Un deuxième juge bloque la tentative de Trump d'interdire une application chinoise des médiaux sociaux

Le 8 décembre, le juge Carl Nichols de la Cour de district des États-Unis à Washington, DC, a décidé que le département américain du Commerce « avait vraisemblablement outrepassé » ses pouvoirs d'urgence présidentiels « et a agi de façon arbitraire et non réfléchie en omettant de considérer des alternatives évidentes » face aux tentatives du président Donald Trump d'interdire TikTok, une application des médias sociaux utilisée pour partager de courtes vidéos créées par les utilisateurs. La société mère chinoise de TikTok, ByteDance, a intenté le 18 septembre un procès contre l'interdiction, plaidant que l'interdiction viole le droit à la liberté de parole et aux droits reconnus en vertu de la loi.

ByteDance a proposé que les opérations de TikTok aux États-Unis soient prises en main par des compagnies américaines. L'administration Trump avait provisoirement accepté en septembre que le géant des logiciels Oracle et Walmart investissent dans TikTok, et qu'Oracle gérerait les données des utilisateurs. Cette entente devait être finalisée le 6 décembre. Le département américain du Trésor, qui gère l'agence responsable de cet arrangement, a dit que l'agence « participe avec ByteDance dans le parachèvement du processus de désengagement et d'autres étapes nécessaires pour surmonter les risques à la sécurité nationale liés à la transaction ».

Précédemment, le 27 septembre, un jugement du juge Nichols avait temporairement bloqué l'interdiction présidentielle. Ensuite, la juge de district des États-Unis, Wendy Beetlestone, du district est de la Pennsylvanie, s'est prononcée contre l'interdiction, le 30 octobre, lors d'un procès intenté par trois utilisateurs de TikTok s'opposant à l'interdiction présidentielle sur la base qu'elle nuisait à leur droit de parole.

Selon ByteDance, TikTok a 100 millions d'utilisateurs aux États-Unis et 700 millions à l'échelle mondiale. L'administration Trump prétend que TikTok est une menace à la sécurité, disant que le gouvernement chinois pourrait s'en servir pour espionner les données personnelles des utilisateurs. Trump a signé un arrêté présidentiel le 6 août dans le but d'interdire les transactions de TikTok aux États-Unis avant le 20 septembre à moins que la société mère chinoise ByteDance ne vende ses opérations américaines. Cet arrêté a été suivi d'un autre le 14 août, accordant à ByteDance 90 jours pour vendre ou céder les opérations américaines de TikTok.

Les péripéties de TikTok se déroulent dans le contexte des tentatives des impérialistes américains d'isoler la Chine en ayant recours à la rhétorique de la peur et de l'anticommunisme, avec le danger que l'escalade des sanctions et des guerres commerciales n'éclatent en agression militaire ouverte. Il n'y a pas de preuves pour appuyer les accusations de l'administration Trump contre TikTok, mais les pratiques d'espionnage cybernétique ou de guerre cybernétique de longue date du gouvernement américain contre son propre peuple et ceux d'autres pays sont notoires.

Dans cette situation, les cercles dirigeants du Canada ont entraîné le pays dans les intrigues contre la Chine au service des intérêts impérialistes américains, ce qui comprend l'arrestation par la GRC de la directrice de Huawei, Meng Wanzhou, en vertu d'une demande d'extradition des États-Unis. Soulignons aussi le choix méprisable de Halifax comme endroit pour la tenue de la conférence de sécurité de Halifax, où, en grande partie, les conférenciers ont attaqué la Chine, en opposition aux souhaits des Canadiens que le Canada soit une zone de paix.

(Sources : Associated Press, Washington Post, CNBC)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 87 - 21 décembre 2020

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