La suspension de Jeremy Corbyn du Parti travailliste britannique
La nécessité de régler les comptes avec les institutions anachroniques britanniques
- Pauline Easton -
Jeremy Corbyn participe à une action contre le bombardement de Gaza par Israël,
en juillet 2014. (Ron F)
Le
29 octobre, l'ancien chef du Parti travailliste britannique, Jeremy
Corbyn, a été suspendu du parti parce qu'il a
refusé de se rétracter sur un récent rapport de la
Commission pour l'égalité et les droits humains (EHRC).
Ce rapport alléguait que le Parti travailliste sous la direction
de Corbyn avait enfreint la Loi de 2010 sur l'égalité
avec une combinaison de « participation inappropriée
» et de harcèlement dans les procédures de plaintes
relatives à « l'antisémitisme », et une
« formation inadéquate pour ceux qui traitent les plaintes
».Jeremy Corbyn a été suspendu, dit-on, pour avoir
refusé d'accepter toutes les conclusions du rapport de la EHRC
et pour avoir affirmé que « l'ampleur du problème
était aussi gravement surestimée pour des raisons
politiques par nos adversaires ». En réponse, Jeremy
Corbyn a annoncé son intention de « contester fermement
l'intervention politique visant à le suspendre ».
Le
tollé de la base du Parti travailliste contre la suspension
de Corbyn a été tel que sa suspension a été
levée le 17 novembre par un comité disciplinaire du
Comité exécutif national du Parti. Malgré cela,
l'actuel chef du Parti travailliste, Keir Starmer, a ordonné que
le whip du Parti travailliste ne soit pas rendu à Jeremy Corbyn. Dans le
système de parti britannique, les « whips » sont les
« responsables du respect de la discipline » du parti dont
le rôle est de s'assurer que leurs collègues
députés assistent aux séances de vote et votent
conformément à la politique officielle de leur parti. Les
membres qui votent contre la politique du parti peuvent « perdre
le whip », ce qui revient dans les faits à les expulser des bancs parlementaires du parti. Cela signifie
qu'officiellement, Jeremy Corbyn est actuellement
considéré comme député indépendant
plutôt qu'un député du parti travailliste
(c'est-à-dire qu'il ne fait pas partie du caucus).
Cette
mesure a également été fortement condamnée
dans le Parti travailliste et par le mouvement syndical. Les directions
de plusieurs syndicats ont adopté des motions exigeant la
réintégration de Jeremy Corbyn. Bon nombre de partis
travaillistes de circonscription – l'équivalent des sections
locales du parti – ont adopté des motions soutenant Jeremy
Corbyn et exprimant leur défiance envers la direction actuelle,
actions qui ont elles-mêmes conduit à des suspensions du
parti.
Le
31 octobre, les secrétaires généraux de syndicats
affiliés au Parti travailliste – Associated Society of
Locomotive Engineers and Firemen, le Syndicat des boulangers, de
l'alimentation et des travailleurs connexes, le Syndicat des
travailleurs de la communication, l'Union des pompiers, le Syndicat
national des mineurs, l'Association des employés des transports
et Unite – ont condamné dans une déclaration commune
cette suspension qu'ils considèrent comme «
malavisée et injuste ».
Jeremy Corbyn a intenté une action en justice contre le parti travailliste pour le retrait de son whip.
La
suspension de Jeremy Corbyn du Parti travailliste par son
secrétaire général David Evans et les poursuites
en cours contre lui montrent à quel point les partis
cartellisés sont réactionnaires et
arriérés, non seulement en Grande-Bretagne, mais
également dans le monde entier. Qui établit la ligne de
parti que tous les membres du parti en fonction doivent suivre est une
question très préoccupante quand ce ne sont pas les
membres du parti ni les électeurs de la circonscription
concernée qui décident. La manière dont la
discipline de parti est appliquée est également
complètement désuète et antidémocratique.
Tout cela souligne la nécessité urgente du renouveau
démocratique pour investir le peuple du pouvoir.
Toute
cette affaire montre clairement au public que les décisions des
partis cartellisés se prennent en secret et que les
procédures pour faire appliquer des décisions sont
elles aussi décidées en secret. Selon plusieurs
informations, Jeremy Corbyn a été informé que son
whip du parti sera suspendu pendant trois mois, le temps que soit
menée une enquête, et que le whip en chef, Nick Brown, lui
a demandé de présenter des excuses « sans
équivoque, sans ambiguïté et sans réserve
» pour ses déclarations faites lors de la publication du
rapport de la EHRC.
La
réponse de Corbyn au rapport se lit comme suit : «
Quiconque prétend qu'il n'y a pas d'antisémitisme au sein
du Parti travailliste a tort ... Les membres juifs de notre parti et de
la communauté au sens large avaient raison d'attendre de nous
que nous nous en occupions et je regrette qu'il ait fallu plus de temps
qu'il ne le fallait pour apporter ce changement. Un antisémite
est un antisémite de trop, mais l'ampleur du problème a
été aussi gravement surestimée pour des raisons
politiques par nos adversaires à l'intérieur et
à l'extérieur du parti, ainsi que par une bonne partie
des médias. Cette combinaison a fait du tort au peuple juif et
ne doit plus jamais se reproduire. Mon espoir sincère est que
les relations avec les communautés juives puissent être
reconstruites et ces craintes surmontées. Bien que je n'accepte
pas toutes ses conclusions, j'espère que ses recommandations
seront rapidement appliquées pour que nous puissions sortir de
cette période. »
Keir
Starmer, l'actuel chef du parti travailliste, visant Jeremy Corbyn, a
déclaré : « Si vous êtes antisémite,
vous ne devriez pas être à proximité de ce parti...
Et si après toute la douleur, tout le chagrin et toutes les
preuves contenues dans ce rapport, il y a encore des gens qui
pensent... que tout cela est exagéré, ou qu'il s'agit
d'une attaque de faction... vous faites alors partie du
problème. Et vous ne devriez pas non plus vous tenir près
du parti travailliste. »
Cela
montre que Keir Starmer est en plein déni que son parti est
rongé par les factions et que la vieille garde de
l'establishment tente d'imposer, par des procédés le plus
souvent odieux, ses positions et ses décisions à la base
du parti représentée par Jeremy Corbyn. Tous les discours
vertueux sur les « whips » ne font que
révéler la décrépitude du système et
non son dynamisme ou sa pertinence aujourd'hui. Depuis que Jeremy
Corbyn a été élu pour la première fois par
une grande vague de soutien de la base, les forces de
l'establishment – qui, selon le système des partis, doivent
prêter allégeance à la préservation des
institutions désuètes – ne voulaient pas d'un
gouvernement Corbyn. Sans tenir compte des conséquences, ces
forces ont comploté, ont fait collusion et se sont sali les
mains pour s'assurer que cela n'arrive pas. Une vraie démonstration
de trahison et de traîtrise sur toute la ligne.
Dans
le cas présent, l'establishment a voulu utiliser sa position
sioniste qui assimile le soutien à la juste cause du peuple
palestinien pour la reconnaissance de ses droits et la fin
de sa criminalisation et de sa persécution à
l'antisémitisme. Toutefois, il est clair que les accusations
d'antisémitisme contre Jeremy Corbyn ne sont que mensonges et
n'ont aucun écho parmi les gens. Si quelqu'un est reconnu pour
ses positions à la défense des droits de tous, c'est
Jeremy Corbyn dont l'action s'étend d'organisateur antifasciste
dans les années 1970 à celle de remarquable militant
contre la guerre aujourd'hui[1].
Avant
de devenir le chef du Parti travailliste, Jeremy Corbyn était
surtout connu dans le mouvement contre la guerre, notamment comme
président de la coalition « Stop the War » de 2011
à 2015, années au cours desquelles le mouvement contre la
guerre et Jeremy Corbyn lui-même ont défendu le droit
d'être du peuple palestinien contre les crimes de guerre
sionistes.
L'opposition
ouverte de Jeremy Corbyn à l'ordre du jour
d'austérité néolibérale et de guerre est la
raison pour laquelle il a un soutien aussi large parmi les membres
à la base, en particulier les jeunes et les travailleurs du Parti
travailliste. De plus, son élection à la tête du
Parti travailliste a représenté l'exigence grandissante
d'un nouveau type de politique. Sa propre campagne a montré la
nécessité d'un changement fondamental de l'approche de la
politique. Son slogan de campagne pour une nouvelle « people-powered politics » (une politique dont le peuple est le moteur) exprimait la nécessité de
bâtir un mouvement social en accord avec le droit de
l'électorat de participer aux affaires politiques,
d'élire et d'être élu et de transformer sa
volonté en volonté juridique par un système
politique au service de ses intérêts.
Suivant
les principes de sa plateforme, Jeremy Corbyn n'a jamais
hésité à prendre position sur les problèmes
importants de la société et a refusé de suivre la
voie de l'opportunisme ou d'adhérer à la conception selon
laquelle les fins justifient les moyens qui caractérisent le
« consensus » néolibéral.
L'élection
de Corbyn a capté l'imagination du peuple et de son mouvement
pour le changement. Le Parti travailliste a attiré des milliers
de nouveaux adhérents, principalement des jeunes et des personnes
démocratiques, éprises de paix et antiracistes, qui ont
rejoint le parti dans l'espoir d'occuper l'espace qui s'était
ouvert pour discuter des problèmes graves auxquels fait face le
corps politique et pour transformer la situation.
Lorsqu'il
a été élu au premier tour de scrutin avec 59,5 %
des voix, il a déclaré : « Nous sommes un parti qui
a des liens organiques avec les syndicats, les membres du parti et
toutes les organisations affiliées. C'est de là que nous
tirons notre force. »
Toutefois,
il était impossible que les partis cartellisés
tolèrent qu'un espace soit utilisé pour le programme
indépendant de la classe ouvrière. Un tel
développement devait être contré à tout prix.
C'est
dans cette situation que les allégations d'antisémitisme
contre Jeremy Corbyn ont été propagées alors que
rien ne pouvait être plus éloigné de la
vérité. Les mouvements progressistes, dont Jeremy Corbyn
fait partie et que sa direction du Parti travailliste
représentait, ont toujours défendu les droits de tous et
de toutes, sans exception. L'instrumentalisation du problème de
l'antisémitisme pour détourner et désorienter ces
forces et la destruction de l'opinion publique pour empêcher les
gens de se forger une opinion indépendante sont en soi odieuses.
Les
organisations Jewish Voice for Labour, Juifs pour la justice pour les
Palestiniens, Groupe des socialistes juifs, Jewdas et Voix juives
indépendantes ont toutes rejeté l'accusation
d'antisémitisme et l'an dernier, en février, 200 membres
et sympathisants juifs du Parti travailliste ont salué le
soutien constant de Jeremy Corbyn aux « initiatives contre
l'antisémitisme ».
Régler les comptes avec le passé
Cette
question ne concerne pas que Jeremy Corbyn et le Parti travailliste.
Elle est beaucoup plus large. La technique du « grand mensonge
» hitlérien est utilisée pour présenter
toutes les voix dissidentes et les forces politiques et sociales qui
représentent les travailleurs comme étant
extrémistes, de la « gauche dure ». C'est le pendant
de la fiction de « l'extrême droite »
créée par l'establishment avec le soutien de
l'État. Leur fiction de « l'antisémitisme »
amalgame cette « gauche dure » et cette «
extrême droite ». Le « centre », quant à
lui, devient synonyme de « sécurité »,
d'« intérêt national », d'«
équilibre » et de « prospérité »
malgré toutes les preuves du contraire.
Un
problème majeur des forces du statu quo est que les conditions
de vie réelles contredisent le récit fictif de leur
pouvoir et de ce qu'il représente. Ce « centre »
officiel vante l'adhésion aux institutions démocratiques
libérales qui sont en crise totale précisément
parce qu'elles sont incapables de persuader le peuple de rentrer dans
le rang et de soutenir, ouvertement ou passivement, le programme néolibéral et son recours à la force pour
régler les problèmes tant au niveau national
qu'international. Alors que l'utilisation des pouvoirs de police a
toujours été au centre de la société civile
que les forces néolibérales tentent de défendre,
les tentatives actuelles pour garder les choses sous contrôle
révèlent un régime dictatorial de plus en plus
ouvert qui réorganise l'État autour de la règle de
droit par le recours aux pouvoirs de police, gouverné par une
petite clique qui exerce ces pouvoirs et qui criminalise toute
pensée qui s'oppose au dogme officiel.
Des
accusations comme celles lancées contre Corbyn pour le diffamer
et le criminaliser ont comme but de créer un climat
d'hystérie dans le cadre d'une campagne
généralisée visant à discréditer et
à semer la division parmi le peuple pour l'empêcher de
s'organiser d'une manière qui le favorise. Les tentatives pour
cacher la réalité que « le centre » n'est
rien d'autre que l'extrême droite, que tout est mis au service
des monopoles les plus puissants, sont vaines. Loin d'abandonner cette
voie néfaste, des mesures de plus en plus réactionnaires
sont mises en place pour garantir qu'aucune opposition organisée
de travailleurs indépendants n'émerge et que personne
n'ait à rendre des comptes.
Qui
ne comprend pas que le fardeau de la crise économique est
rejeté sur le dos des travailleurs et du peuple par des mesures
d'austérité qui ont pour pilier la privation de droits ?
Un article sur la suspension de Corbyn dans le Workers' Weekly,
l'organe du Parti communiste révolutionnaire de Grande-Bretagne
(marxiste-léniniste) souligne clairement que les gens n'ont pas
leur mot à dire sur les questions les plus importantes qui
touchent leur vie, comme la direction de l'économie, alors que
le corps politique est détruit.
«
Les problèmes politiques sont transformés en
problèmes de loi et d'ordre. La police se voit donner de
nouveaux pouvoirs pour agir en toute impunité au nom de la
théorie fallacieuse de l'équilibre entre les droits et la
sécurité, contrairement à la conception moderne
qui affirme que la sécurité réside dans la
défense des droits de tous et de toutes. Des lois sont
adoptées qui violent le droit de conscience et tentent
d'établir un ensemble officiel de « valeurs britanniques
» autour de l'idée que tous devraient se rallier aux
objectifs nationaux chauvins, objectifs qui sont de plus en plus
souvent poursuivis par l'intervention et la guerre.
«
Jeremy Corbyn était considéré comme
représentant de la lutte contre cette direction.
«
Sous le drapeau du retour du Parti travailliste à
l'éligibilité et de sa transformation en une 'grande
église', Keir Starmer représente le retour à la
politique des partis cartellisés. Pour cela, il ne suffit pas
que Jeremy Corbyn soit vaincu. Il fallait ne jamais permettre que
Jeremy Corbyn devienne premier ministre et détruire
continuellement tout ce qu'il défendait. Aucune alternative
n'est tolérée dans le cadre des arrangements actuels.
Maintenant qu'il a été écarté, tous les
vestiges de son héritage doivent être
éradiqués et sa personne même doit être
discréditée, tout cela dans le but d'empêcher
à jamais qu'un phénomène comme celui de Jeremy
Corbyn ne réapparaisse. L'objectif final, futile, est d'effacer
toute idée d'alternative de l'esprit du parti et du public en
général.
«
Les forces de l'establishment doivent purger le Parti travailliste de
tous les éléments qui aspirent au Nouveau. Il doit rester
un parti fermement ancré dans l'Ancien, un parti
cartellisé qui agit dans le cadre des arrangements de
l'État et agit comme gardien du pouvoir qui bloque
l'accès au pouvoir de décision du peuple.
«
De plus, le nettoyage du Parti travailliste fait partie de
l'élimination de l'opposition au Parlement afin de garantir
qu'il n'y a pas de représentants du peuple au Parlement.
«
Ces attaques contre Jeremy Corbyn et ses partisans exposent tout le
système de parti. Elles montrent que le peuple ne peut faire
confiance à une autre force, mais doit s'appuyer sur
l'affirmation de ses propres formes d'organisation pour pouvoir
parler et agir en son propre nom, ce qui lui donne une
autorité directe dans sa lutte pour s'investir du pouvoir et
pour le renouveau démocratique. Quels que soient ses efforts,
l'élite dominante ne peut tuer cette vision. »
Pour
résumer, ce que Jeremy Corbyn représente est une
aspiration à rompre avec le système de partis
cartellisés, ce que les forces de l'establishment ne
toléreront pas. De plus, elles ne reculeront devant aucun crime
contre les « intrus » pour conserver le pouvoir entre leurs
mains. La vision de Jeremy Corbyn implique que c'est le peuple, et non
les partis, qui doit détenir le pouvoir politique. Les
conditions dans lesquelles Jeremy Corbyn a dû agir avec une aile
réactionnaire du Parti travailliste qui s'est rapidement
opposée brutalement et ouvertement à lui à chaque
étape, ont fait que même la plus petite expression de
cette vision dans l'opposition officielle n'allait jamais être
acceptée par l'élite au pouvoir.
Toute
cette expérience fait qu'il est inadmissible pour la classe dirigeante et son système de
gouvernance que les
travailleurs occupent l'espace nécessaire au changement. Elle est prête à commettre n'importe quelle
infamie pour protéger son pouvoir. C'est l'une des principales
caractéristiques de leur système depuis sa création
dans les années 1660 lors de la guerre civile anglaise et
perfectionné au milieu du XXIe siècle par l'imposition de
l'État-nation européen aux peuples du monde au nom de
« la paix, de l'ordre et du bon gouvernement ». Dans ce
jargon, la paix signifie les moyens utilisés pour
réprimer les rébellions anticoloniales. L'ordre fait
référence au système de crimes et de punitions
utilisé pour réprimer la classe ouvrière et ses
luttes pour les droits. Le bon gouvernement se réfère aux
institutions dites démocratiques maintenues par le
système de gouvernement de partis qui défendent
loyalement les prérogatives qui concentrent le pouvoir
décisionnel dans les mains de l'exécutif du parti au
service de la classe dirigeante. Ce système de gouvernance dont
le but est de garder le pouvoir entre les mains d'une élite
dominante corrompue a été imposé après la
Deuxième Guerre mondiale sur la base de l'idéologie et
des préoccupations de la guerre froide afin de diviser les
peuples du monde en deux camps et de défaire l'Union
soviétique. Aujourd'hui, au moment où cette gouvernance
élitiste ne jouit d'aucun consentement des gouvernés, des
tentatives perfides sont faites pour la justifier au nom de
l'humanitarisme, la paix, la démocratie, l'opposition à
l'antisémitisme et autres choses du genre.
Ce
que la classe ouvrière, les jeunes, les femmes et le mouvement
contre la guerre en Grande-Bretagne vont faire maintenant ne tardera
pas à se révéler, car ces forces s'attaquent
à la situation de leur propre point de vue, d'une manière
qui favorise leurs intérêts. Les conditions auxquelles
sont confrontés les travailleurs en Grande-Bretagne et les
peuples du monde entier sont si terribles qu'il n'y a pas d'autre
alternative que de régler les comptes avec l'impérialisme
britannique et ses institutions élitistes en putréfaction
dont la désuétude fait peser un énorme fardeau sur
la société.
Les
travailleurs canadiens ont pleinement confiance que les travailleurs
d'Angleterre, d'Irlande, d'Écosse et du Pays de Galles tiendront
profondément compte de ce qui a été fait et de ce
qui est fait à Jeremy Corbyn. La classe ouvrière de ces
pays est internationale dans sa composition. Elle règle ses
comptes avec tous les vieux arrangements de cette machine monstrueuse
et réactionnaire que constitue la classe dirigeante britannique,
que ses dirigeants vont jusqu'à appeler le « berceau de la
civilisation ». Les travailleurs britanniques vont pourtant
montrer au monde de quoi ils sont faits !
Note
1.
Ce que Corbyn représente est de notoriété
publique. Il a été actif dans les années 1970
lorsqu'il a organisé une manifestation contre une manifestation
du Front national à Wood Green. Il a pris la parole lors du 80e
anniversaire de la bataille de Cable Street et a rappelé que sa
mère était à l'époque une manifestante qui
a signé de nombreuses motions de protestation contre
l'antisémitisme. En 1987, il a fait campagne pour faire annuler
la décision du conseil d'Islington d'accorder une demande de
permis de construction qui aurait entraîné la destruction
d'un cimetière juif et, en 2010, il a lancé l'appel au
gouvernement britannique à faciliter l'installation des Juifs
yéménites en Grande-Bretagne. Il a également pris
part à une cérémonie dans sa circonscription
d'Islington pour commémorer le site original de la synagogue du
nord de Londres et a visité le ghetto de Theresienstadt qu'il a
qualifié de rappel des dangers de la politique d'extrême
droite, de l'antisémitisme et du racisme.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 78 - 30 novembre 2020
Lien de l'article:
La suspension de Jeremy Corbyn du Parti travailliste britannique: La nécessité de régler les comptes avec les institutions anachroniques britanniques - Pauline Easton
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