Des «évaluations des menaces» d'inspiration étrangère contre le Canada
- Pauline Easton -
Le 16 novembre, le Centre canadien pour la
cybersécurité du Centre de la sécurité des
télécommunications (CST) a publié une « Évaluation
des cybermenaces nationales 2020 ». Pour
juger de cette évaluation, il est important de
connaître les critères utilisés. Or, ces critères
ne sont pas expliqués ouvertement et ne sont pas
soumis à la discussion. Au contraire, on doit
discerner les critères soi-même et réfléchir
sérieusement à quels critères serviraient les
peuples lorsqu'il s'agit de discuter de la
sécurité nationale. Sans fixer les points de
référence qui servent les peuples et la société,
les « faits saillants » du Centre pour la
cybersécurité ne sont pas remis en question. En
plus, ces critères sont utilisés par le
gouvernement, par les partis cartellisés ayant des
sièges à la Chambre des communes et les agences de
l'État à tous les niveaux pour adopter des lois,
criminaliser les individus et les collectifs, et
financer la production de guerre.
Le «
résumé » du rapport du Centre pour la
cybersécurité du CST énumère ce qu'il appelle sept
« faits saillants ». On y affirme, entre
autres, que des « auteurs malveillants
continueront à tenter de voler la propriété
intellectuelle portant sur la lutte contre la
COVID-19 pour appuyer leurs programmes de santé
publique nationaux ou tirer profit de la
reproduction illégale de cette propriété par leurs
propres sociétés ».
Comprendre pourquoi la Chine, la Russie et l'Iran
auraient besoin de « voler la propriété
intellectuelle portant sur la lutte contre la
COVID-19 » alors qu'ils ont leurs propres
intellectuels qui sont parmi les meilleurs au
monde demande beaucoup d'imagination. Cela
illustre le haut niveau de paranoïa que les
agences de renseignement essaient de répandre. La
création d'hystérie contre des pays ciblés est la
même méthode qui a été utilisée dans la période
récente lorsque l'hystérie contre les musulmans et
l'islamophobie ont été promues et poussées au
paroxysme pendant que d'autres étaient accusés de
xénophobie. Tous les musulmans étaient considérés
comme des terroristes ou des terroristes
potentiels et des pays entiers ont été envahis et
bombardés, ont été la cible d'assassinats, de
torture, de la guerre des drones et de tous les
crimes imaginables contre des êtres humains. On
peut apprécier comment les cercles dirigeants
créent de l'hystérie pour attaquer la Chine et
organiser l'infiltration de groupes terroristes à
la justification qu'ils donnent que ces actions
défendent les Ouïghours qui sont des musulmans, en
butte à l'hostilité présumée du gouvernement
chinois. Pendant ce temps, les pogroms organisés
par le gouvernement au pouvoir en Inde contre la
population musulmane sont passés sous silence. Des
arguments similaires sont utilisés pour justifier
l'infiltration du Tibet et l'organisation de
l'instabilité contre la Chine dans la région.
Tout cela n'est qu'une reprise de la
désinformation organisée par l'État pour maintenir
le corps politique dérouté, divisé et submergé
afin qu'il n'établisse pas un ordre du jour qui
sert ses intérêts et ceux de l'humanité. Ces
évaluations hystériques de la menace semblent être
conçues pour empêcher le peuple de s'attaquer à ce
que les dirigeants eux-mêmes préparent. Cela
comprend notamment de décider ce qui constitue une
menace cybernétique, un crime et une guerre
cybernétique, lesquels justifient une agression.
Ces évaluations reposent sur une conception qui
vise à diviser les Canadiens selon qu'ils
soutiennent ou s'opposent à tout ce que les
agences de sécurité disent être un danger pour la
société.
Le modus operandi est bien connu. Ce climat
d'hystérie est méprisable en raison de ses
conséquences antisociales néfastes dues au stress,
à l'anxiété et à la criminalisation accrus des
gens qui sont ainsi déshumanisés et catégorisés en
tant que « criminels », ou « traîtres »,
ou « espions », tous des termes qui laissent
entendre que ces personnes méritent tout ce qui
leur arrive.
En outre, plusieurs de ces cercles ont bien saisi
que les rapports qui brandissent le spectre des
menaces et des dangers posés par les acteurs
étrangers servent à faire pression pour obtenir un
financement accru des services de sécurité et de
leur arsenal d'outils et de gadgets. Des dépenses
massives sont consacrées à la cybersécurité qui
est liée à l'industrie de la défense et de la
production de guerre.
Une des méthodes
utilisées, qui est moins bien comprise, est
comment les services de sécurité essaient
d'engager le peuple dans des diversions. Une
méthode est la demande que les entreprises de
médias sociaux ne participent pas à l'espionnage
cybernétique, ce qui est une demande juste.
Cependant, les agences de sécurité manipulent le
mouvement antiguerre pour qu'il mène des campagnes
qui sont alors utilisées pour masquer le fait que
les grandes sociétés de médias sociaux sont
financées par le département de la guerre des
États-Unis dès le moment où elles apparaissent.
Les efforts déployés par l'industrie de guerre
pour contrôler l'intelligence artificielle mettent
dans un état de frénésie les intérêts privés
étroits mobilisés et, par conséquent, des sociétés
entières, qui sont sujettes à leurs évaluations
des menaces, sont-elles aussi déstabilisées. Des
sommes faramineuses sont versées à l'industrie de
guerre alors que les membres du corps politique
sont criminalisés et que l'anxiété engendrée par
des menaces potentielles devient un cri de
ralliement pour l'unité nationale.
Les découvertes scientifiques appartiennent à
l'humanité. Les nouveaux développements des
réseaux 5G et les avancées scientifiques des
scientifiques chinois en matière de cryptage
quantique sont de nouvelles formes de
communication de masse crées par les forces de
production sociales. Ces développements ne sont la
propriété de personne. C'est la plus grande
signification de ces nouveaux développements dans
les expériences de communications ultra-sécurisées
qui sont si importantes pour le fonctionnement de
tout réseau à grande vitesse. Aucune entité, qu'il
s'agisse d'une nation ou d'une société, ne peut la
contrôler ou la monopoliser car elle est basée sur
la loi de la physique qui peut être appliquée
universellement. Cela comprend les fruits de
l'intelligence artificielle qui s'aventure là où
la science n'a jamais même mis les pieds. La
science et les découvertes scientifiques
appartiennent à l'humanité. La revendication des
peuples du monde est d'utiliser les produits de la
révolution scientifique et technique pour le
progrès de l'espèce humaine.
La jeune
génération est née avec cette technologie et
dans un monde où les découvertes scientifiques
révolutionnent toute la compréhension de
l'univers jusqu'à présent. Cette génération
comprend également la majorité de ceux que
l'on appelle les cyberacteurs et les
cybercriminels. Ce genre de discours alarmiste
ne peut justifier les dépenses consacrées à
l'industrie de la guerre et à sa capacité de
destruction. Les jeunes générations
développeront les capacités nécessaires pour
instaure un monde de paix, de justice et de
démocratie, comme elles le font déjà à bien
des égards.
La nouvelle génération appartient à cette
technologie et à un monde dans lequel les
découvertes scientifiques sont en train de
révolutionner toute la compréhension de l'univers
jusqu'à maintenant. Cette génération comprend la
majorité de ceux qu'on appelle les acteurs et les
criminels cybernétiques. Ce genre de campagne de
peur va atteindre sa limite en ce qui concerne la
justification des dépenses pour l'industrie de
guerre et sa capacité de destruction. Les
nouvelles générations vont développer les
capacités qui sont requises pour créer un monde de
paix, de justice et de démocratie, comme ils le
font déjà de tant de manières.
À l'encontre de tout cela, la perspective
unilatérale et intéressée des dirigeants de ce que
révèle l'ensemble des relations sociales est
évidente dans chacun des « faits saillants »
du Centre canadien de la cybersécurité. À aucun
moment les auteurs n'envisagent que la suppression
du système antidémocratique de pouvoir
actuel contribuera à résoudre les problèmes
auxquels la société fait face. La seule
préoccupation de ceux qui ont usurpé le pouvoir
par la force est d'imprégner le monde entier de
leur recherche insatiable de profit, croyant à
tort que cela amènera les peuples à leur céder
leurs richesses sans mot dire.
Tandis que les dirigeants rêvent en couleur, les
peuples du monde continuent de réclamer à la
société ce qui leur revient de droit du fait
qu'ils sont des êtres humains. Ils continuent de
lutter pour une société qui définira les droits
sur cette base.
(Photos : VOR, LML)
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 87 - 21 décembre 2020
Lien de l'article:
Des «évaluations des menaces» d'inspiration étrangère contre le Canada - Pauline Easton
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|