Le rôle des banquiers anglo-américains
- Valentin Katasonov -
Cet article a été initialement publié
en 2015 par Strategic Culture Foundation et
également reproduit par LML la même
année. Nous le republions aujourd'hui
pour éclairer les lecteurs sur le rôle joué par
les financiers internationaux dans la Deuxième
Guerre mondiale et démystifier la falsification
anglo-américaine qui blâme l'Union soviétique
pour cette tragédie pour essayer de se
disculper.
L'article examine les origines des
institutions financières internationales à un
moment où le gouvernement Trudeau et les
gouvernements provinciaux endettent encore une
fois le pays auprès d'intérêts privés à des
niveaux sans précédent et le justifient en
disant que c'est ainsi qu'on assurera la reprise
économique. Non seulement cela, mais le
gouvernement Trudeau aime prétendre que
l'adhésion du Canada à ces institutions
financières internationales le rend démocratique
et prouve son multilatéralisme. Cet article
fournit de nombreux renseignements qui montrent
qu'il existe manifestement divers types de
multilatéralisme ayant divers types d'objectifs
et que tous ne servent pas le Canada. Ce dont le
gouvernement Trudeau et les autres gouvernements
au Canada ne veulent pas discuter.
Première partie
La guerre n'a pas été déclenchée par un Führer
enragé qui se trouvait à diriger l'Allemagne à
cette époque. La Deuxième Guerre mondiale est
l'oeuvre d'une oligarchie mondiale, ou plus
précisément des ploutocrates anglo-américains.
Utilisant des instruments tels que la Réserve
fédérale US et la Banque d'Angleterre, ils ont
commencé à se préparer pour le prochain conflit
d'ampleur mondiale immédiatement après la Première
Guerre mondiale. Leur cible était l'URSS.
Les plans Dawes et Young, la création de la
Banque des règlements internationaux (BRI), la
suspension du paiement des réparations par
l'Allemagne prévues par le Traité de Versailles et
l'acquiescement des anciens alliés de la Russie à
cette décision, les investissements étrangers
massifs dans l'économie du Troisième Reich, la
militarisation de l'économie allemande et les
violations du Traité de Versailles sont autant de
jalons sur le chemin conduisant à la guerre.
Derrière ce complot se tenaient des
personnages-clefs : les Rockefeller, les
Morgan, Lord Montagu Norman (gouverneur de la
Banque d'Angleterre) et Hjalmar Schacht (président
de la Reichsbank et ministre de l'Économie du
gouvernement de Hitler). Le programme stratégique
des Rockefeller et des Morgan était de subjuguer
l'Europe économiquement, de saturer l'Allemagne
d'investissements et de crédits étrangers, et de
l'amener à livrer un coup mortel à la Russie
soviétique, afin que celle-ci revienne au
capitalisme en tant que colonie.
Montagu Norman (1871-1950) a joué un rôle
important d'intermédiaire dans le dialogue entre
les milieux financiers américains et les chefs
d'entreprise allemands. Hjalmar Schacht a organisé
la reconstitution du secteur de la défense de
l'économie allemande. L'opération menée par les
financiers anglo-américains était dissimulée par
des politiciens tels que Franklin Roosevelt,
Neville Chamberlain et Winston Churchill. En
Allemagne, ces projets étaient exécutés par Hitler
et Hjalmar Schacht. Selon certains historiens,
Hjalmar Schacht a joué un rôle plus important que
Hitler. Seulement, il restait dans l'ombre.
À l'issue de la Première guerre mondiale, le Plan
Dawes visait à compromettre la Triple Entente et à
collecter les réparations de guerre auprès de
l'Allemagne. Le Plan Dawes (proposé par le Comité
Dawes, présidé par Charles G. Dawes) désignait une
tentative faite en 1924 de résoudre le problème
des réparations, qui avait miné la politique
internationale après la Première guerre mondiale
et le Traité de Versailles (la France, réticente,
a perçu plus de 50 % du montant des
réparations). Entre 1924 et 1929,
l'Allemagne a reçu 2,5 milliards de dollars
des États-Unis et 1,5 milliard de la
Grande-Bretagne dans le cadre du Plan Dawes. Il
s'agit de sommes considérables, qui correspondent
à 1 billion (mille milliards) de dollars
d'aujourd'hui. Hjalmar Schacht a joué un rôle
actif dans la mise en oeuvre du Plan Dawes.
En 1929, il a résumé les résultats en
déclarant qu'en 5 ans, l'Allemagne avait reçu
davantage de prêts étrangers que les États-Unis au
cours des 40 années ayant précédé la Première
guerre mondiale. En conséquence, en 1929,
l'Allemagne était devenue la deuxième puissance
industrielle mondiale, devant la Grande-Bretagne.
Dans les années 1930, l'Allemagne a continué
de bénéficier d'investissements et de prêts.
Rédigé en 1929 et adopté officiellement
en 1930, le Plan Dawes désignait un programme
visant à régler les dettes de guerre allemandes à
l'issue de la Première guerre mondiale. Il a été
présenté par le comité présidé par l'industriel
américain Owen D. Young (1929-1930), fondateur et
ex-premier président de Radio Corporation of
America (RCA). À l'époque, Young siégeait
également au conseil d'administration de la
Fondation Rockefeller, et il avait en outre été
l'un des représentants impliqués dans un
dispositif de réaménagement des réparations de
guerre, le Plan Dawes de 1924. Selon le plan,
la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a
été créée en 1930 pour permettre à
l'Allemagne de payer les réparations aux
vainqueurs. En réalité, l'argent a pris une toute
autre direction, à savoir qu'il est parti des
États-Unis et de la Grande-Bretagne pour arriver
en Allemagne. Le capital de la majorité des
sociétés allemandes ayant une importance
stratégique était, intégralement ou partiellement,
américain. Une partie était détenue par des
investisseurs britanniques. Les secteurs du
raffinage du pétrole et de la liquéfaction du
charbon de l'économie allemande étaient dans les
mains de Standard Oil (les Rockefeller). Le géant
de l'industrie chimique Farbenindustrie AG est
passé sous le contrôle du groupe Morgan. Quarante
pour cent du réseau téléphonique et 30 %
des actions de Focke Wulf étaient sous le contrôle
de la société américaine ITT. La radio et les
géants de l'industrie électrique AEG, Siemens et
Osram sont passés sous le contrôle d'American
General Electric. ITT et General Electric
faisaient partie de l'empire de Morgan. Cent pour
cent des actions Volkswagen appartenaient à
l'Américain Ford. Au moment où Hitler a accédé au
pouvoir, le capital financier américain contrôlait
quasiment tous les secteurs d'importance
stratégique de l'industrie allemande :
raffinage du pétrole, production de carburant de
synthèse, chimie, construction automobile,
aviation, ingénierie électrique, radio, ainsi
qu'une grande partie de l'industrie de la
construction mécanique (278 sociétés au total).
Les grandes banques allemandes, telles que la
Deutsche Bank, la Dresdner Bank, la Donat Bank et
quelques autres, étaient sous contrôle américain.
* * *
Le 30 janvier 1933, Hitler devenait
chancelier d'Allemagne. Auparavant, sa candidature
avait été étudiée à la loupe par les banquiers
américains. Hjalmar Schacht s'est rendu aux
États-Unis à l'automne 1930 pour parler de
cette nomination avec des collègues américains. La
désignation de Hitler a finalement été approuvée
lors d'une réunion secrète de financiers aux
États-Unis. Schacht a passé toute
l'année 1932 à convaincre les banquiers
allemands que Hitler était le meilleur candidat au
poste. Il a atteint son objectif. À la
mi-novembre 1932, 17 des plus grands
banquiers et industriels allemands ont adressé une
lettre au président Hindenburg, dans laquelle ils
exigeaient qu'il nomme Hitler chancelier. La
dernière réunion de travail des financiers
allemands avant l'élection s'est tenue le 4
janvier 1933 à Cologne, au domicile du
banquier Kurt von Schröder. Ensuite, le parti
national-socialiste est arrivé au pouvoir. Les
relations financières et économiques de
l'Allemagne avec les Anglo-Américains se sont
alors resserrées d'un cran.
Hitler a immédiatement annoncé qu'il refusait de
payer les réparations de guerre. Il a mis en doute
la capacité de l'Angleterre et de la France à
rembourser leurs propres dettes de la Première
guerre mondiale aux États-Unis. Washington n'a
émis aucune objection à l'annonce de Hitler. En
mai 1933, Hjalmar Schacht s'est rendu une
nouvelle fois aux États-Unis. Il y a rencontré le
président Franklin Roosevelt et les grands
banquiers en vue de demander une ligne de crédit
de 1 milliard de dollars. En juin de la même
année, Hjalmar Schacht s'est rendu à Londres pour
s'entretenir avec Montagu Norman. Tout est passé
comme une lettre à la poste. Les Britanniques ont
consenti un prêt de 2 milliards de dollars.
Ils n'ont soulevé aucune objection quant à la
décision de l'Allemagne de suspendre le
remboursement de sa dette.
Selon certains historiens, les Américains et les
Britanniques étaient accommodants parce que,
dès 1932, l'Union soviétique avait réalisé le
plan quinquennal de développement économique en
vue d'atteindre de nouveaux sommets en tant que
puissance industrielle. Quelques milliers
d'entreprises avaient vu le jour, en particulier
dans l'industrie lourde. La dépendance de l'URSS à
l'importation de produits industriels avait ainsi
considérablement diminué. Les chances d'étrangler
l'Union soviétique économiquement s'en trouvaient
quasiment réduites à zéro. Il a alors été décidé
de recourir à la guerre et de lancer la
militarisation accélérée de l'Allemagne.
Pour celle-ci, l'obtention de crédits américains
ne posait aucun problème. Hitler est arrivé au
pouvoir dans son pays à peu près en même temps que
Franklin Roosevelt aux États-Unis. Les banquiers
qui ont soutenu Hitler en 1931 sont
précisément ceux qui ont soutenu l'élection de
Roosevelt. Une fois en poste, le nouveau président
ne pouvait guère faire moins qu'accorder de
généreux crédits à l'Allemagne. D'ailleurs,
beaucoup ont remarqué la grande similitude entre
le New Deal de Roosevelt et la politique
économique du Troisième Reich. Rien d'étonnant. Ce
sont en effet les mêmes qui assuraient le
sauvetage des deux gouvernements tout en les
conseillant. Ils représentaient principalement les
milieux financiers américains.
Le New Deal de Roosevelt n'a pas tardé à prendre
l'eau. En 1937, les États-Unis étaient
embourbés dans la crise économique. En 1939,
l'économie américaine tournait à 33 % de
sa capacité industrielle (19 % aux pires
moments de la crise de 1929-1933).
Rexford G. Tugwell, un économiste du premier
Brain Trust, équipe d'universitaires de
l'Université de Columbia mise en place par
Franklin Roosevelt et ayant contribué aux
recommandations politiques qui ont conduit au New
Deal de Roosevelt, écrivait qu'en 1939 le
gouvernement avait échoué. La situation est restée
figée jusqu'à l'invasion de la Pologne par Hitler.
Seuls les puissants vents de la guerre pouvaient
dissiper la brume. Quoi que Roosevelt puisse
tenter, ses initiatives étaient condamnées à
l'échec. [1]
Seule une guerre mondiale pouvait sauver le
capitalisme américain. En 1939, les
ploutocrates ont mis en oeuvre tous les moyens à
leur disposition pour faire pression sur Hitler et
l'inciter à lancer une guerre à grande échelle à
l'Est.
Deuxième partie
La Banque des règlements internationaux (BRI) a
joué un rôle important pendant la Deuxième Guerre
mondiale. Tête de pont des intérêts américains en
Europe, elle assurait la liaison entre les
entreprises anglo-américaines et allemandes.
C'était en quelque sorte une zone parallèle
abritant le capital cosmopolite contre les
initiatives politiques, les guerres, les
sanctions, etc.
Cette banque a été créée sous la forme d'une
entité commerciale publique. Son immunité face aux
interférences gouvernementales et, par exemple, à
l'imposition, était garantie par l'accord
international signé à La Haye en 1930. Les
banquiers de la Réserve fédérale de New York,
proches des Morgan, de Montagu Norman, gouverneur
de la Banque d'Angleterre, ainsi que des
financiers allemands tels que Hjalmar Schacht
(président de la Reichsbank et ministre de
l'économie du gouvernement de Hitler), Walther
Funk (qui a remplacé Hjalmar Schacht au poste de
président de la Reichsbank) et Emil Puhl, tous ont
joué un rôle important dans la fondation de la
Banque. Parmi les fondateurs figuraient les
banques centrales de Grande-Bretagne, de France,
d'Italie, d'Allemagne, de Belgique et quelques
banques privées.
La Banque fédérale de New York a fait de son
mieux, mais n'a pas fait partie des établissements
fondateurs de la BRI. Les États-Unis étaient
représentés par la banque privée First National
Bank of New York, J.P. Morgan and Company, la
First National Bank of Chicago, qui faisaient
toutes partie de l'empire Morgan. Le Japon était
également représenté par des banques privées.
En 1931-1932, 19 banques centrales
européennes rejoignaient la Banque des règlements
internationaux. Gates W. McGarrah, banquier du
clan des Rockefeller, était le premier président
du conseil d'administration de la BRI. Il a été
remplacé par Leon Fraser, qui représentait le clan
des Morgan. Pendant la guerre, la banque était
présidée par un citoyen américain, Thomas H.
McKittrick.
Beaucoup d'encre a coulé au sujet des activités
de la BRI au service des intérêts du Troisième
Reich. La Banque était impliquée dans des
transactions avec différents pays, y compris ceux
avec lesquels l'Allemagne était en guerre.
Depuis Pearl Harbor, la Banque des règlements
internationaux jouait le rôle de correspondant de
la Federal Reserve Bank de New York. Elle était
sous contrôle nazi pendant la guerre, même si
c'est l'Américain Thomas Huntington McKittrick qui
la présidait. Les soldats mouraient sur les champs
de bataille pendant que la direction de la BRI se
réunissait à Bâle avec les banquiers d'Allemagne,
du Japon, d'Italie, de Belgique, de
Grande-Bretagne et des États-Unis.
Dans ce havre de paix que constituait la zone
parallèle suisse, les représentants des
belligérants travaillaient tranquillement dans un
climat de compréhension mutuelle.
C'est en Suisse que l'Allemagne a mis en lieu sûr
l'or saisi aux quatre coins de l'Europe. En
mars 1938, lorsque Hitler s'est emparé de
Vienne, une partie de l'or autrichien a été
transférée dans les coffres-forts de la BRI. La
même chose a été faite avec l'or de la Banque
nationale tchèque (48 millions de dollars).
Lorsque la guerre a éclaté, l'or entrait à pleines
portes à la Banque des règlements internationaux.
L'Allemagne le récupérait dans les camps de
concentration et par le pillage des pays occupés
(y compris de tout ce qui appartenait à des
civils : bijoux, dents en or, étuis à
cigarettes, ustensiles divers, etc.). C'est ce que
l'on a appelé l'or nazi. Il était fondu en lingots
afin d'être entreposé à la Banque des règlements
internationaux, en Suisse ou hors d'Europe.
Dans son livre Trading With The Enemy : An
Expose of The Nazi-American Money Plot 1933-1949,
Charles Higham écrit que, pendant la guerre, les
nazis ont transféré 378 millions de dollars
sur les comptes de la Banque des règlements
internationaux.
Quelques mots au sujet de l'or tchèque. Certaines
informations ont fait surface après l'ouverture
des archives de la Banque d'Angleterre
en 2012 [2].
En mars 1939, l'Allemagne s'emparait de
Prague. Les nazis ont exigé 48 millions de
dollars des réserves d'or nationales. Il leur a
été répondu que cette somme avait déjà été
transférée à la Banque des règlements
internationaux. Par la suite, on a su que cet or
avait été transféré de Bâle dans les coffres-forts
de la Banque d'Angleterre. Sur l'ordre de Berlin,
l'or a été transféré sur le compte de la
Reichsbank à la BRI. Ensuite, la Banque
d'Angleterre a été impliquée dans les transactions
effectuées sur les ordres donnés par la Reichsbank
à la Banque des règlements internationaux. Ces
ordres étaient retransmis à Londres. Il y a donc
eu collusion entre la Reichsbank allemande, la
Banque des règlements internationaux et la Banque
d'Angleterre. En 1939, un scandale a éclaté
en Grande-Bretagne lorsqu'on a su que la Banque
d'Angleterre exécutait les transactions portant
sur l'or tchèque sur les ordres de Berlin et de
Bâle, et non du gouvernement tchèque. Par exemple,
en juin 1939, trois mois avant le début de la
guerre entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne, la
Banque d'Angleterre a aidé les Allemands à
transférer sur leur compte l'équivalent en or
de 440 000 livres sterling, et à
acheminer une partie de l'or à New York
(l'Allemagne s'assurait ainsi de la neutralité des
États-Unis en cas d'intervention allemande en
Pologne).
Ces transactions illégales sur l'or tchèque ont
été effectuées avec l'accord tacite du
gouvernement de Grande-Bretagne, qui savait
parfaitement ce qui était en train de se passer.
Le premier ministre Neville Chamberlain, le
Chancelier de l'Échiquier sir John Simon et les
autres responsables de haut rang ont tout fait
pour dissimuler la vérité, y compris en mentant
éhontément (en affirmant que l'or avait été
restitué à son propriétaire légitime ou qu'il
n'avait jamais été transféré à la Reichsbank). Les
documents de la Banque d'Angleterre rendus publics
dernièrement révèlent les faits et montrent que
les responsables gouvernementaux ont menti, afin
de se couvrir eux-mêmes et de couvrir les
activités de la Banque d'Angleterre et de la
Banque des règlements internationaux. La
coordination de ces activités criminelles
conjointes était un jeu d'enfant lorsqu'on sait
que Montagu Norman, directeur de la Banque
d'Angleterre, présidait également le conseil
d'administration de la Banque des règlements
internationaux. Il n'a d'ailleurs jamais caché ses
sympathies pour les fascistes.
La Conférence de Bretton Woods, officiellement
Conférence monétaire et financière des Nations
unies, a réuni les 730 délégués des 44
pays alliés à l'hôtel Mont Washington, à Bretton
Woods (New Hampshire), aux États-Unis, en vue de
réguler la vie monétaire et financière
internationale à l'issue de la Deuxième Guerre
mondiale. Cette conférence s'est tenue du 1er
au 22 juillet 1944. La Banque des
règlements internationaux se retrouvait soudain
sous le feu des projecteurs. On rapportait qu'elle
avait collaboré avec l'Allemagne fasciste. Sans
entrer dans les détails, je me limiterai à dire
qu'après bien des aléas (certains délégués
étatsuniens s'étant opposés à la motion), les
délégués sont tombés d'accord pour fermer la BRI.
Cette décision de la conférence internationale n'a
jamais été appliquée. Toutes les informations
susceptibles de jeter le discrédit sur les
activités de la BRI pendant la guerre ont été
classées. Aujourd'hui, cela contribue à falsifier
l'histoire de la Deuxième Guerre mondiale.
Pour finir, quelques mots sur Hjalmar Schacht
(1877-1970), ancien président de la Reichsbank et
ministre de l'Économie du gouvernement fasciste de
l'Allemagne. Il a joué un rôle de premier plan
dans le contrôle de la machine économique du
Troisième Reich en agissant comme ambassadeur
extraordinaire et plénipotentiaire du capital
anglo-américain en Allemagne. En 1945,
Schacht a été jugé à Nuremberg et acquitté
le 1er octobre 1946. Il échappait aux
accusations de meurtre. Tout comme Hitler. Pour
des raisons qui demeurent inexpliquées, il ne
figurait pas sur la liste des principaux criminels
de guerre de 1945. Mieux, Schacht a repris sa
vie professionnelle comme si de rien n'était et
fondé la société Schacht GmbH à Düsseldorf. Ce
détail peut sembler insignifiant, mais il confirme
une fois de plus que les financiers
anglo-américains et leurs représentants
plénipotentiaires en Allemagne avaient préparé et,
dans une certaine mesure, influencé l'issue de la
Deuxième Guerre mondiale. Les financiers veulent
réécrire l'histoire de la guerre et changer ses
résultats.
Notes
1. P. Tugwell, The
Democratic Roosevelt, A Biography of Franklin D.
Roosevelt, New York, 1957, p 477.
2. Voir les
archives de la Banque d'Angleterre de 1939-1945
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 54 - 22 août 2020
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Le rôle des banquiers anglo-américains - Valentin Katasonov
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