Début de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies

75e anniversaire de l'adoption de la Charte de l'ONU


Une commémoration du 75e anniversaire de l'ONU le 21 septembre 2020.

La 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies s'est ouverte le 15 septembre. Le thème de cette année est: « L'avenir que nous voulons, l'ONU qu'il nous faut : réaffirmons notre attachement collectif au multilatéralisme ». Ce thème est censé guider toutes les activités de l'ONU et de ses organes, y compris le débat général de haut niveau qui a eu lieu du 22 a 29 septembre.

Cette année, l'ONU souligne son 75e anniversaire le 24 octobre, qui est célébrée comme la Journée des Nations unies depuis 1948. La Journée des Nations unies est l'anniversaire de l'entrée en vigueur, en 1945, de la Charte des Nations unies. Avec la ratification de ce document de fondation par la majorité de ses signataires, y compris les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, les Nations unies ont officiellement vu le jour.

La Charte des Nations unies est le traité de fondation des Nations unies. Elle a été signée par 50 des membres originaux de l'ONU à San Francisco le 26 juin 1945, six semaines après que l'Allemagne nazie ait capitulé à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. La Charte est entrée en vigueur le 24 octobre 1945, la date officielle de la formation de l'ONU, après avoir été ratifiée par les cinq membres permanents officiels du Conseil de sécurité – la République de Chine (remplacée par la République populaire de Chine le 25 octobre 1971), la France, l'Union des républiques socialistes soviétiques, le Royaume-Uni et les États-Unis – et la majorité des autres signataires. Tous les membres des Nations unies ont le devoir de défendre les 111 articles de la Charte de l'ONU. L'article 103 de la Charte de l'ONU stipule que les obligations envers les Nations unies priment sur toutes les autres obligations de traité.

Le préambule de la Charte nomme quatre principaux objectifs :

- à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances,

- à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites,

- à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international,

- à favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande.

L'article 1 de la Charte affirme clairement les quatre principaux buts et principes des Nations unies :

- maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ;

- développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde ;

- réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion ;

- être un centre où s'harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.

Enfin, les quatre premiers principes de l'ONU sont clairement affirmés au début de l'article 2 :

- l'Organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses membres.

- les membres de l'Organisation, afin d'assurer à tous la jouissance des droits et avantages résultant de leur qualité de membre, doivent remplir de bonne foi les obligations qu'ils ont assumées aux termes de la présente Charte.

- les membres de l'Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger.

- les membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations unies.

Bien qu'ils soutiennent en parole leur allégeance aux articles de la Charte de l'ONU, les impérialistes américains et leurs alliés ne ratent aucune occasion pour aller à l'encontre de la Charte dans les faits. Ils violent constamment la souveraineté nationale, continuent d'humilier d'autres pays ou de commettre des agressions ouvertes contre eux, et refusent de rendre des comptes pour leurs méfaits qui menacent l'humanité entière, ce qui met en lumière la nécessité de réformer et de renouveler l'ONU. À l'occasion du 75e anniversaire de la ratification de la Charte de l'ONU, il est important de souligner une fois de plus l'urgente nécessité pour l'ONU et ses instances d'enchâsser et de défendre l'égalité et la souveraineté de toutes les nations et pour toutes les nations grandes ou petites de défendre les normes et les lois régissant les relations internationales afin d'assurer la paix mondiale. Pour y arriver, plus que des mots vides, il faut des gestes concrets.

Une des nécessités les plus urgentes est de réformer le Conseil de sécurité de l'ONU. Deux principes fondamentaux des relations internationales sont que toutes les nations ont un statut égal et que le droit à la souveraineté de toutes les nations doit être défendu. Ces principes ont été gagnés de haute lutte et par le sang versé par des millions de personnes pendant la Deuxième Guerre mondiale et sont diamétralement opposés au précepte impérialiste de la « loi du plus fort ». Défendre ces principes est le devoir de toutes nations pour veiller à ce que jamais plus le monde ne soit plongé dans une guerre mondiale. La Charte des Nations unies adhère à ces principes, mais en pratique, ceux-ci se heurtent à la composition même du Conseil de sécurité qui ne répond pas aux exigences de notre époque.

Le Conseil de sécurité s'est vu confier la question cruciale du maintien de la paix. En vertu du Chapitre VII de la Charte, le Conseil de sécurité a un pouvoir d'exécution permettant de « maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales », pouvant aller du recours à des sanctions économiques et/ou à d'autres sanctions qui excluent l'emploi de la force armée jusqu'à l'action militaire internationale.

Cinq grandes puissances demeurent des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies : la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis. Non seulement cette composition est-elle totalement non représentative de la majorité des 198 pays qui constituent l'ONU aujourd'hui, mais ces grandes puissances ont le droit de véto sur toutes questions qui se trouvent devant le Conseil de sécurité. Bien que le « droit de véto » ne soit pas explicitement mentionné dans la Charte, l'article 27 affirme que les décisions « importantes » sont prises « par un vote affirmatif [...] dans lequel sont comprises les voix de tous les membres permanents ». Les membres permanents votent en fonction de leurs propres intérêts nationaux, non pas en fonction des intérêts des peuples du monde, qui sont bafoués à volonté.

Depuis 1972, les États-Unis se sont servis de leur droit de véto plus que tout autre membre permanent. Le Conseil de sécurité usurpe le processus de prise de décisions, rendant les décisions de l'Assemblée générale sans effet. Un renouvellement de la composition des arrangements du Conseil de sécurité est requis pour rendre l'ONU plus démocratique et plus efficace en tant qu'instrument pour sauvegarder la paix mondiale et pour qu'elle cesse de servir à justifier l'intimidation et l'agression par les États-Unis et ses alliés et partenaires de l'OTAN, ce qui est à l'origine du désastre qu'on connaît dans le monde aujourd'hui.


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 62 - 3 octobre 2020

Lien de l'article:
Début de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies: 75e anniversaire de l'adoption de la Charte de l'ONU - Dougal MacDonald


    

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