25 ans de l'Initiative historique du Parti
Hardial Bains lance l'Initiative historique du
PCC(M-L) à Ottawa le 1er janvier 1995.
Il y a 25 ans, alors que toutes les forces
politiques manoeuvraient pour se placer au pouvoir
afin de gérer l'État dans leurs propres intérêts,
le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste)
a lancé son plan d'action pour mettre la classe
ouvrière au pouvoir, à la tête de l'édification
nationale. Cette Initiative historique a été
lancée par Hardial Bains, le fondateur et
dirigeant du Parti, le 1er janvier 1995.
Elle exige une constitution moderne qui place la
souveraineté - le pouvoir de décision - entre les
mains du peuple et des mécanismes politiques
démocratiques qui garantissent l'exercice du
pouvoir par le peuple, et également une
réorganisation consciente et rationnelle de
l'économie et un changement de sa direction pour
la mettre au service du bien-être du peuple.
Il était très émouvant d'entendre le camarade
Bains la décrire dans tous ses détails en portant
attention à l'objectivité de l'examen et également
à l'interaction et à la clef : le rôle
décisif de l'organisation du facteur humain,
conscience sociale.
« Ce plan d'action est si concret et couvre tous
les aspects du travail d'organisation de façon si
détaillée que le succès sur un front conduira au
succès de l'ensemble alors qu'un échec sur l'un ou
l'autre de ses aspects n'aura pas de conséquence
sur le plan général. Plus important encore, et
décisif sur le plan de la victoire, il met le
facteur humain, la conscience sociale, au premier
plan, dans une position décisive », avait
déclaré le camarade Bains.
Dans sa présentation du lancement de l'Initiative
historique le 1er janvier 1995, Hardial
Bains a expliqué :
« Dans la lutte des peuples et des nations, l'une
des choses les plus importantes et cruciales est
de déterminer comment sont dépensées les énergies
et les ressources qui sont engendrées dans le
travail. Sont-elles utilisées à des fins bien
précises, ou sont-elles gaspillées ?
Aujourd'hui dans le monde, généralement parlant,
très peu de pays se sont fixé des objectifs, un
but qui profiterait à la société, au bien-être du
peuple. [...] Au Canada, en autant que le peuple
canadien est concerné, il n'y a pas d'objectif
vers lequel toutes les énergies et ressources sont
canalisées et mises à contribution. Le seul but
que proposent les gouvernements est de créer un
climat favorable au succès des monopoles sur le
marché mondial. Et même ce but a surtout une
valeur de propagande, affirmant que la prospérité
du pays dépend du succès des monopoles sur le
marché mondial.
« Au Moyen-Âge, à l'âge des ténèbres, c'étaient
les forces dominantes qui fixaient le but, soit
l'Église et les seigneurs féodaux. Ils le
faisaient dans leurs propres intérêts, au nom
d'une puissance divine. Toutes les forces
productives et tous les avoirs de la société
étaient voués à leur satisfaction, à leur plus
grande gloire. À une époque se produisit une
rupture avec l'attitude médiévale, les gens furent
définis suivant leurs droits individuels. La
juridiction et les frontières des États furent
définies en fonction de leur défense. Tout était
en place pour que les ressources disponibles de la
société soient orientées vers la plus grande
gloire des droits individuels. Cela devint un
obstacle à la satisfaction des droits collectifs.
« L'édification de la nation devint le contenu
principal de la révolution démocratique. Quand la
bourgeoisie eut pris le haut du pavé,
l'édification de la nation ne fut menée que dans
le but de satisfaire les droits individuels. Avec
la montée des monopoles, la bannière de la nation
fut foulée aux pieds. Les États furent consolidés
et leurs rôles développés dans l'intérêt des
cercles dirigeants ou de l'oligarchie financière.
Ainsi, la propagande américaine parle de défendre
les intérêts nationaux des États-Unis partout où
ils disent qu'ils se trouvent, mais elle ne dit
pas un mot de ce que les Américains veulent
accomplir dans ce monde. Les Canadiens non plus
n'ont pas de but.
« Cela vaut à une exception près, la période des
'sales années 1930', alors que la bourgeoisie
était aux prises avec le désastre de la
dépression. La bourgeoisie était terrifiée à
l'idée de tout perdre si elle ne parvenait pas à
mettre en place l'objectif de satisfaire les
intérêts collectifs. Ainsi, à la fin des
années 1930 et après la guerre, divers pays
ont adopté l'objectif de bâtir l'État providence.
Au Canada, dans les années 1960, elle a mis
de l'avant l'objectif de construire une 'société
juste'. Ils ont parlé d'un héritage sacré qui doit
être défendu. C'était également une réponse à
l'objectif que l'Union soviétique s'était fixé en
tant que pays socialiste, c'est-à-dire satisfaire
les besoins matériels et culturels toujours
croissants du peuple.
« Aujourd'hui, les intérêts collectifs sont à
nouveau menacés. Toute la démagogie répandue et
toutes les promesses faites n'ont pour résultat
net que de rejeter tout ce qui a été dit
auparavant sur le bien-être social. Et cela sous
prétexte qu'en ce moment le but le plus important
est d'effectuer les paiements sur la dette pour
diminuer l'endettement national. En partant de la
prétention qu'il s'agit là de ce qui est le mieux
pour la collectivité et la société, on demande au
peuple de faire tous les sacrifices. [...]
« La question
centrale de l'Initiative historique est :
quel devrait-être le but ? Souvent dans le
passé, diverses forces ont fixé le but uniquement
à partir des prémisses théoriques et idéologiques
que nous sommes en faveur du socialisme. Peut-on
dire que le peuple devrait adopter le socialisme
en ce moment, qu'en ce moment la classe ouvrière
devrait adopter le socialisme comme but et qu'elle
devrait consacrer toutes ses ressources à cet
objectif ? Bien sûr, on peut prendre une
telle décision. Elle découle de notre programme
stratégique, mais cela n'empêchera pas la
bourgeoisie d'avancer ses objectifs. Les
considérations qui président à l'établissement de
l'Initiative historique ne sont pas strictement
théoriques et idéologiques. Elles ont surtout
trait à comment la classe ouvrière doit empêcher
la bourgeoisie de dilapider les ressources
nationales, de sacrifier l'indépendance du pays et
son bien-être. Quel slogan la classe ouvrière
doit-elle mettre de l'avant pour vaincre la
bourgeoisie et rallier les masses du peuple de son
côté ? La réponse à cette question est
d'utiliser les ressources en faveur des intérêts
collectifs.
« Le slogan de bâtir la nation est approprié non
seulement parce qu'il va à l'encontre de ce que
dit la bourgeoisie, à savoir que tous doivent
créer un climat favorable au succès des
entreprises sur le marché mondial, mais aussi
parce qu'il appelle le peuple à prendre en mains
ce qui lui appartient et à créer une société qui
le favorisera. Évidemment, en dernière instance,
bâtir la nation aujourd'hui revient à construire
le socialisme, mais ce serait une très grave
erreur que de présenter les choses ainsi. Le
programme doit être fixé non pas à partir d'un
point de vue théorique, mais à partir des besoins
de la société à un moment donné. La société
canadienne a besoin d'un but en ce moment. Le
peuple canadien a besoin d'un but que tous peuvent
facilement comprendre et saisir. Il ne peut s'agir
que de l'édification de la nation. Bien sûr, le
contenu essentiel de ce projet est que la classe
ouvrière doit se constituer en la nation. En
d'autres mots, le but de la classe ouvrière doit
devenir le but de la nation, tout comme la
bourgeoisie dans sa période ascendante avait
avancé son but, le but de défendre l'intérêt
individuel et la propriété privée comme but de la
nation, et avait même subordonné la nation à cet
objectif.
« Le temps est venu pour la classe ouvrière de se
constituer en la nation. Elle doit établir son
objectif comme étant celui de la nation. En
d'autres mots, la classe ouvrière doit elle-même
prendre en mains de bâtir la nation. Elle doit
aussi mener les larges masses du peuple à adopter
cet objectif. La classe ouvrière ne peut pas
orienter toutes ses ressources sans adopter
l'objectif de satisfaire les intérêts collectifs
de la société en ce moment. Cela revient à édifier
la nation. Édifier la nation au Canada ne peut
signifier qu'une chose : que la classe
ouvrière doit donner à la société une constitution
moderne, un mécanisme politique moderne, un
changement de direction de l'économie et
l'indépendance.
« Le problème n'est pas différent, que l'on parle
de la nation du Québec, du Canada, ou des nations
des peuples autochtones. Quand on parle de la
souveraineté du Québec, la classe ouvrière devrait
adopter le but de bâtir la nation au point qui est
le plus favorable pour la classe ouvrière. [...]
Elle doit aussi lutter pour un changement de
direction de l'économie, une constitution moderne,
le renouveau démocratique et l'indépendance.
« L'Initiative historique a pour but de provoquer
une discussion sur l'édification de la nation
parmi les larges masses du peuple en utilisant
toutes les ressources à notre disposition.
L'Initiative historique est un plan d'action, dont
l'objectif premier est de s'assurer qu'une
discussion a lieu à ce sujet. En d'autres mots,
elle a pour objectif de faire en sorte que le
peuple détermine l'ordre du jour de l'édification
de la nation. Dans ce cadre, l'autre objectif de
la classe ouvrière est de créer les conditions
pour la formation du parti communiste de masse.
Cela signifie qu'une des tâches les plus
importantes de l'Initiative historique est de
s'approprier le meilleur du passé et du présent.
Cela signifie qu'un travail est nécessaire pour
développer et enrichir le contenu de la pensée
marxiste-léniniste contemporaine. Cela signifie
examiner tous les phénomènes et tous les
événements et faire la promotion de ceux qui
favorisent la classe ouvrière et l'objectif de
bâtir la nation.
Le Parti a dirigé et a donné l'orientation au
mouvement ouvrier pour qu'il établisse son propre
programme prosocial sous le mot d'ordre « Arrêtez
de payer les riches ! Augmentez les
investissements dans les programmes
sociaux ! ».
Le camarade Bains a expliqué :
« Outre s'approprier le meilleur du passé, les
communistes peuvent trouver des solutions aux
problèmes complexes du présent. Seuls les
communistes peuvent diriger la société sur la
grande voie de la civilisation. Seuls les
communistes peuvent faire appel aux théories et
notions humaines nécessaires pour ouvrir la voie
au progrès de la société actuellement.
« L'Initiative historique est lancée afin de
convier la classe ouvrière et les masses
populaires à révéler ce qu'il y a de meilleur dans
ce que l'humanité a produit jusqu'à ce jour et à
le développer au niveau nécessaire aux profondes
transformations qui s'imposent. En d'autres mots,
il s'agit d'un programme visant à mettre la classe
ouvrière au centre de tous les développements. Il
s'agit plus précisément d'un programme pour placer
le facteur humain, la conscience sociale, au
centre de tous les développements. De tous les
ingrédients nécessaires à l'élaboration d'un
projet, il faut décider lequel est le plus
important. Si le facteur humain est absent du
projet d'édification de la nation, la révolution
scientifique et technique, l'efficacité et les
ressources naturelles et sociales ne suffiront pas
à la tâche.
« Le facteur humain ne peut être amené au niveau
nécessaire aux transformations sans conscience
sociale, sans débats et discussions parmi les
larges masses, sans mouvement révolutionnaire réel
possédant un caractère de masse. En d'autres mots,
l'Initiative historique vise à créer ces
conditions et à assurer que plusieurs de ces
traits se développent en tant que facteurs
essentiels à la création des conditions
subjectives de la révolution. En dernière
instance, le facteur humain est le facteur
crucial. Il est impossible de faire entrer en jeu
tous les facteurs sans le facteur humain. »
En ce 25e anniversaire de l'Initiative historique
du PCC(M-L), il est plus que jamais urgent
d'activer le facteur humain/conscience sociale
pour faire nôtre l'édification nationale et bâtir
le parti communiste de masse afin de transformer
le succès historique en victoire historique. Au
milieu d'une pandémie mondiale qui a causé de
grandes souffrances et exposé les graves
conséquences de décennies de destruction de
programmes sociaux, les gouvernements utilisent la
situation pour justifier une nouvelle escalade de
l'offensive antisociale afin de consolider et
resserrer le contrôle d'intérêts privés sur toutes
les affaires de la société.
Le facteur anti-humain/anti-conscience sociale
domine les actions des partis cartellisés au
parlement qui, dans la situation d'un gouvernement
fédéral minoritaire doté de pouvoirs d'urgence,
poursuivent leurs propres intérêts au détriment du
peuple. Les gouvernements fédéral et provinciaux
prennent des mesures pour réprimer et faire taire
les revendications des travailleurs et des
Canadiens qui réclament que les mesures
nécessaires soient prises pour résoudre la crise
en leur faveur. Le PCC(M-L) intensifie son travail
pour imprégner la classe ouvrière de l'objectif de
l'édification nationale qui ne peut signifier
qu'une chose: «la classe ouvrière doit doter la
société d'une constitution moderne, d'un mécanisme
politique moderne, avec un changement la direction
de l’économie et l’indépendance ».
Aujourd'hui, encore plus qu'il y a 25 ans,
l'Initiative historique du PCC(M-L) est
essentielle pour tous ceux qui veulent contribuer
à ouvrir la voie du progrès de la société.
Transformons les succès
historiques en victoire historique !
Cet article est paru dans
Volume 50 Numéro 53 - 15 août 2020
Lien de l'article:
25 ans de l'Initiative historique du Parti
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