Le projet de loi C-19, Loi
modifiant la Loi électorale du Canada
(réponse à la COVID-19)
Les
« élections libres et équitables » n'ont pas
de sens en l'absence d'un vote informé, dit la dirigeante
nationale du PMLC
Le gouvernement Trudeau a déposé un nouveau
projet de loi pour adapter la Loi électorale à la
tenue d'élections dans le contexte de la pandémie
de la COVID-19. Le projet de loi C-19, Loi
modifiant la Loi électorale du Canada (réponse à
la COVID-19), a été déposé à la Chambre des
communes le 10 décembre 2020 par le
président du Conseil privé de la Reine, Dominic
LeBlanc. Il devait passer en deuxième lecture et
être renvoyé au Comité permanent de la procédure
et des affaires de la Chambre à la prochaine
session de la Chambre des communes, mais, le 11
décembre, celle-ci a été ajournée jusqu'au 25
janvier.
La tâche de déposer le projet de loi est revenue
au président du Conseil privé puisque, après sa
réélection en 2019, le gouvernement libéral a
supprimé le portefeuille ministériel de longue
date spécifiquement chargé des réformes
démocratiques. Ce ministère a été discrédité par
le rejet arrogant des libéraux des recommandations
de son propre Comité spécial sur la réforme
électorale de la Chambre des communes. Depuis, les
libéraux continuent d'ignorer le fait qu'ils ont
renié leur promesse de mettre fin au mode de
scrutin et de dépouillement des votes appelé
système uninominal majoritaire à un tour parce que
le premier ministre n'était pas d'accord avec la
recommandation du comité et voulait plutôt un
système préférentiel qui répond mieux aux besoins
de son parti.
Depuis
leur arrivée au pouvoir en 2015, les libéraux de
Justin Trudeau ont montré une tendance à gouverner
au mépris du Parlement et de ses commissions. Cela
a été à nouveau illustré par le dépôt du projet de
loi C-19 devant la Commission parlementaire
chargée d'étudier la question des élections en cas
de pandémie, qui a déposé son rapport. Le rapport
de la Commission, intitulé Protéger la santé
publique et la démocratie advenant une élection
en temps de pandémie, a été déposé le 11
décembre par le président de la Commission, le
député libéral Ruby Sahota, qui a demandé une «
réponse complète » du gouvernement. L'opposition
conservatrice et le Bloc Québécois ont tous deux
exprimé leur opposition à cette procédure, le Bloc
Québécois ayant déposé une opinion dissidente dans
laquelle il « insiste sur le fait qu'il est
inacceptable que le gouvernement ait déposé [le
projet de loi C-19] avant même le dépôt du rapport
final de la Commission ». La Commission a entendu
des experts de la santé et des représentants de
collectifs de personnes particulièrement
vulnérables, comme l'Association canadienne des
soins de longue durée, le Conseil des Canadiens
avec déficiences, ainsi que des responsables de la
santé de plusieurs provinces.
De même, les libéraux se sont empressés d'appeler
des élections partielles dans les circonscriptions
de Toronto-Centre et de York-Centre le 26 octobre,
sans avoir établi au préalable les mesures à
prendre pour assurer la sécurité du processus, au
mépris de toute opposition. Élections Canada a mis
en place diverses mesures de sécurité, comme la
fourniture de crayons à usage unique pour marquer
son bulletin de vote et l'éloignement physique
dans les bureaux de vote. Pour des mesures plus
strictes, il faut modifier la loi. Le 6 octobre,
le directeur général des élections du Canada,
Stéphane Perrault, a présenté au Parlement un
rapport spécial sur la façon dont une élection
pourrait être administrée pendant la pandémie. Au
début d'octobre, Élections Canada a également
présenté sa liste de propositions de modifications
législatives, dont un projet de loi type. Mais les
libéraux ont choisi de rédiger leur propre projet
de loi. Élections Canada a indiqué qu'il étudiait
le nouveau projet de loi afin d'évaluer ses
implications dans la conduite d'une élection. Si
une élection anticipée devait être déclenchée
avant que le projet de loi ne reçoive la sanction
royale, Élections Canada suivrait les mêmes
protocoles que ceux qu'il a utilisés lors de
l'élection partielle.
Entre autres, le projet de loi C-19 facilitera
l'inscription des électeurs pour le vote par la
poste en permettant la soumission électronique de
documents. Élections Canada prévoit que jusqu'à
cinq millions d'électeurs opteront pour le
vote par la poste, contre près
de 50 000 lors de l'élection fédérale
de 2019.
Les mesures proposées dans le projet de loi C-19
concernant les bulletins de vote par la poste sont
les suivantes :
- l'installation de boîtes de réception
sécurisées dans chaque bureau de vote, où les
personnes qui sont trop proches des dates limites
de dépôt des bulletins de vote par courrier
peuvent déposer leur bulletin à temps pour qu'il
soit compté;
- de nouvelles infractions – une peine maximale
de cinq ans de prison, une amende
de 50 000 dollars ou les deux – pour
avoir altéré ou perturbé ces boîtes de dépôt
sécurisées;
- la possibilité de s'inscrire à un vote par la
poste depuis le domicile, en ligne;
- la possibilité de voter en personne, même si
l'on est inscrit au vote par la poste, à condition
de retourner le bulletin de vote postal sans le
marquer ou de signer une attestation à l'effet de
ne pas avoir posté son vote; et
- la mise en place d'un système permettant aux
citoyens de recevoir en ligne un accusé de
réception de leur bulletin de vote postal ainsi
que de règles concernant les délais d'envoi des
bulletins de vote spéciaux.
En outre, le scrutin ordinaire d'une journée
de 12 heures qui se tient normalement le
lundi sera réparti sur les samedi, dimanche et
lundi. Cela permettra de nettoyer correctement les
bureaux de vote et de réduire les longues heures
de travail du personnel électoral. On espère que
les longues files d'attente seront évitées.
Parmi les autres mesures, on peut citer la
possibilité pour Élections Canada d'établir un
bureau de vote unique dans les établissements de
soins de longue durée et les résidences
similaires, où le vote échelonné serait autorisé
sur une période de 13 jours avant le scrutin
régulier. Élections Canada a également demandé de
pouvoir choisir les lieux de vote en fonction de
leur taille et de leur capacité à respecter
l'éloignement physique, plutôt que selon les
critères statutaires de sélection basés sur la
proximité des électeurs.
Le projet de loi C-19 couvre toutes ces
recommandations et comprend une disposition qui
renforce les pouvoirs du directeur général des
élections l'autorisant à prendre des mesures
spéciales si elles s'avèrent nécessaires pour
protéger la santé et la sécurité des électeurs et
du personnel électoral. Cela comprendrait la
prolongation des heures de vote dans une situation
où le fonctionnement du bureau de vote a été
interrompu par une urgence sanitaire.
Les mesures introduites dans le projet de loi
entreront en vigueur 90 jours après avoir
reçu la sanction royale, ou plus tôt si le
directeur général des élections détermine que les
préparatifs nécessaires à la mise en application
de ces mesures ont été faits et que celles-ci
peuvent en conséquence entrer en vigueur. Elles
sont de nature temporaire et seront abrogées
lorsque le directeur général des élections, en
consultation avec le directeur général de la santé
publique, déterminera qu'elles ne sont plus
nécessaires.
Dans un document d'information, Dominic LeBlanc
déclare qu'avec ces modifications temporaires, «
Élections Canada sera en mesure d'offrir aux
Canadiens des mécanismes supplémentaires leur
permettant de voter durant une pandémie. Je me
réjouis de collaborer avec mes collègues du
Parlement afin d'atteindre notre objectif commun,
celui d'assurer des élections libres, justes et
sûres. »
Cette déclaration et les informations générales
concernant le projet de loi montrent que les
modifications visent à faciliter le vote des
Canadiens, alors que rien n'est fait pour résoudre
les problèmes de fond liés aux campagnes
électorales. L'absence d'égalité des chances en ce
qui concerne le droit des Canadiens d'élire et
d'être élus et l'absence de mécanismes
garantissant le droit à un vote informé sont un
problème par les temps qui courent. Ils seront
beaucoup plus prononcés dans les conditions
restrictives de la pandémie.
Interrogée sur ces modifications temporaires de
la Loi électorale du Canada, Anna Di Carlo,
dirigeante nationale du Parti marxiste-léniniste
du Canada (PMLC), a parlé de certains problèmes
qui surviennent lors d'une campagne électorale
dans des conditions de pandémie, comme
l'obligation de recueillir le consentement
de 100 électeurs dans une
circonscription et l'accès aux personnes dans
leurs maisons et immeubles à logements. Lors des
récentes élections partielles, Élections Canada a
modifié le formulaire de signature prescrit pour
les nominations. Il a créé un formulaire
permettant de recueillir une seule signature afin
que le formulaire ne soit pas transmis d'un
électeur à l'autre. Néanmoins, l'accès aux
immeubles à logements a été clairement restreint,
alors que les propriétaires, en toute logique, ne
sont pas non plus désireux d'ouvrir leurs
portes à des étrangers. Plusieurs candidats n'ont
pas pu s'inscrire en raison de difficultés liées à
la collecte sécurisée des signatures de
candidature. Élections Canada n'a pas recommandé
de modifier l'exigence relative aux signatures de
mise en candidature; il ne semble pas que le
gouvernement libéral considère cela comme un
problème.
Le plus important, dit Anna, est que le
gouvernement continue de vouloir donner
l'impression que les élections au Canada sont «
libres et équitables ». Parce que les mêmes
règles s'appliquent à tout le monde, on dit qu'il
y a « égalité des chances » – c'est-à-dire
que tous sont égaux. C'est loin d'être le cas, dit
Anna.
Le plus flagrant, insiste-t-elle, est la
violation du droit à un vote informé. Elle dénonce
la manipulation de ce que l'on appelle les «
enjeux électoraux ». Les « enjeux » qu'ils mettent
en avant ne tiennent pas compte des proccupations
du peuple. Ils sont définis par la classe
dirigeante et les médias monopolisés comme un
moyen de désinformer le peuple. En d'autres
termes, ils sont conçus pour empêcher le peuple de
s'organiser politiquement sur la base d'un
programme qu'il s'est lui-même fixé. « Ils fixent
les enjeux que les partis cartellisés et les
médias jugent bon de promouvoir et cela sert à
faire en sorte qu'il n'y ait pas de discussion sur
les questions de fond, dit Anna. Cela causera
encore plus de problèmes dans une élection tenue
dans le contexte de la pandémie. »
« La réglementation et le respect des formes des
forums virtuels sont également un problème
aujourd'hui. Les agences de renseignement se sont
vu confier un important rôle de surveillance de ce
qui peut et ne peut pas être dit sur les médias
sociaux en fonction de ce qu'elles déterminent
comme constituant une menace pour la sécurité
nationale. Outre les définitions intéressées de ce
qui constitue le droit à la vie privée nécessitant
une protection, et de ce qui concerne la sécurité
nationale, le rôle attribué aux agences de
renseignement et la possibilité qu'elles
perturbent les échanges d'idées et le discours
politique deviennent une question sérieuse à
laquelle est confrontée le corps politique. Les
ondes sont remplies d'accusations sur le potentiel
de perturbation des institutions démocratiques par
la Chine ou la Russie, alors qu'en fait les
agences d'espionnage liées aux États-Unis sont
passées maîtres dans ce domaine. »
Anna souligne que le projet de loi C-19 parle de
procédures de vote comme s'il s'agissait de la
somme totale d'une élection. « Ces procédures ne
posent pas de problème au Canada dans le sens où
Élections Canada fait de grands efforts pour
s'assurer que les obstacles au vote soient
surmontés. Le problème est que les Canadiens sont
tenus à l'écart du pouvoir par un système de
partis cartellisés qui élimine tout rôle réel des
citoyens dans la gouvernance. Leur seul rôle est
de voter et ils n'ont aucun moyen de demander des
comptes aux gouvernements élus. L'idée qu'une
élection donne l'occasion d'approuver ou de
changer un gouvernement est grotesque quand on
sait que les Canadiens ne contrôlent aucun aspect
du système électoral », dit Anna.
La dirigeante nationale du PMLC explique : «
Même si quelqu'un réussit à se présenter comme
candidat indépendant, personne ne saura qu'il
existe. Des limites de dépenses peuvent exister et
être les mêmes pour tous les candidats, mais la
plupart des gens ne peuvent pas recueillir autant
d'argent. Il n'existe absolument pas d'égalité des
chances lorsqu'il s'agit de se faire
entendre.
C'est pourquoi le PMLC encourage les Canadiens à
devenir des politiciens ouvriers et à développer
leurs propres moyens de diffuser leurs opinions et
à développer leur propre politique indépendante.
L'ancien système par lequel le peuple est censé
donner sa voix à des partis politiques pour qu'ils
agissent en son nom est pourri jusqu'à la moelle.
Ces partis politiques appliquent un programme
décidé par des intérêts privés internationaux. Il
suffit de voir ce que fait Trudeau en matière de
santé. Au nom de la prise en charge de tous les
coûts des vaccins de la COVID-19, des sommes
considérables sont empruntées à des sources
privées pour payer les grandes entreprises
pharmaceutiques. Les services de santé sont
privatisés et même la juridiction provinciale de
la santé est éliminée en douce. Au nom de
l'efficacité et du bien-être de la population, les
forces armées ont été chargées de la distribution
des vaccins. Les forces armées et les responsables
de la santé établissent des critères et des
dispositions comme si tout cela était très
transparent et partait d'un souci d'informer le
public. Mais les Canadiens subiront de nombreuses
conséquences de cette prise de contrôle de la
société civile par les forces armées, qui se
voient confier le contrôle de tous les aspects de
la vie. Qui décide de cette direction pour
l'économie ? Certainement pas les
Canadiens. »
Interrogée
sur la question d'un vote informé, Anna explique :
« C'est une question fondamentale. De nos jours,
toute mesure prise à un quelconque niveau du
processus électoral doit être vue comme un moyen
de faire respecter le droit à un vote informé.
Sans cela, toute tentative de déclarer que les
élus ont le consentement des gouvernés manque
sérieusement de crédibilité. »
Elle mentionne spécifiquement que la plupart
des candidats indépendants et des petits partis
enregistrés sont traités avec un mépris et un
manque de respect total. Lors des élections
fédérales de 2019, aucun média national n'a
contacté le bureau national du PMLC, ni même jugé
bon d'interviewer sa dirigeante nationale. «
L'inégalité, explique Anna, est inscrite dans la
Loi électorale du Canada. Celle-ci stipule
même que le parti au pouvoir doit obtenir la plus
grande part du temps d'antenne sur les réseaux
publics. Les médias s'inspirent de ce système
d'attribution de privilèges dans leur traitement
des partis.
« Nous avons récemment participé à une réunion
des partis politiques enregistrés pour discuter de
la répartition du temps d'antenne. Il existe une
disposition qui permet à l'arbitre de la
radiodiffusion d'ajuster la répartition du temps
d'antenne si elle est injuste pour un parti ou
contraire à l'intérêt public. Si les partis
parviennent à un consensus sur la répartition du
temps de diffusion, l'arbitre en matière de
radiodiffusion s'y conforme. La minorité des
partis présents à la réunion, c'est-à-dire celle
qui bénéficie de la répartition inégale du temps,
ne soutient pas l'égalité. Lors des élections
fédérales de 2019, les petits partis ont
bénéficié de six à sept minutes de temps d'antenne
gratuit, tandis que le Parti libéral a bénéficié
de 48 minutes. De plus, les publicités des
petits partis sont généralement diffusées dans des
tranches horaires où personne ne regarde la
télévision ou n'écoute la radio. Six ou sept
publicités d'une minute ne sont certainement pas
suffisantes pour donner aux Canadiens les
informations nécessaires pour voter en
connaissance de cause. C'est grotesque. Lors de la
réunion sur l'allocation du temps d'antenne pour
les prochaines élections, le représentant du Parti
libéral a déclaré que cette inégalité flagrante
'représente la volonté du peuple'. »
« Ces problèmes méritent qu'on s'y arrête,
poursuit Anna. Nous parlons ici du principe
fondamental d'égalité qui n'existe pas dans le
système de gouvernance du Canada.
« Bien que le projet de loi C-19 soit justifié en
disant qu'il ne porte que sur les changements
temporaires en situation de pandémie, on ne peut
ignorer le fait que le gouvernement Trudeau est
revenu sur sa promesse de modifier la méthode de
vote pour rendre le vote plus représentatif. Les
décisions prises à des fins intéressées par ceux
qui sont en position de privilège et de pouvoir
concernant ce qui est légitime et qui mérite le
plus de gouverner, ont complètement éliminé toute
perception d'une 'égalité des chances' et
d'élections 'libres et équitables'. Cela ne
changera pas avec ces mesures temporaires liées à
la pandémie sur la manière, le moment et le lieu
de l'expression du vote.
« Chaque décision, notamment celle de déclencher
une élection, constitue un obstacle à la capacité
des Canadiens de participer à une élection sur un
pied d'égalité. Tenter de justifier un processus
politique qui délégitimise l'opinion politique qui
sort des limites de la pensée officielle, c'est
vouloir limiter ce que les Canadiens entendent
pendant une élection en faveur de ceux qui font
partie des forces de l'establishment. C'est
antidémocratique et c'est le moins qu'on puisse
dire. »
Anna explique qu'avant l'élection fédérale
de 2019, l'Université Simon Fraser a publié
une des études les plus importantes et les plus
complètes qu'on ait vues depuis longtemps sur
l'état de la démocratie au Canada et sur ce que
les gens en pensent. Le rapport montre qu'une
solide majorité (61 %) « pense que le
gouvernement fait passer les intérêts de
l'establishment avant ceux des Canadiens
ordinaires ». Il indique que 70 %
des personnes interrogées pensent que le
gouvernement est insensible à ce que pensent les
simples Canadiens.
« De tels sentiments sont indicatifs de la
perception qu'ont les gens de la façon dont le
pouvoir et les privilèges fonctionnent. Ils
attestent de la crise de légitimité et de
crédibilité du processus électoral et du processus
politique en général », dit Anna.
« Si le vote informé n'est pas reconnu comme un
principe de base du processus démocratique par
ceux qui ont le pouvoir de réformer la Loi
électorale, comment celle-ci peut-elle être dite
démocratique ?, demande Anna. Les mesures
temporaires de lutte contre la pandémie ne
prétendent même pas tenir compte du fait que les
candidats indépendants et ceux des petits partis
politiques enregistrés ne sont pas traités sur un
pied d'égalité. Au lieu de cela, le système tout
entier est basé sur l'affirmation mensongère que
certains partis et candidats de partis sont plus
légitimes que d'autres – une construction sociale
artificielle qui est certainement inacceptable à
notre époque. En raison des intérêts privés
étroits qu'il sert et qui le contrôlent, le
processus électoral continuera d'être perçu comme
ne conférant pas le consentement des gouvernés au
parti qui remporte une élection, quel que soit le
type de majorité revendiquée ou la manière, le
moment et le lieu de l'expression du vote. Si les
citoyens ne sont pas en mesure de voter en toute
connaissance de cause, les conditions requises
pour exercer un contrôle sur leurs choix et sur
les représentants élus et les gouvernements
n'existent pas. »
Le régime Trudeau passera à l'histoire pour avoir
introduit une approche encore plus discriminatoire
sur qui peut être entendu lors d'une élection,
pour avoir davantage concentré le pouvoir et pour
l'avoir également concentré dans les mains
d'intérêts étrangers. Il a utilisé à la fois le
processus législatif et ses pouvoirs de
prérogative pour accroître la discrimination,
comme on l'a vu avec la décision de la Commission
des débats des chefs qui a tout simplement exclu
tous les partis politiques autre que les partis
représentés à la Chambre des communes. Ce sont
autant de facteurs qui facilitent le copinage, la
corruption et le comportement des cartels qui
dominent aujourd'hui. Cela confirme le caractère
intéressé du processus électoral et politique. Les
gens à l'esprit démocratique reconnaissent que
c'est un problème sérieux qu'il faut corriger si
nous ne voulons pas tout perdre aux caprices et
volontés de ceux qui sont en position de pouvoir
et de privilège. »
Interrogée sur les propositions du PMLC sur les
modifications à apporter à la Loi électorale
du Canada pour favoriser le peuple dans
l'immédiat, Anna explique : « Actuellement,
les électeurs peuvent se rendre sur le site
d'Élections Canada et découvrir qui sont tous les
candidats dans leur circonscription. Mais
lorsqu'il s'agit de savoir ce que les candidats
représentent, ils sont laissés à eux-mêmes. Bien
sûr, dans les médias, ils n'entendent rien d'autre
que ce que disent les partis qui siègent à la
Chambre. Nous pensons qu'Élections Canada devrait
être mandaté de donner au moins les informations
de base sur chaque candidat, telles que données
par les candidats, et que cela aiderait les
Canadiens à voter en connaissance de cause. La
même chose devrait être faite pour tous les partis
qui présentent des candidats. Cela ne règle en
rien le problème du tapage qui remplit les ondes
avant et pendant une élection destiné à diviser le
peuple en fonction de telle ou telle faction de la
classe dirigeante, à son propre détriment, mais
c'est poruquoi quelque chose que les gens
apprécieraient. »
En conclusion, Anna dit qu'il est très révélateur
de l'état des choses actuel que le seul problème
qui préoccupe le parlement semble être de faire
voter les Canadiens pour qu'ils puissent prétendre
à un mandat leur permettant de gouverner en leur
nom. « Il est frappant de constater que ni dans
les élections partielles qui se sont tenues en
octobre ni dans la discussion qui a eu lieu
jusqu'à présent sur les élections dans le contexte
de la pandémie, la question de savoir comment
engager des discussions politiques avec les
électeurs n'a été soulevée. Le PMLC appelle les
Canadiens à développer leurs propres positions
politiques indépendantes et à s'organiser sur
cette base. Ils ne doivent pas permettre
l'élimination du facteur humain/conscience sociale
par les intérêts privés étroits qui ont usurpé le
pouvoir dans ce pays. Cela crée une situation
dangereuse dans laquelle la seule option qui reste
est de criminaliser ceux qui luttent pour les
droits qui nous appartiennent en tant qu'êtres
humains. Cela ne doit pas passer ! »
VOIR LE
MARXISTE-LÉNINISTE DU 16
DÉCEMBRE
Le
travail du PCC(M-L) dans le
domaine de la réforme
électorale
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Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 83 - 12 décembre 2020
Lien de l'article:
Le
projet de loi C-19, : Les « élections libres et
équitables » n'ont pas de sens en l'absence d'un vote
informé, dit la dirigeante nationale du PMLC
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Courriel: redaction@cpcml.ca
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