De grandes revendications en faveur d'une nouvelle direction de l'économie et des affaires politiques
Le 29 octobre 2020. Les infirmières à
l'hôpital Good Samaritan à Los Angeles tiennent
une vigile pour les travailleurs de la santé qui
sont morts de la COVID-19.
Alors que le jour des élections approche, les
gens sont bombardés de sondages et de rapports de
toutes sortes quant à savoir qui pourrait gagner
la course présidentielle. Les campagnes et les
médias font partie d'un effort pour faire
dérailler le mouvement de masse en cours et le
détourner de son objectif de changements qui
favorisent le peuple. Cependant, l'ampleur et la
détermination de la résistance sont telles que les
jeunes et les travailleurs gardent l'initiative et
poursuivent leur lutte contre le racisme du
gouvernement et ses échecs face à la COVID-19 et
pour l'égalité, la justice et la responsabilité.
C'est évident dans les diverses actions.
Les infirmières, par exemple, à l'initiative du
Syndicat national des infirmières unies (NNU), se
sont jointes aux organisateurs communautaires pour
organiser du 26 octobre au 1er novembre des
vigiles dans tout le pays. Elles ont pleuré les
plus de 2 000 travailleurs de la santé morts de la
COVID-19, tout en prenant la position de se battre
pour les vivants. Les noms des 2 000 morts, dont
232 infirmières, ont été compilés par les
infirmières elles-mêmes. Alors que les forces
armées tiennent un registre de ses morts et de ses
blessés, le gouvernement ne fera pas de même pour
les travailleurs de la santé et tous les autres
travailleurs de première ligne qui ont assumé leur
responsabilité sociale en défiant la maladie et la
mort.
Les travailleurs de la santé sont restés en
première ligne malgré le manque d'équipement de
protection individuelle (ÉPI) et malgré le fait
que le gouvernement n'a cessé de les attaquer pour
avoir défendu leurs droits. Dans leurs vigiles ils
ont pris la position que tous les élus et les
grands employeurs des hôpitaux doivent être tenus
responsables de leurs échecs. Ils ont souligné que
les Afro-Américains, les Latinos et les Philippins
sont touchés de manière disproportionnée, avec un
taux d'infection et de mortalité considérablement
plus élevé. Ils exigent que l'économie soit
adaptée pour répondre aux besoins de tous les
travailleurs en matière de conditions de travail
sécuritaires, y compris des ÉPI, du personnel, des
tests et des désinfectants en nombre suffisant et
un congé de maladie payé de 14 jours durant une
mise en quarantaine.
Les infirmières
demandent au gouvernement fédéral d'utiliser la Loi
sur la production de défense pour accroître
considérablement la production de tous les ÉPI
dont les travailleurs et le public ont plus
largement besoin. La loi est généralement utilisée
à des fins de guerre. Les infirmières demandent
plutôt que la loi soit utilisée pour assurer une
production qui répond aux besoins du peuple. Elles
demandent également à l'Administration de la
sécurité et de la santé au travail (OSHA)
d'établir une norme de sécurité nationale dans les
conditions de la pandémie que tous les endroits de
travail privés et publics doivent respecter.
L'OSHA a jusqu'à présent déclaré que les
réglementations déjà en place étaient suffisantes.
En demandant des comptes au gouvernement fédéral
et à tous les élus, les travailleurs de la santé
manifestent également leur désir d'une nouvelle
direction politique, où les agences
gouvernementales et les fonctionnaires sont
responsables du bien-être de la population, et non
des monopoles et de leurs intérêts privés.
Un certain nombre de syndicats ont intenté le 8
octobre une poursuite devant les tribunaux contre
le gouvernement fédéral qui va dans le même sens.
Les syndicats concernés sont le Syndicat uni du
transport (ATU), le Syndicat des travailleurs du
transport (TWU), l'American Federation of Labour
et le Congress of Industrial Organization
(AFL-CIO), la Fédération des enseignants et
enseignantes des États-Unis (AFT), le Syndicat
international des employés des services (SEIU),
les Communications Workers of America (CWA) et les
Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce
(TUAC). Les syndicats représentent collectivement
plus de 15 millions de travailleurs des industries
de première ligne qui ont subi des milliers de
décès et des centaines de milliers de cas de maladie
causés par la COVID-19, dont beaucoup sont dus à
un nombre insuffisant d'ÉPI.
La poursuite appelle le secrétaire à la Santé et
aux Services sociaux Alex Azar et le secrétaire à
la Sécurité intérieure Chad Wolf à agir
immédiatement pour assurer la production et la
distribution des ÉPI. Les deux agences n'ont pas
répondu à une pétition d'août de ces mêmes
organisations, ainsi que d'autres, qui exigeaient
une action urgente. Les travailleurs des
entrepôts, de la transformation de la viande et
des conserveries ont également organisé des
débrayages et d'autres actions pour exiger le
respect de leur droit à la santé et à la sécurité.
Les travailleurs
des postes et les enseignants se sont mobilisés
pour obtenir des conditions sécuritaires. Cela a
fait partie intégrante des manifestations Black
Lives Matter et de la lutte contre la
privatisation du service postal et des écoles
publiques. Les enseignants se mobilisent pour
défendre l'éducation en tant que droit et service
public, et les travailleurs des postes pour que le
service postal soit élargi en tant que service
public. Cette volonté reflète une reconnaissance
générale de ce qui est public et du concept de
bien public, ce que la direction actuelle de
l'économie et de la politique est en train
d'éliminer. Avec les fermetures qu'entraînent la
COVID-19 et l'apprentissage à distance, de
nombreux enseignants, élèves et parents envisagent
de réorganiser l'éducation, d'une manière qui
favorise tout le monde afin que le contrôle et la
prise de décision soient entre leurs mains.
Depuis le mois de mai, le mouvement qui persiste
contre les morts aux mains de la police et la
violence raciste policière et pour l'égalité, la
justice et la reddition de comptes s'est poursuivi
sans relâche. Plus de 20 millions de personnes de
tous horizons y ont participé directement. Le
contrôle des services de police et, plus
généralement, une nouvelle direction pour ce qui
constitue la sûreté et la sécurité dans les villes
et au sein des collectivités, est au centre des
revendications partout au pays.
Le peuple se bat pour s'investir du pouvoir de
décider sur ces questions. Il réclame une économie
axée sur l'élimination de la pauvreté et des
politiques qui garantissent les droits au
logement, aux soins de santé et à des moyens de
subsistance – reconnus
comme importants pour la protection et la
sécurité. Ils veulent le contrôle des budgets, qui
fournissent invariablement beaucoup plus de fonds
au maintien de l'ordre, à la violence et au
racisme, qu'aux services sociaux et à la
satisfaction des besoins du peuple. Et peut-être
plus important encore, étant donné que les actions
du peuple ont persisté et que la violence et le
manque de responsabilité du gouvernement ont
également persisté, des discussions sont en cours
sur les arrangements politiques existants, sur le
fait que la Constitution et la fraude électorale
ne servent pas les intérêts du peuple et bloquent
le développement d'une société qui le fait.
Diverses organisations, dont Veterans for Peace,
appellent à une économie de paix, exigent la fin
du financement massif du Pentagone et de la
militarisation de la vie. Les anciens combattants
ont fait partie intégrante du mouvement contre le
racisme et la violence du gouvernement, notamment
en s'organisant pour protéger les jeunes de la
police. Le lien entre les guerres et l'agression à
l'étranger des États-Unis, et la violence de
l'État contre le peuple à l'intérieur du pays est
établi depuis longtemps. Les gens demandent la fin
de toutes les violences par l'État, au pays et à
l'étranger, et pour des résolutions politiques non
violentes aux problèmes sociaux. Cela inclut la
demande d'un gouvernement antiguerre et d'une
économie de paix.
(Photos : California Nurses
Assn, American Postal Workers Union)
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 68 - 1er novembre 2020
Lien de l'article:
De grandes revendications en faveur d'une nouvelle direction de l'économie et des affaires politiques
Site Web: www.pccml.ca
Courriel: redaction@cpcml.ca
|