Evo Morales de retour en Bolivie, accueilli par des millions de personnes
Evo Morales et l'ancien vice-président
Álvaro García Linera sont accueillis dans la ville
frontalière de Villazón, alors qu'ils traversent la
Bolivie à partir de l'Argentine,
le 9 novembre 2020.
.
Nous retournerons et nous
serons des millions !
-Déclaration du
légendaire combattant pour l'indépendance
Amayra,
Tupac Katari, avant d'être tué par ses bourreaux
espagnols en 1781
Le matin du lundi 9 novembre, une foule
s'est rassemblée
dans la ville frontalière de Villazon dans le sud
de la Bolivie
pour souhaiter la bienvenue à Evo Morales et à
l'ancien
vice-président, Alvaro Garcia Linera, lorsqu'ils
sont
arrivés en Bolivie à partir de l'Argentine où les
deux étaient réfugiés pendant presque un an. De
nombreuses
personnes ont voyagé 16 heures la nuit, après
avoir
assisté, la veille, à l'investiture du président
Luis Arce et du vice-président David Choquehuanca
à La
Paz, pour venir célébrer le retour tant attendu
d'Evo en
Bolivie.
Le président Alberto Fernández
fait ses adieux à Evo Morales à La Quiaca en Argentine,
avant de franchir la frontière bolivienne avec lui, le 9
novembre 2020.
Avant
de traverser la frontière, Evo a été honoré
lors d'un grand événement d'adieu dans la ville voisine
de La Quiaca, dans la province de Jujuy, en Argentine. À cet
événement, le président argentin Alberto Fernandez
lui a fait ses adieux en disant: « J'ai été
honoré de vous avoir accueilli parmi nous ». Les deux
hommes se sont embrassés et ont marché ensemble sur le
pont international de Villazon pour traverser en Bolivie.
Là,
après avoir reçu les bénédictions
autochtones traditionnelles, Evo et Alvares ont
été
accueillis par une foule en liesse qui a rempli la
place publique et
les rues adjacentes de
plusieurs quartiers. On pouvait reconnaître les
délégations de mineurs par leurs casques de
protection.
Des membres de différentes nations autochtones
jouaient des
instruments de musique traditionnels et dansaient
dans la rue –
contribuant à l'ambiance festive. Le rassemblement
à
Villazon a été le point de départ d'une caravane
de véhicules qui
mènerait Evo, Alvaro et des centaines de partisans
dans trois
départements, d'abord dans le sud de la Bolivie,
pour arriver
deux jours plus tard dans le tropique de
Cochabamba, au coeur du pays.
Dans son discours à Villazon, Evo a dit que
c'était grâce aux actions du peuple bolivien pour sauver
sa démocratie et son pays qu'aujourd'hui le MAS était de
retour au gouvernement et lui-même de retour en Bolivie. C'est un
message qu'il répétera à maintes reprises devant
les dizaines de milliers de personnes venues participer aux
rassemblements dans les villages et les villes au passage de la
caravane lors de son voyage de 1100 kilomètres à
travers les départements de Potosi et d'Oruro, avant d'arriver
dans le tropique de Cochabamba, la dernière étape de la
caravane. Là, à Chimoré, la ville où Evo
prévoit vivre et travailler dans la période à
venir, comme il l'avait fait avant de devenir président, un
million de personnes sont venues célébrer son
arrivée.
Evo et Alvaro ont été fêtés par des
célébrations politico-culturelles dans des petits et grands centres
de population le long de leur trajet où les gens ont
affirmé les riches traditions ancestrales de leurs
régions ainsi que leurs droits aujourd'hui. Ces fêtes ont
eu lieu dans les villes minières d'Atocha, d'Uyuni et d'Oruro,
dans la région des cultivateurs de quinoa de l'altiplano
bolivien et dans celle des basses-terres tropicales de Cochabamba.
Entre chaque arrêt, Evo et Alvaro sont descendus de leur voiture
à de nombreuses reprises, car les villageois rassemblés
le long de l'autoroute, agitant leurs wiphalas et autres drapeaux,
demandaient à exprimer personnellement leur appui et leur joie
au retour de l'ancien président, à prendre des selfies
avec lui et à lui offrir en cadeau des mets et des produits
agricoles cultivés dans leurs champs et dans leurs jardins.
Evo Morales et Alvaro García Linera sont
accueillis par les mineurs à Antocha,
le 9 novembre 2020.
Dans un discours à un
rassemblement à minuit à Uyuni,
où se trouve le plus grand dépôt salin au monde et
des mines de lithium, Evo a dit que le coup de
l'an dernier
n'était pas que l'acte des forces de la droite
bolivienne, mais
qu'il avait été appuyé, dirigé et
financé par les États-Unis pour empêcher le
processus de changement de
l'économie bolivienne. « Ils ne veulent pas nous
laisser
bénéficier de la valeur ajoutée de nos ressources
ni qu'on puisse obtenir la technologie requise
pour les
transformer », a-t-il dit.
L'industrie bolivienne de lithium a été
pratiquement
paralysée par le gouvernement du coup lorsque ses
tentatives de
la vendre à des intérêts étrangers
privés n'ont pas fonctionné. Luis Arce a toujours
déclaré qu'un gouvernement du MAS réactivera cette
industrie et élaborera de nouveaux plans visant à
transformer plus que jamais ce minerai
stratégique en un projet national. Evo l'a
réitéré et a déclaré que « la
nationalisation est le programme du peuple; la privatisation est
le programme des pillards qui veulent continuer de
piller nos
ressources naturelles ». Il a dit que cette
lutte
n'était pas que celle de la Bolivie, mais de toute
l'humanité et qu'au coeur de cette lutte était la
question à savoir qui contrôlera les ressources de
la
terre, disant à la fin de son intervention :
« Longue
vie à une Bolivie digne et
souveraine ! »
Des paysans rassemblés le long de la route de la
caravane d'Evo Morales,
le 10 novembre 2020.
Evo
Morales visite la maison de son enfance à Orinoca,
Oruro
(à gauche) : Morales reçoit des cadeaux, le 10
novembre
2020.
Un rassemblement d'un million de personnes pour
accueillir Evo dans le tropique de Cochabamba
Evo Morales et Alvaro García
Linera au rassemblement de Chimoré, le 11 novembre
2020.
Lorsque la caravane est arrivée à destination à
Chimoré, il y avait une mer de monde à perte de
vue
remplissant le tarmac de l'aéroport de la ville,
l'endroit
même où, l'année précédente, Evo et
Alvaro s'étaient envolés vers le Mexique après
avoir accepté l'offre de ce gouvernement de s'y
réfugier.
L'événement
a été organisé par les Six
Fédérations du tropique de Cochabamba, le Syndicat
des
cultivateurs de coca dont Evo est toujours le
président.
Étaient présents des Boliviens de tous les
horizons ainsi
que des ministres et des élus de la nouvelle
Assemblée
législative plurinationale, d'autres représentants
de
tous les niveaux de
gouvernement, des dirigeants autochtones et des
membres du Pacte de
l'Unité des syndicats et des mouvements sociaux
qui ont
travaillé à l'élection de Luis Arce et David
Choquehuanca et plusieurs autres qui sont venus
des quatre coins de la
Bolivie, mais aussi des pays voisins dont
l'Équateur, le
Pérou, l'Argentine et d'autres, pour faire partie
de
ce qui s'annonçait un événement historique, ce
qu'il fut.
Dans son discours, Evo a expliqué les
circonstances qui
l'avaient poussé, lui et Alvaro, à décider de
quitter le pays – en particulier le fait que la
haute direction
de la police et de l'armée avait été
soudoyée et était responsable de la mutinerie à
laquelle ces forces ont participé. Il a remercié
les
milliers de travailleurs du Tropico qui avaient
encerclé l'aéroport pour que l'avion les
transportant au
Mexique puisse s'envoler dans la situation tendue
qui régnait et
a dit qu'il ne s'était jamais senti abandonné
durant son
exil à l'extérieur de la Bolivie.
Il a dit que si le coup avait été vaincu en
seulement
un an, c'était grâce à la force, l'unité et
les convictions du peuple bolivien, et que c'était
aussi
grâce à lui que les forces de la droite n'avaient
pu
empêcher Luis Arce d'entrer en fonction, bien
qu'elles aient
essayé de le faire jusqu'à la veille de
l'investiture. Il
a rappelé que la lutte devait se
poursuivre.
« Aujourd'hui », a-t-il dit comme mot de la
fin,
« ce n'est pas une question d'être progressiste,
populiste
ou solidaire...si vous n'êtes pas
anti-impérialistes, vous
n'êtes pas révolutionnaires... C'est
tout ! »
Le rassemblement a pris fin avec le discours
galvanisant d'Alvaro
Garcia Linera qui a rendu hommage à Evo et à ce
qu'il
représentait pour le peuple bolivien, en
particulier pour les
peuples autochtones, les campesinos, les
travailleurs et toutes les
autres gens du peuple qui, après 500 ans
d'asservissement, se
sont tenus debout pour ne
jamais plus courber l'échine. Il a dit qu'Evo et
lui
continueraient de lutter pour la cause tout au
long de leur vie peu
importe les efforts des usurpateurs racistes, qui
avaient
brûlé le wiphala, pour tenter de reprendre ce
qu'ils
avaient perdu aux mains du peuple bolivien.
Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) envoie ses félicitations et ses
meilleurs voeux
à Evo Morales, en cette heureuse occasion de son
retour en
Bolivie afin de poursuivre son travail dans ses
nouvelles fonctions
pour le processus de changement commencé il y
a 14 ans
visant à transformer la Bolivie. Des félicitations
particulières au peuple bolivien, dont le
courage, les convictions et la détermination face
à une
situation extrêmement difficile ont créé les
conditions pour le retour du dirigeant historique
et fondateur du
MAS-IPSP en Bolivie. Grâce à ses efforts, le
peuple a
riposté de façon cinglante aux forces criminelles
du coup, dont
plusieurs s'empressent maintenant de fuir la
Bolivie, et à leurs
alliés internationaux – dont l'ingérence du
gouvernement canadien fait partie.
Voir les clips vidéo du retour d'Evo Morales
en Bolivie :
- Rassemblement
de minuit avec les mineurs à Uyuni, Potosí
- Les
campesinos autochtones saluent le retour d'Evo
lors du passage de la caravane à Potosí
- Vue
aérienne de la foule lors du
rassemblement de Chimoré dans le tropique de
Cochabamba
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 73 - 16 novembre 2020
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Evo Morales de retour en Bolivie, accueilli par des millions de personnes
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