Tous les yeux sur la Mi'kma'ki

Les Mi'kmaq développent la pêche au homard pour en tirer une subsistance convenable


Des membres de la Première Nation de Pictou Landing viennent chercher leurs permis pour participer à la pêche pour une subsistance convenable, le 4 novembre 2020.

Les Premières Nations Mi'kmaq en Nouvelle-Écosse continuent de développer leur pêche au homard pour une subsistance convenable. La chef Andrea Paul, de la Première Nation de Pictou Landing (PFLN), a annoncé le 4 novembre que sa communauté avait mis en oeuvre son plan pour une telle pêche. « Ce fut une excellente journée, nos pêcheurs étaient très heureux que nous ayons enfin mis en oeuvre notre plan. Alors à 9 heures, ils ont commencé à faire la queue pour récupérer leurs étiquettes, ils sont très heureux », a-t-elle déclaré à CBC Information Morning Nova Scotia. La PFLN, située sur la rive nord de la Nouvelle-Écosse dans le détroit de Northumberland, rejoint la Première Nation de Sipekne'katik qui a commencé sa pêche au homard autoréglementée pour une subsistance convenable le 17 septembre dans la baie St.Mary's, dans le sud-ouest de la province, et la Première Nation Potlotek, qui a commencé sa pêche le 1er octobre dans la baie St. Peters, sur la rive sud du Cap-Breton. Les trois communautés exercent leurs droits en vertu de traités de paix et d'amitié signés en 1760-1761 entre les Mi'kmaq et la Couronne britannique, appuyés par deux décisions de la Cour suprême en 1999. La Première Nation de Membertou au Cap-Breton a également indiqué son intention d'exercer ses droits de pêche dans un proche avenir.

La PLFN a publié trois documents sur son site Web détaillant la façon dont elle gérera sa pêche au homard. Le document intitulé « Netukulimk Livelihood Fisheries Policy and Protocol » (Politique et protocole de pêcherie de subsistance Netukulimk) explique que « Netukulimk est défini comme l'utilisation de la générosité naturelle fournie par le Créateur pour l'autosuffisance et le bien-être de l'individu en atteignant des normes adéquates de nutrition et de bien-être économique et spirituel de la communauté sans mettre en péril l'intégrité, la diversité ou la productivité de la 'générosité naturelle'. Le principe de Netukulimk est le fondement du soutien des familles, des communautés et de la société mi'kmaq depuis des temps immémoriaux[1]. »

Il aborde également des questions telles que la protection des droits issus de traités, la durabilité de la pêche, les principes économiques, sociaux, environnementaux et culturels, ainsi que le maintien de relations pacifiques avec les communautés voisines, entre autres considérations, pour guider la pêche.

Le document intitulé « Netukulimk Livelihood Fisheries Plan » décrit les mesures et conditions pratiques auxquelles les membres de la PLFN doivent se conformer pour être autorisés par la PFLN à participer à la pêche, telles que l'enregistrement et l'identification, les exigences de sécurité, les mesures de conservation et les interdictions de capture, les engins de pêche autorisés, ainsi que l'attribution des casiers[2]. Une annexe au plan fournit les exigences détaillées de Transports Canada en ce qui concerne les exigences en matière de sécurité des navires de pêche[3]. La PLFN autorise chaque pêcheur à utiliser un maximum de 30 casiers. La pêche PLFN sera fermée du 14 décembre au 1er mai 2021, jour d'ouverture de la saison de pêche commerciale du homard dans cette zone, qui dure jusqu'au 30 juin à l'exception de deux petites sections qui ouvrent en mai et se terminent en juillet.

Contrairement aux tentatives du gouvernement canadien, du ministère des Pêches et des Océans et d'autres qui défendent le droit de monopole de dépeindre les pêcheurs mi'kmaq comme des gens qui agissant contre le bien-être de la pêche et sèment des divisions avec les pêcheurs qui participent à la pêche commerciale, la réalité montre que ce n'est pas le cas. L'approche réfléchie et disciplinée à l'égard de la pêche au homard adoptée par le peuple mi'kmaq et le juste exercice de sa souveraineté et de ses droits issus de traités montrent qu'il fait partie de la classe ouvrière moderne de l'île de la Tortue qui, dans son ensemble, s'efforce de faire reconnaître ses droits et d'exercer un contrôle sur ses conditions de vie et de travail.



Manifestation « Tous les yeux sur la Mi'kma'ki » à Montréal, le 1er novembre 2020

Une menace continue d'ingérence de l'État

Le 30 octobre, un communiqué de presse de l'Assemblée des chefs mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse intitulé « Action de planification du ministère Pêches et Océans Canada (MPO) pour saisir les casiers » montre la menace continue d'ingérence de l'État canadien dans la pêche autochtone. Il est écrit :

« L'Assemblée des chefs mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse (l'Assemblée) a reçu des informations indiquant que le département de la conservation et de la protection du MPO pourrait intervenir pour saisir les équipements et les pièges autorisés par la communauté de la pêche mi'kmaq pour en tirer une subsistance convenable partout en Nouvelle-Écosse. L'Assemblée condamne cette action et demande que toutes les mesures prévues liées à la saisie soient abandonnées.

« La Cour suprême du Canada a reconnu le droit des Mi'kmaq de pêcher pour une subsistance convenable et, comme l'a également déclaré publiquement la ministre Jordan elle-même, cette pêche est légale. Par conséquent, les Mi'kmaq de la Nouvelle-Écosse ont maintenu leur position que nous continuerons d'exercer notre droit issu de traités de pêcher et de vendre du poisson pour une subsistance convenable.

« La négligence et le harcèlement continus du département de la conservation et de la protection du MPO à l'égard des pêcheurs qui pêchent légalement conformément à leurs droits issus de traités constituent une violation directe des droits constitutionnels. La ministre du MPO a également agi de mauvaise foi au cours des consultations et d'une manière incompatible avec l'honneur de la Couronne.

« L'Assemblée s'inquiète beaucoup du bien-être et de la sécurité des pêchers mi'kmaq et elle exige que le harcèlement cesse immédiatement. »

Il est important que tous continuent d'appuyer les Mi'kmaq, de s'opposer à toute ingérence de l'État canadien dans leur pêche et d'exiger que le Canada respecte ses obligations découlant des traités.

Appuyons les pêcheurs mi'kmaq dans l'exercice de leurs droits issus des traités !
Tous les yeux sur la Mi'kmaqi !

Notes

1. Netukulimk Livelihood Fisheries Plan, Policy and Protocol, Version 7 (Final), October 2020.

2. Netukulimk Livelihood Fisheries Plan, Version 7 (Final), October 2020.

3. Netukulimk Livelihood Fisheries Harvest Plan, Appendix I, Version 7 (Final), October 2020

(Source : CBC News. Photos : LML, Pictou Landing First Nation, No Border Media, Agent DNR)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 79 - 2 décembre 2020

Lien de l'article:
Tous les yeux sur la Mi'kma'ki: Les Mi'kmaq développent la pêche au homard pour en tirer une subsistance convenable - Sarah Mullgrave


    

Site Web:  www.pccml.ca   Courriel:  redaction@cpcml.ca