Les justifications inhumaines du gouvernement pour reprendre les expulsions

À la toute fin du mois de novembre, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a commencé à aviser les avocats de l'immigration qu'à compter du 30 novembre, elle reprendrait les expulsions. Les expulsions étaient suspendues depuis le 17 mars.

Le directeur de l'application de la loi à l'ASFC, Chris Lorenz, a envoyé un courriel indiquant qu'à la suite de consultations avec Santé Canada et l'Agence de la santé publique du Canada, les renvois devaient recommencer. Il a ajouté que les expulsés recevraient des masques non médicaux, des gants et un désinfectant pour les mains pendant le voyage.

« La décision a été prise en tenant compte des différents facteurs mondiaux concernant la COVID-19, tels que la réouverture progressive des pays, l'émergence d'options de vaccination viables et les stratégies coordonnées entre les pays et les compagnies de transport aérien pour atténuer la transmission possible », a écrit Lorenz.

Il a également noté que la décision d'arrêter la plupart des expulsions pendant la pandémie « était une mesure exceptionnelle qui n'était pas partagée par la communauté internationale ».

« Le renvoi rapide des demandeurs déboutés joue un rôle crucial dans le soutien de l'intégrité du régime d'asile du Canada », a déclaré l'ASFC dans un communiqué, ajoutant qu'elle « a l'obligation légale de renvoyer dès que possible les personnes qui n'ont pas le droit légal de rester au Canada. ».

Le gouvernement fédéral a déclaré qu'il continuerait de faire des exceptions pour les demandeurs de 14 pays où il affirme que leur sécurité pourrait être compromise[1].

La porte-parole de l'ASFC, Rebecca Purdy, a déclaré que « l'Agence ne renverra pas ceux qui pourraient être admissibles à la résidence permanente en vertu de la politique publique des anges gardiens ». Le programme, annoncé le 14 août, n'a pas encore été finalisé. Elle a ajouté que le nombre d'expulsions « continuera à être considérablement réduit pendant un certain temps et que tous les individus continueront d'avoir accès à tous les recours auxquels ils ont droit en vertu de la loi ».

Les fonctionnaires du bureau du ministre de l'Immigration Marco Mendicino ont également confirmé que ceux qui pourraient être admissibles au programme spécial ne seraient pas expulsés. « Nous pouvons garantir qu'en ce qui concerne ces personnes, il n'y aura pas de renvois », ont indiqué les fonctionnaires, confirmant qu'ils travaillent en collaboration avec le ministère de la Sécurité publique en charge des expulsions. Cependant, ils ont ajouté qu'ils « ne peuvent garantir que les gardiens de sécurité ou les femmes de ménage ne seront pas expulsés ».

Note

1. Afghanistan, Burundi, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Bande de Gaza, Haïti, Irak, Libye, Mali, Somalie, Soudan du sud, Syrie, Venezuela, Yémen.

(Sources : CBC News, Radio-Canada, CTV News, Presse canadienne)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 82 - 9 décembre 2020

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