D'importants sujets de
préoccupation pour le mouvement ouvrier
Des intérêts privés étroits exigent que les gouvernements paient les riches
Il y a beaucoup de tapage sur les ondes, dans
les médias monopolisés et sur les médias sociaux
au sujet de ce qu'on appelle le « remède du
gouvernement fédéral pour la pandémie
COVID-19 », que « dépenser est le remède à
tous les maux ». La ministre des Finances
Chrystia Freeland, qui est également vice-première
ministre, « laisse entendre que cette approche
sera maintenue (même si c'est à des doses beaucoup
plus faibles) » dans sa mise à jour
économique et budgétaire la semaine prochaine,
rapporte CBC News. « Notre plan continuera de
soutenir les Canadiens pendant la pandémie et de
veiller à ce que l'économie post-COVID soit
robuste, inclusive et durable », a-t-elle dit
à la Chambre des communes la semaine dernière.
Son énoncé économique sera le premier depuis
mars 2020, lorsque la pandémie a frappé le
Canada.
« La mise à jour comprendra des dépenses
nouvelles, mais limitées dans le temps pour faire
face à l'impact économique de la pandémie pour
certaines industries et pour les Canadiens les
plus vulnérables, tout en jetant les bases des
priorités politiques énumérées dans le discours du
Trône de septembre », écrit CBC News.
Les spéculations sur les mérites et démérites des
dépenses publiques pendant la pandémie deviennent
assourdissantes. La classe ouvrière et le peuple
les envoient au diable alors qu'ils s'efforcent
d'éviter l'anxiété créée par ces forces qui sont
clairement inaptes à gouverner. Rien ne prouve
plus leur inaptitude à gouverner que les
stratagèmes pour payer les riches qu'elles tentent
de dissimuler sous de grands idéaux.
À propos de la mise à jour budgétaire, CBC News
cite « des sources gouvernementales (qui ne sont
pas autorisées à faire des déclarations
publiques) » :
« Bien qu'elles s'abstiennent de donner des
précisions, elles suggèrent que les mesures de la
mise à jour devraient inclure :
« Un soutien aux compagnies aériennes et au
secteur du tourisme et de l'hôtellerie, qui
peinent à se remettre de la fermeture des
frontières et des confinements.
« De l'argent pour aider les centres de soins de
longue durée à contrôler les infections.
« Un soutien aux femmes pour les aider à
retourner sur le marché du travail.
« Certains projets d'infrastructure liés à
l'engagement du gouvernement de réduire les
émissions de gaz à effet de serre dans le cadre de
la reprise économique. »
Déjà, le mouvement
de la classe ouvrière a soulevé l'importante
revendication de programmes sociaux qui n'aient
pas pour but le profit. Les Canadiens veulent des
entreprises appartenant au secteur public qui
soient gérées et contrôlées publiquement, qui
placent le bien-être de la population au centre de
leurs activités. En fait, la pandémie a mis en
évidence la nécessité de programmes sociaux
universels, reconnue même chez certains des plus
ardents défenseurs de l'entreprise privée et de ce
qu'ils appellent la « réduction du rôle du
gouvernement ». C'est une caractéristique des
oligopoles qui ont pris le contrôle de parties
concurrentes de l'économie socialisée. Ils se
rendent compte que les entreprises individuelles,
aussi grandes soient-elles, ne peuvent à elles
seules maintenir les programmes sociaux
nécessaires pour leurs propres travailleurs et
conserver le niveau de productivité et de profit
privé qu'ils souhaitent. Cela s'ajoute au besoin
d'infrastructures publiques en tant que moyens de
production sociaux sans lesquels les entreprises
privées ne peuvent pas fonctionner.
Le New York Times a récemment publié un
article sous le titre : « Le secteur privé ne
peut pas tout payer ». L'auteur déplore le
fait que l'élection du 3 novembre aux
États-Unis ait retardé l'adoption d'un deuxième «
plan de stimulation en situation de
pandémie » pour aider les entreprises en
difficulté. « Les employeurs ont été laissés à
eux-mêmes », déplore-t-il.
L'article soulève un problème pour l'élite au
pouvoir : comment concevoir des programmes
sociaux qui à la fois réduisent le fardeau pour
les entreprises privées, qui doivent payer
directement pour des choses telles que les soins
de santé et la garde d'enfants pour leurs
employés, et font en sorte que ces programmes
génèrent des profits privés pour leurs intérêts
privés étroits spécifiques. L'élite dirigeante se
tourne vers le passé, vers les solutions de l'État
providence qui leur ont permis d'atteindre ces
deux objectifs dans le passé. En plus de justifier
leurs stratagèmes actuels pour payer les riches,
ils cherchent à mobiliser les travailleurs et
leurs organisations en appui à des stratégies pour
réorganiser un système dont la marque distinctive
est d'être en crise parce qu'il n'y a plus de
projet d'édification nationale.
Les gouvernements font la promotion de leurs
stratagèmes pour payer les riches en disant que
c'est pour aider les Canadiens, selon l'argument
néolibéral que ne pas les avoir est « mauvais pour
les affaires ». Cet argument intéressé est
donné pour favoriser les intérêts privés étroits
qui se livrent à une concurrence brutale dans la
poursuite obsessive de la maximisation du
rendement sur leurs investissements (qu'ils
obtiennent également, plus souvent qu'autrement,
par le biais des stratagèmes pour payer les
riches).
Les riches sont en faveur de programmes sociaux
seulement dans la mesure où un programme en
particulier sert leurs intérêts privés et leurs
entreprises privées. Si les impérialistes peuvent
en tirer un avantage quelconque, par exemple en
prêtant de l'argent au gouvernement, ils sont en
faveur également. Si cela aide à empêcher la
classe ouvrière d'arriver au pouvoir, très bien.
Si cela introduit la confusion dans les rangs de
la classe ouvrière, perturbe son organisation et
entrave le développement du facteur
humain/conscience sociale et de la politique
pratique de la classe ouvrière, alors tant mieux.
Sinon, si cela signifie des investissements accrus
dans des programmes sociaux qui aident vraiment
les travailleurs et ne paient pas les riches, ils
vont dresser tous les obstacles imaginables.
Le problème n'est
pas que les forces productives sont socialisées,
mais bien que les rapports de production sont
dépassés et sont en contradiction avec les forces
modernes de la grande production industrielle. La
classe ouvrière est la seule force sociale capable
de socialiser les rapports de production, de les
harmoniser avec les forces productives et de
libérer le plein potentiel de l'économie
socialisée dans la réalisation d'un but
moderne : servir le peuple et la société.
La classe ouvrière doit s'engager dans la
bataille pour augmenter les investissements dans
les programmes sociaux et arrêter de payer les
riches, avec ses propres points de référence, pour
faire naître son propre projet d'édification
nationale avec des rapports de production
socialisés en harmonie avec les forces déjà
socialisées de la grande production industrielle.
Pour le mouvement de la classe ouvrière, la
question reste de se battre pour des
investissements accrus dans les programmes sociaux
et dans des services et des entreprises humaines
redevables envers le peuple, pour arrêter de payer
les riches et défendre les droits de tous, et pour
des conditions de travail et une réclamation à la
valeur que les travailleurs produisent qui soient
acceptables pour les travailleurs.
Dans ce numéro, Le Marxiste-Léniniste publie
plusieurs articles de K.C. Adams qui abordent ces
questions.
(Photos
: LML, J. Gale, OHC)
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 77 - 28 novembre 2020
Lien de l'article:
D'importants
sujets de préoccupation pour le mouvement ouvrier: Des
intérêts privés étroits exigent que les
gouvernements paient les riches
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