Les efforts futiles pour amener les factions dominantes à s'unir et à coopérer


Pancartes ajoutées sur la clôture entourant la Maison-Blanche, le 13 novembre 2020.

Dans son discours de victoire du 7 novembre et pendant sa campagne, Joe Biden a dit qu'il est temps que les factions dominantes s'unissent et coopèrent. Il a déclaré que cela est nécessaire pour préserver l'Union.

Plus les querelles entre les factions qui composent la classe dominante aux États-Unis sont acrimonieuses, plus le discours sur l'unité sonne creux. L'élection contestée et les nombreux conflits qui existent au sein et entre la présidence, les forces armées, le gouvernements fédéral et les gouvernements des États sont tous le reflet des conflits intenses qui font rage parmi les oligarques dominants. Les craintes que ces conflits n'éclatent en une guerre civile violente sont de plus en plus fortes.

Le refus de Donald Trump de concéder sa défaite dans l'élection vient renforcer la possibilité que la contradiction dégénère en violence ouverte. De plus, il est en train d'apporter des changements à son cabinet qui indiquent qu'il est prêt à recourir à des moyens violents pour réprimer l'opposition. Cette violence serait d'abord vraisemblablement dirigée contre le peuple. Les syndicats qui représentent plus de 600 000 travailleurs du pays, dont des enseignants, des travailleurs de la santé, des agents de bord, des travailleurs de l'automobile et de plusieurs autres secteurs ont appelé à la grève générale. Les cercles dirigeants ont une peur mortelle de voir les travailleurs s'unir et rejeter ensemble le rôle qui leur a été assigné dans lequel ils ne sont pas considérés comme des citoyens qui décident de la direction de l'économie et de la politique, mais comme des « consommateurs », des « producteurs », des « clients », des « gens qui votent », des noirs », des « blancs », des « délinquants » pour empêcher qu'ils s'imposent comme une force sociale dans la vie politique du pays. Face à la lutte du peuple pour s'investir du pouvoir, Joe Biden demande aux factions de s'unir et d'isoler Donald Trump à tel point qu'il sera forcé de concéder.

Une forme que prend cette lutte est le refus de Donald Trump de laisser le processus de transition habituel se dérouler. La transition requiert que l'Administration des services généraux (GSA) « détermine » que l'élection a produit un clair vainqueur. La GSA est censée être un organisme « non partisan » au sein du Bureau de l'exécutif mais, jusqu'à présent, elle refuse de déterminer que Joe Biden a été élu, et, conséquemment, de mettre à sa disposition les ressources dont le président élu a besoin pour procéder à la transition et « partir à plein régime » au moment de l'investiture. Des millions de dollars sont retenus, lesquelles comprennent non seulement de l'argent pour payer le personnel et la location des bureaux, mais également l'accès aux briefings du renseignement, les appels sécurisés aux dirigeants étrangers, les vérifications de sécurité pour les hauts fonctionnaires. Les forces liées à Joe Biden insistent pour que la GSA coopère et Donald Trump, jusqu'à maintenant, a réussi à empêcher que cela se produise. Une poursuite judiciaire de Joe Biden est envisagée.

L'effort principal comprend celui de Joe Biden pour accaparer les rênes du pouvoir que fournit la présidence. C'est fait sur un ton de menace, comme si un manque de préparation de Joe Biden est une menace à la sécurité nationale. « La sécurité nationale des États-Unis et leurs intérêts économiques requièrent que le gouvernement fédéral indique clairement et rapidement que le gouvernement des États-Unis respectera la volonté du peuple des États-Unis et s'engagera dans un transfert de pouvoir harmonieux et pacifique », a dit l'équipe de Joe Biden.

Comme ce fut le cas tout au long du processus électoral, la préoccupation au sujet d'une « transition pacifique » reflète l'intensité des conflits et le fait que les cercles dirigeants reconnaissent le potentiel de violence qui existe dans leurs rangs et contre le peuple qui menace l'Union et le maintien de leur pouvoir.

Des républicains, dont des fidèles de Donald Trump comme Lindsey Graham, le sénateur de longue date de la Caroline du Sud qui est le président de la Commission judiciaire du Sénat depuis 2019, déclarent maintenant que Joe Biden devrait recevoir les briefings du renseignement et qu'on doit procéder à la transition pendant que les poursuites judiciaires de contestation des résultats des élections sont traitées. « Je crois qu'il devrait avoir accès à l'information [...] Je pense que cela fait partie de la transition. Et s'il gagne en fin de cause, je pense qu'ils doivent être capables de se mettre à pied d'oeuvre immédiatement », a dit le sénateur républicain du Texas, John Cornyn, un membre du Comité du Sénat sur le renseignement.

D'autres sénateurs républicains ont fait des commentaires similaires, comme Chuck Grassley de l'Iowa, Mike Rounds du Dakota du Sud, James Lankford de l'Oklahoma, Ron Johnson du Wisconsin et les deux sénateurs du Missouri, Roy Blunt et Josh Howley.

Joe Biden appelle à l'unité dans son discours de victoire

Dans son discours de victoire, Joe Biden a répété ses appels à l'unité, qui est dirigé contre les factions rivales parmi les cercles dirigeants. Faisant écho à l'ancien président Barack Obama, il a dit : « Je promets d'être un président qui ne cherche pas à diviser mais à unifier, qui ne voit pas d'États rouges et d'États bleus, mais ne voit que les États-Unis. » La référence aux États rouges ou bleus est une référence à la division entre les démocrates et les républicains. La référence n'est pas au peuple mais aux factions. La préoccupation est envers l'Union, les États-Unis, qui pourrait se fracturer.

Le thème fondamental revient. « Le refus des démocrates et des républicains de coopérer les uns avec les autres n'est pas une force mystérieuse hors de notre contrôle, mais une décision, un choix que nous faisons. Si nous pouvons décider de ne pas coopérer, nous pouvons aussi décider de coopérer. » Il a ajouté : « Il est temps de laisser de côté les rhétoriques abrasives, de faire baisser la température, de se voir les uns les autres de nouveau, de s'écouter les uns les autres. Pour aller de l'avant, nous devons arrêter de traiter nos adversaires comme nos ennemis. Ils ne sont pas nos ennemis. Ils sont des Américains. »

Joe Biden suggère qu'il a un mandat du peuple lorsqu'il dit qu'« ils veulent que nous coopérions dans son intérêt, et c'est ce choix que je vais faire. Je vais demander au Congrès, aux démocrates comme aux républicains, de faire ce choix avec moi. » Il ajoute : « Nous sommes les États-Unis d'Amérique. Il n'y a jamais rien eu, jamais rien eu, que nous n'avons pas été capables d'accomplir quand nous l'avons fait ensemble. »

L'accent est mis sur le fait que pour maintenir leur position en tant que superpuissance et « nation indispensable », les États-Unis doivent demeurer unis.

Ce ne sont pas les gens de ce pays qui se décrivent comme des ennemis et qui refusent de coopérer. Au contraire, la prise de position dans le pays de tout faire pour s'aider les uns les autres face à la COVID-19 et de fournir les soins malgré le manque de protection, les plus de 20 millions de personnes qui ensemble revendiquent l'égalité et la justice et la fin des morts aux mains de la police sur une base raciste et les millions d'autres qui les appuient, les millions qui se sont dressés contre la séparation des enfants de leurs parents à la frontière, tout cela montre la lutte unie du peuple pour une direction différente du pays. Tandis que plusieurs se réjouissent de la défaite de Donald Trump, la plupart, comme les infirmières et les enseignants, sont aussi engagés dans la poursuite de la lutte pour les droits. Leurs efforts unis visent à donner une nouvelle direction à la politique et à l'économie, une direction qui favorise les intérêts du peuple en plaçant leurs droits au coeur de tout.

Voice of Revolution est une publication de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis.

(Photos : A. Cole, Popular Mobilization Portland, California Nurses Assn)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 73 - 16 novembre 2020

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