Le dénigrement des élections et les propositions pour une élection directe du président
Un aspect de l'affrontement électoral actuel qui
fait rage parmi les dirigeants est le dénigrement
de la structure existante des élections
américaines. Cette structure est avant tout basée
sur les États et donne un pouvoir considérable aux
représentants des États et des comtés. Trump
prétend qu'il y a eu fraude électorale et fait
tout ce qu'il peut pour cibler ces représentants,
qu'ils soient républicains ou démocrates.
En outre,
l'existence même du Collège électoral est
contestée. Il est effectivement obsolète et un
vestige de l'esclavage. Parce qu'il est basé sur
les États – ce qui est un compromis adopté pour
renforcer l'unité nationale au moment de la
création du Collège électoral – cela est devenu
incompatible avec ce qui est censé être une
élection nationale pour l'élection du président
basée sur le suffrage universel. À plusieurs
reprises, le fait qu'il n'affranchit pas tous les
électeurs également a été révélé et les résultats
ne sont pas considérés comme étant représentatifs
de l'ensemble du vote, comme cela s'est produit
lors de l'élection de Trump en 2016 et d'autres
élections auparavant.
La structure actuelle accorde aussi aux États le
pouvoir d'adopter la loi électorale pour leur
État. Cela veut dire que les règles de
l'inscription au vote, du vote lui-même, de la
présentation des candidats et de leur inscription
sur le bulletin de vote, etc., varient
considérablement. Cela impose l'inégalité au
niveau de l'électorat et de la participation à la
vie politique du pays en général.
Une des mesures promues pour aborder le problème
est un scrutin direct pour élire le président,
sans Collège électoral et, vraisemblablement, sans
que les États jouent le même rôle. Il s'agirait
plutôt d'une élection fédérale, avec les mêmes
règlements pour tout le pays, contrôlés par le
gouvernement fédéral. Cela pourrait comprendre par
exemple la facilitation du vote par une
méthode fédérale dite « motor-voter » (par
laquelle une personne peut s'inscrire comme
électeur au moment de renouveler son permis de
conduire). Les permis délivrés par les États
doivent déjà être approuvés par le gouvernement
fédéral pour pouvoir entrer dans les aéroports et
les édifices fédéraux. Il ne serait pas difficile
d'étendre cette méthode pour l'inscription au vote
au nom de la formation d'une seule liste
électorale fédérale qui serait prétendument plus
sécuritaire, moins vulnérable aux fraudes, etc.
Les électeurs apprécieraient sans doute un
arrangement plus simple et qui semblerait plus
équitable.
La question est qu'un vote direct pour l'élection
du président et les réformes dans cette direction
créent une structure qui consolide le pouvoir de
la présidence et la dictature présidentielle.
Cette structure écarte encore plus le peuple de la
décision du système électoral qui est requis tout
en renforçant la notion d'un mandat présidentiel,
puisqu'on vote directement pour le président. Elle
augmenterait le pouvoir du gouvernement fédéral.
C'est là un élément clé de la restructuration
actuelle de l'État américain. On le voit aux
conflits qui se déroulent entre les États et le
gouvernement fédéral sur le financement et les
approvisionnements en ce qui concerne la COVID-19,
l'immigration, la police et d'autres questions. La
direction est d'accroître le contrôle fédéral,
surtout pour ce qui est de l'usage de la force.
Une plus grande concentration du contrôle et du
pouvoir entre les mains du pouvoir fédéral, en
particulier dans le Bureau du président, ne fait
pas qu'affaiblir les États. Elle empêche encore
plus le peuple d'avoir tout mot à dire sur les
décisions. C'est une direction qui est contraire à
ce que le peuple revendique et de ce dont il a
besoin, qui est de contrôler l'activité de la
police et les budgets et d'être lui-même habilité
à gouverner et à décider. L'élection directe du
président est une façon de détourner et de
pacifier ce mouvement, au nom de l'amélioration de
la démocratie.
La Constitution dans son ensemble, avec ses
amendements et la loi électorale qui en découle,
est obsolète et un vestige de l'esclavage. La
direction requise n'est pas d'élire directement le
président, mais plutôt de créer des formes de
démocratie qui favorisent le peuple et servent ses
intérêts. Ce qui est requis est une nouvelle
constitution avec un nouveau processus électoral
qui investit le peuple du pouvoir et garantit ses
droits. Les réformes doivent emprunter cette
direction et non celle d'un pouvoir plus concentré
entre les mains des riches.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 74 - 21 novembre 2020
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Le dénigrement des élections et les propositions pour une élection directe du président
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