Le droit à l'autodétermination du Venezuela

Victoire juridique importante pour la restitution de l'or saisi par le gouvernement britannique


Manifestation à Londres, le 16 août 2020 pour exiger la restitution de l'or vénézuélien par le gouvernement britannique

Le 5 octobre, une cour d'appel de Londres a accordé au gouvernement vénézuélien d'en apeller d'une décision rendue enjuillet par la Haute Cour britannique qui « reconnaissait sans équivoque le chef de l'opposition Juan Guaido comme président du Venezuela ». La décision qui a été annulée empêchait dans les faits le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela d'accéder aux 31 tonnes de réserves d'or du pays, entreposées dans les coffres de la Banque d'Angleterre. L'intention du gouvernement vénézuélien est d'utiliser une partie des réserves actuellement évaluées à environ 1,8 milliard $US, à des fins humanitaires, en échangeant de l'or contre des fonds qui seront acheminés par le biais du Programme des Nations unies pour le développement afin d'importer de la nourriture, des médicaments et d'autres fournitures que le gouvernement ne peut pas obtenir directement à cause du blocus criminel des États-Unis.

La requête en appel a été initiée par la Banque centrale du Venezuela (BCV) contre ce qu'elle a appelé la décision « absurde » et « inhabituelle » de la Haute Cour britannique de rejeter son droit de rapatrier l'or du pays et de refuser au peuple vénézuélien l'accès aux moyens dont il a un besoin urgent pour lutter contre la pandémie de la COVID-19.

La perversité de l'opération juridico-politique du tribunal du gouvernement britannique est révélée dans les mémoires récemment publiés de l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Trump, John Bolton, qui a déclaré qu'en 2019, le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, avait exprimé son enthousiasme à l'idée de participer à la guerre économique américaine contre le Venezuela, offrant son aide « par exemple en gelant les dépôts d'or vénézuéliens entreposés à la Banque d'Angleterre. »

En 2018 et à nouveau en 2019, le gouvernement vénézuélien a demandé à la Banque d'Angleterre l'accès à son or à des fins humanitaires et a essuyé un refus les deux fois. La deuxième demande, faite après que les États-Unis, appuyés par le Canada et d'autres membres de leur groupe de Lima, ont poussé Juan Guaido à s'autoproclamer président, a été refusée pour le motif que la Grande-Bretagne reconnaissait l'imposteur et non Nicolas Maduro comme le chef légitime du pays. C'est en réponse à cette action fallacieuse et illégale des Britanniques que la BCV a lancé sa bataille juridique le 14 mai.

Dans sa décision du 5 octobre, la Cour d'appel demande au  gouvernement de Boris Johnson de clarifier qui exerce les pouvoirs de facto de chef d'État et de chef du gouvernement au Venezuela avant qu'une décision ne soit prise sur qui a le droit d'accéder aux réserves d'or du pays. Le tribunal a ordonné au tribunal de commerce britannique d'établir cela avant qu'une décision sur comment disposer des réserves ne soit prise.

La Banque centrale du Venezuela (BCV) a applaudi la décision de la cour d'appel, affirmant dans un communiqué du 5 octobre qu'elle faisait confiance à l'enquête de la cour qui confirmera son argument selon lequel si la Grande-Bretagne a peut-être reconnu Guaido comme chef de l'État en 2019, elle reconnaît en fait toujours Nicolas Maduro en tant que personne qui exerce ce rôle. La preuve en est que le gouvernement britannique n'a pas rompu les relations diplomatiques avec le gouvernement Maduro; les deux gouvernements continuent d'entretenir des relations consulaires régulières avec les ambassadeurs dans la capitale de l'autre. Selon l'équipe juridique vénézuélienne, la décision initiale ignorait « la réalité de la situation sur le terrain » dans laquelle le gouvernement Maduro est « en contrôle total du Venezuela et de ses institutions administratives ».

La BCV a déclaré qu'elle continuerait à prendre toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder ses « réserves internationales souveraines et le patrimoine sacré de la République, qui appartiennent au peuple du Venezuela ».

S'il est prématuré de déclarer victoire dans ce combat, gagner l'appel est une étape importante dans le démantèlement de la fraude impérialiste selon laquelle la marionnette américaine Guaido est reconnue comme le président « légitime » du Venezuela par les États-Unis et une poignée d'autres, dont la Grande-Bretagne et le Canada dans le rôle qui lui a été attribué en tant que chef de gang du cartel connu sous le nom de Groupe de Lima.

La semaine dernière, un autre coup a été porté à l'opération de changement de régime lorsque le nouvel ambassadeur au Venezuela de la Confédération suisse, Jurg Sprecher, a présenté ses lettres de créance au président Nicolas Maduro lors d'une cérémonie télévisée tenue au palais de Miraflores. La Suisse  avait été un des premiers pays à avoir reconnu le député Juan Guaido après qu'il se soit proclamé président le 23 janvier 2019.

(Sources : Venezuelanalysis, Andolu Agency, mppre.gov.ve. Photos : Radio Havana Cuba, Hands Off Venezuela)