Le dysfonctionnement des institutions existantes est clair


Les manifestations se poursuivent à Détroit, Michigan, le 8 novembre 2020.

Les élections américaines ont révélé au monde entier à quel point les institutions dites démocratiques aux États-Unis ne peuvent régler les conflits au sein de la classe dirigeante ou donner l'apparence d'une élection légitime qui confère le consentement des gouvernés.

Le conflit électoral entre les gouvernants continue de se dérouler sur plusieurs fronts. Donald Trump persiste à dire qu'il a gagné et que des votes illégaux sont comptés. Joe Biden procède comme président élu. Certains soutiennent les nombreuses poursuites judiciaires intentées par Donald Trump dans plusieurs États, tout en l'invitant à concéder sa défaite. Le Wall Street Journal est représentatif de cette position : « Si Joe Biden dispose de 270 voix du Collège électoral à la fin du dépouillement et des poursuites, le président Trump aura une décision à prendre. Nous espérons que dans ce cas, il concédera gracieusement sa défaite. »

Le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell, a déclaré que Donald Trump a le droit, comme d'autres, d'utiliser les poursuites judiciaires pour contester les résultats. En même temps, les responsables électoraux républicains locaux, en Géorgie par exemple, ont défendu leur travail et ont déclaré que le décompte des voix était valable. Des positions similaires sont prises par les responsables locaux et des États dans tous les États où il y a actuellement des recours judiciaires. Il s'agit notamment de la Géorgie, de la Pennsylvanie, du Michigan, de l'Arizona et du Nevada. D'autres républicains ont demandé à Donald Trump de cesser les poursuites et ont déclaré qu'il est peu probable qu'elles changent le résultat. Les poursuivre mine « les fondations des institutions » du pays, disent-ils. C'est une préoccupation majeure pour la classe dirigeante dans son ensemble, car cela sape son autorité à gouverner et à utiliser la force contre le peuple, qui est déjà largement remise en question.


Manifestations à Philadelphie, Pennsylvanie, le 7 novembre 2020.

Douze poursuites ont été rejetées au niveau local ou des États. D'autres sont en cours, comme en Pennsylvanie et au Michigan, dans lesquelles il est demandé aux tribunaux de bloquer la certification du vote en raison d'irrégularités contraires à la loi électorale de l'État. D'autres poursuites sont encore en préparation. Les avocats s'inquiètent du fait que ces affaires visent à discréditer le vote, plutôt qu'à garantir un décompte précis des voix. La possibilité d'une intervention de la Cour suprême reste toujours présente, ce qui ne ferait que discréditer davantage l'élection.

Ce qui est évident pour tous, c'est que les querelles entre les factions des riches qui luttent pour le pouvoir de la présidence n'ont pas été résolues et il y a peu d'espoir qu'elles le seront. Bien que Joe Biden ait été déclaré vainqueur par les médias monopolisés, il est clair qu'il ne bénéficie pas d'un large soutien. Selon plusieurs rapports, environ la moitié des votes pour lui n'était pas des votes pour Joe Biden, mais des votes contre Donald Trump. C'est la défaite de Donald Trump que beaucoup célèbrent.

Dans certains des États où les résultats sont contestés actuellement, environ 40 000 personnes qui ont voté ont choisi de ne pas voter pour le président. En Géorgie, Joe Biden est en tête avec 10 502 voix; en Arizona avec 16 985 voix, au Nevada avec 34 283 voix. On estime également à 80 millions le nombre d'électeurs qui n'ont pas voté. Ce nombre atteindrait les 100 millions si l'on tient compte des personnes qui ont été empêchées de voter, comme les prisonniers et les immigrants. Il y a également la suppression du vote faite en utilisant les diverses exigences pour s'inscrire, la fermeture des bureaux de vote, des heures insuffisantes, etc. Tout cela tend à prouver que le vote pour Joe Biden ne représente qu'une petite partie de l'électorat, environ 25 %. De plus, sur ce nombre, seulement 12 % environ ont véritablement voté pour lui et non contre Donald Trump.

Ainsi, l'accent mis sur le fait que Joe Biden obtienne le plus grand nombre de voix cache la fraude des élections de la prétendue « nation indispensable » du monde. Selon Joe Biden, « le peuple de cette nation a parlé. Ils nous ont offert une victoire claire ». Cela sert également à dissimuler le fait que les votes pour des candidats que le peuple n'a pas choisis et qui ne le représentent pas ne reflètent en rien ses préoccupations et ses intérêts. Il est clair que les votes exprimés ne confèrent pas un « mandat » pour continuer la politique d'économie de guerre et le gouvernement de guerre des États-Unis que la classe dirigeante exige de chaque président.

La nouvelle direction que le peuple des États-Unis exige pour son pays est d'avoir une économie de paix et un gouvernement antiguerre. Les résultats des élections révèlent en fait que le processus électoral et le choix de Joe Biden par la classe dirigeante n'ont en rien détourné le large mouvement du peuple pour la justice, l'égalité et l'affirmation des droits de tous et de toutes.


La lutte pour les droits se poursuit à Washington, le 8 novembre 2020.

(Photos : A. Azikiwe, Phily We Rise, CPD Action.)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 73 - 16 novembre 2020

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