SUPPLÉMENT

Numéro 5529 août 2020

États-Unis

Le mouvement populaire contre
le racisme, l'injustice, l'impunité et les inégalités ne fléchit pas


Marche sur Washington le 28 août 2020

Le mouvement lancé aux États-Unis contre le racisme, l'injustice, l'impunité et les inégalités se poursuit sans relâche et le 28 août il y a une grande marche à Washington pour dénoncer les conditions de la COVID-19 au pays. Le 27 août était le 90e jour consécutif de manifestations à Portland, en Oregon, et des actions se sont poursuivies sans relâche dans plusieurs autres villes également depuis 90 jours.

Les manifestations d'août ont porté sur la demande que les ressources du pays soient affectées à la garantie des droits à la sécurité, à l'éducation, au logement, à la santé, à l'immigration et à d'autres questions cruciales. Cela a culminé le 28 août avec la convergence de plus de 70 000 personnes à Washington pour marquer le 57e anniversaire de la Marche sur Washington du 28 août 1963.

Les jeunes, les femmes et les travailleurs ont uni leur voix pour exiger : « Enlève ton genou de notre cou ! ». La référence n'est pas seulement au rejet de la violence policière raciste et les nombreuses morts aux mains de la police, mais aussi aux inégalités croissantes dans tous les aspects de la vie alors que le gouvernement s'efforce de garder son genou sur le cou du peuple, en particulier les Afro-Américains. Les Afro-Américains jouent depuis longtemps un rôle militant et essentiel dans la lutte pour les droits et dans la construction d'une vaste résistance en faveur du changement.

Des femmes qui ont pris la parole ont mis en évidence la nécessité de persister dans la lutte pour le changement. Bridget Floyd, soeur de George Floyd, a déclaré. « Mon frère ne peut pas être une voix ici aujourd'hui. Nous devons être cette voix. Nous devons être le changement. »

« Nous sommes arrivés à un point où nous pouvons avoir ce changement, mais nous devons rester unis », a déclaré la mère de Breonna Taylor, Tamika Palmer. Breonna Taylor, une technicienne médicale d'urgence afro-américaine, a été tuée par la police le 13 mars à Louisville, Kentucky, dans l'exécution d'un mandat d'intrusion sans frapper.

La mère de Trayvon Martin, Sybrina Fulton, a dit à la foule « tenons-nous ensemble » et « continuons de nous battre ». Trayvon Martin, un jeune Afro-Américain de 17 ans non armé, a été tué par balle à Sanford, en Floride, le 26 février 2012 par un vigile qui a ensuite été acquitté de meurtre. Cet esprit de s'appuyer sur les forces du peuple et de renforcer l'unité dans la lutte est évident dans les actions qui se poursuivent dans tout le pays.

Ajoutant à l'indignation face à l'injustice et l'impunité de la police, le 23 août à Kenosha, Wisconsin, un policier a ouvert le feu sept fois sur Jacob Blake, un homme afro-américain non armé, alors qu'il montait dans son véhicule, tandis que trois de ses enfants étaient dans le siège arrière. Jacob est présentement à l'hôpital dans un état critique, paralysé de la taille aux pieds, et pourtant menotté à son lit sous prétexte qu'il représente une menace. Des manifestations ont immédiatement éclaté à Kenosha et partout aux États-Unis. Le département pénitentiaire du Wisconsin a été incendié dans la nuit du 24 août. La police a répondu avec des gaz lacrymogènes, des arrestations-enlèvements, la violence et en érigeant une clôture autour du palais de justice le 25 août.

Un autre aspect de cette violence organisée par l'État est le déploiement et le soutien de groupes de milices réactionnaires armées à Kenosha et Portland. La police soutient ouvertement leur présence et ne les empêche pas de commettre leurs actes de violence contre les manifestants. Un jeune de 17 ans qui s'est rendu à Kenosha en provenance de l'Illinois pour se joindre à d'autres miliciens, est accusé d'avoir tiré sur trois manifestants à Kenosha avec une arme d'assaut. Malgré la demande des manifestants que le jeune homme soit mis en état d'arrestation, la police lui a permis de retourner chez lui et ne l'a arrêté que le lendemain, quand les protestations ont éclaté à Kenosha et ailleurs contre ce refus d'agir.

La Marche sur Washington du 28 août 1963 avait été organisée en grande partie par des jeunes et des étudiants engagés dans la lutte contre la terreur du KKK organisée par l'État partout dans le sud du pays pour l'obtention du droit des Afro-Américains à l'égalité, y compris le droit de participer à la vie politique à titre égal. Ce rassemblement durant lequel Martin Luther King Jr a prononcé son discours « J'ai un rêve » a son importance historique dans l'union des forces du sud et du nord dans la lutte pour l'égalité des droits. En général, la lutte jusqu'à ce point avait été en grande partie dans le sud, concentrée en Alabama, en Géorgie et au Mississippi. De nombreuses batailles avaient été menées dans les années 1950 et au début des années 1960 contre le lynchage, la terreur du KKK, la brutalité policière, pour le droit de vote et pour mettre fin à la discrimination dans les écoles, pour des emplois et le logement. Parmi elles, il y a eu le boycott des autobus à Montgomery, en Alabama, en 1955, la lutte pour l'égalité du droit à l'éducation et l'opposition à la ségrégation dans les collèges et universités, les Freedom Rides (« voyages de la liberté ») par lesquels des étudiants du nord, noirs et blancs, se sont joints à la bataille contre la ségrégation et pour les droits. Beaucoup ont fait l'expérience directe du racisme et de la brutalité, non seulement de la police locale et de l'État, mais aussi du gouvernement fédéral et de son FBI, qui ont organisé et fomenté la terreur du KKK. Avant le début de la marche du 28 août, les médias monopolisés avaient tenté de créer la peur des « émeutes » et de la violence et le Pentagone avait mobilisé 19 000 soldats. Bon nombre de jeunes et d'étudiants organisateurs, du sud et du nord, participaient également au mouvement contre la guerre. Ils ont refusé d'être intimidés ou provoqués et ont tout mis en oeuvre pour se mobiliser et assurer une action organisée et unie.

C'est un anniversaire opportun, une leçon sur laquelle s'appuyer, dans une situation qui appelle une fois de plus les travailleurs à agir en tant que force unie et organisée pour défendre les droits et renouveler la société.

Les actions d'aujourd'hui se tiennent à un moment où les cercles dirigeants se disputent désespérément la présidence. Les conventions nationales démocrate et républicaine étaient toutes deux hantées par des préoccupations morbides de mort et de défaite dans la crainte que les Américains n'adhèrent pas à leur version de la façon de redonner à l'Amérique sa gloire du passé. N'ayant pas de solutions et désespérés de bloquer le changement pour lequel les Américains se battent actuellement, chaque camp s'est contenté de prédire des conséquences désastreuses si l'autre est élu.

« Il s'agit d'une élection qui déterminera l'avenir de l'Amérique pendant très longtemps », a déclaré le candidat démocrate à la présidence Joe Biden. Parlant de la résistance actuelle, l'ancien président Barack Obama a dit : « Les chances de réussite dépendent entièrement du résultat de cette élection. » Pour sa part, le président Donald Trump a déclaré : « C'est la plus grande, c'est celle-là. Notre pays peut aller dans une direction horrible, horrible ou dans une direction encore plus grande. »

Les paroles de tous les principaux orateurs des deux conventions révèlent une tentative désespérée de détourner et de bloquer les efforts du peuple pour affirmer ses droits, pour que le Nouveau s'impose, pour une société où les droits sont garantis. Mais les cercles dirigeants ont prouvé à maintes reprises que leur voie est la voie « du genou sur le cou » qui a fait éclater leur « rêve américain » en mille morceaux.

Des gens de partout aux États-Unis, de tous horizons, montrent qu'ils ne sont pas satisfaits de promesses et de rêves vides. Ils veulent une nouvelle direction des affaires politiques et de l'économie, où les droits de tous sont garantis et où le peuple est habilité à gouverner et à décider de manière à faire de ces garanties une réalité et à demander des comptes à ceux qui gouvernent. Les anciennes structures d'inégalité - ancrées dans les relations sociales existantes qui protègent la propriété privée de quelques-uns des plus riches et imposées par la Constitution - sont remises en question. Les Américains exigent un contrôle sur la police, un financement accru pour les services sociaux et non pour les riches et la fin des guerres américaines. Ils rejettent la vieille Amérique de Biden et Trump en faveur des nouveaux États-Unis populaires.

Cela se voit dans les efforts des travailleurs partout aux États-Unis pour s'organiser pour s'opposer au racisme, à l'injustice, à l'impunité et aux inégalités, tant au niveau local que national, dans les rues, sur leurs lieux de travail et sur le front politique et dans les principaux combats pour le droit à la santé et des lieux de travail et des écoles sécuritaires dans les conditions de la pandémie de la COVID-19.

La crise profonde à laquelle sont confrontés les États-Unis montre clairement que seuls les travailleurs, en s'exprimant et en s'organisant en leur propre nom, peuvent défendre les droits de tous et garantir une issue à la situation qui soit favorable au peuple.

Marche sur Washington le 28 août







Justice pour Jacob Blake

Kenosha, Wisconsin

28 août 2020



26 août 2020



24 août 2020
Manifestation devant le palais de justice de Kenosha, au Wisconsin, le 24 août 2020,
au lendemain de la mort de Jacob Blake tué par la police. La photo du haut est devant le palais de justice.

Des actions partout aux États-Unis

Portland, Oregon



26 août 2020


20 août 2020


10 août 2020

8 août 2020

Minneapolis, Minnesota

Manifestation le 24 août 2020, au lendemain de la fusillade policière de Jacob Blake




Au Mémorial George Floyd, 17 août 2020

Chicago, Illinois
Vigile à la chandelle pour Jacob Blake le 26 août 2020


Les jeunes manifestent pendant neuf heures devant le siège social des écoles publiques de Chicago, le 26 août 2020, lors d'un vote pour renouveler un contrat avec le service de police de Chicago, malgré des mois de protestations pour faire sortir la police des écoles. Ils ont ensuite occupé l'intersection des rues Madison et State.



Manifestation pour le définancement de la police le 22 août 2020



L'action du 17 août 2020 exige que le financement du service de police de Chicago soit suspendu et qu'un financement soit fourni pour la sécurité du logement.




Lors des actions des 9 et 11 août 2020, les étudiants s'organisent pour
faire sortir la police des écoles.

New York, New York


Une des quatre marches pour les morts à New York le 21 août 2020. Les marches sont organisées par des familles de personnes décédées de la COVID-19.




Manifestation pour le droit au logement, 20 août 2020



Manifestation « Les Barrios, pas les milliardaires », 9 août 2020

Seattle, Washington
12 août 2020


8 août 2020

Bend, Oregon


Une manifestation spontanée a éclaté pour empêcher l'expulsion de deux résidents de longue date de la communauté le 12 août 2020. Après une confrontation de 10 heures avec la police, les avocats de l'immigration ont déposé une requête d'urgence au nom des déportés.

San Francisco, Californie


Marche pour les morts à San Franscisco, le 21 août 2020, organisée par des familles de personnes décédées de la COVID-19.

Brentwood, Californie


Sacramento, Californie


Los Angeles, Californie




San Diego, Californie

Phoenix, Arizona

Manifestation le 22 août 2020 contre le démantèlement du service postal américain

Tucson, Arizona

Provo, Utah

Denver, Colorado

Omaha, Nebraska

Georgetown, Texas

Dallas, Texas

Saint-Louis, Missouri

Franklin, Wisconsin

Manifestation le 8 août après que Strauss Brands, une usine de transformation de viande, ait licencié 31 travailleurs à bas salaires parce qu'ils plaidaient pour de meilleures protections contre la COVID-19.

Milwaukee, Wisconsin

Détroit, Michigan

Rassemblement le 26 août 2020 pour réclamer justice pour Jacob Blake



23 août 2020

Louisville, Kentucky




Nashville, Tennessee


Les manifestations se poursuivent le 22 août 2020 pour exiger l'abolition du projet de loi HB8005 qui criminalise les manifestants.


Manifestation à l'extérieur de l'Assemblée législative du Tennessee, le 10 août 2020, alors
qu'elle votait sur les projets de loi HB8004 et HB8005 qui criminalisent et pénalisent
davantage les manifestations.

Atlanta, Géorgie

Greensboro, Caroline du Nord

Manifestation devant la maison du ministre des Postes des États-Unis, Louis DeJoy, pour exiger que le service postal américain soit sauvé de la destruction.

Pittsburgh, Pennsylvanie

Manifestation à la maison du maire de Pittsburgh, Bill Perduto, le 18 août


Le 17 août, des manifestants ont bloqué l'entrée de l'usine du fabricant de gaz lacrymogènes Combined Systems Inc (CSI) en Pennsylvanie. « En fermant cette installation aujourd'hui, nous sommes ici pour dire au président de CSI, Jacob Kravel, que son entreprise doit cesser la production de gaz lacrymogènes. » Cinq militants ont été arrêtés.

Wood-Ridge, New Jersey

Baltimore, Maryland


Washington, District de Columbia

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