L'égalité, le vote et le dépouillement des votes
Les différentes règles de vote et de
dépouillement des votes aux États-Unis,
différentes dans chaque État, associées à
une intervention possible de la Cour suprême, font que l'ensemble
du processus électoral est entaché d'anarchie et
d'arbitraire. Cela inclut le fait qu'un grand nombre d'électeurs
admissibles ne sont pas inscrits et ne peuvent
donc pas voter. Cette situation est en général due
à différents obstacles qui empêchent leur
inscription, en particulier pour les Afro-Américains et les
étudiants. Environ 3 millions de prisonniers ne peuvent pas
voter. De nombreux immigrants qui vivent aux
États-Unis depuis des décennies et qui sont partie
intégrante de la classe
ouvrière ont été privés de leur
citoyenneté et ne peuvent pas voter.
La
population en âge de voter (18 ans et plus) est estimée
actuellement à 257 605 088 personnes tandis que
les personnes considérées comme ayant le droit de vote
sont au nombre de 239 247 182, soit une
différence d'environ 18 000 000 (estimations de
Elections Project). Le taux
de participation de cette année est estimé
à 159 000 000, soit environ 66 %. Si
l'on considère le nombre estimé d'électeurs
éligibles, cela signifie qu'environ 80 000 000 ne
sont pas dénombrés, soit plus que
les 74 500 000 votes que Joe Biden a reçus
jusqu'à présent. En prenant
la population en âge de voter, ce nombre est plus proche
de 100 000 000 personnes exclues. Bien qu'on a
souligné à grand bruit que
le taux de participation cette année a été plus
élevé que d'habitude, ce qui est le cas, cela masque le
victoire de Biden telle que projetée maintenant repose sur les
votes d'environ 28 % de la population en âge de voter.
Alors que la plupart des autres pays ont un système dans
lequel le gouvernement fédéral est responsable de
l'inscription sur les listes électorales de toutes les personnes
admissibles, ce n'est pas le cas des États-Unis. De nombreux
pays exigent également que le gagnant obtienne 50 % des
votes admissibles. Ce n'est pas le cas aux
États-Unis. Certains pays prévoient également un
moyen de compter les votes de ceux qui rejettent les candidats, comme
le dépôt d'un bulletin de vote «
annulé ». Ce n'est pas le cas aux États-Unis.
Une ligne « aucun des candidats susmentionnés »
sur le bulletin de vote dans chaque État aurait probablement
permis d'obtenir une
majorité réelle lors de cette élection, car
beaucoup de gens ne voulaient pas voter pour l'un ou l'autre des
candidats. Le taux de participation ne représente pas vraiment
un soutien aux candidats, il est le reflet des aspirations du peuple
d'avoir son mot à dire dans la gouvernance – une volonté
qui continuera à s'exprimer et à être
décisive dans les
développements futurs, à mesure que le vaste mouvement
pour les droits continue de progresser.
L'élimination arbitraire des votes
Aux nombreux mécanismes que le système obsolète des États-Unis utilise pour rendre le vote plus
difficile s'ajoute le fait que le comptage ou non d'un vote est
également arbitraire, car il y a peu de normes établies.
Il n'y a pas d'égalité entre les membres du corps
politique et certainement pas d'égalité dans le scrutin
proprement dit et le dépouillement
des voix. Ainsi, bien qu'il semble que Joe Biden veuille que les votes
soient comptés et que Donald Trump veut faire arrêter le
décompte des votes, la réalité est qu'aucune des
deux campagnes ne s'est préoccupée du fait que, compte
tenu du nombre beaucoup plus important de bulletins de vote par la
poste lors de cette élection, un nombre plus
important de votes a probablement été rejeté pour
des raisons arbitraires. Comme le soulignent les différents
recours en justice intentés pour remédier à cette
situation, le manque de normes « oblige les fonctionnaires
électoraux à prendre des décisions subjectives,
arbitraires et sans normes quant au comptage du vote d'un
électeur ».
Par exemple avant l'élection, tant au Michigan qu'en
Pennsylvanie, des groupes de personnes concernées par
l'exclusion des votes par la poste ont intenté des poursuites
pour exiger une norme uniforme pour les accepter. Ces États et
d'autres exigent généralement que l'électeur
signe l'enveloppe prévue pour le vote par la poste et que cette
signature soit ensuite vérifiée par les fonctionnaires
électoraux, habituellement avec la carte d'électeur.
Cependant, il n'existe pas de norme pour dire que les signatures ne
correspondent pas ni de formation des fonctionnaires pour faire des
comparaisons. Les bulletins de vote peuvent également être
rejetés parce que la personne a oublié de signer
l'enveloppe. Ou, dans certains États, elle n'a pas fait signer
un témoin, comme cela est exigé. Ou que l'enveloppe n'a
pas été reçue à temps. Et dans nombreux
États, ces électeurs n'ont aucun recours pour obtenir
réparation ou même être notifiés.
Au Michigan, le recours judiciaire dit que l'absence de
normes
uniformes concernant les signatures permettait aux responsables
électoraux de tout l'État d'utiliser des critères
arbitraires et divergents. Le secrétaire d'État de
l'État a publié des directives qui n'ont pas
éliminé la pratique de la vérification des
signatures, mais ont instauré une
norme sur tout le territoire de l'État visant à
réduire les rejets infondés. Celles-ci incluaient que
si la signature comprend des « aspects
compensatoires », le bulletin de vote doit
être considéré comme valide et que c'est seulement
si la signature diffère « par des aspects multiples,
significatifs et évidents » que le bulletin de vote
doit être rejeté. Les directives ont
également renforcé l'obligation des
fonctionnaires électoraux d'informer les électeurs des
bulletins rejetés et d'établir des procédures de
correction. Mais elles n'exigeaient pas que ces recours soient
suffisamment rapides pour l'élection concernée.
De la même façon, en Pennsylvanie, le recours dit que
l'État n'avait pas exigé de formation pour
déchiffrer l'écriture ni fourni de normes ou de lignes
directrices qui aideraient les fonctionnaires électoraux dans
leur analyse des signatures. Là encore, le secrétaire
d'État a publié des directives interdisant à tous
les comités électoraux des comtés
de l'État de rejeter les bulletins de vote d'électeurs absents ou les bulletins de vote
par la poste « sur la seule base de l'analyse des
signatures ». La Cour suprême de l'État a
confirmé ces directives et déclaré que « les
comités électoraux des comtés ne peuvent rejeter
les bulletins de vote d'électeurs absents et les bulletins de vote par la poste sur la base d'une
comparaison des signatures
effectuée par les fonctionnaires ou les employés des
comtés, ou à la suite de contestations par des tiers
fondées sur l'analyse et la comparaison des
signatures ».
Il est possible que Donald Trump conteste ces deux décisions.
Dans de nombreux autres États, des poursuites ont
également été intentées pour contester
l'absence d'avis et de recours rapide afin que les électeurs
puissent corriger les problèmes et continuer à faire
compter leur vote. Il s'agit notamment des poursuites dans le Maine, le
New Jersey, la Caroline du Nord, le Kentucky, la Louisiane, l'Arizona
et
le Dakota du Nord.
Ces batailles sont autant d'indications que les électeurs
veulent une participation juste et équitable, qui n'existe pas,
tandis que les candidats agissent de manière
intéressée en cherchant ce qui répond le mieux
à leurs propres intérêts. Ils ne demandent pas non
plus, ou n'ont pas demandé, les réformes minimales
nécessaires pour garantir que
toutes les personnes éligibles puissent voter et que des normes
d'égalité pour le vote et la candidature soient
établies. Le peuple réclame cela et
bien plus encore, notamment un système dans lequel ce sont les
citoyens qui décident qui seront les candidats, de l'ordre du
jour, un processus public unifié qui permet un vote
informé et où le peuple
est investi du pouvoir de gouverner et de décider.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 70 - 7 novembre 2020
Lien de l'article:
L'égalité, le vote et le dépouillement des votes
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