Au sujet de l'annonce « historique et importante » du gouvernement fédéral
Lors de sa conférence de presse à Montréal
le 14 août 2020 au cours de laquelle a
été annoncé le programme spécial du gouvernement
fédéral, le ministre de l'Immigration, Marco
Mendicino, a été interrogé sur les raisons pour
lesquelles le gouvernement n'avait pas inclus les
gardiens de sécurité et les préposés à
l'entretien.
Le ministre Mendicino a répondu que l'objectif du
programme « est de mettre l'accent sur les
demandeurs d'asile qui avaient travaillé dans un
environnement avec beaucoup de risque » comme
dans les hôpitaux et les maisons de retraite.
Le journaliste lui a demandé s'il pouvait donner
une estimation du nombre de travailleurs qui vont
bénéficier de ce programme.
« Comme nous mettons l'accent sur les professions
désignées, il n'y a pas de chiffre exact
aujourd'hui », a-t-il répondu.
Un autre journaliste a insisté pour que le
ministre essaie d'être plus précis sur la question
de savoir si la mesure concernait quelque
centaines de personnes ou quelque milliers de
personnes, ce à quoi Mendicino a répondu que pour
l'instant, il n'était pas en mesure de le faire.
Le ministre a également été interrogé sur les
personnes dont la demande d'asile avait déjà été
entendue par la Commission de l'immigration et du
statut de réfugié du Canada (CISR) et qui avaient
été refusées. La question était à savoir si les
personnes dont la demande avait été rejetée
pourraient ou non faire revoir leur dossier.
« Non, je ne pense pas », a répondu le
ministre Mendicino, ajoutant : « C'est
seulement pour pouvoir créer un peu de flexibilité
pour les demandeurs d'asile qui avaient soumis une
demande dans le cadre d'un processus différent,
mais c'est très spécifique, les critères sont là
pour créer un cadre pour le programme. » Cela
semble contredire ce qu'il avait dit plus tôt en
conférence de presse quand il a dit que parmi ceux
qui sont admissibles à un examen de dossier avec
le nouveau programme il y aurait ceux qui ont
échoué dans une démarche précédente.
Il lui a également été demandé si le programme
pourrait être élargi à d'autres types de
professions qui ont oeuvré dans le milieu de la
santé, mais pas nécessairement dans un contexte
des soins.
« C'est un programme spécial pour ce groupe,
a-t-il dit. Mais nous savons qu'il y a d'autres
groupes qui ont contribué à la lutte contre la
COVID-19, comme les travailleurs étrangers,
particulièrement dans le secteur agricole où il y
a aussi des risques et, comme l'a dit le premier
ministre, ce programme des travailleurs étrangers
doit être amélioré. »
Il lui été alors demandé s'il y aurait une autre
annonce concernant les travailleurs étrangers
temporaires du secteur agricole.
« Écoutez, nous avons injecté beaucoup d'argent,
de ressources et de soutien pour les travailleurs
étrangers, à plus de 100 millions de dollars
pour introduire des formes d'aide aux travailleurs
étrangers et on va continuer à discuter avec ce
groupe, mais aujourd'hui, c'est un programme très
particulier qui met l'accent sur les demandeurs
d'asile », a répondu le ministre.
La même journaliste a ensuite précisé qu'elle
faisait spécifiquement référence aux employés de
l'entretien et aux autres travailleurs des
services essentiels.
« C'est un programme spécial pour les demandeurs
d'asile », a répondu le ministre Mendicino.
« Mais, il ne sera pas élargi à
d'autres ? »
« Non », a-t-il répondu.
« Nous avons déjà parlé avec des gens qui aident
les demandeurs d'asile et ils disent que les
critères sont très stricts, a dit une autre
journaliste. Par exemple, ils ne comprennent pas
les gens qui ont commencé à travailler en avril
dans le domaine de la santé ni les personnes qui
sont peut-être tombées malades des suites de la
COVID-19 en raison de leur travail. Pouvez-vous
nous expliquer pourquoi les critères sont aussi
stricts qu'ils le sont ? »
Le ministre Mendicino a répondu : « Nous
voulions vraiment mettre l'accent sur les
contributions exceptionnelles des demandeurs
d'asile qui se mettent le plus en danger en
travaillant dans les hôpitaux, dans les maisons de
soins de longue durée, et c'était vraiment
l'objectif, l'origine de ce programme. Nous avons
eu plusieurs discussions avec le gouvernement du
Québec et avec d'autres parties prenantes pour
vraiment comprendre comment nous pourrions inclure
autant de personnes que possible, mais on a mis
l'accent sur le risque, et pour ce qui est de la
question de savoir si oui ou non une personne a
contracté la COVID-19, nous continuons à
travailler avec le gouvernement du Québec pour
nous assurer que toute interruption dans cette
période de temps ne sera pas retenue contre eux
dans leur demande d'admissibilité. C'est donc un
détail qui fait l'objet de discussions
permanentes. »
La même journaliste a fait remarquer que le
nombre estimé de personnes qui seront touchées par
le programme était d'environ un millier et a
ajouté que « c'est en fait un très petit groupe,
c'est en fait une très petite
annonce ! »
« Eh bien, je dirais que c'est une annonce
historique, a répondu le ministre. Et pour chaque
personne qui va être acceptée en vertu de ce
programme, ce sera un moment qui changera sa vie,
non seulement pour elle, mais pour son conjoint et
pour ses enfants. Et nous ne devrions pas rejeter
cela et nous savons que c'est quelque chose [...]
qui résonnera dans la communauté. Parce qu'il y a
des gens qui ont contribué, qui se sont mis en
danger, alors qu'ils font partie des personnes les
plus vulnérables. Comme je l'ai mentionné dans mes
remarques, les demandeurs d'asile qui sont venus
au Canada ont dû surmonter une grande adversité
juste pour arriver ici et une fois ici, en
regardant leur communauté et en se demandant
‘Comment puis-je redonner à la communauté ?'
Vous savez, ils n'avaient peut-être pas en main ce
morceau de papier qui déclare qu'ils ont le statut
de résident permanent ou qu'ils sont citoyens
canadiens, mais ils ont fait preuve d'une qualité
typiquement canadienne, c'est-à-dire qu'ils
étaient prêts à réagir, à redonner à un moment où
nous en avions le plus besoin. Et c'est le but de
ce programme. C'est une annonce historique et
importante et toute personne qui sera acceptée à
la suite de cette annonce se souviendra, je pense,
de cette journée pour longtemps. »
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 55 - 29 août 2020
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Au sujet de l'annonce « historique et importante » du gouvernement fédéral
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