Importants anniversaires

Revisiter l'importance de la conférence historique tenue à Chertsey, Québec

Le 19 août 1989, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a tenu une conférence historique à Chertsey, au Québec. Des centaines de membres et de sympathisants du PCC(M-L), ainsi que leurs familles et leurs amis, ont participé à un rassemblement social et politique d'une semaine à Chertsey pour célébrer le travail du PCC(M-L) et discuter des événements en cours. Les délibérations étaient présidées par le dirigeant national et premier secrétaire du Comité central du Parti, le bien-aimé Hardial Bains.

Plus de trois décennies se sont écoulées depuis et, à notre grand chagrin, le camarade Hardial Bains, est décédé le 24 août 1997. Cependant, l'importance de la conférence Chertsey demeure et devient plus évidente avec le temps. Les développements nationaux et internationaux qui ont eu lieu depuis la conférence de Chertsey ont confirmé la régression et la sombre réaction prédite par le camarade Bains à l'époque et également la résistance déterminée de la classe ouvrière et des peuples du monde et le besoin inéluctable d'une direction politique, d'une organisation et d'une théorie révolutionnaires pour réaliser les objectifs du mouvement.

Quand le discours de Chertsey a été prononcé, le monde vivait une période de transition alors que l'essor de la révolution faisait place à une période de repli de la révolution. Peu de temps après le monde était témoin de nombreuses transformations dont la chute de l'Union soviétique et la fin de la division bipolaire du monde.

« Les peuples étaient engagés dans un grand mouvement pour exiger une profonde transformation économique et ce mouvement grandissait dans plusieurs régions du monde, particulièrement en Europe de l'Est, mais pas uniquement là. Cependant, ce mouvement s'est retourné contre lui-même, manipulé par l'impérialisme mondial et le révisionnisme. En quelques mois après la Conférence de Chertsey, d'une période d'essor de la révolution nous sommes passés à une période de repli.... Pour nous, la Conférence de Chertsey a été une déclaration du PCC(M-L) que non seulement il n'allait pas être manipulé par l'impérialisme mondial et le révisionnisme, mais qu'il allait poursuivre son travail », a déclaré le camarade Bains cinq ans après la conférence de Chertsey.


Hardial Bains s'adresse aux participants à l'historique rencontre du PCC(M-L)
à Chertsey, Québec, en 1989.

L'analyse de la nature de cette période par le camarade Bains a préparé les forces révolutionnaires au Canada pour ce qui allait suivre en analysant précisément les développements à l'échelle nationale et internationale à ce point tournant crucial. Il a parlé de la victoire historique de l'Union soviétique et de Staline sur le nazisme et le fascisme et des programmes sociaux créés par les sociétés socialistes. Il a mis en garde contre les grands dangers posés par l'impérialisme anglo-américain et la réaction mondiale et décrit les grandes tragédies dans lesquelles ils ont plongé les peuples du monde, les innombrables guerres, invasions, coups d'État et violences médiévales contre les peuples qui luttent pour l'indépendance et le progrès social. Il avertit que d'autres grandes tragédies allaient s'abattre sur le monde.

La prédiction de Hardial Bains que l'hystérie anticommuniste encouragée par la réaction provoquerait une offensive généralisée contre les peuples d'Europe et d'ailleurs s'est réalisée. Le vieux monde s'était exclamé, dans l'euphorie : « le communisme est mort » et « l'histoire est arrivée à sa fin ». Il a prédit que cette euphorie ferait bientôt place à la pire vengeance et la plus sombre réaction. Il a dirigé le PCC(M-L) dans les préparatifs pour faire face à la trahison de ceux qui persistent à agir comme avant, même dans nos rangs. Il a dirigé le PCC(M-L) comme parti qui reste inébranlable et fidèle à ses convictions.

Le Ve Congrès ayant eu lieu un an auparavant, le camarade Bains a fait le bilan du travail accompli par le Parti pour appliquer les décisions du Congrès et du travail constant du Parti pour créer les conditions subjectives de la révolution.

« ...Nous célébrons l'anniversaire de naissance d'un mouvement auquel la classe ouvrière et le peuple du Canada ont donné jour, et ce mouvement a aujourd'hui plus d'un quart de siècle. Ce n'est pas moi en tant qu'individu qui compte, parce que les individus ne déterminent pas le cours des choses. C'est la force sociale. Le génie de l'histoire veut que quiconque se dresse aujourd'hui au-dessus des masses finit par se faire trancher la tête, au sens figuré, bien que parfois ce soit au sens propre aussi. Nous ne sommes plus à l'époque des chevaliers et des héros individuels. Nous sommes à l'époque du travail collectif de la classe ouvrière et de ses alliés. Nous sommes à l'ère du Parti, l'époque de l'impérialisme et de la révolution sociale du prolétariat, comme le disait le camarade Lénine. Avec cette rencontre, nous célébrons donc les développements, le mouvement progressiste, le renforcement, la stabilisation et la consolidation d'un mouvement politique. Ce mouvement politique, il est ici, c'est notre Parti, ses alliés, ses organisations de masse, surtout la presse de masse du Parti dont nous sommes très fiers. »

Le camarade Bains a énoncé de manière militante ce que les communistes devaient faire pour continuer à bâtir le PCC(M-L) en tant que parti politique de la classe ouvrière afin de réaliser l'unité politique du peuple. Il a prédit avec certitude que la jeunesse, en dépit de l'anticommunisme répandu massivement par la réaction, répondrait à l'appel des communistes et prendrait position pour une cause juste. « Nous déclarons ouvertement que nous voulons le pouvoir de la classe ouvrière et de personne d'autre... parce que c'est la classe ouvrière qui est la classe productive, c'est la classe la plus complètement révolutionnaire et que ses buts ne peuvent être réalisés sans le renversement du capitalisme par la révolution. [...] Aujourd'hui, peu importe la question abordée, [...] la bourgeoisie ne peut trouver de solution. Seule la classe ouvrière peut trouver une solution. C'est donc la classe ouvrière qui est au centre, et nos points de vue sont ceux de la classe ouvrière. »

Le camarade Bains a déclaré : « Le problème le plus pressant en termes de travail spécifique est celui de gagner les masses des travailleurs au Parti. [...] Nous devons aller de l'avant, avec toute la passion du mouvement, comme on va vers une personne qu'on aime, puisque cet être qui nous est cher, la classe ouvrière, est la seule force sociale en mesure de sauver le monde, de sauver l'humanité. À l'ombre du grave danger posé par l'impérialisme anglo-américain, la réaction russe et la réaction mondiale, il n'existe aucune autre façon de sauver le monde de la crise qui nous menace. [...] La classe ouvrière peut perdre certaines batailles, mais non la guerre. »

« Un nouveau communiste a vu le jour en sol canadien, un communiste nourri par l'esprit marxiste-léniniste de notre Parti. Avec cette personnalité nouvelle, croyez-vous qu'ils pourront nous écraser, nous détruire ? ! Je vous dis : nous serons un jour des millions, regardez nous bien aller ! [...] parce que nous représentons ce que veut la classe ouvrière, nous représentons ce que veulent les masses opprimées et les peuples partout dans le monde. Nous sommes des gens sans préjugé aucun. Nous ne nous divisons pas en fonction de la race, de la religion, de l'origine nationale, du sexe ou du style de vie. Nous nous unissons sur la base du marxisme-léninisme, une idéologie commune à la classe ouvrière de tous les pays. Nous nous unissons sur la base de l'internationalisme prolétarien aux travailleurs de tous les pays. »

Cette nouvelle personnalité n'a pas été laissée au hasard. Pour qu'une personnalité démocratique moderne émerge du travail pour régler les comptes avec la vieille conscience de la société, la réalisation de ce but a été mis à l'ordre du jour, une ligne de marche a été fixée pour l'entretenir et la tâche a été prise en main pour tout accomplir sur une base consciente et planifiée.

Cinq ans après la rencontre de Chertsey, parlant de l'acte du Parti le camarade Bains a souligné : « En août 1989, je déclarais au nom du PCC(M-L) que des femmes et des hommes nouveaux avaient vu le jour sur le sol du Canada. Qui sont ces êtres nouveaux ? Ceux qui ont des idéaux élevés, sont honnêtes et sincères, ont une conscience claire et qui ont tout sacrifié, qui ont inauguré une nouvelle façon de vivre dans les conditions du capitalisme en putréfaction. Ces conquêtes colossales sont maintenant sous le tir croisé de ceux qui veulent une vie révolutionnaire à temps partiel. Ils nous disent que c'est de l'extrémisme que d'exiger que l'on soit responsable de ses paroles et de ses actes, que le PCC(M-L) refuse toute conciliation avec la putréfaction que la société capitaliste est en train de produire. Ils proposent que les communistes aient dans la vie deux attitudes différentes, qu'ils agissent d'une certaine manière lorsqu'ils font de la politique et d'une autre le reste du temps. Si nous dégénérons au niveau de cette sorte de « communistes », nous deviendrons des hypocrites, une force bourgeoise décadente et impuissante. Nous ne deviendrons pas une telle force. Nous n'avons jamais admis l'imbécillité ou l'impuissance, et nous n'acceptons pas l'impuissance face à la situation actuelle. [...] Notre Parti s'exprime avec conviction sur tous les fronts. Aucun océan n'est plus profond que ses convictions. Ses idéaux sont plus élevés que les sommets de l'Himalaya et sa détermination est telle que personne ne peut la restreindre. »

Dans la période suivant la contre-révolution de 1989-1991, plusieurs partis se sont effondrés, incapables de s'orienter dans ces conditions nouvelles et complexes. La rencontre de Chertsey est un événement dont la signification s'approfondit de jour en jour. Chertsey représentait et représente encore plus aujourd'hui la force, la maturité et la vitalité du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste).

Le discours prononcé par le camarade Bains fournit des orientations cruciales qui permettent aux êtres humains modernes de prendre le contrôle de leur vie. Il a établi les directives qui ont mené à l'Initiative historique et son premier plan d'action de cinq ans en 1995 et ses plans d'action ultérieurs, identifiant année après année la tâche cruciale à accomplir afin d'atteindre les objectifs que le Parti s'est fixés. Il a mené à l'adoption du programme « Arrêtez de payer les riches — Investissez dans les programmes sociaux ! » en 1997 et, en dépit de la perte monumentale que représente le décès du camarade Bains le 24 août 1997, cela a mené au succès du VIIe Congrès tenu en 1998 qui a adopté l'Initiative historique et sa ligne de marche et au VIIIe Congrès tenu en 2008 qui avait pour thème : « Jeter les fondements du Parti communiste de masse ».

Le camarade Bains avait conclu cette rencontre historique à Chertsey en lançant : « Nous marcherons ensemble et réaliserons les tâches que nous nous sommes fixées pour la période actuelle. Regardez-nous bien, nous allons gagner ! »


Cet article est paru dans

Volume 50 Numéro 53 - 15 août 2020

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