiennes augmente de 25 à 49 % alors qu'un investisseur unique pourra détenir jusqu'à 25 % des intérêts votants d'un transporteur canadien tel qu'Air Canada et Westjet.

En ce qui concerne les opérations du CN, les amendements apportés à la Loi sur la commercialisation du CN de 2018 font passer le taux maximum de parts votantes qu'une personne peut maintenir de 15 à 25 %. Déjà en 2017, l'oligarque de Microsoft Bill Gates était le plus gros actionnaire du CN, possédant 13 % des actions par le biais de son fonds d'investissement. Il en contrôle également 2,3 % par le biais de la Fondation Bill et Melinda Gates.

Encore des stratagèmes pour payer les riches afin de
mieux intégrer le Québec à la chaîne d'approvisionnement et à l'économie de guerre des États-Unis

Le soir précédent la signature du Protocole d'entente avec la Première Nation crie Eeyou Istchee, le ministre de l'Économie et de l'Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon, a été interviewé à l'émission hebdomadaire de Radio-Canada Tout le monde en parle. Il a dit de façon enthousiaste que le gouvernement du Québec, par le biais d'Investissement Québec, investira 30 millions de dollars dans une société basée en France appelée « Flying Whales » qui planifie de construire des dirigeables capables de transporter des charges qui sont l'équivalent de deux camions semi-remorques.

Il a dit : « C'est un dirigeable qui prend des charges de 60 tonnes. On pourrait transporter des maisons dans le Grand Nord, on pourrait extraire les minéraux, les terres rares. C'est un groupe français qui inclut l'aéroport de Paris, Boeing, des grandes sociétés françaises. On investit 20 millions d'euros. Nous avons les droits des Amériques. Et les Français vont investir l'équivalent de ce qu'on investit en recherche et développement ici au Québec. Nous avons ici une grappe industrielle très performante en aérospatiale, en intelligence artificielle [et] nos ingénieurs. Nous anticipons que le projet sera opérationnel en 2022-2023. On peut penser à des endroits dans le Grand Nord, sur le territoire de la Baie-James où il n'y a pas de routes et que de tels dirigeables pouvant transporter 60 tonnes sont utiles plutôt que de mettre des milliards dans la construction de routes et de chemins de fer. Ces dirigeables vont être complémentaires à notre stratégie de développer le nord du Québec. Ce système va complémenter le système traditionnel de transport. »

De tels dirigeables ont été utilisés à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle jusqu'à ce que la catastrophe de l'Hindenburg mine la confiance du public et mette un terme définitif à leur « âge d'or ». Le gouvernement du Canada, qui possède de si vastes territoires nordiques, n'a jamais jugé bon de les utiliser pour la livraison de marchandises dans le Nord jusqu'à ce que les intérêts miniers y voient un avantage.

L'ensemble de ces reportages montre que l'économie du Canada et du Québec est en train d'être préparée pour participer à la concurrence intermonopoliste et interimpérialiste de plus en plus féroce pour le contrôle des sources de matières premières, des marchés et des sphères d'intérêt. Les infrastructures de transport du Canada, comme ses ressources humaines et naturelles, sont de plus en plus au service des impérialistes américains, de leur quête de domination, de leur économie de guerre et de la demande insatiable pour autant de profit privé que possible partout où ils peuvent mener leurs activités. Mais elles intègrent aussi les Européens dans le marché nord-américain, un aspect dont le Québec tire profit au maximum lorsqu'il s'agit de relations avec la France et l'Union européenne. Cette voie désastreuse sous le contrôle des oligarques est en opposition à celle de la construction d'une économie diversifiée qui suffit à ses besoins et est sous le contrôle du peuple et au service de ses besoins et de son bien-être et au service de la nécessité d'humaniser l'environnement social et naturel.

Les Cris et tous les peuples autochtones ont droit, en tant que droit inaliénable, à une vie qu'ils ont choisie pour eux-mêmes au niveau de vie le plus élevé que le permet l'époque moderne. Le transport de marchandises vers les collectivités nordiques par dirigeable dont la charge utile est plusieurs fois supérieure à celle d'un avion devrait réduire de plusieurs fois le coût de la nourriture et de toutes les autres choses importées du sud, mais cela se fera-t-il ?

La direction que prennent les gouvernements Legault et Trudeau ne doit pas passer. Le peuple ne peut pas accepter et n'acceptera pas une telle direction pour l'économie qui n'est pas sous son contrôle et qui conduit inévitablement à des crises et à la guerre.

Notes

1. « Non à l'intégration du Canada à l'économie de guerre impérialiste américaine ! », Fernand Deschamps, LML, 1er février 2020

2. La Grande Alliance

3. Ibid

4. « Le gouvernement du Québec annonce une ‘grande alliance' avec les Cris tout en demandant l'intervention policière contre les barrages », LML, 22 février 2020

5. « Réflexion sur la mise en valeur des minéraux critiques et stratégiques », Énergie et Ressources Québec, novembre 2019

6. « La privatisation et la déréglementation au service de l'oligarchie financière et de l'édification d'empire ne sont pas une modernisation », Louis Lang, LML, 3 juin 2017

7. « Audiences parlementaires sur les changements aux lois du transport- L'objectif véritable du Projet de loi C-49 », Pierre Chénier, Forum ouvrier, 28 septembre 2017

(Sources : Gouvernement du Québec, Radio-Canada, LML. Photos : La Grande Alliance, le gouvernement du Québec)

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L'administration des États-Unis déclare
une urgence nationale des minéraux critiques pour l'économie de guerre

Le président américain Donald Trump a signé le 30 septembre un décret présidentiel déclarant une urgence nationale en ce qui a trait à l'industrie minière et métallurgique. Une copie du « Décret exécutif sur la lutte contre la menace à la chaîne d'approvisionnement nationale du recours aux minéraux critiques provenant d'adversaires étrangers » a été immédiatement envoyée au Congrès[1]. Une lettre qui accompagne le décret présidentiel dit que le président « a publié un décret déclarant une urgence nationale pour faire face à la menace posée par la dépendance indue de notre nation envers les minéraux critiques, sous forme transformée ou non, provenant d'adversaires étrangers ».

Sur le même ton belliciste, Trump poursuit en disant que les impérialistes américains « ne peuvent pas dépendre des importations d'adversaires étrangers pour les minéraux critiques qui sont de plus en plus nécessaires pour maintenir notre force économique et militaire au XXIe siècle ».

Dans le décret présidentiel de 2700 mots, Trump vise la République populaire de Chine qu'il blâme pour la situation actuelle où les États-Unis dépendent de la Chine pour les éléments de terres rares (ETR). Il fait fi de tout le système mondial impérialiste et de l'oligarchie financière qui dominent le secteur minier, profitent de l'exploitation des matières premières, contrôlent leurs prix mondiaux et s'engagent dans une concurrence féroce, y compris la guerre et les préparatifs de guerre pour organiser l'exploitation minière mondiale de manière que cela profite à l'impérialisme américain, à son économie de guerre et à certains monopoles et cartels.

Le décret présidentiel se lit comme suit :

« Pour 31 des 35 minéraux critiques, les États-Unis importent plus de la moitié de leur consommation annuelle. Les États-Unis n'ont pas de production nationale pour 14 des minéraux critiques et dépendent entièrement des importations pour répondre à leur demande. Alors que les États-Unis reconnaissent l'importance du maintien de la coopération sur les questions de chaîne d'approvisionnement avec des partenaires et alliés internationaux, dans de nombreux cas, les pratiques économiques agressives de certains producteurs étrangers de minéraux critiques qui opèrent hors des marchés ont détruit des emplois vitaux dans les secteurs minier et manufacturier aux États-Unis.

« Notre dépendance envers un pays, la République populaire de Chine (Chine), pour de multiples minéraux critiques est particulièrement préoccupante. Les États-Unis importent désormais 80 % de leurs terres rares directement de la Chine, une partie du reste provenant indirectement de la Chine via d'autres pays. Dans les années 1980, les États-Unis ont produit plus de ces éléments que n'importe quel autre pays au monde, mais la Chine a utilisé des pratiques économiques agressives pour inonder stratégiquement le marché mondial des terres rares et déloger du marché ses concurrents. »

Pour justifier la déclaration d'une urgence nationale, le décret présidentiel réitère l'argument selon lequel les États-Unis sont la nation indispensable :

« Je conclus donc que la dépendance indue de notre nation envers des minéraux critiques, sous forme transformée ou non transformée, d'adversaires étrangers constitue une menace inhabituelle et extraordinaire, qui trouve sa source en grande partie à l'extérieur des États-Unis, à la sécurité nationale, à la politique étrangère et à l'économie des États-Unis. Je déclare par la présente une urgence nationale pour faire face à cette menace. »

Le décret présidentiel stipule que depuis décembre 2017, différents départements du gouvernement américain ont identifié « 35 minéraux qui (1) sont 'essentiels à la sécurité économique et nationale des États-Unis', (2) ont des chaînes d'approvisionnement qui sont 'vulnérables aux interruptions' et (3) remplissent 'une fonction essentielle dans la fabrication d'un produit, dont l'absence aurait des conséquences importantes pour notre économie ou notre sécurité nationale'[2]. »

Les 35 minéraux critiques comprennent entre autres « l'aluminium  utilisé dans presque tous les secteurs de l'économie; les métaux du groupe du platine  utilisés en tant qu'agents catalytiques; les terres rares  utilisées dans les piles électriques et l'électronique; l'étain  utilisé comme revêtements de protection et alliages pour l'acier et le titane » ainsi que l'uranium[3].

Presque tous ces minéraux ont des applications militaires et civiles couvrant les secteurs de l'aérospatiale, de l'énergie, des télécommunications, de l'électronique et des transports terrestres et maritimes. Il convient de noter le minéral appelé barytine et le groupe de minéraux contenant du potassium soluble à l'eau qu'on appelle communément la potasse. La barytine fait l'objet d'une mention particulière dans le décret du 30 septembre parce qu'elle joue un rôle important dans la production de pétrole et de gaz. Ces deux combustibles fossiles importants ont été massivement extraits du sous-sol aux États-Unis par fracturation hydraulique ('fracking') et utilisés pour inonder et conquérir les marchés mondiaux au cours de la dernière décennie. Le pétrole et le gaz obtenus par fracturation sont en partie responsables de la chute spectaculaire des prix du pétrole et du gaz observée en janvier-février 2020, avant même que la pandémie de la COVID-19 ne frappe.

Le décret présidentiel se lit comme suit : « Les États-Unis dépendent également de manière disproportionnée de sources étrangères de barytine. Les États-Unis importent plus de 75 % de la barytine qu'ils consomment et plus de 50 % de leurs importations de barytine proviennent de la Chine. La barytine est d'une importance cruciale pour l'industrie de la fracturation hydraulique ‘fracturation'), qui est vitale pour l'indépendance énergétique des États-Unis. »

Comme la barytine, la potasse est utilisée comme un fluide utilisé dans les forages pétroliers et gaziers. Toutefois 85 % de son utilisation aux États-Unis est comme engrais dans le secteur agricole. La Saskatchewan est le principal producteur mondial de potasse et le principal fournisseur de potasse pour les États-Unis qui importent 90 % de ses besoins en potasse.

Notes

1. « Executive Order on Addressing the Threat to the Domestic Supply Chain from Reliance on Critical Minerals from Foreign Adversaries », la Maison Blanche, 30 septembre 2020.

2. « Draft Critical Mineral List -- Summary of Methodology and Background Information -- U.S. Geological Survey Technical Input Document in Response to Secretarial Order No. 3359 », Open-File Report 2018-1021, U.S. Department of the Interior & U.S. Geological Survey, 2018, 26 pages

3.« Interior Releases 2018's Final List of 35 Minerals Deemed Critical to U.S. National Security and the Economy », U.S. Geological Survey, 2018.

(Sources : LML, Gouvernements du Canada, Maison Blanche, U.S. Department of the Interior, U.S. Geological Survey, Globe and Mail, Mining.com. Photos : LML. Traduction des citations de la Maison-Blanche par LML)

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Le rôle du Canada dans le maintien de la chaîne d'approvisionnement des minéraux critiques par des stratagèmes pour payer les riches

Comme ce fut rapporté dans LML du 1er février, le Canada et les États-Unis ont annoncé le 9 janvier qu'ils avaient finalisé le Plan d'action conjoint pour la collaboration dans le domaine des minéraux critiques, dans le cadre de l'intégration du Canada dans l'économie de guerre impérialiste américaine[1]. Sur les 35 minéraux critiques identifiés par les agences gouvernementales américaines, le Canada est considéré par les États-Unis comme son « principal fournisseur » de sept minéraux critiques : aluminium, césium et rubidium, indium, potasse, tellure et uranium, tandis qu'il fournit également six autres minéraux critiques.

Même si le discours du Trône du 23 septembre du gouvernement Trudeau est muet sur le plan d'action conjoint pour la collaboration sur les minéraux critiques que le Canada a signé avec les États-Unis en janvier, le plan conjoint est l'un des nombreux stratagèmes pour payer les riches sur lesquels le gouvernement libéral insiste parce que cela « crée des emplois » grâce à « l'effet de retombée » néolibéral.

Dans le discours du Trône il est dit : « À cette fin, le gouvernement lancera une campagne visant à créer plus d'un million d'emplois, ce qui nous ramènera aux mêmes niveaux qu'auparavant. Pour ce faire, il utilisera une série d'outils. Il compte notamment faire des investissements directs dans le secteur social et les infrastructures, offrir une formation immédiate pour permettre aux travailleurs d'acquérir rapidement des compétences, et mettre en place des mesures incitant les employeurs à embaucher et à conserver leurs travailleurs. »

De plus, le gouvernement s'engage à sécuriser les chaînes d'approvisionnement grâce à des changements structurels dans les relations fédérales, québécoises et provinciales libérés de toute « obstruction » :

« Aujourd'hui plus que jamais, les Canadiens doivent travailler ensemble, notamment en éliminant les derniers obstacles à un libre-échange complet entre les provinces, afin de relancer l'économie et de remettre les Canadiens au travail. »

Comme l'indique le document de 2018 de la United States Geological Survey sur les minéraux critiques, bon nombre des éléments trouvés au Canada ont des applications militaires et civiles. L'aluminium est utilisé dans de nombreuses applications civiles et militaires terrestres, marines et aérospatiales telles que les véhicules, les navires de guerre, les cellules et les fuselages d'avions et de fusées tandis que le césium et le rubidium sont des éléments indispensables dans les satellites de positionnement mondial (GPS), les systèmes de guidage des fusées, les appareils infrarouges militaires (vision nocturne), téléphones cellulaires et fibres optiques, pour n'en nommer que quelques-uns.

L'indium est utilisé pour les pare-brise d'avions, l'imagerie infrarouge militaire, les écrans plats pour les écrans d'ordinateur et de télévision et pour les applications nucléaires, parmi de nombreuses autres utilisations. Différents éléments des terres rares (ETR) sont utilisés dans les moteurs à réaction; dans les systèmes de guidage militaires, les lasers, radars et sonars et pour fabriquer des aimants permanents. Le tellure a des applications militaires dans les dispositifs infrarouges (vision nocturne) et les semi-conducteurs pour les dispositifs de télécommunication et électroniques. L'uranium a de nombreuses applications pour les missions spatiales, la propulsion nucléaire de navires militaires et les centrales nucléaires.

Parmi les 35 minéraux critiques, de nombreux autres sont également extraits au Canada, comme le cobalt (en Ontario), le niobium, le scandium et le titane (au Québec), pour n'en nommer que quelques-uns, alors que des plans sont en place pour que d'autres soient exploités à l'avenir, comme le chrome (Cercle de feu de l'Ontario), le vanadium (des sables bitumineux de l'Alberta et du complexe du Lac Doré au Québec), le lithium (dans la région de la Baie-James, Québec) et les éléments de terres rares (dans le nord de la Saskatchewan). Dans tous ces cas, les gouvernements du Québec et des provinces du Canada fournissent toutes sortes d'aides aux riches sous forme de projets d'infrastructure (construction de routes, de voies ferrées, de lignes électriques, d'installations pour la recherche et développement) et de plans de sauvetage.

Un exemple récent de cela est l'annonce le 23 septembre par le Saskatchewan Research Council (SRC), la société d'État du gouvernement de la Saskatchewan, du début de la construction d'une installation de traitement des ETR de 35 millions de dollars à Saskatoon qui établirait une chaîne d'approvisionnement provincial pour les ETR. L'installation, « une première en son genre en Amérique du Nord », sera une usine de transformation commerciale de sables composés de monazite. La monazite est « une source d'ETR dits 'légers' (en particulier le cérium, le lanthane, le praséodyme, le néodyme), qui font partie des éléments critiques des aimants permanents utilisés dans les technologies propres. Le SRC travaillera avec l'industrie minière pour sécuriser l'alimentation en matière première de partout en Saskatchewan, au Canada et à l'étranger ».

Note

1. « Non à l'intégration du Canada à l'économie de guerre impérialiste américaine ! », Fernand Deschamps, LML, 1er février 2020

(Sources : LML, Gouvernements du Canada, de la Saskatchewan et du Québec, U.S. Geological Survey, Globe and Mail, Mining.com. Photos : LML)

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Les plans de sauvetage des projets
miniers et métallurgiques privés risqués

D'autres exemples de plans de sauvetage par les gouvernements et de cadeaux faits aux riches intérêts privés sont le cas du lithium, un autre minéral critique, et les diamants industriels. En juillet 2019, le prix du marché mondial des produits de base tels que le carbonate de lithium a chuté à une valeur inférieure à 10 $/kg en raison « d'une avalanche continue d'approvisionnement en lithium, provenant principalement d'Australie ». Cela a forcé de nombreux projets miniers en cours de démarrage à faire faillite, comme ce fut le cas pour Nemaska Lithium qui possédait une mine de spodumène contenant du lithium dans la région de la baie James dans le nord du Québec et une usine de traitement pour créer un concentré de lithium de haute qualité à Shawinigan, au Québec.

Après avoir mis 80 millions de dollars de fonds publics dans l'entreprise privée minière et métallurgique Nemaska Lithium en mai 2018, le gouvernement du Québec est venu à nouveau à la rescousse de l'entreprise qui a déposé son bilan en décembre 2019. Le 20 août de cette année, le ministre de l'Économie et Innovation, Pierre Fitzgibbon, a annoncé que le gouvernement du Québec rachèterait Nemaska Lithium avec deux autres entreprises privées, le groupe Orion Mine Finance, le plus grand créancier garanti de Nemaska, et Pallinghurst, une société de capital-investissement minier et métallurgique britannique. Le gouvernement du Québec paiera une grande partie des 146,5 millions de dollars de dettes dues en partie par Orion. De nombreux petits investisseurs qui avaient investi leurs économies dans cette entreprise ont tout perdu. Le gouvernement du Québec ajoutera de 200 à 300 millions de dollars de fonds publics afin de garder Pallinghurst comme « partenaire » du plan de sauvetage.

Pour justifier ces énormes remises d'argent, le ministre Fitzgibbon déclare : « Le projet de Nemaska Lithium est un projet stratégique pour le Québec et pourra contribuer à la relance économique », ajoutant que le développement de la filière de la batterie pour les véhicules électriques est au coeur des priorités gouvernementales. « Il est primordial d'implanter le plus de maillons possible de cette filière, allant de l'extraction des minerais à la fabrication de batteries, afin que le Québec puisse en récolter le maximum de bénéfices. »

C'est le même Orion Mine Finance qui s'est associé à Blackstone en 2015 pour acquérir une partie de la mine de diamants Renard de Stornoway dans la région de la baie James au Québec qui a également déclaré faillite en novembre 2019, à un moment où le prix du marché mondial des diamants industriels plonge à de nouveaux creux. Cela s'est produit après que le gouvernement du Parti québécois de Pauline Marois et le gouvernement libéral de Couillard ont autorisé la dépense de 300 millions de dollars de deniers publics pour construire la route d'accès de 143 km à la mine et utilisé 122 millions de dollars de deniers publics pour acheter 26 % des actions de Stornoway, ce qui en fait le plus gros investisseur dans le projet minier Renard.

(Sources : Gouvernement du Québec, Globe and Mail, Mining.com)

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Tous les yeux sur la Mi'kma'ki

Tous avec les Mi'kmaq à la défense de leurs droits de pêche ancestraux et issus de traités

 
Halifax, 18 octobre 2020

CALENDRIER D'ÉVÉNEMENTS


Idle No More a appelé à une semaine nationale d'actions en appui au droit des Mi'kmaq de pêcher sur leurs territoires non cédés. L'appel souligne que « l'inaction des gouvernements fédéral et provincial et de la GRC pour protéger les Mi'kmaq est une violation des droits inhérents des autochtones, des droits issus de traités et de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones. Cela n'est pas de la réconciliation. »

Il y a plus de 250 ans, le Traité de paix et d'amitié de 1752 a enchâssé le droit des Mi'kmaq de chasser et de pêcher sur leurs terres et d'y pratiquer le commerce. En 1999, une décision historique de la Cour suprême du Canada, R c. Marshall, a reconnu que les Mi'kmaq et les Malécites avaient le droit de chasser, pêcher et cueillir pour gagner une subsistance convenable.

Les gouvernements retardent depuis 20 ans la mise en oeuvre de la décision des tribunaux, notamment en refusant de définir ce que constitue une « subsistance convenable ». La loi de la Nouvelle-Écosse interdit toujours aux Mi'kmaq de vendre ce qu'ils récoltent bien que cela fasse partie de leurs droits issus de traités. Entre-temps, le ministère des Pêches a accordé à Clearwater, le plus grand producteur de mollusques en Amérique du Nord, un quasi-monopole de la pêche au homard dans la région, au détriment des pêcheurs autochtones et non autochtones et de la conservation de la pêche elle-même.

Face à l'inaction du gouvernement, la Première Nation de Sipekne'katik est devenue la première à lancer sa propre pêche autoréglementée comme moyen de subsistance convenable à l'occasion du 21e anniversaire de la décision Marshall, le 17 septembre 2020. Depuis le lancement de la pêche, elle a été victime d'intimidation, d'attaques violentes et de vandalisme, pendant que la GRC ne faisait que regarder.

Halifax, Nouvelle-Écosse


Rassemblement le 18 octobre 2020



Les gens font la file pour acheter du homard des pêcheurs de la Mi'kma'ki devant l'édifice de l'Assemblée législative provinciale, le 16 octobre 2020.

Fredericton, Nouveau-Brunswick


Saint-Jean, Nouveau-Brunswick



Kahnawake, Territoire mohawk



Ottawa, Ontario



Kingston, Ontario



Barricade mobile, Première Nation Serpent River, Ontario

Toronto, Ontario




Six Nations de la rivière Grand


London, Ontario

Winnipeg, Manitoba



Saskatoon, Saskatchewan


Sud de la Saskatchewan


Calgary, Alberta


Edmonton, Alberta


Vancouver, Colombie-Britannique



Nanaimo, Colombie-Britannique

Côte de la Colombie-Britannique

(Photos : B. Bourdeau, S. Gomez, Spring Mag, Shades of Green, BLM Fredericton, G. Horn, M. Marshall, A. Ede, S. Butler-Hassan, Rose, S. Harris, K. LaPointe, B. Sinclair-Waters, R. Small, Real People's Media, S. Maddocks, K. Legra, C. Hanson, Kahkewistahaw, Alania, Occupy WSIB, M. Dunn, P. Kirman, M. Charleson, D. Ross, King Salmon.)

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Ne touchez pas à la nation Mi'kmaq!

Depuis plus d'un mois, les pêcheurs Mi'kmaq de la Première Nation Sipekne'katik de Saulnierville, en Nouvelle-Écosse, font face à de la violence brutale, à des incendies criminels et à la destruction de biens pour avoir osé affirmer leurs droits ancestraux et issus de traités. Les représentants du gouvernement, de Justin Trudeau au ministre des Services aux Autochtones Marc Miller, en passant par le ministre de la Sécurité publique Bill Blair et la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière Bernadette Jordan et d'autres : tous blâment tout le monde sauf eux-mêmes. Ils « condamnent » la violence, se tiennent à l'écart pendant qu'elle se produit et se plaignent des Canadiens qu'ils disent « racistes » alors qu'en fait c'est l'État canadien qui est responsable et doit rendre des comptes !

Les Sipekne'katik ont affirmé leurs droits ancestraux et issus de traités en lançant le 17 septembre une entreprise de pêche au homard autoréglementée et durable. Onze pêcheurs autochtones ont obtenu des permis de la Première Nation. Le jour de l'ouverture de leur entreprise, la ministre fédérale des Pêches, Bernadette Jordan, a déclaré les Mi'kmaq des hors-la-loi.

La ministre a bien sûr reconnu la décision Marshall de la Cour suprême, selon laquelle « les Premières Nations ont un droit de traité affirmé de chasser, pêcher et cueillir dans la poursuite d'un ‘moyen de subsistance convenable'. » Mais elle n'a pas dit si le Canada se conformerait à la décision de la Cour. Elle a plutôt appelé les Mi'kmaq « à trouver une voie de collaboration pour retourner à la table des négociations ».

En attendant, elle a dit : « il ne peut y avoir de pêche commerciale en dehors de la saison commerciale. (...) La pêche sans permis est une violation de la Loi sur les pêches et quiconque pêche en dehors des activités autorisées en vertu d'un permis peut faire l'objet de mesures coercitives. »

En d'autres termes, la pêche au homard de la Première Nation de Sipekne'katik est illégale parce que l'État colonial raciste ne l'a pas autorisée. L'État fait des Mi'kmaq des hors-la-loi, une proie pour la violence contre eux.

C'est le modus operandi de l'État canadien : violer les droits ancestraux et issus de traités et lorsque les peuples autochtones affirment leurs droits, ils sont confrontés à la violence. Ne serait-ce que depuis 1990, la police et l'armée ont attaqué les Mohawk de Kahnesetà :ke à Oka en 1990 ; les Shuswap à Gustafsen Lake en 1995, les Ojibway de Stoney Point en Ontario en 1995 en Ontario et plus tôt cette année les Wet'suwet'en lorsqu'ils ont affirmé leur souveraineté et se sont opposés à la construction du gazoduc Coastal GasLink sur leur territoire.

Des agents de Pêches et Océans foncent sur un bateau de pêcheurs Mi'kmaq à Burnt Church, Nouveau-Brunswick, en 1999.

Les Mi'kmaq connaissent bien la violence et le racisme organisés par cet État. À la suite de l'arrêt Marshall en 1999, les pêcheurs Mi'kmaq de la Première Nation Esgenoopetitj (Burnt Church) au Nouveau-Brunswick ont fait face à trois ans de menaces, de violence et d'arrestations pour avoir affirmé leurs droits de pêche ancestraux et issus de traités. À ce moment-là, les Canadiens étaient scandalisés de voir des séquences vidéo d'agents de la GRC et du ministère des Pêches et Océans qui fonçaient sur les bateaux de pêcheurs Mi'kmaq et mettaient leur vie en danger pour « faire respecter la loi ».

Il y a un mois, face aux attaques, l'Assemblée des chefs Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse a déclaré l'état d'urgence. Le gouvernement Trudeau n'a pas agi pour mettre fin à la violence. Les agents de la GRC sont restés là, ont observé et filmé. Étaient-ils prêts à intervenir si la résistance des Mi'kmaq « devenait violente » ? Il semble bien que ce soit le cas. Le contraste avec l'intervention de la GRC en territoire des Wet'suwet'en n'a pas échappé à l'attention des Canadiens.

Les Mi'kmaq ne sont pas intimidés. Le chef Mike Sack de la Première Nation Sipekne'katik et les pêcheurs de cette communauté déclarent qu'ils continueront de faire valoir leurs droits. Ils disent que le Canada doit non seulement reconnaître leurs droits, mais les défendre. La résistance de la Première Nation Sipekne'katik a inspiré d'autres, comme la Première Nation Membertou du Cap-Breton, à faire de même.

L'affirmation de leurs droits par les peuples autochtones jouit d'un large soutien des peuples du Canada et du Québec.

Canada, ne touche pas à la nation Mi'kmaq !
Non à la violence raciste organisée par l'État !

Mettons fin à l'injustice coloniale !
Défendons les droits ancestraux, issus des traités et
constitutionnels des peuples autochtones !

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L'héritage colonial raciste du Canada


Les participants à la marche pour la restitution du territoire, à Toronto, le 9 octobre 2020, s'unissent aux Six Nations et à  leur occupation de la région appelée restitution de 1492 du territoire de la rivière Grand. (N.G. Farreal)

Parallèlement aux attaques en Nouvelle-Écosse, un juge de l'Ontario a ordonné aux défenseurs de la terre des Six Nations de Grande Rivière de quitter la région appelée 1492 Land Back Lane sur le territoire de la rivière Grand, sur les terres des Six Nations près de Caledonia, sous peine d'arrestation. La Police provinciale de l'Ontario semble se mobiliser encore une fois pour la répression violente des défenseurs de la terre autochtones.

Tous ces problèmes trouvent leur source dans l'héritage colonial raciste que l'on appelle Canada. Lorsque la nouvelle de la violence en Nouvelle-Écosse a éclaté, j'ai immédiatement pensé à des agents de police infiltrés qui se livraient à de sales coups, comme c'est habituellement le cas. Chaque fois que les travailleurs sont confrontés à l'insécurité de leurs moyens de subsistance et de leur avenir, les agents de l'État en viennent à blâmer les minorités nationales, les peuples autochtones et les immigrants pour leurs problèmes. De cette manière, les gouvernements, les entreprises et les riches oligarques, ceux qui détiennent réellement le pouvoir et établissent la direction de l'économie, essaient d'éviter la responsabilité et une nouvelle direction. Pire encore, le gouvernement et les pouvoirs policiers, qu'il s'agisse de la police locale, de la GRC ou de l'armée, sont appelés à imposer une « paix » raciste et à remettre les choses en ordre comme s'ils étaient des parties désintéressées.

Chef cri Mistahi Maskwa (Big Bear)

Nous voyons bien que la mission initiale de la GRC était de supprimer les peuples autochtones des Prairies. Voir la photo ci-contre du grand chef cri des Prairies Mistahi Maskwa (Big Bear) emprisonné, humilié et enchaîné juste avant sa mort en 1888. Son « crime » était d'avoir dirigé la résistance de son peuple à l'assaut de l'État canadien colonial raciste.

L'industrie de la pêche en mer a été exploitée et détruite pendant des décennies par de grandes entreprises privées avec l'aide des gouvernements à tous les niveaux qui leur donnent le feu vert sur le plan de la loi. La vie d'un pêcheur est précaire et « saisonnière » et l'industrie est passée en quelques générations de petits bateaux à une pêche en grande partie commerciale, alors que la pêche côtière était constamment menacée de destruction par les géants de la pêche en haute mer. La vie des gens a été bouleversée, comme à Terre-Neuve avec la destruction de la pêche à la morue. Pour tenter d'échapper à cette tourmente, les gens font des pieds et des mains, cherchent à survivre et à trouver des solutions.

Une partie de la recherche de solutions consiste à déterminer qui est responsable des problèmes et quelle force et quelle conscience sociales fourniront une voie vers l'avant et donneront naissance au nouveau. L'élite dirigeante fait tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher les travailleurs de voir qu'ils sont la solution en trouvant et en forgeant une nouvelle direction prosociale pour l'économie et le pays. Une des méthodes les plus courantes pour contrecarrer l'ambition du peuple à trouver des solutions qui servent ses intérêts communs est de diviser le peuple et de dresser les gens les uns contre les autres plutôt que contre l'élite dirigeante, son État colonial et ses pouvoirs de police.

Le fait que la pêche autochtone ne représente qu'une petite partie des prises de homard est une preuve irréfutable qu'il y a anguille sous roche, c'est-à-dire une incitation délibérée à la haine et aux tensions envers les peuples autochtones par ceux qui sont au pouvoir. La ministre fédérale des Pêches, Bernadette Jordan, a attisé les flammes de la façon habituelle à peine voilée des libéraux en disant essentiellement que les Autochtones braconnent le homard. Jordan, qui est également la députée d'une communauté de pêche rurale en Nouvelle-Écosse, a déclaré que la conservation « sous-tend tout ce que nous faisons », ajoutant que les stocks de homard de la Nouvelle-Écosse demeurent sains. De cette manière détachée, les libéraux entendent se cacher derrière l'environnementalisme comme moyen de justifier le déni des droits ancestraux des peuples autochtones. « Nous n'irons jamais de l'avant avec un plan qui menace la santé de l'espèce », a déclaré Jordan. Elle n'a pas répondu directement lorsqu'on lui a demandé si le droit issu du traité de pêcher pour gagner sa vie s'étendait à la pêche en dehors de la saison du homard réglementée par l'État.

Lorsque les attaques actuelles contre les pêcheurs autochtones ont éclaté en septembre, Jordan a clairement indiqué qu'Ottawa était opposée à toute pêche en dehors de la saison réglementée. Quant à la définition de ce qui constitue des droits ancestraux et issus de traités, et même à la décision du tribunal colonial concernant le droit à une « subsistance convenable » pour les pêcheurs autochtones, Jordan a déclaré que la question doit être tranchée par des négociations avec chaque Première Nation. Elle a dit qu'une définition « mur à mur » n'était pas une option. C'est bien cela, lier les mains de toutes les Premières Nations en les forçant à consacrer du temps et des ressources à des avocats et à des frais juridiques pour plaider devant les tribunaux coloniaux tout en déchaînant dans la pratique la violence raciste et en privant les peuples autochtones de leurs droits ancestraux et issus de traités.

Se cachant derrière le verbiage libéral habituel au lieu de parler clairement de ce qui lui passe par la tête, Jordan a déclaré : « C'est une question très complexe et elle varie d'une communauté à l'autre. Nous ne pouvons pas dire aux Premières Nations ce qu'est un moyen de subsistance convenable. »

Vous ne pouvez pas dire aux Premières Nations comment vivre ? ! ! Votre État colonial raciste n'a jamais cessé une seconde de dire aux peuples autochtones comment vivre. S'ils ne suivent pas votre diktat et vos règlements, ils sont jetés en prison ou tués !

Imaginez ! Blâmer les peuples autochtones pour la destruction de l'environnement et la surpêche ! Incroyable ! Qui sont les libéraux et leurs tribunaux pour dire aux Premières Nations quel genre de subsistance elles peuvent avoir ! ? Est-ce « convenable », « moyen », peut-être un pourcentage du total des pêcheries ? Devrions-nous leur assigner une valeur en dollars comme le font les impérialistes pour tout ? Avez-vous dit au propriétaire milliardaire de Clearwater Seafoods qu'il ne devrait exproprier qu'une quantité « convenable » de la valeur que ses pêcheurs et autres travailleurs produisent ? Les riches oligarques comme les empires des familles Irving et McCain renfrognent devant toute réglementation ou contrôle de leur « droit » de tirer le maximum de profit de leurs opérations.

Ces agents du gouvernement libéral sont une farce, mais aussi une bande de racistes coloniaux condescendants qui complotent toujours dans le dos du peuple. Avons-nous besoin d'une autre enquête sur la violence récente contre les peuples autochtones en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et partout au pays, comme l'a montré l'Enquête sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées ? Vous, les libéraux, n'avez même pas encore abordé les conclusions des autres enquêtes menées par l'État, comme la Commission McDonald sur les actes illicites de la GRC.

Le gouvernement Trudeau et le gouvernement Harper avant lui n'ont pas agi pour mettre fin à la violence contre les peuples autochtones. Dans ce cas en Nouvelle-Écosse, vos agents de la GRC sont restés à l'écart tout en regardant et filmant la violence contre la Première Nation Sipekne'katik. Cela me porte à croire que la GRC est prête à intervenir si la résistance des Mi'kmaq s'intensifie et à intervenir pour intensifier la violence comme elle l'a fait ailleurs, comme à Caledonia. Cette même année, nous avons vu la GRC arrêter violemment les défenseurs de la terre du territoire des Wet'suwet'en en Colombie-Britannique.

Les Canadiens ont une longue et fière histoire de défense contre la violence organisée par l'État, avec des organisations comme le Comité de défense indien et le Front du peuple. Lorsqu'ils ont été attaqués dans les années 1980, les gens d'origine indienne dirigés par le camarade Hardial Bains se sont d'abord et avant tout défendus sur la base d'une mobilisation politique maximum du peuple pour défendre les droits de tous. Ils ont activé le facteur humain/conscience sociale pour défendre les droits de tous parce que c'est là que réside notre sécurité, certainement pas dans l'État colonial raciste et ses pouvoirs de police.

Canada, ne touche pas à la nation Mi'kmaq !
Défendons les droits ancestraux et issus des traités des peuples autochtones !
Non à la violence raciste organisée par l'État colonial et ses pouvoirs policiers !
Notre sécurité est dans la défense des droits de tous !

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Racisme et impunité policière

Un ancien policier est nommé ministre responsable des Affaires autochtones au Québec

Le 9 octobre, le premier ministre du Québec François Legault a annoncé la nomination d'Ian Lafrenière au poste de ministre des Affaires autochtones. Celles et ceux qui réclament justice pour les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées et réparation dans les cas de traitement raciste des personnes d'origine autochtone, comme dans le cas de Joyce Echaquan et de nombreuses autres victimes de violence policière, ont dénoncé la nomination de cet ancien policier qui s'est fait un nom au Québec comme agent des communications et des relations avec les médias au Service de police de Montréal (SPVM). Son rôle a toujours été de présenter sous un meilleur jour les activités policières dénoncées par le peuple.

Ian Lafrenière, député de l'Assemblée nationale de Vachon et adjoint au Parlement du ministre de la Sécurité publique, a représenté le SPVM au printemps 2012 pour défendre les activités répressives de la police contre les étudiants et leurs alliés, notamment l'usage de gaz lacrymogènes et les arrestations violentes.

En 2015, lorsque des étudiants du cégep de Maisonneuve ont été stigmatisés comme un « nid de radicalisation » parmi les jeunes, Ian Lafrenière est intervenu pour justifier la présence de la police sur le campus, invoquant le besoin de recueillir des informations sur une quelconque menace immédiate.

En juin 2016, il a été muté au poste d'adjoint au chef de la Division du renseignement du SPVM. Il a aussi été un officier d'affaires publiques réserviste pour l'armée canadienne. Il est ensuite devenu formateur pour l'UNESCO dans plusieurs pays d'Afrique. Il a également participé à des missions de formation policière en Tunisie, en Somalie, au Rwanda, au Mali, au Sénégal, en Côte d'Ivoire, en Gambie et en Ukraine.

Plus récemment, devant la tragédie du traitement raciste fait à Joyce Echaquan avant qu'elle décède à l'hôpital de Joliette, sa position de ne pas reconnaître le profilage racial et le racisme inhérent aux arrangements étatiques actuels a été dénoncée par de nombreuses organisations. Selon Ian Lafrenière, il est « trop tôt » pour parler de racisme dans le système de santé.

Pour les victimes du racisme d'État et de la brutalité policière, la nomination de Lafrenière au poste de ministre des Affaires autochtones ajoute l'insulte à l'injure et montre que vous ne pouvez pas espérer de justice d'un système dont les pouvoirs de police sont déployés contre vous.

(Photos : LML)

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Les militants et les résidents de la région de Peel continuent de réclamer la fin de l'impunité policière


Action de Mississauga pour exiger que la police rende des comptes, 20 octobre 2020

Des militants et des résidents du quartier de Malton dans la Région de Peel, à l'ouest de Toronto, continuent de réclamer la fin de l'impunité policière face au retard inexcusable pris pour rendre justice aux familles des trois hommes qui ont été tués par balle par la Police régionale de Peel plus tôt cette année.

Jamal Francique, âgé de 28 ans, a été tué lors d'une « interaction » avec des agents de la Police régionale de Peel (PRP) le 7 janvier 2020 à Mississauga, qui fait partie de la Municipalité régionale de Peel. L'affaire a immédiatement été transférée à l'Unité des enquêtes spéciales (UES), l'organisme ontarien responsable d'enquêter sur les incidents à l'origine de décès ou de blessures pouvant avoir été causés par un crime commis par un agent de police. Un communiqué de presse publié par l'UES le 24 juillet 2020 indique que « le travail sur le terrain est pratiquement achevé » et que l'identité de « l'agent impliqué », celui qui a effectivement tiré et tué M. Francique, est connue.

La Loi sur les services policiers de l'Ontario impose au directeur de l'UES l'obligation de recommander des accusations criminelles contre un agent en service dont on sait qu'il a tué ou blessé quelqu'un dans tous les cas où il existe des « motifs raisonnables » de porter des accusations. Cependant, cela fait plus de neuf mois que M. Francique a été tué et au moins deux mois depuis que le travail sur le terrain a été « pratiquement achevé » et que le tueur a été identifié. Pourtant, aucune raison n'a été donnée à la famille ou au public pour expliquer pourquoi les accusations n'ont pas été annoncées.

D'Andre Campbell, 26 ans, a également été tué lors d'une « interaction » avec la Police régionale de Peel à Brampton, qui fait également partie de la Municipalité régionale de Peel, le 6 avril 2020. Dans un communiqué de presse publié par l'UES le 11 juin 2020, il est indiqué que l'identité de l'« agent impliqué » est connue et que l'UES dispose des déclarations des quatre autres agents de police présents ainsi que de quatre membres de la famille de M. Campbell. Cela fait maintenant plus de six mois que M. Campbell a été tué et plus de quatre mois que l'UES a des « motifs raisonnables » d'inculper le tireur. Pourtant, aucune explication n'a été donnée à la famille ou au public pour le retard dans la mise en accusation.

Ejaz Choudry, 62 ans, père de quatre enfants, était seul dans son appartement à Malton, un quartier de Mississauga, lorsqu'il a été tué lors d'une « interaction » avec la Police régionale de Peel le 20 juin 2020. Trois agents de la Police régionale de Peel ont grimpé une échelle menant au balcon du deuxième étage, ont poussé la porte de l'appartement et, en quelques secondes, ont commencé à tirer dans l'entrée. Ils sont ensuite entrés dans l'appartement où l'un d'eux a tiré sur M. Choudry à deux reprises et l'a tué, même si la victime ne présentait aucun danger pour personne. L'événement a été filmé sur vidéo par un voisin qui habite de l'autre côté de la rue. Dans un communiqué de presse publié par l'UES le 21 juin 2020, l'UES a reconnu être en possession de la séquence vidéo. Le communiqué de presse a également confirmé que l'« agent impliqué » avait été identifié et que les deux autres avaient été interrogés. Cela fait maintenant quatre mois que l'UES dispose de preuves suffisantes pour porter des accusations contre l'agent qui a tué M. Choudry, mais aucune réponse n'a été donnée à la famille ou à la communauté quant aux raisons pour lesquelles le tireur continue d'échapper à toute poursuite criminelle et, vraisemblablement, a été autorisé à continuer à exercer ses fonctions dans la communauté.

Un autre incident scandaleux s'est produit le 10 mai dernier, qui a cette fois causé des blessures graves à une autre victime innocente. Deux agents de Peel ont répondu à un appel de violence familiale dans une résidence de Mississauga. Au cours de l'interaction avec la police, les policiers ont déchargé leurs armes à impulsions électriques sur Chantelle Krupka et son conjoint Michael Headley.

Alors qu'elle était au sol, Mme Krupka a reçu une balle dans l'abdomen d'un des policiers sans raison valable. Mme Krupka a pu être opérée pour une fracture à la hanche et est devenue une ardente défenseure de la justice pour toutes les victimes. En représailles, la police a porté des accusations criminelles douteuses contre elle et M. Headley, pour lesquelles aucun jugement n'a encore été prononcé.

Depuis la mort de M. Choudry le 20 juin, des militants de la communauté et des membres des familles des victimes ont tenu une série d'actions pour exiger justice pour les victimes et pour unir la communauté afin de prendre position contre l'impunité policière. Depuis le 21 juin, des militants ont occupé l'intersection de Goreway Drive et Morningstar Drive à Malton, où M. Choudry habitait, pour attirer l'attention sur le nombre alarmant d'interactions mortelles avec la Police régionale de Peel cette année.


Manifestation devant le quartier général de la Police régionale de Peel pour exiger justice pour Ejaz Choudry, 27 juin 2020

Par la suite, le 27 juin, une manifestation de 300 personnes a eu lieu devant le nouveau quartier général de la police de la région de Peel pour dénoncer les morts aux mains de la police. Les amis et les familles des victimes ont pris la parole pour exprimer leur chagrin et exiger justice. Deux imams de mosquées de la région où M. Choudry était connu pour sa gentillesse et sa douceur se sont joints à cette manifestation.


Les résidents de la communauté au rassemblement du 1er juillet 2020

Le 1er juillet, un rassemblement auquel ont participé des centaines de personnes du quartier s'est tenu de nouveau au même coin de rue à Malton où M. Choudry habitait. Les porte-parole des familles des victimes ont décrit comment elles ont été confrontées au silence de l'UES et aux vaines promesses d'indemnisation des autorités locales. Les orateurs ont exigé que l'identité des tireurs soit révélée et qu'ils soient renvoyés afin que la communauté puisse commencer à se sentir en sécurité sachant que les tueurs ne seraient plus libres de poursuivre en toute impunité leurs agissements criminels.


Manifestation devant la 22e division de la police de Peel, 16 juillet 2020

Le 16 juillet, des militants ont tenu une manifestation devant 22e division de la police de Peel pour exiger l'abandon des accusations concoctées contre Mme Krupka et M. Headley. Au moment où la manifestation allait commencer, Mme Krupka a appris de l'UES que la policière qui lui a tiré dessus, Valerie Briffa, avait été accusée de négligence criminelle causant des lésions corporelles, d'agression armée et de négligence lors de l'utilisation d'une arme à feu (mais pas de tentative de meurtre). Mme Briffa, policière en probation depuis huit mois, a déjà démissionné de la police.


La marche et la vigile du 20 juillet 2020

Le 20 juillet, un mois après la mort aux mains de la police de M. Choudry, une marche et une veillée ont été organisées à Malton, encore une fois pour exiger la fin de l'impunité policière, surtout compte tenu de l'absence de réponse de l'UES dans les cas des trois morts par balles.

Une autre manifestation pour exiger que la police rende des comptes a eu lieu à Brampton le 23 août, au cours de laquelle les familles des victimes ont à nouveau expliqué à la communauté et aux médias comment elles avaient été traitées. Deux membres de la famille de M. Francique ont présenté une chanson de rap dédiée à sa mémoire et une jeune femme a également chanté une chanson de rap qu'elle avait écrite pour dénoncer les fausses préoccupations officielles bidon au sujet du racisme systémique, intitulée « Why is It Taking So Long ? » Des membres de la famille de deux autres personnes qui sont mortes, dans des incidents distincts, sous la garde de l'État dans l'Est de l'Ontario, au Centre de détention du Centre-Est à Lindsay, ont présenté leurs témoignages émouvants.

Exigeant des comptes des politiciens lors de la rencontre du 2 septembre 2020

En réponse à une campagne d'affichage exigeant une action des autorités locales, les militants ont été contactés par le bureau de la mairesse de Mississauga, Bonnie Crombie, qui a accepté de les rencontrer pour discuter de la violence policière. Le 2 septembre, une rencontre a eu lieu au centre communautaire de Malton, à laquelle ont participé Mme Crombie, le maire de Brampton, Patrick Brown, et le député provincial local, Deepak Anand. Lors de cette rencontre, les membres des familles des victimes ont exprimé leur indignation directement aux trois politiciens, en particulier aux maires, qui ont écouté poliment et ont déclaré qu'ils seraient heureux de faire une déclaration publique de soutien. Cependant, les maires ont refusé d'inclure la moindre condamnation des morts aux mains de la police en invoquant leur conviction que cela compromettrait leurs positions au sein de la commission des services de police de la région. Bien que les documents de l'UES montrant qu'il y avait des motifs d'inculper sans plus tarder les policiers qui avaient tirés leur aient été remis, les politiciens ont refusé de faire une déclaration qui reconnaît que les policiers impliqués dans ces morts et qui ont été identifiés devraient être tenus responsables de leurs crimes.

Marche de Mississauga pour exiger que la police rende des comptes, 20 octobre 2020

Face au silence persistant de l'UES et à la trahison des maires, une manifestation militante de plus de 30 résidents a eu lieu à l'heure de pointe du soir à Malton le 20 octobre dernier pour exiger une nouvelle fois la fin de l'impunité policière et la justice pour les victimes. Les piqueteurs ont déployé des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Punissez les criminels de la police », « Inculpez les tueurs de la police », « Mettez fin à l'impunité des brutalités policières », « Arrêtez la violence policière » et « Indemnisez les familles des victimes ».

De nombreux automobilistes en signe de soutien ont klaxonné en passant et levé le poing, et des résidents du quartier ont laissé leur nom et leurs coordonnées pour être informés des actions futures. L'événement s'est tenu à l'occasion du quatrième mois depuis la mort par balle d'Ejaz Choudry. Des membres de la famille de M. Choudry se sont joints à la manifestation, apportant avec eux leurs propres pancartes, dont « Le silence, c'est de la violence ».

En date du 22 octobre, l'Unité des enquêtes spéciales n'a toujours pas annoncé les accusations qui seront portées contre les tueurs des trois morts par balles, ni donné de raison pour ce retard inadmissible. Les militants et les membres de la communauté prévoient de continuer à faire entendre leur voix pour que la police rende des comptes. Des actions de sensibilisation sont menées en vue d'une nouvelle manifestation en novembre pour exiger la fin de l'impunité et obtenir des compensations pour les familles des victimes.

(Photo : LML)

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Victoire retentissante du peuple aux élections boliviennes

La mobilisation de masse chasse du pouvoir
les forces du coup d'État réactionnaire


Le président élu Luis Arce (quatrième à partir de la gauche) et le vice-président élu David Choquehuanca (cinquième à partir de la gauche)

Le 23 octobre, cinq jours après la tenue d'une élection générale en Bolivie, les résultats officiels tant attendus ont été annoncés par l'Organe électoral plurinational du pays. Ils ont confirmé et dépassé ce que les sondages avaient prédit le 18 octobre : une victoire écrasante au premier tour pour Luis Arce, le candidat à la présidence du Mouvement vers le socialisme  instrument politique pour la souveraineté des peuples (MAS-IPSP)  et son candidat à la vice-présidence David Choquehuanca. Luis Arce devient le président avec 55,1 % des voix, une majorité de près de 27 points sur le deuxième, Carlos Mesa (Communauté civique), qui a obtenu 28,3 %. Luis Fernando Camacho (Nous Croyons) a terminé troisième avec 14 % des voix, suivi de Chi Hyun Chung (Front pour la victoire), avec 1,55 % des voix et Feliciano Mamani (Parti de l'action nationale de Bolivie) avec 0.51 %. Presque 70 % des votes faits à l'extérieur de la Bolivie sont allés à Louis Acre.

Tant Mesa, un ancien président de la Bolivie qui aurait été le candidat préféré des États-Unis, que Camacho, membre d'une riche famille de Santa Cruz ayant des liens avec des gangs paramilitaires racistes appelés « comités civiques », ont participé au coup d'État de novembre dernier contre le président Evo Morales avec un brouhaha au sujet d'une fraude pour assurer sa réélection sans aucune preuve à l'appui.


Evo Morales le 18 octobre 2020 lors d'une célébration de la victoire électorale du MAS-IPSP
à Buenos Aires, Argentine

Lors de l'élection de cette année, le MAS-IPSP a conservé sa majorité dans les deux chambres de l'Assemblée législative plurinationale, remportant 73 des 130 sièges à la Chambre des représentants et 21 des 36 sièges au Sénat. Le nouveau gouvernement sera assermenté le 8 novembre. Les grandes célébrations publiques ont déjà commencé le samedi 24 octobre après l'annonce des résultats officiels.

La participation aux élections a été estimée à un peu plus de 88,4 % des électeurs inscrits. Salvador Romero, le président du Tribunal suprême électoral (TSE), a qualifié la participation d'historique en Bolivie et la plus importante de toute l'Amérique latine à ce jour au XIXe siècle, surtout pour un vote qui a eu lieu au milieu d'une pandémie. Le taux de participation moyen aux élections en Bolivie, où le vote est obligatoire, est d'environ 80 %, a-t-il dit.

Des observateurs électoraux ont été envoyés en Bolivie, pendant que d'autres travaillaient à distance depuis l'extérieur du pays, par les Nations unies, l'Union européenne, le Centre Carter aux États-Unis, la Conférence permanente des partis politiques latino-américains (COPPAAL) et le Parlement sud-américain (Parlasur). Parmi les autres qui ont été accrédités, il y a une délégation de parlementaires argentins, une équipe de journalistes mobilisée par le groupe antiguerre américain Code Pink et une délégation de l'Internationale progressiste. L'Organisation des États amériains (OÉA) a insulté le peuple bolivien en envoyant une mission d'observation dirigée par le même individu, un ancien ministre des Affaires étrangères du Costa Rica, qui a dirigé la mission ayant ouvert la porte au coup d'État de l'année dernière. Le Canada a contribué au financement et fourni un certain nombre d'observateurs à la mission de l'OÉA de cette année, comme il l'avait fait l'année dernière. Peu de temps avant le jour des élections, alors que Luis Arce et David Choquehuanca possédaient une forte avance dans tous les sondages, le secrétaire général de l'OÉA, Luis Almagro, a commencé à répandre le bruit au sujet d'une possible « nouvelle fraude électorale » en Bolivie, ce qui signale son intention de se réessayer plus tard.

Almagro doit être déçu. Aucune des missions d'observation électorale nationales ou internationales, y compris celle de l'OÉA, ni les représentants des partis ayant des candidats à l'élection n'ont déclaré avoir des doutes sur l'élection ou les résultats. La présidente de facto du gouvernement putschiste, Jeanine Añez, ainsi que d'autres ennemis jurés du MAS, y compris d'autres candidats à la présidence, ont reconnu la victoire de Luis Arce et Davi Choquehuanca, concédant leur propre défaite sans attendre les résultats officiels. Le fait que les mêmes tendances de vote en faveur du MAS aient émergé dans cette élection que lors des années précédentes, et se soient accentuées par un plus grand nombre de voix cette fois-ci, est un argument solide contre les accusations de porte-paroles de l'impérialisme américain selon qui Evo Morales a remporté l'élection de l'année dernière par « fraude ». Cela donne plutôt du poids à l'opinion exprimée par beaucoup aujourd'hui, selon laquelle la seule fraude était celle que l'OÉA a utilisée pour perpétrer ses actions contre le peuple bolivien.

La lutte tenace menée par les travailleurs et les mouvements sociaux boliviens, dont de nombreuses organisations de femmes et autochtones rassemblées autour du MAS, pour exiger que le gouvernement putschiste organise une nouvelle élection sans délai, en est une preuve supplémentaire. Il en est de même de la participation massive et enthousiaste à des rassemblements soutenant les candidats du MAS aux postes de président et de vice-président à l'approche des élections; du nombre sans précédent de personnes qui ont voté aux élections de cette année et pour qui elles ont voté massivement.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a envoyé une lettre de félicitations au président élu Luis Arce, au vice-président élu David Choquehuanca, au président du MAS-IPSP Evo Morales et au peuple bolivien pour leur victoire éclatante aux élections générales du 18 octobre. Cette victoire donnera un nouvel élan au peuple dans sa lutte pour non seulement défendre sa victoire mais aussi s'unir autour de leur projet d'édification d'un État plurinational de Bolivie souverain et indépendant dans lequel les droits de tous, et pas seulement de quelques privilégiés, sont affirmés, où c'est le peuple bolivien et non une puissance étrangère hégémonique ou un groupe de puissances qui décide des affaires de la nation, y compris la direction de l'économie et la politique étrangère du pays, afin que la Bolivie contribue à nouveau à faire de l'Amérique latine et des Caraïbes une zone de paix.

Jallalla Bolivia !


Piquetage au Canada en appui au peuple bolivien

Le jour même des élections en Bolivie du 18 octobre, plus de 25 activistes ont tenu un piquetage à l'initiative du Mouvement québécois pour la paix devant le consulat des États-Unis. Ils se sont opposés à l'ingérence étrangère en Bolivie, en appui à la lutte du peuple bolivien pour son émancipation. Les pancartes et slogans exprimaient cet esprit : « Non à toute ingérence étrangère en Bolivie ! », « Laissez le peuple de Bolivie décider ! », « Canada, États-Unis, ne touchez pas à la Bolivie ! », « Plein soutien au peuple bolivien pour son émancipation ! » ainsi que « Bolivia, si ! Yankee, no ! » et plusieurs autres. Tout au long de l'action de plus de deux heures, on entendait le klaxon des voitures en guise d'appui. Les passants ont salué l'action, certains dénonçant le rôle du Canada en tant qu'homme de main des États-Unis pour s'ingérer dans les affaires internes des pays d'Amérique latine. D'autres ont pointé du doigt le Groupe de Lima et l'Organisation des États américains qui fomentent des troubles au service des visées américaines.

(Photos : MAS, E. Morales, LML)

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Le peuple chilien persiste dans sa lutte pour la reconnaissance de ses droits

Le plébiscite sur la nouvelle constitution et
le premier anniversaire de la révolte contre
le régime néolibéral de Pinera


Marche du 8 septembre 2020 en appui à une nouvelle constitution.

Un an après l'éclatement, le 18 octobre 2019, de la révolte populaire contre le gouvernement du milliardaire Sebastian Pinera et son saccage néolibéral, le peuple chilien continue de se mobiliser et de s'organiser pour réaliser le changement politique et économique qu'il exige. Il continue de mettre de l'avant ses principales revendications pour une nouvelle constitution et pour la démission du président Pinera en raison des mesures économiques antisociales, de la corruption et de la répression brutale du peuple par son gouvernement.

LML salue le peuple chilien qui continue de défendre ses revendications face à une répression massive et aux difficultés occasionnées par la pandémie, et lance un appel à tous d'appuyer sa juste cause.

Le plébiscite du 25 octobre sur une nouvelle constitution

Le 25 octobre aura lieu un plébiscite sur une nouvelle constitution. Ce dernier devait avoir lieu en avril, mais en raison de la pandémie le vote a été reporté au 25 octobre. Le 15 novembre 2019, les actions de masse soutenues du peuple ont franchi une étape préliminaire dans l'établissement de la nouvelle constitution, lorsque les députés du Congrès national ont convenu qu'un plébiscite pour une nouvelle constitution devrait être organisé.

La constitution actuelle du pays a été rédigée en 1980 et y sont enchâssés des arrangements économiques néolibéraux et des politiques réactionnaires adoptés au cours de la dictature de Pinochet, bien que celle-ci ait pris fin en 1990[1].

Le plébiscite soumettra la question aux Chiliens à savoir s'ils veulent une nouvelle constitution et, si oui, si elle doit être rédigée par les Chiliens eux-mêmes ou par une démarche conjointe de citoyens et de législateurs. S'il est décidé d'avoir une nouvelle constitution, un autre vote aurait lieu le 11 avril 2021 (en conjonction avec les élections municipales et gouvernementales) où seraient élus les membres de la convention constitutionnelle responsable de la rédaction de la nouvelle constitution. Un troisième scrutin aurait lieu en 2022 pour décider de l'adoption de la nouvelle constitution.

Un mois avant le scrutin, un groupe de partis politiques et d'organisations favorables à une nouvelle constitution ont lancé une initiative appelée « Nous approuvons un Chili dans la dignité » pour faire connaître un manifeste prônant que la nouvelle constitution doit enchâsser les droits tels que le droit de vote pour les personnes à partir de l'âge de 16 ans, le droit à une éducation publique gratuite et de qualité à tous les niveaux, la création d'un système de sécurité sociale avec un financement tripartite et une couverture universelle, le droit au logement, le droit à la santé et beaucoup d'autres revendications.

Le 20 octobre, Marcos Barraza, l'ancien ministre du Développement social au sein du gouvernement de Michelle Bachelet, a fait valoir qu'une victoire du plébiscite ne veut pas nécessairement dire que ceux qui ont avantage à maintenir le statu quo seront défaits, et qu'il relève des forces progressistes de bien refléter les droits sociaux dans la nouvelle constitution. Il a ajouté que l'une des principales stratégies des personnes qui désirent conserver la constitution actuelle dans sa presque totalité est de présenter le plébiscite comme un simple exercice démocratique sans réel impact sur la vie du peuple.

Selon les agences de nouvelles, les récents sondages indiquent que 72 % de la population est favorable à une nouvelle constitution.

Des manifestations de masse pour souligner le premier
anniversaire de la révolte populaire

Le 18 octobre, des dizaines de milliers de personnes se sont ralliées au square central de Santiago, Plaza Baquedano, rebaptisé par le peuple le Square de la Dignité  un symbole de leurs aspirations pour des arrangements prosociaux  pour souligner un an de manifestations durant lesquelles des millions de gens sont descendus dans la rue. L'action de masse a été organisée malgré la répression continuelle du mouvement populaire par le gouvernement, et le déploiement de 40 000 carabiniers, la force policière nationale, armés de canons à eau et de gaz lacrymogènes, aient été déployés contre les manifestants.

Les manifestations, qui ont commencé tôt le matin, ont mis de l'avant les revendications du plébiscite du 25 octobre, tout en commémorant tous ceux qui ont été tués, blessés, torturés et abusés par les forces de sécurité de l'État au cours de la dernière année.

Les chiffres compilés par le Congrès nord-américain sur l'Amérique latine indiquent qu'à la fin de février, 36 personnes avaient été tuées dans les manifestations, 11 564 blessées et 28 000 détenues. Selon l'Institut national chilien des droits humains (INDH), 964 personnes ont été blessées par des balles en caoutchouc, y compris 222 ayant subi des blessures aux yeux. La Société chilienne de l'ophtalmologie déclare que c'est le nombre le plus élevé de telles blessures subies dans des manifestations ou dans des zones de conflits à l'échelle mondiale.

Le 3 octobre, une vidéo montre un carabinier en train de pousser dans la rivière Mapocho un jeune de 16 ans du haut du pont Plo Nono à Santiago, ce qui a enclenché des manifestations de masse exigeant la démission du chef des carabineros, le général Mario Rozas. La police a d'abord prétendu que le jeune avait sauté dans la rivière de son propre gré, mais l'agent a plus tard été accusé de tentative de meurtre.

Note

1. Un article du 10 décembre 2019 de Camila Osorio dans le New Yorker dit que la constitution actuelle « fut finalisée en 1980 et approuvée par un plébiscite qui a été grandement perçu comme frauduleux. Des partis politiques de gauche avaient été interdits, et les forces armées étaient les 'garants' de l'État. Le chapitre quatorze fournit l'élément clé : tout amendement de la constitution doit être approuvé par trois membres du Congrès sur cinq. Si le président met son veto à un amendement, il faut les trois quarts des votes du Congrès pour le défaire. Si le président n'impose son veto qu'à certains articles d'une réforme, le Congrès doit avoir les deux tiers de la majorité pour le défaire. Si une réforme réussit à surmonter tous ces obstacles, elle devra tout de même être soumise à l'étude d'un tribunal constitutionnel, qui a le pouvoir de la rejeter. [...]

« Un aspect particulièrement important du nouveau processus était que d'importantes majorités étaient requises pour contester les politiques économiques néolibérales que la junte avait mises en oeuvre. Avec l'aide d'économistes qui prônent le libre-marché et qui ont étudié sous Milton Friedman à l'Université de Chicago, Pinochet a coupé dans les dépenses publiques, déréglementé les banques, dégelé les taux d'intérêt, et privatisé les systèmes de santé, d'éducation et de pensions. »

(Sources : teleSUR, Washington Post, Guardian, New Yorker. Photo : Izquerido Diaro Chile)

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Renforcement des relations Canada-Cuba

Une conférence virtuelle du Réseau
canadien pour Cuba

Le samedi 26 septembre, des organisations membres du Réseau canadien pour Cuba (RCC), de Victoria à Halifax, ainsi que des invités, se sont réunis virtuellement pour discuter de la solidarité et de l'amitié avec Cuba dans la situation actuelle et pour planifier l'année qui vient.

Il a été reconnu que par ces temps sans précédent de pandémie, d'exacerbation de la crise économique et du danger omniprésent de guerre, le mouvement de solidarité avec Cuba fait face à des défis uniques. Le plus important facteur dans ce contexte est l'assaut du régime Trump contre Cuba et les développements inquiétants dans les relations Canada-Cuba.

Les coprésidents exécutifs du RCC, Elizabeth Hill et Isaac Saney, ont minutieusement repassé en revue le travail du RCC depuis le congrès des 8 et 9 juin 2019. Le rapport, bien illustré par un montage visuel, a mis en relief, entre autres choses :

- la campagne pour rétablir les services de visa de l'ambassade canadienne à la Havane;

- la campagne réussie Appui à Cuba dans la lutte contre la COVID-19 qui a recueilli plus de 50 000 dollars pour les efforts de solidarité médicale internationale de Cuba;

- les diverses conférences virtuelles sur les réalisations médicales de Cuba;

- les piquetages virtuels continus contre le blocus des États-Unis, avec la participation de plus de 20 pays;

- la Campagne pour sauver des vies (une initiative conjointe du RCC, du Réseau national des États-Unis pour Cuba et de la Table de Concertation et de Solidarité Québec-Cuba) dans le but d'établir une coopération médicale entre les États-Unis, le Canada et Cuba, surtout dans la lutte contre la COVID-19;

- la collecte de fonds Cubacan6060 pour des bâtons de baseball pour Cuba;

- les déclarations du porte-parole du RCC, Isaac Saney, qu'il s'agisse du 60e anniversaire du triomphe de la Révolution cubaine ou de la condamnation de l'attaque violente contre l'ambassade cubaine à Washington, ou des lettres ouvertes au premier ministre Trudeau et à la ministre des Affaires étrangères.

Après la présentation du rapport du RCC, Isaac Saney a parlé des attaques sans relâche et croissantes du régime Trump contre Cuba, ainsi que de l'incertitude grandissante et des orientations inquiétantes qui planent sur les relations Canada-Cuba. Il a réitéré que l'un des principaux objectifs du RCC est de maintenir que la politique étrangère du Canada vis-à-vis Cuba soit toujours fondée sur l'égalité et le respect de la souveraineté et du droit à l'autodétermination de Cuba. Par conséquent, un des principaux objectifs est de consolider le mouvement de solidarité Canada-Cuba et de mettre fin au blocus économique multilatéral des États-Unis et aux agressions américaines contre Cuba.

Janine Solanki, la coordonnatrice nationale de la Brigade de travail volontaire Ernesto Che Guevara, a ensuite fait part des difficultés à surmonter dans l'organisation de la 27e brigade dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. En dépit de ces difficultés, le comité pancanadien de la brigade a fait des progrès remarquables pour assurer le succès de la brigade en 2021, qui sera déployée du 28 avril au 10 mai 2021.

Tamara Hansen, membre de l'exécutif du RCC, a mis de l'avant une série d'idées et de propositions pour consolider la solidarité avec Cuba dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. Elle a expliqué comment les conférences et les piquetages virtuels contre le blocus illustrent les nombreuses façons par lesquelles le mouvement d'amitié et de solidarité avec Cuba peut élargir son influence et son impact, nationalement et internationalement. Une initiative à venir est l'organisation d'un piquetage virtuel mondial de 24 heures le 17 décembre en opposition aux agressions continues des États-Unis contre Cuba. Elle a aussi souligné que le RCC est en mesure d'assister les membres dans leur travail au niveau local, en particulier par le biais du compte Zoom du RCC qui est à la disposition de tous les groupes.

Chacun des 14 groupes membres du RCC participant à la réunion a ensuite fait rapport de ses activités et de ses initiatives de solidarité. Le bilan du travail du RCC et de ses organisations membres au cours de la récente année a mis en lumière l'étendue et la diversité des activités partout au pays, dans les sphères autant politiques que sociales et culturelles. Les participants à la conférence ont réaffirmé leur engagement à consolider le mouvement de solidarité Canada-Cuba et les liens de solidarité et d'amitié entre le peuple canadien et le peuple cubain. Ils se sont engagés à redoubler d'efforts pour défaire le blocus économique multilatéral et les agressions criminelles contre Cuba et à oeuvrer à ce que la politique étrangère du Canada vis-à-vis Cuba soit toujours fondée sur l'égalité et le respect de la souveraineté et du droit à l'autodétermination de Cuba.

(Réseau canadien pour Cuba, 17 octobre 2020)

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Conférence virtuelle sur la situation à Cuba et sur la politique extérieure de Cuba


Montréal, 17 août 2020

Samedi 24 octobre - 16 h (HAE)
Invitée : Josefina Vidal, ambassadrice de Cuba au Canada

Participez à la réunion sur Zoom ici

Code ID réunion: 818 9293 9129
Mot de passe: 396657

La Table de concertation de solidarité Québec-Cuba vous invite à vous joindre à une conférence virtuelle au cours de laquelle Josefina Vidal, ambassadrice de Cuba au Canada, discutera de la situation actuelle à Cuba dans le contexte de la pandémie et de l'intensification du blocus contre Cuba, ainsi que de la politique extérieure de son pays.

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Webinaire : Les relations Canada-Cuba au temps de Trump et de la COVID-19


Ottawa, 17 septembre 2020

Jeudi 29 octobre - 16 h (heure du Pacifique /
19 h (heure de l'Est) / 20 h (heure de l'Atlantique)
avec vidéos, orateurs et discussion
Pour l'affiche cliquer ici.
Organisé par le Réseau canadien pour Cuba
Pour plus d'information : canadiannetworkoncuba.ca ou Facebook

Inscrivez-vous sur Zoom ici

La contribution de Cuba à la lutte mondiale contre la pandémie de COVID-19 a été présentée comme un exemple de succès et de solidarité, à la fois sur le plan interne et pour son assistance à 42 pays dans le monde. Alors que la Brigade médicale internationale Henry Reeve de Cuba reçoit des éloges pour sa coopération internationale en ces temps difficiles, le gouvernement des États-Unis a renforcé son blocus immoral et illégal contre Cuba. Ici au Canada, il est essentiel que nous continuions de contester ces politiques cruelles en renforçant la solidarité Canada-Cuba.

Joignez-vous au Réseau canadien pour Cuba et à nos conférenciers invités dynamiques dans une discussion importante sur l'état des relations Canada-Cuba et le renforcement de notre solidarité de peuple à peuple avec Cuba.

Avec la participation de :

Son Excellence Josefina Vidal, ambassadrice de Cuba au Canada - Auparavant, elle était présidente de la délégation cubaine aux premier et deuxième tours des pourparlers Cuba-États-Unis, qui ont ouvert la voie au rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays sous le président cubain Raul Castro et le président américain Barack Obama.

Niki Ashton - Députée de Churchill-Keewatinook Aski, Manitoba

Matthew Green - Député de Hamilton-Centre, Ontario

Pierrette Ringuette - Sénatrice indépendante du Nouveau-Brunswick et coprésidente du Groupe interparlementaire Canada-Cuba

Dr John Kirk - Chercheur et professeur sur Cuba, Université Dalhousie

Dr Isaac Saney - Coprésident du Réseau canadien pour Cuba et professeur à l'Université Dalhousie

Les coprésidentes de l'événement :

Tamara Hansen - Membre exécutif du Réseau canadien pour Cuba, coordonnatrice des communautés de Vancouver en solidarité avec Cuba (VCSC)

Elizabeth Hill - Membre exécutif du Réseau canadien pour Cuba et présidente de l'Association canadienne d'amitié Cuba-Toronto

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Le Congrès de la souveraineté du Mexique marque son 10e anniversaire

La Sixième Conférence nationale souligne les réalisations et les défis

Le 2 octobre, le Congrès pour la souveraineté a tenu sa sixième conférence nationale à l'occasion du 10e anniversaire de sa fondation sous le thème « Le peuple assume sa souveraineté ».

À cette occasion, et après des mois de discussion avec tous les membres de l'organisation, 13 résolutions ont été adoptées qui reflètent la volonté de doter le pays d'un programme concret pour aller de l'avant après la pandémie de COVID-19, pour la réalisation de la souveraineté et le bien-être des Mexicains. En raison des restrictions imposées par la pandémie, la conférence nationale a eu lieu en direct via Zoom et Facebook. Quelque 1 300 personnes ont ainsi pu participer à la séance publique.

Parmi les faits saillants de la conférence, nous comptons la remise du prix du Mérite de la souveraineté et un hommage à une grande Mexicaine, Victoria Novelo, ainsi qu'à deux proches compagnons Jésus Escamilla et Virgilio Caballero. De même, l'ex-ambassadeur de la Bolivie au Mexique et actuel réfugié politique dans notre pays, José Crespo, a adressé un message à la conférence et expliqué la situation actuelle en Bolivie. Des messages et des vidéos ont été reçus du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis. Il a également été résolu de se joindre à la campagne internationale pour que soit attribué le prix Nobel de la paix à la brigade médicale Henry Reeve pour son travail de solidarité au niveau international. Un moment particulier a été consacré à l'importante problématique de l'eau et un message de salutations a été reçu de Pedro Moctezuma, coordinateur national de Agua Para Tod@s.

Enfin, dans la partie culturelle, dans laquelle plusieurs chansons portant sur les luttes que mène le peuple ont été diffusées, un hommage a été rendu aux 43 étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa qui ont disparu il y a six ans, avec la chanson Camino, composée en leur honneur.

Voici les titres des 13 résolutions adoptées par le Congrès de la souveraineté :

1. Garantie des droits et de l''intégrité des femmes

2. Priorité à la santé et au bien-être du peuple

3. Économie solidaire et État souverain

4. Souveraineté alimentaire

5. Souveraineté financière et suspension des paiements de la dette

6. Éducation

7. Culture, identité et mémoire historique

8. De l'eau pour tous

9. Droits du travail garantis

10. Annulation des concessions minières et défense de l'environnement

11. Défense des droits humains niés par le capitalisme

12. Renouveau démocratique et nouvelle constitution

13. Solidarité internationale. Respect de la souveraineté

Lorsque le Congrès de la souveraineté a été fondé à Mexico le 2 octobre 2010, le pays célébrait le 200e anniversaire de son indépendance et le 100e anniversaire du début de la révolution mexicaine. Le Congrès a été créé pour que nous assumions notre souveraineté par ces luttes qui, au XXIe siècle, donnent une continuité à notre mouvement de libération.

En 2010, à l'initiative de Mexteki[1], après seize ans de processus d'intégration économique, cinq ans d'intégration politique du secteur de l'énergie et de la sécurité, trois ans d'intégration militaire de notre pays aux États-Unis des monopoles nord-américains, le Congrès de la souveraineté a levé le drapeau de la pleine indépendance du Mexique et de la fin du régime néocolonial, néolibéral et pro-entreprise promu par le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) et le Parti rénovateur institutionnel de l'action nationale (PRIAN).

La tâche que le Congrès de la souveraineté a entamée il y a dix ans était de contribuer à un changement de régime pour transformer le Mexique en un pays dans lequel le peuple dirige et reste indépendant du plan d'intégration de l'Amérique du Nord en un bloc lié à l'empire yankee. Notre slogan était et demeure : Que le peuple assume sa souveraineté ! Nous appelons à l'union de tous et toutes dans la lutte pour la souveraineté au-delà des idéologies, des partis politiques, des croyances religieuses, de l'âge, du sexe, de la couleur de la peau, de l'origine nationale, de la situation socio-économique, de l'orientation sexuelle et du mode de vie.

Ce sont dix années de travail acharné au cours desquelles notre action s'est développée dans toute la République mexicaine et, avec cohérence et engagement, nous avons élargi nos relations avec les peuples du monde qui luttent pour la souveraineté. De nos tranchées, nous soutenons les luttes au niveau international et dans toutes les Amériques, nous renforçons les liens avec les peuples d'Amérique latine et des Caraïbes et avec ceux des États-Unis et du Canada, et nous soutenons les luttes des peuples du reste de la planète.

Les décisions de notre organisation sont collectives, elles sont discutées en profondeur et votées démocratiquement. Nous n'agissons pas par événement, mais avec un plan préconçu par tous. Notre action fait de nous un facteur d'unité dans le mouvement. Nous cherchons à éliminer la pression voulant que les personnes n'ont qu'à suivre le leader, ceci afin que chacun puisse agir consciemment et collectivement. Pour le développement de la conscience, nous acceptons qu'il faille considérer que la compréhension nécessite un acte de participation consciente de l'individu et un acte de découverte dans le cadre d'une action collective. Rien ne s'apprend avec l'attitude de simplement suivre de manière passive et conformiste. Nos décisions découlent de l'action, de l'expérience de la lutte et de notre objectif du triomphe de la souveraineté nationale et populaire, de la souveraineté de chaque région et localité.

Nous avons défendu un Programme et un Projet de Nation au-dessus des intérêts personnels. Nous agissons pour défendre l'unité du mouvement démocratique et bien sûr l'unité au sein de notre organisation est vitale ; nous rejetons les attaques personnelles ou dogmatiques qui nous écartent de la lutte principale et ne servent que nos ennemis.

Nous avons décidé lors de notre conférence de mai 2012 de soutenir la lutte pour renverser le PRIAN et de soutenir Andres Manuel Lopez Obrador comme candidat à la présidence. Cette même année, nous avons soutenu la création de Morena[2] pour vaincre le régime du PRIAN et inverser les réformes énergétiques, éducatives et autres promues par le Pacte pour le Mexique. Nous avons soutenu la création des comités dans tout le pays et lutté pour la démocratisation du Mexique.

L'appel à la souveraineté politique et économique implique la souveraineté des secteurs agricole, industriel et des services de toutes sortes.

Dans ce contexte, nous avons effectué un travail local dans l'une des municipalités de la ville de Mexico et gagné sa gouvernance avec le soutien du peuple à Azcapotzalco. Nous avons fait cela sans argent ni concessions. Malgré le fait que le régime avait assuré la continuité dans cette délégation, nous avons vaincu tout l'appareil de fraude et d'achat des votes et montré que le peuple peut réussir s'il agit d'un commun effort.

Pendant la période 2015-2018 nous avons développé un gouvernement démocratique face au pouvoir fédéral à Mexico et aux provocations locales. Nous avons travaillé sur un projet dans lequel la volonté populaire est placée, malgré toutes les pressions, au-dessus de celle des agents immobiliers, des trafiquants d'influence, des accapareurs de l'eau potable, des mafias criminelles.

Une fois atteint l'objectif de vaincre les tenants du régime néolibéral dirigé par le PRIAN, grâce à la mobilisation électorale de 30 millions de Mexicains qui a conduit Andrés Manuel Lopez Obrador à la présidence, un processus a commencé, appelé quatrième transformation. Il faut travailler pour que cette quatrième transformation de notre pays aboutisse à la défaite du néocolonialisme et à la construction d'un pays pleinement souverain. Après le triomphe électoral du 1er juillet 2018 s'est tenu le IVe Congrès de la souveraineté au cours duquel un Projet de Nation en sept résolutions a été approuvé qui résume les principaux enjeux :

1. Défense de la souveraineté énergétique et des autres secteurs stratégiques

2. Autosuffisance alimentaire et défense de la souveraineté alimentaire

3. Eau, pétrole et mines en tant que richesses qui appartiennent aux Mexicains

4. Rejet de l'intégration du Mexique aux États-Unis des sociétés nord-américaines

5. Renforcement de l'économie sociale et populaire et défense des migrants aux États-Unis et au Mexique

6. Défense des droits de tous et toutes

7. Paix, sécurité et justice.

Pablo Moctezuma Barragan est le porte-parole national du Congrès de la souveraineté.

Notes

1. Mexteki est l'organisation marxiste-léniniste Union des travailleurs mexicains.

2. Morena est l'organisation fondée par Andres Manuel Lopez Obrador en tant que mouvement, puis enregistrée comme parti politique appelé Mouvement de régénération nationale (MORENA), qui a remporté les élections de 2018, forme actuellement le gouvernement fédéral et le gouvernement de la Capitale nationale et dirige le Congrès dans plusieurs États du pays ainsi que plus de mille gouvernements municipaux.

(Traduit de l'espagnol par LML. Photo : Mexteki)

À LIRE DANS LE MARXISTE-LÉNINISTE DU 27 OCTOBRE 2020
50e Assemblée générale de l'Organisation des États américains

Le sale rôle du Canada dans l'imposition des visées impérialistes américaines en Amérique latine et dans les Caraïbes

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