Le travail du PCC(M-L) dans le
domaine de la réforme électorale
Bureau de la dirigeante nationale du Parti marxiste-léniniste du Canada
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste), enregistré auprès
d'Élections Canada sous le nom de Parti
marxiste-léniniste du Canada, accomplit un travail
considérable sur le front du renouveau
démocratique. Il appelle à la modernisation de la
Loi électorale et du processus électoral de
manière à donner au peuple le pouvoir de devenir
le décideur, plutôt que de pas laisser ce pouvoir
aux mains des intérêts privés étroits qui
contrôlent actuellement l'État et ses
institutions.
Les revendications du PCC(M-L) en matière de
renouveau démocratique ont été exprimées
publiquement pour la première fois il y a 30
ans, le 20 septembre 1990, dans un
mémoire présenté par le dirigeant du Parti,
Hardial Bains, à la Commission royale sur la
réforme électorale et le financement des partis.
C'était la première fois que le Parti s'adressait
à une commission royale, ce qui constituait un
changement de sa politique. En engageant les
Canadiens dans un travail de renouvellement du
processus politique, l'objectif du Parti était de
ne pas laisser la classe dirigeante occuper
l'espace du changement à des fins réactionnaires.
Le mémoire présenté par le Parti à la Commission
royale, connue sous le nom de Commission Lortie,
ainsi nommée d'après le nom de son président, a
directement confronté les positions de privilège
de l'establishment canadien dans le domaine
électoral qui prétend que les élections sont «
libres et équitables ». Cela a permis au
Parti et à la classe ouvrière de s'attaquer à
l'une des questions les plus cruciales auxquelles
la société doit faire face : la question de
la démocratie et, en particulier, du processus
électoral qui touche l'ensemble du corps politique
en s'assurant que le peuple n'exerce aucun
contrôle sur les décisions qui affectent sa vie.
Le mémoire du Parti soulignait les points
suivants :
1. le niveau élevé de mécontentement des
Canadiens envers le processus politique;
2. la démocratie est
une caractéristique de la société de classe ayant
un objectif précis et la Commission ne devrait
donc pas éviter de discuter de l'objectif de la
démocratie au Canada;
3. la marginalisation du peuple tenu à l'écart du
processus décisionnel, en particulier des
travailleurs, et la nécessité de changer la
situation dans laquelle leur participation à la
gouvernance est réduite à l'exercice du droit de
vote;
4. l'inévitabilité de la désillusion envers le
processus décisionnel et le manque de confiance
dans le système de gouvernement tant que le peuple
reste en dehors du processus décisionnel;
5. la nécessité d'établir, à tout le moins,
l'égalité des chances de tous les citoyens d'élire
et d'être élus et de préciser les responsabilités
de l'État à assurer une large participation du
peuple au processus;
6. l'inégalité inhérente au système, notamment
l'utilisation de fonds publics pour financer
certains partis et non pas tous, et certains plus
que d'autres;
7. la violation du principe d'égalité dans le
traitement des partis politiques sur la base d'une
division entre ceux qui sont considérés comme les
partis « majeurs » et ceux qui sont
considérés comme les « petits partis »;
8. Le fait que les partis politiques
s'identifient comme des groupes d'intérêts
spéciaux qui reçoivent des subventions de l'État,
mais sont financés par des individus qui ont des
intérêts certains dans la vie politique et
économique;
9. la position du Parti selon laquelle les fonds
publics ne devraient pas servir à financer les
partis politiques, mais à financer la sélection
des candidats, l'élection des candidats et la
révocation des élus qui n'accomplissent pas leur
devoir comme leur mandat le leur commande;
10. l'essentiel du travail requis pour le
renouveau démocratique.
Le
PCC(M-L) a expliqué que sa préoccupation est
partagée par un nombre toujours plus grand de
Canadiens, à savoir qu'il faut assurer une large
participation de la population de ce pays au débat
sur les problèmes de nature économique et
politique, militaire, culturelle, sociale et
environnementale. Il s'agit surtout d'assurer la
participation des Canadiens au processus de prise
de décisions. Tant que le peuple est représenté
politiquement par des partis politiques et des
membres de partis politiques qui, par définition,
représentent des intérêts particuliers et prêtent
serment à une personne fictive de l'État, et tant
que la participation au processus de prise de
décisions se limitera à un vote tous les 4
ou 5 ans, les gens resteront marginalisés et
insatisfaits. Le système actuel ne permet pas au
peuple de participer de quelque manière que ce
soit à la définition de la direction de l'économie
ou de la politique sur quelque front que ce soit,
au débat ou à la prise de décision. Le système
appelé démocratie représentative n'est donc pas du
tout représentatif du peuple et de ce qu'il veut.
Le mémoire présenté par le Parti a donc souligné
la nécessité que la Loi électorale permette
réellement la participation du peuple au processus
électoral :
« La Loi électorale doit avoir pour principal
objet de créer les possibilités qui permettront
aux individus dans notre société de développer
leur faculté de jouir de tous les droits et
libertés garantis par la Constitution. Le système
électoral doit donc faire en sorte que la loi
n'impose aucune restriction qui entraverait la
participation du peuple aux opérations électorales[1]. »
Le Parti a souligné le caractère non
représentatif du système de partis qui se
manifeste comme une violation du principe de la
règle de la majorité :
« Tant que des partis (qui représentent par
définition des intérêts particuliers dans les
domaines politique et économique) se présenteront
aux élections et seront élus pour former les
gouvernements, on aura un système suivant lequel
la majorité doit en fait se soumettre à la
minorité représentée par ces partis. C'est un
système inacceptable qui est chaque jour
discrédité davantage. »
Le programme pour le renouveau démocratique du
processus politique proposé par le Parti présente
que la sélection des candidats est un élément clé
qui doit se faire par les électeurs eux-mêmes, et
que l'ensemble du processus électoral doit être
financé par le trésor public, avec des comités de
circonscription élus et une commission électorale
nationale élue responsable de veiller à ce que le
droit d'élire et d'être élu soit concrétisé et
qu'un vote éclairé soit garanti.
Par cette intervention, et par le travail mené
parallèlement sur les fronts idéologique et
théorique à l'époque, le Parti a répondu à la
question suivante : comment se fait-il que,
dans les conditions du suffrage universel, la
classe ouvrière et la grande majorité des citoyens
soient tenus à l'écart du pouvoir ? Et il a
ouvert la voie à la classe ouvrière pour résoudre
ce problème.
Forum public où la décision a été prise
de lancer le Comité « Votez non »
|
Le travail du Parti sur le front du renouveau
démocratique s'est développé encore en 1992-1993
avec la création du premier Comité « Votez
Non » à l'Accord de Charlottetown en
septembre 1992, la publication de trois
livres importants concernant l'Accord de
Charlottetown et ses conséquences, l'examen de la
conception des droits démocratiques du libéralisme
du XIXe siècle et la présentation d'arguments en
faveur d'un renouveau démocratique du processus
politique[2].
Le PCC(M-L) a été le fer de lance de la création
du Parti canadien du renouveau à la fin de 1992
pour que les Canadiens disposent d'un instrument
non partisan du renouveau démocratique à
l'élection générale de 1993. D'importants
forums internes et des conférences consultatives
ont également été organisés sur la question du
renouveau démocratique.
Congrès de fondation du Parti canadien du
renouveau à Toronto le 24 avril 1993
Entretemps, en 1992, les recommandations de
la Commission royale ont été étudiées par le
Comité Hawkes, un comité spécial de huit membres
qui a produit des recommandations supplémentaires
concernant la Loi électorale du Canada. Les
deux rapports ont été examinés par le Parlement,
avec les conseils et le soutien du directeur
général des élections. Cela a mené entre autres à
l'adoption de la loi C-78 en 1992 et de la
loi C-114 en 1993 qui, ensemble, ont mené à
des changements importants à la Loi électorale sur
l'accès au vote, tous contestés par le PCC(M-L)
qui les a jugés intéressés par les partis siégeant
à la Chambre des communes.
Au moment de la tenue du VIe Congrès du Parti, en
plein milieu des élections fédérales de 1993,
l'approche du Parti sur la nécessité d'un
renouveau démocratique était pleinement élaborée.
Le Parti a accompli un travail considérable durant
cette période en apportant une définition moderne
des droits répondant aux exigences de l'époque[3].
D'importants développements s'étaient produits
depuis le Ve Congrès du Parti tenu en 1987
qui avaient confirmé et mis en évidence la
nécessité objective d'un renouveau démocratique.
Le premier développement a été la défaite de
l'establishment au référendum sur l'Accord de
Charlottetown en octobre 1992. L'importance
de ce fait a été saisie dans les livres cités
ci-dessus en termes de progrès dans la conscience
des Canadiens.
Les élections fédérales de 1993 ont
également créé un déséquilibre politique dont les
cercles dirigeants ne se sont pas encore remis. Le
Bloc Québécois, un parti régional, a formé
l'opposition officielle; les conservateurs ont été
réduits à deux sièges; le NPD a perdu des sièges
au profit du Parti réformiste. L'élection d'un
parti d'opposition qui n'avait pas la possibilité
d'être le « gouvernement en attente » comme
l'exigeait la théorie politique libérale du XIXe
siècle mettait fin à l'équilibre indispensable au
système de démocratie représentative qui prétend
que ceux qui ne sont pas représentés par le parti
au pouvoir sont représentés par l'opposition.
Analysant les résultats de l'élection
de 1993, Hardial Bains a identifié ce
déséquilibre politique provoqué par les résultats
des élections et déclaré que la création d'une
nouvelle opposition populaire était à l'ordre du
jour.
En
janvier 1995, le PCC(M-L) a lancé un projet
d'édification nationale basé sur son programme de
défense des droits et le renouveau démocratique.
Il a qualifié ce projet d'Initiative historique.
Au centre de ses préoccupations se trouvait la
nécessité de mobiliser le facteur
humain/conscience sociale basé sur l'organisation
politique de la classe ouvrière pour élaborer une
politique indépendante qui mette l'initiative
entre ses mains à un moment où la classe
dirigeante avait pris l'offensive.
Parmi les autres initiatives prises à l'époque,
il y a l'identification du travail pour le
renouveau démocratique comme tâche principale du
Front du peuple /Comité de défense indien lors de
sa 18e convention nationale tenue en 1995. Le
Parti a également appelé les femmes à se placer
aux premiers rangs de la lutte pour les droits de
tous et de toutes et reconnu que les travailleurs
et les minorités nationales ghettoïsées doivent se
placer à l'avant-garde de la lutte pour éliminer
la conception que les droits sont des abstractions
et des privilèges qui peuvent être accordés et
retirés au gré des élites dirigeantes.
Depuis lors, le travail pour créer des formes
organisationnelles permettant d'affirmer les
droits de tous et de toutes a été une
préoccupation constante du Parti. Au cours de la
période qui a précédé les élections de 1995
en Ontario, il a été envisagé de faire avancer le
travail du renouveau démocratique par la création
du Parti du renouveau de l'Ontario. Au lieu de
cela, des candidats indépendants ont été présentés
et les Ontariens ont été encouragés à devenir
eux-mêmes des politiciens ouvriers et des
candidats indépendants.
Les bannières du Parti : « Arrêter de payer
les riches ! Augmenter les investissements
dans les programmes sociaux ! » lors de
la journée d'action contre l'offensive antisociale
à St. Catherines le 1er mai 1998
En 1997, dans le cadre de la lutte contre
l'offensive antisociale du gouvernement Harris en
Ontario, le Parti a adopté son programme politique
« Arrêter de payer les riches, augmentez les
investissements dans les programmes
sociaux ». Il a également pris l'initiative
de créer un forum politique multipartite afin
d'élever le niveau du discours politique. Des
progrès décisifs ont été réalisés dans
l'établissement d'une collaboration entre les
petits partis.
Les élections fédérales de 1997 ont produit
les mêmes éléments de crise parlementaire que les
élections précédentes, à la différence que le
Parti réformiste a remplacé le Bloc Québécois
comme opposition officielle.
À la veille de l'élection de 1997, une autre
modification a été apportée à la Loi
électorale du Canada avec le projet de loi
C-243. Cette modification privait les partis ayant
reçu moins de 2 % du vote national,
ou 5 % des votes dans les
circonscriptions où ils présentaient des
candidats, d'un financement public. La
modification visait essentiellement à corriger la
situation où le Parti national et le Parti de la
loi naturelle avaient jusque-là obtenu à eux deux
quelque 1,2 million de dollars de subventions
publiques. Les modifications apportées ont montré
une fois de plus comment les partis siégeant à la
Chambre des communes changent la Loi électorale à
des fins intéressées. Cela n'a rien fait pour
rehausser le prestige de la politique, des
politiciens ou de la Chambre des communes.
Le travail du Parti pour le renouveau
démocratique s'est encore développé avec son
intervention dans la contestation fondée sur la
Charte lancée par le Parti communiste du Canada
(PCC) visant certaines dispositions de la Loi
électorale du Canada après qu'il n'eut pas
atteint le seuil de 50 candidats pour
maintenir son enregistrement officiel. Le PCC a
demandé une injonction de la cour contre
l'application de la Loi électorale nouvellement
modifiée qui aurait mené à sa radiation. La
radiation implique que tous les actifs du parti
sont saisis par l'État. Le PCC a également fait
valoir son droit à ce que son nom figure sur les
bulletins de vote, même avec moins de 50
candidats. Le mémoire du PCC(M-L), présenté en
tant qu'« ami de la cour », a soutenu la
cause du PCC avec des arguments substantiels qui
ont mis en évidence la manière dont différentes
dispositions de la Loi électorale violent les
droits du peuple – le droit à la liberté de
conscience et à la liberté d'association, ainsi
que le principe d'égalité devant la loi[4].
Le 10 mai 1999, la juge Anne Molloy de
la Cour de l'Ontario (division générale) a rendu
sa décision dans laquelle elle a confirmé le
bien-fondé de la demande du PCC, estimant que
certains articles de la Loi électorale du
Canada étaient contraires à la Charte des
droits et libertés. La juge Molloy a décrit
l'affaire comme « la plus importante contestation
de la Loi électorale du Canada en vertu de
la Charte à ce jour ». Depuis lors,
les partis enregistrés qui présentent au moins un
candidat ont le droit que le nom de leur parti sur
le bulletin de vote soit inscrit à côté du nom du
candidat.
Le gouvernement a fait appel de la décision de la
juge Molloy et la contestation fondée sur la
Charte a été portée devant la Cour suprême
du Canada, où la majorité a statué contre le
principal argument du gouvernement selon lequel le
seuil de 50 candidats servait à écarter les
partis qui ne pouvaient pas former un
gouvernement. La Cour suprême a été en désaccord.
Elle a estimé qu'une loi dont l'objectif était de
donner naissance à une forme particulière de
gouvernement responsable était «
problématique ». « Une loi adoptée dans le
but exprès de diminuer la probabilité qu'une
certaine classe de candidats soit élue est non
seulement en contradiction avec les principes qui
font partie intégrante d'une société libre et
démocratique, mais elle est plutôt l'antithèse de
ces principes », a déclaré la Cour suprême.
La Cour a donné au Parlement un délai d'un an pour
corriger la loi.
La décision de la Cour suprême a eu de profondes
implications, car la Loi électorale dans son
ensemble est fondée précisément sur l'objectif de
donner naissance à un gouvernement de parti. De
nombreux appels ont été lancés de toutes parts en
faveur d'une révision complète de la Loi
électorale canadienne à la lumière de cette
décision. Cela ne s'est jamais produit. Le seuil
de 50 candidats a été modifié et abaissé à un
seul candidat et l'exigence de fournir une liste
de 100 membres a été portée à 250. Une
nouvelle définition des partis politiques à
laquelle les partis enregistrés doivent se
conformer a été ajoutée à la loi. Ainsi, un parti
politique est défini comme une « organisation dont
l'un des objectifs essentiels consiste à
participer aux affaires publiques en soutenant la
candidature et en appuyant l'élection d'un ou de
plusieurs de ses membres. »
Cependant, ni le gouvernement ni les partis ayant
des sièges à la Chambre des communes n'ont utilisé
ce jugement pour renforcer le processus
démocratique en consacrant le principe d'égalité.
Ils ont fait en sorte que les petits partis soient
plus marginalisés que jamais, les qualifiant de
marginaux et de non pertinents. Même le
radiodiffuseur d'État ne juge plus opportun de
leur accorder des entrevues symboliques aux
grandes heures d'écoute lors d'une élection ou de
les considérer dignes d'être entendus de quelque
manière que ce soit dans un débat organisé par
l'État à quelque niveau que ce soit.
Le premier ministre Justin Trudeau est allé
jusqu'à justifier cet état de choses en disant que
ces partis sont extrémistes et indignes de toute
reconnaissance. Lors d'une réunion à la mairie de
Yellowknife le 10 février 2017,
répondant à des questions sur le revirement de son
gouvernement en matière de réforme électorale,
Trudeau a déclaré dans un reportage de la
CBC : « Si nous devions faire un changement
ou risquer un changement qui augmenterait les voix
individuelles – qui augmenterait les voix
extrémistes et les voix des activistes qui ne
peuvent pas aller dans un parti qui décide ce qui
est le mieux pour l'avenir du pays, comme le font
les trois partis existants – je pense que nous
entrerions dans une période d'instabilité et
d'incertitude. »
Le gouvernement du Canada a dû affronter d'autres
contestations judiciaires de sa Loi électorale,
notamment la décision de la Cour d'appel de
l'Alberta sur le financement des tiers (Somerville, 1996)
et l'arrêt de la Cour suprême du Canada sur
l'interdiction de diffuser de la publicité
électorale et des sondages (Libman, 1997 et
Thomson Newspapers, 1998).
Au lendemain de l'élection fédérale du 2
juin 1997, la Chambre des communes a lancé un
autre examen du processus électoral, celui-ci par
le Comité permanent de la procédure et des
affaires de la Chambre présidé par Peter Adams.
Cet examen était clairement motivé par les
contradictions dans les cercles dirigeants sur le
déroulement de cette élection, notamment sur les
questions de la publication des sondages d'opinion
et les dépenses des tiers. Il important de
rappeler que l'examen a eu lieu dans une situation
où le débat public s'était intensifié et où des
revendications en faveur de la représentation
proportionnelle étaient formulées par divers
milieux, notamment par le NPD et les
conservateurs. Alors que de plus en plus de gens
prennent conscience du faible pourcentage du vote
populaire nécessaire pour qu'un parti forme le
gouvernement et du déséquilibre persistant à la
Chambre des communes en l'absence d'une «
opposition officielle » qu'on pourrait dire
représentative de tous ceux qui ne sont pas
représentés par le parti au pouvoir, la
représentation proportionnelle a été présentée
comme un mécanisme qui permettrait de refléter
plus fidèlement le soutien populaire aux partis
par l'attribution des sièges à la Chambre des
communes.
Dans Un pouvoir à partager, le PCC(M-L)
avait déjà souligné que le problème clé de la loi
C-114 de 1993 était qu'elle ne corrigeait pas
« les aspects de la Loi électorale qui
transgressent le principe démocratique d'égalité
et le principe que la souveraineté appartient au
peuple. Citons notamment la position privilégiée
de l'élite politique. » Quel que soit le
nombre de contestations judiciaires, de séries de
« consultations » et de « révisions », la crise
politique a continué à s'aggraver, tout comme
l'inquiétude du peuple sur des questions comme la
participation du Canada à la guerre d'agression
contre la Yougoslavie et le recours croissant à la
« gouvernance par décret » dans la poursuite
de l'offensive antisociale. Les problèmes liés au
processus politique demeuraient.
Le directeur général des élections a alors fait
plusieurs recommandations qui ont ensuite ouvert
la voie à des réformes majeures de la
réglementation du financement électoral, notamment
avec la loi C-24 en 2003, mais elles
n'étaient toutes que des tentatives de limiter la
corruption des partis siégeant à la Chambre des
communes par un renforcement des pouvoirs de
surveillance, ce qui a accéléré la tendance à
faire des partis politiques enregistrés des
appendices de l'État – une violation fondamentale
du principe démocratique.
Les interventions du Parti lors des réunions de
répartition du temps d'émission où a été défendu
le principe de l'égalité de traitement de tous les
partis enregistrés, ainsi que ses présentations
aux différents comités et commissions ont
également montré que le PCC(M-L) est un parti
politique qui s'attaque sérieusement au problème
du renouveau démocratique en cherchant des
solutions aux problèmes qui se présentent. Le
PCC(M-L) élabore constamment l'approche qui sert
les intérêts de la classe ouvrière dans toutes les
conditions et circonstances. Il ne se contente pas
de proposer une vision, il formule des
revendications concrètes qui peuvent réellement
résoudre ce problème important auquel fait face le
corps politique.
Notes
1. Mémoire
du Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) à la Commission royale sur
la réforme électorale et le financement des
partis, présenté par Hardial Bains au nom du
Comité central du PCC(M-L), 20
septembre 1990, Archives du CRHB.
2. Lors du
référendum sur l'Accord de Charlottetown, le
Comité « Votez Non le 26 octobre » a
publié deux livres d'Hardial Bains traitant du
problème constitutionnel au Canada : La
substance du Rapport du consensus sur la
constitution et Pour faire face à
l'avenir – les problèmes d'un Canada
postréférendaire dans une optique non
partisane. Un troisième livre, Un
pouvoir à partager – une définition moderne du
processus politique et un plaidoyer pour le
renouveau démocratique, publié en
octobre 1993, porte sur le renouvellement
du processus politique et constitue une autre
contribution importante à ce travail.
3. Hardial
Bains a présenté une communication lors du
séminaire sur « les aspects théoriques et
politiques de la lutte pour les droits humains
en Inde » en mai 1992 sous le titre L'état
des droits de l'homme dans l'après-guerre
froide – un traitement théorique et politique.
En tant que chef national du Parti, Hardial
Bains a également présenté une série de mémoires
aux commissions parlementaires sur la politique
sociale, la politique étrangère, la citoyenneté
et l'immigration, l'unité et l'identité
canadiennes, l'avenir du Québec et une nouvelle
direction pour l'économie, en articulant la
demande d'un référendum exécutoire sur la
direction de l'économie. Tout au long de
l'année 1994, le PCC(M-L) a publié les
revues Discussion hebdomadaire et Discussion
– Revue trimestrielle de la pensée
marxiste-léniniste contemporaine qui ont
traité de la nécessité de définir de façon
moderne les droits, la démocratie, les partis
politiques, la citoyenneté et la société.
4. Mémoire
du Parti marxiste-léniniste du Canada dans
l'affaire Figueroa c. Le Procureur général du
Canada, Cour de l'Ontario
n 93-CU-71797, soumis le 30 novembre
1993, Archives du CRHB
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 85 - 16 décembre 2020
Lien de l'article:
Le travail du PCC(M-L) dans le
domaine de la réforme électorale: Bureau de la dirigeante nationale du Parti marxiste-léniniste du Canada
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