À titre
d'information
Falsificateurs de l'histoire: Chapitre III. Isolement de l'Union soviétique. Pacte de non-agression soviéto-allemand
- Bureau soviétique d'information,
Février 1948 -
Après l'occupation de la Tchécoslovaquie,
l'Allemagne fasciste commença à préparer la guerre
tout à fait ouvertement, sous les yeux du monde
entier. Hitler, encouragé par l'Angleterre et la
France, ne se gêna plus et cessa de se poser en
partisan d'un règlement pacifique des problèmes
européens. Les mois les plus dramatiques de la
période d'avant-guerre commençaient. À ce moment
déjà, il était évident que chaque jour qui passait
rapprochait l'humanité d'une catastrophe militaire
sans précédent.
Quelle était
donc alors, la politique de l'Union soviétique
d'une part et, d'autre part, celle de la
Grande-Bretagne et de la France ?
La tentative d'éluder la réponse à cette
question, tentative entreprise par les
falsificateurs de l'histoire aux États-Unis,
montre seulement que ceux-ci n'ont pas la
conscience tranquille.
La vérité est que l'Angleterre et la France,
soutenues par les milieux dirigeants des
États-Unis, dans cette période fatale du printemps
et de l'été 1939, quand la guerre frappait à
la porte, suivaient toujours l'ancienne ligne de
leur politique. C'était une politique de
provocation poussant l'Allemagne hitlérienne
contre l'Union soviétique. Pour donner le change,
on voilait cette politique, non seulement par des
phrases hypocrites où l'on se déclarait prêt à
coopérer avec l'U.R.S.S., mais par certaines
manoeuvres diplomatiques peu compliquées qui
devaient cacher à l'opinion des peuples le
caractère réel de la ligne politique suivie.
Ces manoeuvres consistaient avant tout dans les
pourparlers de 1939 que l'Angleterre et la
France avaient décidé d'engager avec l'Union
soviétique. Pour tromper l'opinion publique, les
milieux dirigeants anglo-français essayèrent de
présenter ces pourparlers comme une sérieuse
tentative d'empêcher les progrès de l'agression
hitlérienne. Mais, à la lumière de tout le cours
ultérieur des événements, il devenait absolument
manifeste que, pour les Anglo-Français, ces
pourparlers n'étaient, dès le début, qu'un nouveau
coup dans leur double jeu.
Cela était également clair aux dirigeants de
l'Allemagne hitlérienne, pour qui le sens des
pourparlers entamés par les gouvernements de
l'Angleterre et de la France avec l'Union
soviétique n'était naturellement pas un secret.
Voici, par exemple, ce qu'écrivait à ce propos
Dircksen, ambassadeur d'Allemagne à Londres, dans
son rapport daté du 3 août 1939, adressé
au ministère allemand des Affaires Étrangères,
comme le montrent les documents saisis par l'armée
soviétique lors de la défaite de l'Allemagne
hitlérienne :
« L'impression prédominait ici que les liens qui
se sont établis au cours des derniers mois avec
d'autres États ne sont qu'un moyen de réserve en
vue d'une véritable réconciliation avec
l'Allemagne et que ces liens disparaîtront
aussitôt qu'on aura atteint le seul but important
et digne d'efforts : l'accord avec
l'Allemagne. »
Tous les diplomates allemands qui ont observé la
situation à Londres partageaient entièrement cette
opinion.
Dans un autre rapport secret envoyé à Berlin,
Dircksen écrivait :
« Par ses armements et en acquérant des Alliés,
l'Angleterre veut accroître sa puissance et se
mettre au niveau de l'Axe. Elle veut en même temps
essayer d'aboutir à un accord avec l'Allemagne par
la voie de négociations.[1] »
Les calomniateurs et falsificateurs de l'histoire
voudraient cacher ces documents car ils projettent
une lumière crue sur la situation qui a régné dans
les derniers mois d'avant-guerre. Or, sans
apprécier d'une façon juste cette situation, il
est impossible de comprendre la vraie préhistoire
de la guerre. En entamant des pourparlers avec
l'Union soviétique et en accordant des garanties à
la Pologne, à la Roumanie et à certains autres
États, l'Angleterre et la France, avec l'appui des
milieux gouvernants des États-Unis, jouaient un
double jeu en vue de conclure un accord avec
l'Allemagne hitlérienne et d'orienter son
agression vers l'Est, contre l'Union soviétique.
Les négociations entre l'Angleterre et la France,
d'une part, et l'Union soviétique, de l'autre, ont
commencé en mars 1939 et ont duré près
de 4 mois.
Toute la marche de ces pourparlers a fait
ressortir avec évidence que, tandis que l'Union
soviétique voulait aboutir à un accord, sur un
pied d'égalité avec les puissances occidentales,
accord qui puisse empêcher l'Allemagne, ne fût-ce
qu'au dernier moment, de déchaîner la guerre en
Europe, les gouvernements de l'Angleterre et de la
France, forts de l'appui des États-Unis, se
proposaient un tout autre but. Les milieux
gouvernants anglo-français, habitués à faire tirer
les marrons du feu par d'autres, avaient, une fois
de plus, tenté d'imposer à l'Union soviétique des
engagements en vertu desquels l'U.R.S.S. devait
assumer tout le poids des sacrifices que coûterait
la riposte à l'agression hitlérienne éventuelle,
tandis que ni l'Angleterre ni la France ne
prenaient la moindre obligation envers l'Union
soviétique.
Si les gouvernants anglo-français avaient
réussi cette manoeuvre, ils se seraient fort
rapprochés de la réalisation de leur principal
objectif, qui était de jeter le plus tôt possible,
l'une contre l'autre, l'Allemagne et l'Union
soviétique. Cependant, ce plan fut deviné par le
gouvernement soviétique qui, à toutes les phases
des négociations, opposa aux manoeuvres
diplomatiques et aux subterfuges des puissances
occidentales ses propositions franches et nettes,
dont le seul but était de défendre la cause de la
paix en Europe.
Point n'est besoin d'évoquer toutes les
péripéties de ces pourparlers. Il convient
seulement d'en rappeler certaines phases
particulièrement importantes. Il suffit de se
remémorer les conditions que le gouvernement
soviétique formula au cours des
négociations : signature entre l'Angleterre,
la France et l'U.R.S.S. d'un pacte efficace
d'assistance mutuelle contre l'agression ;
garantie donnée par l'Angleterre, la France et
l'U.R.S.S. aux États de l'Europe centrale et
orientale, y compris tous les pays européens, sans
exception, limitrophes de l'U.R.S.S. ;
signature d'une convention militaire concrète
entre l'Angleterre, la France et l'U.R.S.S. sur
les formes et les proportions de l'assistance
immédiate et efficace que ces puissances se
prêteraient réciproquement, ainsi qu'aux États
bénéficiaires de la garantie en cas d'agression[2].
À la troisième session du Soviet suprême de
l'U.R.S.S., le 31 mai 1939, V. Molotov a
fait remarquer que le principe élémentaire de la
réciprocité et de l'égalité des obligations,
éléments nécessaires de tous accords conclus sur
une base d'égalité, faisait défaut dans certaines
propositions anglo-françaises formulées au cours
de ces négociations.
« Se garantissant – a dit V. Molotov – contre une
attaque directe de la part d'agresseurs par des
pactes d'assistance mutuelle entre eux et avec la
Pologne, et s'assurant le concours de l'U.R.S.S.
en cas d'attaque de la part d'agresseurs contre la
Pologne et la Roumanie, les Anglais et les
Français laissaient pendante la question de savoir
si l'U.R.S.S. pouvait à son tour compter sur une
aide de leur part en cas d'attaque directe de la
part d'agresseurs contre elle. De même, ils
laissaient ouverte la question de savoir s'ils
pouvaient participer à la garantie des petits
États limitrophes de l'U.R.S.S. et couvrant sa
frontière nord-ouest, au cas où ceux-ci seraient
impuissants à défendre leur neutralité contre une
attaque de la part d'agresseurs. La situation
était donc inégale pour l'U.R.S.S.[3] »
Même lorsque les représentants anglo-français
commencèrent à accepter, en paroles, le principe
de l'assistance mutuelle entre l'Angleterre, la
France et l'U.R.S.S. à titre de réciprocité en cas
d'attaque directe de la part d'agresseurs, ils
firent nombre de réserves qui rendaient cet accord
fictif.
En outre, les propositions anglo-françaises
prévoyaient l'assistance de l'U.R.S.S. pour les
pays auxquels les Anglais et les Français avaient
fait des promesses de garantie sans rien dire de
leur assistance aux pays situés aux frontières
nord-ouest de l'U.R.S.S., c'est-à-dire aux États
baltes, au cas où ceux-ci seraient victimes d'une
attaque de la part de l'agresseur.
Partant des considérations énoncées plus haut, V.
Molotov déclarait que l'Union soviétique ne
pouvait assumer d'engagements à l'égard de
certains pays sans que des garanties analogues
soient accordées aux pays situés aux frontières
nord-ouest de l'Union soviétique.
Rappelons d'autre part que, lorsque l'ambassadeur
de Grande-Bretagne à Moscou, Seeds, s'informa
le 18 mars 1939 auprès du Commissaire du
Peuple aux Affaires Étrangères de l'attitude de
l'Union soviétique en cas d'agression hitlérienne
contre la Roumanie, agression sur les préparatifs
de laquelle les Anglais étaient renseignés, et
lorsqu'il fut demandé du côté soviétique quelle
serait l'attitude de l'Angleterre dans cette
éventualité, Seeds se déroba, en faisant remarquer
qu'au point de vue géographique, la Roumanie est
plus près de l'Union soviétique que de
l'Angleterre.
Ainsi, dès le premier pas, apparut nettement le
désir des milieux dirigeants anglais à lier
l'Union soviétique par des engagements déterminés
en restant eux-mêmes à l'écart. Ce procédé, plutôt
simpliste, se répéta ensuite systématiquement à
maintes reprises, au cours de toute la marche des
pourparlers.
En réponse à la demande anglaise, le gouvernement
soviétique proposa de convoquer une conférence des
représentants des États les plus intéressés, et
notamment de la Grande-Bretagne, de la France, de
la Roumanie, de la Pologne, de la Turquie et de
l'Union soviétique. De l'avis du gouvernement
soviétique, cette conférence aurait offert le plus
de possibilités de tirer au clair la situation
réelle et de déterminer les positions de tous ses
participants. Cependant, le Gouvernement
britannique répondit qu'il estimait prématurée la
proposition soviétique.
Au lieu de réunir une conférence qui aurait
permis de s'entendre au sujet des mesures
concrètes de lutte contre l'agression, le
Gouvernement anglais proposa au gouvernement
soviétique, le 21 mars 1939, de signer
conjointement avec lui, ainsi qu'avec la France et
la Pologne, une déclaration dans laquelle les
gouvernements signataires s'engageraient « à se
consulter sur les mesures à prendre en vue d'une
résistance commune », au cas où «
l'indépendance d'un État quelconque se trouverait
menacée ».
L'ambassadeur de la Grande-Bretagne, cherchant à
démontrer l'admissibilité de sa proposition,
insistait particulièrement sur cette circonstance
que la déclaration était rédigée en termes qui
n'obligeaient que fort peu.
Il était de toute évidence que cette déclaration
ne pouvait contribuer sérieusement à la lutte
contre une menace imminente de la part de
l'agresseur. Présumant, cependant, que cette
déclaration, malgré le peu d'espoir qu'elle
offrait, pouvait marquer ne fut-ce qu'un certain
pas en avant dans le refrènement de l'agresseur,
le gouvernement soviétique consentit à adopter la
proposition anglaise. Mais déjà, le 1er
avril 1939, l'ambassadeur de la
Grande-Bretagne à Moscou communiquait que
l'Angleterre considérait comme abandonnée la
question d'une déclaration commune.
Après deux nouvelles semaines d'atermoiements, le
Ministre des Affaires Étrangères anglais Halifax
fit au gouvernement soviétique, par
l'intermédiaire de l'ambassadeur de la
Grande-Bretagne à Moscou, une nouvelle proposition
consistant en ce que le gouvernement soviétique
ferait une déclaration, selon laquelle :
« En cas d'un acte d'agression contre un voisin
européen quelconque de l'Union soviétique, lequel
opposerait résistance, on pourrait compter sur
l'assistance du gouvernement soviétique, si cette
assistance était désirable. »
Le sens principal de cette proposition consistait
en ce que, au cas d'un acte d'agression de
l'Allemagne contre la Lettonie, la Lituanie,
l'Estonie, la Finlande, l'Union soviétique était
obligée de leur accorder son assistance sans
aucune obligation de la part de l'Angleterre
d'accorder la sienne, c'est-à-dire de s'engager
seul à seul dans une guerre avec l'Allemagne. En
ce qui concerne la Pologne et la Roumanie,
auxquelles l'Angleterre avait donné sa garantie,
l'Union soviétique devait dans ce cas également
leur prêter assistance contre l'agresseur. Mais
même dans ce cas, l'Angleterre ne voulait assumer
aucune obligation, quelle qu'elle fût, en commun
avec l'Union soviétique, en se réservant les mains
et le champ libres pour toute manoeuvre, sans
compter que conformément à cette proposition la
Pologne et la Roumanie, ainsi que les États
baltes, ne s'engageaient à rien à l'égard de
l'U.R.S.S.
Le gouvernement soviétique ne voulait pas
cependant laisser échapper une seule possibilité
d'arriver à un accord avec les autres puissances
sur la lutte commune contre l'agression
hitlérienne. Il présenta sans le moindre retard au
Gouvernement britannique une contre-proposition.
Cette proposition consistait en ceci :
premièrement, l'Union soviétique, l'Angleterre et
la France s'engageaient mutuellement à se prêter
les uns aux autres toute assistance immédiate, y
compris l'assistance militaire, au cas où l'un de
ces états serait victime d'une agression ;
deuxièmement, l'Union soviétique, l'Angleterre et
la France s'engageaient à accorder toute
assistance, y compris l'assistance militaire, aux
États de l'Europe de l'Est, situés entre la mer
Baltique et la mer Noire et limitrophes de l'Union
soviétique en cas d'agression contre ces
États ; enfin, troisièmement, l'Union
soviétique, l'Angleterre et la France devaient
s'engager à établir à bref délai les proportions
et les formes de l'assistance militaire, devant
être accordées à chacun de ces États dans les deux
cas mentionnés plus haut.
Tels étaient les points les plus essentiels de la
proposition soviétique. Il n'est pas difficile de
voir la différence radicale qui existait entre les
propositions soviétiques et britanniques pour
autant que la proposition soviétique renfermait en
elle-même des mesures réellement efficaces de
résistance conjointe à l'agression.
Au cours de trois semaines aucune réponse ne fut
donnée à cette proposition par le Gouvernement
britannique. Ce silence provoqua même en
Angleterre une inquiétude croissante, si bien que
le Gouvernement anglais dut, en fin de compte,
recourir à une nouvelle manoeuvre pour duper
l'opinion publique.
Le 8 mai, la réponse anglaise parvint à
Moscou ; il serait plus juste de dire les
contre-propositions anglaises ; il était
suggéré de nouveau au gouvernement soviétique de
faire une déclaration unilatérale, par
laquelle :
« Il s'engagerait, au cas où la Grande-Bretagne
ou la France seraient entraînées dans les
opérations militaires en exécution des engagements
pris par elles [envers la Belgique, la Pologne, la
Roumanie, la Grèce et la Turquie] de leur prêter
immédiatement son concours si ce dernier s'avérait
désirable, la nature de ce concours et les
conditions auxquelles il serait prêté devant être
l'objet d'un accord. »
De nouveau, dans cette proposition, il s'agissait
d'obligations unilatérales de l'Union soviétique.
Elle devait s'engager à prêter assistance à
l'Angleterre et à la France, qui, de leur côté, ne
prenaient absolument aucune obligation à l'égard
de l'Union soviétique concernant les Républiques
Baltes. De cette façon, l'Angleterre proposait de
placer l'U.R.S.S. dans une situation d'inégalité
inadmissible pour tout État indépendant, et
indigne de lui.
Il est facile de comprendre que, de fait, la
proposition anglaise s'adressait moins à Moscou,
qu'à Berlin. Les Allemands étaient invités à
attaquer l'Union soviétique et on leur donnait à
entendre que l'Angleterre et la France resteraient
neutres, pourvu seulement que l'agression
allemande ait lieu à travers les pays Baltes.
Le 11 mai une nouvelle complication
intervint dans les pourparlers entre l'Union
soviétique, l'Angleterre et la France par suite de
la déclaration de l'ambassadeur de Pologne à
Moscou, Grzybowski, qui communiqua que :
« La Pologne n'estime pas possible de conclure un
pacte d'assistance mutuelle avec l'U.R.S.S. »
Il va de soi que cette déclaration du
représentant polonais n'avait pu être faite qu'à
la connaissance et avec l'approbation des milieux
dirigeants d'Angleterre et de France.
La conduite des représentants britanniques et
français dans les pourparlers de Moscou portait un
caractère si nettement provocateur, que même dans
le camp dirigeant des puissances occidentales, il
se trouva des personnes pour critiquer âprement un
jeu aussi grossier. Ainsi, en été 1939, Lloyd
George publia dans le journal français Ce Soir un
article virulent, dans lequel il s'attaquait aux
dirigeants de la politique anglaise. Parlant des
raisons des atermoiements interminables, dans
lesquels s'étaient enlisés les pourparlers entre
l'Angleterre et la France d'une part et l'Union
soviétique d'autre part, Lloyd George écrivait
qu'à cette question il ne pouvait y avoir qu'une
seule réponse :
« Neville Chamberlain, Halifax et John Simon ne
veulent aucun accord avec la Russie. »
Il va de soi que ce qui était clair pour Lloyd
George, ne l'était pas moins pour les meneurs de
l'Allemagne hitlérienne, qui se rendaient
parfaitement compte que les puissances
occidentales ne pensaient à aucun accord sérieux
avec l'Union soviétique, mais poursuivaient un
tout autre but. Ce but consistait à pousser Hitler
à attaquer le plus tôt possible l'Union
soviétique, en lui assurant, pour ainsi dire, une
prime pour cette agression du fait que l'Union
soviétique était placée dans les conditions les
moins favorables en cas de guerre avec
l'Allemagne.
En outre, les puissances occidentales faisaient
traîner indéfiniment en longueur les pourparlers
avec l'Union soviétique, en s'efforçant de noyer
les questions essentielles dans la bourbe des
mesquins amendements et des variantes
innombrables. Chaque fois que la question tombait
sur des engagements réels quelconques, les
représentants de ces puissances faisaient mine de
ne pas comprendre ce dont il s'agissait.
Vers la fin de mai, l'Angleterre et la France
déposèrent de nouvelles propositions améliorant
quelque peu la variante précédente, mais qui,
cependant, laissaient toujours pendante la
question essentiellement importante pour l'Union
soviétique de la garantie des trois Républiques
baltes, situées sur sa frontière Nord-Ouest.
Ainsi tout en consentant à certaines concessions
verbales, sous la pression de l'opinion publique
de leurs pays, les gouvernants de l'Angleterre et
de la France continuaient à suivre obstinément
leur première ligne en entourant leurs
propositions de réserves qui les rendaient
notoirement inacceptables à l'Union soviétique.
La conduite des représentants anglo-français
pendant les pourparlers à Moscou était devenue à
ce point intolérable, que V. Molotov se vit
obligé, le 27 mai 1939, de déclarer à
l'ambassadeur d'Angleterre Seeds et au chargé
d'Affaires de France Payart, que le projet
d'accord présenté par eux au sujet de la
résistance commune à l'agresseur en Europe ne
prévoyait aucun plan d'organisation d'assistance
mutuelle efficace et même ne témoignait pas d'un
sérieux intérêt des gouvernements anglais et
français pour un pacte correspondant avec l'Union
soviétique. En même temps, il était directement
déclaré que la proposition anglo-française portait
à penser que les gouvernements d'Angleterre et de
France tenaient moins au pacte lui-même qu'aux
pourparlers autour du pacte. Peut-être ces
conversations étaient-elles nécessaires à
l'Angleterre et à la France pour certains buts.
Mais ces buts étaient inconnus du gouvernement
soviétique. Ce dernier était intéressé non pas aux
pourparlers au sujet du pacte, mais à
l'organisation d'une assistance mutuelle effective
entre l'U.R.S.S., l'Angleterre et la France,
contre l'agression en Europe. Les représentants
anglo-français étaient prévenus que le
gouvernement soviétique n'avait pas l'intention de
participer aux pourparlers au sujet d'un pacte
dont les buts étaient inconnus de l'U.R.S.S. et
que les gouvernements anglais et français
pouvaient mener ces pourparlers avec des
partenaires faisant mieux l'affaire que l'U.R.S.S.
Les pourparlers de Moscou traînaient
interminablement. Les causes de ce retard
inadmissible furent révélées par le Times
de Londres qui écrivait :
« Une alliance rapide et résolue avec la Russie
peut empêcher d'autres pourparlers...[4] »
Par « autres pourparlers » le Times
entendait sans doute les négociations de Robert
Hudson, ministre du commerce d'outre-mer, avec le
docteur Hellmut Wohltat, conseiller économique
d'Hitler, au sujet des possibilités d'un prêt
britannique fort considérable à l'Allemagne
hitlérienne, ce dont il sera question plus loin.
En outre, comme l'on sait, le jour où l'armée
hitlérienne fit son entrée à Prague, une
délégation de la Fédération de l'industrie
anglaise négociait à Düsseldorf, selon une
information de presse, la conclusion d'un accord
de vaste envergure avec la grande industrie
allemande.
Ce qui attirait également l'attention, c'était le
fait que des personnalités de deuxième rang
avaient été chargées de mener les pourparlers au
nom de la Grande-Bretagne, à Moscou, tandis que
Chamberlain lui-même était allé d'Angleterre en
Allemagne, et plus d'une fois, pour négocier avec
Hitler.
Il importe également de noter que le délégué
anglais Strang, pour les négociations avec
l'U.R.S.S., n'était pas muni de pouvoirs pour
signer quelque accord que ce soit avec l'Union
soviétique.
L'U.R.S.S. demandant de passer à des pourparlers
concrets au sujet des mesures de lutte contre un
agresseur éventuel, les gouvernements d'Angleterre
et de France durent consentir à envoyer leurs
missions militaires a Moscou. Mais celles-ci
mirent plus de temps que de raison à atteindre
Moscou. Et lorsqu'elles y arrivèrent, il se trouva
qu'elles étaient composées de personnalités
secondaires, qui, de plus, n'étaient pas munies de
pouvoirs pour signer quelque accord que ce soit.
Dans ces conditions, les pourparlers militaires
s'avérèrent aussi infructueux que les négociations
politiques.
Les missions militaires des puissances
occidentales montrèrent d'emblée qu'elles ne
désiraient pas débattre sérieusement les moyens
d'assistance mutuelle en cas d'agression de
l'Allemagne. La mission militaire soviétique
partait du fait que, si la guerre éclatait,
l'U.R.S.S. n'ayant pas de frontière commune avec
l'Allemagne, pouvait aider l'Angleterre, la
France, la Pologne seulement à la condition qu'on
laissait les troupes soviétiques traverser le
territoire polonais. Mais le Gouvernement de la
Pologne déclara qu'il n'acceptait pas l'aide
militaire de l'U.R.S.S., montrant ainsi qu'il
craignait le renforcement de l'Union soviétique
plus que l'agression hitlérienne. Les missions
anglaise et française appuyèrent cette attitude de
la Pologne.
Dans le cours des pourparlers militaires, on posa
également la question de l'effectif des forces
armées que les participants de l'accord devaient
faire entrer en ligne immédiatement, en cas
d'agression. Alors les Anglais mentionnèrent un
chiffre dérisoire, déclarant pouvoir mettre en
ligne 5 divisions d'infanterie et une
division motorisée. Les Anglais proposaient cela
au moment où l'Union soviétique se déclarait prête
à envoyer au front, contre l'agresseur, 136
divisions, 5 mille canons, moyens et lourds,
environ 10.000 tanks et tanquettes, plus
de 5 mille avions de combat, etc. Cela montre
combien peu sérieuse fut l'attitude du
Gouvernement anglais à l'égard des pourparlers sur
la conclusion d'un accord militaire avec
l'U.R.S.S.
Les données mentionnées ci-dessus suffisent à
confirmer la conclusion que se présente tout
naturellement à l'esprit. Voici cette
conclusion :
1. Le gouvernement soviétique, dans tout le cours
des pourparlers, s'est efforcé, avec une patience
extraordinaire, d'assurer une entente avec
l'Angleterre et la France au sujet de l'assistance
mutuelle contre l'agresseur sur la base de
l'égalité et à la condition que cette assistance
fût réellement efficace, c'est-à-dire que la
conclusion du traité politique s'accompagnât de la
signature d'une convention militaire établissant
les proportions, les formes et les délais de
l'assistance. Car toute la marche antérieure des
événements avait montré d'une façon suffisamment
nette que seul un accord pareil pourrait être
efficace et capable de mettre à la raison
l'agresseur hitlérien, gâté par de longues années
d'impunité totale et de laisser-faire de la part
des puissances occidentales.
2. La conduite de l'Angleterre et de la France au
cours des pourparlers avec l'Union soviétique
confirma pleinement qu'elles ne songeaient même
pas à un accord sérieux avec celle-ci. Car la
politique anglaise et française s'inspirait de
buts autres, n'ayant rien à voir avec les intérêts
de la paix et de la lutte contre l'agression.
3. Le dessein perfide de la politique
anglo-française était de donner à entendre à
Hitler que l'U.R.S.S. n'avait pas d'alliés, que
l'U.R.S.S. était isolée, qu'Hitler pouvait
attaquer l'U.R.S.S. sans risquer de se heurter à
une résistance de la part de l'Angleterre et de la
France.
Dans ces conditions, on ne doit pas s'étonner que
les pourparlers anglo-franco-soviétiques aient
fait fiasco. Cet échec n'était certes pas fortuit.
Il devenait de plus en plus évident que les
représentants des puissances occidentales, dans
leur double jeu, s'étaient proposés d'avance de
faire échouer ces pourparlers. Le fait est que
parallèlement aux négociations avec l'U.R.S.S.
publiquement conduites, les Anglais menaient dans
les coulisses des pourparlers avec l'Allemagne,
auxquels ils attachaient une importance infiniment
plus grande.
Si, par leurs pourparlers de Moscou, les milieux
dirigeants des puissances occidentales cherchaient
avant tout à assoupir la vigilance de l'opinion
publique de leurs pays, à tromper les peuples
qu'on entraînait dans la guerre, les négociations
avec les hitlériens étaient d'une autre nature.
Le programme des pourparlers anglo-allemands
était formulé en termes suffisamment clairs par
Halifax, ministre des Affaires étrangères de
Grande-Bretagne, qui adressait à l'Allemagne
hitlérienne des appels non équivoques au moment
même où ses fonctionnaires poursuivaient leurs
négociations à Moscou.
Prenant la parole au cours d'un banquet à
l'Institut Royal des relations internationales,
le 29 juin 1939, Halifax se déclarait
prêt à s'entendre avec l'Allemagne sur toutes les
questions « qui angoissent le monde ». Il
disait notamment :
« Dans une pareille atmosphère nouvelle nous
pourrions examiner le problème colonial, le
problème des matières premières, celui des
barrières s'opposant au commerce, de l'"espace
vital", de la limitation des armements, et tous
autres problèmes qui intéressent les Européens.[5] »
Si l'on se souvient de la manière dont le journal
conservateur Daily Mail, lié à Halifax,
traitait dès 1933 le problème de l'« espace
vital », en proposant aux hitlériens de s'en
tailler un en U.R.S.S., on n'aura plus aucun doute
sur la portée réelle de la déclaration de Halifax.
C'était là une franche proposition faite à
l'Allemagne hitlérienne de s'entendre sur le
partage du monde et des sphères d'influence, de
résoudre tous les problèmes sans l'Union
soviétique et surtout à ses dépens.
Dès le mois de juin 1939, les représentants
de l'Angleterre engageaient dans le plus grand
secret des pourparlers avec l'Allemagne, par
l'entremise de Wohltat venu à Londres en qualité
de délégué d'Hitler pour le plan quadriennal.
Hudson, ministre anglais du Commerce d'outre-mer,
et G. Wilson, conseiller intime de Chamberlain,
s'entretinrent avec lui. Le sujet des pourparlers
de juin est encore entouré du mystère des archives
diplomatiques. Mais en juillet Wohltat revenait à
Londres et les pourparlers étaient repris. Le
sujet de ce deuxième tour des négociations est
maintenant connu grâce aux documents saisis en
Allemagne qui sont entre les mains du gouvernement
soviétique et qui seront prochainement publiés.
Hudson et G. Wilson ont proposé à Wohltat puis à
Dircksen, ambassadeur d'Allemagne à Londres,
d'entamer des pourparlers secrets pour la
conclusion d'un accord de grande envergure qui
comprendrait un accord sur le partage des sphères
d'influence à l'échelle mondiale et pour mettre
fin à la « concurrence mortelle sur des marchés
communs ». Il était prévu que l'Allemagne
obtiendrait dans le sud-est de l'Europe une
influence prépondérante. Dans son rapport au
Ministère allemand des Affaires Étrangères, daté
du 21 juillet 1939, Dircksen faisait
remarquer que le programme discuté par Wohltat et
Wilson embrassait des questions politiques,
militaires et économiques. Parmi les questions
politiques une place particulière était réservée
parallèlement au Pacte de non-agression, à un
Pacte de non-intervention, qui devait comprendre «
la délimitation des espaces vitaux entre les
grandes puissances, surtout entre l'Angleterre et
l'Allemagne[6] ».
Lors de l'examen des problèmes relatifs à la
conclusion de ces deux pactes, les représentants
anglais avaient promis qu'en cas de signature des
dits pactes l'Angleterre renoncerait aux garanties
qu'elle venait d'accorder à la Pologne.
Dans le cas d'un accord anglo-germanique, les
Anglais étaient prêts à laisser les Allemands
régler seuls à seuls avec la Pologne le problème
de Dantzig et celui du corridor polonais,
s'engageant à ne pas intervenir dans ce règlement.
De plus, Wilson confirma, ainsi que le prouvent,
documents à l'appui, les rapports de Dircksen qui
seront bientôt publiés, qu'en cas de signature,
par l'Angleterre et l'Allemagne, des pactes
susmentionnés, la politique anglaise des garanties
serait abandonnée en fait.
« Dans ce cas la Pologne — écrit Dircksen dans
son rapport — restera pour ainsi dire face à face
avec l'Allemagne. »
Tout cela signifiait que les gouvernants de
l'Angleterre étaient prêts à livrer la Pologne en
pâture à Hitler alors que l'encre avec laquelle
venaient d'être signés les garanties anglaises à
la Pologne n'avait pas encore séché.
En même temps, en cas de conclusion d'un accord
anglo-allemand, le but que se proposaient
l'Angleterre et la France lorsqu'elles entamèrent
les pourparlers avec l'Union soviétique aurait été
atteint et il aurait été plus facile de précipiter
le conflit entre l'Allemagne et l'U.R.S.S.
Enfin, on envisageait de compléter l'accord
politique entre l'Angleterre et l'Allemagne par un
accord économique comprenant une transaction
secrète sur les questions coloniales, sur la
répartition des matières premières, le partage des
marchés, etc., et aussi sur un prêt anglais
important à l'Allemagne.
Ainsi donc, les gouvernants de l'Angleterre
entrevoyaient le tableau attrayant d'un accord
solide avec l'Allemagne et ce qu'on appelle la «
canalisation » de l'agression allemande vers
l'Est, contre la Pologne, à laquelle ils venaient
de donner des « garanties » et contre l'Union
soviétique.
Quoi d'étonnant que les calomniateurs et les
falsificateurs de l'histoire passent soigneusement
sous silence, s'efforçant de dissimuler ces faits
d'importance capitale pour bien comprendre la
situation dans laquelle la guerre devenait ainsi
inévitable.
Aucun doute ne pouvait subsister, à ce moment-là,
que l'Angleterre et la France, loin d'avoir
l'intention d'entreprendre quoi que ce soit de
sérieux pour empêcher l'Allemagne hitlérienne de
déclencher la guerre, ont au contraire fait tout
ce qui était en leur pouvoir pour inciter
l'Allemagne hitlérienne contre l'Union soviétique
au moyen de tractations et de marchés secrets, en
se livrant à toutes les provocations possibles.
Les falsificateurs quels qu'ils soient ne
réussiront pas à effacer de l'histoire ni de la
conscience des peuples le fait décisif que, dans
ces conditions, l'Union soviétique était placée
devant cette alternative :
- ou bien accepter, dans un but
d'autodéfense, la proposition faite par
l'Allemagne de signer un Pacte de non-agression et
d'assurer, par là même, à l'Union soviétique la
prolongation de la paix pour un certain laps de
temps, que l'État soviétique utiliserait pour
mieux préparer ses forces en vue de la riposte à
l'attaque éventuelle de l'agresseur ;
- ou bien décliner la proposition de
l'Allemagne sur le Pacte de non-agression et
permettre de ce fait aux provocateurs de guerre du
camp des puissances occidentales d'entraîner
immédiatement l'Union soviétique dans un conflit
armé avec l'Allemagne, cela dans une situation
tout à fait défavorable à l'Union soviétique dans
les conditions de son isolement complet.
Dans ces conditions, le gouvernement soviétique
s'est vu obligé de faire son choix et de signer un
Pacte de non-agression avec l'Allemagne.
Ce choix a été un acte sagace et clairvoyant de
la politique extérieure soviétique dans la
situation qui existait alors. Cet acte du
gouvernement soviétique a déterminé, dans une très
grande mesure, l'issue favorable, pour l'Union
soviétique et pour tous les peuples épris de
liberté, de la Deuxième Guerre mondiale.
Ce serait une grossière calomnie que d'affirmer
que la conclusion d'un pacte avec les hitlériens
eût fait partie du plan de la politique extérieure
de l'U.R.S.S. Au contraire, l'U.R.S.S. s'est
toujours efforcée d'arriver à un accord avec les
états occidentaux non-agressifs contre les
agresseurs germano-italiens, dans le but d'assurer
la sécurité collective sur les bases de l'égalité.
Mais l'accord est un acte fondé sur la
réciprocité. Alors que l'U.R.S.S. s'efforçait
d'arriver à un accord sur la lutte contre
l'agression, l'Angleterre et la France le
repoussaient systématiquement et préféraient mener
la politique visant à l'isolement de l'U.R.S.S.,
la politique de concessions aux agresseurs, la
politique de l'orientation de l'agression vers
l'Est, contre l'U.R.S.S. Les États-Unis
d'Amérique, loin de s'opposer à cette politique
funeste, la soutenaient au contraire par tous les
moyens. En ce qui concerne les milliardaires
américains, ils continuaient d'investir leurs
capitaux dans l'industrie lourde allemande,
aidaient les Allemands à développer leur industrie
de guerre et armaient ainsi l'agression allemande,
comme s'ils voulaient dire :
« Guerroyez, Messieurs les Européens, à votre
aise, guerroyez avec l'aide de Dieu, tandis que
nous, modestes milliardaires américains, nous nous
enrichirons à votre guerre, en accaparant des
centaines de millions de dollars de
surprofits ! »
On comprend que, vu l'état de choses en Europe,
il ne restait à l'Union soviétique qu'une
issue : accepter la proposition des Allemands
au sujet de la conclusion d'un pacte. C'était,
malgré tout, la meilleure de toutes les issues
possibles.
De même qu'en 1918, par suite de la
politique hostile des puissances occidentales,
l'Union soviétique s'était trouvée forcée de
conclure la paix de Brest avec les Allemands, de
même, en 1939, 20 ans après la paix de
Brest, l'Union soviétique se voyait contrainte de
conclure un pacte avec les Allemands par suite de
la même politique hostile de l'Angleterre et de la
France.
Les conversations de calomniateurs de toute
espèce prétendant que l'U.R.S.S. ne devait
pourtant pas aller jusqu'à un pacte avec les
Allemands, ne sauraient être considérées autrement
que comme risibles. Si la Pologne. Ayant pour
alliés l'Angleterre et la France, avait pu aller
jusqu'à un Pacte de non-agression avec les
Allemands en 1934, pourquoi l'U.R.S.S., qui
se trouvait dans des conditions moins favorables,
ne pouvait-elle pas se permettre ce même pacte
en 1939 ? Pourquoi l'Angleterre et la
France, qui représentaient la force dominante en
Europe, avaient-elles pu faire en 1938, en
commun avec les Allemands, une déclaration de
non-agression alors que l'Union soviétique, isolée
grâce à la politique hostile de l'Angleterre et de
la France, ne pouvait aller jusqu'à un pacte avec
les Allemands ?
N'est-ce pas un fait que, de toutes les grandes
puissances non-agressives de l'Europe, l'Union
soviétique a été la dernière à se décider à un
pacte avec les Allemands ?
Naturellement, les falsificateurs de l'histoire
et autres réactionnaires ne sont pas contents de
ce que l'Union soviétique ait réussi à utiliser
habilement le Pacte soviéto-allemand aux fins
d'affermir sa défense ; qu'elle ait réussi à
déplacer ses frontières loin vers l'Ouest et à
barrer la route à l'avance non contrariée de
l'agression allemande vers l'Est ; que les
troupes hitlériennes aient été obligées de
commencer leur offensive vers l'Est, non pas de la
ligne Narva-Minsk-Kiev, mais d'une ligne passant à
des centaines de kilomètres plus à l'Ouest ;
que l'U.R.S.S. n'ait pas été vidée de son sang par
la guerre nationale, mais qu'elle fût sortie
victorieuse de la guerre. Toutefois ce
mécontentement rentre déjà dans le domaine de la
fureur impuissante de politiciens faillis.
Le mécontentement furibond de ces messieurs ne
peut être considéré que comme la démonstration de
ce fait incontestable, que la politique de l'Union
soviétique a été et reste juste.
Notes
1. Rapport de Dircksen «
Sur le développement des relations politiques
entre l'Allemagne et l'Angleterre pendant ma
mission à Londres », rédigé en
septembre 1939.
2. Voir rapport de V.
Molotov à la IIIe session du Soviet Suprême de
l'U.R.S.S. en date du 31 mai 1939, p. 8.
3. Ibidem.
4. Sayers and Kahn, The
Great Conspiracy. The Secret War Against Soviet
Russia, p. 329.
5. « Discours de lord
Halifax sur la politique internationale »,
Oxford. Londres, 1940, p. 296.
6. Rapport de Dircksen,
ambassadeur d'Allemagne en Angleterre, en date
du 21 juillet 1939, Archives du
Ministère allemand des Affaires Étrangères.
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 54 - 22 août 2020
Lien de l'article:
: Falsificateurs de l'histoire: Chapitre III. Isolement de l'Union soviétique. Pacte de non-agression soviéto-allemand - Bureau soviétique d'information,
Février 1948
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