L'élection présidentielle contestée aux États-Unis
L'anarchie et la violence règnent
- Kathleen Chandler -
Le 4 novembre 2020. Détroit au Michigan
Le 7 novembre, les médias
monopolisés ont finalement déclaré Joe Biden
vainqueur des élections présidentielles aux
États-Unis. Mais le conflit est loin d'être
terminé. Comme anticipé, personne n'avait
été
déclaré vainqueur dans un premier temps. Même
maintenant, la rivalité au sein des factions
dominantes est si intense – avec un potentiel de conflit violent ouvert –
qu'il est clair que
l'élection n'a rien réglé, alors que d'autres
conflits continuent d'éclater. Cela est devenu
évident dès que Joe Biden a été
déclaré vainqueur. Les agences de presse ont
annoncé que Joe
Biden a remporté la Pennsylvanie et le Nevada, ce qui lui donne
290 votes du Collège
électoral contre 214 à Donald Trump, alors qu'il en faut
270 pour remporter l'élection. Les
résultats de la Géorgie, de la Caroline du Nord et de
l'Alaska n'ont pas encore été
annoncés.
Joe Biden doit prononcer un discours de victoire dans la soirée du 7 novembre.
Donald Trump a répondu comme cela était prévisible en refusant de concéder la victoire et en
disant que
l'élection est loin d'être terminée. Le 7 novembre,
il a dit : « La victoire de Joe
Biden n'a été certifiée dans aucun État,
encore moins dans les États très contestés qui se
dirigent vers des recomptages automatiques, ou des États
où notre campagne a des poursuites
judiciaires valables et légitimes qui peuvent décider du
vainqueur final ». Cela fait écho à ses
déclarations du soir de l'élection : « Tous les
États récemment revendiqués par Biden seront
légalement contestés par nous pour fraude
électorale et fraude électorale d'État »,
avait-il
dit.
La campagne Trump intente de nombreuses poursuites en Pennsylvanie, en Géorgie et au
Nevada et demande un recomptage dans le Wisconsin – des États où le décompte des voix est
serré. Comme l'a répété Donald Trump le 7 novembre, « À partir de lundi [9 novembre],
notre campagne commencera à poursuivre notre affaire devant les tribunaux pour s'assurer
que les lois électorales soient pleinement respectées et que le vainqueur légitime siège. »
Tout indique que d'autres poursuites pourraient être engagées dans d'autres États, notamment
au Michigan et au Wisconsin où, comme en Pennsylvanie, les bulletins de vote par la poste
sont acceptés après le jour du scrutin.
Il semblerait que les factions des cercles dirigeants qui soutiennent
Joe Biden souhaitent
toujours obtenir une victoire décisive afin d'assurer plus
facilement une « transition
pacifique ». Joe Biden l'a indiqué déjà et a
déclaré : « Maintenant que la campagne
électorale
est terminée, il est temps de mettre la colère et les
discours antagonistes derrière nous et de
nous rassembler en tant que nation. » Il dit également
posséder un mandat du peuple : « Je
suis honoré et touché par la confiance que le peuple des
États-Unis a placée en moi et dans la
vice-présidente élue, Kamala Harris. »
Le fait est que le vote pour Joe Biden représente moins de 25 % de la population en âge de
voter et, de plus, environ 80 000 000 d'électeurs admissibles – plus que les 75 000 000 de
votes pour Joe Biden – ont exprimé leur opinion en ne votant pas du tout.
En général, la certification des votes par les
États ne se termine pas avant la fin du mois de
novembre. Pour cette raison, les grands électeurs du
Collège électoral de chaque État ne se
réunissent pas pour la certification des votes avant le 14
décembre. Les poursuites doivent
être réglées d'ici là. Sinon, les
États pourraient envoyer deux résultats au
Congrès, puis la
Chambre des représentants décidera. Tout cela confirme
que l'élection reste contestée et que
la menace d'une plus grande violence contre le peuple n'est pas
écartée. La Garde nationale est
déjà déployée dans plusieurs États,
dont l'Oregon, le Wisconsin, le Kentucky, le Tennessee et
le Texas, et la présence policière a été
considérablement renforcée à New York, Washington
et Chicago.
Malgré les efforts des campagnes des républicains et des
démocrates et des médias
monopolisés pour que tout le monde se concentre sur les
résultats des élections, la résistance
continue dans de nombreuses villes et d'autres manifestations sont
annoncées, ce qui montre
bien que l'élection n'a pas fait taire ou arrêté
les revendications du peuple d'égalité, de justice
et de responsabilité. Partout, les gens font savoir clairement
que ces questions seront réglées
par le peuple et son combat pour les droits de tous et de toutes.
L'injustice et l'arbitraire de
l'élection, notamment le comptage des votes et la suppression
des votes, n'ont fait qu'affirmer
davantage la nécessité d'un nouveau système
électoral. Les conflits en cours ne font rien pour
répondre à cette nécessité et
résoudre les problèmes.
Cela montre aussi, plus profondément que jamais, la nécessité du renouveau démocratique des
institutions des États-Unis à tous les niveaux, des arrangements constitutionnels et des définitions
des droits.
L'une des caractéristiques de cette élection a
été l'incapacité des cercles dirigeants à
prédire le
résultat. Leurs sondages interminables se sont encore une fois
trompés. Les oligarques refusent
de voir que dans les conditions d'anarchie et de désinformation
massive, les sondages ne
reflètent pas les positions et les revendications du peuple. Ils
ne reflètent pas la colère
générale contre l'ensemble du système politique et
la volonté du peuple d'avoir un processus
décisionnel qui favorise ses intérêts. Ce serait en
partie à cause de cette cécité qu'ils
choisiraient Joe Biden, un vieil homme blanc de l'establishment, comme
porte-étendard. Les
oligarques préfèrent exposer leur exhaustion plutôt
que de reconnaître que la nouvelle
direction que le peuple réclame se développe. Le choix de
Kamala Harris, ancienne
procureure générale de la Californie, n'y change rien.
Joe Biden, comme Hillary Clinton en 2016, comptait également sur les Afro-Américains et les
jeunes pour lui donner une victoire plus décisive. De toute évidence, le vieux calcul des
démocrates selon lequel les Afro-Américains voteront en grand nombre pour eux ne
s'applique plus, ce qui est également vrai pour les jeunes. La conscience que les démocrates,
y compris Joe Biden, ont joué un rôle majeur dans l'incarcération de masse raciste, la
militarisation de la police, les attaques racistes organisées par l'État et le génocide, est
répandue. Tout comme la conviction que le renforcement de la résistance organisée est la voie
vers l'avant. Et la théorie promue que tous les travailleurs blancs soutiennent Donald Trump a
été détruite en partie par le vote dans le Wisconsin, où ils sont la majorité.
Les gens votent, ou ne votent pas, pour différentes raisons,
mais ce n'est pas le vote qui
reflète leurs positions et leurs opinions
générales sur la manière de résoudre les
problèmes
auxquels fait face la société. C'est ce qui ressort du
soutien écrasant aux nombreuses
manifestations et grèves organisées pour défendre
les droits et du fait que de nombreuses
autres sont prévues maintenant après les élections.
Ce
que les cercles dirigeants ne reconnaissent pas, c'est que leurs
méthodes habituelles de
prévision, notamment les sondages et différentes vieilles
méthodes de calcul, sont tout aussi
obsolètes que leur processus électoral. Les gens
rejettent la désinformation des campagnes, qui
vise à déformer la forme que prend le corps politique,
à éliminer sa cohésion, à le fracturer et
à le briser plutôt que de l'unir dans la résolution
des problèmes de l'heure. Ils luttent au
contraire pour donner au pays une nouvelle direction, notamment un
processus électoral où le
public est informé, où ses préoccupations et ses
solutions sont à l'ordre du jour, dans lequel il
sélectionne ses propres candidats et qui est structuré
pour garantir l'égalité des membres du
corps politique.
Le peuple reste également vigilant face à d'éventuelles nouvelles violences provoquées par le
gouvernement. Compte tenu de l'intense rivalité parmi les factions dominantes pour s'emparer
de la présidence et du fait que Trump refuse toujours de concéder, et du grand nombre de
policiers et de membres de la Garde nationale à certains endroits, la menace demeure.
Et le danger d'utiliser des milices racistes armées contre le peuple afin de justifier
l'intervention des forces armées et les arrestations et détentions massives est toujours là.
Les syndicats et des centaines d'organisations sont prêts
à manifester et à défendre les droits.
De nombreuses manifestations ont eu lieu les 6 et 7 novembre et
plusieurs autres doivent se
tenir la semaine prochaine et en décembre. Beaucoup sont
également en colère et prêts à agir,
y compris en déclenchant des grèves, si la Cour
suprême intervient. Avec la résistance
organisée qui se poursuit depuis le mois de mai, les gens sont
prêts à rejeter l'utilisation des
forces armées et des forces fédérales contre le
peuple et à faire avancer la lutte pour l'égalité,
la justice et la responsabilité.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 70 - 7 novembre 2020
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L'élection présidentielle contestée aux États-Unis: L'anarchie et la violence règnent - Kathleen Chandler
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