Une deuxième phase de la pandémie de la COVID

L'activation du facteur humain est la clé pour apporter des solutions

Depuis la réouverture de l'économie et le retour aux classes partout au Canada, tout indique l'imminence d'une deuxième vague potentiellement explosive d'infections de la COVID-19. Le danger de submerger le système de santé publique semble être ce qui préoccupe le plus les représentants officiels, et non le fait que la reprise des activités a été lancée sans les précautions voulues pour assurer la sécurité et le bien-être des gens qui retournent au travail ou à l'école.

Les travailleurs de la santé du Québec affirment que ce sont elles la solution aux problèmes dans la santé.

Des centaines de millions de dollars ont été donnés à des intérêts privés par l'État canadien pour le développement d'un vaccin. D'autres pays avec des ressources bien moindres, comme Cuba et le Vietnam, ont eu de bien meilleurs résultats parce qu'ils ont une approche axée sur l'humain et non sur le capital.

Ici par exemple, les initiatives des travailleurs de la santé de première ligne pour assurer le fonctionnement sécuritaire des centres de soins de longue durée et des soins à domicile, ou celles des enseignants, des travailleurs de l'éducation, des parents et des étudiants pour le fonctionnement sécuritaire des écoles dans le contexte actuel sont ignorées et bloquées. En Ontario par exemple, le gouvernement n'a mis en place aucune mesure adéquate de distanciation suffisante dans les salles de classe. Les propositions faites par les enseignants, les parents et les étudiants sont perçues comme un problème et non comme une force colossale permettant d'établir des normes et des standards pour le fonctionnement sécuritaire des écoles et de la société dans son ensemble dans le contexte actuel de la pandémie.

De plus en plus, une deuxième vague semble imminente. Santé Canada rapporte 1 766 nouveaux cas en date du 21 septembre. L'administratrice en chef de l'agence de la santé publique du Canada, Theresa Tam, a dit que « si le taux actuel d'infections se maintient, on s'attend à une recrudescence de l'épidémie ». De ces 1 700 cas, 586 étaient au Québec, 425 en Ontario, 366 en Colombie-Britannique et 358 en Alberta. Nous n'avons pas vu de tels chiffres depuis le mois de mai et dans la majorité des cas en Ontario, par exemple, 67 % des gens font partie de la population active, et ont moins de quarante ans.

Les écoles partout au Canada ont repris et il y a une corrélation directe avec la propagation de la COVID-19, l'année scolaire ne fait que commencer, il est donc trop tôt pour en évaluer tout l'impact. En Ontario, 118 écoles publiques ont rapporté 138 nouveaux cas le 22 septembre. La Ville d'Ottawa à elle seule a rapporté 40 nouveaux cas dans 23 de ses 28 écoles publiques qui ont rapporté des cas (29 étudiants, sept membres du personnel et quatre personnes non spécifiées). Depuis le début de l'année scolaire, Ottawa a un total cumulatif de 193 cas d'infection d'étudiants et de sept cas de membres du personnel. Les écoles de Toronto ont rapporté 13 nouveaux cas le 22 septembre (quatre étudiants et neuf membres du personnel) alors que les écoles publiques de Toronto n'ont pas encore toutes recommencé en raison d'une rentrée progressive cette année.

Le Québec a signalé 507 cas confirmés dans 272 écoles publiques et privées, primaires et secondaires. L'école primaire Sans-Frontière de Québec a été fermée le 22 septembre en raison d'une éclosion de 20 cas confirmés d'élèves et de cinq membres du personnel. C'est la deuxième école au Québec à être fermée en raison d'une éclosion. La Colombie-Britannique ne rapporte pas encore le nombre total de cas et le nombre d'écoles avec des cas de COVID-19. L'organisation Support Our Students en Alberta a signalé qu'au 25 septembre, 142 écoles (118 au cours des deux semaines précédentes) avaient des cas de COVID-19, 33 des éclosions (2 à 4 élèves et/ou membres du personnel) et cinq écoles étaient en « surveillance » avec cinq ou plusieurs cas. Le médecin-chef de l'Alberta a signalé des alertes actives ou des éclosions dans 97 écoles avec 163 cas actifs au total au 24 septembre.

La leçon la plus précieuse tirée de notre expérience de la première vague de COVID-19 est qu'alors que le Canada bascule dans une deuxième vague, le plus important pour apporter des solutions est la mobilisation du facteur humain. C'est là le facteur clé.

(Photos : FIQ, YouSeePee-YYC)


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 60 - 26 septembre 2020

Lien de l'article:
Une deuxième phase de la pandémie de la COVID: L'activation du facteur humain est la clé pour apporter des solutions - Steve Rutchinski


    

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