De la presse du Parti sur la
signification de l'élection
présidentielle américaine de 2016
La fin du «business as usual»
Des étudiants du secondaire de Berkeley, en
Californie, débraient pour protester contre
l'élection de Trump le 9 novembre 2016.
L'article qui suit a été publié dans LML
du 12 novembre 2016 au lendemain de
l'élection présidentielle qui a porté Donald
Trump à la présidence des États-Unis. Il permet
de voir ce que le Parti avait prédit.
Le Parti communiste du Canada
(marxiste-léniniste) considère que l'élection de
Donald Trump à la présidence des États-Unis
le 8 novembre signifie que la nouvelle
administration américaine représentera l'exercice
du pouvoir des oligopoles par les pouvoirs
policiers sans limites. Cette élection a plongé
les peuples des États-Unis et du monde dans une
situation encore plus dangereuse qu'avant.
Le 5 novembre, à
quelques jours de l'élection, le PCC(M-L)
écrivait :
« ...la campagne a révélé à quel point l'État et
le système de gouvernance américains opèrent par
la corruption et la coercition et à quel point le
peuple est privé de pouvoir politique ». Il
notait que l'effort pour priver le peuple du
pouvoir est « l'autre aspect très important du
pouvoir d'État entre les mains de l'oligarchie
financière. L'élite impérialiste dominante
parvient à priver le peuple du pouvoir en le
privant d'une conception du monde, d'une façon de
voir l'ensemble des problèmes posés pour qu'on
puisse calmement les démêler et leur trouver des
solutions. »
La même chose vaut pour ce qui est de l'analyse
des résultats de l'élection. Tout est fait pour «
priver le peuple d'une conception du monde, d'une
façon de voir l'ensemble des problèmes posés pour
qu'on puisse calmement les démêler et leur trouver
des solutions ».
Quels sont les verdicts de cette élection selon
l'élite impérialiste dominante ? Pour le camp
Clinton, le verdict est que c'est l'apocalypse
annoncée et que les valeurs et la vision d'Hillary
Clinton sont la seule chose qui nous sépare de
l'apocalypse, comme elle l'a dit durant la
campagne. Le camp Trump, lui, prétend avoir créé
un « mouvement » anti-establishment qui veut
s'attaquer aux problèmes de l'économie et «
arrêter de perdre notre temps ». Les deux
camps s'entendent pour dire que maintenant que
l'élection est terminée, tous doivent se rallier
au devoir de la Constitution, celui d'assurer une
transition en douce et d'unir l'Amérique.
Clinton ne concède rien pendant que Trump
entreprend de « redonner à l'Amérique sa gloire
perdue »
Mise à part la
présidence, Hillary Clinton n'a rien concédé dans
son discours de concession, pas même sa défaite.
Bien qu'elle n'ait pas réussi à unir l'Amérique
derrière sa vision et ses valeurs, elle a dit
qu'elle continuera de défendre cette vision
et ces valeurs et a appelé ses partisans à le
faire aussi. C'est la vision qui utilise
l'agression et la guerre comme tactique de
négociation, qui blâme la Chine pour le déclin de
l'économie américaine et qui fait de la Russie
l'ennemi principal des États-Unis. Elle est captée
dans cette expression utilisée durant l'élection,
que les États-Unis sont « la nation
indispensable », qui laisse entendre que
toutes les autres ne le sont pas. Cette vision a
également été exprimée par Hillary Clinton
en 2008 lorsqu'elle a dit que les États-Unis
pouvaient « effacer l'Iran de la carte » et
en 2011 lorsqu'elle a accueilli la nouvelle
de l'assassinat du leader libyen Mouammar Kadhafi
en disant : « Nous sommes venus, nous avons
vu, il est mort. »
Dans son discours de victoire, Donald Trump a
pris le soin de mentionner que plusieurs généraux
l'ont appuyé, comme l'ont fait aussi la National
Rifle Association, Rudolph Giuliani, qui était
maire de New York lors des attentats du 11
septembre 2011, et d'autres comme lui qui
sont en faveur des pouvoirs policiers déchaînés
que Trump considère nécessaires pour « redonner à
l'Amérique sa gloire perdue ». Les principaux
arguments de sa campagne étaient que le système
américain est brisé ou truqué, que la position des
États-Unis dans le monde a été affaiblie et que
seulement un président avec une personnalité forte
comme lui peut remettre l'Amérique dans le droit
chemin. Sa stratégie est d'être « engagé » et
que tout est dans l'art de conclure un accord. Le
soir de la victoire, il a dit : « J'ai passé
ma vie dans le monde des affaires et j'ai remarqué
trop de projets et de gens au potentiel inexploité
partout sur la planète » et « c'est ce que je
m'engage à faire pour notre pays ».
Il faut blâmer l'État et non le peuple pour le
racisme, le sexisme et la conception du monde
anti-classe ouvrière
Après l'élection, la section des médias et des
experts, commentateurs et célébrités qui se
prétendent progressistes et civilisés a fait
l'étalage de stéréotypes racistes, sexistes et
antiouvriers, qu'elle attribue à Trump. Selon
elle, les États-Unis sont divisés entre les gens
instruits et les gens non instruits et c'est « la
classe ouvrière blanche » qui est à blâmer
pour la défaite de Clinton. Dans le stéréotype
propagé, la classe ouvrière américaine est en gros
constituée de tous ceux qui n'ont pas de diplôme
collégial et la « classe ouvrière
blanche » raciste, sexiste,
suprémaciste, xénophobe, arriérée, non instruite
et non civilisée. Les êtres humains sont des
catégories de choses et non des personnes dans ce
stéréotype.
Tout est fait pour
cacher que c'est l'État américain qui est
antiouvrier, sexiste, raciste et anti-immigrant,
et profondément anticommuniste, et c'est la raison
pour laquelle on blâme la classe ouvrière pour la
défaite de Clinton.
Pendant ce temps, les individus et les
organisations suprémacistes qui agissent
spontanément ou à l'instigation de l'État, toutes
sortes d'individus déséquilibrés ou psychopathes,
ont le feu vert pour déverser leur haine
personnelle et exorciser leurs cauchemars
psychopathiques. C'est autorisé par le discours
grossier et incendiaire de style télé-réalité qu'a
tenu Donald Trump durant la campagne électorale et
par la promotion incessante qu'en ont faite les
médias américains, et sans moindre mesure par le
camp Clinton. Le camp Clinton a dépensé deux fois
plus d'argent que le camp Trump pour répandre
cette image parmi l'électorat américain. Et ce
sont les médias et l'entourage de Clinton qui
usent maintenant de tous les épithètes pour
présenter les travailleurs américains qui ont voté
pour Trump comme des fanatiques et des ignorants
qui foulent aux pieds les droits des citoyens et
résidents des États-Unis.
Il ne convient pas à ceux qui consacrent toutes
leurs énergies à combattre pour les droits de tous
et toutes de se laisser prendre par cette
propagande officielle qui traite les gens comme
des catégories de choses et sur cette base divise
le corps politique.
Soutenons la classe ouvrière et le peuple
américains dans leurs efforts pour s'investir du
pouvoir et défendre les droits de tous et toutes
Le PCC(M-L) dénonce
les attaques lancées contre différentes sections
de la population américaine depuis l'élection,
tant les attaques spontanées que celles instiguées
par un État rongé par la crise qui vient de se
donner un feu vert pour gouverner par les pouvoirs
policiers non entravés. Les pouvoirs policiers ne
reconnaissent pas les membres du corps politique
qui constituent la société civile et un
gouvernement des lois. Ils ne reconnaissent pas
les droits qui reviennent à tous les membres du
corps politique, sans parler des droits qui
appartiennent à tous et toutes du fait qu'ils sont
des êtres humains. Les pouvoirs policiers ne
reconnaissent que des catégories de «
choses » à punir de différentes manières.
Dans les différents scénarios qu'on peut voir
depuis quelque temps, tous les Américains
appartiennent à des catégories : «
voyous », « contestataires », « faiseurs
de trouble », « ennemis étrangers », «
noirs », « Latinos », «
Hispaniques », « musulmans », «
terroristes », « détraqués » et autres
catégories qui servent à les déshumaniser et à les
laisser en proie aux abus.
Le PCC(M-L) profite de l'occasion pour exprimer
sa sympathie avec celles et ceux qui, aux
États-Unis, sont la cible d'attaques racistes,
antiouvrières et anti-peuple et qui mènent une
résistance courageuse en disant au monde entier
que ce n'est pas leur démocratie, que Trump n'est
pas leur président et que les attaques lancées ne
sont « pas en mon nom ».
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 68 - 1er novembre 2020
Lien de l'article:
De la presse du Parti sur la
signification de l'élection: La fin du «business as usual»
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