L'affrontement électoral n'est toujours pas résolu

Le président Trump refuse toujours de concéder sa défaite. Les principaux États clés tels que la Pennsylvanie, le Michigan, la Géorgie et le Nevada ont tous certifié le vote. Un nombre suffisant d'États l'ont fait, accordant à Biden plus que les 270 votes au Collège électoral requis pour l'élection. Malgré tout, Trump a publié une vidéo de 46 minutes sur les réseaux sociaux dans laquelle il prétend qu'il y a eu fraude.

« Cette élection est sans doute la plus frauduleuse qu'on n'ait jamais vue », a dit Trump. Il a ajouté que les résultats devraient être annulés et que la Cour suprême devrait intervenir. Il a dit : « Espérons qu'elle décidera dans l'intérêt de notre pays parce que notre pays ne peut pas vivre avec ce genre d'élection. »

Trump a aussi dit qu'il ne participera pas à l'investiture de Biden lors du Jour d'investiture, une étape importante de la traditionnelle « transition pacifique » du pouvoir. Reste à voir s'il va quitter ses fonctions sans concéder ou s'il va passer à l'action en déclarant une urgence nationale et en obstruant la transition.

Malgré l'obstination de Trump, d'autres membres de son administration ont concédé. Le procureur général William Barr a déclaré que le département de la justice n'avait trouvé aucune preuve de fraude électorale répandue qui pourrait changer le résultat de l'élection. Christopher Krebs, le directeur de l'Agence de la sécurité de l'infrastructure et de la cybersécurité du département de la Homeland Security, a aussi affirmé qu'il avait confiance dans l'intégrité de l'élection. Après avoir été congédié par Trump, il a dit, dans des rencontres publiques : « Le peuple américain doit faire confiance à 100 % à ses votes », et que les prétentions de Trump étaient « farfelues » et « absurdes ».

La majorité des républicains au Congrès n'ont rien dit, alors qu'ils reconnaissent la validité des élections au Congrès. Trump a attaqué les gouverneurs et les secrétaires d'État républicains comme ceux de la Géorgie et de l'Arizona, pour avoir certifié leurs élections en faveur de Biden. Les deux gouverneurs avaient été appuyés par Trump.

En Géorgie, la situation est particulièrement complexe, puisqu'un scrutin pour des sénateurs américains aura lieu le 5 janvier. Les alliés de Trump dans cet État ont utilisé le mot « trahison » en parlant du secrétaire d'État et ont déclaré que les responsables des élections devraient être abattus ou pendus. Les gens sont pourtant censés aller voter. Une des poursuites judiciaires des alliés de Trump empêche les responsables des élections de préparer les machines de votes pour les élections du 5 janvier. Le gouverneur et le secrétaire d'État ont demandé au tribunal de les autoriser à aller de l'avant, mais il n'y a pas encore eu de décision. Tout ceci crée une situation irrationnelle pour les électeurs.

Les nombreuses autorités rivales aux niveaux fédéral et des États ont créé une situation par laquelle non seulement les résultats sont contestés, mais le processus dans son ensemble est discrédité. Par exemple, la certification a mis en lumière que c'est une poignée de gens, tant républicains que démocrates, qui décident de certifier ou de ne pas certifier. Et la certification finale sera décidée par le Congrès le 6 janvier. Trump va évidemment s'entêter jusqu'à cette date, bien que les équipes certifiées pour le Collège électoral favorables à Biden doivent se réunir le 14 décembre. Les résultats seront ensuite envoyés au Congrès. Reste à savoir s'il y aura une fermeture du gouvernement le 11 décembre, ce qui reste toujours fort possible, et quel sera l'impact sur le vote.

Parler de trahison c'est utiliser un langage de guerre civile et un conflit violent est toujours possible. Il semblerait, cependant, qu'avec des forces comme celles de Barr qui concèdent et celles du monde des grandes entreprises qui l'exigent, les dirigeants réussiront à éviter un affrontement pour l'instant en forçant Trump à quitter ses fonctions, qu'il concède sa défaite ou non. Biden, cependant, n'a toujours pas l'autorité requise. Pour cette raison et parce que l'autorité présidentielle a usurpé des pouvoirs que la constitution accorde aux États, les conflits et les rivalités continueront, non seulement entre les autorités fédérales et des États, mais aussi au sein des bureaucraties présidentielles, militaires et civiles, et entre elles. Les forces de tous les côtés parlent toujours de trahison.

Peu importe leurs conflits, les oligarques au pouvoir agissent tous dans le but de priver le peuple du pouvoir et de maintenir les riches au pouvoir. Les réformes proposées vont dans ce sens, tentant de rétablir la crédibilité du processus électoral tout en préservant sa fraude fondamentale qui est que, dans les faits, ce processus prive le peuple du pouvoir et ne reflète pas ses intérêts et sa lutte pour une direction prosociale et antiguerre du pays. Les élections ont mis en lumière encore plus que les rapports de force existants doivent être changés et que c'est le peuple lui-même en continuant de lutter pour les droits et en s'organisant qui réussira à apporter ce changement.

(Voice of Revolution. Photos : VOR, sarah4justice)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 81 - 7 décembre 2020

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