Numéro 10 - 22 février 2020
In Memoriam
28 janvier 1968 - 17 février
2020
C'est avec une grande
tristesse que l'Organisation
marxiste-léniniste des
États-Unis nous informe que sa
camarade et grande amie de notre
Parti, Audrey Kubiak, est
décédée paisiblement dans son
sommeil le 17 février,
après un combat courageux et
exemplaire contre le cancer.
La vie d'Audrey illustre le
courage qui caractérise la
combativité de la classe
ouvrière américaine. Sans
hésiter, elle a défié les
menaces des dirigeants
américains dont la lâcheté n'a
pas de cesse. Elle faisait corps
avec tous et encourageait chacun
à affirmer ses droits. Sa
modestie et son sourire étaient
l'expression de sa fidélité aux
principes qui, un jour,
viendront sûrement à bout de
l'impérialisme américain et
ouvriront sûrement la voie au
progrès de la société.
Le PCC(M-L) exprime ses plus
sincères condoléances à
l'Organisation
marxiste-léniniste des
États-Unis et le profond chagrin
qu'il a ressenti en apprenant la
mort d'Audrey.
L'Organisation
marxiste-léniniste des
États-Unis écrit :
En tant qu'organisatrice de
longue date de l'Organisation
marxiste-léniniste des
États-Unis et distributrice
régulière de Buffalo Forum,
Audrey était bien connue dans la
région métropolitaine de Buffalo
et au-delà. Elle s'est gagné le
respect, l'admiration et l'amour
social de centaines de membres
de la communauté, notamment pour
son travail courageux à la
défense des droits de tous face
à tant de défis. De nombreuses
femmes et familles de Lackawanna
se sont jointes à elle pour se
défendre contre les attaques du
gouvernement, notamments les
descentes du FBI, les
arrestations, l'espionnage par
caméra des mosquées et des
terrains de soccer et le
dénigrement de tous ceux qui
leur tiennent tête comme étant
des terroristes. Leur tenir
tête, c'est ce qu'Audrey a fait.
Son travail pour la défense de
la Palestine était tout aussi
courageux à une époque où
l'hostilité du gouvernement
envers les Palestiniens, les
Yéménites et d'autres peuples
était à son paroxysme.
Audrey s'est fermement opposée
à l'impérialisme américain et a
joué un rôle important lors de
nombreuses manifestations
antiguerre, à Buffalo,
Washington et New York, toujours
à l'avant à inspirer le
militantisme. Elle a participé
aux batailles pour la défense de
l'environnement, notamment
défendant la position que la
fracturation hydraulique dans
l'exploitation du gaz naturel
est au service de la guerre et
doit être interdite partout. Son
visage souriant a été un phare
pour les membres de la
communauté et les propriétaires
de magasins du secteur est, et
dans les mosquées et les églises
où elle distribuait Buffalo
Forum. Plusieurs
générations de jeunes ont
bénéficié de son aide et de ses
conseils.
Partout où elle allait, Audrey
se joignait au peuple, exprimant
son amour social, donnant tout
pour la cause de la paix, de la
liberté et de la démocratie afin
d'ouvrir la voie au progrès de
la société. Elle était très
consciente du racisme et de la
dévastation causés par les
États-Unis et savait qu'il
fallait cibler l'État et non le
peuple pour le racisme, la
pauvreté et la guerre. Elle
s'est battue pour une société
nouvelle dans laquelle les
droits du peuple sont garantis
et où le peuple s'investit du
pouvoir de définir la direction
de l'économie et des affaires
politiques nationales et
étrangères et de décider de
toutes les questions liées à
l'environnement social et
naturel. Le plaidoyer
infatigable d'Audrey, dans
toutes les conditions et
circonstances, pour un avenir
brillant digne de tous les êtres
humains ici et à l'étranger
restera une source
d'inspiration. Pour cette
fidélité à tout ce qu'elle a
défendu, nous lui serons
toujours reconnaissants.
Nos condoléances et notre plus
profonde sympathie à sa famille,
ses camarades, ses collègues et
ses nombreux amis. Sa perte sera
ressentie sur tous les milieux,
comme parmi ses amis du « parc à
chiens », ses amis de
taekwondo, où elle a obtenu une
ceinture noire et a été élève de
l'année, ses nombreux collègues
de travail, notamment leurs
enfants pour qui elle a organisé
une « journée des
enfants », ses amis de
softball et de randonnée et
d'autres encore.
Le courage et l'optimisme
d'Audrey contre vents et marées
laisse une marque indélébile sur
chacun d'entre nous tous. Que
ses nombreux exploits nous
guident alors que nous gardons
son souvenir et ses
contributions dans notre coeur.
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La prétention du Canada de
défendre l'état de droit
international est sans fondement
• Un
tournant historique auquel le gouvernement
Trudeau
ne peut échapper
• Le
multilatéralisme impérialiste du Canada
- Margaret Villamizar -
• Le Groupe de Lima n'est
pas le bienvenu au Canada!
• Un piquetage à
Gatineau pour dire non aux viles activités
du Groupe de Lima
Une nouvelle relation est requise avec les peuples
autochtones
• C'est
au Canada qu'appartient le « fardeau de la
résolution »,
pas aux peuples autochtones
- Barbara Biley -
• Réponse
impuissante de la Commission civile d'examen
et d'instruction des plaintes relatives à la GRC
• Reportage photo: les
actions se multiplient à travers le pays pour
exiger le respect des droits et du tittre des
Wet'suwet'en
• De
nombreuses organisations syndicales et autres
expriment
leur appui aux revendications des Wet'suwet'en
• La
proposition de remplacer les trains bloqués par
des camions: une tentative de mobiliser les
camionneurs dans la négation des droits des
autochtones - la réponse est Non!
- Normand Chouinard -
• Le
gouvernement du Québec annonce une «grande
alliance» avec les Cris tout en demandant
l'intervention policière contre les barrages
• Au
blocus de Kahnawà:ke
La prétention du Canada de
défendre l'état de droit international
est sans fondement
La campagne du gouvernement Trudeau pour un siège
au Conseil de sécurité des Nations unies est
maintenant passée à la vitesse supérieure. Il
rivalise avec l'Irlande et la Norvège pour ce
mandat de deux ans et c'est pourquoi Trudeau et
son ministre des Affaires étrangères
François-Philippe Champagne sont allés courtiser
divers pays d'Afrique, des Caraïbes, d'Amérique
latine. Toutefois, les services inestimables que
rend le Canada au bloc économique impérialiste et
à la machine de guerre des États-Unis viennent
brouiller l'image qu'il essaie de projeter de
gardien de la paix et de médiateur honnête tandis
que son adhésion à des accords étatiques coloniaux
qui violent les traités et les conventions des
Nations unies vient démentir sa prétention d'être
un parangon de démocratie. En fait, sa candidature
à un siège au Conseil de sécurité de l'ONU s'est
heurtée à des vents contraires de plus en plus
forts, car sa prétention maintes fois répétée que
le Canada est un pays où règne l'état de droit -
ce qui en ferait un candidat idéal pour un siège
au Conseil de sécurité - est démasquée devant le
monde entier.
Cette semaine, le
mépris du Canada pour la Charte des Nations unies
et les principes du droit international et de la
diplomatie dans la conduite de ses affaires
étrangères était manifeste quand il a accueilli à
Gatineau une rencontre de l'illégitime Groupe de
Lima qui conspire contre le peuple vénézuélien et
continue de s'ingérer dans ses affaires pour
provoquer un changement de régime, cyniquement
appelé « rétablissement de la démocratie ». Cette
rencontre a été dénoncée avec le mépris qu'elle
mérite par des manifestations devant le lieu de la
rencontre à Gatineau, devant les bureaux de
circonscription du premier ministre Trudeau à
Montréal, ceux de la vice-première ministre
Chrystia Freeland à toronto et de plusieurs autres
ministres et députés libéraux ailleurs au Canada.
S'il subsistait le moindre doute quant au rôle que
joue aujourd'hui le Canada en suivant une
politique d'apaisement envers les États-Unis qui
s'efforcent d'affirmer leur hégémonie sur toute
l'Amérique latine et les Caraïbes et ailleurs, il
aura été dissipé par le discours du président
Trump sur l'état de l'Union le 4 février devant le
Congrès américain. Le président Trump a été très
clair quant à qui établit les règles de « l'ordre
international fondé sur des règles », que le
Canada défend et se charge de faire respecter. Il
a profité de l'occasion, un jour avant que le
Sénat américain l'ait déclaré non coupable dans
son procès de destitution, pour faire étalage de
son gouvernement de pouvoirs de police et de sa
propre capacité à exercer un pouvoir exécutif
illimité, à la manière d'un empereur, à la fois
sur le territoire national et à l'étranger, avec
l'appui de la puissance de l'armée des États-Unis,
dégagé des contraintes de la constitution des
États-Unis ou du droit international. C'est ce
qu'impliquait ses vantardises que « le mandat de
tyrannie du président Maduro va être réduit à
néant et brisé » et son assurance mafieuse « nous
allons nous occuper du Venezuela ».
Il est également très significatif que, ces
dernières semaines, l'État canadien et ses agences
aient violé tous les principes qui déterminent et
guident les relations de nation à nation, alors
qu'ils sont au coeur de l'état de droit. Son rejet
de la loi Wet'suwet'en, qu'il est tenu de
respecter et de faire respecter, est également
révélatrice de son attitude à l'égard de l'état de
droit international. Il refuse de se débarrasser
des arrangements coloniaux et de l'esprit colonial
racistes inscrits dans la Constitution canadienne
pour faire respecter non seulement en paroles mais
également en actes les droits des autochtones et
la Déclaration des Nations unies sur les droits
des peuples autochtones. Le refus de respecter le
Non des chefs héréditaires à la construction d'un
pipeline sur leur territoire sans leur
consentement libre, préalable et éclairé, et la
résistance généralisée et déterminée qu'il a
suscitée sont révélateurs de ce que le Canada fait
également sur la scène internationale lorsqu'il
bafoue les droits des peuples et des nations qui
luttent pour leur droit d'être.
Le tournant historique actuel laisse au
gouvernement le choix de changer, ce que les
intérêts privés ne toléreront pas, ou de revenir à
l'imposition du diktat impérialiste qui proclame
que la force fait le droit, ce que les peuples ne
toléreront pas. Ni les tergiversations, ni la
rhétorique creuse qui présume que les peuples
combattants du Canada et du monde entier vont se
soumettre ne feront disparaître la réalité de ce
tournant historique.
Quelle loi, et décidée par qui, le Canada doit
appliquer est une question posée par l'histoire et
beaucoup se la posent. La prétention du Canada de
défendre l'état de droit et l'ordre international
fondé sur des règles n'est pas nouvelle, elle fait
partie des outils qu'il utilise pour s'ingérer
dans les affaires des autres pays et commettre des
agressions contre eux en violation des principes
fondateurs de l'ONU tels qu'inscrits dans sa
Charte. Ce n'est pas une violation mineure pour un
pays qui fait campagne pour obtenir un siège au
Conseil de sécurité, dont la fonction est de «
maintenir la paix et la sécurité internationales,
conformément aux buts et aux principes des Nations
unies ».
- Margaret Villamizar -
Une idée qui a beaucoup été promue, surtout
depuis que le gouvernement Trudeau a décidé
d'entrer dans la course pour un siège au Conseil
de sécurité en 2021, est que le Canada est un
champion du multilatéralisme. De cette manière, la
politique étrangère d'ingérence du Canada est
présentée comme étant différente et probablement
meilleure que l'unilatéralisme odieux de «
l'Amérique avant tout » de Trump. Le
multilatéralisme impérialiste du Canada est basé
sur le fait qu'il préfère s'ingérer dans le cadre
de coalitions et regroupements de pays aux vues
similaires plutôt que de le faire seul. Cela
n'aide sans doute pas la tentative du Canada de
convaincre d'autres pays d'appuyer sa candidature
au Conseil de sécurité que d'attirer l'attention
sur le trait caractéristique de sa politique
étrangère : son dévouement complet à la
politique d'apaisement de l'impérialisme
américain. Une diversion est donc lancée avec
beaucoup de tapage au sujet de « l'approche
multilatérale » du Canada, sans expliquer ce
qu'elle signifie vraiment.
Le Mouvement
des pays non alignés, qui regroupe
quelque 120 des 193 États membres de
l'ONU, pratiquement tous originaires d'Asie,
d'Afrique, des Caraïbes et d'Amérique latine, a
lancé l'année dernière une campagne qui appelle au
renforcement du multilatéralisme. Sa position est
en faveur d'une paix et d'une diplomatie fondées
sur l'égalité souveraine de tous les États membres
de l'ONU, la non-agression réciproque et la
non-ingérence dans les affaires intérieures des
uns et des autres. Son objectif est de faire en
sorte que l'ONU serve le but pour lequel elle a
été créée et de demander des comptes aux
États-Unis et à ceux qui l'apaisent afin qu'ils ne
puissent pas continuer d'appliquer leurs «
règles » en attaquant en toute impunité les
peuples du Venezuela, de Cuba, du Nicaragua, de
l'Iran, de la Syrie, du Yémen, de la République
populaire démocratique de Corée et d'autres, par
l'imposition des sanctions meurtrières, qui sont
des actes de guerre.
C'est l'antithèse du multilatéralisme que le
Canada pratique pour apaiser l'impérialisme
américain qui, au nom d'idéaux élevés, viole le
droit des peuples de vivre en paix, sans ingérence
et à l'abri de la menace ou de l'emploi de la
force.
Dans un important discours politique qu'elle a
prononcé en 2017, décrivant ce que le
gouvernement Trudeau appelle son programme
multilatéral, Chrystia Freeland a dit qu'il
s'agissait de renforcer l'ordre international
fondé sur des règles et a mentionné la
participation du Canada dans des groupes tels que
le G7, le G20, l'Organisation des États
américains, la Coopération économique
Asie-Pacifique, l'Organisation mondiale du
commerce, l'Organisation mondiale de la santé, le
Commonwealth, quelques autres « et bien sûr l'OTAN
et l'ONU ». Elle a dit que la « pierre
angulaire » du programme multilatéral du
Canada était son « engagement indéfectible envers
l'Alliance transatlantique », c'est-à-dire
l'alliance militaire et politique agressive
dirigée par les États-Unis, qui contrevient
ouvertement à la Charte des Nations unies et au
droit international.
Le groupe illégitime de Lima a été inclus depuis
dans la liste comme un autre exemple du
multilatéralisme canadien à l'oeuvre - en fait un
modèle à suivre, selon l'ancien ambassadeur du
Canada au Venezuela qui, en tant que praticien de
« la promotion de la démocratie » à
l'américaine, a transformé pendant son mandat
l'ambassade du Canada à Caracas en un centre de
subversion contre le gouvernement vénézuélien.
Rien n'indique plus clairement que ce que le
Canada défend n'a rien à voir avec le maintien des
principes et des buts des Nations unies et la
préservation de la paix, sur la base des
enseignements tirés de deux guerres mondiales
catastrophiques. Ce que le Canada défend, c'est le
multilatéralisme impérialiste et les règles que
l'OTAN cherche à imposer au monde par la force.
L'usage de ce qu'on appelle des moyens
diplomatiques pour garantir un changement de
régime, par opposition à l'emploi de la force,
serait la prétendue distinction entre la voie
canadienne et la voie américaine. Ce qui n'est pas
à discuter, ce sont les présumés moyens
diplomatiques, tels que ceux que le Groupe de Lima
serait censé mettre en oeuvre, pour préparer en
fait le recours à la force et fournir une
justification sous la forme d'une soi-disant
intervention humanitaire contre un « État
défaillant » ou de la doctrine impérialiste
de « la responsabilité de protéger ». Il en
va de même pour l'état de droit et le type de
droit que le Canada défend, qui ne sont pas à
discuter.
Dans une allocution faite le 21 février devant le
Conseil des relations étrangères de Montréal, le
ministre des Affaires étrangères François-Philippe
Champagne a dit que la campagne pour un siège au
Conseil de sécurité était l'occasion pour le
Canada de rendre crédible, de renforcer et de
mieux adapter le multilatéralisme aux réalités
d'aujourd'hui. À cet égard, il a déploré ce qu'il
a appelé une recrudescence de l'application
sélective et du mépris du droit international,
affirmant que l'ordre international fondé sur des
règles était menacé. En conséquence, le système
multilatéral a besoin d'être modernisé, a-t-il
dit, pour l'adapter aux nouvelles réalités
d'aujourd'hui. Le ministre a déclaré que le Canada
devait prendre l'initiative à cet égard sur le
plan international, donnant des exemples de
comment il a déjà contribué à défendre le prétendu
« ordre mondial fondé sur les règles ». Il a
mentionné entre autres le rôle du Canada dans la
création des institutions issues des accords
Bretton Woods (FMI, Banque mondiale) et de l'OTAN,
ainsi qu'un pionnier de la doctrine impérialiste
de la « responsabilité de protéger » quand il a
été membre du Conseil de sécurité dans le passé.
Et bien sûr, plus récemment, le Groupe de Lima.
Pendant que le ministre Champagne parlait, les
Canadiens et les Québécois manifestaient pour
dénoncer le fait que le Canada était l'hôte
d'une réunion du Groupe de Lima et son ingérence
continue dans les affaires du peuple vénézuélien.
Pour certains, au
bout du compte le Canada ne mérite pas un siège au
Conseil de sécurité. C'est vrai. Mais qu'en est-il
des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la
France, de tous les fauteurs de guerre qui, avec
la Russie et la Chine, ont un droit de veto ?
Plus que le fait que le Canada ne mérite pas un
siège au Conseil de sécurité, les événements
révèlent l'effondrement de l'ordre et de l'état de
droit international de l'après-Deuxième Guerre
mondiale pour la défense et la codification
desquels les Nations unies ont été créées, pour
prévenir le fléau des guerres récurrentes.
Aujourd'hui, la crise dans laquelle l'ONU et
toutes les institutions basées sur des anciens
arrangements sont embourbées se révèle par le fait
que les impérialistes anglo-américains utilisent
les questions des droits humains, de la paix, de
la liberté et de la démocratie comme des outils
politiques, comme des armes pour justifier
l'agression et l'intervention contre les peuples
et les pays qui défendent leur droit d'être. Ce
sont ces mêmes peuples et pays qui sont accusés
d'être hostiles aux intérêts anglo-américains et
une menace à la sécurité internationale et
nationale. C'est ce à quoi s'engage le
gouvernement Trudeau sous le prétexte de fuir
l'unilatéralisme de Trump, d'être inclusif, de
rassembler les peuples pour « résoudre les
problèmes », même si cela viole la Charte des
Nations unies et les principes du droit
international et de la diplomatie au niveau
international.
Mais le monde a ses propres exigences et ne se
conforme pas à la volonté des pays aux visées
hégémoniques. Les peuples du Canada et du monde
s'efforcent de s'investir du pouvoir en luttant et
en défendant les arrangements nécessaires, surtout
des gouvernements antiguerre qui veilleront à ce
que des notions antihumaines comme la loi du plus
fort soient enterrées une fois pour toutes afin
qu'un monde digne des êtres humains soit créé. Le
bien-être des peuples doit être au centre de
toutes les considérations qui nécessitent la
défense des droits de tous et des régimes qui les
garantissent.
Manifestation à Montréal le 20 février 2020 contre
la rencontre ministérielle
du Groupe de Lima à Gatineau
Le 20 février, le Canada a accueilli la
réunion ministérielle du Groupe de Lima au Musée
de l'Histoire à Gatineau, au Québec.
Affaires mondiales Canada a dit que la réunion
avait comme but de « discuter de la crise
politique, économique et humanitaire continue au
Venezuela et d'exprimer la solidarité avec le
peuple vénézuélien ».
Cette réunion
quelques semaines après que le gouvernement
Trudeau se soit couvert de honte en
rencontrant le 27 janver l'imposteur Juan
Guaido, celui-là même qui s'est
autoproclamé président par intérim du Venezuela.
Cet imposteur est de plus en plus détesté au
Venezuela pour sa corruption et le peu de
confiance qu'il inspire, y compris par ceux qui,
il y a à peine un an, appuyaient sa fausse
présidence. C'est à un point tel qu'un de ses
rivaux a été élu pour le remplacer en tant que
président de l'Assemblée nationale. Pourtant, au
Canada, il a été accueilli par le premier ministre
dans son bureau sur la colline du Parlement où il
a été présenté comme le « président Guaido ».
Il
est honteux que le gouvernement canadien, sous
prétexte de restaurer la démocratie au
Venezuela, continue d'organiser et de promouvoir
le Groupe de Lima, de mener une politique
d'ingérence et de menaces agressives contre le
Venezuela et de promouvoir un changement de
régime au nom des intérêts américains contre la
volonté démocratiquement exprimée du peuple
vénézuélien. C'est le comble de l'hypocrisie que
de laisser entendre, comme le fait le
gouvernement canadien, que le maintien de
sanctions et d'autres formes d'ingérence
grossière pour paralyser l'économie
vénézuélienne vise à soutenir la démocratie «
par des moyens pacifiques » dans ce pays.
Les États-Unis ont
resserré les sanctions au moyen d'un embargo
intégral depuis que les tentatives illégales de
renverser le gouvernement vénézuélien
démocratiquement élu n'ont pas fonctionné. Le
groupe de pays dit de « Lima » joue un rôle
néfaste en tentant de justifier les menaces de
coup d'État et d'autres actes de violence des
États-Unis au Venezuela. Non seulement ces
actions du gouvernement canadien et du Groupe de
Lima sont-elles contraires à la Convention de
Vienne sur les relations diplomatiques, elles ont
aussi une grave violation de la Charte de l'ONU et
de la Charte de l'OÉA. La punition collective des
populations, en l'occurrence le peuple
vénézuélien, est un crime contre l'humanité
Les Canadiens appuient
les droits démocratiques de tous les peuples de
choisir leur propre destin et de vivre dans un
système de leur choix et les actions hostiles du
gouvernement canadien contre le peuple vénézuélien
sont inacceptables. Le gouvernement canadien ne
parle pas et n'agit pas au nom des Canadiens.
Les Mouvements sociaux ALBA Canada a organisé une
manifestation à Gatineau et des actions ont été
aussi organisées à Montréal, Vancouver, Toronto,
Waterloo et Hamilton pour dire que le Groupe de
Lima n'est pas le bienvenu au Canada et pour
exiger que le gouvernement canadien cesse toutes
sanctions contre le Venezuela et ait recours au
dialogue et à la véritable diplomatie plutôt que
l'ingérence économique et autres mesures de
coercition. Le lendemain, 21 février, un
rassemblement devant la Conférence du Conseil des
relations étrangères de Montréal où le ministre
des affaires étrangères du Canada,
François-Philippe Champagne, s'exprimait sur la
politique étrangère du Canada, a exigé que le
Canada se retire du groupe de Lima.
Le 20 février, le chapitre d'Ottawa de
Mouvements sociaux ALBA Canada et d'autres
activistes de la région et de Montréal ont dressé
un piquetage devant le Musée de l'Histoire à
Gatineau, au Québec, où le Canada accueillait à
nouveau une réunion du Groupe de Lima. Les
manifestants ont dénoncé haut et fort cette
réunion, ses objectifs et ses activités comme
étant illégitimes et illégaux. Ils ont appelé
entre autres à la levée des sanctions imposées au
peuple vénézuélien qui lui causent de graves
problèmes. Des piquetages parallèles ont eu lieu à
Montréal et Hamilton.
Dans sa déclaration « Le Groupe de Lima n'est pas
le bienvenu au Canada », le chapitre d'Ottawa
de Mouvements sociaux ALBA affirme : « Il est
honteux que le gouvernement canadien, sous
prétexte de restaurer la démocratie au Venezuela,
continue d'organiser et de promouvoir le Groupe de
Lima, de mener une politique d'ingérence et de
menaces d'agression contre le Venezuela et de
promouvoir un changement de régime au nom des
intérêts américains contre la volonté démocratique
du peuple vénézuélien. »
Gatineau, 20 février 2020
À l'intérieur, le ministre des Affaires
étrangères François-Philippe Champagne
déclarait : « Le monde entier nous observe,
tous un chacun, pour que nous apportions un nouvel
élan à la quête du peuple vénézuélien pour la
démocratie » et il a parlé de la nécessité de
discuter de la « crise au Venezuela ». Non
sans ironie, ce que le monde entier observe en ce
moment est la crise du gouvernement canadien alors
que tous les yeux sont tournés vers le Canada et
les violations par celui-ci des lois nationales,
internationales et Wet'suwet'en et des droits
autochtones. Non moins ironique est le fait que le
plus récent pays à adhérer au Groupe de Lima est
Haïti, où, le 27 février 2004, le
gouvernement canadien a joué un rôle instrumental
dans l'organisation du coup d'État qui a renversé
le président dûment élu Jean-Bertrand Aristide et
installé un président que les États-Unis ont été
les premiers à applaudir. Les Haïtiens manifestent
massivement depuis plus d'un an pour exiger la
démission du président actuel, Jovenal Moïse,
accusé entre autres de corruption.
Voilà la nature de ce groupe qui prétend vouloir
« restaurer la démocratie » au Venezuela.
Montréal, 20 février 2020
Toronto, 20 février 2020
Hamilton, 20 février 2020
Vancouver, 20 février 2020
Piquetage à Montréal le 21 février 2020 devant le
Conseil des relations étrangères de Montréal
Une nouvelle relation est requise
avec les peuples aucohtones
- Barbara Biley -
Depuis son élection en 2015, le premier ministre
Justin Trudeau a répété à maintes reprises qu'«
aucune relation n'est plus importante que celle
entre le Canada et les peuples autochtones »,
allant jusqu'à dire à l'Assemblée des Premières
Nations, en décembre 2018, qu'une « nouvelle
relation » avec les peuples autochtones était
ce qu'il voulait laisser comme héritage en tant
que premier ministre.
Les mots ne coûtent pas cher et les paroles de
Trudeau sont dépassées par la réalité, non
seulement de l'échec du gouvernement à s'attaquer
aux problèmes chroniques auxquels sont confrontées
les communautés autochtones, notamment les crises
du logement, le manque d'eau potable, le chômage,
la pauvreté et le suicide chez les jeunes, mais
aussi du recours répété à la violence policière
contre les peuples autochtones qui défendent leurs
droits. S'il subsiste des doutes quant à la
position réelle du gouvernement fédéral, il suffit
de rappeler qu'il fait présentement appel de la
décision du Tribunal canadien des droits de la
personne qui reproche au Canada de sous-financer
la protection de l'enfance dans les réserves.
Selon les estimations, plus de 9 millions de
dollars ont été dépensés jusqu'à présent pour
faire appel des ordonnances du Tribunal, notamment
celle de septembre 2019 ordonnant au
gouvernement de verser 40 000 dollars à
chaque enfant concerné.
Les discours sur la « réconciliation » et la
« primauté du droit » perdent tout sens quand
des ministres reconnaissent que les paroles ne
s'accompagnent pas d'actions et que, qui plus est,
le gouvernement continue de poser des gestes qui
exposent un racisme profondément ancré et un
mépris pour les peuples autochtones et l'état de
droit. Trudeau et le premier ministre de la
Colombie-Britannique, John Horgan, ont tous deux
été interpellés à plusieurs reprises pour leur
traitement irrespectueux des chefs héréditaires.
Ils refusent de les rencontrer depuis le début de
la crise actuelle, qui a commencé avec l'avis
d'expulsion émis à Coastal GasLink le 4
janvier.
Mis au pied du mur par les nombreuses
manifestations à l'échelle du pays en appui à la
juste position des chefs héréditaires Wet'suwet'en
et des Wet'suwet'en vivant sur leur territoire,
Trudeau et Horgan ont à contrecoeur chargé des
ministres de proposer de rencontrer les chefs
héréditaires. Pour leur part, les chefs
héréditaires continuent de soutenir la position de
principe que la GRC doit d'abord se retirer
complètement des territoires des Wets'uwet'en. Le
visage hideux des institutions coloniales
canadiennes se voit dans la feinte de Trudeau à
l'égard des chefs qu'il considère comme pas très «
raisonnables ». Il affirme que son gouvernement a
« fait sa part », qu'il a toléré la désobéissance
assez longtemps, qu'il a encouragé le dialogue
assez longtemps et que « le fardeau de la
résolution de la crise » appartient désormais aux
chefs autochtones. Il a répété à quatre reprises
ce non-sens à propos du « fardeau » lors de sa
conférence de presse du 21 février. Le message
qu'il voulait transmettre est assez clair : s'ils
continuent de refuser de démanteler les blocus,
ils auront ce qu'ils méritent.
Ces menaces et déclarations fausses, hypocrites et
cyniques ne changent le fait qu'il incombe au
gouvernement du Canada de défendre les droits
ancestraux des peuples autochtones. Le refus du
gouvernement de s'acquitter de son devoir donne
raison à ceux qui se mobilisent pour les faire
respecter. La force ne fait pas le droit, peu
importe les subterfuges et faux-fuyants. La
reconnaissance des droits et des titres
autochtones est devenue comme une arête de poisson
logée dans la gorge du gouvernement libéral qu'il
ne peut ni avaler ni recracher. Elle y restera
tant qu'il n'y aura pas de rupture avec la Loi
sur les Indiens, qui est une loi raciste, et
les arrangements coloniaux fondés sur la
dépossession des peuples autochtones de leurs
terres, qui perdurent à ce jour et sont à
l'origine de la crise actuelle.
Le 4 janvier, les Wet'suwet'en, s'appuyant
sur leurs propres lois sur leurs propres terres
non cédées, ont émis un avis d'expulsion à Coastal
GasLink. Cette loi et les droits ancestraux des
Wet'suwet'en ne peuvent être éteints par « la
primauté du droit » que citent Trudeau,
Horgan et d'autres et sur laquelle ils s'appuient
pour ensuite envoyer une police coloniale
lourdement armée attaquer, arrêter et chasser les
Autochtones de leurs terres. En vertu de la loi
actuelle, fondée sur des accords coloniaux, l'État
canadien manque à ses obligations fiduciaires
envers les peuples autochtones, tant ceux dont les
nations ont des traités que ceux qui n'en ont pas.
Pour s'acquitter de cette obligation, l'État
canadien doit, dans un premier temps, pour bâtir
une nouvelle relation, assurer aux peuples
autochtones un niveau de vie canadien, notamment
un revenu garanti, l'éducation, les soins de
santé, le logement et des infrastructures qui
répondent aux besoins de la communauté où qu'elle
se trouve. Le Canada a les moyens de le faire. Un
gouvernement vraiment désireux d'établir une
nouvelle relation, surtout un gouvernement qui n'a
pas de difficulté à dépenser des milliards pour le
pipeline Trans Mountain, a les moyens de le faire
et n'a aucune excuse pour maintenir la fiction
selon laquelle les peuples autochtones sont des «
cas de bien-être social », privilégiés ou
autrement indignes de soutien. Les dirigeants des
gouvernements fédéral et provinciaux doivent
cesser de parler et d'agir comme s'ils n'avaient
rien à voir avec la réparation des torts
historiques ou que la société canadienne ne
devrait pas et n'avait pas les moyens de redresser
les torts historiques.
C'est au Canada qu'il
appartient de faire respecter les droits
ancestraux des peuples autochtones !
Le 20 février, l'Association des libertés
civiles de la Colombie-Britannique (BCCLA),
l'Union des chefs indiens de la
Colombie-Britannique (UBCIC) et les chefs
héréditaires Wet'suwet'en ont tenu une conférence
de presse à Vancouver au cours de laquelle ils ont
rendu public et discuté la réponse de Michelaine
Lahaie, présidente de la Commission civile
d'examen et d'instruction des plaintes relative à
la GRC (CCETP) à leur demande écrite d'enquête sur
ce que ces organisations estimaient être des
actions illégales de la GRC en territoire des
Wet'suwet'en.
Sept personnes représentant les organisations qui
ont soulevé la question ont pris la parole lors de
la conférence de presse : Harsha Walia,
directrice générale de l'Association des libertés
civiles de la Colombie-Britannique, le grand chef
Stewart Phillip, président de l'Union des chefs
indiens de la Colombie-Britannique, Molly Wickham
Sleydo', porte-parole du clan Gidimt'en des
Wet'suwet'en, Delee Alexis Nikal, du clan
Gidimt'en des Wet'suwet'en, l'une des plaignants
au CCETP, Mary Ellen Turpel-Lafond Akikwe,
directrice du Centre d'histoire et de dialogue sur
les pensionnats autochtones de l'Université de la
Colombie-Britannique et professeur à la faculté de
droit Allard de l'UBC, David Suzuki, cofondateur
de la Fondation David Suzuki et Ta'Kaiya Blaney,
de Indigenous Youth for Wet'suwet'en.
Harsha Walia a présenté un résumé de la lettre de
neuf pages de la présidente de la CCETP. Elle a
indiqué que la présidente avait décidé de ne pas
ouvrir d'enquête d'intérêt public pour le moment,
parce que des préoccupations semblables ont déjà
été soulevées auprès de la GRC dans un cas
de 2013 semblable à ce qui se produit en
territoire Wet'suwet'en. Elle a indiqué que la
présidente a fourni un résumé des conclusions et
des recommandations sur une série de questions
concernant l'exécution des injonctions,
l'utilisation des pouvoirs d'arrestation, le rôle
de la GRC dans la surveillance des défenseurs des
terres autochtones, les restrictions d'accès, les
zones d'exclusion et les arrêts aux points de
contrôle figurant dans un rapport provisoire, qui
n'a pas été rendu public, sur l'intervention de la
GRC contre des défenseurs de la terre opposés au
gaz de fracturation hydraulique dans le comté de
Kent au Nouveau-Brunswick en 2013. Ce rapport
provisoire, qui comprend 37 conclusions, n'a
pas été rendu public parce que la CCETP attend une
réponse du commissaire de la GRC qui a le rapport
en mains depuis 2019.
Dans le cas du Nouveau-Brunswick, la Commission a
notamment conclu qu'il n'existait pas de
disposition juridique permettant à la GRC d'exiger
des passagers qu'ils présentent une pièce
d'identité aux points de contrôle, que la GRC n'a
pas le pouvoir légal d'effectuer des vérifications
à des points de contrôle à des fins de la collecte
de renseignements, que le souci de la sécurité
publique déclaré reposait sur des renseignements
non confirmés qui ne sont pas suffisants pour
justifier un point de contrôle de la GRC, que les
fouilles de routine des véhicules et des personnes
effectuées par la GRC n'étaient pas autorisées par
la loi, que les « zones tampons » ou les «
zones d'exclusion » ne sont justifiables que
dans des circonstances limitées précises et avec
le moins d'entraves possible aux libertés
individuelles.
La commission a conclu que certaines arrestations
reposaient sur des interprétations erronées des
conditions de l'injonction et que les agents de la
GRC doivent avoir une interprétation détaillée et
exacte des injonctions.
Harsha Walia a conclu ses remarques en soulignant
que « ce qui est extrêmement troublant dans cette
lettre de la présidente, c'est qu'une fois de plus
la GRC est au courant de ces mêmes questions
depuis mars 2019. » Les événements au
Nouveau-Brunswick ont eu lieu en 2013, donc depuis
sept ans, les gens du Nouveau-Brunswick qui ont
déposé les plaintes n'ont eu aucune réponse et
n'ont toujours pas accès au rapport parce qu'il
n'est pas encore public. La lettre se trouve ici.
La conférence de presse complète peut être vue ici.
Les intervenants à la conférence de presse ont
abordé les questions liées aux relations entre la
police et les Premières Nations, historiquement et
aujourd'hui dans le cas des Wet'suwet'en, et ont
appelé les dirigeants fédéraux et provinciaux à
mettre fin à l'occupation policière et à négocier
avec les chefs héréditaires des Wet'suwet'en.
Le Grand Chef Stewart Phillip a rendu hommage aux
chefs héréditaires et aux matriarches des
Wet'suwet'en ainsi qu'aux jeunes autochtones de
l'Île de la Tortue pour leur solidarité avec les
Wet'suwet'en qui « se sont vigoureusement élevés
contre les tactiques paramilitaires de la GRC, les
forces d'occupation qui sont utilisées en
territoire Wet'suwet'en et le fait honteux et
révoltant que les actions de la GRC soient de
nature très mercenaire, car elle agit au nom de
Coastal Gaslink plutôt que de protéger les
intérêts généraux de toutes les parties concernées
par ces questions très instables. »
Il a déclaré : « Nous sommes à la croisée
des chemins dans ce pays en ce qui concerne ce que
tout cela représente et nous devons sortir de
l'ombre coloniale et néocoloniale de la notion
d'exploitation de la terre et de marchandisation
de la terre qui est contraire à la prise en charge
et à la conservation de ce bel endroit que nous
décrivons comme le Canada et la
Colombie-Britannique. Nous devons comprendre que
la déclaration des Nations unies [sur les droits
des peuples autochtones] est de la plus haute
importance pour ce qu'elle représente, pour faire
avancer le droit autochtone et les institutions
juridiques autochtones afin qu'elles se situent
aux côtés des autres systèmes de droit qui
existent dans ce pays. Il ne s'agit pas d'un cas
où le droit colonial supplante le droit ou les
institutions autochtones. Le droit autochtone est
inscrit dans nos langues autochtones, dans notre
culture et nos traditions. Nous l'enseignons à nos
enfants dès le plus jeune âge et c'est notre
responsabilité envers la Terre Mère, la terre et
les eaux. Les peuples autochtones appliquent
simplement nos propres lois et nos propres
traditions comme nous l'enseignent nos gardiens du
savoir. Et il est absolument inacceptable que ces
activités soient criminalisées par les
gouvernements et par la GRC et qu'elles subissent
la répression brutale dont nous avons été témoins
à maintes reprises dans ce pays ». Le Grand
Chef Stewart Phillip a conclu en déclarant :
« Nous faisons appel aux gouvernements, et je suis
d'accord avec Jody Wilson-Raybould lorsqu'elle a
proposé au premier ministre Trudeau de prendre
l'avion, d'aller chercher le premier ministre
Horgan et de se rendre à Smithers pour y
rencontrer les chefs héréditaires. Les jours à
venir vont être très longs et très
intenses. »
Dans leurs remarques et leurs réponses aux
questions de la presse, les intervenants ont
souligné deux choses : la nécessité de mettre
un terme aux activités illégales de la GRC et le
retrait de la GRC et de Coastal GasLink du
territoire de Wet'suwet'en comme condition
préalable d'une rencontre, dans le respect, des
chefs hériditaires Wet'suwet'en avec le premier
ministre Trudeau et le premier ministre de
l'Ontario Horgan, afin de parvenir à une
résolution pacifique du conflit basée sur le
respect des droits des autochtones.
Reportage
photo
Au cours de la semaine dernière, parallèlement
aux barrages ferroviaires à travers le pays, des
rassemblements et des marches ont eu lieu dans
plusieurs villes. Il a eu de grandes marches à
Vancouver et au pont Rainbow à Niagara Falls. Des
projections de films et des concerts pour
collecter des fonds et différents autres événement
ont également été organisés pour soutenir les
défenseurs des terres Wet'suwet'en.
À Ottawa et à Toronto, des marches ont été
organisées le jour de la Fête de la famille en
Ontario.Des milliers de personnes sont descendues
dans les rues à Toronto pour dire haut et fort
qu'ils exigent que le gouvernement canadien et
Coastal Gaslink se retirent des terres
Wet'suwet'en et que de nouvelles relations soient
établies avec les peuples autochtones qui soient
respectueuses de leur juridiction et de leurs
droits. Les manifestants ont marché dans les rues
du centre-ville pendant deux heures, fermant
plusieurs intersections en cours de route, et le
défilé s'est terminé à Queen's Park.
Vancouver, Colombie-Britannique
Powell River,
Colombie-Britannique
Chase, Colombie-Britannique
Edmonton, Alberta
Winnipeg, Manitoba
Niagara Falls, Ontario
Windsor, Ontario
Pont des Milles-Îles, Ontario
Ottawa, Ontario
Montréal, Québec
Saint-Lambert, Québec
Marche le jour de la Fête de la famille à
Toronto
Le Marxiste-Léniniste publie des extraits
de lettres et de communiqués de diverses
organisations syndicales et autres au Canada qui
ont pris position en appui à la lutte des
Wet'suwet'en.
Syndicat des travailleurs et travailleuses des
postes (STTP)
[...] « Le STTP condamne l'injonction visant le
camp des Unist'ot'en, et il est solidaire de la
réoccupation autochtone du territoire Wet'suwet'en
non cédé dans le nord de la Colombie-Britannique,
en opposition au gazoduc de Coastal Gaslink. Nous
demandons au gouvernement de la
Colombie-Britannique de respecter les titres
autochtones et de révoquer les permis
d'aménagement. Dans la même optique, nous
demandons au gouvernement fédéral de retirer le
financement qu'il a accordé à cet investissement
privé, le plus important de l'histoire du Canada.
Au contraire, nous l'exhortons à se comporter
respectueusement envers les peuples autochtones,
dans l'esprit d'une relation de nation à nation,
et à prendre des mesures concrètes pour lutter
contre les changements climatiques » [...]
Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP)
[...] « Les Canadiens ont été choqués de voir les
manoeuvres agressives d'une force policière
lourdement armée qui a chassé des manifestants
pacifiques et bloqué l'accès des journalistes au
camp d'Unist'ot'en. Nous n'accepterions jamais ce
genre de comportement envers des grévistes sur une
ligne de piquetage. Le droit de manifester est un
droit fondamental. Le peuple wet'suwet'en a le
droit de protéger son territoire non
cédé. »[...]
« Les cinq clans des Wet'suwet'en n'ont jamais
signé de traité avec le Canada et n'ont jamais
cédé leur territoire situé dans le centre de la
Colombie-Britannique. Pendant presque une
décennie, les chefs héréditaires des Wet'suwet'en
ont maintenu des postes de contrôle et des camps
afin d'empêcher tout développement sur leur
territoire sans leur consentement. La semaine
dernière, des policiers lourdement armés ont
commencé à démanteler ces points de contrôle et à
refouler de force ceux qui défendaient leurs
terres pacifiquement.
« Si le premier ministre Trudeau et son
gouvernement sont vraiment engagés envers la
réconciliation, la Déclaration des Nations Unies
et l'amélioration des relations avec les peuples
autochtones, il est temps de le montrer », a
ajouté le secrétaire-trésorier national du SCFP,
Charles Fleury.
Union nationale des agriculteurs (NFU)
L'Union nationale des agriculteurs (NFU) est
solidaire des protecteurs de la terre autochtones.
Nous soutenons les initiatives des peuples
autochtones, y compris les Unist'ot'en et
Wet'suwet'en, pour résister à l'extraction des
ressources et aux projets énergétiques qui
perturbent leurs systèmes alimentaires et de
gouvernance autochtones et interfèrent avec la
santé de leurs terres, territoires et communautés.
La NFU soutient la mise en oeuvre de la
Déclaration des Nations unies sur les droits des
peuples autochtones et exhorte le gouvernement
canadien à mettre en oeuvre les 94 appels à
l'action de la Commission de vérité et
réconciliation.
Coastal GasLink tente de forcer la construction
d'un gazoduc liquide à travers le territoire non
cédé de Wet'suwet'en. Le 6 février 2020,
la GRC est entrée sur le territoire et a commencé
à arrêter des membres des Wet'suwet'en, à expulser
de force des défenseurs des terres, à démanteler
les barricades érigées pour protéger leur
territoire et à refuser aux journalistes l'accès
aux témoins et à l'enregistrement des activités de
la GRC.
Ces actions, menées avec le soutien des
gouvernements de la Colombie-Britannique et du
gouvernement fédéral, sont clairement en violation
des engagements du Canada en matière de
réconciliation, contre la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones
(UNDRIP) que le Canada a officiellement adoptée
en 2016 et en violation de la décision Delgamuukw-Gisday'wa
de la Cour suprême du Canada de 1997
reconnaissant que le peuple Wet'suwet'en,
représenté par ses chefs héréditaires, n'a pas
renoncé à ses droits et à son titre sur
les 22,000 km2 territoire. Nous approuvons et
soutenons les systèmes de gouvernance des chefs
héréditaires Wet'suwet'en et leur droit inhérent à
gouverner leur territoire via le camp
d'Unist'ot'en et le poste de contrôle de Gidimt'en
[...].
Les décisions ordonnant à la GRC d'entrer sur le
territoire des Wet'suwet'en et de renvoyer ses
défenseurs par la force, et de refuser aux
journalistes l'accès à leurs actes sont condamnées
par les Canadiens d'un océan à l'autre.
Conformément à l'UNDRIP et à notre engagement
continu à agir en solidarité avec les peuples
autochtones, nous devons nous informer et
approfondir notre compréhension de la souveraineté
autochtone. Nous dénonçons donc la répression des
manifestants pacifiques, y compris les protecteurs
des terres autochtones, et exprimons notre soutien
aux droits des personnes à se livrer à des actes
de désobéissance civile pour défendre la
préservation de l'eau, de l'air, des terres et de
la faune sauvage pour les générations futures.
Syndicat national des employées et employés
généraux (NUPGE)
Le Syndicat national des employées et employés
généraux (NUPGE) est solidaire des défenseurs de
la terre Wet'suwet'en et continue d'appeler à une
résolution pacifique du conflit. [...]
Le mouvement syndical a souvent vu les
gouvernements invoquer la loi pour supprimer les
droits, et nous sommes donc solidaires des
défenseurs de la terre Wet'suwet'en dans leur
lutte. [...]
En tant que famille de syndicats déterminés à
mettre pleinement en oeuvre les appels à l'action
de la Commission de vérité et réconciliation,
ainsi que les appels à la justice de l'enquête
nationale sur les femmes et les filles autochtones
disparues et assassinées, le NUPGE est
profondément troublé par la situation actuelle et
les événements en cours sur le territoire des
Wet'suwet'en, y compris l'utilisation de zones
d'exclusion, le retrait forcé des défenseurs des
terres et les menaces contre les journalistes.
[...]
La situation est particulièrement choquante étant
donné que la Colombie-Britannique est devenue la
première juridiction au Canada à adopter une loi
mettant en oeuvre la Déclaration des Nations unies
sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) en
novembre 2019.
C'est maintenant un moment critique. La façon
dont les gouvernements, la police et les citoyens
du Canada réagiront à cette situation permettra
non seulement de vérifier si leur engagement à
l'égard de la réconciliation est authentique, mais
cela aura un impact sur les communautés
autochtones et non autochtones et notre
environnement pour les générations à venir.
De nouvelles escalades menacent d'entraver les
progrès vers la réconciliation. Nous exhortons la
GRC à se retirer et demandons à toutes les parties
de reprendre les pourparlers pour parvenir à un
règlement négocié.
Alliance de la Fonction publique du Canada
(AFPC)
La semaine dernière, des agents de la GRC ont
arrêté et détenu plusieurs membres de la nation
Wet'suwet'en sur leur territoire non cédé alors
qu'ils défendaient leurs terres contre un
important projet de pipeline. La communauté
Unist'ot'en y tient un campement depuis 2009
pour empêcher TransCanada Corp de construire le
gazoduc Coastal GasLink. [...]
Les représentantes et représentants du Cercle
national des peuples autochtones de l'AFPC
défendent depuis plusieurs années les droits des
peuples autochtones au Canada et à l'étranger.
Nous condamnons l'injonction de la cour et
l'arrestation des personnes au camp Unist'ot'en.
Nous demandons aux gouvernements provincial et
fédéral de respecter une relation de nation à
nation avec les chefs héréditaires à Unist'ot'en.
[...]
Nous appelons le mouvement syndical à soutenir
les défenseurs du camp Unist'ot'en pour faire
annuler cette injonction et rétablir l'occupation
du centre de guérison des Unist'ot'en.
Syndicat des Métallos
Extrait d'une lettre envoyée au premier ministre
Trudeau : [...] Notre syndicat compte des
milliers de membres dans le secteur ferroviaire
canadien, notamment des membres d'ascendance
autochtone qui travaillent fort chaque jour afin
de subvenir aux besoins de leurs familles,
appuient les droits des Autochtones et font face à
l'incertitude et à la perte éventuelle de leur
emploi. Les emplois de milliers d'autres de nos
membres dépendent aussi de chaînes
d'approvisionnement en produits de base,
lesquelles comptent sur le réseau de transport
ferroviaire canadien. [...]
À notre avis, la cause profonde de la crise
actuelle est que les gouvernements successifs du
Canada n'ont pas pris leurs responsabilités à
maintes reprises en matière de réconciliation avec
les nations et les peuples autochtones. Pendant
des années, les gouvernements fédéraux se sont
contentés d'un dialogue et d'une réconciliation de
pure forme, mais n'ont pas pris les mesures
significatives et déterminantes nécessaires à une
véritable réconciliation. [...]
Les manifestations et les blocages ferroviaires
actuels sont le fruit de cet échec lamentable,
tout comme les tensions sociales et la volatilité
économique qui en résultent et touchent toute la
population.
En conséquence, nous vous écrivons pour vous
demander d'assumer personnellement la
responsabilité de ce dossier et de rencontrer
toutes les parties prenantes afin de désamorcer
les tensions dans ce conflit, de trouver une
solution et de faire preuve d'un véritable
engagement en faveur de la réconciliation.
L'économie du pays et les moyens de subsistance de
nombreux membres de notre syndicat dépendent du
système ferroviaire canadien et nous vous
demandons instamment d'intervenir dans ce conflit.
Alliance internationale des employés de scène,
de théâtre et de cinéma (AIEST)
Comme syndicat, l'AIEST appuie la mise en oeuvre
pleine et entière des appels à l'action de la
Commission de témoignage et de réconciliation et
des recommandations de la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones, et
appelle à une résolution pacifique du conflit sur
le territoire Wet'suwet'en. Nous sommes préoccupés
par les événements qui se produisent sur le
territoire Wet'suwet'en, notamment par le recours
à des zones d'exclusion, l'expulsion par la force
des défenseurs de la terre et les menaces envers
les journalistes. Le progrès vers la
réconciliation pourrait sérieusement s'effriter si
cette escalade se poursuit. En conséquence, nous
demandons à la GRC de se retirer et à toutes les
parties de reprendre les pourparlers afin d'en
arriver à un accord négocié.
Fédération du travail de la
Colombie-Britannique (BCFL)
[...] La fédération du travail de
Colombie-Britannique continue d'appuyer un
règlement négocié à ce conflit et appelle de
manière urgente à la reprise de négociations
pour trouver une solution mutuelle dans l'esprit
de la Déclaration des Nations unies sur les
droits des peuples autochtones.
Fédération du travail de l'Ontario (FTO)
La Fédération du travail de l'Ontario (FTO)
affirme sa solidarité avec la nation Wet'suwet'en
qui défend son territoire avec ténacité, et avec
ceux qui appuient de façon active la souveraineté
autochtone par des manifestations et des blocus à
travers l'Ontario et le Canada.
Les arrestations récentes des défenseurs de la
terre sont un nouvel exemple honteux du refus du
Canada de mettre en oeuvre les appels à l'action
de la Commission de témoignage et de
réconciliation et la Déclaration des Nations unies
sur les droits des peuples autochtones. La nation
Wet'suwet'en a le droit inhérent à
l'autodétermination, qui comprend le droit de
défendre son territoire. La FTO appelle la GRC,
Coastal Gaslink et les gouvernements de tous les
niveaux à s'engager dans une réconciliation
véritable, non pas en mots seulement, mais par des
actions significatives qui reflètent et créent une
forte relation de nation à nation. [...]
Les actions du gouvernement qui perpétuent le
legs continu de colonialisme et de génocide
culturel du Canada doivent cesser.
Fédération du travail de la Nouvelle-Écosse
(NSFL)
Des membres de la GRC ont arrêté sept personnes à
l'extérieur du centre de guérison Unist'ot'en
lundi [10 février] lors de la cinquième journée
d'application de l'injonction de la cour contre
les membres de la nation wet'suwe'ten et leurs
sympathisants qui bloquaient l'accès aux sites de
construction du pipeline de Coastal GasLink.
L'arrestation des défenseurs de la terre et de
leurs sympathisants, et les raids contre leurs
campements ne sont pas la réponse à donner lorsque
les gens travaillent à défendre leurs droits au
Canada. Les gens ont le droit de protester
pacifiquement. [...]
Les Wet'suwet'en n'ont jamais cédé leur
territoire. En plus, selon la loi des
Wet'suwet'en, les chefs héréditaires de cinq clans
jouissent de l'autorité sur les 22 000
kilomètres de territoire non cédé de la nation.
Les chefs héréditaires ont exprimé à plusieurs
reprises leur opposition à Coastal GasLink.
Le mouvement syndical a souvent vu les
gouvernements invoquer la loi pour supprimer les
droits des travailleurs. Les chefs héréditaires
Wet'suwet'en ont émis un avis d'éviction à Coastal
GasLink pour violation des lois des Wet'suwet'en
contre l'intrusion, mais il semble qu'ils n'ont
pas les mêmes droits que les compagnies.
Les Wet'suwet'en ont des droits et un titre
autochtone inhérents qui doivent être reconnus et
respectés. Nous exprimons donc notre solidarité
avec les défenseurs de la terre Wet'suwet'en et
leur lutte et appelons toutes les parties à
trouver une résolution pacifique au conflit.
Fédération des enseignants de la
Colombie-Britannique
La Fédération des enseignants de la
Colombie-Britannique réitère sa solidarité avec la
nation Wet'suwet'en. En tant que syndicat dédié à
la mise en oeuvre des appels à l'action de la
Commission de témoignage et de réconciliation et
de la Déclaration des Nations unies sur les droits
des peuples autochtones, nous demandons aux
gouvernements de la Colombie-Britannique et du
Canada, à la Gendarmerie royale du Canada et à
Costal GasLink Pipeline de respecter la position
qu'ont prise les chefs héréditaires Wet'suwet'en.
Ils insistent sur le respect de la souveraineté
autochtone, car ils n'ont jamais cédé la
juridiction des terres qu'ils ont gouvernées et
dont ils ont assumé la responsabilité depuis des
millénaires. Les cinq clans de la nation
Wet'suwet'en se sont opposés unanimement à toutes
les propositions de pipelines. Chasser par la
force les défenseurs pacifiques de la terre de
leurs territoires traditionnels non cédés
constitue une violation de la déclaration de
l'ONU. [...]
Notre gouvernement provincial a adopté une loi
récemment qui l'engage à respecter la Déclaration
de l'ONU sur les droits des peuples autochtones.
Les actions signifient plus que les promesses
creuses que les peuples autochtones reçoivent
depuis des décennies. Si les dirigeants de notre
province et de notre pays sont vraiment dédiés à
la réconciliation et à la Déclaration de l'ONU sur
les droits des peuples autochtones, ils doivent
faire des gestes immédiatement. Les dirigeants
élus doivent agir immédiatement en négociant avec
les chefs respectés de la nation Wet'suwet'en qui
détiennent le droit inhérent d'autodétermination,
qui comprend le droit de défendre leurs terres.
[...]
Les 45 000 membres de la Fédération des
enseignants de la Colombie-Britannique sont
solidaires des Wet'suwet'en et demandent que les
gouvernements de la province et du Canada assument
leurs responsabilités qui sont énoncées dans la
décision de la Cour suprême Delgamuukw
Gisday'wa de 1997. Nous sommes témoins
de ce moment historique où nos gouvernements
doivent choisir entre soutenir cette décision de
la cour ou continuer le legs de colonisation qui
est à l'oeuvre encore aujourd'hui.
Fédération des enseignantes-enseignants des
écoles secondaires de l'Ontario (FEESO)
[...] Nous ne sommes pas d'accord avec les
actions du gouvernement qui limiteraient la
capacité des citoyens à exercer leur droit de
réunion libre et pacifique. Nous appelons les
gouvernements fédéral et provinciaux à respecter
et à faire respecter la Déclaration des Nations
unies sur les droits des peuples autochtones
(DNUDPA), et à reconnaître et respecter le droit
des peuples autochtones à l'autodétermination. De
plus, les gouvernements fédéral et provinciaux
devraient respecter la décision de la Cour suprême
du Canada de 1997, Delgamuukw c.
Colombie-Britannique, qui a conclu que les
titres aborigènes ne pouvaient pas être éteints et
a établi que les Wet'suwet'en n'a jamais renoncé à
son territoire.
Par conséquent, les 60 000 membres d'OSSTF/FEESO
sont solidaires du peuple Wet'suwet'en.
OSSTF/FEESO appelle toutes les parties à respecter
la position adoptée par les chefs héréditaires des
Wet'suwet'en, à respecter la souveraineté
autochtone, et à reconnaître et à ne jamais céder
leur juridiction aux terres qu'ils ont gouvernées
et dont ils ont été les gardiens de générations en
générations. Retirer de force les défenseurs de la
terre pacifiques de leurs terres
traditionnelles non cédées est une violation de la
Déclaration des Nations unies.
Syndicat des fonctionnaires provinciaux
de la Colombie-Britannique (BCGEU)
Le BCGEU a suivi de près l'évolution de la
situation au camp Unist'ot'en. En tant que
syndicat déterminé à appuyer l'ensemble de la mise
en oeuvre des appels à l'action de la Commission
de vérité et réconciliation et des recommandations
de la Déclaration des Nations unies sur les droits
des peuples autochtones, nous sommes préoccupés
par les actions de la police menées pour supprimer
les droits des manifestants pacifiques et des
médias.
Nous exhortons la GRC, Coastal Gaslink et le
gouvernement provincial à travailler avec les
dirigeants héréditaires des Wet'suwet'en et le
conseil élu pour résoudre le différend actuel dans
l'esprit des principes énoncés dans ces documents.
Le peuple Wet'suwet'en possède des droits et
titres autochtones inhérents qui doivent être
reconnus et respectés. Ce qui se passe au camp
Unist'ot'en pourrait avoir des répercussions à
long terme pour des générations de
Britanno-Colombiens autochtones et non
autochtones.
Association des professeurs de l'Université
Emily Carr (Vancouver)
[...] Le Comité des Nations unies pour
l'élimination de la discrimination raciale a
récemment demandé au Canada d'arrêter
immédiatement le gazoduc Coastal Gas Link, le
barrage Site C et l'oléoduc Trans Mountain parce
que ces projets n'ont pas reçu le consentement
libre, préalable et éclairé des peuples
autochtones dont ils pollueraient et détruiraient
les terres. D'un point de vue moral et
environnemental, en cette période d'accélération
de la déstabilisation climatique, nous ne pouvons
pas nous permettre ces projets. À ce titre, nous
demandons aux gouvernements coloniaux et à leurs
forces de police de désamorcer la situation et de
respecter la Loi Wet'suwet'en en respectant les
décisions qui ont été prises par les chefs
héréditaires dont les droits autochtones ne
doivent pas être violés par des actes de brutalité
policière ou par la force coloniale.
Ontario College of Arts and Design University
Faculty Association
L'Ontario College of Arts and Design University
Faculty Association est solidaire des chefs
héréditaires Wet'suwet'en et des activistes du
campement Unist'ot'en qui défendent leur
territoire et l'environnement. [...]
Nous dénonçons les actions militarisées de la GRC
visant à utiliser la violence et chasser par la
force les défenseurs pacifiques de la terre du
territoire Wet'suwet'en. Cette terre est non cédée
et elle a été reconnue comme telle par la décision
de la Cour suprême de 1997 qui a affirmé le
droit des Wet'suwet'en à leurs terres. Le droit
international et la Proclamation royale
de 1763 reconnaissent que le Canada n'a
aucune compétence juridique sur les territoires
non cédés. Les chefs de clan héréditaires, qui
sont les chefs en vertu de la forme de gouvernance
traditionnelle, s'opposent à la construction du
pipeline Coastal Gas, qui ferait passer du gaz de
fracturation par le territoire non cédé des
Wet'suwet'en.
Depuis quelques jours, les Canadiens ont été
témoins de l'utilisation de tactiques par la GRC
qui ne sont pas différentes de celles utilisées
dans un État policier. Une « zone
d'exclusion » extrajudiciaire a été déclarée,
à l'intérieur de laquelle les médias n'ont pas la
liberté de presse de témoigner des actions
policières. Les images qui nous sont parvenues des
premières lignes sont troublantes. Des matriarches
non armées ont été arrêtées violemment, alors que
certaines d'entre elles célébraient une cérémonie.
La GRC a eu recours à des chiens d'attaque et à de
l'artillerie de troupe de choc pour clouer au sol
des défenseurs de la terre autochtones. Ce n'est
pas à cela que la réconciliation ressemble.
Nous demandons aux gouvernements provincial et
fédéral et à la GRC de respecter la Déclaration
des Nations unies sur les droits des peuples
autochtones (DNUDPA). La DNUDPA est un document
international qui donne aux peuples autochtones le
droit de contrôler les projets de ressources sur
leur territoire. Le consentement libre et
préalable est requis. En vertu de la loi des
Wet'suwet'en, les cinq clans se sont unanimement
opposés aux propositions de pipelines.
L'enlèvement forcé et la construction du pipeline
de Coastal Gas constituent une violation du droit
international, canadien et Wet'suwet'en.
Le premier ministre Justin Trudeau a été élu
récemment après avoir promis de bâtir de nouvelles
relations avec les Premières Nations. La
réconciliation ne peut pas se faire avec un fusil
sur la tempe. Le premier ministre de la
Colombie-Britannique, John Horgan, a dit croire
qu'une « initiative positive de
réconciliation » est possible, mais les
actions du gouvernement et de la GRC contredisent
ce sentiment.
Nous remercions les Wet'suwet'en qui résistent
pour nous tous et qui gardent la terre depuis des
millénaires.
Association des enseignants du Victoria
métropolitain (GVTA)
La GVTA affirme le droit des Wet'suwet'en de
déterminer leur propre processus de gouvernance et
d'exercer leur souveraineté sur leur territoire
traditionnel non cédé. Nous demandons au premier
ministre John Horgan de rencontrer les chefs
héréditaires et à la GRC de se retirer
immédiatement du territoire Wet'suwet'en.
La GVTA appuie ceux qui manifestent pacifiquement
afin de défendre les Wet'suwet'en et dénonce
l'action de la police contre ces manifestants.
(Photo: Climate 604)
- Normand Chouinard -
Un article de Radio-Canada rapporte qu'il y a en
ce moment des pourparlers entre le ministère du
Transport du Québec (MTQ) et l'Association du
camionnage du Québec (ACQ), qui représente la
majorité des grandes entreprises de transport de
la province. Ces échanges sont liés aux blocus
ferroviaires qui sont organisés en appui à la
nation Wet'suwet'en. Le MTQ fait valoir le besoin
immédiat de transporter les marchandises dites
essentielles et veut utiliser les camionneurs pour
briser l'impact des blocus.
Selon l'article, les pourparlers en question
portent sur des questions de logistique et de
disponibilités des camions et des chauffeurs. Il
cite le président de l'ACQ, Marc Cadieux : «
J'ai eu des échanges avec certains transporteurs
et oui, on me confirme qu'il y a eu des demandes
et qu'il y en aura d'autres. Il y a des coûts
associés à la réorganisation de la logistique du
transport. Ça nécessite des mouvements
inhabituels. Il y aura sûrement des augmentations
de coûts. »
Le MTQ a soulevé la question du transport du
propane d'une manière hystérique et a demandé aux
transporteurs s'ils disposent de camions et
d'équipements qui conviennent et d'assez de
conducteurs qui peuvent faire les voyages de
longue distance au Québec, en Ontario et même aux
États-Unis.
Cette demande du ministère du Transport à
l'Association du camionnage du Québec a soulevé de
la discussion parmi les camionneurs qui demandent
eux aussi à déterminer le cours de leur vie, comme
le font les Wet'suwet'en. Le MTQ et l'ACQ
considèrent les milliers de camionneurs oeuvrant
au Québec comme un simple moyen de production
disponible aux moindres soubresauts des monopoles
en toutes conditions et circonstances, toujours
prêts à bondir quand ils sont appelés. Beaucoup de
camionneurs disent un instant s'il vous plaît,
nous avons des droits nous aussi. Nous avons le
droit de conscience, le droit de penser et de
décider par nous-mêmes une ligne de marche, de
nous prononcer sur les enjeux et de donner ou non
notre consentement.
À aucun moment, il ne vient à l'idée des
autorités gouvernementales et de l'oligarchie
financière que les camionneurs pourraient bien
appuyer la cause des Wet'suwet'en dans la lutte
pour leurs droits et dire non ! à cette
requête. Les travailleurs ont une cause commune
avec les peuples autochtones et la responsabilité
sociale de demander que la situation soit résolue
sur la base de la reconnaissance des droits et de
la souveraineté des Wet'suwet'en.
Le MTQ et l'ACQ ont eux-mêmes toujours collaboré
pour briser les normes et les réglementations qui
favorisaient les camionneurs. L'ACQ, en tant que
représentante des grandes entreprises de
transport, s'est constamment opposée à la création
d'une organisation indépendante qui représenterait
les intérêts des camionneurs. Maintenant, les
cercles dirigeants veulent que les camionneurs
collaborent pour garantir le transport de biens
bloqués par les blocus et de cette façon miner la
cause des peuples autochtones pour la justice et
de nouvelles relations anticoloniales de nation à
nation. De plus en plus de travailleurs s'opposent
à cette capitulation à l'élite dirigeante. Ils
s'expriment dans leurs endroits de travail et sur
les médias sociaux. Plusieurs trouvent méprisable
la demande du gouvernement à l'industrie du
camionnage de venir à la rescousse de l'oligarchie
financière dans sa lutte contre les Wet'suwet'en.
Les camionneurs sont insatisfaits depuis
longtemps de leurs conditions de travail et ils
mènent leur propre lutte à la défense de leurs
droits, en particulier depuis la déréglementation
de l'industrie à partir des années 1990.
Beaucoup de camionneurs vont même jusqu'à dire
qu'eux-mêmes devraient bloquer les routes en
soutien aux Wet'suwet'en et pour montrer la force
des camionneurs dans l'économie.
De nombreux
camionneurs considèrent comme insultante la
demande du MTQ et de l'ACQ, une atteinte à leur
dignité commise sans leur consentement, comme le
passage du pipeline sur le territoire Wet'suwet'en
est aussi imposé sans le consentement de ces
derniers. Cette situation renforce leur
détermination à bâtir leur propre organisation qui
défend leurs intérêts en tant que collectif de
camionneurs et les rend capables de prendre la
parole en leur propre nom au lieu de laisser
d'autres parler en leur nom.
Les camionneurs disent non aux demandes de l'ACQ
et du MTQ dans leurs conversations et sur les
médias sociaux. Ils envoient un clair message de «
non-consentement » au ministre du Transport
canadien Marc Garneau et au ministre du Transport
québécois Francois Bonnardel ainsi qu'au président
de l'Association du camionnage du Québec. Ils leur
disent qu'ils ne veulent pas offrir leur capacité
de travailler pour faire perdurer le déni des
droits des Wet'suwet'en et l'utilisation de la
violence coloniale de l'État contre les peuples
autochtones et leurs sympathisants et contre les
travailleurs comme ceux de la raffinerie Co-op de
FCL à Regina.
Le refus de l'élite dirigeante de mettre fin à
l'ordre colonial canadien nous affecte tous. Nous
devons nous saisir de cette occasion pour exprimer
notre solidarité à tous ceux et celles qui luttent
pour leurs droits au Canada et par le fait même
démontrer notre détermination à le faire pour
nous-mêmes.
En grandes pompes, et pendant même qu'il appelait
à une intervention policière pour démanteler les
barrages établis à travers le Canada en appui aux
Wet'suwet'en, le gouvernement du Québec a annoncé
une « grande alliance » avec le grand chef
des Cris Abel Bosum. L'accord de principe
comprend, entre autres, le prolongement du chemin
de fer au nord de Matagami (environ 200 km au sud
de la baie James) à Whapmogoostui, sur la côte est
de la baie d'Hudson, où sera construit un port en
eau profonde, l'électrification de projets
industriels, la formation de la main-d'oeuvre
locale et des projets miniers pour des minéraux
stratégiques tels que le lithium et le vanadium.
Le premier ministre François Legault a déclaré que
le partenariat « gagnant-gagnant » permettra
aux deux nations - la nation crie et la nation
québécoise - de croître et qu'il espère que la
Grande Alliance servera de modèle pour d'autres
communautés autochtones.
Ironiquement, cette annonce survient à un moment
où certains membres de la communauté crie, comme
Paul Dixon, de Waswanipi, au nord de Val-d'Or, et
directeur de la Cree Trappers Association, ont
récemment dénoncé la disparition du caribou et
d'autres animaux, pour lesquels il blâme la coupe
à blanc de l'épinette noire et l'exploitation
minière dans cette région. Il a nommé une
entreprise en particulier, Canadian Malartic. Il a
déclaré que le projet hydroélectrique de la Baie
James des années 1970 a eu un impact social et
économique énorme sur la nation crie et que des
générations de trappeurs cris n'ont jamais voulu
que leur chasse s'arrête ou que leurs pièges
soient brisés. Il a dit que la plupart des
familles et des membres de la communauté
s'opposent à l'exploitation par les industries
minières et que, pour lui, la destruction de
l'environnement naturel de la nation crie est un
crime.
Quant au projet de la baie James, l'élite
politique oublie commodément que les travaux sur
le « projet du siècle » ont été annoncés et
ont effectivement commencé sans même mentionner
les Cris ou les Inuits qui seraient directement
touchés ainsi que leurs terres ancestrales sur
lesquelles le projet était construit. Les
Premières Nations ont dû se défendre devant les
tribunaux pour forcer les élites politiques et
économiques de l'époque à au moins se rendre
compte qu'elles n'avaient même pas consulté ceux
qui vivaient sur ces terres.
Quant aux appels de Legault pour résoudre ce
qu'on appelle la « crise ferroviaire », il
prétend qu'il a une pensée pour ceux qui perdent
ou vont perdre leur emploi et que, bien qu'il soit
important d'écouter les nations autochtones, « il
faut aussi écouter les Québécois et les Canadiens
qui souffrent en ce moment ». Les
déclarations effrontées du premier ministre,
notamment son insensibilité envers les demandes
des travailleurs du secteur public et les efforts
ouverts du gouvernement du Québec pour abaisser
leurs conditions de travail ainsi que la situation
honteuse en santé et en éducation au Québec, sont
des indications claires qu'ils n'ont que faire des
souffrances des travailleurs canadiens et
québécois. Si ces élites politiques et économiques
veulent vraiment que Trudeau « résolve la
crise », elles doivent insister pour que la
GRC et Coastal GasLink se retirent des territoires
Wet'suwet'en et que les droits des Wet'suwet'en
ainsi que les lois nationales et internationales
soient respectées.
Ces tentatives de diviser le peuple sur la base
du sophisme ne doivent pas réussir. Les lignes
sont clairement tracées : soit que nous
ouvrons la voie au progrès, soit que nous
défendons le statu quo colonialiste. Soyons du
côté des Wet'suwet'en !
Le 21 février, des représentants du Centre
ouvrier du PCC(M-L) sont allés à Kahnawà :ke
pour appuyer le peuple mohawk qui tient une
barricade sur le chemin de fer de la ligne de
train de Candiac, sur la Rive-Sud de Montréal.
Cette barricade est maintenue depuis que la GRC
s'est introduite sur le territoire des
Wet'suwet'en pour démanteler leur campement, par
lequel ils refusaient l'accès à leur terre à la
compagnie Coastal GasLink qui veut y faire passer
un pipeline. Ils ont offert de la nourriture en
guise de cadeaux aux personnes présentes ainsi que
le numéro du 15 février du Marxiste-Léniniste
qui traite abondamment de la question. Une
discussion politique pleine d'esprit a eu lieu
avec la communauté mohawk à la barricade. Les
camarades du Centre ouvrier ont clairement énoncé
que les travailleurs et le peuple du Québec et du
Canada se tiennent fermement aux cotés des peuples
autochtones et veulent également mettre fin à
l'ordre colonial canadien ; qu'ils rejettent
le fait que Justin Trudeau et le premier ministre
du Québec François Legault parlent en leur
nom ; que les institutions britanniques nous
ont été imposées pour faire en sorte que les
décisions sont prises sans le consentement des
peuples et des nations qui composent le Canada.
Les représentants du Centre ouvrier ont dit que,
par-dessus tout, ces mêmes institutions bloquent
toute forme de relations fraternelles entre le
peuple du Québec et les peuples autochtones. Ces
propos ont été très bien accueillis, compte tenu
surtout du fait que diverses forces qui se
qualifient de nationalistes réclament une
intervention policière pour mettre fin aux
barricades. Au contraire, la discussion a démontré
le besoin et l'importance de nouvelles relations
humaines qui vont créer une situation dans
laquelle la reconnaissance et l'affirmation des
droits de tous et de toutes deviennent l'élément
essentiel à la résolution des problèmes auxquels
nous sommes confrontés et nous mènent au
renouvellement des arrangements constitutionnels.
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individuellement, cliquer sur le titre de
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