Les opérations occultes et de dissimulation approuvées par l'État
- Anna Di Carlo -
Une attaque policière contre une manifestation
dirigée par des activistes du PCC(M-L)
devant l'hôtel Royal York à Toronto, le 3 mars
1971. Les manifestants appuient le peuple
québécois et s'opposent aux attaques lancées
contre lui par le gouvernement du premier
ministre Pierre Elliott Trudeau.
Il y a plusieurs comptes rendus officiels et
reportages des médias sur les crimes commis par la
Gendarmerie royale du Canada (GRC) contre les
Canadiens, les Québécois et les peuples
autochtones. Certains de ces crimes n'ont
jamais été documentés; d'autres sont rapportés
comme des aberrations inacceptables ou
nécessaires malgré les violations des droits. Dans
l'ensemble, on dit que ces crimes appartiennent au
passé ou même qu'ils ont contribué à renforcer
notre démocratie. Le Service canadien du
renseignement de sécurité (SCRS) qui a été créé en
1984 avait pour mandat de recueillir des
renseignements mais sans pouvoir d'intervention,
et ainsi nous devrions croire que le temps des
activités illégales de la GRC est terminé. Il
n'est évidemment pas vrai qu'après 1984 les
services de sécurité ont cessé de violer les
droits du peuple. Cela inclut la
dissimulation de leur implication dans la
catastrophe d'Air India de 1985. Depuis le
11 septembre, toutes les excuses ont été données
pour violer les droits en toute impunité. Le
projet de loi C-51, la Loi antiterroriste de
2015, étend les pouvoirs du SCRS pour lui
permettre de mener des activités qui ressemblent à
celles de la GRC avant 1984.
Cet article revoit de manière succincte le
récit officiel de ce qui s'est passé et ce que le
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a
dit à ce sujet à l'époque. Cet examen vise
à résumer cette expérience afin que les gens
puissent se donner un guide à l'action qui serve
le présent et ouvre la voie à un avenir brillant
et en sécurité.
Selon le récit officiel, la GRC a mené des
activités illégales dans le cadre de son travail
de protection de la « sécurité nationale » du
Canada jusqu'en 1977, puis tout cela a été assaini
au cours de la période 1978-1984, dont
l'aboutissement a été la séparation des services
de renseignement des services de police de la GRC,
comme l'avait recommandé la Commission d'enquête
concernant certaines activités de la GRC (la
Commission McDonald). La période de 1977 à 1981 a
été la période d'enquête sur les méfaits de la
GRC, tandis que celle de 1981 à 1984 a été la
période de réorganisation des forces de sécurité.
Le nouveau régime a été mis en place en novembre
1984 avec la création du Comité de surveillance
des activités de renseignements de sécurité.
Les événements qui ont conduit à la création
de la Commission McDonald
Le 26 juillet 1974, Robert Samson, gendarme de
la GRC, membre de l'escouade antiterroriste
conjointe du Québec et du Service de sécurité de
la GRC, est blessé par l'explosion d'une bombe
devant la résidence du président de la compagnie
Steinberg, M. Melvyn Dobrin, à Ville de
Mont-Royal. En interrogatoire, l'agent Samson dit
qu'il s'était rendu à cet endroit pour y
rencontrer un informateur et qu'il avait été
blessé par l'explosion d'un colis suspect qu'il
avait ramassé. La GRC dément officiellement tout
lien avec l'activité de Samson et le rapporte à la
police de Montréal. Le Commissaire des incendies
du Québec qui interroge Samson ne croit pas sa
version des faits et Robert Samson est accusé
d'avoir placé une bombe. Au cours de son procès,
qui a lieu en 1976, Samson fait des révélations
sur ce qu'il appelle l'opération Bricole. En
échange de l'immunité, il explique que l'opération
Bricole est le nom du cambriolage des locaux de
Montréal de l'Agence de presse libre du Québec
(APLQ) dont le but est « de prendre des documents
qui étaient les dossiers des membres plus
militants, ainsi que des documents pertinents ».
Il explique que l'APLQ « avait toujours eu une
assez grande liste de militants de gauche du
Québec ». Encore aujourd'hui, ce que Samson était
en train de faire à Ville de Mont-Royal le 26
juillet 1974 reste un mystère.
Peu de temps après la fin du procès de Samson,
le solliciteur général du Canada de l'époque,
Warren Allmand, déclare à la Chambre des communes
que la perquisition de l'APLQ était un cas isolé
et l'oeuvre de la police provinciale du Québec ou
de la police de Montréal avec le soutien de la
GRC.
À la même période, en juin 1977, le gouvernement
du Québec, un gouvernement du Parti Québécois,
décide d'ouvrir sa propre enquête sur les
activités de la police et crée la Commission
d'enquête sur des opérations policières en
territoire québécois (aussi connue sous le nom de
la Commission Keable). À chaque étape de son
travail, la Commission se heurte à la résistance
et à l'obstruction de la GRC et du gouvernement
fédéral qui conteste sa compétence à faire enquête
sur un organisme fédéral et soutient que c'est une
atteinte aux prérogatives du gouvernement fédéral.
Finalement, le gouvernement Trudeau obtient un
jugement de la Cour suprême qui déclare l'enquête
inconstitutionnelle, même si un grand nombre des
sales opérations dont il est question étaient
dirigées contre le peuple du Québec. On accuse la
Commission Keable d'enfreindre la Loi sur les secrets
officiels. Le solliciteur général Francis
Fox, qui a succédé à Allmand, refuse de remettre
les documents exigés en invoquant le « privilège
absolu » accordé au solliciteur général en vertu
de la Loi sur les Cours fédérales du Canada,
un privilège à l'abri de toute procédure d'appel.
Toutefois, la Commission Keable réunit assez de
preuves pour établir que la GRC s'est livrée à un
certain nombre d'activités illégales dans le cadre
de ses opérations de surveillance après la crise
d'octobre de 1970, notamment :
- le cambriolage à l'APLQ
- l'incendie criminel, en 1971, d'une grange, La
Ferme du Québec Libre, dans les Cantons-de-l'Est,
où devait se tenir une rencontre entre des membres
du Front de Libération du Québec (FLQ) et des
Black Panthers américains.
- l'émission de 13 faux communiqués du FLQ en
1971, rédigés dans le cadre de la mise sur pied
d'une fausse cellule du FLQ, la cellule André
Ouimet. La fausse cellule revendiquera un attentat
à la bombe incendiaire à la compagnie Brinks de
Montréal en janvier de la même année. Le but de
ces communiqués était de donner l'impression que
le FLQ était encore actif après la crise d'octobre
de 1970. Ces communiqués contenaient des menaces
de mort contre le ministre de la Justice, Jérôme
Choquette, et revendiquaient la responsabilité
d'attentats à la bombe incendiaire qui n'ont
jamais eu lieu. Sur la base de ces communiqués,
les médias, en particulier le Journal de
Montréal, ont publié des articles avec des
titres comme « Le FLQ n'est pas mort » et « A-t-on
sous-estimé la force du FLQ ? ». Le FLQ qui, en
réalité, avait été démantelé au cours de la crise
d'octobre, était maintenant présenté comme une
organisation puissante avec de nombreuses cellules
dont les actions fréquentes « représentent une
menace active pour la sécurité de la personne et
les libertés civiles au Québec ». La Commission
Keable a consacré un chapitre entier au rôle des
médias.
- Le vol de dynamite, dans la nuit du 26 au 27
avril 1972, à la poudrière de la Richelieu
Explosives de Rougemont, par le gendarme Rick
Daigle ainsi que par les caporaux Bernard Dubuc et
Normand Chamberland.
- L'enlèvement le 7 juin 1972 d'André Chamard,
stagiaire dans une étude de droit qui assure la
défense d'accusés du FLQ. Les agents de la GRC
essaient de le recruter comme indicateur en le
faisant chanter pour une affaire de drogue, en le
maltraitant et en proférant des menaces de mort.
- le vol de listes de membres du Parti Québécois
en janvier 1973, au cours de l'opération Ham lors
du cambriolage de l'entreprise Messageries
Dynamiques Inc. Soixante-six agents de la GRC ont
participé à cette opération.
L'agent de la GRC Donald Cobb, l'inspecteur Jean
Coutellier de la Sûreté du Québec et l'inspecteur
Roger Cormier de la police de Montréal sont
poursuivis pour avoir autorisé une perquisition
sans mandat, la perquisition illégale des locaux
de l'APLQ. Lorsqu'ils comparaissent en mai 1977,
ils plaident tous les trois coupables aux
accusations portées contre eux, ainsi il n'y a pas
de divulgation de la preuve au cours d'audiences
publiques. Leur avocat plaide qu'ils sont des
citoyens remarquables qui ont fait une erreur de
jugement momentanée en ne demandant pas de mandat,
mais que cela a été fait dans les meilleures
intentions, pour défendre la sécurité nationale.
En juin 1977, le juge les libère
inconditionnellement et ils sont retournés au
service actif.
Le 6 juillet 1977, à la Chambre des communes, le
solliciteur général, Francis Fox, reconnaît que «
l'affaire de I'APLQ n'est pas un acte isolé ou
exceptionnel » et annonce une commission
d'enquête.
Les audiences de la Commission McDonald
Les audiences de la Commission McDonald
commencent le 18 octobre 1977. En tout, il y a 169
audiences, dont 144 à huis clos. Le témoignage de
149 personnes est entendu au sujet des activités
de la GRC et de la connaissance qu'avaient les
ministres et les hauts fonctionnaires des
activités illégales de la GRC.
Les principales questions traitées par la
commission sont :
- l'opération Bricole – l'affaire
de l'APLQ;
- l'opération Ham – l'enlèvement de
bandes d'ordinateurs contenant des données sur
les membres du Parti québécois, la reproduction
de ces bandes;
- les entrées subreptices;
- les tentatives de recrutement de sources
humaines;
- la vérification du courrier;
- l'incendie d'une grange;
- la subtilisation de dynamite;
- l'accès à l'information en la possession du
ministère du Revenu national, la Commission
d'assurance-chômage et d'autres ministères du
gouvernement;
- l'opération Checkmate – les
contre-mesures et les tactiques perturbatrices;
- divers sujets ayant trait à la
responsabilité de la GRC au gouvernement;
- la relation entre le Service de sécurité et
ses sources humaines.
La Commission promet sous réserve « des
restrictions qui nous sont imposées par notre
mandat quant aux questions liées à la sécurité
nationale, l'intérêt du public et l'intérêt de la
vie privée des personnes » de rendre publics les
témoignages entendus « autant que possible ».
Cinquante-deux volumes des transcriptions des
témoignages entendus lors des audiences à huis
clos sont publiés sous forme de 45 volumes de
documents expurgés. Certains de ces volumes sont
maintenant aux Archives nationales et ne peuvent
être consultés qu'avec une autorisation du SCRS.
Une fois autorisés, les documents peuvent être
consultés. Beaucoup, sinon la plupart, des preuves
se rapportant à cette période jusqu'à 1988 ont été
détruites. Le volume relatif aux actes illégaux
commis contre le PCC(M-L) n'a jamais été publié.
La destruction des dossiers Checkmate par la
GRC
Lors des audiences de la Commission McDonald en
novembre 1979 et février 1980, il est révélé que
le Service de sécurité de la GRC a détruit des
dossiers, en particulier ceux de l'opération
Checkmate. Ce service a détruit les dossiers
contenant des informations sur des opérations
réelles et d'autres opérations qui n'étaient que «
de simples projets ».
Selon les informations fournies à la Commission,
le Service de sécurité a détruit ces dossiers
après les avoir soumis à deux revues internes, la
première, la Phase un, en 1974 et 1975, et la
deuxième en 1977. Les dossiers Checkmate
comprenaient environ 25 volumes en tout.
La Commission est informée que le directeur
général adjoint (Opérations) du Service de
sécurité de la GRC Howard Draper, le sergent
d'état-major Ron Yaworski et le surintendant
principal Gustav Begalki, responsable des
opérations « D » – le
Service d'antisubversion qui a supervisé
l'opération Checkmate
– ont recommandé la destruction des
dossiers. On lit dans le rapport de la Commission
que « dès novembre 1974, il [Yaworski] croyait
qu'un grand nombre des opérations Checkmate
avaient été menées 'à tort'. Il en était venu à
cette conclusion en grande partie parce qu'il
avait de plus en plus conscience des critiques
croissantes que suscitaient aux États-Unis les
programmes comparables exécutés par le FBI. »
La Commission explique : « Puisqu'il y avait eu
peu de temps auparavant des fuites de documents
gouvernementaux, M. Yaworski craignait beaucoup
que ne soient divulgués ce qu'il considérait comme
des renseignements 'très délicats et très
explosifs" et qu'ainsi l'ensemble du Service de
sécurité ne soit mis dans l'embarras ». Il voulait
« faire baisser le risque de divulgation de
l'opération Checkmate ».
La Commission note que les policiers impliqués
dans la destruction des dossiers avaient examiné «
la nature potentiellement 'très explosive' du peu
de matériel qui était encore dans les dossiers
». Elle déclare qu'aucune explication n'a été
donnée sur ce que voulait dire « très explosive »
ou s'il s'agissait de « problèmes liés à des
activités illégales ». Aucune liste du matériel
détruit n'a été conservée.
Begalki a dit que les dossiers avaient été
détruits à cause de la « réduction progressive »
de l'opération. Selon la Commission, M. Begalki «
a ajouté que les ennuis que la divulgation du
contenu de ces dossiers aurait pu causer au
Service de sécurité n'ont pas joué 'séparément'
sur sa décision d'en ordonner la destruction. Il a
expliqué plus tard que là n'était pas la raison,
qu'il ne savait pas ce que contenaient les
dossiers ou si des actes illégaux y étaient
décrits. Il a maintenu que leur valeur nulle du
point de vue du renseignement est le critère dont
il a tenu compte pour autoriser leur destruction
et qu'il s'attendait de voir le sergent
d'état-major Pethick l'appliquer en
dépouillant les dossiers. »
Les personnes qui ont participé à la destruction
des dossiers, comme le sergent d'état-major
Pethick, ont dit à la Commission qu'ils n'avaient
que de vagues souvenirs des dossiers.
M. Pethic « dit se souvenir vaguement tout au
plus d'avoir révisé un dossier sur un particulier
et de n'avoir retenu que trois documents : (1) un
tableau des finances soit du Parti communiste du
Canada, soit d'une organisation crypto-communiste,
(2) une description de l'abandon par un
particulier d'une organisation soupçonnée d'être
crypto-communiste et (3) un document provenant
d'un organisme autre que le Service de sécurité ».
La Commission conclut : « À notre avis, si on
analyse bien l'explication donnée par M. Yaworski
concernant la recommandation de 1974 de détruire
les dossiers Checkmate, elle n'équivaut à rien de
moins que l'intention de réduire la possibilité
que le gouvernement du Canada apprenne l'existence
d'actes qu'il en était lui-même venu à juger
répréhensibles. MM. Yaworski et Draper ont passé
outre délibérément aux critères habituels de
destruction des dossiers.
« Nous ne pouvons pas faire abstraction du fait
que plus de trois ans auparavant, soit le 30 juin
1971, une note de service rédigée par M. Yaworski
(mais signée par le sergent Pethic) précisait
que 'les mesures de restriction tentées ou
envisagées' pourraient bien être 'd'une nature
tellement délicate qu'il ne faille pas les
consigner par écrit'. Selon M. Yaworski, lorsqu'il
a écrit 'délicate' il ne voulait pas dire
'illégale', mais plutôt que le Service de sécurité
utilisait des informations qui risquaient de
mettre en danger la source qui les avait fournies,
et que le Service de sécurité prenait lui-même des
mesures, plutôt que de faire part des
renseignements qu'il possédait à un autre secteur
gouvernemental.
« Cette explication ne nous a pas convaincus et
nous croyons que, dans la note de service pour la
signature du sergent Pethic, M. Yaworski,
voulait dire qu'on était prêt à recourir à des
moyens de dissuasion, illégaux au besoin, pour
parvenir, comme il le dit dans la note de service,
à une 'façon plus agressive et positive'
d'exécuter des opérations destinées à entraver,
contrecarrer ou saper les groupes cibles. »
Aucune accusation n'a été portée pour cette
destruction délibérée des preuves des crimes
commis contre le peuple du Canada et du Québec.
Pendant un certain temps, Ron Yaworski a été un «
consultant en sécurité » qui, plus tard, en 2002,
a témoigné devant une commission du Sénat comme
témoin expert à une audience à huis clos qui
examinait les questions budgétaires reliées à la
sécurité. (Le poste de directeur adjoint des
opérations du SCRS est occupé par un Jeff
Yaworski. LML n'a pas pu établir s'il y a
un lien de parenté.)
À part la destruction des dossiers liés à la
période allant de 1974 à 1977, dans la période
transitoire où le Service de sécurité de la GRC
est devenu le SCRS, une des questions qui se
posaient était comment disposer des dossiers
accumulés depuis plus de 50 années d'activités
subversives. Un universitaire ayant enquêté sur le
sort réservé aux dossiers écrit : « Le service de
sécurité, avec l'autorisation du gouvernement
fédéral, a détruit 208 481 de ces dossiers entre
juillet 1983 et mai 1984. Lorsque la nouvelle
agence d'espionnage a vu le jour, la décision a
été prise de transférer certains des dossiers aux
Archives nationales du Canada. En 1987, le SCRS a
mis sur pied la Sous-section des exigences des
Archives nationales afin d'examiner les dossiers
en consultation avec des archivistes. Sur près de
500 000 dossiers, 440 000 ont été détruits. 29 000
dossiers sont allés aux archives tandis que 28 000
ont été retenus par le SCRS parce qu'ils étaient
toujours pertinents. Le facteur embarras a joué
dans au moins un dossier au moment de leur examen.
Après avoir examiné une compilation de dossiers
liés à l'Université McGill, un employé du SCRS est
arrivé à la conclusion qu'il fallait à tout prix
détruire ce dossier puisque le nouveau service
d'espionnage du Canada devait « se défaire d'un
dossier qui avait été spécifiquement ouvert pour
espionner une université (effacé). Le fait de
conserver un tel dossier ne peut que nous attirer
des problèmes ».
Les délibérations du PCC(M-L) sur la Commission
McDonald et la création du SCRS
Le 19 février 1975, le Parti communiste du
Canada (marxiste-léniniste) a tenu un point de
presse à Toronto pour répudier une nouvelle
sensationnaliste publiée par le Toronto Star dans
laquelle on prétend qu'un agent du FBI du nom de
Joseph Burton avait infiltré le Parti et qu'il
avait recueilli des renseignements internes.
La présumée taupe avait supposément appris que «
Hardial Bains était sorti de l'ambassade de la
Corée du Nord à Paris avec 30 000 $ » alors qu'une
telle ambassade n'existait tout simplement pas.
Dans sa déclaration à l'époque, le Parti avait
dit : « Cette manoeuvre de la part de la presse
capitaliste était si malhabile qu'elle a révélé
l'objectif sinistre qui est de discréditer le
Parti en soulevant des doutes sur ses activités et
en remettant en doute son intégrité aux yeux du
peuple. »
Le fondateur et dirigeant du PCC(M-L)
Hardial Bains réfute les mensonges et les
calomnies dirigées contre le Parti, lors
d'une conférence de presse à Toronto le 19
février 1975.
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Il s'agissait de l'une des nombreuses activités
menées contre le PCC(M-L). Ce ne fut pas la
première opération sale menée contre le Parti par
le Service de sécurité de la GRC et c'était loin
d'être la dernière. Le temps viendra sans doute où
les peuples du Canada reconstruiront la vérité sur
les activités traîtres et sordides menées contre
eux au cours de cette période qui a supposément
été examinée et élucidée. La plus grande fraude de
toutes, cependant, est qu'avec le SCRS était né
une « nouvelle » agence civile pour s'occuper du
renseignement de sécurité nationale. En réalité,
le SCRS a recruté les agents du Service de
sécurité de la GRC qui désiraient passer au SCRS.
On dit que plusieurs d'entre eux ont même conservé
leur bureau et que la nouvelle agence d'espionnage
était composée avant tout d'anciens du Service de
sécurité de la GRC.
Dans la période de transition vers le SCRS, le
12 août 1984, le bureau du PCC(M-L) en
Colombie-Britannique ainsi que les entreprises
avoisinantes ont été complètement ravagés par un
incendie, causant des dommages de l'ordre de 3
millions de dollarsr. C'est comme si le SCRS
voulait envoyer un message que rien n'allait
changer. Un citoyen américain âgé de 22 ans du nom
de Rolland Degroot a été arrêté en lien avec
l'incendie, mais la police et les médias ont
refusé d'enquêter adéquatement et personne n'a été
accusé et aucune compensation n'a été versée. Dans
les jours et les semaines qui ont précédé la
destruction du bureau du Parti en
Colombie-Britannique, plusieurs autres attaques
ont été perpétrées, non seulement en
Colombie-Britannique, mais aussi à Montréal.
Rolland Degroot, un néonazi autoproclamé, n'a
jamais été accusé par la police ni traduit en
justice. Cette attaque faisait partie de
l'offensive raciste de l'État contre le peuple en
Colombie-Britannique et à l'échelle du pays pour
terroriser les immigrants et les forcer à cesser
de se battre pour leurs droits. L'État a mis sur
pied des organisations nazies et suprémacistes
blanches et les a utilisées pour commettre des
attaques racistes. Il a essayé de blâmer le peuple
pour ce racisme, comme il le fait aujourd'hui en
accusant les Québécois d'être islamophobes ou en
disant que les Canadiens exigent que les musulmans
soient « modérés » et jurent loyauté à ce qu'on
appelle les valeurs canadiennes. Toute cette
propagande a servi à justifier l'intervention de
l'État contre le peuple au Canada et en Inde et
elle est utilisée dans le même but aujourd'hui au
pays et à l'étranger.
Manifestation et rassemblement à l'occasion de
la fondation du Front du peuple
à Vancouver le 22 novembre 1980
Dans la période où ces attaques étaient
perpétrées, le PCC(M-L) et son dirigeant Hardial
Bains ont avancé le slogan « Blâmons l'État et non
le peuple pour les attaques racistes et la
violence fasciste », et ont appelé le peuple à
s'organiser pour se défendre lui-même puisque de
toute évidence la police n'allait pas le défendre.
Le Comité de défense indien a été fondé en 1975 et
le Front du peuple contre la violence raciste et
fasciste en novembre 1980. Les deux organisations
ont développé leur travail sous la direction du
Parti et de Hardial Bains. Cela a donné une forme
organisée au travail qui était fait depuis le
début de l'année 1973 pour unir dans l'action les
gens de tous milieux et aux expériences diverses
contre la violence raciste et fasciste et
s'assurer qu'elle ne s'enracine pas au Canada.
Des centaines de milliers de Canadiens ont bâti
ensemble une opposition de masse à la violence
raciste et fasciste, et notamment au Livre vert
raciste sur l'immigration présenté par le
gouvernement libéral en 1975, une lutte qui elle
aussi a été dirigée par le Parti. Le Livre vert
divisait les Canadiens entre « blancs » et «
personnes de couleurs aux traits nouveaux et
distinctifs » et enchâssait la catégorie «
Autochtone » pour faire en sorte que toutes les
nations autochtones soient mises dans un même
paquet sur une base raciste. À la suite du Livre
vert, alors que dans la conscience canadienne
s'incrustait l'idée que le racisme était organisé
par l'État, l'Ontario a présenté le Rapport Pitman
(du nom de son auteur Walter Pitman) qui affirmait
qu'il n'y a aucune preuve de l'existence d'un
racisme organisé par l'État et que les Canadiens
sont « tous un petit peu racistes ». Toute cette
période a exposé que l'État était à l'origine de
la violence raciste et fasciste. Elle a confirmé
la véracité de ce que le PCC(M-L) disait. Face à
cela, l'État a tout mis en oeuvre pour isoler le
PCC(M-L) et a notamment organisé les attaques
d'agents de police contre lui au sein du mouvement
populaire et a accusé le Parti de fomenter la
violence alors qu'il ne faisait que se défendre
contre ces attaques. Le PCC(M-L) a eu gain de
cause en cour où la preuve a été faite que le
Parti était celui qui était victime des assauts et
qu'il n'avait agressé personne même en se
défendant contre les assauts.
Le PCC(M-L) organise des manifestations, des
piquetages et des réunions partout au Canada en
1975 pour mobiliser l'opposition au Livre vert sur
l'immigration du gouvernement fédéral qui vise à
diviser la population canadienne sur une base
raciste. Ci-dessus de haut en bas : Vancouver,
Ottawa et Kitchener-Waterloo.
Plus tard, l'État canadien a intensifié son
utilisation du terrorisme d'État contre le peuple.
Entre autres, il a concocté la théorie de l'«
intégrisme » et de l'« extrémisme » sikhs pour
justifier les attaques de l'État contre ceux qui
luttaient contre l'injustice au Canada et en Inde,
s'opposaient au régime d'Indira Gandhi, et surtout
contre la nation du Pendjab qui revendiquait son
indépendance de l'Inde. Des attaques criminelles
ont aussi été lancées contre le peuple du
Cachemire et les autres nations et peuples tribaux
en Inde qui luttaient pour leur émancipation de
l'exploitation et de l'oppression brutales des
industriels et des propriétaires fonciers et de
leur État.
C'est dans ces conditions que se produisit
l'attentat à la bombe d'Air India. Malgré les
tentatives faites pour blâmer les « extrémistes
sikhs », rien n'a pu cacher le rôle des agences
d'espionnage dans la création de ces « extrémistes
» et la fabrication de ce complot.
Dans ces conditions, des milliers de Pendjabis
ont été massacrés au Pendjab, alors que les « lois
antiterroristes » et les opérations occultes
étaient utilisées pour réprimer l'opposition.
Finalement, c'est dans ce contexte d'anarchie et
de violence en Inde que se produisit en 1984
l'Opération Blue Star au cours de laquelle le
Temple d'Or d'Amritsar, au Pendjab, le temple le
plus sacré des sikhs, a été attaqué par l'armée
indienne et un grand nombre de personnes ont été
tuées. Cela ouvrit toutes grandes les portes de
l'intervention de l'État dans les affaires
religieuses où celui-ci dicte au peuple sa
conscience, ce qu'il peut et ne peut pas faire et
son mode de vie. Les actes individuels de
terrorisme et les assassinats ciblés devinrent la
méthode privilégiée pour exclure le peuple des
affaires politiques. Indira Gandhi et son fils
Rajiv Gandhi tombèrent eux aussi victimes de cette
politique.
C'est ainsi que l'État canadien a créé le
spectre de l'« intégrisme sikh ». Après les
attentats du 11 Septembre contre les tours
jumelles de New York et le Pentagone à Washington,
ce spectre a rendu un grand service au système
impérialiste d'États. L'« intégrisme sikh » a
servi de modèle à la CIA pour créer le spectre de
l'« intégrisme islamique » en tant qu'extrémisme
qui représente la plus grande menace pour la
société. Sur cette base, une fois de plus, c'est
le peuple qui est blâmé pour les attaques
terroristes tandis que le terrorisme d'État au nom
de la lutte au terrorisme devient la solution.
Tout ceci révèle le modus operandi de ces services
de renseignement et leur « stratégie de tension »
qui, en même temps, vise à faire en sorte que les
problèmes économiques, sociaux et autres ne
reçoivent pas de solutions politiques.
Pendant toute cette période, le PCC(M-L) a
démontré son caractère et son courage
révolutionnaires en unissant le peuple dans
l'action contre les attaques racistes et fascistes
de l'État.
La réponse du PCC(M-L) à l'incendie criminel
À la suite
de l'incendie criminel du Bureau provincial du
PCC(M-L) en Colombie-Britannique, le Parti a
convoqué un Plénum élargi du Comité central du
Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
les 20 et 21 août 1983 où a été présenté le
rapport intitulé « L'incendie criminel du Bureau
provincial du PCC(M-L) en Colombie-Britannique – un
geste insensé de violence individuelle ou un crime
inspiré par l'État contre le Parti et le peuple ?
» Le Parti a placé l'incendie criminel dans le
contexte de la longue série d'attaques sous
diverses formes perpétrées contre le Parti, ses
membres, ses sympathisants et ses locaux depuis
1970 jusqu'à cet incendie criminel.
Le rapport présenté au Comité central du Parti a
tiré la conclusion que l'incendie criminel et la
réponse de la police et des médias avaient comme
objectif de :
1) convaincre l'opinion publique que l'incendie
criminel n'avait pas grande importance et donc que
ces attaques contre le Parti étaient une chose
normale et acceptable;
2) créer de la confusion dans l'esprit du peuple
afin de sous-estimer et nier le danger de
fascisme;
3) créer l'opinion publique que c'est la victime
des attaques qui les provoque;
4) promouvoir la théorie anticommuniste en
banqueroute « des deux extrêmes » selon laquelle
les marxistes-léninistes et les fascistes se
combattent l'un l'autre tandis que le gouvernement
et les agences de l'État sont la voie modérée, qui
sont neutres et opposées aux deux extrêmes.
Dans ce contexte, le Plénum a analysé que les
mesures étaient en train d'être mises en place
pour renforcer l'appareil répressif de l'État
comme une composante de la fascisation de la vie,
de la répression des marxistes-léninistes et des
autres forces progressistes et pour « inciter à
des crimes de violence insensée » comme cet
incendie criminel en Colombie-Britannique.
Le rapport du Comité central a traité de la
question du Rapport de la Commission McDonald, et
montré la similitude entre l'incendie criminel au
Québec en 1974 et l'incendie de la librairie. Il a
déclaré : « Loin de condamner de tels crimes, la
Commission McDonald sur les méfaits de la GRC a
cherché à les justifier et à élaborer un cadre
légal pour les activités criminelles de la GRC
contre les luttes du peuple et les intérêts de la
nation, ainsi que pour les opérations au Canada
des services d'espionnage de l'impérialisme
américain, le FBI et la CIA et l'intervention
directe dans les affaires du Canada des plus
hautes instances du gouvernement américain.[...] »
Le rapport a souligné que le Service canadien du
renseignement de Sécurité « pourra légalement
mener toutes les activités de voyous que la GRC,
la CIA et le FBI ont menées illégalement par le
passé, et cela au nom de la défense de la
démocratie et des intérêts de la nation contre la
subversion ».
Le Comité central a posé la question : « Qui
sont les terroristes et qui provoque des actes de
violence politique au Canada ? » La réponse à
cette question se trouve dans le rapport de la
Commission McDonald.
Grande manifestation sur la colline du Parlement
en septembre 1974 en appui à la lutte des peuples
autochtones. Cette manifestation a été sauvagement
attaquée par la GRC. Par la suite, la bourgeoisie,
les autorités gouvernementales, les médias
monopolisés et les opportunistes ont accusé le
PCC(M-L) de provoquer la violence. En fait, le
PCC(M-L) a été un défenseur ardent de la juste
cause de la nation anishnabe et des Premières
Nations et un des principaux organisateurs de la
manifestation. Suivant une logique tordue, la
police et ses agents ont déclaré après leur échec
que parce que le PCC(M-L) avait organisé la
manifestation, il était responsable de cette
attaque violente. Tout a été fait pour lui
attribuer la responsabilité de la répression de
l'État. « Blâmer l'État et non le peuple pour la
violence raciste et fasciste » était le slogan
fidèle à la réalité à cette époque et l'est
toujours aujourd'hui.
« La Commission royale a carrément admis que
c'est la bourgeoisie, sa GRC et ses autres forces
policières et d'espionnage, ainsi que les bandes
fascistes, qui ont été la source d'actes de
terrorisme, d'incendie de granges, d'enlèvements,
de tortures et de chantage pour recruter des
espions et des indicateurs, de messages
téléphoniques enregistrés véhiculant la haine
raciste et fasciste, d'attaques violentes contre
les minorités nationales, contre les luttes
ouvrières, contre les forces démocratiques et
progressistes et les marxistes-léninistes, de
tentatives d'assassinats, etc. Le rapport de cette
commission révèle également que la police et les
autorités gouvernementales ont apporté leur pleine
collaboration aux services d'espionnage et aux
forces policières des États-Unis pour faire venir
au Canada des espions afin de saboter le PCC(M-L)
et la lutte des autochtones et d'autres groupes au
Canada. Cependant, il est significatif que
certaines sections du Rapport de la Commission
McDonald, notamment celle sur l'« opération
Checkmate », qui traitent spécifiquement des
attaques terroristes menées contre le Parti
communiste du Canada (marxiste-léniniste) et son
dirigeant, le camarade Hardial Bains, n'ont pas
été publiées. Ce mutisme aussi sert la tactique de
la bourgeoisie qui consiste à calomnier les
marxistes-léninistes en disant qu'ils sont la
source du crime et de la violence et en les
comparant aux fascistes et terroristes, tout en
gardant le silence quant à leurs vraies activités
et positions progressistes. »
« Le rapport de la Commission McDonald a
également servi à justifier la fascisation de
l'État et le renforcement de l'appareil de
répression, notamment la création d'un service
d'espionnage civil, le SCRS, prétextant que la
sécurité nationale exige la légalisation des
activités illégales, que les intérêts du Canada
sont inséparables de ceux de l'impérialisme
américain, que ceux qui luttent pour les droits
démocratiques du peuple et les intérêts de la
nation [...] sont les ennemis des intérêts du
peuple et de la nation et la source du danger qui
plane sur la paix, la sécurité et la démocratie au
Canada.
« Ainsi, dans son rapport, la Commission McDonald
déclare que les principales menaces à la sécurité
du Canada 'proviennent des activités clandestines
d'agents de puissances étrangères au Canada,
d'organisations terroristes et de groupes qui
travaillent activement à renverser le fondement de
la démocratie parlementaire'. »
Réunion en mars 1977 pour s'opposer à la
persécution politique des forces progressistes et
communistes, à la suite d'une descente de la
police au Centre ouvrier du PC(M-L) à
Kitchener-Waterloo le 23 février 1977
Le rapport du Comité central soulignait : « Dans
la catégorie de 'groupes qui travaillent
activement au renversement du fondement de la
démocratie parlementaire', la commission réunit
les marxistes-léninistes et les fascistes de sorte
à créer le maximum de confusion, puis déclare que
les fascistes sont inactifs et ne représentent
aucun danger ». Le rapport indiquait également que
ce n'est pas un hasard si la Commission ne précise
pas davantage la catégorie des « organisations
terroristes », puisqu'on ne manque pas de preuves
pour établir le fait que la GRC et d'autres forces
policières étaient derrière toutes les activités
terroristes dont on a accusé le FLQ et derrière
les actes terroristes de la Western Guard et les
autres groupes néonazis suprémacistes blancs. « La
Commission McDonald elle-même traite de certaines
de ces attaques, ainsi que du travail d'agents de
police américains au Canada, et elle cautionne ces
activités infâmes. »
Le rapport du Comité central soulignait que la
Commission McDonald reconnaissait le caractère
policier de l'État canadien et que « les activités
du PCC(M-L) ont fait l'objet d'une enquête
détaillée dans les années 1970. Son dirigeant a
fait l'objet à la fois de surveillance étroite et
de certaines des tactiques de sabotage menées dans
le cadre de l'opération Checkmate. La Commission
avoue aussi qu'il y a eu contre les membres et
sympathisants du Parti « un vaste harcèlement en
toute occasion », notamment des congédiements et
des expulsions du pays ainsi que des attentats à
la vie. Plusieurs de ces activités ont échoué
grâce à la vigilance du Parti, qui les a
condamnées et combattues au moment même où elles
étaient perpétrées ».
Le rapport avertissait que « la Commission
McDonald prétend qu'elle s'oppose à ces activités,
mais c'est seulement pour tromper les naïfs, pour
justifier ses propres agissements et la
fascisation de l'État et pour préparer d'autres
attaques. En réalité, elle avait la mission
d'attaquer directement les marxistes-léninistes
sous prétexte de défendre « la primauté du droit
». Pendant que la Commission McDonald écrivait ses
justifications de « la loi et l'ordre », les
attaques contre les marxistes-léninistes et les
autres forces progressistes se poursuivaient dans
tout le pays, et elles se poursuivent encore
aujourd'hui. Elles n'ont jamais cessé, ne fût-ce
qu'un instant. »
Le rapport concluait que la création du SCRS «
est un pas de plus vers la fascisation de l'État
dans le cadre de ce qu'on appelle le processus
parlementaire et par les 'moyens constitutionnels'
et constitue une réelle menace pour la vie et les
libertés du peuple ». Le rapport soulignait
notamment que le projet de loi accorderait
l'immunité aux agents des services de sécurité et
ferait la divulgation de leur identité un acte
criminel.
Le rapport identifiait également la prétendue
lutte au terrorisme comme « une arme de propagande
importante de tromperie idéologique et politique »
du peuple dans le but de détourner et de liquider
ses luttes.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 63 - 10 octobre 2020
Lien de l'article:
Les opérations occultes et de dissimulation approuvées par l'État - Anna Di Carlo
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