Prêter attention aux élections aux États-Unis


Le 20 juillet 2020. Grève en appui à Black Lives à Seattle, Washington, dans le cadre de la Journée nationale d'actions tenue à l'échelle du pays.

S'il n'y avait pas les reportages de la presse du Parti, y compris les reportages de Voice of Revolution de l'Organisation marxiste-léniniste des États-Unis et d'autres organisations combattantes aux États-Unis, et les informations que les gens peuvent glaner sur les médias sociaux sur le mouvement de résistance aux États-Unis, on pourrait tomber dans le piège du désespoir que les médias dépeignent comme une situation sans issue et chaotique, des États-Unis divisés entre les « progressistes » qui ont voté pour Biden et les « réactionnaires » qui ont voté pour Trump. Selon cette interprétation, ce sont les objectifs et les manoeuvres de l'élite dirigeante qui comptent et le peuple n'est qu'une masse votante.

Les deux Amériques en conflit, comme l'a souligné Kathleen Chandler dans le LML du 1er novembre, sont la vision du peuple versus la vision des dirigeants. Les experts ne savent plus où donner de la tête et se demandent pourquoi quatre ans de Trump n'ont pas abouti à un vote écrasant pour Biden. Ce qui est frappant, c'est la conscience de la classe ouvrière et du peuple des États-Unis que les problèmes auxquels ils sont confrontés ne seront pas résolus par les élections, mais sur la base de la lutte qui est menée présentement.

La classe ouvrière des États-Unis n'est pas passive et désintéressée, ce que les médias voudraient nous faire croire, comme le montrent les nombreuses actions des travailleurs organisés et non organisés au cours des derniers mois, qui abordent les questions de violence et de répression policières dans le cadre de la résistance menée par la communauté afro-américaine, qui mettent de l'avant les revendications des travailleurs de la santé, des enseignants et des autres travailleurs de première ligne pour une protection adéquate pour eux-mêmes, ceux qu'ils servent et le public face à la pandémie de la COVID-19, et qui traitent de l'élection actuelle.

La résolution des 70 000 membres du Conseil du travail de Rochester qui appelle à une grève générale si Trump ne respecte pas le résultat de l'élection, qui mentionnait également la qualité diminuée des institutions existantes, et l'intention du conseil que sa position déclenche une conversation nationale est un reflet de la conscience croissante de la classe ouvrière que ce sont les travailleurs, et non les « dirigeants » et les « autorités », qui assument leur responsabilité sociale, en tant que travailleurs et en tant qu'électeurs. Les actions de juin dernier des travailleurs de 30 ports aux États-Unis en solidarité avec Black Lives Matter, les débrayages le 20 juillet de travailleurs dans les établissements de restauration rapide, les centres de soins de longue durée, les entreprises d'autopartage, les fermes, les aéroports et les autres endroits de travail, ainsi que les milliers d'autres qui ont quitté leur emploi pendant 8 minutes et 46 secondes pour se souvenir de George Floyd et d'autres tués par la police, ainsi que l'organisation continue des infirmières et des enseignants pour exiger des mesures pour se protéger, eux et les patients et étudiants de la COVID-19 montrent à tous de quoi est faite la classe ouvrière des États-Unis.

Au lendemain des élections de 2016 aux États-Unis, les médias et les politiciens des principaux partis cartellisés aux États-Unis et leurs homologues au Canada ont « analysé » que la classe ouvrière des États-Unis était divisée entre ceux qui ont appuyé le Parti républicain et Trump, d'une part, et ceux qui ont appuyé les démocrates et Hilary Clinton, d'autre part. Quatre ans plus tard, dans les reportages sur les premiers résultats de l'élection présidentielle de 2020, le même non-sens rejaillit. Cela montre que les médias et les politiciens des partis cartellisés n'ont qu'un seul objectif en tête : garder la classe ouvrière et le peuple des États-Unis, du Canada et du monde, privés de leurs droits et hors de l'équation. Ce que l'élite dirigeante craint plus que tout, c'est la participation des travailleurs, des jeunes, des membres des communautés minoritaires nationales, des Afro-Américains et des personnes de tous horizons qui sont descendus dans la rue depuis mai pour exiger la fin de la violence policière, pour les droits pour tous, y compris, surtout, le droit du peuple à participer à la prise de décisions qui touchent sa vie. C'est dans ce combat pour le Nouveau que réside l'avenir.

(Photos : SEIU, California Nurses Assn)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 70 - 7 novembre 2020

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